TOUT EST DIT

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dimanche 6 juin 2010

LA PALME DU CRÉTIN DE LA SEMAINE VA À :

Steve Ballmer au sujet d'Apple et des propos de Steve Jobs

Les PC ont encore de l'avenir, d'après Steve Ballmer
C'est à l'occasion des conférences All Things Digital que Steve Ballmer, l'actuel patron de Microsoft, a fait part de son intuition concernant l'évolution du monde informatique, et plus particulièrement de la cohabitation entre les PC et les tablettes.
Steve Ballmer considère alors que les PC vont continuer à évoluer tandis que les tablettes feront office d'accessoires. À l'inverse de Steve Jobs qui prévoirait une disparition des Mac au profit de l'iPad.

L'iPad moins bien qu'un PC
Sur le thème de l'iPad, Steve Ballmer considère que la tablette tactile Apple est proche d'un PC mais reste inférieur. Pour illustrer ses propos, il cite l'exemple d'une personne essayant de prendre des notes avec l'iPad... mais ne va pas au bout de l'explication.

Ballmer change d'avis au sujet de l'iPhone
Sur la question de l'iPhone, Steve Ballmer revient sur ses déclarations de 2007 où il affirmait que l'iPhone n'avait "aucune chance" et considère aujourd'hui que la firme de Cupertino a fait du bon travail. Concernant le flop des Windows Phone, il explique avoir "raté un cycle". Là encore, il n'en dira pas davantage...

De notre propre avis, la disparition du Mac n'est vraisemblablement pas pour tout de suite. En revanche, l'iPhone est une véritable réussite (attendons la sortie de l'iPhone HD pour le confirmer) et l'iPad bat tous les records avec deux millions d'unités écoulées.

L'euro n'est pas affaibli et la situation hongroise n'inquiète pas, selon le président de l'Eurogroupe

Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a affirmé dimanche que l'euro n'est pas affaibli malgré sa chute rapide par rapport au dollar, se montrant également rassurant sur la situation de la Hongrie.

Interrogé sur la baisse de l'euro sur la chaîne francophone TV5Monde, le président de l'Eurogroupe a expliqué que bien que "la monnaie apparaisse très affaiblie aux yeux des marchés", en réalité "elle ne l'est pas car nos données fondamentales sont meilleures que celles du Japon et des Etats-Unis".

Sur la crise financière grecque et le rôle des spéculateurs, M. Juncker a estimé que "la crise grecque n'est pas due à la seule spéculation mais à une maîtrise strictement insuffisante des comptes publics".

Il s'est déclaré également "pas inquiet" face à la situation économique hongroise, notant toutefois qu'"il y a eu des propos imprudents de certains dirigeants hongrois".

Un vice-président du parti Fidesz, Lajos Kosa, a notamment affirmé que "la Hongrie était dans une situation comparable à celle de la Grèce", ce qui a fait chuter les marchés et l'euro vendredi.

"L'incident hongrois prouve la nervosité, la volatilité des marchés", a-t-il souligné, insistant: "il faut une certaine discipline verbale, ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut rien dire" mais "on ne peut pas tout dire".

"Il faut être très prudent dans le choix des mots", a-t-il ajouté.

Les ministres des Finances de la zone euro doivent finaliser lundi la création du mécanisme de soutien prévu pour venir en aide aux pays qui seraient comme la Grèce en difficulté.

Jean-Claude Juncker s'est dit favorable à la création d'une agence de notation européenne et s'est prononcé pour un gouvernement économique de la zone euro: "il n'est pas concevable qu'un pays introduise un projet de budget devant son parlement sans discuter du contenu avec les autres gouvernements de la zone euro."

Il a réaffirmé qu'"aucun progrès sensible n'est imaginable en Europe sans un accord profond sur ce qu'il convient de faire entre la France et l'Allemagne".

Pour M. Juncker, qui se dit favorable à une taxe sur les banques de l'Union européenne et sur les transactions financières, "le principal enseignement de la crise est que nous n'étions pas suffisamment européens".

Le président de l'Eurogroupe a également regretté que la monnaie chinoise soit largement sous-evaluée et demandé que "la Chine adopte une politique monétaire plus flexible".

La zone euro aura disparu dans sa forme actuelle d'ici 5 ans selon des économistes

La zone euro n'existera plus dans sa forme actuelle d'ici cinq ans en raison de la crise financière chez plusieurs de ses membres, a estimé une douzaine d'économistes de la City à Londres, interrogés par un quotidien britannique.

Au cours de son enquête auprès de 25 économistes, le Sunday Telegraph a estimé que la "découverte sans doute la plus remarquable était que les économistes qui s'attendent à un éclatement de l'euro de plus ou moins grande amplitude au cours cette législature (cinq ans, ndlr) sont les plus nombreux".

"Il y a un an ou même moins, peu de personnes dans la City auraient prédit avec confiance la disparition de la monnaie", a relevé le journal, qui devait publier lundi la totalité des réponses de ces spécialistes à dix questions sur la croissance, le déficit public et l'inflation au Royaume-Uni, et l'euro.

Il y a pratiquement "zéro probabilité" que la zone euro survive dans sa composition actuelle, a estimé Andrew Lilico, chef économiste du groupe de réflexion Policy exchange.

"Il pourrait même ne pas survivre à la semaine prochaine", a indiqué Doug McWilliams, du Centre de recherches économiques et des affaires (CEBR).

Douze économistes penchent pour un éclatement de la zone euro dans les cinq ans, contre huit qui estiment qu'elle parviendra à en réchapper sans amputation. Les cinq derniers sont indécis.

Et pour deux des huit tablant sur une survie, le prix à payer sera qu'au moins un des Etats-membre fera défaut sur sa dette souveraine, a relevé le journal.

"Les implications politiques (d'une désintégration de l'euro) auront sans doute des conséquences considérables --les Allemands ne veulent pas payer pour les autres et pourraient bien partir", a relevé David Blanchflower, professeur à l'université américaine de Dartmouth et ex-conseiller de la Banque d'Angleterre). Il est "difficile de voir l'euro survivre dans sa forme actuelle".

Quatre économistes soutiennent en effet l'hypothèse d'une sortie de l'Allemagne, plutôt qu'un départ des économies en difficultés comme la Grèce.

"La zone euro va perdre trois ou quatre membres --Grèce, Portugal et peut-être Irlande-- et pourrait tout aussi bien éclater complètement à cause des tensions grandissantes entre la France et l'Allemagne", a relevé Tim Congdon, de la société de consultants International monetary research.

Pour Peter Warburton, de la société Economic Perspectives, l'euro sera dans cinq ans "un refuge pour les faibles, et non une forteresse pour les forts".


Le Regard de Michèle Cotta: "Quand la rumeur met l’euro au plus bas"



Il n’y a pas que dans la vie privée, même lorsqu’il s’agit de celle d’un Président de la République, que les rumeurs, nées on ne sait comment ni pourquoi, peuvent faire du mal. Lorsqu’il s’agit de finance internationale, de crise monétaire mondiale, de spéculations planétaires, elles sont plus pernicieuses encore, parce que capables d’avoir des conséquences d’une tout autre gravité.

Ainsi une rumeur colportée tout récemment par le tout puissant Financial Time a mis l’euro au plus bas, et lui a porté un coup presque fatal. Le récit, tel qu’il a été fait par certains correspondants de la presse du monde entier, dont Jean Quatremer, sans doute aujourd’hui le commentateur européen le plus fiable, a de quoi faire réfléchir.

Cela s’est passé le 27 mai dernier. Ce jour-là, le « F.T », donc, fait état d’une rencontre entre le gouverneur de la Banque centrale chinoise et quelques banquiers américains : les autorités chinoises, affirme le journal financier, ont alors affiché, devant leurs interlocuteurs étrangers, leur volonté de se désengager de la zone euro et de ses obligations.

Cette simple rumeur a suffi pour emballer la machine. A partir du moment où les Chinois, aujourd’hui les habitants du pays aujourd’hui le plus puissant du monde, se débarrassent de l’euro, quel spéculateur, quel pays, quel continent voudraient le garder ? Au contraire : en bons moutons de Panurge que sont le plus souvent les marchés, chacun s’est défait au plus vite de ses euros. La monnaie européenne atteindra donc, quelques heures plus tard, son niveau le plus bas.

Le démenti chinois

Il a suffi de quelques lignes dans un journal de grande réputation, et de grande imprudence, pour en arriver là. Bien sûr, les autorités chinoises ont rapidement démenti les propos prêtés par le Financial Time, ce qui permit d’éviter la catastrophe. A noter que le Financial time, lui, n’a jamais reconnu son erreur.

Comment ne pas trouver folle cette mécanique qui nous échappe, sur laquelle retentit la moindre rumeur infondée, et à laquelle finalement, individuellement et collectivement, nous sommes tous soumis? Comment ne pas s’alarmer devant la fragilité des systèmes monétaires, dont on nous dit depuis des années, que maintenant, à cause des G20, et autres sommets internationaux, ils sont totalement maîtrisés?

Si on ajoute à cela le bon vouloir des agences de notations, instruments encore plus imprévisibles, qui ajoutent ou enlèvent un A, ou un point, aux pays en se fondant sur des critères qu’eux seuls, et certains financiers de haute volée connaissent, la folie des spéculateurs et des raiders qui court, accélère et rebondit d’un bout à l’autre de la planète, sans oublier l’appât du gain qui saisit ceux qui jouent parfois contre leur propre pays, comme ils joueraient au casino, force est de convenir que nous sommes entrés dans une ère nouvelle, où la guerre financière a remplacé celle des avions et des tanks, où la monnaie a remplacé les armes conventionnelles, où la puissance de quelques-uns va bien au-delà de la volonté des peuples.

Il n’y a plus dans le monde de combattants qui montent au combat une fleur au fusil, comme lors de la première guerre mondiale. Il y a des combattants tapis dans l’ombre, qui tentent de déséquilibrer les autres, pour faire gonfler leur portefeuille.

Michèle Cotta.

Dulce venganza


Nadal gana Roland Garros sin ceder un set y recupera el número uno

Quand des personnalités de gauche défendent Hortefeux

Que les membres de la majorité présidentielle volent au secours du ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, condamné vendredi à une amende de 750 euros pour avoir tenu en septembre 2009 des propos jugés "outrageants" envers les personnes d'origine arabe, c'est peu surprenant. Mais quand ils s'agit de personnalités de l'opposition, ça l'est plus.
C'est le député PS Julien Dray qui le premier est venu dimanche à la rescousse de l'ancien ministre de l'immigration. "Je ne considère pas que M. Hortefeux est un raciste, c'est un ministre de la République, un républicain" qui a "eu une phrase inacceptable", a expliqué l'élu de l'Essonne, invité du Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France. "Si j'avais une démission à demander à Hortefeux, ce ne serait pas sur cette phrase-là" mais sur sa "politique en matière de lutte contre la violence [qui] est un échec", a poursuivi M. Dray.(Voir le post précédent)
Un avis partagé par Michel Charasse, ancien sénateur du Puy-de-Dôme et actuel membre du Conseil constitutionnel, qui a également estimé dimanche que Brice Hortefeux, élu auvergnat lui aussi, n'est pas raciste.

A la question de savoir si M. Hortefeux est raciste, M. Charasse, exclu du PS en 2008 pour avoir soutenu un candidat dissident à la présidence du conseil général du Puy-de-Dôme, a lancé: "Ah non, ça, attendez ! Depuis la disparition de Pierre Laval, puisqu'on est dans son ancien canton ici, à ma connaissance, il n'y a pas d'homme politique raciste dans le département du Puy-de-Dôme. Il faut arrêter !" Ces polémiques, "ce sont des risques du métier, surtout avec la manie d'indiscrétions des journalistes qui, lorsque vous êtes en train de discuter en privé dans un coin, trouvent le moyen de vous coller un micro sous le nez alors que vous dites 'Dupont est toujours aussi con, Durand m'a fait chier toute la semaine'. Et puis, pan ! Tout ça, c'est enregistré."

"Brice Hortefeux aurait dû quitter le gouvernement à l'époque, a de son côté estimé le député PS Pierre Moscovici. C'est une affaire entre lui et sa conscience, c'est-à-dire entre lui et Nicolas Sarkozy." "Un ministre de l'intérieur qui s'est rendu coupable de dérapages racistes, dont les excuses ont été faibles, qui accueille une telle condamnation dans l'indifférence ou en se taisant... ce ministre-là n'honore pas le gouvernement de la France", a-t-il déclaré.

Il a également ajouté que "Brice Hortefeux n'a pas sa place dans un gouvernement de la République comme ministre de l'intérieur dès lors qu'il a prononcé ces paroles racistes. Je le disais quand il l'a fait, je le redis aujourd'hui. Je ne suis pas pour autant en train de faire de la gesticulation, de demander sa démission. Ce que je sais, c'est qu'en République, c'est Nicolas Sarkozy qui va décider. Nicolas Sarkozy va décider de lui faire confiance", a-t-il ajouté.


Simple et primaires


La peau de chagrin de François Bayrou, désormais forcé de protester de son non-sarkozysme, va bien au-delà des mésaventures d’un tacticien. Il s’agit d’autre chose, d’un mensonge gaulois qui s’effondre : l’idée qu’on pourrait échapper au choc des droites et des gauches, et mépriser en la dépassant la dialectique fondatrice de la démocratie.


Ni gauche ni droite, Français? Cette ritournelle récurrente a été parfois dangereuse – Pétain, le Pen – ; souvent arnaqueuse : le gaullisme de pouvoir était de droite, comme la parenthèse giscardienne ! Bayrou, qui fut pourtant l’élève de Giscard, a négligé sa seule leçon : il faut faire semblant d’être centriste mais pour prendre la droite. Y renonçant, trop trop sûr d’absorber toutes les contradictions dans son destin, il s’est égaré. Fin de partie. Sarkozy bétonne son camp, la gauche s’est reconstituée, il n’y avait rien d’autre, il n’y aura rien, sauf un descamisado des appareils et des idéologies.

Que cette histoire s’épuise quand la gauche retrouve le sens de la démocratie n’est pas indifférent. Bayrou a récité le mantra du lien direct entre un homme providentiel et un peuple, qui a sapé depuis 1962 l’esprit républicain. Tous les aventuriers de 2007, Royal et Sarkozy en tête, suivaient cette logique, grisante et épuisante. Le PS vient d’en sortir en adoptant ces fameuses primaires ouvertes : au lieu de s’en remettre à un chef qui guidera les masses, les socialistes confieront aux électeurs, à tous ceux qui le voudront, le soin de désigner leur champion pour 2012.

A peine le principe admis, les Français se sont mis en mouvement: 24% d’entre eux seraient prêts à aller voter pour désigner le futur candidat socialiste à la présidentielle ! Ce n’est qu’un sondage (CSA-LCP), mais quelles prémices ! Pour la première fois, l’élection du président au suffrage universel direct peut échapper au plébiscite ou à un concours de slogans. Le leader socialiste, désigné par les citoyens avant même le combat suprême, pourra s’affranchir des facilités de circonstances. La force même du processus des primaires, si les socialistes ne les gâchent pas en arrangements inutiles, interdira les adhésions illusoires ou magiques. Pour le social-démocrate Strauss-Kahn, quand il dira son choix et ses risques, et s’il décide de les dire, les primaires seront l’antidote à cette posture de sauveur suprême et masqué que lui imposent les sondages, et qui est le contraire du progressisme.

L’idée tient de l’œuf de Colomb: pour échapper au populisme, celui des autres mais aussi le sien propre, il suffisait d’en revenir au peuple. La suite, évidemment, sera l’exportation du principe à la droite, avec Sarkozy ou après lui. On aura alors deux camps régulés démocratiquement, chacun se forgeant ses choix et ses idéologies, sous le regard et au choix populaire ; un prochain Bayrou, ou le même, choisira d’aller aux primaires d’un seul camp, et en admettra les règles. Ce sera la fin des échappées solitaires, ces pertes de temps, qui abîment tout et d’abord ceux qui s’y prêtent.


Claude Askolovitch

PS: La rédemption par le peuple

Le candidat socialiste en 2012 sera désigné par les électeurs, dans des primaires à l’automne 2011. De quoi créer un élan décisif?
C'est un rêve des amis de Dominique Strauss-Kahn. A la fin du mois de juin 2011, au sortir du G8, DSK annoncera sa candidature aux primaires socialistes et renoncera à ses fonctions au FMI, avant d’être désigné champion des socialistes, l’automne suivant, par quelques millions d’électeurs: le premier sacre populaire avant le combat suprême. D’autres rêves concurrents se promènent au PS, dans l’entourage de Martine Aubry – la patronne, ayant rétabli le parti, se verrait confirmée par les masses – ou chez d’autres socialistes, moins favorisés des sondages, Hollande, Moscovici ou Valls: "Contrairement à ce que disent les observateurs, il peut y avoir des surprises dans de vraies primaires", dit ce dernier.

Entre ces rêves, un point commun. Contrairement à leurs prédécesseurs, les ambitieux socialistes ne penseront plus "fédérations", "sections" ou "courants", mais s’en iront chercher directement l’opinion publique et les vrais électeurs! Le candidat socialiste en 2012 sera désigné par les électeurs eux-mêmes et non plus par les militants. C’est une révolution en marche que seul son instigateur, Arnaud Montebourg, revendique pour le moment haut et fort.
43% des électeurs seraient prêts à aller aux urnes

Mardi, un texte définitif sera adopté par le conseil national – le parlement du parti. Mais le principe est acté, et les grandes lignes (lire ci-contre) sont connues. L’idée des primaires a d’abord été portée par des éléments marginaux du PS – quadras ambitieux ou un think tank comme Terra Nova. Conçue comme une réponse aux blocages structurels du parti, elle s’est imposée comme une marque de rénovation pour Martine Aubry. Plus facile à faire passer dans un parti de grands élus locaux que le non-cumul des mandats, la primaire ouverte veut conjurer les affrontements fratricides en en appelant au peuple.

La crainte de ne pas intéresser les électeurs s’est dissipée après le succès de la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste. Le besoin de politique du peuple de gauche devrait converger en direction des primaires du PS. Un premier sondage, cette semaine, réalisé par l’institut CSA pour La Chaîne parlementaire et Le Parisien-Aujourd’hui en France, indique que 43% des électeurs seraient prêts à aller aux urnes pour ces primaires, dont 19 % se disant "sûrs"; les socialistes, eux, se contenteraient de 2 millions d’électeurs.

De quoi affirmer un avantage sur les partis amis rivaux: pour l’instant, les écologistes refusent de faire de ces primaires un test pour toute la gauche. L’aventure des primaires tient de la rédemption collective. Mais elle n’est pas complètement déconnectée des vieilles rivalités. Les amis de Strauss-Kahn ont insisté pour que la date des primaires ne soit pas trop avancée, ce qui aurait empêché leur champion d’y participer, pris par ses tâches au FMI. Les petits candidats dénoncent des arrangements supposés entre les grands – Royal, Aubry, DSK – qui transformeraient les primaires en plébiscite. On ne guérit pas facilement de la Ve République.

Pour Julien Dray, Hortefeux "n'est pas raciste"

Le député PS estime que le ministre de l'Intérieur est un "républicain" qui aurait eu "une phrase inacceptable", faisant référence à sa récente condamnation à une amende de 750 euros.
Le ministre de l'Intérieur a été condamné vendredi à une amende de 750 euros pour avoir tenu en septembre 2009 des propos jugés "outrageants" envers les personnes d'origine arabe. Il a décidé de faire appel.

Invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, M. Dray a déclaré: "je ne suis pas un pavlovien de la démission. A chaque fois que quelqu'un fait une faute, je ne suis pas là pour dire "il faut démissionner"".

"Je ne considère pas que M. Hortefeux est un raciste, c'est un ministre de la République, un républicain" qui a "eu une phrase inacceptable", a ajouté l'élu de l'Essonne, considérant que "le débat public aujourd'hui nécessite plus de sérieux que ce genre de fièvre médiatique".

"Si j'avais une démission à demander à Hortefeux, ce ne serait pas sur cette phrase-là" mais sur sa "politique en matière de lutte contre la violence (qui) est un échec", a poursuivi Julien Dray. "Les choses se sont dégradées", "les gangs ont gagné du terrain", a-t-il déploré, jugeant qu'il faut "repenser de A à Z la politique de lutte contre les violences".

Equipe de France : Rama Yade critique l'hôtel sud-africain des Bleus

es instances du football français n'auraient pas dû choisir un hôtel de luxe pour loger les Bleus pendant la première phase de la Coupe du monde en Afrique du Sud, a estimé dimanche Rama Yade.
L'Espagne, "qui fait quand même partie des équipes favorites, a choisi un campus universitaire", a fait remarquer la secrétaire d'Etat aux Sports sur Radio J. Après sa défaite contre la Chine en match amical, l'équipe de France est arrivée samedi en Afrique du Sud. Les joueurs et l'encadrement séjournent dans un hôtel de luxe à Knysna, au bord de l'océan Indien. "Je n'aurais pas choisi cet hôtel personnellement (...) J'avais appelé les instances du football à la décence", a déclaré Rama Yade. "En temps de crise, il faut y penser".

Parler de foot me navre, mais pour une fois que quelque chose d'intelligent est dit, autant le relever.

Julien Dray regrette le "pacte" entre Aubry, Royal et DSK

ulien Dray a estimé dimanche que le "pacte" entre Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal était "le plus mauvais service" rendu aux primaires pour le candidat socialiste à la présidentielle de 2012 qui devrait, selon lui, être désigné au printemps et non à l'automne 2011.
Ce rapprochement des anciens ministres de Lionel Jospin fait suite au "pacte de Marrakech" évoqué publiquement par Laurent Fabius, selon lequel l'ancien premier ministre aurait convenu avec Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn de ne pas concourir l'un contre l'autre dans un affrontement fratricide.

Interrogé, lors du Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, sur ce "pacte" entre poids lourds du parti pour éviter les divisions, le député de l'Essonne a estimé que "les primaires ne peuvent pas être des primaires de ratification". "Le PS s'est livré à des combats internes très forts et ça ne l'a pas empêché de gagner des élections, rappelez-vous ces combats terribles entre (François) Mitterrand et (Michel) Rocard" (en 1980, ndlr), a-t-il argué.

STRAUSS-KAHN DEVRA "PRENDRE SA DÉCISION ASSEZ VITE"

Mme Aubry "a sa chance parce qu'elle a fait un travail considérable" au PS, M. Strauss-Kahn devra "prendre sa décision assez vite", a-t-il dit.Quant à Mme Royal, que Julien Dray avait soutenue en 2007, il est "clair" qu'elle ne sera pas candidate "contre le PS", a-t-il souligné. Pour lui, la présidente de la Région Poitou-Charentes a été "très marquée par ce qu'elle a vécu en 2007" et "veut l'éviter à tout le monde", même s'il ne croit pas qu'elle ait "le sens du sacrifice".

Julien Dray a par ailleurs souhaité que le calendrier des primaires soit revu alors que le texte sur la rénovation du Parti socialiste, qui comprend un volet sur les primaires, doit être voté mardi lors d'un Conseil national du parti (dépôt des candidatures fin juin pour des primaires à l'automne 2011, après les sénatoriales).

Pour le député, "il faut se garder le temps nécessaire pour revoir le calendrier". "Le mieux, c'est qu'après les cantonales de mars, nous ouvrions le processus des primaires et que notre candidat soit désigné avant l'été. Ça lui permettrait de réunifier car il y a toujours des blessures dans les débats", "de préparer la bataille des sénatoriales" et de mener une "campagne longue", a fait valoir ce membre du Conseil national.

Je me demande souvent ce que fait Dray dans les rangs socialistes, lui, qui a un goût prononcé pour le beau et le juste, baigne dans un univers laid et magouilleur.

Merkel-Sarkozy : le couple désuni se retrouve à Berlin

Alors que les relations France-Allemagne sont loin d'être au beau fixe et que les rapports personnels entre leurs dirigeants sont détestables, Nicolas Sarkozy se retrouve ce lundi à Berlin pour une réunion suivie d'un dîner de travail.
Alors que la chancelière Angela Merkel reçoit ce lundi Nicolas Sarkozy à Berlin, pour une réunion suivie d'un dîner de travail, les analystes sont unanimes : jamais les relations franco-allemandes n'ont été aussi mauvaises. Angela Merkel a été accusée par ses partenaires européens d'avoir retardé le plan d'aide à la Grèce, ce qui in fine risque de coûter plus cher. Et elle passe pour avoir lutté contre le plan de sauvetage de la zone euro, que Nicolas Sarkozy aurait verrouillé avec Bruxelles, ce qui lui permettait de dire qu'il est "à 95% français". La déclaration a fait grincer des dents à Berlin. Les deux dirigeants s'opposent notamment sur la coordination des politiques économiques européennes, qui doit être au menu de leur entretien lundi.
"Les vieux contentieux concernant la coordination économique sont à nouveau là, mais les enjeux sont cette fois-ci énormes" pour l'Europe, analyse Frank Baasner, directeur de l'institut franco-allemand de Ludwigsburg. Et ces différences de philosophie économique et politique sont exacerbées par la médiocrité des relations personnelles des dirigeants et des hauts fonctionnaires. "Dans ce gouvernement, on peut en toute impunité tenir des propos antifrançais", déclarait il y a peu un responsable du parti conservateur de Angela Merkel à Wirtschaftswoche. Selon cet hebdomadaire économique, la chancelière "fait rire ses amis en singeant le petit Français". "Il y a des tensions terribles. Merkel et Sarkozy s'agacent terriblement", assure Claire Demesmay, de la Société allemande de politique étrangère. Pour ne rien arranger, tous deux ont des problèmes intérieurs. Nicolas Sarkozy est en berne dans les sondages, à deux ans de la fin de son mandat. Mais la cote d'Angela Merkel chute également, notamment parce que son électorat a le sentiment de payer pour "les mauvais élèves" de l'Europe. Elle a subi un revers lors d'un scrutin régional en mai, et doit en affronter six autres l'an prochain.

"Cet antagonisme a déjà été productif"

"De nombreux observateurs ont l'impression que les dirigeants de ce pays, à cause de contraintes de politique intérieure, ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités internationales", assène Frank Baasner. "Merkel a déjà perdu tout pouvoir politique. L'Allemagne n'est pas en bonne posture" pour adopter des positions courageuses, selon Ulrike Guérot, directrice de l'antenne berlinoise du Conseil européen sur les relations étrangères (ECFR). Et alors que les tabloïds, mais aussi des journaux "sérieux", faisaient assaut de populisme contre la Grèce ou la monnaie unique, "les responsables politiques allemands n'ont pas expliqué à l'opinion publique que l'euro était notre force", souligne Claire Demesmay.

"On a tellement laissé traîner que la vox populi est devenue une force majeure", renchérit Ulrike Guérot. Et pourtant, "c'est plutôt positif que cela marche mal en ce moment. On était un peu trop dans la symbolique, il va falloir trouver des solutions concrètes", juge-t-elle. Le président Jacques "Chirac et (le chancelier Gerhard) Schröder s'entendaient très bien, cela n'a pas forcément bénéficié à l'Europe". "Cet antagonisme a déjà été productif", note pour sa part Claire Demesmay, estimant que dans le cas de la Grèce, il y a eu compromis entre l'aide voulue par la France et la rigueur imposée par l'Allemagne.

La mythique boîte de nuit parisienne Les Bains-Douches est fermée

La mythique boîte de nuit parisienne Les Bains-Douches a été fermée par arrêté préfectoral pour « mise en danger du public » en raison de fissures sur l'immeuble et le gérant est en voie d'expulsion, même s'il assure que sa discothèque rouvrira une fois des travaux effectués. La préfecture de Paris parle de manquements graves, comme des travaux non déclarés, et la mise en danger du public. Déjà le 28 mai, la préfecture de Paris avait ordonné la fermeture provisoire de la discothèque en raison de fissures constatées sur l'immeuble de la rue Bourg-l'Abbé (IIIe arrondissement). Ces fissures sont la conséquence de travaux réalisés par le gérant, sans l'accord du propriétaire, sur les murs porteurs, notamment pour l'isolation phonique. la boîte Les Bains-Douches a longtemps compté parmi les dix établissements de nuit les plus réputés du monde, rendez-vous permanent des stars de passage à Paris. C'est notamment là que David Guetta a débuté.

Le G20 optimiste sur la reprise mais divisé sur la taxe bancaire

Les ministres des Finances et banquiers centraux des grands pays riches et émergents du G20 se sont félicités hier d'une reprise économique « plus rapide que prévu », tout en restant divisés sur la mise en place d'une taxe bancaire mondiale.

« L'économie mondiale continue de croître plus vite que prévu, mais à un rythme inégal selon les pays et les régions. Cependant, la récente volatilité sur les marchés financiers nous rappelle que des défis significatifs persistent », ont souligné les grands argentiers du G20 à l'issue d'une réunion de deux jours à Busan (Corée du Sud).

Convoquée dans un contexte d'inquiétudes face à la crise de la dette dans la zone euro, cette réunion destinée à évaluer l'état de l'économie mondiale avait également pour but de trouver un difficile accord sur les réformes du système financier et sur un dosage délicat entre politiques de relance et équilibres budgétaires. Les crises budgétaires traversées par plusieurs pays et les remous sur les marchés financiers soulignent « la nécessité pour nos pays de mettre en place des mesures crédibles, favorables à la croissance, pour parvenir à des finances publiques viables », ont estimé les responsables du G20.

Mais loin d'imposer des remèdes uniques, le G20 estime que ces mesures doivent être « différenciées et adaptées à chacune des circonstances nationales ».

« Les pays qui traversent de sérieuses difficultés budgétaires doivent accélérer le rythme de la consolidation. En fonction de leurs capacités, les pays accroîtront leurs sources de croissance intérieures, tout en préservant la stabilité macroéconomique », a conclu le G20.

Nouvelle baisse de popularité pour Sarkozy et Fillon

es cotes de confiance de Nicolas Sarkozy et de François Fillons enregistrent un recul dans le baromètre mensuel réalisé par l'institut CSA et publié dimanche par Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Avec 34 % des personnes interrogées déclarant lui faire confiance, le président français perd trois points par rapport au mois de mai et retrouve son plus bas niveau enregistré depuis son élection, en mai 2007. De son côté, le premier ministre cède deux points à 42 %.

Selon le sondage,59% (plus 1 point) des Français ne font pas confiance à Nicolas Sarkozy pour résoudre les problèmes de la France et 49% (moins 2 points) à François Fillon.

AH !! VIVEMENT AUBRY ET SA CLIQUE LES SONDAGES SERONT MEILLEURS ET LES FRANÇAIS PLUS ENCLINS AUX SACRIFICES...NON ?

L'EFFET KINDER BUENO

La prison des promesses

Un pouvoir politique, quelle que soit sa couleur, peut-il résister à la crise ?
Les tempêtes économiques sont toujours des épreuves pour les démocraties. L'histoire nous a même montré qu'elles pouvaient, hélas, déclencher les mécanismes totalitaires les plus barbares. Nous n'en sommes pas là, évidemment, mais l'inconnu auquel les dirigeants des grands pays libres doivent faire face met en évidence les limites de la volonté politique. Il interroge aujourd'hui tous les chefs d'État et de gouvernement de la zone euro sur leurs méthodes, leur communication et leur relation aux peuples qui les ont élus : est-il seulement possible de leur tenir un langage de vérité quand on sait par avance que ce courage-là risque à coup sûr d'être sanctionné par les urnes ?
Nicolas Sarkozy est confronté à cette contradiction : victorieux sur un programme de changement dynamique en 2007, il n'a d'autre choix aujourd'hui que d'être le président de la rigueur. Inévitablement, ce décalage a un effet meurtrier dans les sondages. A 28% dans l'enquête Sofres-Figaro Magazine publiée hier, sa cote de confiance retombe à son plus bas niveau. Plutôt favorablement accueilli, pourtant, le changement d'image - plus de distance, plus de calme, plus de réserve - opéré par le chef de l'État ne résiste pas au pessimisme du réel. Et au discours de l'effort qui a succédé à celui de l'espérance.
63 % des Français jugent négativement la politique sociale initiée par l'Élysée (sondage CSA Cap). Ce n'est pas une surprise. L'opinion n'a jamais eu le sens du sacrifice et l'impopularité présidentielle est inévitable. Elle pourrait n'être que provisoire, et ne pas obérer les chances d'une nouvelle candidature en 2012, si elle n'était activée par le désenchantement. C'est en effet sur le pouvoir d'achat, le travailler plus pour gagner plus, et sur l'emploi que le scepticisme est le plus négatif. Autrement dit, trois piliers de la campagne victorieuse de 2007.
C'est toute la crédibilité des discours volontaristes qui est aujourd'hui entamée. Nicolas Sarkozy est condamné, il le sait, à jouer sur un autre registre s'il veut l'emporter à nouveau en 2012. Mais son rival socialiste l'est tout autant ! « Dans une élection, on ne peut pas faire autrement que d'offrir du rêve », confie volontiers Valéry Giscard d'Estaing, victime lui aussi de la crise des années 70. Mais cette figure imposée a peut-être vécu, elle aussi. Les promesses sont les barreaux de la prison politique qui attend les vainqueurs une fois au pouvoir. Chacun s'en méfiera désormais. La pédagogie de la dette monstrueuse que nous avons accumulée depuis 30 ans impose aux aventuriers de 2012 des élans churchilliens. Qui sera capable de les transcender pour leur donner un sens d'avenir ? Une force de séduction ?


L'augmentation programmée des impôts

Pour réduire les déficits publics et alléger le poids de la dette, l'augmentation des prélèvements directs ou indirects paraît inéluctable, même si la croissance repart.

Cette fois-ci, plus de doute : nous y sommes. Après deux ans d'une crise violente qui ne se compare qu'à celle des années trente, le gouvernement est contraint d'afficher les couleurs de l'austérité. Il s'en défend comme un beau diable, prétendant contre toute évidence qu'il n'y a pas de politique de la rigueur et qu'il n'y aura pas d'augmentation des impôts.
Il est vrai que la rigueur à la française demeure sensiblement plus modérée que celle qui est mise en oeuvre dans la quasi totalité des pays voisins.

Nicolas Sarkozy préfère
l'école optimiste

Le pari de Nicolas Sarkozy reste toujours de diminuer progressivement les déficits publics sans casser la fragile reprise de la croissance, comme le recommande vivement une école d'économistes menée par le prix Nobel américain Paul Krugman. D'autres, plus nombreux, militent en revanche pour une réduction à marche forcée des déficits publics, sauf à prendre le risque d'une catastrophe financière.
Le président de la République préfère l'école optimiste. De surcroît, il ne veut pas admettre qu'ayant mené campagne en 2007 pour l'allégement de la pression fiscale, il est aujourd'hui obligé de faire exactement le contraire. C'est pourtant bien ce qui, avec la crise, se produit inéluctablement.
D'ailleurs, tout se met désormais en place pour alléger le fardeau insupportable des déficits publics, donc de la dette dont les seuls intérêts annuels pèsent plus que la totalité de l'impôt sur le revenu. Pour sortir de cette impasse imprudente, le gouvernement fait feu de tout bois, comme le souhaitait François Fillon depuis belle lurette.

Collectivités locales :
une pression
fiscale accentuée ?

La réforme des retraites, aussi indispensable qu'impopulaire, vise à réduire le déficit de la Sécurité sociale. Elle est devenue la priorité des priorités gouvernementales. La limitation des crédits hospitaliers vise exactement le même objectif.
A travers cette ixième tentative pour revenir à l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale se dessinent de plus en plus nettement des pistes qui constituent en réalité des hausses d'impôts.
A côté de l'élévation de l'âge légal de la retraite ou de l'allongement de la durée de cotisation, des prélèvements sur les hauts revenus et sur les revenus financiers sont déjà programmés. Ils s'accompagneront vraisemblablement de mesures du même type sur l'intéressement et sur la participation des salariés. Une augmentation des cotisations sociales, sous une forme ou une autre, paraît malheureusement inévitable.
Quelle que soit l'apparence qu'on lui donne, toute cette panoplie s'analyse bien comme une augmentation des prélèvements.
Par principe, le gel strict des dépenses de l'État (fonctionnement et interventions) et le plafonnement de la contribution de l'État au financement des collectivités locales ne constituent pas une augmentation des impôts mais peuvent inciter ou contraindre les collectivités locales à relever encore le niveau de leur pression fiscale.
L'annonce par François Fillon de la diminution de 10 % du montant des niches fiscales en deux ans représente, elle, une augmentation d'impôts caractérisée. Son effet sera même absolument mécanique.

Il faudra faire plus pour
passer sous les 3% du PIB

Cela ne suffira cependant pas pour atteindre les engagements budgétaires de la France vis-à-vis de Bruxelles. Le gouvernement a envoyé à la Commission, comme le prévoit le pacte de stabilité, un plan triennal de réduction des déficits publics de la France, censé lui permettre de revenir aux 3 % du PIB tolérés comme la barre maximale. En 2010, nous atteignons pratiquement les 8 %.
Le chemin à parcourir en trois ans ne peut pas être couvert par l'addition des mesures actuellement programmées, diminution des dépenses et augmentation des recettes ne correspondant, en chiffre rond, qu'à la moitié des ressources nécessaires.
Il est vrai que la lente reprise de la croissance peut automatiquement augmenter les recettes de l'État et combler une partie des déficits. Quand la croissance est négative, les recettes diminuent. Quand elle redevient positive, les recettes augmentent.
Plusieurs facteurs (euro faible, taux d'intérêt historiquement bas, reprise de la croissance mondiale, allégement de certaines charges des entreprises) peuvent faire espérer un regain légèrement plus élevé que prévu. C'est ce qu'indiquent les derniers chiffres de l'OCDE et du FMI.

Pas agréable, mais inévitable

Reste que, pour atteindre la fameuse barre des 3 %, a fortiori pour la franchir ensuite dans le bon sens, pour commencer à diminuer le montant de la dette publique, il faut aller au-delà.
C'est bien pourquoi Nicolas Sarkozy annonce son intention d'introduire dans la Constitution une règle d'équilibre des finances publiques. Encore faut-il en prendre les moyens, ne serait-ce que pour convaincre nos partenaires européens et les marchés, toujours sceptiques et toujours vigilants.
Quelle que soit la façon de compter, on aboutit alors à une augmentation inéluctable des impôts directs ou indirects. Ce n'est pas une perspective agréable mais c'est une perspective inévitable.



Par Alain Duhamel

Europe Ecologie réfléchit à son avenir sur fond de tensions

Difficile retour à la réalité pour la famille écologiste. Après le succès des régionales, Europe Ecologie (EE) a du mal à se mettre en ordre de bataille pour 2012. Plus de 600 personnes étaient réunies, samedi 5 juin à Paris, pour participer aux débats de synthèse des conventions régionales organisées début mai sur l'avenir d'EE et ses statuts.
Mais les débats ont été houleux, suite à la récente sortie du numéro deux des Verts, Jean-Vincent Placé. Ce dernier a mis les pieds dans le plat jeudi en assurant que la structuration du mouvement était un "bide total". Il s'est également attiré les foudres de l'eurodéputé EE Daniel Cohn-Bendit pour avoir traité sa collègue Eva Joly de "vieille éthique". M. Cohn-Bendit a profité de la réunion de samedi pour demandé un "comité éthique" qui "dira si cela se fait qu'un militant parle d'Eva Joly comme Jean-Vincent Placé l'a fait".

RIVALITÉS

Si plusieurs points d'accord ont été dénombrés (parité, non-cumul des mandats, refus du parachutage, fin des quotas Verts et non-Verts), jusqu'ici, ce que deviendra Europe Ecologie reste encore très flou. "Sur la forme, on va s'en sortir, on est obligé", assure Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts. Mais "je n'ai pas la solution", reconnaît Daniel Cohn-Bendit.

Alors, fédération, parti-réseau, coopérative ? "Même moi je ne sais pas ce que ça veut dire", ironise Jean-Vincent Placé. "C'est une bêtise de dire" cela, rétorque l'eurodéputé EE Jean-Paul Besset, pariant, lui, sur une "position consensuelle sur les grandes lignes organisationnelles" en novembre aux assises de l'écologie. "Si on n'a pas un outil pour parler du fond, le contenu va rester confidentiel", explique ce défenseur d'un parti fusionnant Verts et EE et qui accuse M. Placé de vouloir tout verrouiller.

QUEL CANDIDAT POUR 2012 ?

Tous sont en revanche d'accord pour mener en parallèle le projet des "écolos" pour 2012. M. Placé propose d'organiser des "conventions sur le projet" avec les associations, les syndicats. Récemment, un groupe de travail d'une quarantaine de personnes a été mis en place. Pour l'eurodéputé Yannick Jadot, il faut qu'EE ait non seulement un "bon projet écologique mais un projet de gouvernement". "L'objectif est d'avoir un projet courant 2011", assure M. Besset.

Reste à choisir le candidat. Dans un sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche, Cécile Duflot et Eva Joly se partagent à parts égales (33 %) les faveurs des Français. Chez les sympathisants Verts, la patronne du parti écologiste (42 %) prend l'avantage sur l'ex-juge franco-norvégienne (37 %). Après avoir proposé en janvier de soutenir le candidat PS en échange de circonscriptions, M. Cohn-Bendit appuie désormais Mme Joly, une candidature "éthique".