TOUT EST DIT

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dimanche 24 juillet 2011

Les dividendes du sauvetage grec

Le chef de l’État "présidentialise" son image sur le front de l’euro. 

La scène européenne lui réussit. Dans l’austère bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, Nicolas Sarkozy peaufine la "présidentialisation" de son image. Cette année, le chef de l’État pensait bénéficier du G20. Mais cette instance-là patine et la crise de l’euro lui aura apporté, à ce stade, davantage de résultats. Le compromis négocié avec Angela Merkel mercredi à Berlin durant sept heures pour sauver la Grèce, puis l’accord de Bruxelles jeudi feront date pour le Président. Nicolas Sarkozy a convaincu son homologue de faire un pas vers davantage d’intégration européenne, en autorisant le Fonds de stabilité, sorte de mini-FMI de l’Union monétaire, à racheter de la dette grecque aux banques. Un geste de solidarité éloigné de la philosophie allemande prônant des sanctions contre les États défaillants et les banques créancières.
En contrepartie, l’Élysée a accepté en dernier ressort le principe d’un défaut, c’est-à-dire de pertes pour certains établissements financiers. "Cet accord a été finement négocié sur la base de propositions très divergentes", salue Philippe Marini, rapporteur UMP du budget au Sénat. "Nous avons fait un pas considérable. C’est un profond changement dans la nature des mécanismes européens", se félicite Gilles Carrez, son homologue à l’Assemblée.

Une hausse de 15 milliards d’euros de la dette française à l’horizon 2014

Nicolas Sarkozy entend continuer de creuser ce sillon porteur. Le chef de l’État promet de faire de nouvelles propositions pour renforcer l’intégration européenne. Et, sur le plan intérieur, il n’a pas renoncé à porter la "règle d’or" devant le Congrès, au nom de la crédibilité financière de la France. Cette loi constitutionnelle qui engage le gouvernement à réduire les déficits est refusée par la gauche et n’a aucune chance d’être adoptée. Mais elle permet à l’UMP d’instruire le procès en laxisme du PS, faisant oublier que la majorité a voté en 2007 la baisse d’impôts la plus coûteuse de l’histoire, dans la loi Tepa. Résultat, Martine Aubry et François Hollande ont amendé mi-juillet le projet du PS, qui repoussait d’un an la réduction du déficit. Ils s’alignent sur la programmation du gouvernement à 3 % pour 2013.
Le chef de l’État a laissé son Premier ministre dévoiler une face plus sombre du sauvetage grec. François Fillon a indiqué vendredi que la mise en œuvre du plan se traduira par une hausse de 15 milliards d’euros de la dette française à l’horizon 2014. Le gouvernement, qui tablait sur une baisse de l’endettement à partir de 2013, va devoir refaire ses comptes. En théorie, cette nouvelle charge sera indolore pour les contribuables. Sauf si le redressement promis par Athènes est une nouvelle fois retardé. Or, les 50 milliards d’euros de privatisations promis par la Grèce restent à concrétiser et, à Paris, la commission des finances du Sénat doute que la somme puisse être rapidement réunie. La stabilité des impôts français est entre les mains des Grecs.

Grèce: "le chemin est long" (Papoulias)

L'accord de la zone euro sur un nouveau plan d'aide à la Grèce est une avancée pour l'intégration européenne mais "le chemin est encore long", a affirmé dimanche le chef de l'Etat grec, Carolos Papoulias.

"Après un grand retard pris, un pas a été fait pour l'intégration européenne mais le chemin est long", a souligné M. Papoulias à l'occasion de la célébration des 37 ans depuis la restauration de la démocratie en Grèce après la chute de la dictature des colonels, le 24 juillet 1974.

Après avoir accordé en 2010 une première aide à la Grèce, la zone euro a décidé jeudi à Bruxelles de soutenir le pays avec un deuxième paquet d'environ 160 milliards d'euros pour alléger sa dette colossale et empêcher une contagion de la crise à d'autres pays européens. Réitérant que la Grèce "se trouve à un point crucial", M. Papoulias a incité les autorités à lutter contre l'évasion fiscale, problème endémique dans le pays et "faire payer ceux qui cachent leurs revenus ou qui ont des comptes bancaires lourds à l'étranger".

"L'enjeu est d'instaurer des règles de démocratie économique. Les salariés et les retraités ont déjà payé beaucoup", a lancé M. Papoulias faisant allusion à la hausse des impôts et des taxes après la rigueur stricte imposée depuis le début de la crise en 2010. "Il faut activer la législation sur le blanchiment d'argent et lever le secret bancaire quand les revenus déclarés et la fortune d'un contribuable sont disproportionnés", a dit M. Papoulias.

Le président a estimé que "la crise économique était devenue une crise politique" et que "certains faisaient en sorte qu'elle devienne aussi une crise de la démocratie".
L'Etat doit veiller à "la justice sociale et avoir un plan pour dissuader les tensions sociales incontrôlables", a-t-il ajouté. Lors des manifestations des milliers de personnes à Athènes fin juin contre un nouveau programme d'austérité, la police a été fortement critiquée par les partis, les médias et les associations des droits de l'Homme pour l'usage de gaz lacrymogènes "disproportionné" causant environ 200 blessés.

Sarkozy, le rebond

Le chef de l’État gagne six points dans le baromètre Ifop-JDD. Son style plus sobre lui vaut les faveurs des retraités, commerçants et artisans. 

Dans sa course contre la montre pour reconquérir les faveurs des Français, Nicolas Sarkozy regagne de précieux points. Six en un mois. Il passe de 30 à 36 % de Français satisfaits de son action selon le Baromètre Ifop/JDD. Certes, 64 % des personnes interrogées se déclarent mécontentes. Mais avec ce quatrième mois de hausse consécutive, le chef de l’État sort de l’hiver. Après avoir battu pendant des mois et des mois des records d’impopularité, il retrouve des couleurs. "À neuf mois de la présidentielle, le film devient meilleur pour le Président. Il regagne huit points depuis le mois d’avril. Il n’avait plus connu pareille progression depuis octobre 2008 et le début de la crise financière", explique Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop.
Sa stratégie de représidentialisation commence à porter ses fruits. Nicolas Sarkozy vient d’enchaîner de bonnes séquences régaliennes : l’annonce du retrait des soldats d’Afghanistan, le 14-Juillet et le sauvetage de la zone euro. Le tout avec un style plus sobre, une image moins agressive et une communication mieux maîtrisée. "Cela ne sert à rien de surjouer dans des dossiers comme celui de l’euro. L’action parle d’elle-même", se réjouit-on à l’Élysée oubliant au passage que Sarkozy faisait exactement le contraire au début de son quinquennat. Il lui aura donc fallu quatre ans pour tirer les leçons de ses erreurs et se glisser, enfin, dans les habits traditionnels du président de la République.
Cela se mesure directement dans les résultats de l’enquête Ifop/JDD. Il progresse de manière significative chez les retraités (repassant au-dessus des 50 %) et chez les commerçants et artisans. Des "clientèles" de droite qui exprimaient, jusqu’à présent, leur déception.

Les sondages le donnent toujours battu au second tour

Nicolas Sarkozy profite aussi de la rebipolarisation gauche/droite à mesure que la primaire socialiste entre dans le vif du sujet. "Combien de fois ai-je entendu ces dernières semaines des électeurs me répéter 'heureusement qu’on l’a'", rapporte un ancien ministre. L’électorat sarkozyste commence à se remobiliser. Le Président regagne onze points chez les sympathisants UMP. Plus surprenant, il progresse de neuf points auprès de ceux du MoDem. Avant d’entamer la dernière ligne droite de son quinquennat, le chef de l’État redevient leader dans toutes les formations de droite. "Ça conforte sa stratégie. Les candidatures Borloo et Villepin ne servent à rien. Nicolas est persuadé qu’il peut refaire 31 % au premier tour s’il est seul à droite", estime un de ses proches.
Pour l’instant, le compte n’y est pas. Les sondages d’intentions de vote ne lui accordent pas plus de 25 % des suffrages au premier tour et le candidat socialiste est toujours donné gagnant. Selon l’enquête Ifop pour France Soir parue cette semaine, le chef de l’État serait défait au second tour par François Hollande (57 % contre 43 %) ou Martine Aubry (53 % contre 47 %). Féru de cyclisme et fan du Tour de France, Sarkozy attend les étapes de montagne pour attaquer. Il sait que la bataille présidentielle commencera véritablement au début de l’année 2012.

IL EST TEMPS QUE LES FRANÇAIS SE RENDENT COMPTE DU COURAGE QU'A CE MEC, ENTRE LA CRISE FINANCIÈRE DE 2008 ET LES DETTES SOUVERAINES EUROPÉENNES, IL N'Y A PAS D' AUTRE HOMME POLITIQUE QUI EUT ÉTÉ CAPABLE FAIRE FACE  À TANT DE FRONTS CUMULÉS, SANS PARLER DE LA GOUVERNANCE D'UN PAYS COMME LA FRANCE 
( Où Il y a tout de même 60% d'abrutis).

Bruxelles tend la main à l'Irlande

L'Irlande va bénéficier d'un net allègement des conditions de son propre plan d'aide, tout en préservant sa faible fiscalité sur les entreprises, grâce à l'accord conclu jeudi à Bruxelles, une victoire pour le Premier ministre Enda Kenny qui luttait depuis des mois pour un tel résultat.
Les dirigeants de la zone euro ont décidé jeudi, dans le cadre du nouveau plan de sauvetage de la Grèce que les autres pays fragiles, à savoir l'Irlande et le Portugal, bénéficieraient de plusieurs conditions assouplies accordées à Athènes. A savoir, un allongement de la durée et une baisse du taux d'intérêt des sommes prêtées d'environ deux points, autour de 3,5%. Le Royaume-Uni, qui, comme la Suède et le Danemark (non membres de l'euro) a consenti des prêts bilatéraux à Dublin, a annoncé vendredi qu'il en diminuerait également le taux.

Le vertige devant un vide inconnu

L’irruption du terrorisme dans le quotidien d’un peuple est toujours un traumatisme absolu. En Norvège, elle est vécue avec d’autant plus de douleur qu’elle est totalement étrangère à l’histoire du pays et de son peuple. Quand les Danois vivent depuis 2006 avec la crainte de représailles contre les caricatures de Mahomet qui avaient provoqué la colère des fondamentalistes musulmans dans le monde arabe, les Norvégiens, eux, se croyaient à l’abri d’un danger qui effraie le monde occidental depuis maintenant dix ans.

La situation provoque un désarroi à la mesure de l’inexplicable qu’elle suscite. Le massacre d’Oslo n’obéit à aucune démarche rationnelle. C’est précisément ce vide inédit qui empêche l’un des États les plus paisibles du monde d’assumer ce qui s’est passé et de le dépasser. Ce matin, la Norvège est KO debout.

On trouve bien quelques voix pour critiquer une coupable passivité du gouvernement norvégien devant la montée d’un extrémisme de droite dont on aurait sous-estimé la capacité de nuisance, même cet argument ne convainc pas. Le pays a connu, pourtant, une progression d’un nationalisme identitaire qui a peu à peu fait une percée dans le paysage électoral : le parti qui en porte les concepts est le deuxième de l’opposition et il est confortablement représenté au Parlement.

Mais le poids politique de cette évolution est loin d’être suffisant pour écraser, même à la marge, la tradition profondément libérale propre à la société norvégienne.

Ici, le pouvoir ne saurait empiéter sur les libertés. Il demeure très proche des citoyens qui ne souhaitent pas l’entourer, comme dans tous les pays scandinaves, de protection et de précaution particulière. Pas question de mettre en place des systèmes de sécurité renforcés qui auraient pour conséquence de corseter une démocratie qui entend demeurer décontractée.

Les images terrifiantes des deux attentats d’Oslo n’ont pour le moment pas plus de véritables significations que les tueries de folie qu’ont connues les États-Unis et récemment l’Allemagne. Si elles plongent la Norvège dans le désarroi, elles ne parviennent pas pour autant à la faire basculer dans le chaos de passions incontrôlées. Seule lueur rassurante d’un événement sans référence.

New deal


Enfin, pourrait-on dire. Le 21 juillet, les dirigeants de la zone euro se sont mis d'accord sur un plan censé sortir la Grèce de l'impasse financière et garantir à l'UE les outils pour prévenir une nouvelle aggravation de la crise. Enfin, car cela fait plus d'un an qu'ils se disputaient sur la somme, les mécanismes et les participants au plan de sauvetage.


Beaucoup d'experts, et de responsables politiques estiment que si les garanties qui viennent d'être données sur le rachat des obligations grecques et la fourniture de lignes de crédit préventives avaient été élaborées au début de la crise, celle-ci aurait été moins grave pour la Grèce et aurait peut-être épargné à l'Irlande et au Portugal une mise sous tutelle par l'UE et le FMI. Mais le résultat de ce sommet extraordinaire appelle plusieurs observations.


La première est que certes, ce plan aura tardé, mais qu'il aura fallu convaincre l'ensemble des acteurs politiques, économiques et financiers de la nécessité de prononcer ce qui équivaut à un défaut de paiement partiel de la Grèce. Un tel geste ne pouvait évidemment pas se décider à la légère. Pour autant, souvenons-nous qu'il y a un an, après l'annonce d'un plan de sauvetage de 110 milliards pour la Grèce et la mis en place d'un Fonds de secours de 750 milliards, pratiquement tout le monde estimait que l'euro était sauvé. Il est donc imprudent de déclarer aujourd'hui que la monnaie unique est définitivement sortie d'affaire.


La deuxième observation est que si l'Allemagne est la patronne de l'Europe, c'est plus par sa capacité d'obstruction que par sa force d'entraînement. Il aura fallu l'intervention de Nicolas Sarkozy pour forcer un compromis général et imposer une solution. Alors que l'élargissement de l'UE avait remis en question la pertinence de l'axe franco-allemand, force est de constater qu'il est redevenu indispensable, mais par la force des choses : ni le Royaume-Uni ni la Pologne ne sont dans la zone euro, et ne peuvent donc participer à ces discussions cruciales; et les deux autres poids lourds de la zone euro, l'Italie et l'Espagne, sont tellement affaiblies économiquement et politiquement qu'elles ne peuvent plus peser sur les décisions.


Troisièmement, comme beaucoup l'appelaient de leurs vœux, la solution à la crise passe par une avancée fédéraliste qui pourrait être le premier pas vers un vrai gouvernement économique de l'Europe. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont d'ailleurs déjà annoncé qu'il présenteraient des propositions de cet ordre à la fin de l'été.


Mais se focaliser sur la réponse institutionnelle serait une erreur. L'Europe a certes besoin de consolider l'architecture de la monnaie unique et les équilibres entre pays, mais elle a aussi et surtout besoin de redéfinir un modèle économique. Parce que la sortie de l'endettement ne peut passer que par la création de richesse. Parce que la rigueur ne peut avoir comme contrepartie que des perspectives d'avenir, en particulier pour les jeunes qui sont les grands sacrifiés de la période actuelle. Et parce que les Européens, qui se détournent de plus en plus la politique, ne se mobiliseront jamais autour d'un projet uniquement institutionnel.


Un new deal fédéraliste, pourquoi pas, mais un new deal pour l'industrie de pointe, les énergies nouvelles, la recherche, la formation, ce serait mieux.

Les Français attachés au droit de grève

Sondage. Deux Français sur trois s'opposent à l'idée d'interdire la grève dans les transports pendant les départs en vacances.

Après le dépôt par les syndicats d'hôtesses et de stewards d'Air France d'un préavis de grève pour la période courant du 29 juillet au 1er août (levé depuis), un député de la Droite populaire a proposé qu'on interdise la grève lors des périodes de grands départs et de retours de vacances. Interrogés par l'Ifop pour notre journal, deux Français sur trois (66 %) se montrent opposés à cette proposition. Ils justifient ce refus par leur attachement au droit fondamental que constitue le droit de grève. À l'inverse, seuls 34 % adhèrent à l'idée que les grèves perturbent la vie de très nombreuses personnes.Les clivages sont principalement politiques. 79 % des sympathisants de gauche rejettent cette proposition à laquelle adhèrent 60 % des proches de l'UMP. On notera néanmoins que 4 sympathisants UMP sur 10 y sont donc opposés tout comme 61 % des proches du Front National. Signe du fort attachement des salariés au droit de grève, 78 % de ceux travaillant dans le public sont contre, comme 72 % de leurs homologues du privé, les indépendants et les employeurs étant beaucoup plus partagés : 52 % pour, 47 % contre.
La limitation du droit de grève pour permettre d'instaurer un service minimum dans les transports publics fut plébiscitée lors de sa mise en place au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy : 71 % des Français y étaient favorables dans notre sondage de juillet 2007, réalisé par Ifop. Le rapport de force est donc aujourd'hui inversé. Les Français considèrent qu'il ne convient pas de porter davantage atteinte au droit de grève auquel ils sont attachés. D'autant plus que le service minimum semble avoir donné plutôt satisfaction lorsqu'il a été testé au cours de mobilisations sociales.
Selon un sondage Ifop pour Metro mené lors de la journée d'action du 22 mai 2008, 54 % des usagers des transports en commun et de la SNCF estimaient que le service avait été de meilleure qualité que lors des autres journées de grève.
QUI SONT CEUX QUI FONT LA GRÈVE, SINON PRINCIPALEMENT LES FONCTIONNAIRES ET LES GAUCHISTES 
( est-ce un pléonasme ?)

Dette grecque et droit des peuples




Un nouveau plan de sauvetage de la Grèce a donc été décidé, si séduisant pour le monde de la finance que les bourses européennes ont repris des couleurs et que l’euro a bien grimpé face au dollar. C’est donc assurément une bonne nouvelle pour les banques – et notamment les banques allemandes et françaises, fortement exposées sur le front des dettes grecques – et les spécialistes nous assurent que pour la première fois, les investisseurs privés acceptent de prendre une part du risque et que l’idée européenne est de laisser la Grèce renouer avec la croissance.


Facile à dire. Et d’autant plus facile que pour le profane, les termes, les techniques employées et finalement l’essentiel des informations qui circulent, accompagnées de la forte plus-value d’auto-satisfaction des responsables politiques de la zone euro, sont pour une large part incompréhensibles.


Plusieurs moyens d’action doivent être mis en œuvre, qui doivent aboutir à effacer 26 milliards de la dette totale de 350 milliards d’euros : à eux seuls, ces 26 milliards représentent 12 % du PIB grec. Cela se fera notamment par le rachat d’obligations grecques par des créanciers privés, à leur valeur de marché actuelle – soit 50 % de leur valeur faciale, environ. Au lieu d’être répercutée sur les contribuables, la perte sera-t-elle donc répercutée sur leurs actionnaires ou clients, plans d’épargne et autres assurances-vie ?


Une autre technique de soulagement de la dette consiste à retarder son remboursement avec plusieurs « instruments à 30 ans », éventuellement garantis par des emprunts du Fonds de stabilité financière européen qui, d’instrument de relais pour temps de crise aiguë, est en train de se transformer en financier durable… Cette façon de repousser les difficultés à plus loin, toujours plus loin, assure en tout cas une pérennisation des revenus bancaires puisque les intérêts, quoique révisés à la baisse, seront dus sur des délais de plus en plus longs. Et si la Grèce se voit offrir de nouveaux crédits, 109 milliards de nouveaux prêts d’ici à fin 2014, c’est notamment pour faire face aux frais des dettes en cours.


Comment le plan européen peut-il prétendre réduire les « besoins de financement » de la Grèce de 135 milliards d’euros d’ici à la fin 2020 ? Cela reste (pour moi) un mystère puisqu’en réalité, de plan de sauvetage en (modeste) restructuration comme celle décidée à Bruxelles, ce sont toujours plus de créances qui s’ouvrent sur la tête des Grecs.


Et que – détail non négligeable – on raisonne uniquement sur la situation actuelle. Alors que la population grecque vieillit comme dans le reste de l’Europe et même davantage, avec un taux de fécondité qui a plongé jusqu’à 1,28 enfant par femme il y a quelques années. D’ici à vingt ans, horizon du plan européen, les besoins ne vont cesser de croître en ce qui concerne pension et frais de santé. Et quid alors de la solvabilité grecque ?


Quoi qu’on en dise, il semble impossible que ces plans se mettent en œuvre sans lourdement peser sur les populations – dans les pays les plus gravement en difficulté d’abord, mais aussi chez leurs créanciers, comme la France, eux aussi lourdement endettés.


L’une des questions qui se posent maintenant est celle de la réaction des investisseurs, qui ont exposé de fortes sommes qui constituent ces « dettes souveraines » gigantesques et sources d’intérêts importants, mais qui jouent aussi « à la baisse » en assurant ces investissements par le biais des « credit default swaps » (CDS : on pourrait appeler cela le troc de défaillances de crédit) qui permettent de jouer à « qui perd gagne ». La question était, vendredi, de savoir si ces CDS allaient être activés, avec un engrenage potentiellement grave pour l’ensemble du marché de la dette de la zone euro. L’Association des intervenants du marché des dérivés – ces produits financiers qui permettent de spéculer sur les dettes souveraines – devait se réunir pour en discuter.


A tout cela il faut ajouter un fait plus rarement évoqué : le niveau des dépenses grecques sur le marché de l’armement qui fait de la Grèce l’un des grands acheteurs mondiaux, pour un budget qui représente 3, et peut-être même 4 % du PIB depuis plusieurs années, sans même compter le fonctionnement de l’armée. Contrats d’armement – notamment avec la France et l’Allemagne – dont il s’agit donc d’assurer, d’une façon ou d’une autre, le paiement – que la Grèce ait besoin ou non de cet arsenal !


Comprenne qui pourra. Bornons-nous à constater que ce sont les pauvres qui trinquent, et les classes moyennes qui sont en train de les rejoindre.

Europe : les derniers tabous sont-ils vraiment tombés ?


Churchill disait que l'on peut faire confiance aux Etats-Unis pour toujours finir par faire le choix qui s'impose, mais seulement après avoir épuisé toutes les alternatives. Depuis dix-huit mois, cette remarque ironique sert de feuille de route à l'Europe : celle-ci finit par s'accorder sur les décisions nécessaires, mais toujours en dernière extrémité.


Une fois encore, le 21 juillet, les dirigeants de la zone euro ont proclamé que ce qu'ils avaient affirmé impensable était en fait indispensable. Ils ont cessé de prétendre que la Grèce était solvable ; consenti à lui prêter plus et pour plus longtemps ; admis que des taux d'intérêt excessifs ne pouvaient qu'aggraver le mal ; demandé que les créanciers privés contribuent à l'allégement du fardeau ; promis d'assurer la continuité du financement des banques grecques ; reconnu la nécessité d'un appui à la croissance ; et étendu les usages possibles de la facilité financière européenne, pour en faire un outil d'intervention flexible.


Pour l'Allemagne, la France, la Banque centrale européenne (BCE), et les autres acteurs du jeu européen, ces volte-face sont coûteuses en réputation, en capital politique ou en marges de manoeuvre juridiques. Le paquet a beau être suffisamment divers pour que chacun y trouve de quoi crier victoire, il va falloir expliquer pourquoi les lignes rouges ont été franchies. Tous argueront sans doute que c'est la dernière fois.


Est-ce vrai ? Les derniers tabous sont-ils vraiment tombés ? Ou faudra-t-il bientôt un nouveau sommet de crise, avec à la clef de nouveaux reniements et de nouvelles audaces ? S'agissant de la Grèce, l'aggiornamento est réel. A une équation sans solution, les dirigeants européens ont substitué une nouvelle, qui ne paraît plus impossible. En décidant de prêter pour moins cher et en convenant d'une réduction des dettes existantes, ils ont engagé un allégement du fardeau - sans doute insuffisant, pour ce qui est des créanciers privés, mais incontestable.


Une réduction de la dette publique ne rendra pas leur compétitivité aux entreprises ni leur emploi aux chômeurs - même si elle y aidera. Certains en concluent que, pour que le pays se redresse, il faut faire tomber le tabou de l'euro, et réintroduire une monnaie nationale. A coup sûr, cette monnaie se déprécierait, bien au-delà du rétablissement de la compétitivité.


Lorsque l'Argentine, en 2002, a rompu avec le dollar, le peso a perdu les quatre cinquièmes de sa valeur. Or toutes les dettes et les créances sont libellées en euros. Il faudrait opérer leur conversion forcée. Cela détruirait l'essentiel de la valeur de l'épargne et induirait des faillites en chaîne, en Grèce ou dans le reste de la zone euro, selon la géométrie exacte de la conversion.


Avant même ce choc, les épargnants s'empresseraient par anticipation de sortir leurs avoirs du pays, provoquant l'effondrement des banques. Loin d'être renforcé, enfin, le reste de la zone euro serait fragilisé, car la spéculation s'engagerait sur les différences entre euro allemand, français ou portugais. Pour cela, l'option de l'ajustement au sein de l'euro demeure préférable, malgré toutes ses difficultés.


S'agissant de la zone euro, les mesures de consolidation annoncées ne vont pas dissiper l'inquiétude quant aux autres pays - Espagne et Italie, notamment. Parmi les vulnérabilités révélées par les secousses de ces derniers mois, l'une des plus frappantes est la corrélation entre crises bancaires et crises souveraines.


En Grèce, l'état des finances publiques est une menace pour les banques, dont le portefeuille de titres publics est deux fois plus élevé que leur capital. La même crainte est apparue en Italie. En Irlande, c'est la dérive des banques qui a mis l'Etat à genoux. En Espagne, il est fragilisé pour les mêmes raisons. Le cercle vicieux s'enclenche d'un côté ou de l'autre, mais ensuite la logique est la même : un Etat en difficulté fragilise les banques par la dépréciation des titres publics ; des banques en difficulté fragilisent l'Etat du fait du coût anticipé de leur renflouement.


Ce cercle vicieux dévastateur provient du refus de diversifier et de mutualiser les risques. L'Europe n'est pas un Etat fédéral, mais la fragilité de la zone euro serait fortement diminuée si l'assurance des dépôts était mutualisée - ce qui implique un mouvement parallèle sur la supervision des banques -, et si les banques diversifiaient leur portefeuille en détenant des obligations représentatives de l'ensemble de la zone (les fameux eurobonds). L'Europe a discrètement commencé à s'engager dans cette voie en élargissant le mandat de sa facilité financière. Mais la mutualisation des risques reste un tabou. Il n'est pas certain qu'il tienne jusqu'au bout de cette crise.

Ces incompréhensibles attentats

Explosion de bombes près du siège du gouvernement, fusillade meurtrière dans un meeting de l'organisation de jeunesse du Parti travailliste au pouvoir. Les attentats qui ont frappé la Norvège hier apparaissent aussi inédits que sidérants. Comme une attaque concertée, un coup d'État qui ne s'en donnerait pas les moyens. À l'horreur des actes s'ajoute donc une incompréhension quant à leur nature réelle et leur objectif, surtout dans le paisible royaume scandinave dont la capitale, Oslo, est surtout connue comme symbole des efforts internationaux pour la paix. Certes, la Norvège est membre de l'OTAN et participe aux opérations actuelles en Afghanistan et en Libye. De quoi induire une action de représailles d'origine islamiste ? La tentation est facile. Mais on saisirait mal, objectivement, l'intérêt stratégique de frapper un petit pays pas franchement au cœur géopolitique de la planète. La piste d'une tentative de déstabilisation extrémiste interne, ou tout simplement d'un déséquilibré (rappelons-nous la mort d'Olof Palme en Suède ou les fusillades sur les campus américains) peut avoir autant de poids pour l'instant, en l'absence d'informations sur une éventuelle revendication des attentats. C'est aussi le prix d'une démocratie libre et non sécuritaire que d'être confrontée, parfois, à de tels drames. Aujourd'hui, il est surtout temps d'affirmer sa solidarité avec le peuple norvégien, sans surinterpréter une menace terroriste dont la nature, hier soir, restait encore largement inconnue. Et sans nourrir la peur.
Explosion de bombes près du siège du gouvernement, fusillade meurtrière dans un meeting de l'organisation de jeunesse du Parti travailliste au pouvoir. Les attentats qui ont frappé la Norvège hier apparaissent aussi inédits que sidérants. Comme une attaque concertée, un coup d'État qui ne s'en donnerait pas les moyens. À l'horreur des actes s'ajoute donc une incompréhension quant à leur nature réelle et leur objectif, surtout dans le paisible royaume scandinave dont la capitale, Oslo, est surtout connue comme symbole des efforts internationaux pour la paix. Certes, la Norvège est membre de l'OTAN et participe aux opérations actuelles en Afghanistan et en Libye. De quoi induire une action de représailles d'origine islamiste ? La tentation est facile. Mais on saisirait mal, objectivement, l'intérêt stratégique de frapper un petit pays pas franchement au cœur géopolitique de la planète. La piste d'une tentative de déstabilisation extrémiste interne, ou tout simplement d'un déséquilibré (rappelons-nous la mort d'Olof Palme en Suède ou les fusillades sur les campus américains) peut avoir autant de poids pour l'instant, en l'absence d'informations sur une éventuelle revendication des attentats. C'est aussi le prix d'une démocratie libre et non sécuritaire que d'être confrontée, parfois, à de tels drames. Aujourd'hui, il est surtout temps d'affirmer sa solidarité avec le peuple norvégien, sans surinterpréter une menace terroriste dont la nature, hier soir, restait encore largement inconnue. Et sans nourrir la peur.

Pas besoin d’être économiste pour être atterré du « sauvetage » de la Grèce

Les crises financières ont prouvé que les marchés sont depuis 20 ans une source permanente d’instabilité : Japon, Asie du Sud-Est, Internet, Marchés émergents, Immobilier, Titrisation, Subprimes... Les agences de notation financières achèvent la démonstration : en dégradant la notation d’un Etat, elles accroissent le taux d’intérêt exigé par les acteurs financiers, augmentent l’instabilité et le risque de faillite qu’elles ont elles-mêmes annoncé, permettent des profits spéculatifs sur les pays les plus fragiles, (Grèce, Espagne, Italie…), les condamnant à un recul de l’activité et à une longue période de récession.
L’euro aurait dû être un facteur de protection contre la crise financière mondiale. Mais les spéculateurs ont bien compris les failles de la zone euro : ses pays ont renoncé à la possibilité, contrairement aux autres pays développés, d’être financés par leur Banque centrale. Ils dépendent donc totalement des marchés pour financer leurs déficits. Or la montée de la dette publique provient non pas de la hausse des dépenses publiques, mais de l’effritement des recettes publiques, dû à la contre-révolution fiscale des gouvernements européens sur les bénéfices des sociétés, sur le revenu des particuliers les plus aisés, sur les patrimoines, sur les cotisations patronales... : en France, un récent rapport parlementaire chiffre à 100 milliards d’euros en 2010 le coût des baisses d’impôts consenties entre 2000 et 2010, sans compter les 30 milliards d’exonérations de cotisations sociales.
L’accroissement la dette publique est aussi une politique envers les classes aisées: les réductions d’impôt et de cotisations creusent un déficit public, que les administrations publiques sont obligées de financer : elles s’endettent ainsi auprès des classes aisées qui, avec l’argent économisé sur leurs impôts, peuvent acheter des titres porteurs d’intérêts de la dette. En plus des 100 milliards de baisses d’impôts, 40 milliards d’euros d’intérêt par an sont payés par l’impôt de tous les contribuables français. C’est gagnant-gagnant pour les rentiers, un transfert de richesse supplémentaire vers les plus aisés.
Si les pays membres se sont accordés sur un plan de « sauvetage » de la Grèce, ce n’est pas par solidarité. Pas pour la sauver. Mais pour lui imposer un programme d’austérité budgétaire sans précédent, tout en privilégiant l’intérêt des banques. La crise grecque permet de mettre en œuvre la « stratégie du choc » : créer une crise pour imposer encore plus d’austérité et plus de « réformes » néolibérales : diminution du nombre de fonctionnaires, privatisations des services publics, diminution des prestations sociales, des salaires et des retraites, augmentation des loyers et des produits de base… Entrainant chômage et précarité, et révolte des Indignés.
Pour faire exister une solidarité européenne, il nous faut développer une fiscalité européenne (taxe carbone, impôt sur les bénéfices, taxe sur les transactions financières, coopération et lutte contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux…), construire, à l’aide d’un véritable budget européen, la convergence des politiques sociales et économiques, et engager la reconversion écologique de l’économie européenne.

Norvège: le suspect est un "fondamentaliste chrétien" proche de l'extrême droite

La police norvégienne interrogeait samedi un "fondamentaliste chrétien" proche de l'extrême droite sur le carnage qui a fait la veille au moins 92 morts à Oslo et dans ses environs, le pire acte de violence commis en Norvège depuis la Seconde guerre mondiale.
Le suspect, Anders Behring Breivik, a reconnu les faits qui lui sont reprochés, a déclaré son avocat à la télévision norvégienne NRK, précisant que son client jugeait son geste "cruel" mais nécessaire.
"Il explique que c'était cruel mais qu'il devait mener ces actions à leur terme", a-t-il ajouté, ajoutant que celles-ci avaient "vraisemblablement été planifiées sur une longue période".

Sur la foi des informations qu'il a mises en ligne sur l'internet, l'homme est un Norvégien "de souche" âgé de 32 ans et "fondamentaliste chrétien", a déclaré un responsable de la police, Roger Andresen, précisant que ses opinions politiques se situaient "à droite".
Les enquêteurs considèrent cet homme comme l'auteur des deux attaques, l'explosion d'une bombe dans le centre d'Oslo et le massacre commis ensuite sur l'île d'Utoeya, proche de la capitale, a indiqué M. Andresen lors d'un point de presse.
Le suspect a reconnu avoir ouvert le feu sur l'île, a déclaré le commissaire Sveinung Sponheim, de la police d'Oslo. "Le suspect s'est rendu dès que la police est arrivée sans opposer de résistance. Aucun coup de feu n'a dû être tiré" par les policiers, a déclaré l'officier.
La tuerie a duré "environ une heure trente", a-t-il dit, précisant que l'homme avait deux armes à feu, dont une de poing. Ses motifs précis ne sont toujours pas connus, selon la police.
Le commissaire a ajouté que les enquêteurs cherchaient à déterminer si un deuxième tireur était présent sur l'île, comme le laissent supposer certains témoignages.
La police se refusait à dévoiler le nom du suspect, identifié par les médias norvégiens comme Anders Behring Breivik et décrit comme proche des milieux d'extrême droite.
Le Parti du Progrès (FrP), une formation de la droite populiste norvégienne, a annoncé que le suspect avait été membre du FrP. "Cela m'attriste encore plus d'apprendre que cette personne a été parmi nous", a déclaré la présidente du FrP, Siv Jensen.
Le FrP a précisé que le suspect était entré au parti en 1999 et l'avait quitté en 2006. Entre 2002 et 2004, il était un responsable local du mouvement de jeunesse du FrP, le FpU, selon un communiqué du parti.
Dans un message mis en ligne en 2009 sur le site de débat www.document.no, Anders Behring Breivik reprochait au FrP "sa soif de vouloir satisfaire les attentes multiculturelles et les idéaux suicidaires de l'humanisme".
Selon la fondation Expo, un observatoire des groupes d'extrême droite basé à Stockholm, le suspect avait été inscrit sur un forum néo-nazi suédois sur internet. "Il s'est enregistré comme utilisateur en 2009, sous un pseudonyme qui conduit à son adresse e-mail", a déclaré à l'AFP Mikael Ekman, chercheur dans cette fondation.
Baptisé Nordisk, ce forum a été créé en 2007 et déclare défendre "l'identité, la culture et les traditions nordiques".
Sur son profil sur Facebook, l'homme à la chevelure blonde mi-longue se décrit comme "conservateur", "chrétien", célibataire, intéressé par la chasse et par des jeux tels que "World of Warcraft" et "Modern Warfare 2".
Il avait manifesté des opinions hostiles à l'islam, selon la police.
Sur Facebook, le suspect se présente aussi comme directeur de Breivik Geofarm, une ferme biologique qui lui a donné accès à des produits chimiques susceptibles d'être utilisés pour la confection d'explosifs.
Une centrale d'achat agricole a indiqué samedi qu'il avait acheté début mai six tonnes d'engrais chimiques.
Le carnage, qualifié de "tragédie nationale" par le Premier ministre Jens Stoltenberg et qui a suscité une vague d'indignation et de compassion à travers le monde, a débuté vendredi en milieu d'après-midi par un attentat à la bombe en plein coeur du quartier des ministères à Oslo, qui a fait sept morts et neuf blessés graves.
La bombe se trouvait dans une voiture, selon la police.
Peu après, le suspect a ouvert le feu sur les participants d'une université d'été de la jeunesse du Parti travailliste (au pouvoir) rassemblés sur l'île d'Utoeya, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale.
L'homme s'est introduit dans le camp en prétendant vouloir s'assurer de la sécurité des participants après l'explosion d'Oslo. Puis il a commencé à tirer sur les participants. Il portait un pull avec le sigle de la police lorsqu'il a été arrêté.
Selon un nouveau bilan établi samedi par la police, au moins 85 personnes ont été tuées sur l'île, et quatre ou cinq personnes sont encore portées disparues. Des témoins ont rapporté que plusieurs jeunes avaient tenté de fuir l'île à la nage en se jetant à l'eau.
Un journaliste de l'AFP a vu des policiers à bord de bateaux sonder les eaux à la recherche d'éventuelles victimes supplémentaires.
La police norvégienne a annoncé dans la soirée qu'elle allait recourir à un mini-submersible pour tenter de retrouver les corps d'autres victimes éventuelles.
La Croix-Rouge norvégienne a aussi indiqué que ses plongeurs prenaient part aux recherches autour de l'île d'Utoeya.
Les survivants ont été rassemblés à quelques kilomètres de là, à l'hôtel Sundvolden. Les rescapés sont pris en charge par la police, la Croix-Rouge et des pasteurs.
Le roi Harald de Norvège, la reine Sonja, le prince héritier Haakon, M. Stoltenberg et des ministres ont rendu visite aux rescapés. "Jamais depuis la Seconde guerre mondiale, notre pays n'avait été frappé par un crime de cette ampleur", a déclaré le Premier ministre.
Dans une présentation évoquant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le quotidien Aftenposten publiait samedi en Une une photo des bureaux du Premier ministre ravagés par l'explosion. Sous la tour grise dont presque toutes les fenêtres ont été soufflées, un simple titre: "22-07-2011".
L'armée et la police ont renforcé la sécurité des bâtiments et institutions après la double attaque, la plus sanglante en Europe depuis les attentats islamistes du 11 mars 2004 à Madrid, qui avaient fait 191 morts.
L'organisation européenne de coopération policière Europol a mis en place une cellule de crise qui alimente en informations les autorités norvégiennes et celles des pays voisins, a annoncé son directeur, Rob Wainwright.

Sauvetage de la Grèce: l'impasse politique

La crise de la dette publique en Europe implique une solution politique, à un niveau plus élevé et radical que ce qui fut mis en œuvre au sommet de Bruxelles. Ajouter de la dette à la dette ne peut déboucher sur une vision pour l’avenir.
 Il ne faut pas attendre d’un sommet européen qu’il déclenche une révolution. Celui du 21 juillet, pour le sauvetage de la Grèce mais aussi de l’euro, n’a pas fait exception à la règle.
Les 17 membres de la zone euro et les représentants de la BCE et du FMI ont tenu le seul discours qu’ils savent partager: celui de l’arithmétique financière.
Certes, on rétorquera que, pour ficeler un plan à 158 milliards d’euros, il faut bien plus que des règles de trois. Et que les débats qui se sont développé en Europe sur le sort réservé à la Grèce s’inscrivaient plus dans un champ politique que financier.
Mais le compte n’y est pas. Le deuxième plan d’aide à Athènes, après celui de 110 milliards intervenu en mai 2010, appelait des solutions plus politiques, comme l’ont souligné en France aussi bien Martine Aubry à gauche que Jean-Louis Borloo chez les centristes. L’endettement à outrance n’est pas un mode de gouvernement, sauf à rendre un pouvoir illégitime; c’est la politique qui doit changer.

Un sommet progressivement mis en scène

Angela Merkel a fait un grand pas vers une solution de compromis. Mais il fallait, vis-à-vis de son opinion publique plutôt opposée à financer le redressement de la Grèce, dramatiser l’émergence d’une solution pour que l’Allemagne ne donne pas l’impression de payer sans sourciller. D’autant que, même si son économie est la plus florissante de la zone euro, l’Allemagne est confrontée à la dette publique la plus élevée en valeur de la zone (2.079 milliards d’euros) devant l’Italie (1.843 milliards) et la France (1.591 milliards).
Ramenée au PIB, elle en représente tout de même 79%, contre 85% pour la France et 125% pour la Grèce. Les Allemands, déjà contraints à la rigueur, savent que la période de vaches maigres va se poursuivre malgré leurs performances à l’exportation. Berlin ne pouvait donc pas adhérer à un deuxième sauvetage grec sans manifester de réticences pour rassurer les électeurs allemands. 
Côté français et côté BCE, on se refusait à émettre l’hypothèse d’un défaut de paiement de la Grèce. Une position balayée au sommet par la reconnaissance d’une «faillite partielle» –c'est-à-dire d’une faillite tout court– de la Grèce.
En fait, depuis de nombreuses semaines, l’idée d’une restructuration de la dette faisait son chemin jusque parmi les banquiers. Mais, pour éviter un vent de panique et une propagation de la défiance à d’autres pays de la zone euro, la BCE et l’Elysée s’accrochèrent le plus longtemps possible à leur position.
Pour sauvegarder une monnaie, tout comme on n’annonce pas à l’avance une dévaluation, on ne clame pas sur les toits une faillite à venir. Et l’on attend qu’une solution alternative ait émergé pour le reconnaître sans risquer une réaction brutale des marchés. Ce que firent Paris et Francfort. Jusqu’à leur volte-face de Bruxelles. Mais en l’occurrence, tout ceci avait été anticipé.
Il y eut donc une pseudo gestion politique de ce dossier, jusque dans les dernières heures entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel et avec les pays de l’Eurogroupe. Mais cette politique-là, qui vise à créer de la solidarité en situation de crise, en catastrophe, n’est pas à la hauteur des besoins pour consolider l’euro.

De nouvelles interrogations pour les marchés

C’est d’un autre niveau de politique dont l’Union européenne a besoin. En l’occurrence, ce nouveau plan de sauvetage qui ajoute de la dette à la dette, ressemble à un emplâtre dont on ne sait s’il se maintiendra longtemps. Il a l’ambition de régler le cas de la Grèce avec une promesse de trente ans d’austérité. Quel gouvernement peut s’engager sur de telles durées?
Encore faudrait-il que les fondamentaux grecs ne continuent pas à se dégrader, ce qui a été le cas au premier semestre 2011 avec un déficit budgétaire supérieur aux prévisions établies pour boucler le premier plan de sauvetage.
Et quel est le signal lancé par Nicolas Sarkozy à Bruxelles, au nom des participants au sommet, déclarant que le mode de sauvetage de la Grèce ne sera reproduit pour aucun des pays dans le collimateur des marchés – Irlande, Portugal, Espagne, Italie? L’Europe a mis en place un fonds européen de stabilisation financière et vient de décider de le renforcer pour répondre à de nouvelles attaques spéculatives.
Mais tant qu’une nouvelle politique ne permettra pas de pérenniser de nouvelles recettes, toute solution se résume à accroître l’endettement des pays, même si les remboursements sont lissés dans le temps, (comme pour un foyer qui, pour s’endetter plus sans augmenter ses remboursements mensuels, négocie un plus longue durée de crédit).

Une dette asphyxiante, un silence coupable

L’explosion de la dette publique en Europe rend inaccessible son remboursement. Prenons le cas de la France. Par rapport au PIB, la dette publique a augmenté du tiers en trois ans. Mais surtout, le service de la dette –45 milliards en 2009, un peu plus aujourd’hui– atteint des sommets où l’on tombe par asphyxie.
Il s’agit, comme pour tout emprunt, des intérêts que l’Etat doit payer dans l’année. Lorsque les montants étaient de l’ordre de 15 à 20 milliards d’euros voilà vingt ans, les débats allaient bon train pour dénoncer le niveau insupportable du service de la dette qui pénalisait la croissance. Aujourd’hui, à 45 milliards et plus, on semble pouvoir le supporter. Impossible! Malgré tout, les responsables politiques gardent le silence.
Si les contribuables doivent faire les frais des restructurations à venir, ils n’accepteront pas indéfiniment d’être placés devant le fait accompli. C’est le message des «indignés» en Grèce et en Espagne; c’est aussi, en France, celui des participants à la primaire des Verts qui, en désignant Eva Joly pour les représenter aux élections présidentiels, ont choisi la rupture la plus radicale avec la politique en place.
Car les contribuables ne se font guère d’illusion: pour eux, les périodes de vaches maigres commencent. Et pour longtemps, si l’on en croit la Cour des comptes qui tire la sonnette d’alarme dans son rapport annuel, pronostiquant une dette à 100% du PIB et des intérêts de 90 milliards d’euros dans le cas d’une gestion au fil de l’eau.

L’impossible statu quo politique

C’est là qu’une autre politique s’impose. La logique financière a atteint ses limites. A de tels niveaux, un Etat ne peut continuer à recourir à l’endettement, à s’interdire toute stimulation de l’économie et à pénaliser les générations à venir uniquement pour ne pas remettre en question un modèle d’économie libérale dont les excès placent les populations sous pression.
Pas de manichéisme: il ne s’agit pas d’opposer un système collectiviste à un système libéral, mais à introduire de vraies régulations, au niveau au moins européen. Et arrêtons d’agiter le spectre d’une désertion des acteurs financiers: l’Union européenne est encore la région la plus riche du monde, ils ne pourraient la déserter. Au contraire, une plus grande stabilité avec des règles claires répondrait à leur attente.
Les gouvernements ne pourront longtemps conserver leur légitimité s’ils continuent à pratiquer des politiques fondées sur des logiques uniquement financières au détriment de leurs électeurs et de leurs aspirations sociales.
Il est de la responsabilité des politiques de gouverner avec une vision plus large. Ne serait-ce que pour générer des recettes nouvelles (taxe sur les banques) ou pour avancer plus vite que ne le fait le G20 sur une refonte de la gouvernance du système financier international. 
La solidarité européenne devra bien être consolidée par de véritables structures politiques et pas seulement laissée à l’appréciation des gouvernements en place, en fonction du moment. Ce qui passera par des abandons de souveraineté nationale (sur la fiscalité, par exemple), mais permettra aussi d’affirmer une puissance économique collective (plus de 500 millions d’habitants dans l’Union européenne, et 370 millions dans la zone euro) qui ne peut aujourd’hui s’exprimer pleinement. Une vraie remise en question pour l’Union européenne, et pour le couple franco-allemand.