TOUT EST DIT

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mardi 9 avril 2013

Les Français seront-ils cigales ou fourmis en 2013 ?

Selon une étude du Credoc intitulée « Les cahiers de la consommation", les ménages devraient réduire leurs dépenses en 2013.De mauvais augure pour la croissance. 

C’est la fin d’une époque. Si la consommation des ménages était le principal moteur de la croissance de 2000 à 2008, cette période est désormais révolue. « Montée du chômage, hausses d’impôts, baisses successives du pouvoir d’achat par ménage, confiance des ménages déprimée, recours au crédit atone et taux d’épargne toujours élevé : la consommation restera la variable d’ajustement et, en 2013, elle enregistrerait un repli historique avec -0,3% en volume (c’est à dire hors effet inflation), correspondant à une baisse de la consommation par ménage de 1,2% ! », estime une étude du Credoc intitulée « Les cahiers de la consommation". Selon l’Insee, la consommation des ménages avait stagné en 2012, année marquée par un recul inédit depuis 1945 du pouvoir d’achat (-1%). Quant au taux de chômage, il pourrait atteindre les 11% de la population active à la fin de l'année. Un record.
 



Timide amélioration en 2014

« Le désir de consommer est pourtant présent mais les conditions économiques ne permettent plus de le faire », estiment les auteurs de cette étude. En 2014, les Français casseront-ils leur tirelire, stimulés par l’amélioration des perspectives économiques ? Pas vraiment. Le Credoc table sur une progression de la consommation proche de 0,6%. Sera-ce suffisant pour permettre la réalisation des prévisions de croissance gouvernementale (1,2% en 2014) ? L’objectif paraît bien difficile à atteindre.

L’Allemagne l’a déjà fait

Dépasser les 2% de croissance annuelle malgré une demande intérieure quasi atone est pourtant possible. L’Allemagne a réalisé cette performance pendant la majeure partie de la décennie précédente, la consommation des ménages ayant pâti de la politique de modération salariale enclenchée en 2001 sous l’impulsion du chancelier Schröder. Mais cette faiblesse du moteur interne était compensée par la robustesse de l’investissement des entreprises et surtout par la formidable croissance des exportations. Or, en France, l’investissement des entreprises est en panne. Quant au commerce extérieur, même s’il a contribué positivement à la croissance en 2012, il n’est pas assez vaillant pour tirer à lui-seul l’économie tricolore.

Miss Maggie était plus dure que les autres

Miss Maggie était plus dure que les autres 


Ce sont les cloches de Big Ben et la musique de Renaud qui résonnent à nos oreilles quand on évoque Margaret Thatcher ou... Miss Maggie. « Pas une femme n'est assez minable / Pour astiquer un revolver / Et se sentir invulnérable / À part bien sûr Madame Thatcher. » La pauvre, elle s'en prenait plein la figure. Dans toutes les langues. Au royaume dont la couronne est portée par une reine, elle était la première femme à accéder au poste de chef du gouvernement. La première dans toute l'Europe. Et à une époque où l'on ne parlait pas de parité. Bref, c'était une « grande dame », assez forte pour s'imposer dans un monde de brutes. Parce qu'elle avait la capacité de l'être plus que les autres.

Le monde se partage en trois catégories égales : ceux qui ont oublié qui elle était ; ceux qui la détestaient ; ceux qui la vénèrent encore. Les idées qu'elle défendait n'ont pas péri. Et les émotions qu'elle suscitait dans les années 80 demeurent.

Son libéralisme forcené a conduit à des réussites économiques importantes, comme British Airways, privatisée en 1987. Mais aussi à des conflits sociaux très durs, dont elle sortira victorieuse mais en laissant des champs de bataille syndicaux et sociaux dévastés. Les réactions politiques sont sans appel : la droite retient « une dirigeante d'exception qui aura su défendre ses convictions sans préoccupation excessive des mouvements de balancier de l'opinion » (Copé) et la gauche « des dégâts économiques et sociaux » (Ayrault). Elle qui plaçait la liberté au-dessus de tout n'en voudra à personne d'avoir celle d'en dire le plus grand mal. Même au moment du grand départ. Unique, Miss Maggie. 

'Ce que l'Allemagne nous doit': un rapport classé 'top secret' affirme que l'Allemagne doit une somme colossale à la Grèce au titre des réparations de guerre

« Ce que l’Allemagne nous doit », titre le journal grec To Vima dans un article où il révèle que l’Allemagne devrait des réparations colossales à la Grèce au titre de la Seconde Guerre Mondiale. Un panel d’experts mandatés par le ministre grec des Finances aurait planché sur ce rapport décrété « top secret » pendant des mois, examinant 761 volumes d’archives, soit environ 190.000 documents, affirme Der Spiegel. Leur conclusion, dont To Vima a réussi à obtenir des détails fuités, est sans appel : « La Grèce n’a jamais reçu aucune compensation, ni pour les prêts qu’elle a été forcée de souscrire pour l’Allemagne, ni pour les dommages qu’elle a subis durant la guerre ».


Le journal grec n’a pas fourni de chiffres précis, mais selon des calculs établis précédemment par des associations grecques, l’Allemagne pourrait devoir 108 milliards d’euros à la Grèce pour la reconstruction du pays, et 54 milliards d’euros au titre des sommes que l’Allemagne nazie l’a forcée à lui payer entre 1942 et 1944 pour financer les salaires et les fournitures de la force d’occupation allemande.

Le total, 162 milliards d’euros, représente 80% du PIB annuel de la Grèce, et il pourrait couvrir une grosse partie de la dette publique qui étrangle le pays. Mais Berlin n’a pas montré une très grande volonté pour soulever cette question. Cependant, pour le peuple grec, il ne fait pas de doute que le pays doit réclamer son dû. Mais le gouvernement grec marche sur des œufs avec l’Etat membre qui est celui qui a financé la plus grosse partie des plans de sauvetage de la Grèce. Récemment, le vice-ministre des Finances, Christos Staikouras, a indiqué que la Grèce réfléchissait à ce problème et qu’elle « se réservait le droit …  de le mener à une conclusion satisfaisante ». Mais selon des analystes, il est probable que le pays s’abstienne de réclamer quoi que ce soit à l’Allemagne.

En mars, le dossier a été transmis au ministre des Affaires Etrangères Dimitris Avramopoulous et au Premier ministre Antonis Samaras. « La décision de savoir ce que l’on en fera est une décision politique de top niveau et M. Samaras sera le seul à en décider », a expliqué un officiel à Spiegel Online.

LA DAME DE FER

LA DAME DE FER 

Madame Thatcher fait partie des grands dirigeants du siècle dernier, avec par exemple son compatriote Churchill, Roosevelt et Ronald Reagan,  Raymond Poincaré et  Charles de Gaulle. Elle est tout à l’inverse d’un politique contemporain, porté sur la médiatisation, l’image, les calculs personnels. Son décés devrait mettre en lumière le sens profond de la politique: la volonté de décider, l’énergie de transformer la société nonobstant tous les obstacles. La « dame de fer » a réveillé la Grande-Bretagne, paralysée depuis les années 1950, par les normes syndicales et les blocages réglementaires dont l’économie était en voie d’asphyxie générale et rendu sa fierté au peuple britannique a un moment de son histoire.  On peut être en désaccord avec ses orientations idéologiques mais la leçon qu’elle laisse est valable pour tous les dirigeants politiques. Sur le fond, son message est limpide: croire en ses convictions et aller jusqu’au bout de ses choix et de ses engagements sans se retourner, sans fléchir, avec un horizon: l’intérêt national. Puis, une fois la tâche accomplie, montrer son désintéressement personnel en quittant le pouvoir. Quel exemple pour les politiques contemporains!  Les Français dans l’ensemble ne l’aiment pas, surtout si l’on en juge par les commentaires de presse d’aujourd’hui. 
Et pourtant,  la France en crise profonde, a besoin à sa tête d’une personnalité telle que Madame Thatcher.

« Mariage » gay : le gouvernement se radicalise

« Mariage » gay : le gouvernement se radicalise

Les grands mots sont de sortie. A l’heure du débat au sénat sur la loi Taubira, le monde politico-médiatique dégaine ses plus grands mensonges, ses plus belles invectives, exaspéré par tant de ténacité et de motivation… Toutes les attaques sont permises : elles fourmillent. Il faut dire que les anti ne lâchent rien. Et sont partout. Dans le jardin du Luxembourg, au Sénat, sur le trajet du Marathon, en province, sur tous les lieux de passage de nos ministres qui annulent successivement leurs déplacements… Le bouchon n’avait jamais été poussé aussi loin. Et ça les agace.

Alors, ils se saisissent de tout. Et dans un joli chœur d’indignation toute hessélienne, dénoncent à tout-va, prenant à témoin la République et ses idéaux – mais pas les frasques de Cahuzac. Jamais, hormis le 21 avril 2002, ne s’était autant étalée, à tous les regards, la symbiose de la presse et de la politique, un show-biz bien établi qui, alors qu’éclatent quelques affaires mal placées, risque de leur causer du tort. Mais la colère les aveugle – ce qui est une bonne chose.

Le petit collage de dimanche matin ? Une dégradation infamante, digne des « provocations » de « 1934 ». Je cite le maire du 4e arrondissement, Christophe Gerard ! Il s’est juste passé qu’une trentaine de personnes sont allées au cœur du Marais, sans arme et sans violence, recouvrir une partie de la façade de l’espace des Blancs-Manteaux, où se tenait ce week-end le « Printemps » des associations lesbiennes, gays, bi et trans, avec des affiches du Printemps français et de La Manif pour Tous. Opération qu’a brièvement applaudie Béatrice Bourges sur Twitter.

C’est tout ? Oui, c’est tout. Et pourtant. Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem ont condamné dans un communiqué commun « des dégradations scandaleuses ». Le maire a annoncé qu’il porterait plainte contre cette « action à caractère discriminatoire » et cette « entrave à la liberté d’expression ». Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris, a condamné sur Twitter des « agissements homophobes ». C’est désormais certain, et le conseiller PCF de Paris Ian Brossat le constate : « Faute d’arguments valables, les opposants au mariage pour tous sont prêts aux pires outrances » « L’innommable succède à l’immonde », clame Le Nouvel Obs.

On regrettera seulement que La Manif Pour Tous se soit empressée de se désolidariser du petit événement au retentissement si intéressant. Elle a dénoncé « un acte de vandalisme » et une « nouvelle tentative de l’assimiler à des actions qu’elle ne cautionne pas », envisageant de porter plainte après une « utilisation abusive et répétée par des groupuscules » de ses supports de communication et de son logo… Tout en soulignant heureusement – mais est-ce suffisant ? – « que le climat social actuel et l’exaspération montante sont de la responsabilité du président de la République et du gouvernement qui refusent d’entendre le peuple français ».

Cela semble pourtant évident. Et ils le savent bien, ces sbires de la démocratie-qui-n’est-valable-que-pour-eux. Il suffit de jeter un œil au Luxembourg pour voir ces pauvres porteurs de sweat de La Manif Pour Tous, ces pauvres joggeurs mal vêtus, traînés au poste de police le plus proche et verbalisés illico presto pour « organisation d’une manifestation ludique sans autorisation » !

Il faut les comprendre : ils sont victimes de « harcèlement ».  Vendredi encore, plus de 150 personnes se sont retrouvées à Besançon à l’inauguration de la Cité des arts pour accueillir les ministres M. Pierre Moscovici et Mme Aurélie Filipetti. Samedi, place Carnot à Lyon, les anti manifestaient aussi leur opposition. Mais plus grave, ils sont allés accueillir le rapporteur de la loi lui-même, Ewann Binet, qui devait animer une conférence sur le « mariage pour tous » à la Faculté de droit de Saint-Étienne. Se retrouvant dans la salle avec une majorité de personnes défavorables au projet et chahuteuses, ce dernier s’est tout simplement débiné et a même annulé sa participation à un débat à Grenoble prévu lundi, ainsi qu’à deux autres conférences prévues en région parisienne. Le plus drôle est qu’il a invoqué des « raisons de sécurité ». (Nouvelle fausse note d’ailleurs de La Manif Pour Tous qui s’est trop publiquement désolidarisée de l’affaire)

Tellement harcelés, les pauvres, qu’ils en viennent à voir des anti partout… surtout lorsqu’ils retrouvent leur voiture emboutie dans la rue, à l’instar de la sénatrice écologiste Esther Benbassa. Elle a accusé d’office les opposants à la loi Taubira et ni une ni deux, l’information a été relayée comme telle dans toute la presse… Affolée ? Pas autant que ce cher Hollande qui, à défaut de maintenir sa visite en Ardèche à la fin de la semaine, a fait un aller-retour en Corrèze samedi et fut contraint d’entrer dans la préfecture de sa ville par une porte dérobée à l’arrière de la bâtisse, à cause du nombre de manifestants mécontents.

Jolie ambiance ! Alors oui, ils sortent les grands mots. Les gros mots. Ils parlent de « terrorisme », de « djihad antirépublicain », de « monstre hideux ». Parce qu’une opinion n’a pas le droit de braver leur démocratie et qu’ils ne sont guère habitués à tant de ténacité. Leur aveuglement idéologique ouvrira-t-il a contrario « les yeux grand fermés » des Français ?

Thatcher : une source d'inspiration pour la France ?

Unique femme à avoir été premier ministre du Royaume Uni, Margaret Thatcher est décédée aujourd'hui, lundi 8 avril. Devenue une sorte d'icône dans son pays, elle a toujours été détestée dans le nôtre. Pourtant, nos politiques mériteraient de s'en inspirer.

Il est vrai qu’aucun des hommes (ou femmes) politiques de notre pays ne ressemble ni de près, ni de loin à l’ancienne locataire du 10 Downing Street. La difficulté dans cette question réside dans l’Himalaya de préjugés, de fausses idées, de mensonges colportés depuis 30 ans à propos de celle qui vient de nous quitter en début d'après-midi. Madame Thatcher est détestée presque unanimement dans notre pays où sur son sujet on accorde plus de crédit au chanteur Renaud qu’à une analyse honnête. C’est l’inverse dans son propre pays, ce qui donne déjà une indication sur la façon dont elle est perçue, avec déjà un peu de recul, puisqu’elle a quitté le pouvoir il y a déjà plus de 20 ans.

Ces derniers mois ont été l’objet d’un débat en Grande-Bretagne pour savoir si à sa mort il faudrait lui faire des funérailles nationales. Ces dernières sont réservées à la famille royale avec une seule exception dans toute l’histoire du Royaume-Uni, celle de Winston Churchill. Notons, non sans intérêt, qu’elle est le seul Premier ministre de toute l’histoire de la Grande-Bretagne dont la statue a été érigée dans le hall de la Chambre des Communes de son vivant. Même Churchill avait dû attendre cinq ans après sa mort. Elle ne fut jamais battue lors des élections générales où elle triompha à trois reprises consécutives. Elle ne doit son départ après onze ans et demi de pouvoir suprême que par la force d’un putsch à l’intérieur de son propre parti. Jamais depuis le XVIIIème siècle une telle longévité ne s’était vue. Autrement dit, dans son propre pays, elle est aujourd’hui une sorte d’icône et chacun reconnaît que les travaillistes depuis Tony Blair se sont inscrits très largement dans son sillage.

À tout le moins ils ne sont revenus sur aucune de ses grandes décisions. Juger de sa réussite est assez simple pourvu qu’on y apporte un léger correctif dont elle n’est non seulement pas responsable mais qui explique sa première élection en 1979. Ce correctif c’est d’avoir trouvé une situation tellement dégradée qu’il a été possible de rebondir sur de tels décombres. L’opinion était largement prête à entendre le propos selon lequel si la Grande-Bretagne des années 70 était l’homme malade de l’Europe c’était à cause du mélange délétère d’être le laboratoire de l’État-providence et de politiques économiques conjoncturelles fortement erronées, alternances de politiques monétaires laxistes suivies de coups de freins brutaux. Les conservateurs avaient du reste tout autant échoué que les travaillistes et le salut ne résidait pas dans l’alternance partisane mais dans la rupture doctrinale.

La situation de la Grande-Bretagne en 1979 était presque comparable à celle de la Grèce d’aujourd’hui et le pays avait dû solliciter en catastrophe l’aide financière du FMI. En quoi consiste le thatchérisme ? C’est la fusion et l’alchimie de plusieurs éléments. D’abord une personnalité hors du commun. Elle fut si ferme dans ses convictions que ce sont les soviétiques qui la surnommèrent la Dame de Fer. Les dirigeants soviétiques aiment les rideaux du même matériau que les dames. Ils ne croyaient pas cependant si bien dire. Elle traversa bien des épreuves mais ne céda devant aucune pression. Ce sont ensuite des convictions. Cette dimension n’est presque jamais évoquée. Elle est pourtant la plus décisive. Madame Thatcher s’est nourrie intellectuellement auprès des plus grands économistes libéraux morts ou vivants et ses convictions n’étaient pas personnelles mais des certitudes scientifiques. Quand elle est parvenue au pouvoir elle savait parfaitement où il fallait aller et comment. Ce n’est pas elle qui aurait pris prétexte du nom de pragmatisme comme alibi de toutes les reculades dès que des groupes de pression sont menacés dans leurs intérêts.

Le thatchérisme est une confiance dans la trilogie liberté, responsabilité, propriété et c’est la mise en œuvre constante de quelques idées simples sur la taille de l’État, les bienfaits de la concurrence, le stimulant du profit, les vertus du libre-échange. Le thatchérisme, c’est la compréhension que la richesse des nations dépend de deux éléments. D’une part, l’incitation des uns à créer et celle des autres à être stimulés dans leur travail, à commencer par une fiscalité non spoliatrice.

Le thatchérisme, c’est enfin une volonté. Le pays est attaqué à des milliers de kilomètres de son sol par l’Argentine pour quelques arpents de terre arides et ventées. Elle répond que c’est une question de principe et c’est la guerre des Malouines. Les syndicats sont depuis longtemps sortis de leurs prérogatives avec le système du "closed shop", c’est-à-dire l’impossibilité d’être embauché dans certaines entreprises si on ne possède pas sa carte syndicale. Elle y met bon ordre. Les mineurs tout-puissants qui terrorisaient les gouvernements depuis 30 ans entament l’épreuve de force, elle anticipe le conflit, tient contre vents et marées pendant plusieurs mois de grève. Les mineurs reprennent le travail. Des militants de l’IRA estiment qu’ils ont droit à un statut de prisonniers politiques alors qu’ils sont en prison pour actes de terrorisme, elle leur dit qu’elle ne cèdera pas. Qu’à cela ne tienne, ils entament une grève de la faim. Elle leur répond que c’est leur problème. Dix d’entre eux meurent. Ils finissent par s’arrêter. Elle a encore gagné.

On ne veut pas infliger aux lecteurs la longue litanie des indices économiques à son arrivée au pouvoir et à sa sortie. Ce n’est que l’écume de la vague en rapport avec la remarque qui suit. Lorsqu’elle prend en main les destinées du pays en 1979, la Grande-Bretagne est la risée de toute l’Europe. Lorsqu’elle quitte le pouvoir, la Grande-Bretagne a presque rattrapé la France. Elle devient peu après la deuxième économie d’Europe et même si elle traverse, elle aussi, des difficultés certaines, la Grande-Bretagne aujourd’hui a pris le dessus sur la France.

Bien sûr elle a eu des limites. Une excessive confiance en elle l’a rendue aveugle sur certains sujets. Elle n’a pas su s’effacer et comprendre qu’après onze ans et demi de pouvoir la génération suivante de ses propres amis désespérait tellement d’arriver un jour au pouvoir qu’elle l’a renversée. Elle n’a pas toujours su communiquer. Et si elle n’a sans doute pas la stature d’un Richelieu, d’un Mazarin, c’est qu’elle n’a pas toujours été une très bonne stratège. Il est de bon ton dans un article dit équilibré de ne pas s’engager, de ne pas répondre à la question et d’écrire au maximum oui mais… ou non mais… Nous laissons ces coquetteries aux confrères qui survivent à toutes les conjonctures et peuvent passer en vingt-quatre heures du Figaro à Marianne ou de la direction du Nouvel Observateur à celle du Point. Nous n’aurons pas cette coquetterie et nous répondrons très clairement : oui il faut une (un) Thatcher à la France. Le débat est ouvert. Que tous ceux en accord ou en désaccord avec nos propos prennent leur clavier et entament un débat fructueux.