mardi 24 juin 2014
La solitude française
La solitude française
Il est toujours difficile de se repérer à un instant donné dans les grands courants de l’histoire, de s’élever du quotidien, prendre du recul, de la perspective et de se situer aujourd’hui par rapport à la marche du monde. Que diront les historiens du XXIIe siècle de la France de 2014? Etrangement, la mondialisation, l’abaissement ou disparition des frontières et l’émergence du "village global", tels que nous croyons les vivre, me paraissent receler un phénomène paradoxal: la solitude croissante de la nation française. Nos ex-colonies ne cessent de s’éloigner, il suffit d’un séjour en Afrique pour le constater, ces pays se tournant vers la Chine et les Etats-Unis. Notre allié de sang tout au long des tragédies du siècle passé, le Royaume-Uni, se prépare sans doute à sortir de l’Europe donc à séparer son destin du nôtre. Le moteur franco-allemand de l’Europe, fondé sur un équilibre et une entente fondamentale entre les deux pays, est fortement compromis par le décrochage économique français. Il en reste un vague mythe, une sempiternelle référence à laquelle plus personne ne croit vraiment. L’Italie, l’Espagne se réveillent et nous regardent de haut avec notre immobilisme, allergie chronique aux réformes et au mouvement. Bien sûr les institutions de Bruxelles fonctionnent toujours, imposant leur carcan aux Etats, mais aucun Empire ou communauté supranationale n’a jamais survécu longtemps dans le rejet, l’indifférence, le mépris des peuples. C’est chose que les diplomates et les eurocrates, le nez dans la fange, sont incapables de ressentir. La débâcle de la classe politique française, pouvoir et opposition confondus, ridiculise notre pays, tout comme la poussée du vote extrémiste qui en résulte. La France médiatique s’enferme dans ses névroses cocardières autour de l’équipe nationale de football mais la crête érigée du petit coq gaulois n’impressionne personne… Un pays dont la compétitivité s’effondre et la société se fragmente, qui s’enferme et se replie dans sa tête, s’engage sur la pente du malheur. La France, au-delà des apparences de la mondialisation, n’a jamais été aussi seule et solitaire.
Est-ce le bac qui est trop dur ou les élèves qui sont trop nuls ?
Une pétition contre l'épreuve de maths jugée «trop dure» a réuni plus de 25 000 signatures sur internet. Pour Jean-Rémi Girard, si il est devenu scandaleux qu'une épreuve évalue vraiment les élèves, c'est parceque le bac est en soldes !
Chaque année, c'est la même chose: qui dit baccalauréat dit polémiques. Certains scrutent nuit et jour les forums et les réseaux sociaux en espérant trouver une fuite (et si on ne la trouve pas, on peut même tenter de l'inventer!), chacun commente à chaud les sujets (au choix trop facile, trop dur, trop court, trop long, trop classique, trop original… et le meilleur: trop scolaire!) et c'est à qui «buzzera» le plus sur le dos de ce vénérable examen que beaucoup semblent en réalité vouloir tuer à grands coups de putschs médiatiques. L'ami Victor Hugo, écrivain dont on aura du mal à dire qu'il est de seconde zone, et dont le seul crime est d'avoir commis un poème lyrique (ma foi très beau) qui faisait bruisser l'herbe et soupirer les tombes pour parler de l'amour, de la mort et du temps qui passe, s'est cette année retrouvé traité de tous les noms (oui, vraiment tous, y compris «fils de pute») sur Twitter, un peu à la manière d'un joueur de foot de l'équipe de France qui aurait marqué trois fois contre son camp.
Dernier avatar en date du «bac bashing»: la pétition d'élèves ! Eh oui! si tu as raté ton épreuve de maths de série S, viens te plaindre sur le net avec tes copains (et avec beaucoup de fautes de français: qui a dit que la série scientifique était une série d'élite?) . Que s'est-il passé? Des concepteurs de sujets taquins ont réalisé l'impensable: une épreuve qui prend appui sur le programme national (tout le monde le dit: tout ce qui est demandé est au programme) et qui demande un bon niveau de mathématiques aux candidats. Scandale! Hérésie! Si on se met à faire des sujets de bac qui évaluent réellement ce que l'Éducation nationale est supposée apprendre aux élèves, où va le monde?
Alors certains collègues se sentent floués (voire trahis) car leur inspecteur leur avait dit que… car en réunion de bassin on leur avait promis que… Je comprends bien le problème (et l'énervement des collègues), mais si le baccalauréat est national (et si les programmes sont eux aussi nationaux), ce n'est pas pour le soumettre aux exigences de tel ou tel cadre local. On ne peut pas à la fois entonner l'air de «le bac ne vaut plus rien ; on le donne à tout le monde» et parallèlement se plaindre d'une épreuve un minimum exigeante (et parfaitement règlementaire).
Qu'on se rassure (ou qu'on s'inquiète, au choix): on fera comme d'habitude. Un petit barème adapté et «bienveillant», des consignes de corrections qui «valoriseront» tout début de commencement d'une esquisse de raisonnement, un petit coup de commission d'harmonisation par dessus et les résultats seront, une fois encore, splendides, et l'on se félicitera du bac 2014, «un très bon cru», etc.
En effet, le problème, ce n'est pas le bac: c'est tout ce qui vient avant le bac. D'un côté, des programmes scolaires parfois denses, qui fixent un certain niveau d'exigence de plus en plus «de façade». De l'autre, un système qui dysfonctionne régulièrement, et même qu'on fait de plus en plus dysfonctionner. Après avoir charcuté l'apprentissage de la lecture, de la grammaire et du calcul, après avoir sapé l'autorité des professeurs, après avoir réduit petit à petit les horaires d'enseignement (que ce soit en primaire, au lycée général et technologique pour mettre en place des accompagnements personnalisés qui n'accompagnent pas et qui ne sont pas personnalisés, ou au lycée professionnel où l'on a carrément supprimé une année de formation!), que reste-t-il à faire, sinon bidouiller le seul indicateur un peu symbolique qui nous avons encore?
Et c'est ainsi que ce bon vieux baccalauréat subit chaque année des mutations de plus en plus incontrôlées (épreuves en cours d'années inorganisables, contrôles en cours de formation qui ne permettent même plus d'enseigner, épreuves expérimentales dont les sujets sont peu ou prou déjà connus, liste de croquis géographiques à décalquer tels quels sur la copie…). Aujourd'hui, on peut passer (et obtenir) son bac sans faire une seule dissertation. Il est un peu trop facile ensuite de se plaindre que le bac conduit au bachotage et qu'il ne permet pas aux élèves de réfléchir. Le problème, c'est que si toutes les épreuves ressemblaient à l'épreuve de mathématiques de cette année et étaient évaluées de manière honnête, on n'obtiendrait pas les taux de réussite dont on se gargarise chaque année. À l'arrivée, on ne peut pas dire que le bac soit donné: disons qu'il est en soldes.
120 ans d’Olympiades
Cette idée lui est venue des découvertes archéologiques faites à Olympie en Grèce, où les restes d’immenses stades ont été trouvés. Dans son discours au Congrès international d’athlétisme, ce célèbre personnage français a exposé sa conception des Jeux Olympiques. Cette proposition faite par le Baron à la Sorbonne a été accueillie par des applaudissements.
Le Congrès a accepté la proposition du Baron de réanimer la tradition des Olympiades de la Grèce ancienne. Il a été décidé d’organiser, une fois tous les quatre ans, une compétition dans différents sports où « tous les peuples seraient invités à participer ». Ce même jour a été créé le Comité international olympique (CIO) où sont représentés 12 pays membres parmi lesquels : la Russie, la Grèce, la France, le Danemark, l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, les Etats-Unis. Le Baron Pierre de Coubertin a été élu Secrétaire général du CIO.
Il a été décidé d’organiser les premiers Jeux olympiques en 1896 en Grèce, le pays qui a donné naissance à ces compétitions. Selon la légende, les Jeux olympiques ont été organisés pour la première fois 12 siècles avant notre ère par le héros de la Grèce ancienne, Hercule. Les jeux avaient alors lieu tous les 5 ans. La principale idée des Jeux était de déterminer qui était le plus fort, non pas dans le domaine des batailles sanglantes, mais dans les joutes sportives. Au moment des Olympiades dans la Grèce antique, toutes les guerres étaient suspendues.
Selon les historiens anciens, la tradition des Jeux s’est maintenue pendant plus de 1000 ans. 292 Jeux olympiques ont eu lieu. Ils ont ensuite été interdits au IVe siècle de notre ère par le dernier empereur de l’Empire romain unifié, Théodose, qui a qualifié cette tradition de païenne.
C’est Pierre de Coubertin qui a lancé l’idée de réunir des gens de nationalités différentes autour du sport. Il a même écrit une « Ode au sport » dont la citation « ô sport, tu es la paix » est devenue l’une des devises du mouvement olympique des temps nouveaux. Les premiers Jeux à Athènes ont connu un immense succès. En 1900, les 2e Jeux olympiques ont eu lieu à Paris, ce sont les plus longs : ils ont duré cinq mois en tout. Pierre de Coubertin a présidé le CIO jusqu’en 1925, à l’exception des quatre années de la Première guerre mondiale. Puis jusqu’à la fin de sa vie, il en a été le Président d’honneur. Il a directement pris part à l’élaboration des principales règles pour le déroulement des Jeux olympiques, il a également rédigé le texte du serment des athlètes olympiques.
Durant toutes ces années, le mouvement olympique s’est rapidement développé. Des dizaines de nouveaux sports ont été inclus au programme. On s’est mis à organiser des Jeux d’hiver, également tous les 4 ans, en décalé avec les Jeux d’été. Les Jeux actuels ne sont pas seulement une compétition entre des sportifs, mais aussi un spectacle brillant et coloré regardé par des milliards de spectateurs. Les cérémonies d’ouverture des Jeux deviennent plus spectaculaires d’année en année. 15 000 artistes ont pris part à la cérémonie d’ouverture dans la capitale chinoise, Pékin, en 2008. Et plus de 11 000 sportifs de 204 pays ont participé aux compétitions regardées par 4 milliards de personnes. La cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver à Sotchi en 2014, à laquelle 44 chefs d’Etats ont été présents, a été saluée par des critiques dithyrambiques. Les experts internationaux ont reconnu l’excellent niveau d’organisation des Jeux à Sotchi, auxquels ont participé des athlètes venus de 88 pays.
Pierre de Coubertin, l’homme qui a fait renaître la légende des JO
Nous sommes en France, à la fin du XIXe siècle. La guerre contre la Prusse, dans laquelle plus d’un million de soldats français ont péri, a été perdue, et le pays dévasté a plongé dans une grande dépression. Mais un garçon, né à cette époque à Paris, inscrira son nom dans les annales de l’histoire du sport deux décennies plus tard. Il s’agit de Pierre de Coubertin. Le baron de Coubertin, toujours avide de connaissances, a toujours prêté une attention particulière au sport. Ce jeune Français, qui se passionnait pour les idées humanistes et qui recherchait l’harmonie dans la vie, considérait que les gens ne doivent pas faire la guerre, ils doivent s’affronter lors de compétitions sportives. Le jeune idéaliste s’est essayé à promouvoir activement cette idée dans la société, et a pu finalement l’exprimer dans son projet de compétitions internationales. Vers la fin du XIXe siècle, la société européenne s’intéressait fortement aux Jeux olympiques anciens, surtout sur fond de découvertes par des archéologues près de la ville d’Olympie en Grèce. Et Pierre de Coubertin n'a pas laissé passer cette chance. A son initiative, après deux ans de débats, une nouvelle page du sport a été écrite dans l’une des plus anciennes universités françaises, celle de la Sorbonne. C’est dans cette université que le Comité international olympique (CIO) a été établi. Selon le vice-président de l’Association internationale de la presse sportive Nikolaï Dolgopolov, une véritable révolution s’est alors produite.
« C’était une décision sans précédent », explique-t-il. « Avant, des championnats séparés étaient organisés dans des disciplines sportives diverses. Il y avait un championnat de patinage artistique, des compétitions de patineurs dans les pays de Scandinavie. Mais c’étaient des Jeux scandinaves. Des compétions de tir, ou des compétitions d’escrime, étaient souvent organisées, et c’est tout. Coubertin a fait renaître un spectre large de compétitions sportives. Il s’agissait des premières compétitions de classe mondiale ».
Mais il ne s’agit là que d’un rêve partiellement accompli. Les JO, c’est un projet qui nécessite beaucoup d’argent. Et Pierre de Coubertin, qui possédait une fortune importante, a tout donné pour réaliser son idée, explique Nikolaï Dolgopolov.
« Pour organiser les Jeux Olympiques, Coubertin vendait ses propres collections de tableaux. Il a même vendu la collection de tableaux de sa femme. Obtenant de ces ventes des sommes fantastiques, il réinvestissait cet argent dans la formation du mouvement olympique. Lorsqu’il est mort, il était plutôt pauvre, tellement il avait investi de fonds dans les JO. Coubertin était non seulement un théoricien, mais aussi un praticien du mouvement olympique. On le considérait comme un olympien noble. »
Plusieurs dizaines d’années se sont écoulées depuis lors, et deux guerres mondiales ont secoué le monde. Mais le mouvement olympique, lui, a vécu et s’est fortement développé. D’année en année, les JO se sont transformés en un véritable show sportif à l’échelle planétaire. Et le progrès technique n’a pas joué le dernier rôle dans la popularité de ces Jeux, explique le rédacteur en chef du magazine Olimpiyskaïa Panorama (Panorama olympique) Alexandre Ratner.
« Grâce à la télévision, les Jeux Olympiques sont devenus un événement global. Cela a commencé dans les années 1960. Quant à l’ampleur des JO aujourd’hui, c’est la contribution de Juan Antonio Samaranch. Dans les années 1980-1990, cette idée abstraite a été matérialisée et a commencé à rapporter de l’argent. Depuis ces temps là, les JO sont devenus le principal événement de la planète. »
Aujourd’hui les Jeux Olympiques rapportent beaucoup d’argent grâce à la publicité, la vente des droits pour la retransmission et les droits de franchise. Tout cela est reversé au Comité international olympique. Mais les émotions liées à la victoire lors des compétitions et l’admiration des records des sportifs lors des JO sont n’ont rien de comparable avec tous les autres évènements sportifs d’aujourd’hui. N
Le big bang politique
L’opposition républicaine est en train d’exploser en plein vol: scandales politico-financiers, violences des haines exacerbées, trahisons, coups de poignard dans le dos. Un retour dans l’arène politique de Nicolas Sarkozy serait le bouquet final qui acheverait sans aucun doute l’UMP en y déclenchant une guerre mortelle. L’ancien président est aujourd’hui laché par ses soutiens politiques naturels. Ne parlons même pas de son ancien premier ministre et ministre des affaires étrangères, à la tête de la Fronde. Après Bernard Debré qui l’a qualifié de "vieille branche à couper" il ne manquait plus que Xavier Bertrand pour s’attaquer au bilan de son mandat, alors qu’il fut l’un des ses principaux ministres… Oh, ce n’est pas mieux ailleurs, avec un pouvoir en pleine débâcle et une droite radicale minée par ses contradictions, son image de népotisme familial et dont les Français – tous les sondages le montrent – ne veulent à aucun prix. Une plongée dans l’arène politique de l’ex chef de l’Etat, rêvée par ses derniers fidèles, serait totalement suicidaire pour lui et pour tout le courant républicain. Un ancien président – ayant incarné la Nation pendant 5 ans – n’a en aucun cas sa place dans le marécage et la putréfaction, il doit obligatoirement se tenir au dessus de la mêlée, au niveau, non pas de la fange, mais de l’histoire en marche. Son rôle, son devoir, est celui d’un guide moral. Il ne peut se présenter en recours que dans l’hypothèse d’un "appel" du pays qui viendra ou ne viendra pas… La décomposition générale est en cours, il ne faut pas y prendre part. Dans le climat de déliquescence générale de toute la classe politique, le seul combat qui vaille est aujourd’hui celui des idées. Dans un pays en pleine paralysie politique, déclin économique accéléré, crétinisation médiatique (dont la flambée de chauvinisme imbécile autour du Mondial est la dernière illustration), comment réhabiliter la démocratie, la volonté générale, les capacités de gouvernement? Aujourd’hui, il n’y a rien d’autre à faire que de laisser les crapauds s’entre-tuer dans la mare et de réfléchir aux grands chantiers de l’avenir; rien d’autre en attendant que des circonstances plus propices se prêtent à l’action.
Libérez le ministre de l’Economie
Libérez le ministre de l’Economie
L’affaire Alstom est un échec sur toute la ligne. L’entreprise voulait vendre sa division énergie ? Elle n’y parvient qu’en partie et se retrouve empêtrée dans un montage bringuebalant, avec l’Etat comme premier actionnaire. General Electric voulait acheter cash les métiers énergétiques d’Alstom ? L’américain dépensera moins que prévu, mais n’aura que partiellement satisfaction et devra gérer d’improbables associations 50-50 avec Alstom. Quant à Arnaud Montebourg, il voulait empêcher à tout prix une arrivée de General Electric : échec, là encore.
En quelques semaines, l’économie française a reculé de plusieurs décennies. Cela faisait longtemps, en effet, que l’Etat ne s’était pas imposé avec une telle brutalité et une telle improvisation dans la vie d’entreprises privées. Et il y a peu de pays développés où l’on pourrait revendiquer comme une grande victoire d’avoir contraint par la menace un actionnaire à céder ses parts à l’Etat. C’est pourtant bien ce qui a été imposé à Bouygues. Non content d’avoir par décret refermé les frontières de la France au nom d’intérêts stratégiques extensifs, le gouvernement a donc inventé la nationalisation par le chantage.
Le premier responsable de tous ces signaux catastrophiques pour notre image à l’étranger, c’est évidemment François Hollande. C’est lui qui a cédé aux menaces de démission d’Arnaud Montebourg et à sa comédie du « retenez-moi ou je fais un malheur ». C’est lui, impopulaire et sans autorité politique sur sa majorité, qui, pour le garder dans son gouvernement, a donné à son ministre de l’Economie le trophée de la nationalisation, exactement comme il avait concédé à Cécile Duflot cette loi sur le logement qui a mis à terre le secteur de l’immobilier. Les Verts ont quitté le gouvernement et la France ne s’en trouve pas plus mal. Il faut maintenant libérer Arnaud Montebourg.
Inscription à :
Articles (Atom)