TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 18 février 2011

L'armée égyptienne s'attend à des attaques terroristes dans le nord du Sinaï

Des troupes militaires égyptiennes ont été postées autour du gazoduc égyptien qui délivre le gaz à Israël et à la Jordanie, pour le protéger d'une seconde attaque terroriste.

Deux semaines après l'explosion qui a privé Israël et la Jordanie de gaz en provenance d'Egypte, l'armée égyptienne a envoyé ses troupes dans la région du gazoduc d'El Arish au Nord du Sinaï,  jeudi 17 février 2011 au matin.

L'armée égyptienne a déclaré à  l'AP, "le nord du Sinaï abrite des tribus bédouines qui résistent à l'autorité gouvernementale mise en place."

"Certains chefs de tribus bédouines ont rejoints des militants Islamistes qui se sont échappés de prison pendant la révolte contre le régime Moubarak " annonçait  d'ailleurs l'armée  égyptienne, jeudi 17 Février 2011, à la presse locale.

Mercredi 16 Février 2011,  la GASCO (Egyptian gas transport company), chargée des réparations du gazoduc d'El Arish, a expliqué à l'East Mediterraneen Gas Company (EMG) que la livraison de gaz égyptien vers Israël reprendrait une fois le gazoduc réparé, avant la fin du mois de février 2011.

Le monde arabe en ébullition pour réclamer la démocratie

Les révoltes populaires contre les régimes autoritaires s’étendent à travers le monde arabe ce vendredi, jour de grande prière, réprimées par des démonstrations de force qui ont fait plus de 30 morts cette semaine. 

Ces révoltes s’inspirent de celles qui ont fait tomber Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie et Hosni Moubarak en Egypte, faisant naître dans le reste du monde arabe le sentiment que la pression populaire pouvait apporter la démocratisation.
En Libye, où le colonel Mouammar Kadhafi règne depuis 42 ans, les comités révolutionnaires, pilier du régime, ont menacé les manifestants d’une riposte « foudroyante », alors que la répression de la contestation a fait au moins 19 morts depuis mardi.
Les mouvements de protestations, dont celui de jeudi qui répondait à un appel sur Facebook à une « journée de la colère », ont été violemment réprimés notamment à Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays et bastion de l’opposition, et Al-Baïda, toutes deux situés sur la côte, à l’est de Tripoli.
Quatorze personnes y ont été tuées jeudi dans des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, selon une source de l’hôpital local.
L’organisation Human Rights Watch (HRW) a fait elle état d’un total de 24 morts pour la journée de jeudi, décrivant la répression comme « sauvage » et dénonçant « la brutalité de Mouammar Kadhafi face à toute contestation interne ».
Selon elle, les pires violences ont eu lieu à Al-Baïda, à 1.200 km à l’est de Tripoli.
Quatre détenus ont par ailleurs été tués vendredi par les forces de l’ordre alors qu’ils tentaient de s’évader de la prison d’El-Jedaida, près de Tripoli, selon une source au sein des services de sécurité.
À Bahreïn, royaume pétrolier du Golfe, la monarchie sunnite a déployé l’armée dans la capitale Manama, où des manifestants demandent une libéralisation du système politique, dont la majorité chiite se sent exclue.
Les forces de sécurité ont tiré en l’air et fait usage de grenades lacrymogènes vendredi à Manama alors que des milliers de manifestants bravaient l’interdiction de rassemblements publics et défilaient dans les rues de la capitale de Bahreïn, après des appels au renversement de la monarchie.
Selon des responsables hospitaliers, au moins 20 personnes ont été blessées, certaines grièvement. Des sirènes d’ambulances étaient entendues dans le centre de Manama, où les manifestants se dirigeaient vers la place de la Perle, coeur symbolique du soulèvement contre les dirigeants du petit État insulaire
Le royaume est d’une importance stratégique pour Washington, servant de quartier général à sa Ve flotte, chargée de surveiller les routes maritimes pétrolières dans le Golfe, soutenir les opérations en Afghanistan et contrer une éventuelle menace iranienne.
Craignant l’escalade, le président américain Barack Obama s’est d’ailleurs dit jeudi opposé « à l’usage de la violence par le gouvernement ».
Vendredi, des milliers de personnes ont participé aux obsèques de quatre chiites tués la veille dans un raid sanglant des forces de sécurité contre un sit-in de protestation.
Au total, selon des sources officielles, cinq personnes ont été tuées et au moins 200 blessés depuis le début lundi de la contestation. L’opposition fait état de six morts.
La France a annoncé vendredi qu’elle avait suspendu les exportations de matériel de sécurité à destination de la Libye et de Bahreïn.
Au Yémen, deux manifestants ont été tués et 27 autres blessés dans une attaque à la grenade vendredi contre des manifestants hostiles au président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
La grenade a visé un rassemblement de milliers de personnes qui campaient, pour la septième journée consécutive, sur un carrefour de Taez, à 270 km au sud-ouest de Sanaa.
Au moins trois personnes avaient été tuées et une vingtaine blessées par balles dans la nuit à Aden, principale ville du sud, lors d’affrontements entre la police et des centaines de manifestants.
Plus tard dans la journée, deux manifestants ont été tués par balles lors de la dispersion de la manifestation à Aden.
Ce bilan porte à neuf le nombre des tués depuis le début du mouvement, qui ne faiblit pas en dépit des promesses ces dernières semaines de mesures sociales et économiques, dont une augmentation des salaires.
État pauvre de plus de 23 millions d’habitants, le Yémen est considéré comme un participant stratégique par les Etats-Unis dans la lutte contre les groupes terroristes inspirés par Al-Qaïda.
En Jordanie, huit personnes ont été blessées à Amman lorsque des partisans du gouvernement ont attaqué une manifestation de plusieurs centaines de jeunes appelant à des réformes politiques, selon des témoins.
En Irak, dans le nord, le Goran, principale formation d’opposition à l’Assemblée nationale du Kurdistan, a réclamé « une réunion du Parlement (kurde) dans les 48 heures, ainsi que la mise en place d’une commission d’enquête », au lendemain de la mort de deux jeunes gens au cours d’une manifestation hostile au gouvernement régional.
Il s’agit des incidents les plus violents dans cette région du nord de l’Irak depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, à la suite de l’invasion menée par les Etats-Unis.
Selon un site d’opposition all4Syria.info, qui émet de Dubaï, plus d’une centaine de Syriens ont manifesté jeudi à Damas contre la brutalité policière.
Dans le même temps, au Caire, où 18 jours de pression populaire ont provoqué la chute du président Moubarak le 11 février, des centaines de milliers de personnes ont fêté vendredi la fin de l’ancien régime.
L’armée, qui n’est pas intervenue contre les manifestants et détient désormais le pouvoir, a suspendu la Constitution et dissous le Parlement, tout en s’engageant à préparer un retour à un pouvoir civil élu.
À l’occasion de la grande prière du vendredi sur la place Tahrir au Caire, symbole de la « révolution », le théologien qatari d’origine égyptienne, cheikh Youssef Al-Qardaoui, très écouté dans le monde arabe, a appelé les leaders arabes à ne pas chercher à « arrêter l’Histoire » mais à écouter leurs peuples.
En Algérie, l’opposition reste déterminée à redescendre dans la rue samedi à Alger, malgré les promesses du pouvoir d’une levée de l’état d’urgence et de mesures pour répondre aux attentes des Algériens.

Lieber Nicolas !

Le 17 février, la Belgique a battu le record du monde de la plus longue période sans gouvernement : 249 jours. Loin de se désespérer, les Belges affrontent la chose avec humour, comme en témoigne cette lettre d’Angela Merkel à Nicolas Sarkozy sur la "question belge", imaginée par l’éditorialiste du Soir Maroun Labaki. 

Le 11 mars, nous allons nous retrouver de nouveau à Bruxelles, pour un sommet de la zone euro, autour de ce bon Herman. Avec notamment Yves Leterme ! Car, d’après ce que mes diplomates me disent, il sera encore là, 271 jours après les élections. Unglaublich ! Incroyable !
Chaque fois, nous pensons que c’est la dernière fois que nous le voyons. Yves semble en pleine forme, ces temps-ci, il est détendu, agréable, et même charmeur, mais nos homologues – tu as pu le constater lors du sommet européen de ce 4 février – sont las. Avoir l’air ravis de le revoir, et à la fois désolés pour son pays, qui n’en finit pas de se déchirer : marre ! Il est peut-être temps que l’axe Berlin-Paris prenne les choses en main, une nouvelle fois.

Cher Nikolaus !

L’Union européenne ne doit-elle pas dépêcher un envoyé spécial en Belgique, comme elle vient de le faire en Albanie, en proie elle-même au funeste blocage politique que tu sais ? Je ne suis pas la seule à me poser la question. Mais la chose ne serait imaginable, et encore, qu’à la demande de la Belgique elle-même.
Nous en parlerons avec Yves ! Rappelons-lui un précédent récent. Au plus fort de la crise financière qui a ébranlé son pays, en 2010 – et alors que, entre nous, je tentais de le mettre à genoux – le Premier ministre grec, Georges Papandréou, n’a-t-il pas pris comme conseiller économique l’ancien ministre italien de l’Economie Tommaso Padoa Schioppa ? Pauvre Tommaso, il n’est plus là pour raconter aujourd’hui, mais je n’y suis pour rien…
Pour la crise belge, nous aurions l’embarras du choix, dans le stock des has-been disponibles, et pouvant se prévaloir d’une expérience en conflits ethniques de nature comparable.
Il y a l’Italien Romano Prodi, qui a eu sa N-VA à lui : la Ligue du Nord. Il y a l’Espagnol Felipe Gonzalez, qui a eu ses Catalans et ses Basques, même s’il a pris depuis du recul avec les velléités de clocher. Il y a le Britannique Tony Blair, qui s’est frotté aux Ecossais, aux Irlandais du Nord et à d’autres, et, ces dernières années, aux Israéliens et aux Arabes, ce qui est un gage de sérieux – à défaut d’être, comme on sait, un label d’efficacité. Tous de gauche ? Je t’entends le dire, avec ta schöne petite moue…
Prenons alors l’un des nôtres ! Le Suédois Carl Bildt, ex-Premier ministre, mais toujours dans le circuit, a passé longtemps à empêcher les Bosniaques de s’entre-tuer avec frénésie. Une véritable expérience de terrain ! Tu voudrais qu’on leur propose une femme, peut-être ? L’Irlandaise Mary Robinson ? Sie ist eine Dame. Tu comprends un peu l’allemand, ou tu fais semblant ?
Cependant les Belges, me dit-on, n’aiment pas les personnages providentiels. Les francophones en tout cas. Et si nous leur suggérions alors une méthode européenne : la Convention ? Avant sa dernière grande réforme, nous venions de sacrifier le mark, tu t’en souviens, l’Europe avait réuni 105 délégués venus de toutes les institutions et de tous les horizons pour tranquillement dessiner l’avenir. L’exercice s’était langsam étalé sur deux ans, sous la présidence impériale de ton prédécesseur Valéry Giscard d’Estaing. Nous n’y étions pas, ni toi ni moi, mais Dominique de Villepin pourrait te raconter – si tu acceptes encore de l’écouter. C’est un bel homme, un peu comme Yves…
Les Belges qui en étaient pourraient témoigner devant leurs toujours compatriotes : Jean-Luc Dehaene, Louis Michel, Karel De Gucht, Elio Di Rupo et Anne Van Lancker. C’est qui, elle ?

Lieber Nicolas !

Soyons plus proactifs qu’en Tunisie ou en Egypte ! Gare toutefois à WikiLeaks ! Si la crise politique belge continue à s’éterniser, une intervention underground commune de nos services devra être organisée. Les sympathiques manifestants du 23 janvier pourraient "spontanément" redescendre dans la rue, cette fois au rond-point Schuman, pour exiger de la Commission européenne qu’elle mette les responsables politiques belges en demeure d’accélérer. Les manifestants brandiraient la Charte européenne des droits fondamentaux, partie intégrante de notre Traité de Lisbonne, qui parle entre autres, en son article 41, du "droit à une bonne administration". Les francophones de la périphérie du Land de Bruxelles auraient au préalable photocopié en format poster l’article 21 sur la "non-discrimination" et l’article 22 sur la "diversité culturelle, religieuse et linguistique". Chacun crierait : "Ich bin eine Brüsseler !" Oui, j’ai une très bonne équipe autour de moi…
Les juristes de la Commission européenne tiqueront, c’est sûr, mais ils savent se montrer dociles, lorsque le couple franco-allemand – comme vous dites, vous les Franzosen – le demande…

Nikolaki !

(Georges Papandréou, je l’appelle "Yorgaki"…) Tu sais que j’ai dix élections régionales dans l’année qui vient, toutes cruciales. Mes électeurs non plus ne veulent plus payer pour les fainéants pauvres…
Je serai donc intraitable ! Avec les Espagnols, socialistes ! Avec les Portugais, socialistes ! Avec les Belges, sinon socialistes du moins indexés ! Affaires courantes ou pas, plus aucun laxisme budgétaire ne sera toléré. Seule s’il le faut, je prendrai des sanctions ! Hélas ! si les Belges divorcent, Niko, ce ne sera pas mieux. Avec la séparation de leur dette, l’euro va encore trinquer davantage ! Il faudra en parler à Yves, la prochaine fois. Il est sympathique, Yves. Quel gâchis tout ça. Amitiés à Carla. Kuss.

Le paradis des Hollandais

Chaque jour, 305 Néerlandais partent vivre à l’étranger. La Suède fait partie de leurs destinations favorites. Ils vont y chercher le calme et une vie plus proche de la nature. 

En 2007, Ellen Mulderij, originaire de la Frise, a émigré en Suède avec sa famille. "Aux Pays-Bas, tout le monde est pressé. J’y suis retournée récemment et je me suis dit : ‘Cela ne vous arrive jamais de prendre un peu le temps de vivre ?’", raconte-t-elle chez elle à Hjulsjö, un village suédois presque désert. Son mari néerlandais, Rudy, travaille dans la sylviculture, leurs trois enfants sont à l’école. Un grand calme règne dans cette magnifique région boisée. La plupart des habitants sont partis depuis longtemps pour chercher du travail.
Environ 8 300 émigrés néerlandais vivent en Suède – sans compter ceux qui y séjournent provisoirement – un chiffre qui tend à augmenter. Depuis l’an 2000, un millier de Néerlandais sont venus s’installer dans leur nouvelle patrie scandinave.

"Le nombre de Néerlandais qui partent en Suède a nettement augmenté après le 11 septembre 2001", précise Rob Floris, de l’agence pour l’emploi de Kalmar. "Les problèmes qui ont entouré Pim Fortuyn [politicien populiste assassiné en 2002] ont également joué un rôle, puis il y a eu Theo van Gogh [animateur télé et cinéaste crituque de l'islam assassiné en 2004] et maintenant Geert Wilders [politicien populiste islamophobe]. Chaque fois que Wilders est au cœur de l’actualité, je reçois des demandes de Néerlandais qui veulent émigrer."
Floris est conseiller de l’EURES, un accord de coopération dans le cadre de l’UE qui favorise la mobilité de l’emploi entre les pays membres. Selon lui, bon nombre de Néerlandais sont attirés par la stabilité politique en Suède. "Moi je leur dis : il faut retirer vos lunettes roses", souligne-t-il en faisant allusion à l’assassinat de la ministre Anna Lindh en 2003.

Une économie solide

Cela étant, la Suède est onze fois plus grande que les Pays-Bas et compte à peine 9,2 millions d’habitants [16 millions aux Pays-Bas], dont 3 millions à Stockholm et dans les environs. "Le stress est négligeable et, en dehors de Stockholm, il n’y a pas d’embouteillages, la criminalité est plus basse qu’aux Pays-Bas et les gens se respectent", dit Floris.
Les Néerlandais sont surtout attirés par le calme, l’espace et la nature. Dans les paroles des Néerlandais qui viennent vivre en Suède, ces mots ne cessent de ressurgir. Qui plus est, la Suède est meilleur marché que les Pays-Bas. "Pour 100 000 euros, on a une grande maison indépendante avec un hectare de terrain",  reconnaît Floris. Les charges mensuelles, les assurances habitation et automobile et le carburant sont moins élevés. Et il n’est pas nécessaire de prendre une assurance maladie, les résidents en Suède sont automatiquement assurés à travers les impôts.
De plus, comme l’a récemment fait remarquer le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’économie suédoise est "aussi solide que Fifi Brindacier". Le pays est sorti indemne de la crise financière et offre des centaines de postes vacants dans le secteurs des technologies de l’information et de la communication, et celui de la santé. "Les Néerlandais viennent avec toute leur famille, ils apprennent vite la langue et ils ont un bon état d’esprit vis-à-vis du travail. Ils sont aussi entreprenants. C’est dans leurs gènes, cette mentalité de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales", dit Floris.

"La Suède est le pays qu'il vous faut"

Ellen Mulderij a elle aussi l’esprit d’entreprise. Avec sa boutique de produits biologiques qui fait aussi café, elle a un peu redonné vie au village de Hjulsjö, où ne vivent plus qu'une cinquantaine d’habitants. Leur maison est encore en travaux. "Rien de fonctionne, elle était vraiment en piteux état". Mais elle s’est aussi attelée à cette tâche. "C’est dur de s’en sortir", dit Ellen Mulderij, qui reçoit des subventions de l’UE pour aménager sa boutique et élever des moutons.
La plupart des Néerlandais s’installent dans les comtés de Värmland et de Dalarna [dans le sud de la Suède], de magnifiques régions vallonnées et boisées qu’ils ont découvertes pendant leurs vacances. "Mais à la campagne, il n’y a pas beaucoup d’emplois", prévient Floris. "Beaucoup de gens veulent ouvrir des chambres d’hôtes, mais elles ne fonctionnent que huit semaines par an, ce qui ne permet pas de gagner sa vie."
Selon Floris, il faut bien réfléchir avant de décider d’émigrer. "Avant de partir, il ne faut pas se contenter d’être allé en Suède l’été, il faut venir à d’autres saisons. Allez-vous autant apprécier le pays quand la nuit tombe à 3 heures de l’après-midi en hiver et qu’il faut se dégager quand il est tombé un mètre de neige la nuit ? Si c’est le cas, alors la Suède est vraiment le pays qu’il vous faut."

Tunisie: les islamistes ferment les maisons closes

Je m’indigne. Oui, je suis tunisienne et je m’indigne contre la fermeture des maisons closes à Kairouan, Sousse et ailleurs. Je ne défendrai pas la prostitution. Je ne dirai pas non plus que le plus vieux métier du monde est le plus avilissant. Mon avis sur la question importe peu. Vous froncez les sourcils, vous restez perplexe. Prostitution, un mot tabou. Prostitution, un monde lointain. Il ne s’agit pas ici de juger de la chose mais de voir plus loin ou plutôt de plus près : les plus mauvais présages pour les libertés individuelles.

« Allah Akbar » à tort et à travers, jusqu’aux murs des bordels
Retour sur les faits : la semaine du 07 février, plusieurs témoignages circulent sur internet. Des hommes racontent, fièrement, avoir « dégagé » des prostituées de leur lieu de travail. La chasse aux prostituées n’a pas été filmée – ayant vu les lynchages de certains traîtres de la nation, sauvés in extremis par l’armée, j’ose à peine imaginer comment se sont déroulées ces fermetures. En revanche, on y voit les portes d’entrée cimentées et des écrits sur les murs « Allah Akbar », « non à la débauche », « dégage ». Par quelle légitimité ces hommes ferment-ils de force des lieux qui existent depuis plus d’un siècle? Aucune. Absolument aucune. Ni le respect des mœurs, ni la défense d’une quelconque identité arabo-musulmane ne peuvent justifier de tels actes. Rien. Ces hommes frustrés, longtemps confinés devant leurs écrans à se nourrir de discours rétrogrades se réjouissent de découvrir enfin la liberté. Que font-ils alors? Ils profitent d’une situation sécuritaire fragile pour faire leurs propres lois et défier l’État de droit, en d’autres termes du « tbalbiz post révolutionnaire ».
Et que fait le gouvernement entre temps ? Silence. Pensant faire oublier ou pardonner les abus commis par l’ancien dictateur au nom de la lutte contre le terrorisme et l’islamisme, le gouvernement actuel laisse champ libre à tous les ignares anarchistes qui transgressent la loi et scandent des « Allah Akbar » pour légitimer leurs propres abus.
e-prostitution et autres conséquences
A ceux dont la naïveté laisserait croire que la fermeture des maisons closes éradiquera le plus vieux métier du monde, je dis : rien ne disparaît, tout se transforme. Et sous quelle forme? Clandestinité. C’est dans les rues tunisiennes que la prostitution prendra place. Une prostitution clandestine, qui échappe à tout contrôle y compris le contrôle sanitaire et médical, laissant ainsi place à la prolifération des maladies sexuellement transmissibles. Et ne vous étonnez pas de voir une fille de joie voilée dans la rue.
Il n’y aura que ce « cache misère » pour la protéger. Soyons plus imaginatif…étant donné la vitesse à laquelle va la régression de beaucoup d’esprits tunisiens, je ne serai pas surprise de voir ce même comité d’anarchistes obscurantistes mettre le mariage du plaisir « zawaj al moutaa » au goût du jour. Après tout, c’est une forme de prostitution, sans nom, conforme à la charia…Mais j’aime mieux croire (encore?) à l’exception tunisienne : après une e-révolution, voici la e-prostitution!
L’ironie ne me réussit pas toujours. Je n’ai pas non plus le cœur à sourire. L’heure est grave. Suis-je la seule à voir en ces événements –et bien d’autres, la progression irréversible et à vitesse exponentielle de l’intégrisme totalitaire en Tunisie? Avec la fermeture anarchique, illégitime et hors la loi des maisons closes, s’ouvre l’abîme béant de vos libertés. Aujourd’hui ce sont les maisons closes, demain ce sera les bars, les salles de théâtre, les cafés. Aujourd’hui, ce sont les filles de joie. A qui sera le tour demain?

Le palmarès des banques les moins chères

Selon la onzième édition de notre enquête annuelle, La Banque postale, Monabanq., Boursorama Banque, Fortuneo Banque et AXA Banque affichent les meilleurs tarifs.
Cette étude témoigne, cette année encore, de la guerre des prix à laquelle se livrent les banques à distance. Parmi les cinq établissements les moins chers identifiés par l'enquête du Monde, quatre sont des établissements virtuels : Monabanq., Boursorama Banque, Fortuneo Banque et AXA Banque. Dans le peloton de tête de notre classement, seule La Banque postale et ses 1 700 bureaux de Poste jouent véritablement la carte de la proximité avec leurs clients.
Cette domination des banques en ligne est loin d'être une surprise, puisque les tarifs sont précisément au cœur de leur stratégie pour séduire la clientèle. Ainsi, 51% des clients de Boursorama Banque (filiale de la Société générale) n'ont payé aucun frais sur leur compte en 2010, d'après le récapitulatif annuel envoyé par l'établissement en janvier.
Obligatoire depuis 2009, ce document permet à chaque client de savoir avec précision ce que sa banque lui a coûté l'année précédente. La réglementation met ainsi de plus en plus l'accent sur la transparence des tarifs. A la demande de Christine Lagarde, la ministre des finances, les banques s'étaient engagées à publier leurs tarifs pour une liste de dix produits et services standards. C'est chose faite depuis le 1er janvier.
"AMÉLIORATION SUR LA LISIBILITÉ ET LA TRANSPARENCE"
Cette nouveauté incite les banques à améliorer l'information sur leurs tarifs, souvent difficiles à décrypter pour les clients. Une évolution confirmée par Olivier Eon, expert indépendant en produits financiers et auteur de cette enquête en exclusivité pour "Le Monde Argent" : "Nous constatons une réelle amélioration sur la transparence et la lisibilité des tarifs des banques. Cela se traduit par des dépliants plus complets, structurés plus clairement, donnant plus de détails sur les tarifs ou la composition des offres groupées ou packages."
Bien qu'elle soit notable, cette amélioration ne règle pas d'un coup de baguette magique toutes les difficultés de calcul de certains postes de nos profils. "Les dépliants tarifaires sont moins sujets à interprétation que pour les précédentes éditions. Mais certains établissements sont à la traîne, à l'instar de certaines fédérations du Crédit mutuel, dont les brochures fournissent peu de détails sur la composition des packages", ajoute M. Eon. Notre enquête, menée auprès de 41 établissements, reprend exactement les profils de l'édition 2010.
L'établissement le moins cher pour le profil 1 (budget serré) est, cette année encore, La Banque postale, qui a passé le seuil des 10 millions de clients actifs en juillet 2010. Le client standard défini par notre profil dépense ainsi 88,70 euros par an, soit 2,2 euros de plus que l'année précédente pour la même liste de produits et services bancaires.
La Banque postale a largement complété sa gamme de services avec le lancement d'une offre de crédit à la consommation en avril 2010, et d'une offre assurance-dommages (ou IARD pour incendie, accidents, risques divers) en décembre de la même année. Elle devrait commencer à proposer des crédits aux entreprises dans les prochains mois, ainsi qu'une offre santé à destination des particuliers en fin d'année 2011.
"NOS CLIENTS SONT AUTONOMES"
Absente du palmarès en 2010, Monabanq. (filiale du Crédit mutuel et des 3 Suisses) fait une entrée remarquée en tête du profil 2 (client standard), pour lequel elle ne concourait pas en 2009, faute d'offre groupée. La banque a lancé, en octobre 2010, un compte "tout compris" à 6 euros par mois, sur le modèle des forfaits illimités des opérateurs de télécommunications. La moitié de ses 270 000 clients l'ont déjà adopté. "Ce compte répond à la demande de transparence des clients, qui ne veulent pas avoir de mauvaises surprises sur leurs frais", explique Alain Colin, le directeur général de Monabanq.
Comme en 2010, Boursorama Banque et Fortuneo Banque restent les établissements les moins chers – à 18 euros pour le profil 3, qui correspond à un client aisé n'ayant pas souscrit de package. Fondée en 2006, Boursorama Banque bénéficie d'une antériorité sur le marché du "discount " bancaire. Il fallait, à l'époque, un courage certain pour se lancer dans l'aventure de la banque en ligne, alors que les esprits étaient marqués par les échecs retentissants du Français Zebank et du Britannique Egg au début des années 2000. Boursorama totalise désormais 325 000 clients, dont 160 000 comptes à vue. La banque a lancé, à l'été 2010, son offre de crédit immobilier 100% Internet.
"Nos clients sont autonomes et remplissent leur demande de crédit immobilier en ligne. Ils apprécient de pouvoir obtenir immédiatement une réponse de principe sur l'octroi du prêt avec un taux précis", analyse Benoît Grisoni, directeur de Boursorama Banque.
Plus récente, l'activité bancaire de Fortuneo Banque (Crédit mutuel Arkéa) n'a été créée qu'en novembre 2009. L'entité totalise 210 000 comptes à fin 2010, ce chiffre regroupant les comptes de Bourse et de banque. A noter, Fortuneo se distingue aussi dans le profil 5 (investisseur en Bourse) de notre enquête. L'intégralité des produits et services est en effet gratuite dans cette banque pour ce profil, y compris les ordres de Bourse.
L'établissement le moins cher pour le profil 4, celui du client aisé ayant opté pour une offre groupée, est AXA Banque, qui compte 720 000 clients. Elle se veut à la fois une banque en ligne et une banque de proximité. "Près de 3 000 agents généraux en France représentent AXA Banque. Nous allons plus loin en installant des libres-services bancaires auprès de 800 agences spécialisées bancassurance cette année", précise Pierre Janin, le directeur général d'AXA Banque, qui ambitionne de doubler son nombre de clients, pour atteindre 1,4 million en 2015.

Japon : La fronde anti-chinoise




Japon : La fronde anti-chinoise
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Une rock star nommée DSK

Dominique Strauss-Kahn sera en France ce week-end. Une visite attendue par ses partisans comme par ses détracteurs. 
 On ne l'attendait plus, ou en tous cas, on n'osait pas croire à sa visite, lui, tellement loin de nous que son absence créait le manque et le manque suscitait l'envie. Mais si une véritable rock star sait se faire discrète et délaisse un peu ses fans, c'est pour, tôt ou tard, les retrouver et les reconquérir, car l'amour est une drogue et DSK, comme les autres, aime être aimé. Il l'avait même reconnu début décembre à New Delhi : « J'ai une certaine expérience politique. Je suis ravi de voir ces sondages, (de voir) que mes compatriotes m'aiment bien mais je ne crois pas que ce genre de sondages ait une quelconque signification. » Oui, la rock star est ainsi : elle réclame de l'amour et même si elle fait semblant de ne pas y croire, le soutien du public est essentiel. 
DSK revient donc en France ce week-end pour une tournée expéditive. Expéditive mais essentielle à tout come-back. Il faut d'abord sentir la foule, humer l'ambiance et casser l'image que certains s'amusent à donner pendant que l'idole n'est pas là. Certains membres de l'UMP le décrivent comme un « bobo », nouvelle icône de la « gauche caviar » ? Alors DSK rencontrera des lecteurs du journal Le Parisien vendredi après-midi , rien de tel qu'un bain de populace pour casser cette image bourgeois-bohème. Dimanche soir, seconde salve du plan média organisé par les partisans du président du FMI : DSK sera au journal de France 2 et répondra aux questions de Laurent Delahousse. 

 

26%


La tournée sera belle d'autant que, malgré l'éloignement, DSK reste le favori des sondages. Selon une enquête IFOP pour France Soir publiée vendredi, le président du FMI recueillerait 26% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, soit quatre points de mieux que Nicolas Sarkozy (22%). Mais, pour transformer ces intentions en bulletin de vote glissés dans l'urne, encore faudrait-il que DSK annonce officiellement sa candidature. 
Il ne le fera pas ce week-end, c'est une certitude. En tant que président du FMI, DSK est tenu à un devoir de réserve qui l'empêche de parler de la politique intérieure française. Peu importe. Sa maison de disque socialiste le presse bien de clarifier sa situation, mais la rock star n'obéit qu'à elle-même. Et l'on saura, en avril 2012, si cette stratégie aura aura été payante. 

DSK encore trop loin des Français

Le sondage va conforter ceux qui pensent que Dominique Strauss-Kahn est trop loin de la France… Certes, selon une enquête Harris Interactive pour « Politique matin » sur LCP, il a toujours une très bonne cote. Ainsi, 78% des Français pensent qu’il est « compétent ». Quasiment la même proportion juge « qu’il représente bien la France » à l’étranger (75%, contre 25% pensant l’inverse). 
 Malgré ces bonnes opinions, seul un Français  sur deux estime cependant qu’il ferait un bon président (contre 50% également qui ne le pensent pas). Sans surprise, les sympathisants de gauche sont plus convaincus (67%). Sur les capacités de DSK à « réformer le pays dans le bon sens », ils sont légèrement plus nombreux (50%, contre 49%) à douter de Strauss-Kahn.

Mais la grande révélation de ce sondage est que 65% des sondés estiment que le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) est loin de leurs préoccupations. Exilé depuis presque quatre ans à Washington, DSK est suspecté de ne plus connaître la réalité du quotidien des Français. S’il veut être candidat à l’élection présidentielle de 2012, le socialiste devra corriger cette image. Il va commencer à s’y employer ces prochains jours à l’occasion de son passage à Paris. Il rencontrera notamment sept de nos lecteurs pour un entretien publié dans nos colonnes lundi.

Urvoas : "Nous avons "dealé" les photos (de DSK) avec Gala"

Jean-Jacques Urvoas, député strauss-kahnien du Finistère, affirme que DSK ne se déclarera pas candidat aux primaires ce week-end.
FRANCE-SOIR Dominique Strauss-Kahn va s'exprimer ce week-end devant les lecteurs du Parisien et dimanche sur France 2. Pour dire enfin qu'il est candidat ?
JEAN-JACQUES URVOAS Eh non ! Au risque de vous décevoir, il ne va rien se passer. Le format de ces deux interviews est parfaitement cadré : Dominique va répondre à Christian Jacob (qui l'a accusé de ne pas être « à l'image de la France », NDLR), parler du G20, et puis voilà...
F.-S. Mais il n'échappera pas à la question de sa candidature !
J.-J. U. Oui, bien sûr. Mais je fais confiance à Dominique, il aura préparé sa réponse. Et ce ne sera pas celle que vous attendez !
F.-S. Ce plan de com vise donc seulement à maintenir le suspense !
J.-J. U. A partir du moment où Dominique était à Paris pour la réunion des ministres des Finances du G20, il était inenvisageable qu'il ne parle pas. La pression médiatique aurait été trop forte. Alors pour éviter des photos volées ou des propos détournés, il valait mieux s'exprimer officiellement. Et « dealer » des photos avec Gala.
F.-S. Les sondages laissent tout de même paraître que sa popularité s'effrite. N'y a-t-il pas urgence à rendre sa décision publique ?
J.-J. U. Plus il sera faible le jour où il se déclarera, moins dure sera la chute à son retour de Washington. Et puis nous affichons un certain fatalisme face aux sondages. Nous ne sommes intéressés que par les intentions de vote au 1er tour. Or DSK demeure le seul candidat à devancer Nicolas Sarkozy et à creuser l'écart avec Marine Le Pen.
F.-S. Vous êtes donc déjà en ordre de marche !
J.-J. U. Non. Nous n'allons pas faire une campagne par procuration. Notre calendrier n'est pas celui de la quotidienneté, mais celui des primaires. Il n'y a pas d'impatience. Nous savons que lorsque Dominique aura lancé sa candidature le chemin sera long.
F.-S. Vous n'avez donc aucun doute sur le fait qu'il sera candidat le jour venu ?
J.-J. U. Effectivement. Je prends mes désirs pour la réalité ! (éclats de rire)
F.-S. La droite, elle, a déjà fait de Strauss-Kahn sa cible favorite...
J.-J. U. Pour l'instant, l'UMP tire des balles à blanc. Mais nous avons la solidité des vieilles troupes, nous nous sommes préparés.
F.-S. Y compris, dites-vous, à une « campagne de caniveau » ?
J.-J. U. Oui. Comme cela, on n'est jamais surpris.

2012: Hulot-DSK, ces absents qui pèsent sur la gauche

Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Hulot ne sont pas candidats, enfin pas encore... Un point commun parmi tant d'autres, et dont LEXPRESS.fr vous propose l'inventaire.
  Fin 2010, Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Hulot se sont rencontrés. De quoi ont parlé le directeur général du FMI et l'animateur de télévision? Personne ne le sait avec précision. De 2012, sans aucun doute. Et de leurs situations personnelles, qui se ressemblent tant. 
Omniprésents et absents à la fois
Depuis son départ pour le FMI en 2008, DSK a physiquement quitté la scène politique française. En revanche, il est dans toutes les têtes, à gauche comme à droite, comme en témoignent les récentes attaques de Pierre Lellouche et de Christian Jacob.  
Nicolas Hulot, lui, vit en France mais il se fait rare dans l'actualité. Actuellement en phase de réflexion, il préfère rester éloigner de l'arène politique. Sans doute pour régler les détails de sa candidature?  
Plus à gauche que moi, tu meurs!
Tous deux ont à prouver à leur camp respectif qu'ils sont bien de gauche. Bien que DSK soit inscrit au PS depuis les années 80, certains lui reprochent son penchant libéral, et estiment que l'ancien ministre de l'Economie de Lionel Jospin ne sera pas capable de fédérer la gauche en 2012.  
Pour Nicolas Hulot, c'est encore plus compliqué. L'animateur doit désormais revêtir les habits d'un homme de gauche, ce qu'il n'a jamais été. D'autant que ses proximités avec Jean-Louis Borloo et Jacques Chirac ne plaident pas en sa faveur. Ses proches assurent pourtant qu'il est aujourd'hui un fervent opposant de Nicolas Sarkozy, à qui il reproche de ne pas avoir tenu ses promesses vis-à-vis du pacte écologique de 2007.  
Les primaires, c'est vraiment obligatoire?
Les deux candidats potentiels à la présidentielle auraient bien aimé ne pas avoir à se coltiner une primaire avant la grande éléction de 2012. DSK, auréolé de son mandat au FMI, a désormais selon lui et son entourage la stature d'un homme d'Etat. Dans ce cas, il se demande quel est l'intérêt d'affronter d'autres socialistes qui ne jouent pas dans la même catégorie que lui. D'autant que ce calendrier des primaires ne fait absolument pas ses affaires. S'il veut être candidat, il devra se déclarer d'ici le 13 juillet et donc démissionner du FMI.  
Dans un premier temps, Nicolas Hulot voulait snober la primaire écolo. Mais depuis, il a changé d'avis. Il a certainement compris qu'elle pourrait s'avérer très pédagogique. Lui, qui ne s'est jamais présenté à une élection, pourrait profiter de ce tour de chauffe pour faire ses gammes.  
Cette fois, c'est la bonne
Ce n'est pas la première fois que ces deux-là pensent à la présidentielle. A l'automne 2006, Nicolas Hulot avait longuement hésité à être candidat en 2007 avant de finalement renoncer. Mais un de ces proches assure que les contextes sont bien différents. Il y a quatre ans, la candidature Hulot était plutôt une menace pour forcer les autres candidats à signer son pacte écologique. Or cette fois, il y songe très sérieusement. Ayant perdu confiance dans la classe politique, il sait devoir mouiller le maillot.  
DSK, lui, était déjà candidat à la primaire socialiste en 2006. Il était arrivé second, après avoir sous-estimé le phénomène Ségolène Royal. Il avait ensuite eu bien du mal à faire campagne pour la candidate socialiste, qu'il n'estime guère politiquement.  
Des candidats bien entourés
Depuis des années, DSK a autour de lui un staff bien structuré. Stéphane Fouks est sans doute le plus connu de cette équipe. Moins connus, Anne Hommel, Gilles Finchelstein ou encore Ramzi Khiroun, seront pourtant indispensables à DSK dans sa quête élyséenne. Ensuite, il sait pouvoir compter sur des soldats comme les députés Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Marie Le Guen ou Jean-Jacques Urvoas. 
Même si le staff de Nicolas Hulot est bien moins professionnel, l'homme sait aussi bien s'entourer. Des intellectuels, des experts ou encore des élus travaillent à sa candidature et l'aident à se préparer. Sera-ce suffisant dans un combat aussi rude qu'une campagne présidentielle?

LES FRANÇAIS SONT AVEUGLES, ILS SE PASSIONNENT POUR LES PLUS MÉDIATIQUES, SANS TENIR COMPTE DE LEUR VÉRITABLE VALEUR  D'HOMME POLITIQUE RESPONSABLE. DSK ET HULOT NE SONT PAS DES VISIONNAIRES.AUCUN DESTIN NE LES ANIME.

UNE CAMERA SUR SES FESSES....


Elle met une caméra sur ses fesses !
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MAM démission? Suite


Dialogue de deux hommes d'Etat

Le titre est exécrable, le livre est délectable (1). Le dialogue entre Alain Juppé et Michel Rocard, conduit par Bernard Guetta, est d'une qualité revigorante. Non pas que la forme soit particulièrement séduisante : comme trop de livres d'entretiens, elle oscille entre l'écrit et l'oral, même si le contraste entre la volubilité inépuisable de Michel Rocard et les synthèses limpides d'Alain Juppé provoque parfois un effet comique. Sur le fond, en revanche, quel plaisir ! Voilà deux anciens Premiers ministres, l'un de gauche, l'autre de droite, tous deux inspecteurs des Finances d'origine, tous deux forts d'une véritable expérience internationale, tous deux nourris de leurs mandats locaux, qui échangent librement, vigoureusement et cependant cordialement leurs points de vue sur à peu près tous les problèmes du moment. C'est stimulant, c'est original et c'est surtout intelligent. Avec eux deux, la politique n'est jamais primaire, superficielle ou manoeuvrière. L'habileté n'est d'ailleurs pas leur marque personnelle ; le mariage entre l'action et la réflexion, si.

Bien entendu, ce qui saute aux yeux des lecteurs, c'est la convergence ou au moins la proximité de leurs analyses sur la plupart des sujets. Michel Rocard a beau être un social-démocrate proclamé, Alain Juppé peut s'afficher en gaulliste presque social, souvent leurs diagnostics coïncident et plus d'une fois leurs thérapeutiques cousinent. L'un et l'autre sont partisans de la suppression de l'ISF, d'une TVA sociale ou d'une TVA verte. Tous deux approuvent le relèvement de l'âge de la retraite, la prise en charge en partie assurantielle de la dépendance et appellent de leurs voeux une énergique régulation financière internationale. Alain Juppé n'est pas un disciple de Milton Friedman et Michel Rocard, s'il a lu Marx, parvient très bien à l'oublier.

Les démagogues pourront donc, s'ils les lisent, triompher sur l'air de "Tous pareils". Ils se tromperont, comme d'habitude. Sur de nombreux thèmes, Rocard et Juppé se distinguent : l'Europe, la durée hebdomadaire du travail, les moeurs, parfois les institutions. Les deux anciens chefs du gouvernement se ressemblent certes par leur indépendance : Michel Rocard n'est pas tendre pour les socialistes, Alain Juppé n'a rien d'un sarkolâtre. En revanche, l'un comme l'autre assument pleinement leur identité politique. Il est vrai que, si l'on compare leurs débats aux fameux face-à-face de Michel Debré et Pierre Mendès France en 1965 - ils sont dignes du parallèle -, la marge s'est réduite entre les hommes de gouvernement. Les différences culturelles et de tempérament résistent cependant nettement mieux que les clivages idéologiques.

1. "La politique telle qu'elle meurt de ne pas être" (JC Lattès, 316 pages, 18 E).

La vague de contestation au Moyen-Orient réprimée dans le sang

La vague de contestation populaire sans précédent contre plusieurs régimes autoritaires en place depuis des décennies au Moyen-Orient continuait d'être réprimée dans le sang jeudi en Libye, à Bahreïn, au Yémen et en Irak, malgré les appels internationaux à la retenue. Au moins 17 personnes ont été tuées et des dizaines blessées en 48 heures lors de la répression des manifestations inspirées des révoltes en Tunisie et en Égypte qui ont fait tomber les présidents Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak en moins d'un mois. La contestation s'est propagée à plusieurs pays arabes du Golfe, du Maghreb et de la péninsule arabique, dont les peuples réclament démocratie, meilleures conditions de vie et fin de la corruption et du népotisme. Elle touche des pays alliés des États-Unis ou entretenant de bonnes relations avec Washington. Face au déferlement de protestations, la communauté internationale, y compris Washington, et les ONG de défense des droits de l'homme ne cessent d'appeler les gouvernements à éviter de recourir à la force et à écouter les doléances des manifestants. Sortant de sa réserve habituelle, le chef de l'ONU Ban Ki-moon a même donné une leçon de démocratie à ces pays, estimant qu'il fallait promouvoir "des réformes audacieuses" et bannir la répression.
En Libye, alors que des appels ont été lancés sur Facebook pour faire de jeudi une "journée de la colère" contre le régime de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis bientôt 42 ans, sept personnes ont été tuées à Benghazi, la deuxième ville du pays, selon des sites d'opposition. Les "affrontements violents" entre policiers et manifestants dans ce bastion de l'opposition situé à 1 000 kilomètres à l'est de Tripoli ont fait également 35 blessés, selon les sites Al Youm et Al-Manara. Des coups de feu y étaient entendus en soirée. Le mouvement de contestation en Libye a débuté mardi à Benghazi où 38 personnes ont été blessées. La ville d'Al-Baïda, à 1 200 kilomètres à l'est de Tripoli, a été gagnée par les protestations, au cours desquelles deux personnes ont été tuées mercredi, selon le journal libyen Quryna. Des manifestations violentes ont eu lieu à Zenten (145 kilomètres au sud-ouest de Tripoli) où plusieurs personnes ont été arrêtées et des postes de police et un bâtiment public incendiés, a indiqué Quryna sur son site internet. Mais face à ces manifestations hostiles au pouvoir, des centaines de partisans du colonel Kadhafi, doyen des dirigeants arabes, ont défilé sur la place Verte au coeur de la capitale Tripoli.
Bahreïn, Yémen, Irak
Dans la région du Golfe, à Bahreïn, l'armée s'est déployée en force à Manama, se disant déterminée à rétablir l'ordre après la répression par la police d'une manifestation anti-régime qui a coûté la vie à trois manifestants et suscité la colère de l'opposition. C'est la première fois dans une monarchie arabe du Golfe que se déroule une manifestation de cette ampleur pour réclamer des réformes politiques. Profondément inquiets et craignant une contagion, les alliés régionaux du petit royaume ont apporté leur "soutien total" aux autorités de Bahreïn, siège du QG de la Ve flotte américaine chargée de soutenir notamment les opérations en Afghanistan et de contrer une éventuelle menace iranienne. Au total, cinq manifestants ont péri depuis le début de la contestation lundi à Bahreïn à l'initiative d'internautes pour réclamer des réformes politiques et sociales. Cet appel a été très suivi par la majorité chiite, qui s'estime discriminée dans ce royaume gouverné par une dynastie sunnite.
Au Yémen, pays pauvre et instable du sud de la péninsule arabique et un allié-clé de Washington dans sa lutte contre al-Qaida, les manifestations se sont multipliées et étendues faisant trois morts et des dizaines de blessés depuis mercredi. À Aden, la capitale du Sud-Yémen, un manifestant a été tué jeudi et dix blessés par des tirs de la police qui a dispersé des milliers de protestataires réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, selon une source médicale. Les protestations ont continué malgré un déploiement militaire. Les manifestants ont tenté de prendre d'assaut le poste de police et la prison centrale, attaqué trois hôtels et des commerces, et coupé la circulation en incendiant des pneus, selon un correspondant sur place. Dans la capitale Sanaa, quelque 2 000 étudiants ont été attaqués dès leur sortie du campus de l'université par des partisans du parti présidentiel armés de gourdins et de pierres. "Le peuple réclame la chute du régime", ont scandé les étudiants, certains ripostant à coups de pierres à leurs attaquants. Vingt-cinq personnes ont été blessées. Les forces de sécurité ont tiré en l'air pour séparer les deux camps. Les manifestants veulent toujours le départ d'Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, même après qu'il eut annoncé avoir renoncé à briguer un nouveau mandat en 2013 et promis des réformes.
En Irak, le mouvement de contestation sociale lancé le 3 février s'est étendu au Kurdistan autonome (nord) où deux personnes ont été tuées et 47 blessées par balle à Souleimaniyeh. Près de 3 000 manifestants, en majorité des jeunes, ont accusé de "corruption" les deux partis traditionnels kurdes. Des manifestants ont tenté de prendre d'assaut le siège d'un parti, mais des gardes ont tiré en l'air. La veille, au sud de Bagdad, un manifestant a été tué et 27 blessés lors de violentes manifestations.

G20 - La France modère ses ambitions

Une réunion vendredi à Paris doit définir les indicateurs permettant de mesurer les déséquilibres économiques mondiaux.
Les pays du G20 ont constaté leurs divergences sur la mesure des déséquilibres économiques mondiaux, alors que la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du Groupe se tient vendredi à Paris. La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, qui espère annoncer en fin de semaine un accord sur une série d'indicateurs permettant de quantifier ces déséquilibres, s'est contentée, jeudi, d'expliquer qu'un simple accord préliminaire serait "un grand pas".
"C'est un sujet qui fait l'objet d'un débat intense en ce moment et ce sera le cas au cours des prochains jours, parce que certains pays ne veulent pas être identifiables comme menant telle ou telle politique", a-t-elle déclaré lors d'une conférence organisée par l'Institute of International Finance (IIF), une fédération d'institutions financières. "Nous aurons déjà accompli un grand pas en avant si nous parvenons à un accord de principe (...) sur les éléments qui nous permettent de mesurer les déséquilibres", a-t-elle ajouté.
Divergences
Une source proche des discussions a fait état de divergences, lors d'une réunion préparatoire des représentants des ministres des Finances et de hauts responsables, sur le recours à des indicateurs des balances des paiements, des balances commerciales, des taux de change réels et des réserves de change. Dans un rapport rédigé pour le G20, le FMI, dont le directeur général Dominique Strauss-Kahn sera présent à Paris, estime qu'une reprise mondiale à deux vitesses est déjà en cours. Il évoque une montée des risques de ralentissement dans les pays avancés et celle d'une menace de surchauffe dans les pays émergents. Un scénario de divergence que le processus de réduction de déséquilibres lancé au sein du G20 est justement censé éviter. Plusieurs délégués du G20 ont déclaré que l'objectif affiché par Christine Lagarde de parvenir dès cette semaine à un accord sur une liste initiale d'indicateurs de mesure des déséquilibres semblait irréaliste.
La présidence française a proposé d'inclure dans cette liste le déficit courant, le taux de change réel et les réserves de change, a expliqué la source à la réunion préparatoire. La Chine et de l'Allemagne, les deux premiers exportateurs mondiaux, sont réticents à l'idée de se voir reprocher des excédents trop importants, ont dit des délégués. "Je ne pense pas que l'on puisse parvenir à des critères de référence d'ici avril", a déclaré un délégué d'un pays émergent. "Je pense que la réunion ministérielle d'octobre serait une échéance plus réaliste mais le communiqué de Paris mentionnera peut-être cette idée."
Le cas du yuan
Lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement du G20 à Séoul en novembre, le G20 avait demandé aux ministres et aux banquiers centraux de travailler "au premier semestre 2011" à une liste de "lignes directrices indicatives" susceptible de permettre un consensus. Un bilan mitigé de la réunion de cette semaine à Paris ne serait donc pas à proprement parler un échec. Mais il mettrait en évidence la difficulté à rapprocher les Vingt sur ce qu'ils présentent comme le préalable nécessaire aux remèdes censés réduire les déséquilibres et prévenir de nouvelles crises. Ce dossier est l'une des priorités de la présidence française avec la lutte contre la volatilité des matières premières, le financement du développement, la gouvernance des organisations internationales et la réforme du système monétaire international (SMI).
Et sur ce dernier point aussi, la réunion de Paris risque de mettre en évidence la persistance de fortes frictions. Christine Lagarde a ainsi plaidé jeudi sur France Info pour que le yuan, la monnaie chinoise, "ne soit pas aussi administrée qu'elle l'est actuellement et qu'elle soit elle aussi une monnaie internationale, convertible et flottante comme le sont la plupart des monnaies des pays développés". Une évolution que Pékin dit régulièrement vouloir mener au rythme et selon les modalités de son choix. Les pays représentés à Paris vendredi et samedi représentent au total 85 % de l'activité économique mondiale, 81 % des exportations et plus des deux tiers de la population de la planète.

LA LUCIDITÉ DE LAGARDE EST LE SEUL ATOUT SE SARKOZY FACE À CE CRÉTIN DE DSK.

Ben Ali dans le coma

En fuite depuis le 14 janvier dernier, le président tunisien déchu, Zine El Abidine Ben Ali, est dans le coma depuis deux jours, a indiqué un proche de sa famille à l'Agence France Presse.

Un mois après avoir fui son pays sous la pression de la rue, l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, 74 ans, a eu un accident vasculaire cérébral (AVC) qui l'a plongé depuis deux jours dans le coma. L'information que le gouvernement intérimaire tunisien ne souhaitait "ni confirmer, ni démentir", a été confirmée ce jeudi après-midi par un proche de sa famille.
"Il est entré dans le coma il y a deux jours. Il est à l'hopital à Jeddah" en Arabie Saoudite a indiqué ce dernier à l'Agence France Presse. Une source saoudienne ayant requis l'anonymat a confirmé cette information à l'agence Reuters. L'agence de presse précise que le président déchu est hospitalisé dans un état grave en Arabie saoudite.
Dans la matinée, le journal tunisien "Le Quotidien", citait le blog du journaliste Français Nicolas Beau, spécialiste de la Tunisie; lequel indiquait que "pour des raisons de sécurité, le président déchu serait soigné sous l'identité d'un émir saoudien".
Quatre semaines de révoltes sans précédent ont fait tomber le 14 janvier dernier, le régime de Ben Ali, au pouvoir depuis 1987.

L'endettement public excessif est-il un véritable argument contre le relèvement des taux d'intérêts ?

Nombres d'analystes financiers à travers le monde pensent que le surendettement public des pays industrialisés interdit toute hausse des taux d'intérêts.

Dans l'Union européenne, 24 pays membres font tous leurs efforts pour réduire les déficits budgétaires. La hausse d'intérêt pourrait être particulièrement dangereuse pour les pays périphériques très endettés. Elle créera une lourde charge qui, venant s'ajouter à celle déjà existante des coupes budgétaires, ne ferait qu'empirer la situation, pour mener finalement au désastre économique.

En outre, les établissements de crédit de l'UE ne pourront supporter que difficilement des taux plus hauts. Dans le pays le plus endetté du monde, les Etats-Unis, une hausse des taux (Fed Funds Rate) pourrait rapidement étouffer tout espoir d'une reprise économique. Au Japon, la Banque du Japon maintient ses taux d'intérêt directeur à 0% depuis 20 ans, mais comme le ratio dette publique/PIB est extrêmement élevé, le ralentissement économique perdure.

Par exemple, la banque d'investissement Morgan Stanley pense que, par égard à la stabilité financière des marchés, les banques centrales hésiteront avant de commencer à relever les taux d'intérêt. Que la reprise économique n'est pas encore assez forte et que le risque d'inflation est minime par rapport à celui d'une nouvelle récession. Et que l'incertitude est telle que les banques centrales garderont une attitude neutre.

Par contre, les marchés financiers ont reconnu depuis longtemps le danger d'inflation qui se profile. En particulier, les marchés obligataires sont très sensibles à la moindre menace concernant la stabilité des prix.

"Le Break-even Inflation Rate" qui mesure l'écart entre les rendements des obligations souveraines et celui des mêmes obligations indexées sur l'inflation s'est accru depuis septembre 2010, et montre maintenant, que les marchés anticipent une inflation annuelle de 1,5% sur les cinq prochaines années. A moyen terme, cette anticipation sera très probablement revue à la hausse.

Le prix des gilts britanniques a récemment chuté plus vite que les Bunds ou les bons du Trésor parce qu'avec un taux d'inflation à 4,0%, le Royaume-Uni a largement dépassé l'objectif de sa banque centrale (2%).

Dans la zone euro, la BCE a durci le ton suite à la publication du dernier taux d'inflation à 2,4% (alors que l'objectif était légèrement en dessous de 2%). La banque souligne qu'elle est prête à relever ses taux d'intérêts à n'importe quel moment, si elle constate l'apparition d'un effet de second tour ou que le processus inflationniste prend de la vitesse en s'auto-renforçant lui-même.

Aux Etats-Unis, les prix à la consommation, hors énergie et produits alimentaires (core rate) n'augmentent que de 0,8%. Mais ce taux, en tant que mesure exacte de l'inflation, a été fortement contesté. En effet, quels sont ces consommateurs qui se passent, dans le quotidien, d'énergie et produits alimentaires ? Où sont ces Américains qui ne mangent et ne boivent jamais, ne conduisent jamais de voitures, ne chauffent ou ne refroidissent jamais leurs maisons ?

Si l'on devait calculer le prix à la consommation selon la méthode qui a été appliqué jusqu'en 1983, l'inflation serait de 8,7% (Source: Shadow Government Statistics). Et si on calcule l'US-IPC d'après la méthode de l'IPCH employée par Eurostat, il manque environ deux points de pourcentage.

Conclusion : malgré les problèmes de surendettement public, les marchés financiers observeront de très près l'évolution des taux d'inflation et compteront sur des relèvements de taux d'intérêt par les banques centrales.

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d'expérience des marchés et de l'économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de

Raison de campagne


Le salon de l'agriculture, image et communication obligent, vantera la qualité et la réputation des produits de nos terroirs. Il portera aussi au firmament des étoiles, la désormais « unescoïsée » gastronomie de nos chefs médiatiques. Il en faut, nul ne le conteste. Et même s'ils sont souvent hors de la vraie vie des vrais gens avec leurs menus à deux cents euros, ils font partie des couleurs de notre drapeau culturel. Nous en sommes fiers et leurs prix sont, à deux ou trois grincheux près, en rapport avec leur talent. Mais le grand rendez-vous annuel des campagnes devra veiller à ne pas se suffire de l'air du temps de la bonne bouffe, cette écume de la réalité qui masque les enjeux de la sécurité alimentaire.


Les révoltes de la faim secouent le monde arabe. Les protestataires de ces dernières semaines demandent la démocratie, la liberté d'expression et surtout le pain quotidien. Pendant ce temps, sur la rive gauche du métro parisien, on colle des affiches choquantes qui associent les épis de maïs aux suicides des paysans. On peut vouloir un débat sur la qualité de vie, on peut militer pour la remise en cause ses excès de la consommation et prôner un retour équilibré aux valeurs de la nature sans pour autant être sur une autre planète.


Ce n'est pas facebook, twitter et la toile qui, seuls, propagent la révolution en Tunisie, en Égypte, au Yémen, à Bahrein, en Libye... C'est la rareté des denrées alimentaires de base qui fait monter les prix et fait les agriculteurs vivriers des régions misérables. Ne perdons pas la notion des choses, le dénigrement ne peut que couper le fil du dialogue et de l'indispensable vivre ensemble.


L'agriculture n'a pas attendu les théories rétrogrades de la décroissance pour se remettre en cause et choisir le progrès technique et scientifique pour améliorer la qualité de ses productions. Elle vit en prise directe avec le monde et la dérégulation meurtrière des marchés, pas avec les faux symboles et les affiches qui stigmatisent jusqu'à la vulgarité. A-t-on déjà oublié, chez ceux qui peuvent se payer de la nourriture haut de gamme, que c'est l'immolation d'un marchand de quatre saisons qui a provoqué le tsunami de liberté qui sous nos yeux balayent les dictateurs ?

Sondages : DSK reste le mieux placé des socialistes

Entre obligations internationales et avenir national, Dominique Strauss-Kahn commence vendredi un séjour en France ponctué d'interventions médiatiques. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), à Paris pour les besoins du G20 finances, présidé par la France, sera pendant trois jours sous l'œil de centaines de caméras et de journalistes, à l'affût des moindres faits et gestes du candidat potentiel à l'élection présidentielle de 2012. A l'heure où les attaques de la droite se précisent, l'ancien ministre socialiste de l'économie a choisi de s'exprimer lors du journal télévisé de France 2 dimanche et de répondre, vendredi, aux questions des lecteurs du quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France, pour une parution ultérieure.

MARINE LE PEN EN LEGERE HAUSSE
Si le premier tour de l'élection présidentielle devait se dérouler dimanche prochain, le candidat le plus à même de l'emporter au PS serait Dominique Strauss-Kahn (26 %) devant Martine Aubry (22 %), tandis que Marine Le Pen obtiendrait entre 19 % et 20 % des voix, selon un sondage IFOP pour France Soir, paru vendredi.
François Bayrou (MoDem) remporterait 8 % des suffrages s'il était face à Martine Aubry, et 7 % face à Dominique Strauss-Kahn. Eva Joly (EELV) ferait 7 % quel que soit le socialiste en face d'elle. Jean-Luc Mélenchon (PG) et Olivier Besancenot (NPA) seraient dans un mouchoir de poche, emportant chacun entre 5,5 % et 6 % des voix. Dominique de Villepin (RS, UMP) ferait entre 5 % (face à Martine Aubry) et 4 % (face à Dominique Strauss-Kahn).
Au premier tour, François Hollande obtiendrait 20 % s'il était le candidat socialiste dans une élection aujourd'hui, Ségolène Royal 18 %. Dans ces deux hypothèses, Marine Le Pen recueillerait 17 % des intentions de vote. Elle obtiendrait le même score si Martine Aubry était investie pour le PS.
Dominique Strauss-Kahn emporterait haut la main le second tour de l'élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy, selon un sondage CSA pour Marianne, publié vendredi. Dans l'hypothèse où le directeur général du FMI est le candidat socialiste, il recueille 61 % des intentions de vote au second tour, contre 39 % pour le président sortant. Martine Aubry comme François Hollande, avec 54 % des intentions de vote, battraient également Nicolas Sarkozy (46 %). Ségolène Royal ferait jeu égal avec lui (50-50)
LE SILENCE DE DSK DIVISE LES SONDES
Par ailleurs, 40 % des personnes interrogées considèrent que "le silence actuel de Dominique Strauss-Kahn sur sa candidature diminue plutôt les chances de la gauche de remporter l'élection présidentielle", 33 % estimant qu'il "renforce plutôt les chances de la gauche", et 27 % ne se prononçant pas.
Une majorité (53 %) pensent qu'il doit annoncer s'il est ou non candidat aux primaires socialistes "en juin ou juillet, au moment du dépôt officiel des candidatures", 25 % répondant qu'il doit l'annoncer "aujourd'hui, quitte à démissionner" du FMI, et 22 % ne se prononcent pas. Sa proximité avec les milieux économiques et financiers incite 45 % des Français à voter pour lui, 35 % à ne pas voter pour lui, 20 % ne se prononçant pas. 46 % des personnes interrogées considèrent que s'il était élu président, Dominique Strauss-Kahn mènerait une politique proche de celle de Nicolas Sarkozy. 41 % estiment qu'elle en serait éloignée. 13 % ne se prononcent pas.
Manuel Valls (PS) estime, vendredi, dans un entretien à Nice-Matin, que "différents signes tendent à démontrer" que Dominique Strauss-Kahn "pourrait être candidat" à la présidentielle de 2012 et qu'il l'aurait fait savoir si tel n'était pas le cas.

ET SI DSK N'ÉTAIT QU'UN PÉTARD MOUILLÉ ? 

Le commentaire politique de Christophe Barbier



Le vent de la jeunesse

La colère de la jeunesse déferle sur le monde arabe et l’Iran comme un immense coup de sirocco. Après avoir soufflé sur la Tunisie et l’Égypte, ce vent de révolte a secoué l’Algérie, avant de s’étendre de la Libye verrouillée, au Yémen secoué par les tribus et Al-Qaïda et au riche émirat de Bahrein.

Cette vague de mécontentement a surpris les régimes en place, quelle que soit leur idéologie, libérale ou islamo-marxisante. L’autocrate Khadafi ou le roi de Bahrein n’ont rien vu venir, tout comme le président yéménite et, avant eux Ben Ali et Moubarak. Leurs alliés occidentaux ont été tout autant surpris. Habitués à traiter avec ces régimes, nos diplomates comme nos services de renseignements n’ont pas davantage pris en compte les deux éléments moteurs de ce printemps arabe : la jeunesse et les nouveaux médias.

De la Casbah d’Alger au royaume des perles du golfe Persique, la jeunesse étouffe. Privés d’emplois, de logements et d’avenir, ces jeunes peuvent mieux mesurer que leurs parents ce qui les sépare des pays démocratiques et riches.

A l’heure d’internet et du portable, les vieux instruments de censure sont dérisoires. Facebook est autrement plus efficace que les médias officiels, plus proches de l’ère de Marx que de celle de Bill Gates.

On peut interdire les caméras, pas les portables. Les images tremblotantes qui témoignent de la colère qui submerge Benghazi témoignent que la révolution numérique est bien plus dangereuse pour Bouteflika ou un roi du pétrole que les islamistes. Les régimes malmenés ont recours aux seules méthodes qu’ils connaissent : les chars et la désinformation. Pourtant, en Tunisie comme en Égypte, le désespoir a été plus fort que la peur et les discours lénifiants.

Des dizaines de millions de jeunes secouent des régimes usés, nés dans les vagues d’une décolonisation ratée. En 1989, les jeunes Européens de l’Est avaient sonné la fin de l’après-guerre. Aujourd’hui, les jeunes Arabes veulent prouver au monde qu’ils préfèrent le parfum de la liberté aux odeurs de régimes en voie de décomposition. Conjuguant révolution numérique et espoir, ils ressemblent à tous les jeunes qui rêvent d’un autre monde.

Terre de tous les paradoxes

Londres a l’anniversaire de la reine et son inusable Trooping the Colour. Paris a son Salon de l’agriculture. Parmi les rites de réconfort qu’aiment mettre en scène les vieux pays bousculés par les nations émergentes figure le rendez-vous de la Porte de Versailles.

Hymne citadin au monde rural, la « plus grande ferme de France » tant célébrée joue certainement sa fonction de réassurance collective. Une des icônes de 2011, la jolie vache Vosgienne Candy, en robe haute couture noir et blanc, incarne à merveille ce rôle réconfortant. Avoir sauvé une race bovine de l’extinction réconcilie une certaine France avec elle-même. Et pourtant, comment comprendre que le pays du bien manger soit devenu déficitaire dans certaines filières, dont la viande ?

Au-delà du rituel sociopolitique, la grand-messe de l’agriculture française est l’occasion de s’interroger sur le monde que nous voulons. Il n’est rien de moins naturel que de produire avec régularité, à un bon standard de qualité et à un prix accessible au plus grand nombre la nourriture dont l’humanité a besoin. Qui peut oublier qu’un homme sur six souffre de la faim ? Ou que 18 millions de bébés naissent chaque année handicapés mentaux du seul fait de carences en iode ? Les pays avancés se pensent aujourd’hui à l’abri de la disette. En est-on tout à fait sûr ?

La satiété, voire l’excès, caractérise les économies développées, au point de considérer aujourd’hui l’obésité comme une épidémie. L’agriculture française a fait d’immenses progrès en quelques décennies. Sa part dans le produit national a été divisée par deux en trente ans, comme le nombre d’emplois qu’elle supporte. Mais quelle industrie peut prétendre à un pareil gain de productivité dans la même période ? Une mutation historique qui ne suffit pourtant pas à garantir l’équilibre du bol alimentaire proposé au plus grand nombre.

La planète agricole est terre de tous les paradoxes. Alors que l’on célèbre avec gourmandise l’inscription du repas gastronomique français au patrimoine mondial reconnu par l’Unesco, quelle est la proportion des Français accédant réellement à ce modèle d’équilibre entre bien manger et sociabilité ?

Le modèle productiviste des grandes cultures a conquis la terre entière. Mais après les incendies russes, les inondations australiennes, la sécheresse chinoise et la spéculation commune, les cours des céréales crèvent les plafonds… Un accident climatique de plus et c’est la catastrophe, prédisent certains économistes.

À l’intérieur même du modèle hexagonal, la trame agricole est en lambeaux : les grands céréaliers se frottent les mains tandis que les éleveurs se tordent les leurs. Ils n’en peuvent plus de faire le grand écart, meurent de leur travail. Les prix consentis par l’industrie et la distribution ne couvrent plus les charges, un quart des exploitations porcines est menacé de disparition.

Le ministre Bruno Le Maire a noté ingénument que le bonheur des grandes cultures fait le malheur des éleveurs. On comprend qu’il prie pour qu’un accueil favorable soit réservé au président de la République. Nicolas Sarkozy, bien différent en cela de son prédécesseur, n’avait pas voulu inaugurer l’an dernier le salon, dans un contexte agricole tendu. Porteur d’une rhétorique de la régulation des marchés, le locataire de l’Élysée serait peut-être bien inspiré aujourd’hui d’aller tester quelques idées dans ce registre auprès des exploitants avant de les exposer au G 20.


Polémique. La maire de Vénissieux veut balayer les femmes de ménage sexy

La polémique sur les "Lady clean" monte d'un cran avec des démarches de Michèle Picard, la maire de Vénissieux, auprès de la justice et du gouvernement pour mettre fin à cette activité. Celui par qui le scandale arrive lui répond dans nos colonnes.
Michèle Picard (PCF) ne veut pas en rester au stade de la dénonciation. La semaine dernière, la maire de Vénissieux s’était indignée de l’existence du site « sensualcleanservice.com » qui propose les services de femmes de ménage en tenue sexy à des particuliers. Implantée à Montpellier et à Paris où selon son gérant « elle a réussi de bons débuts », l’entreprise qui gère le site se développe à Lyon, Toulouse et Lille. Elle emploie pour le moment quatre « Lady Clean » dont une commence son activité à Lyon selon le gérant.
Dans le prolongement de son indignation, Michèle Picard vient de prendre la plume pour tenter d’obtenir la fermeture de la société présente. Et à l’instar du député André Gerin (PCF), son prédécesseur à la mairie de Venissieux, Michèle Picard ne fait pas dans la demi-mesure. Des courriers sont en effet partis tous azimuts. Au gouvernement, elle demande de « tout mettre en œuvre pour que cette atteinte intolérable aux droits des femmes cesse dans les plus brefs délais. » Elle interpelle également Laurence Parisot (Medef) en considérant que « cette activité porte gravement atteinte à l’éthique des entreprises françaises ». Enfin, elle interroge Marc Désert, procureur de la République, et Bernard Cholvy, directeur départemental du travail : « Comme est-il possible qu’une entreprise enregistrée dans le secteur « nettoyage courant des bâtiments » puisse exercer, en toute impunité, dans un registre proche de la prostitution ? » Dans le même temps, un cabinet d’avocats a été sollicité afin de plancher sur la possibilité d’engager une action en justice contre la société. Plusieurs associations de défense de la condition des femmes, notamment dans le Nord et à Toulouse, envisagent aussi des actions. Ainsi pour l’association Mix’Cité, très active dans ces deux régions « le gérant fait croire que c’est un service rigolo et fun de demander à une femme de venir faire du ménage en petite tenue. Il joue sur la situation précaire des étudiantes et parfois de mères de famille qui ne s’en sortent pas. On revient aux mêmes rapports hommes/femmes basés sur la soumission et la séduction, des schémas déjà colportés par la pub et les clips. Il y a de meilleurs moyens pour créer des emplois ».
L’offensive contre les lady clean dépasse les clivages politiques puisqu’hier soir la député de droite Christine Boutin cherchait aussi des moyens d’intervenir.

La fête à DSK

Dominique Strauss-Kahn, pas encore candidat, devient déjà la cible principale des ténors de l’UMP. Christian Jacob, avec ses gros sabots, lui reproche de ne pas fleurer bon le terroir, “la France que nous aimons.” Mieux vaut ne pas creuser trop profond le sillon de sa métaphore, on risque d’y trouver quelques sombres caillasses.

Jeudi, Pierre Lellouche a remis le couvert dans un registre plus classique. Il décrit DSK “en grand bourgeois, qui vit la mondialisation des gens très riches et des chefs d’entreprises.” Le prolétariat a tout à redouter d’un tel nabab, totalement déconnecté “de la souffrance des gens dans nos usines”. Et qui se moque du chômeur comme de sa première Rolex.

C’est sans doute par étourderie, ou bas calcul démagogique, qu’il proposa jadis les 35 heures au gouvernement Jospin. L’électeur qui, en 2012, irait d’aventure à sa rencontre se heurtera au “mur de l’argent”.

Le patron du FMI, “étrangleur” des pays émergents, roule d’abord pour la finance. “Ce serait un parfait candidat pour la droite”, conclut, moqueur, le secrétaire d’État au Commerce Extérieur. Dont acte. La gauche, en revanche, cherche un champion énergique et altruiste. Un adepte de la rupture, parlant “peuple”, et capable de dynamiter l’établissement afin d’instaurer une “République irréprochable”… Après réflexion, Nicolas Sarkozy a le profil de l’emploi. À moins que, monopolisant tout l’espace, il ne représente l’un et l’autre camp.

Rachida Dati : "attention à ne pas stigmatiser l'islam"

La députée européenne UMP Rachida Dati a mis en garde vendredi contre une "stigmatisation" de l'islam et des musulmans avec le débat lancé par son parti, à la demande de Nicolas Sarkozy, sur la place des religions en France.

"Le débat sur l'islam, moi ça ne me pose aucun problème, ce débat est pertinent. Mais il faut faire attention, et c'est important de le dire, de ne pas stigmatiser l'islam en tant que religion et de ne pas stigmatiser les musulmans, qui sont d'abord Français, en tant que pratiquants", a déclaré l'ancienne garde des Sceaux.


A la demande de Nicolas Sarkozy, l'UMP veut lancer un débat, avec une convention le 5 avril, sur l'exercice des cultes religieux, "singulièrement le culte musulman", a expliqué le patron du parti majoritaire, Jean-François Copé.

"Le débat, je suis d'accord, mais attention de ne pas stigmatiser, attention de ne pas caricaturer une partie de nos compatriotes pour susciter de la peur chez les autres", a insisté la députée européenne et conseillère politique de l'UMP.

Selon Rachida Dati, "en fait ce n'est pas l'islam qui pose un problème".

"Le problème aujourd'hui, c'est de combattre ceux qui dévoient l'islam, qui l'utilisent pour défier les valeurs de la République, le sujet il est là", a ajouté Mme Dati, mais "il faut aussi que les musulmans, comme pour toutes les autres religions, aient des lieux de culte et de prière décents".

Qualifiant les prières dans les rues d'"inacceptables", elle a ajouté: "nous avons aujourd'hui les moyens juridiques de pouvoir empêcher cela. Les musulmans ne demandent pas de prier dans les rues".

"Les prières dans les rues on a laissé faire", a-t-elle déplorée, en regrettant "la manque de courage des politiques". "Ca a été le problème de l'immigration et de la sécurité pendant des années", a-t-elle dit.

Interrogée sur un sondage Ifop diffusé vendredi dans France Soir et créditant Marine Le Pen de 19 à 20% d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle, Rachida Dati a tempéré ces chiffres, en faisant valoir que "nous sommes loin de l'échéance présidentielle".

Les petits cailloux de Strauss-Kahn

Trois ans et demi après avoir contribué à l'éloigner, Nicolas Sarkozy reçoit Dominique Strauss-Kahn, ce week-end, comme un boomerang politique. Alors que le président de la République et du G20 se débat, avec une énergie peu productive, dans ses problèmes diplomatiques et domestiques, le directeur du FMI atterrit à Paris, tel un messie auréolé de sondages, du reste trop beaux pour durer.

Tout ce que la France compte d'exégètes va consacrer trois jours à guetter le mot, le signe, qui pourrait peut-être signifier qu'il aurait décidé. Abrégeons le supplice : contraint au silence, DSK ne dira rien de définitif avant le sommet du G8, à Deauville, fin mai.

En attendant, au-delà de la fausse confidence de son épouse Anne Sinclair, tout conforte l'hypothèse qu'il se prépare, quitte à rester libre de renoncer au dernier moment. Participer, dimanche, au journal de 20 h de la première chaîne publique, et répondre aux lecteurs du Parisien, c'est forcément une manière de semer des petits cailloux. « Je m'éloigne juste un peu, le temps de me faire désirer », disait-il déjà devant ses électeurs, le 8 octobre 2007.

La droite n'a d'ailleurs pas attendu pour en faire son adversaire. Elle tente de déclasser l'ancien maire de Sarcelles en le dépeignant comme un bobo étranger à la France des terroirs. Comme si les Hauts-de-Seine de Nicolas Sarkozy étaient davantage une cour de ferme que le Val-d'Oise de DSK. Terrain glissant.

Il ne serait pas aisé, pour Nicolas Sarkozy, de combattre celui dont il a vanté les qualités pour appuyer sa nomination à Washington. Et dont les dirigeants du monde reconnaissent qu'il a changé l'esprit du FMI. Son immense carnet d'adresses, sa tranquille persévérance et sa force de conviction ont impressionné. Notamment en France, où l'opinion préférera un Président à la fois compétent et rassurant.

Mais les enquêtes d'opinion ne sont qu'un instantané qui embellit les profils lointains et les propos flous. D'ici à 2012, Dominique Strauss-Kahn devrait affronter trois handicaps.

Les sondages : partant de haut, il ne peut, aurait dit monsieur de La Palice, que descendre. Une chute dans l'opinion n'est pas le moment idéal pour enclencher une dynamique rassembleuse.

L'envie : à gauche, François Hollande, Ségolène Royal veulent en découdre. L'écart entre l'hédonisme politique de DSK et la violence d'une double campagne ¯ la primaire et les deux tours de la présidentielle ¯ laisse plus d'un observateur perplexe.

La gauche extrême : en siphonnant l'électorat de Besancenot et du PC, Jean-Luc Mélenchon peut compliquer un rassemblement à gauche. Bernard Accoyer, le président (UMP) de l'Assemblée, un brin caricatural, enfonce un coin quand il souligne que Strauss-Kahn dit le contraire du PS. Ou Pierre Lellouche quand il estime qu'il ferait un bon candidat de la droite.

Mais il aurait deux gros atouts : son réformisme raisonnable aimanterait les voix centristes et repousserait Nicolas Sarkozy vers Marine Le Pen comme principale réserve du second tour. Et surtout, l'envie de gagner de la gauche, au-delà des désaccords, n'a jamais été aussi forte. Voilà pourquoi ce week-end de G20 à Paris est une excellente occasion de marquer son territoire, fût-ce de manière subliminale.