TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 15 mai 2012

Cohabitation ? 

En dépit d’une campagne très active et d’une inflexion vers les idées « de droite », Nicolas Sarkozy a donc perdu la course à l’Elysée. Il est inutile de s’appesantir sur le passé, mais son bilan a rendu peu crédible ses discours, dont les derniers étaient pourtant de bonne facture, même s’ils faisaient la part trop belle au protectionnisme.  
Nous voici donc avec les socialistes à l’Elysée et au Palais du Luxembourg. Ils sont aussi dans les syndicats, la fonction publique (pour une bonne part), dans les médias et dans l’enseignement. Ils sont encore à la tête des régions, des départements et des grandes villes.  
Peut-on priver François Hollande d’une majorité présidentielle et l’obliger à une cohabitation qui éviterait une France monocolore ? C’est la question qui vient tout de suite à l’esprit, et naturellement elle a été au cœur de toutes les discussions sur les plateaux dimanche soir : on a beaucoup parlé des législatives des 10 et 17 juin. 
Je vois beaucoup d’obstacles à une telle revanche, à un tel sursaut de la droite. Tout d’abord même s’il n’y a pas eu la vague rose ou rouge annoncée, les circonscriptions où la droite est assurée de l’emporter sont rares, surtout avec l’hypothèque du Front National avec des triangulaires en perspective. Cette hypothèque est le deuxième obstacle : l’UMP, comme le PS, écarte toute entente avec les candidats « bleu marine » mais l’UMP court plus de risque que le PS à ce jeu, on l’a vu à l’occasion des dernières élections locales par exemple. Il faut aussi compter avec les discordances de l’UMP, en dépit de l’aura de François Coppé, qui arrivera difficilement à éviter des candidatures dissidentes. Les retournements de vestes, déjà spectaculaires à la veille du 6 mai, risquent de se multiplier. Enfin et non le moindre, il y a toujours eu à ce jour une majorité présidentielle pour épauler le Président élu. Cela s’est vu en 1981, 1988, 1995, 2002 et 2007. Il y a eu cohabitation du temps du septennat, où les élections législatives se situaient nécessairement pendant le mandat présidentiel : en 1986 sous Mitterrand (Chirac premier ministre) et en 1993 (Balladur premier ministre), et en 1997 sous Chirac (Jospin premier ministre). Il est à noter que la cohabitation a été bien mieux gérée par Mitterrand qui a mis Chirac puis Balladur dans sa poche, que par Chirac, qui a laissé Jospin gouverner à sa façon, partageant même son « domaine réservé » des relations internationales avec Lionel Jospin.  
La cohabitation difficile avec le quinquennat 
Tout cela fait beaucoup, et laisse mal présager d’une cohabitation utile, et je vois mal ce qui viendrait bloquer ou seulement ralentir la marche à la société nouvelle qui nous est promise.
Car on commente beaucoup les changements à attendre dans la politique économique et sociale de la France, la nouvelle fiscalité, la contre-réforme des retraites, le renforcement des syndicats, l’emballement des déficits du budget de l’Etat et de la Sécurité Sociale, les nouvelles réglementations du travail et du chômage : autant de désillusions en perspective, qui se révèleront très rapidement – après 1981 il a fallu trois ans aux Français pour comprendre où on les menait, mais dans un contexte mondial très favorable.
De même commente-t-on l’impasse de la position de la France si le nouveau pouvoir veut imposer une Europe de la relance et du protectionnisme, dont ne veulent pas nos partenaires et clients, dont les Allemands et les Anglais.  
La société nouvelle qui nous est promise 
Mais on oublie de prendre en compte toutes les réformes de société qui nous attendent, et qui ne demandent ni délai ni consensus européen : les mariages homosexuels et l’adoption des enfants qui en découle, l’euthanasie et la nouvelle loi bioéthique, l’étouffement de l’enseignement privé et la laïcité agressive, le laxisme pénal et judiciaire, et l’obsession des droits des immigrés qui va jusqu’à l’oubli total des devoirs des immigrés.  
Une nouvelle offre politique 
Tout cela, à mon sens, mériterait bien que l’on se mobilise pour éviter le monopole politique de la gauche. Les législatives pourraient faire appel du jugement du 6 mai. Mais il faudrait pour cela, au minimum, que l’UMP ose enfin cette fameuse rupture que tant de Français appellent de leurs vœux. Le patchwork électoral qui a été servi jusqu’à présent, sans vision d’ensemble, sans réforme structurelle, ne peut passer pour un programme de législature. Que l’UMP prenne position au minimum sur le salaire complet, les retraites, la fin de la progressivité de l’impôt, la flexibilité du contrat de travail, le référendum d’initiative populaire, la diminution des textes et règlements, la liberté scolaire, la protection de la vie et de la famille. 
J’ajoute cependant, pour être conforme à mes convictions et à mes propositions, que se mobiliser dans l’immédiat pour obtenir une cohabitation ne dispense pas de mettre en place une « nouvelle offre politique » et organiser une composante libérale de l’opposition. L’absence des idées de la liberté a tué le quinquennat Sarkozy et risque maintenant de nous mener à la « dictature du prolétariat ».

Karolos Papoulias, un président grec à bout

Sans pouvoir politique, le chef de l’État grec a tenté de persuader les partis de s’entendre. En vain.  
Le président doit procéder aujourd’hui à la mise en place d’un gouvernement intérimaire.
De nouvelles élections législatives auront lieu, probablement le 17 juin.
L’échange s’est déroulé dimanche soir dernier et a été narré par Fotis Kouvelis, le dirigeant du petit parti de gauche proeuropéen Dimar : « Le président m’a confié qu’il n’en pouvait plus, qu’il ressentait le poids des responsabilités sur ses épaules et en même temps son impuissance devant la situation. »
Depuis les législatives anticipées du 6 mai, Karolos Papoulias, le président grec, a essayé de mettre d’accord les partis politiques, afin qu’ils forment une coalition à même de gouverner un État criblé de dettes et qui joue sa survie dans l’union monétaire.

« Le temps est contre nous »

Selon un document mis en ligne sur le site de la présidence, il s’était déclaré déçu dimanche par ses interlocuteurs, attendant d’eux une « discussion plus avancée »  alors que l’insécurité politique pousse les Grecs à retirer leur argent au risque de faire écrouler le système bancaire.
 « Je pense que le temps est contre nous. Et je suis effrayé à l’idée des problèmes que doit affronter le pays »,  avait ajouté le président, qui poursuivait encore hier à Athènes ses pourparlers en proposant un exécutif composé de personnalités non politiques. Mais de nouvelles élections s’avéraient inévitables, le président pourrait s’adresser à la télévision à la population.
Karolos Papoulias a déjà pu mesurer la colère de ses compatriotes. Le 28 octobre, au lendemain d’un accord d’aide européenne sur la Grèce, des milliers de manifestants, à Thessalonique, l’avaient contraint à quitter l’avenue où devait avoir lieu un défilé militaire annuel, aux cris de « traîtres, traîtres ».

Un vétéran de la politique

Haute figure d’habitude respectée, le chef de l’État s’est aussi fait huer au début de cette année dans une petite ville portuaire où il était venu assister aux célébrations orthodoxes du baptême du Christ.
Autant de jours d’épreuve pour cet homme de 82 ans, marié et père de trois filles. Chef de l’État depuis 2005, reconduit en 2010 pour un second quinquennat, Karolos Papoulias est aujourd’hui démuni de tout pouvoir politique, après en avoir eu dans ses fonctions de ministre des affaires étrangères, exercées à deux reprises au cours des années 1980 et 1990.
Ce vétéran de la politique grecque a fréquenté le Parlement depuis sa première élection en 1977 comme député du Pasok, le parti socialiste grec, dont il est membre fondateur.

Homme de consensus

Proche d’Andréas Papandréou, il avait d’abord réussi ses faits d’armes en contribuant à renverser le régime des colonels depuis l’Allemagne, en dénonçant la junte sur les ondes de la radio Deutsche Welle et en fondant un syndicat étudiant.
Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, ce polyglotte s’est surtout forgé une image d’homme de consensus, qui sied à la fonction présidentielle, au-dessus des partis. Pour preuve, c’est la formation de centre droit Nouvelle Démocratie qui l’a proposé initialement au poste de chef de l’État.
Hier, il a misé sur ce parti comme sur quatre autres, y compris sur la formation nationalo-populiste du transfuge conservateur Panos Kammenos, pour sortir la Grèce de son impasse politique. En vain.
SÉBASTIEN MAILLARD

Le libéralisme sous Hollande

Les socialistes au pouvoir, c’est bon pour le business libéral. À condition que l’on ne s’en remette pas à la seule classe politique. Le travail des libéraux de la société civile au cours de ces prochains mois va consister à communiquer, à proposer, à s’organiser.
Sous Hollande, le libéralisme se portera mieux que jamais.
C’est ce qui m’est venu à l’idée lorsque Mathieu Laine, qui a dirigé les travaux réunis dans Le dictionnaire du libéralisme, m’a demandé de traiter de ce sujet : « Le Libéralisme sous Hollande ». Mercredi soir 9 mai, dans une des salles de l’Assemblée Nationale, pleine à craquer, une centaine de libéraux avait répondu à l’appel d’Euro 92. Visiblement, la défaite de Nicolas Sarkozy n’avait pas plongé l’assistance dans la torpeur ou le désespoir. Les gens étaient là pour se réconforter mutuellement, mais surtout pour savoir ce qui allait se produire, et ce qui allait se faire.
Du côté de Hollande, point de doute : les réalités vont anéantir les utopies, dissoudre les promesses électorales dans la potion mondialiste. Le choix est entre ruine et crise immédiates ou politique du chien crevé au fil de l’eau.
Et du côté du libéralisme ?
La qualité de senior m’a valu de vivre intensément l’âge d’or du libéralisme français. Je ne parle pas du 19ème siècle, du succès de Bastiat et de la signature du traité de commerce franco-anglais qui ouvraient une période de soixante ans de libre échange et de prospérité généralisée.
Je parle de l’ère Mitterrand, et des suites immédiates du 10 mai 1981. Jamais les idées de la liberté n’ont eu autant de succès qu’après l’effondrement total d’une droite dirigiste et socialisante (« Ne dites pas aux Français que je suis socialiste, ils me croient libéral » a déclaré VGE une semaine avant sa défaite). Il est vrai que le libéralisme pouvait surfer sur la vague Thatcher-Reagan. Mais les conditions ne sont-elles pas comparables aujourd’hui ? Contrairement à une opinion très répandue, la mode intellectuelle dominante aujourd’hui n’est pas au socialisme, et la grande majorité des dirigeants des pays européens ont été élus contre des socialistes. Le pays naguère le plus socialiste d’Europe, la Suède, est aujourd’hui parmi les plus libéraux, sa croissance est bonne et il a un excédent budgétaire. Partout ceux qui ont réussi avaient réduit la place de l’État dans l’économie et dans la société.
Évidemment, nous pourrions attendre patiemment notre tour, et le succès du libéralisme sous Hollande consisterait à compter les buts marqués par les socialistes contre le camp de la France. Mais chaque but représente des misères, des injustices. Si le sens de l’histoire est celui de la faillite du socialisme, il nous faut, comme le disait Marx « accélérer le sens de l’histoire ».
Comme en 1981, la droite aura du mal à survivre, même si elle remporte les législatives. L’UMP éclatera sans doute, faute de n’avoir plus ni président ni majorité. Elle ne tenait que par les seules perspectives électorales, ayant renoncé depuis bien longtemps à avoir la moindre doctrine, s’abandonnant à la pensée unique, étatiste, keynésienne et corrompue.
Dans ce contexte de dérobade de la gauche et de débandade de la droite, la « nouvelle offre politique » sera accueillie avec curiosité, puis avec intérêt, puis avec espoir. C’est ce que j’ai vécu de 1981 à 1986, date à laquelle les libéraux venus au pouvoir avec Chirac – qui n’a été libéral que le temps d’un discours – vont renier leur engagement, et ruiner pour quelques années les chances du libéralisme. Le scénario s’est reproduit en 1995.
Donc les socialistes au pouvoir, c’est bon pour le business libéral. À condition que l’on ne s’en remette pas à la seule classe politique pour couronner le travail, car « le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument » disait lord Acton.
Le travail des libéraux au cours de ces prochains mois va consister à communiquer, à proposer, à s’organiser.
Communiquer : il faut briser le cercle de l’ignorance qui emprisonne l’opinion publique, avoir une pédagogie active qui ne consiste pas seulement à dénoncer les erreurs socialistes – tout le monde les connaît ou les connaîtra – mais aussi à expliquer comment fonctionne un pays où l’on se passe de l’État pour faire régler les problèmes par les procédures marchandes ou communautaires : comment le courrier est mieux distribué par des postes privée, comment les chemins de fer circulent sur des voies fiables quand elles sont gérées par une compagnie privée, comment les écoles privées répondent aux vœux des familles. Entre autres, la Nouvelle Lettre de l’aleps et le nouveau site www.libres.org lancé la semaine passée contribueront à cette pédagogie active.
Proposer : choisir des cibles concrètes, celles que nul n’a su atteindre jusqu’à présent, faute d’accepter les solutions libérales : le système de retraites et de santé, l’école, la mobilité du travail, la progressivité de l’impôt, le logement. Sur ces questions, le feu couve depuis longtemps, et l’explosion est proche : nous montrerons comment désamorcer ces bombes.
Organiser : les libéraux de la société civile ont pris depuis longtemps la bonne habitude de travailler ensemble : aleps, IREF, Contribuables Associés, Euro 92, Institut Turgot, Liberté Chérie sont déjà en étroite collaboration, chacun gardant la spécificité de ses objectifs et de ses moyens. Contrairement à ce qui a été dit, je ne crois pas que la création d’un nouveau parti libéral à partir des dépouilles de l’UMP soit une bonne solution : le libéralisme ne peut être un « courant » de la nouvelle opposition. Ce n’est pas d’un parti, ni de la classe politique actuelle que sortiront le programme et les hommes du libéralisme à venir. Il nous faut remettre en marche des réseaux où se mêlent société civile et classe politique, pour éviter l’isolement et les dérives des élus, pour intéresser à la chose publique des milliers de Français qui ne veulent pas pour l’instant s’engager en politique. Cette symbiose avait été parfaitement réussie avec Idées Action, un club malencontreusement dissout par son fondateur Alain Madelin, et que j’ai vainement essayé de faire revivre avec Génération Libérale.
J’espère qu’une organisation embryonnaire pourra être discutée, sinon amorcée, à l’occasion de notre Université d’Été, dont tout le monde, mercredi, a retenu les dates : 26 au 29 août.
Vous le voyez : le libéralisme va renaître de ses cendres, l’espoir aussi. « N’ayez pas peur ».

Sortir de l’euro : quels risques ?

Quitter la zone euro n’est plus un tabou. Les risques de contagion sont pourtant évidents. Et sa faisabilité paraît très complexe. Quant à l’image que cela donnerait de l’Europe… « Acropolis, adieu ! » Le très influent magazine allemand Der Spiegel n’y a pas été de main morte cette semaine en Une. L’hebdo explique avoir défendu jusqu’ici le maintien de la Grèce dans la zone euro, mais, depuis les élections législatives qui ont vu les extrêmes grecques percer de manière inquiétante, le Spiegel a changé d’avis. Bref, le tabou est tombé. Bien tombé. En France, avant de quitter son fauteuil des Finances, le ministre François Baroin a estimé le risque « absorbable ». Les Pays-Bas, eux, ont ouvertement étudié l’hypothèse d’une sortie grecque, « simplement pour des raisons de sécurité », a déclaré le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager. Avant eux, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a évoqué, sans détour, le retour à la drachme. Même le gouverneur de la Banque nationale Luc Coene s’y est risqué.

Ces discours sont-ils réalistes, relèvent-ils de « la propagande » (comme l’a asséné ce matin le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, affirmant qu’il « n'envisage pas une seconde que la Grèce quitte la zone euro ») ou contribuent-ils simplement à mettre la pression sur Athènes qui doit sortir de l’impasse politique dans laquelle les Grecs se trouvent, après les législatives de début mai ? Quel crédit peut-on accorder à ces augures ? Sortir de l’euro est-il concevable ? Depuis 2010, les engagements pris en faveur de la Grèce s’élèvent à 340 milliards d’euros, soit plus de 30 000 euros par citoyen grec. Environ 240 milliards ont été avancés par les Etats de la zone euro et le FMI. Le solde est une contribution des investisseurs privés. Cela fait beaucoup d’argent. Une sortie de l’euro s’apparenterait à un saut en benji pour lequel on ne serait pas certain de la longueur de l’élastique. L’affolement gagnerait en particulier les marchés obligataires et secouerait les dettes des pays les plus vulnérables, comme le Portugal, déjà sous perfusion. Lequel serait tenté de quitter l’euro à son tour pour dévaluer sa monnaie et devenir plus compétitif. Après le Portugal, l’Espagne…

Outre le risque de contagion, quitter le club euro ne semble pas simple. L’hypothèse n’est en tout cas pas prévue par le Traité de l’UE. En d’autres termes, il serait impossible de quitter l’euro. A moins de se retirer de l’Union européenne. Mais comme le Traité ne dit rien à ce sujet, les interprétations juridiques pourraient prendre des détours inattendus. Reste à voir comment passer de l’euro à une monnaie nationale dans le contexte financier actuel. Comment convertir les instruments financiers autres que les devises sans créer un chaos ? L’expérience serait inédite. Enfin, même si la zone euro pourrait se renforcer suite à une échappée grecque, c’est un goût d’échec qui prédominerait malgré tout. La construction européenne n’en sortirait pas grandie. L’image de l’Europe en prendrait un coup sur la scène et les marchés internationaux. Sortir de l'euro? Il faut bien calculer les risques...

Que reste-t-il du sarkozysme?

Vincent Le Biez a voté Sarkozy, au premier et au second tours. Il dresse ce qui, pour lui, est l'héritage du Président sortant.

L’élection présidentielle à peine passée, vient l’heure des premiers bilans. Après deux tribunes destinées à défendre le Président sortant, il est nécessaire de prendre un peu de recul en analysant ce qu’il convient d’appeler le «sarkozysme». L’occasion pour moi de poursuivre ce travail de réflexion politique qui se veut ouvert, le plus objectif possible mais aussi clairement ancré à droite.
1. Que penser de la stratégie électorale de Nicolas Sarkozy?
Nous n’avons pas fini d’entendre parler de la stratégie de campagne choisie par le Président sortant: droitisation, opposition entre la ligne Guaino (gaullisme social) et la ligne Buisson (droite maurrassienne), campagne «au peuple»… Ces concepts font la joie des analystes politiques, toujours prompt à expliquer a posteriori comment ce qui est advenu était inévitable.
Partons d’un postulat simple: Sarkozy a fait campagne pour être réélu dans un contexte de crise et de forte impopularité. Dans ces conditions, il lui était extrêmement difficile de faire campagne sur son bilan, même s’il est à bien des égards positif.
En effet, l’électorat ne se laisse pas facilement prendre au jeu de la politique contrefactuelle du type «ça ne va pas très bien, mais sans mon action cela irait encore plus mal». Sarkozy a bien essayé de manipuler les comparaisons avec les autres pays européens, notamment sur le chômage, mais ce n’est pas avec cela que l’on gagne une campagne électorale.
Dès lors, il a choisi de rendre cette campagne électorale la plus clivante possible. Finie l’époque de 2007 où chacun des deux principaux candidats piochait allègrement dans le camp de l’autre: Jaurès, Blum, le droit de vote des étrangers pour Sarkozy, les centres éducatifs fermés, l’ordre et les drapeaux tricolores pour Royal.
En 2012, les deux favoris ont parfaitement joué leur partition: Hollande a été socialiste et Sarkozy a été de droite. Le revirement de ce dernier sur le droit de vote des étrangers est de ce point de vue éclairant. La logique de Sarkozy, inspirée par Patrick Buisson, était claire: mobiliser le plus possible l’électorat de droite, dont une bonne partie est assez peu politisée et ne réagit qu’à des signaux transgressifs assez forts.
N’en déplaise aux beaux esprits (parmi lesquels je me range volontiers), on ne va pas chercher l’électeur de droite marginal en lui parlant seulement d’équilibre budgétaire et de compétitivité.
C’est ce que Sarkozy a appelé «faire campagne au peuple». Les résultats du 1er tour ont montré que cette stratégie, à défaut d’être gagnante à tout coup, était la seule possible. En effet, si Sarkozy s’était vraiment trop droitisé, alors Marine Le Pen aurait dû faire un score plus faible et surtout François Bayrou en faire un nettement plus élevé. La thèse de la légitimation des thèmes du Front national avancée par bon nombre d’analystes me laisse totalement perplexe. Qui peut penser qu’en menant une campagne plus «centriste», Nicolas Sarkozy aurait réussi à convaincre davantage d’électeurs tentés par le FN de voter pour lui?
C’est donc assez logiquement que Nicolas Sarkozy a poursuivi cette stratégie pendant l’entre-deux-tours. Il a commis à cette occasion des maladresses, pour ne pas dire des fautes.
Utiliser le soi-disant appel des 700 mosquées ou celui de Tariq Ramadan à voter pour François Hollande, insérer un panneau douane en arabe dans son clip de campagne font clairement partie des dépassements de ligne blanche inacceptables. Dans une moindre mesure, son argumentation pendant le débat contre le droit de vote des étrangers aux élections locales a fait appel à trop de raccourcis et sa formule improvisée du «vrai travail» était inadéquate.
Pour le reste, il faut remarquer que Nicolas Sarkozy n’a pas infléchi son programme et a été extrêmement clair sur son attachement au droit du sol et à son refus de tout accord électoral avec le FN.
En ce qui concerne la question de l’immigration, c’est davantage François Hollande qui a bougé entre les deux tours en admettant qu’en période de fort chômage il convenait de réduire l’immigration économique, s’alignant ainsi sur le discours de son adversaire.
Sur ce point, je suis en désaccord avec l’un comme avec l’autre, et je regrette que le discours de 2007 sur l’immigration choisie ait laissé place à cette vision qui n’est qu’une reprise light des thèses de Jean-Marie Le Pen liant le nombre de chômeurs au nombre d’immigrés.
Passée cette critique légitime, il faut bien reconnaître que Nicolas Sarkozy a en grande partie réussi dans son entreprise électorale: il a davantage mobilisé les foules qu’en 2007 avec des meetings géants et galvanisateurs et il a surtout resserré l’écart de manière spectaculaire avec François Hollande tout au long de la campagne.
Rappelons qu’au début de l’année, les sondages donnaient le socialiste vainqueur à 60/40, qu’au soir du premier tour la tendance était à 55/45 et qu’au final on arrive à 51,5/48,5. On peut surtout noter qu’il y a au final moins de voix d’écart entre Hollande et Sarkozy que de surcroît de votes blancs entre les deux tours. Quand on y réfléchit, ce score est assez inespéré après 10 ans de droite au pouvoir, 4 années de crise, 1 mois de campagne avec égalité des temps de parole à 9 contre 1 et enfin l’appel de Bayrou à voter Hollande.
Il ne sera jamais possible de savoir si cette campagne était gagnable ou pas en suivant une autre stratégie. Peut-être qu’en évitant certain excès Nicolas Sarkozy aurait pu ménager certains électeurs centristes sans s’aliéner les électeurs frontistes. Peut-être a-t-il été trop conciliant au premier tour et pas assez offensif au second contre Jean-Luc Mélenchon et sa possible alliance avec les socialistes. Chacun jugera.
2. Dans quel état Nicolas Sarkozy laisse-t-il la droite?
Au final, la droite ressort de cette élection dans un état assez convenable. Au score honorable de Nicolas Sarkozy au second tour vient s’ajouter sa sortie parfaitement digne (je n’oserais dire «républicaine» tant le terme est aujourd’hui galvaudé). En se positionnant en première ligne pendant cinq ans, il a également su catalyser sur sa personne l’hostilité de l’opinion publique et en prémunir certains responsables de droite, au premier rang desquels figure François Fillon.
A gauche, on note un soulagement de s’être débarrassé du Président sortant mais très peu d’enthousiasme pour le futur Président normal. Finalement l’antisarkozysme apparaîtra peut-être comme le salut de la droite française. C’est en effet peu à peu installé dans l’opinion l’idée que Sarkozy avait raison sur le programme et tort sur les valeurs. Sarkozy parti, la légitimation du programme économique de la droite demeure.
La résurgence de la crise grecque vient d’ailleurs rappeler, beaucoup plus vite qu’on ne pouvait s’y attendre, que les problèmes du pays et de l’Europe sont toujours là et que la gauche peine à y apporter des réponses concrètes qui ne soient pas en décalage avec son discours de campagne.
Mais l’héritage du sarkozysme à la droite française ne se limite pas au domaine économique, le Président sortant lui laisse également le thème de la frontière, dont il a affirmé qu’il s’agissait du thème de la campagne de 2012 au cours de son discours de Toulouse.
Ce discours, qui a été perçu par ceux qui ne l’ont ni lu ni écouté comme une nouvelle étape de l’école Buissonnière, a en fait été écrit par Henri Guaino et il est certainement le plus construit de la campagne, renouant avec les grands discours inspirés de 2007. Il est parvenu à faire la synthèse des propositions économiques, sociétales et migratoires du candidat avec ce concept de frontière pris au sens large. Idéologiquement, c’est une reprise de thèmes chers à Régis Debray et à Claude Lévi-Strauss, étrangère à toute xénophobie.
Ce thème des frontières est une réponse politique aux phénomènes de mondialisation, d’individualisation et de communautarisation. Il survivra largement à cette campagne électorale. C’est une manière structurée de répondre à cette inquiétude d’une partie du peuple, qui doit encore chercher les voies de sa réalisation concrète.
3. Au final, qu’aura été le sarkozysme?
Si l’on prend un peu de recul et que l’on s’attache moins à la personnalité des responsables politiques, je pense que l’on peut considérer Nicolas Sarkozy comme l’instrument utilisé à un moment donné par le peuple français pour bousculer le pays et rompre avec les années Chirac/Mitterrand où beaucoup des problèmes du pays avaient été éludés.
C’est en cela que l’attitude transgressive et peu protocolaire de Sarkozy pendant son début de mandat est explicable et a en partie été cautionnée par l’opinion française. Celle-ci s’est toutefois rapidement retournée, prouvant une nouvelle fois que les Français étaient à la fois monarchistes et régicides.
Pendant tout son mandat, Sarkozy aura été un véritable Président de la Ve République, c’est-à-dire un Président absolu, assumant lui-même les décisions et les responsabilités. En tant que véritable chef d’une majorité de droite, il n’aura pas eu en revanche ce comportement monarchique propre aux «pères de la Nation» comme Chirac et peut-être demain Hollande.
La crise économique est venue télescoper cette dynamique de rupture, ce qui a fini par convaincre les Français qu’il était déjà temps de rappeler un président corrézien capable de rassembler le pays. Cette capacité de rassemblement est assez largement incompatible avec la mise en chantier de réformes profondes dont le pays a encore besoin, les mois qui viendront ne manqueront pas de nous le rappeler.
Sur un plan plus personnel, bien que souvent critiqué sur ses «valeurs», Nicolas Sarkozy a su faire preuve au cours des dernières années de qualités humaines assez remarquables.
Outre son dynamisme et sa combattivité, unanimement reconnus, il aura su faire preuve d’ouverture en nommant des personnalités qui ne partageaient pas ses opinions à des postes importants. Il a su faire passer à plusieurs reprises l’intérêt du pays devant son intérêt politique immédiat, sans toutefois jamais oublier totalement le second.
Je pense que s’il avait été réélu, dans l’impossibilité de se représenter, il aurait été capable de grandes choses. Non pas qu’il soit moins égocentrique et mégalomane que les autres responsables politiques, mais parce que sa mégalomanie est peut-être telle que la trace qu’il laissera dans l’Histoire l’obsède, ce qui est souvent un bon principe en politique.
Qu’on l’admire ou qu’on le déteste, Nicolas Sarkozy restera un personnage extraordinaire de la vie politique française, ce qui rend particulièrement incertaine l’hypothèse de son retrait définitif.

"La faute à Sarko !" ou comment faire durer l'antisarkozysme jusqu'aux législatives ?

D’un François, l’autre

Après la défaite de son rival, François Hollande risque d'être dépossédé de son argument fatal : l'antisarkozysme. Comment poursuivre la critique de Sarkozy, sans Sarkozy ?
On le sait depuis Machiavel : le sens de l’opportunité, la gestion de Dame Fortune, est la vertu (virtù) cardinale en politique. François Mitterrand, l’un de ses plus fidèles disciples – on connaît son surnom mérité de « Florentin » – en a donné d’innombrables preuves, lui permettant de rebondir du fin fond de l’impopularité jusqu’à la réélection triomphale et à la sanctification post-mortem.
 
Il ne serait pas très difficile de démontrer que c’est probablement un mauvais timing qui a coûté la dernière présidentielle à Nicolas Sarkozy, risque évoqué par ce blog, il y a de longs mois déjà [1].
 
Mais une chose est sûre, comme on l’avait également remarqué ici, on retrouve chez François Hollande, le remarquable sens de l’opportunité de son prédécesseur socialiste, avec lequel son mimétisme, tant cultivé et tant relevé, n’est pas que de façade… Son admirable gestion du temps, aussi bien lors des primaires que lors du débat de second tour, aura été le signe le plus éclatant de cette maîtrise qui lui aura donné la victoire [2].
 

Comment faire de « l’antisarko » sans « Sarko » ?

Oui mais voilà : comment faire maintenant ? La défaite de Nicolas Sarkozy ne retire-elle pas au nouveau président son arme fatale ? La crédibilité de François Hollande, à ce point fondée sur le rejet de son rival, ne va-t-elle pas être victime d’un formidable trou d’air ? Autrement dit, Sarkozy disparu –d’autant que son retrait de la vie politique sera pour le moins durable- que reste-t-il de l’antisarkozysme ? La médiocrité, peu relevée, des deux discours du frais élu, pourtant si bon orateur, tant à Tulle qu’à la Bastille, le soir de la victoire, ne s’explique pas autrement.
 
Comment donc rebondir, surtout quand les données têtues de l’élection et du contexte général ne laissent augurer d’aucun état de grâce ?
 
Eh bien, de la manière la plus simple et la plus logique : en prolongeant au maximum, au moins jusqu’aux législatives, le bénéfice de la ressource politique sans égale qu’est l’antisarkozysme. Un coup d’œil sur le calendrier montre clairement la stratégie qui s’amorce :
 
1 / L’audit de la Cour des comptes sur l’exécution budgétaire 2012 annoncée par François Hollande parmi ses toutes premières décisions. Dans la plus pure tradition mitterrandienne là encore  ("Commission du bilan en 1981"), le nouveau président va pouvoir continuer à blâmer la gestion de son prédécesseur en prenant l’opinion publique à témoin du "délabrement de la situation". Certes, le rapport ne sera remis que fin juin, c’est-à-dire après les législatives : mais justement la date présente un double avantage : pas de mesures impopulaires avant les élections mais –soyons en sûrs – des "révélations", plus désolantes les unes que les autres pendant la campagne…
 
2 / Le rebondissement de l’affaire Karachi : le déclassement immédiat de nombreux documents "secret défense" annoncé par François Hollande laisse présager une accélération de l’instruction confiée à un juge dont le zèle est connu. Nul doute que la polémique va repartir de plus belle et que l’amalgame aussi atterrant que constant entre l’assassinat des ingénieurs français, et le financement de la campagne d’Edouard Balladur -donc le nom de Nicolas Sarkozy- va revenir en boucle. Peu importe que sur le fond de l’affaire, il n’y ait aucun rapport logique possible entre versement éventuel de rétro-commissions et l’attentat…
 
3 / La multiplication des plans sociaux : d’Air France- KLM à Peugeot, de SFR à Carrefour, la liste est longue des plans sociaux attendus dans les prochaines semaines ou les prochains mois. Accompagnée d’éléments de langage très prévisibles : on aura "dissimulé la vérité aux Français" ; on aura "retardé les plans sociaux pour des raisons purement électorales",  etc…Qu’importe, là encore, si le vrai enjeu est dans ce que nous disent ces plans sociaux sur l’état structurel de l’économie française et de son insuffisante compétitivité !
 
C’est ainsi que l’antisarkozysme pourrait avoir encore de beaux jours devant lui, même si le principal intéressé aura tout fait, par l’annonce de son retrait, pour le retirer de la problématique des législatives.
 

Quid de l’international ?

Reste un dernier défi de taille lancé par Dame Fortune à la nouvelle équipe : les grands rendez-vous européens et internationaux dont beaucoup auront lieu avant les élections : rencontre avec Madame Merkel, G8, OTAN, etc. Les analyses qui dominent actuellement sur "l’isolement de madame Merkel" ou "la bienveillance de Barack Obama", pourraient bien relever du pur wishful thinking. Et l’antisarkozysme se révéler d’un pauvre secours en la matière, le président sortant ne nous ayant pas précisément fâchés avec l’Allemagne, l’Europe et les Etats-Unis…
 
Mais sait-on jamais ? L’imagination rhétorique est sans limite et l’on trouvera bien le moyen, en cas d’échec, de l’imputer à la "dégradation de la position de la France à cause de Nicolas Sarkozy"
 
Reste encore que le président van Rompuy vient de rajouter un nouveau "mur" à cette course d’obstacles et un nouveau défi à cet arsenal d’excuses rhétoriques : sommet européen informel fin mai donc, là encore, avant les législatives. Reste surtout que la crise grecque vient de rebondir violemment le jour même de l’élection française. Décidément, Dame Fortune a décidé d’éprouver d’entrée de jeu toute la virtù de François Hollande !
 
Cet article a été préalablement publié sur le blog "Trop Libre", fondé par David Valence et Christophe de Voogd.

Et les futurs ministres de Hollande pourraient être…

Ayrault à Matignon, Valls à l'Intérieur, Montebourg aux Collectivités territoriales ? Rien pour Delanoë ? Alors que le gouvernement s’échafaude en secret, certains noms fuitent. Petit pronostics des ministres pressentis dans le nouveau gouvernement...

Le nouveau président de la République n’ a encore rien dévoilé de son gouvernement. Quelques heures avant la passation de pouvoir, on ne connaît même pas l’équipe qui rejoindra l’Elysée ce mardi. Vous qui surveillez étroitement le personnel de la vie politique, qui selon vous pourrait-on voir dans sa garde rapproché à l’Elysée ? Qui sont les candidats ?

Bruno Botella : On parle d’un préfet, Pierre-René Lemas, qui est l’actuel directeur de cabinet de Jean-Pierre Bel au Sénat et qui fait partie de la fameuse « promotion Voltaire ». C’est quelqu’un que François Hollande connaît donc depuis longtemps.
On parle aussi d’Emmanuel Macron, inspecteur des finances, la trentaine, qui travaille à la Banque Rothschild et pourrait se retrouver à l’Elysée ou à la tête d’un cabinet, comme celui du ministre des Finances ou du Budget. Il fait partie d’un groupe de nouveaux venus qui ont un profil plutôt administratif qui ne sont ni élus ni connus du grand public.
On parle aussi pour l’Elysée en tant que conseiller – à moins qu’il ne soit envoyé pour diriger, par exemple, le cabinet du ministre de l’Intérieur - de Nacer Meddah qui était secrétaire général de la campagne de François Hollande. Il a été préfet de Franche-Comté, nommé par Nicolas Sarkozy et viré quelques temps après pour un motif inconnu.

Quels sont les noms qui circulent pour les ministères ?

Des noms circulent. Cependant, le « petit grain de sable » est ce bruit sur les condamnations. Le problème tombe juste sur Jean-Marc Ayrault. S’il s’avérait que Hollande renonce à Ayrault par peur que l’affaire remonte, cela donnerait un bien mauvais signe de sa part. Cela signifierait qu’il céderait à la moindre petite brise médiatique… Ayrault reste tout de même le favori pour devenir Premier ministre.
Martine Aubry reste en embuscade.  Elle a annoncé qu’elle quittait le secrétariat général du PS à l’automne. Le nouveau président doit donc lui trouver un poste à la hauteur. C’est un vrai souci. Martine Aubry, pourrait récupérer un gros ministère. On parle de la Justice ou d’un autre ministère régalien.

Qui sont ceux qui sont à peu près assurés d’être ministre ?

Manuel Valls sera sans doute au ministère de l’Intérieur. On parle aussi sur ce poste de François Rebsamen, le sénateur-maire de Dijon – mais ses propos sur le cannabis pendant la campagne ont été contredits par François Hollande. Il a sans perdu des points à ce moment-là…
Vincent Peillon à l’Education. Il s’exprime sur les thèmes de l’éducation, en tout cas, comme s’il était déjà ministre ! Peut-être est-il déjà assuré d’avoir ce poste à la tête d’un gros ministère qui regrouperait l’Education et la Jeunesse.
Pour la Défense, Jean-Yves Le Drian est très bien placé. Le chef de la région Bretagne est le spécialiste au PS. Bernard Cazeneuve, l’un des porte-paroles de campagne et qui très spécialisé sur la Défense fut un temps en compétition avec lui, mais il semble avoir perdu…

La plupart des hommes cités ont déjà des fonctions locales, est-ce une difficulté supplémentaire à traiter pour François Hollande qui souhaitait limiter le cumul des mandats ?

François Hollande a été très clair. Ces candidats à des ministères vont devoir assurer leurs successions – ou au moins leurs transitions- dans leurs villes, leurs département sou leurs régions. Cela peut en rebuter certains… C’est le cas pour Jean-Yves Le Drian ou pour Jean-Marc Ayrault, Martine Aubry,  Manuel Valls ou Alain Rousset (président du Conseil général d’Aquitaine)…

Alain Rousset, justement, où le verrait-on ?

Il se verrait bien à la tête du gros ministère de la Production, que le nouveau président veut créer. L’appellation fait un peu « gosplan », mais ce ministère regrouperait production et agriculture afin de s’axer sur la réindustrialisation.
On parle d'Arnaud Montebourg pour les Collectivités locales pour mener la grande réforme de réindustrialisation que souhaite conduire le président. Michel Sapin pourrait être à l’Economie et aux Finances. Tout comme Vincent Peillon à l’Education, il s’exprime déjà comme s’il était déjà nommé.
Pour les Affaires sociales, Marisol Touraine est pressentie…

Parlons-en, François Hollande a justement promis la parité…

D’autres femmes sont pressenties. Mais elles ne sont pas très expérimentées. Elles sont trentenaires, voire quadra et souvent parlementaires. Il devra choisir entre une vingtaine de postes. Cela devait faire pas mal de déçus… Il pourrait être tenté de passer à 30 postes. Il pourra placer 15 hommes. Mais du coup, il lui faudra trouver 15 femmes ! Ce qui n’est pas évident non plus.
Il n’y a encore que trop peu de place pour les femmes. Il n’y a qu’à voir l’équipe de campagne de François Hollande pour s’en convaincre. Il pourra toujours trouver des parlementaires ou des spécialistes… Mais ce sera difficile.
Cela peut être le cas de personnes comme Valérie Fourneyron, députée-maire de Rouen pressentie aux Sports ou Catherine Lemorton, députée du parti socialiste de Haute-Garonne, qui est spécialiste des questions de Santé et qui pourrait recevoir ce secrétariat d’Etat.

Les "Hollandettes" risquent de ravir les postes des "Hollandais" ?

C’est le risque. Tous les hommes ne seront pas servis. Comme Bertrand Delanoë pressenti pour la Justice tout comme André Vallini ou Michel Destot, le maire de Grenoble.

Sans compter les places pour les responsables qui ne viennent pas du PS ?

Oui, il faudra faire de la place pour un ou deux élus issus du Front de Gauche et autant pour les Verts… On pourra attendre les législatives pour une deuxième fournée d’entrants. Mais le fait que Cécile Duflot arrive à Paris et fasse campagne avec Danièle Hoffman-Rispal laisse à penser que la patronne des Verts pourrait entrer au gouvernement…

Hériterait-elle forcément du portefeuille de l’Ecologie ?

Pas forcément car les Verts ne veulent plus se cantonner à ses postes. Elle pourrait devenir ministre des Transports ou de la Ville sans trop s’éloigner de sa thématique.
On parle aussi de Christiane Taubira (Radicaux de gauche). L’hypothèse Robert Hue me semble en revanche fragile car François Hollande va donner un signe très fort en misant sur « la jeunesse » et hésitera à nommer d’anciens ministres de François Mitterrand ou sous Jospin. On ne peut pas donner des portefeuilles importants à des sexagénaires et des secrétariats d’Etat à des femmes trentenaires… Ca se verrait. François Hollande avait aussi promis de réduire le nombre de collaborateurs. Sa volonté de rénover les choses devra se voir dans ces premières décisions.

Passation de pouvoir : ce protocole républicain qui organise un sacre très monarchique du Président élu

François Hollande recevra ce mardi de la part de Nicolas Sarkozy les attributs du pouvoir. Sans le savoir, en traversant la cour de l'Elysée, il renouera avec l’antique tradition des souverains qui traversaient la bonne ville de Reims dans le précieux carrosse du sacre. Car le protocole de la passation de pouvoir fait la part belle aux symboles, qui renvoient aussi loin que Clovis.
Constitué d’un ensemble de règles normatives consacrées par l’usage ou par les convenances diplomatiques, le protocole favorise l’exercice harmonieux des mœurs observés dans la société, et plus encore dans ceux de la sphère du pouvoir, en introduisant, dans la manière de paraître ou de s’exprimer, par une habile palette de nuances, une commode et objective reconnaissance dans l’appréciation d’autrui.
En ce domaine, l’étiquette de l’Ancien régime était arrivée à un degré de perfection comme aime à le souligner, dans une formule admirable, Madame de Genlis, sollicitée en cela par Napoléon Ier lui-même : L’esprit social du temps où j’ai vécu dans le monde n’était nullement de confondre dans la société les rangs et les personnes, mais de ne faire ces distinctions que par des nuances délicates et par des moyens ingénieux, qui, par conséquent, n’eussent rien de tranchant et de choquant pour qui que ce fut.
A l’aune de cette grande tradition française, accorder sans dissonance les droits étendus de la souveraineté du nouveau chef d’Etat, François Hollande, avec la dignité du président sortant, Nicolas Sarkozy, telle apparaît la visée recherchée dans la cérémonie de passation des pouvoirs organisée ce matin au palais de l’Elysée.
Toutefois convient-il, avant d’examiner le déroulement et le sens des événements prévus, de rappeler que l’exercice de la souveraineté, appartenant au peuple en démocratie, s’exprime selon une double distinction héritée de la pensée hellénistique (à laquelle l’Occident sera toujours redevable indépendamment de l’actuelle crise économique) dissociant l’autorité du pouvoir : l’autorité, faculté déléguée dans notre cas par la voie élective à son titulaire ; le pouvoir, capacité gagnée par ce dernier à l’issue de son combat victorieux dans l’arène politique.
Dans le langage des symboles et des signes, cette double acception est traduite par deux postures différentes : le titulaire de l’autorité est depuis toujours et dans toutes les civilisations un personnage assis manifestant une stabilité propre à cette fonction, tandis que le titulaire du pouvoir adopte une stature levée, plus chancelante, propre à celle du vainqueur ayant terrassé son ennemi.
Quelles qu’en soient les formes et la nature, le siège est donc l’attribut de l’autorité, tandis que la couronne ou le sceptre sont réservés au pouvoir.
En arrivant ce matin dans la cour de l’Elysée, seul et sans vis à vis, assis dans sa limousine présidentielle du côté droit, François Hollande renoue sans le savoir avec l’antique tradition des souverains qui traversaient la bonne ville de Reims dans le précieux carrosse du sacre manifestant de la sorte l’autorité dont les successeurs de Clovis allaient être investis par l’onction qu’ils y venaient recevoir. Dans quelques instants, Nicolas Sarkozy quittera l’Elysée dans le même appareil emprunt du même symbolisme.
L’accueil puis la reconduction du président sortant sur le perron de l’Elysée réunit, sans qu’il puisse en être autrement, des personnages debout. Cependant on notera que le protagoniste le plus important reste, au moins théoriquement, toujours au-dessus des marches de la terrasse. Aller à la rencontre de l’arrivant ou accompagner le visiteur sortant serait un geste de courtoisie qui ne serait pas à exclure de la part du personnage principal. Mais cette « entorse » au protocole devrait alors être comprise comme une marque supplémentaire de déférence envers la personnalité de rang inférieur. Le privilège d’une telle occupation de l’espace est une prérogative du détenteur de l’autorité remontant aux temps les plus immémoriaux. Elle se rattache aux autres distinctions accordées à son titulaire dont le siège (trône, chaire, fauteuil présidentiel), toujours surélevé du niveau du sol, trouve place sur un gradin constitué de plusieurs marches, voire au sommet d’une colonne, symbolisant le pivot autour duquel l’univers gravite, comme en Inde ou en Afrique noire. Cette référence explique également la présence du grand tapis rouge déroulé sur le gravier devant les portes du palais.
La couleur rouge étant l’apanage des empereurs porphyrogénètes, l’existence de cet élément protocolaire cherche à matérialiser un principe de transcendance dans le mode de dévolution de l’autorité. Cette forme, observée tant chez les Incas ou encore dans certains royaumes d’Afrique centrale, est respectée aussi en Occident comme le montre, par exemple, l’épisode de l’entrée du Christ à Jérusalem le jour des Rameaux. Investi par une puissance céleste, le titulaire de l’autorité ne peut s’affranchir de cette lourde réalité. Certains interdits s’imposent à lui. Il ne saurait s’y soustraire sans déroger. Parmi ceux-ci, l’un des plus répandus ne permet pas au représentant des forces du ciel de fouler directement le sol dans la mesure où, en public, il doit toujours apparaître placé au-dessus de ses semblables. Lors de ses déplacements, lorsqu’il est contraint de descendre de son siège portatif, des nattes, de précieuses étoffes, des tapis sont alors déployés devant ses pas pour prévenir tout contact avec la glèbe sur laquelle évolue le reste des humains. Descendant de sa voiture, François Hollande foulera donc seul le tapis rouge qui l’attend pour aller à la rencontre de Nicolas Sarkozy, le chef du protocole de la présidence avançant à sa droite et légèrement en avant, mais marchant à l’extérieur du tapis.
Le discours d’investiture qui se tient ensuite dans la vaste Salle des Fêtes témoigne quant à elle d’une profonde rupture avec les usages monarchiques puisque le président s’exprime debout. Par bonheur, l’évolution protocolaire n’a pas encore totalement ruiné, dans cette circonstance, toute référence à l’autorité du nouveau chef de l’Etat puisque son auditoire se trouve dans la même posture. Ainsi chacun de ces deux groupes (orateur et auditoire) se montre à égalité, … égalité toutefois un peu atténuée puisque le pupitre qui supporte le micro est placé sur un léger podium qui surélève l’orateur apparaissant dès lors comme un Primus inter pares.
Un rituel chevaleresque vient ensuite atténuer cette première impression par la remise du grand collier de la Légion d’honneur (qu’il ne portera sans doute pas comme ses derniers prédécesseurs) par le grand Chancelier. Le geste est des plus emblématiques et consacre en quelque sorte l’adoubement du chef de l’Etat qui devient à cet instant également chanoine honoraire du Latran et co-prince de la principauté d’Andorre. François Hollande a probablement saisi tout le sens et la signification de cette cérémonie divisée en deux temps puisque ce « rituel de passage » se tiendra en l’absence des membres de sa famille, comme le veut l’antique tradition médiévale, et seulement en présence d’un parterre de hautes personnalités de l’Etat, du monde politique et diplomatique… ses anciens pairs.
Avec la remontée des Champs-Elysées, les fastes d’antan sont retrouvés. La Garde républicaine et l’escadron motorisé de gendarmerie encadrent le « siège tracté » par des chevaux moteurs de l’autorité présidentielle. Comment ne pas voir dans cette parade républicaine la reprise des Joyeuses entrées des souverains dans leur capitale, effectuées primitivement par la rue Saint-Denis, puis au début du XVIIIe siècle… par l’avenue même des Champs-Elysées. Notons cependant une notable divergence : alors que les badauds d’aujourd’hui sont tenus à distance par un impressionnant cordon de sécurité, sous l’Ancien régime, la foule se presse à la porte du carrosse royal dont les glaces son baissées pour permettre de remettre au souverain placets et requêtes ; les plus éloignés des spectateurs ayant suspendu leur pétition au bout d’un bâton, d’où l’expression tendre la perche !
Mais la réelle « intronisation » de François Hollande aura lieu seulement le 14 juillet prochain.
Chef des Armées, le représentant du pouvoir descendra alors, debout dans une jeep, l’avenue qu’il avait remontée le 15 mai. Ayant ainsi passé les troupes en revue, arrivé place de la Concorde, il gravira un vaste gradin de plusieurs marches et prendra place, sous un large dais tricolore, dans le fauteuil présidentiel créé spécialement par l’ébéniste Christophe Pillet vers 2005. 
Ainsi, la présence de ce siège, aux dimensions plus grandes que ceux qui l’entourent, isolé sur le devant de l’estrade, perpétuera une fois encore l’ancienne étiquette bourbonienne relative au siège royal et à ses occupants !
La modestie revendiquée par François Hollande pour apparaître comme « le président normal » que les Français attendraient, pourra-t-elle s’accommoder des fastes dont, bon gré mal gré, il est aujourd’hui héritier ?



La discrète sortie de Sarkozy

Nicolas Sarkozy s'est effacé lors de la passation des pouvoirs au profit de son successeur, mardi. Une sortie discrète et appréciée autant par ses soutiens que par ses détracteurs.
Il avait raté son entrée à l'Elysée, il soigne donc sa sortie. Depuis le soir de sa défaite à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy essaie de se montrer "digne", le mot ayant été utilisé par lui-même dès le 6 mai. Mardi, lors de la passation des pouvoirs, il s'est une nouvelle fois montré discret, s'effaçant au profit de François Hollande. Une franche poignée de main à l'arrivée de son successeur, après – fait rare – avoir descendu les quelques marches du perron de l'Elysée pour venir à la rencontre du président élu.
Allez Carla,, on se casse, on rentre chez nous, je leur ai laissé quelques belles surprises dans les chiottes.
Après un entretien d'une trentaine de minutes, Nicolas Sarkozy a ensuite quitté les lieux rapidement, sans que François Hollande ne le raccompagne au bout du tapis rouge où l'attendait une voiture. Dans la rue, près de 300 militants UMP étaient massés, brandissant des drapeaux tricolores et criant "Nicolas, merci". Un dernier petit signe de la main avant de remonter la vitre fumée de sa berline et voilà le sixième président de la Ve République parti vers d'autres horizons.

Pas de baroud d'honneur

Depuis sa défaite, Nicolas Sarkozy fait profil bas. Aucune date, hormis les événements du calendrier officiel (commémorations du 8-Mai, dernier Conseil des ministres, validation de la démission du gouvernement Fillon), n'a été inscrite à son agenda. Lundi, pas un seul un rendez-vous officiel n'était prévu. Selon son entourage, Nicolas Sarkozy a passé la journée à son bureau pour "préparer la cérémonie de passation de pouvoir". Il s'est même abstenu de se rendre à la réception organisée à l'Elysée en l'honneur du personnel de l'UMP : c'est Jean-François Copé, secrétaire général du parti, qui a présidé cette cérémonie. Son équipe de communication a "vidé" le site Elysée.fr, dont les contenus liés à la campagne présidentielle avaient déjà été retirés au soir du 6 mai.
Si Valéry Giscard d'Estaing avait tenu, en 1981, à prendre congé de façon théâtrale en lançant aux Français son désormais fameux "au revoir" télévisé, Nicolas Sarkozy a préféré la discrétion. Officiellement, sa déclaration au soir du second tour sera donc sa dernière prise de parole publique en tant que chef de l'Etat. Le 8-Mai, il s'est affiché au côté de François Hollande pour commémorer l'anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sans faire de déclarations.
Après une campagne électorale assez violente, où Nicolas Sarkozy n'a pas ménagé son principal adversaire, les soutiens et détracteurs saluent cette sortie "digne". "Il a cherché à apaiser la transition, à faire en sorte que la bataille permanente, l'agitation dans laquelle il a plongé le pays, cesse", s'est réjoui le député socialiste Arnaud Montebourg, dimanche sur BFMTV. "Il a fait une campagne dure, mais il a choisi de faire une sortie digne", a renchéri lundi devant la presse Pierre Moscovici, qui a été directeur de la campagne du socialiste. Désormais, quelques semaines de vacances et une nouvelle vie, sans doute entre un cabinet d'avocat et ses participations au Conseil constitutionnel, attendent celui qui a occupé l'Elysée pendant cinq ans.

HOLLANDE CHEZ MERKEL 


Kucheida : nouvel « abus de biens sociaux » au PS ?

Le député maire socialiste de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, fait l’objet d’une enquête pour « abus de biens sociaux », dans le cadre de l’utilisation de la carte bancaire de la Soginorpa, qui gère des dizaines de milliers d’anciens logements miniers.

Selon 20minutes, un « responsable du service de la comptabilité » et un « responsable du service trésorerie » ont été entendus par la police de Lille cette semaine.
Jean-Pierre Kucheida, membre influent du Parti socialiste, est soupçonné d’avoir utilisé la carte bancaire de l’organisme public à des fins personnelles. Il aurait retiré près de 47000 euros avec la carte de l’organisme.
Contrairement à Delphine Batho, Kucheida n’a bénéficié d’aucune indulgence de la part du PS et sa candidature aux législatives a été gelée jusqu’aux résultats de l’enquête.
Quatre autre enquêtes préliminaires ont été ouvertes, dont une concernant un autre élu socialiste, l’ancien maire d’Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, pour des accusations de financement occulte de la fédération PS du Pas-de-Calais, le département de Martine Aubry.

De Ménibus à Trierweiler : les starlettes de la TNT

Avec l’avènement de la TNT, de nombreuses présentatrices de télévision ont pu mettre en valeur l’étendue de leurs compétences professionnelles. Petite revue d’effectif des starlettes qui montent sur la TNT.
Les présentatrices vedettes de la TNT peuvent se diviser en deux catégories : les chroniqueuses et les journalistes d’investigation.


Les chroniqueuses
Karine-Ferri-bikini-Voici-1209Karine Ferri
Révélée par l’émission le Bachelor, en 2004 , Karine Ferri s’est ensuite fait connaitre en se mettant en couple avec un futur mort. Depuis, elle surfe sur la vague et anime une chronique sur la métaphysique kantienne pour Jean-Marc Morandini.
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Sandra Lou
Sandra Lou a été découverte pour ses dons inouïe d’actrice, dans la série Le groupe, sur France 2, en 2001. Elle a pu ensuite prouver l’étendu de son talent en présentant la météo sur M6. Depuis peu, elle présente le programme d’anthropologie, Incroyable mais vrai ! Le mag’  sur TMC.
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Les journalistes d’investigation
Cécile de menibus
Qui n’a jamais été bluffé par la vigueur d’esprit de cette philosophe aux gros CVs ? Après un début de carrière fracassant chez le fils spirituel de Patrick Sébastien, Cauet, Cécile de Ménibus prend son envol et co-anime quotidiennement Morandini, avec le journaliste homonyme. Une émission de haute volée qui est également engagée en faveur de la cause homosexuelle.
 


Valérie Trierweiler
Cette journaliste (il parait qu’elle se considère ainsi) a fait ses armes dans la revue scientifique et légèrement people, Paris Match. Elle a pu ainsi décrocher le job de ses rêves : présentatrice télé sur la TNT. Si ses résultats d’audience sont médiocres, ses patrons lui renouvellent évidemment leur confiance (vous avez dit étrange ?…). D’après Pierre Salviac, elle devrait connaitre une ascension fulgurante pour avoir « baisé utile » avec un ancien obèse.
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 Clara Morgane
Cette comédienne de génie est passé à deux doigts de jouer pour la Comédie Française mais suite à une erreur de casting, elle a du se rabattre sur le cinéma porno où elle s’est fait un petit nom. Grâce à sa carrière dorée, elle peut désormais présenter diverses émissions scientifiques sur la TNT, dont Poker mission caraïbe.
Un gros bravo à toutes ces femmes pour l’exemplarité de leurs carrières qui ont fait avancer la cause féministe.

Législatives : des candidats PS et UMP investis contre Bayrou

Le patron du MoDem et député des Pyrénées-Atlantiques est affaibli dans sa circonscription.

L'UMP va investir un candidat pour faire battre François Bayrou aux législatives dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Si le nom de Frédéric Nihous, le président de Chasse pêche nature et traditions (CPNT) a été avancé, ce dernier a démenti mercredi être celui qui affrontera le président du MoDem. La commission nationale d'investiture de l'UMP lui a préféré un militant local, Eric Saubatte.
En janvier, la commission d'investiture de l'UMP avait choisi, par «élégance», de ne pas investir de candidat face au député béarnais. Mais son choix de voter François Hollande au second tour de l'élection présidentielle a provoqué l'incrédulité de la droite et changé la donne.
La gauche aussi présentera un candidat face à François Bayrou. Depuis plusieurs jours, des cadres du PS (Laurent Fabius, Ségolène Royal, Marisol Touraine, Pierre Moscovici) avaient laissé entendre que le parti devait le ménager.
Finalement, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry a tranché le débat mercredi. «François Bayrou a pris une position de valeurs, conforme à ce qu'il est et à ses engagements», a-t-elle expliqué, et d'ajouter: «Il n'y a pas de service rendu, on ne fonctionne pas comme ça». Une candidate socialiste, Nathalie Charbanne, fait déjà campagne depuis fin janvier.
«C'est le premier couac réel que nous vivons depuis l'élection de François Hollande. Martine Aubry fait comme si elle voulait revenir dans le jeu en disant plus à gauche que moi tu meurs», a estimé pour sa part Christophe Madrolle, secrétaire national du MoDem.

François Bayrou affaibli dans sa circonscription

Chez les écologistes, Eurydice Bled portera les couleurs d'Europe Écologie-Les Verts (EELV). Pour le Front national, Jessica Bernardez est candidate. Le Front de gauche sera représenté par Daniel Labouret. Le Parti de gauche a expliqué mardi dans un communiqué qu'un geste envers François Bayrou serait une «mauvaise indication en ce tout début de quinquennat pour tous ceux qui rejettent les alliances avec le centre».
Le résultat de l'élection présidentielle dans la 2e circonscription des Pyrénées montre que François Bayrou est affaibli: «En moyenne, le centriste enregistre un recul de 17 points dans les sept cantons composant son territoire d'élection», note La République des Pyrénées . Le 22 avril dernier, François Bayrou a récolté un peu moins de 20% des suffrages dans sa circonscription contre un niveau national de 9,13%. François Hollande (29,8%) est arrivé devant Nicolas Sarkozy (21,4%).

Nicolas Sarkozy commence une nouvelle vie

Nicolas Sarkozy veut s'occuper autrement et souhaite que ses amis défendent les idées et les valeurs qu'il a portées pendant son mandat.

Libre. Nicolas Sarkozy a déjà connu ce paradoxe: une sensation de liberté qui suit les heures pénibles de la défaite. C'était en 1995, après l'échec d'Édouard Balladur au premier tour de la présidentielle de 1995. Il en avait fait un livre intitulé Libre et publié en 2001. Déjà, à l'époque, il s'était posé la question: fallait-il continuer la politique? Son épouse d'alors, Cécilia Sarkozy, ne le souhaitait pas. Il a préféré le long chemin de la reconquête qui le mena à l'Élysée douze ans plus tard.
Cette fois-ci, Nicolas Sarkozy se pose autrement la question. Il a clairement écarté l'idée du recours. «La politique, c'est comme ça! J'y ai cru, mais cela n'a pas été suffisant, maintenant il faut que je trouve autre chose», a-t-il confié jeudi dernier à l'ancien maire du Havre, Antoine Rufenacht, en ajoutant: «Il faut bien dire que j'ai vraiment tout eu.» Un président sortant que ses interlocuteurs trouvent, à leur grande surprise, «dans une forme excellente».
Désormais, le président sortant veut s'occuper autrement. «Giscard et Chirac, ils n'ont jamais travaillé. Moi, j'en ai besoin», a-t-il expliqué à son interlocuteur, en reconnaissant ne pas être sûr d'avoir encore trouvé l'occupation qui remplira vraiment ses journées. Son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, se dit en tout cas contente de voir son mari «arrêter de se surmener».
Nicolas Sarkozy va donc organiser sa vie autrement. Il prendra le temps d'y penser lors des quinze jours d'escapade prévus loin de l'Hexagone. Il retrouvera son cabinet d'avocat au mois de juin. Il défendra les dossiers de grandes sociétés en contentieux avec les États étrangers, de la Russie à l'Argentine, la Chine ou les États-Unis.
Il devrait installer son cabinet d'ancien président - dont il ne sait pas encore comment il veut l'utiliser - rue de Miromesnil, dans le même arrondissement que l'Élysée. «Il ne s'en servira pas pour créer une Fondation, comme Jacques Chirac», glisse l'un de ses anciens collaborateurs. Encore faut-il constituer l'équipe qui entourera l'ancien président. Enfin, le président sortant a l'intention de siéger au Conseil constitutionnel dont il est membre de droit.
Mais il lui faut suivre aussi les évolutions de la politique hexagonale, en «Français parmi les Français». Il a laissé faire son ami Brice Hortefeux, qui créera ces jours-ci une association des amis de Nicolas Sarkozy. Il ne contrariera pas la création d'un éventuel courant pour défendre les idées et les valeurs du sarkozysme.
Il veut en effet que ses proches continuent de défendre son bilan. Et il tient à sa place dans l'histoire. Henri Guaino, témoin des dernières heures de son mandat de sixième président, a vu le soin mis à réussir sa sortie. La volonté de se montrer rassembleur et d'afficher la continuité de la République en invitant son successeur aux cérémonies du 8 mai 1945. «Il a raté son entrée, mais il a magnifiquement réussi sa sortie», a résumé l'un des sages de la Haute Assemblée à propos du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le président sortant a d'ailleurs beaucoup aimé cette enquête d'opinion dans laquelle déjà 50 % de sondés jugent qu'il a été «un bon président», à peine quelques jours après la défaite. Il se fait aussi raconter par le menu les tiraillements entre François Hollande et Martine Aubry. «Il trouve ça très drôle», s'amuse l'un de ses amis.
Une chose est sûre: selon une loi d'airain de la politique, le président sortant ne désignera pas de favori dans la compétition qui s'annonce pour prendre le leadership à droite. Il ne fera rien non plus, espèrent ses proches, pour fermer la porte définitivement à la possibilité d'un retour. Mais ça, «ce sont les circonstances qui le décideront, pas lui», reconnaissent ses amis.

Les Français peuvent choisir. Se débarrasser de leur souverain ou le conforter sur son trône. Les options qui s’offrent à eux sont nombreuses, du régime parlementaire à la monarchie constitutionnelle. 

«Les institutions françaises, c'est une monarchie absolue, si vous vous trompez de monarque, vous le payez cher». C’est ainsi qu’Alain Minc, conseiller politique influent, décrivait le fonctionnement de la Ve République en avril 2007.  
La toute puissance du Président et la faiblesse des contre-pouvoirs font en effet du chef de l’Etat un «monarque élu», chef officieux du gouvernement et de la majorité parlementaire. «Nous sommes la seule monarchie d’Europe», confirme Jean-Pierre Dubois, professeur de droit public à Paris XI et président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme.
Pour Alain Laquièze, professeur de droit public à l’université Sorbonne nouvelle, l’élection présidentielle de 2012 donne l’occasion de revenir à un exercice plus modéré de la présidence:
«La pratique du pouvoir est liée à la personnalité et à la pratique des individus qui occupent des fonctions importantes. La Constitution permet des dérives monarchiques, tout comme elle autorise une pratique plus parlementaire, plus modeste, de la présidence. C’est ce que François Hollande a annoncé en assurant que le Premier ministre conduirait la politique de la nation ».
Le chercheur, auteur de la note «La Ve République, une monarchie élective en question», pense que pour rééquilibrer les pouvoirs, il n’est nul besoin de réformer la constitution, considérant que le cadre actuel est assez large pour permettre des ajustements:
«La France n’a pas la culture anglo-saxonne de l’équilibre et de la balance des pouvoirs. Changer d’institutions peut conduire d’un extrême à l’autre, c’est un risque. Je ne veux pas dire que les institutions actuelles sont excellentes, mais c’est sans doute les moins mauvaises qu’on puisse avoir pour notre pays, surtout qu’elles ont suffisamment de souplesse pour être amendées en fonction des personnes au pouvoir», estime-t-il. Avant de reconnaître que, «mises à part les périodes de cohabitation, la Ve République a un caractère intrinsèquement monarchique».
Il faudrait donc espérer que le président élu décide de ne pas abuser de ses pouvoirs et/ou que le parti présidentiel soit minoritaire à l’Assemblée pour que le chef de l’Etat se cantonne à son rôle d’arbitre.

Vers une VIe République ?

Mais pour certains responsables politiques, compter sur le bon vouloir du Président et sur le résultat des élections législatives n’est pas suffisant. Afin d’empêcher toute dérive monarchique, ils préconisent donc de réécrire la Constitution. C’est ce que proposait Europe Écologie-Les Verts, ou encore le Front de gauche, qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes à la Bastille le 18 mars pour sa «marche pour la VIe République».
Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de Gauche, déplore la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul, inhérente au régime actuel et qui ne garantit pas pour autant la stabilité de l’exécutif. «Cette instabilité est masquée par la permanence d’un seul. En réalité, 80% du gouvernement a changé depuis le début du quinquennat», rappelait-il sur BFMTV le jour de son rassemblement.
Pendant la primaire socialiste — et avant—, Arnaud Montebourg prônait également le passage à une VIe République, moins présidentielle, plus parlementaire. Il proposait notamment d’introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives, ce qui mettrait à mal le bipartisme actuel. «La proportionnelle réduit la probabilité de majorité homogène», confirme Jean-Claude Casanova, directeur de la revue Commentaire et membre du comité de campagne de François Bayrou.
Ce mode de scrutin favorise en effet la présence de petits partis à l’Assemblée nationale et diminue la possibilité pour le Président de bénéficier d’une majorité parlementaire. Et sans contrôle sur le Parlement, les marges de manœuvre présidentielles sont drastiquement réduites.
Pour autant, introduire une part de proportionnelle ne suffira pas à débarrasser le régime de ses atours monarchiques. «Nous sommes dans une monarchie élective car le président a une légitimité populaire issue du suffrage universel direct, qui lui donne un grand nombre de prérogatives. C’est la culture politique française qui veut ça. Le génie du général de Gaulle est d’avoir acclimaté des institutions monarchiques dans un système républicain, et cela correspond sans doute assez bien à l’esprit français», juge Alain Laquièze.
«La fascination des Français pour le Grand Homme», le sauveur ultime, serait à l’origine du «rapport ambigu des Français avec la démocratie», considère Sudhir Hazareesingh, politologue à l’université Oxford. Pour lui, l’année 2008 a marqué «un retour en force du bonapartisme dans la culture politique française, avec notamment un président de la République qui ne cesse de rappeler la tradition napoléonienne par sa conception et sa pratique du pouvoir».
Et c’est l’élection présidentielle qui permet au président de revêtir les habits de l’empereur. Toute modification de la Constitution serait donc inutile sans suppression de ce scrutin. «Je n’ai rien contre l’idée d’une VIe République en soi, mais si elle n’est pas accompagnée de la suppression de l’élection présidentielle, il n'y a aucune chance sérieuse de  passer à un régime parlementaire classique», juge Guy Carcassonne, professeur de droit public à l’université de Nanterre.
Supprimer l’élection présidentielle pour rendre le régime plus démocratique? L’idée peut surprendre, et les défenseurs actuels de la VIe République se gardent bien de la proclamer ouvertement. En effet, il paraît compliqué de faire accepter aux Français une suppression du scrutin qui suscite le plus d’engouement et qu’ils considèrent comme la pierre angulaire de notre démocratie.
«On peut regretter les dérives monarchiques de la Ve République, estime Alain Laquièze, mais elles existent et il faut prendre en compte ce qui fait l’originalité de notre pays. Je vois mal les Français ne plus élire leur président. C’est toujours compliqué de retirer au peuple une prérogative qu’on lui a accordé, ce serait supprimer un élément de démocratie».
Pourtant, le seul moyen de décapiter le président-monarque est de lui retirer ce qui fait l’essentiel de son pouvoir : l’élection présidentielle.

Faire du Président un roi

Mais les réformes constitutionnelles peuvent aussi déboucher sur un régime encore plus monarchique. Dans un rapport remis à Nicolas Sarkozy en vue de la réforme constitutionnelle de 2008, Édouard Balladur, ancien Premier ministre de François Mitterrand, préconisait de renforcer les pouvoirs actuels du Président. Il proposait d’officialiser sa toute-puissance. Cette mesure aurait eu le mérite de conformer la loi aux faits, à défaut du contraire.
Pourtant, Nicolas Sarkozy n’a pas retenu cette proposition dans la réforme finale. Paradoxale pour celui qui a poussé l’hyperprésidence à son paroxysme. Plutôt que de légitimer son statut par la Constitution, il a préféré entretenir l’illusion démocratique qui entoure la pratique présidentielle actuelle.
Pourtant, Balladur aurait pu aller plus loin. Au vu de la nostalgie française pour la royauté, faire de notre pays une monarchie constitutionnelle n’est pas une option si loufoque qu’il n’y paraît, bien qu’elle soit hautement improbable au vu du peu de popularité des royalistes dans les urnes.
Un retour à la monarchie est d’ailleurs envisagé par certains, au premier titre desquels Jean-Pierre Chauvin, surnommé la «rock star» du royalisme. Il explique que «dans le cadre de la démocratie représentative actuelle, plusieurs voies sont possibles pour l’instauration royale ». Et le site royaliste, royaumedefrance.fr, de s’étonner: «140 millions d’européens vivent en monarchie, pourquoi pas nous ?»!
D’ailleurs, deux descendants au trône de France (Louis de Bourbon et Henry d’Orléans) bataillent pour accéder au trône, au cas où la monarchie reviendrait au goût du jour. Mais la royauté n’est pas forcément absolue, ni héréditaire, et les Français peuvent décider –par voie référendaire ou via une réforme constitutionnelle- d’instaurer une monarchie constitutionnelle, élective avec un souverain élu à vie ou pour une période déterminée. Cette option permettrait d’accéder une certaine stabilité à la tête de l’exécutif.
Pour Jean-Pierre Chauvin, elle s’inscrirait dans «la continuité, l’aboutissement logique de la Cinquième République». Le rêve du général de Gaulle, qui voulait un chef d’État au dessus des partis, se réaliserait, sauf que ce chef d’État ne serait pas un président, mais un roi.

La zone euro a "l'intention inébranlable" de garder la Grèce en son sein

Les pays membres de la zone euro ont "l'intention inébranlable de conserver la Grèce" dans l'union monétaire. C'est ce qu'a assuré lundi le président de l'eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion des ministres des finances des 17 à Bruxelles alors que certains journaux européens laissaient entendre qu'une sortie de la Grèce de la monnaie unique n'était pas impensable.
"La possibilité que la Grèce sorte de la zone euro n'a pas été l'objet de débat, personne n'a plaidé dans ce sens" au cours de la réunion, a-t-il insisté. Les membres de l'Eurogroupe "espèrent la formation rapide d'un nouveau gouvernement" grec, qui dispose "d'une majorité parlementaire suffisante", a-t-il dit, rappelant que l'UE et le FMI avaient beaucoup contribué à aider la Grèce et l'avaient encore fait en débloquant une tranche d'aide de 5,2 milliards d'euros la semaine dernière. Sur ces 5,2 milliards, 4,2 ont été versés, et le reste le sera "avant la fin du mois de juin", a précisé M. Juncker.
"L'Eurogroupe mesure la portée des efforts consentis par les citoyens grecs, il ne s'agit pas de relâcher ces efforts, au contraire, les réformes structurelles sont plus que jamais nécessaires", a insisté M. Juncker. "Nous encourageons la Grèce à poursuivre sur cette voie et corriger les faiblesse de son économie", a-t-il conclu. Le chef de l'Etat grec, Carolos Papoulias, a abattu lundi soir une dernière carte pour tenter d'éviter au pays de nouvelles élections et de rassurer la zone euro, en proposant un gouvernement de personnalités et une nouvelle réunion des dirigeants des partis mardi.