vendredi 17 mai 2013
Un répit pour traiter l'urgence
Un répit pour traiter l'urgence
En arrivant à Bruxelles, hier, devant la Commission européenne, François Hollande avait en poche une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'était, bien sûr, l'entrée de la France en récession. Elle était attendue. Elle est moins radicale que dans d'autres pays. Mais elle est là, comme un thermomètre affichant une fièvre avérée. La deuxième économie du continent a calé.
La bonne nouvelle, c'est que, depuis le 3 mai, on sait que la France dispose désormais d'un délai de deux ans supplémentaires pour ramener son déficit dans les clous. Enfin conscients de la spirale dépressive enclenchée par les remèdes trop durs infligés aux économies du sud de l'Europe, les Commissaires ont jugé bon de ne pas en rajouter. Pour ne pas attiser le sentiment anti-européen qui court ici et là.
Ce répit, motivé par la conjoncture sociale et politique, n'en est pas moins conditionnel. Bruxelles, et Berlin, attendent de Paris ce qu'on appelle des réformes structurelles. Un effort. Des coupes. Une baisse du train de vie de la France. D'ici à la fin du mois, la Commission indiquera des pistes en ce sens, comme pour les autres pays.
Il n'est pas surprenant que d'aucuns ne voient dans ces recommandations qu'une intromission indue de technocrates ivres de libéralisme. Ce n'est pas surprenant, mais c'est pour le moins une vision partielle.
Car le poids de la dette qui pèse sur nos futures générations n'a pas été décrété à Bruxelles. L'an prochain, la France ne sera leader que dans un seul classement : celui de la part de la dépense publique, 57 % du PIB prévus en 2014. Désormais devant les pays scandinaves. Il n'est point besoin de quitter l'Hexagone pour se convaincre de la nécessité de corriger cette tendance.
Le mot structurel ne devrait donc pas être uniquement associé au credo libéral. Il saute aux yeux. Ce qui pose problème, c'est le choix, la nature des coupes et plus encore leur rythme. François Hollande se présente en médecin soucieux de ne pas rompre la cohésion sociale. Nier la réalité française, même si on souhaite la corriger, serait effectivement dangereux. Le dosage compte beaucoup.
Mais il y a aussi urgence. Urgence sociale, ici et ailleurs en Europe. Et il est absurde et injuste de prétendre que c'est Bruxelles qui doit éteindre l'incendie alors que Paris et les vingt-six autres capitales ont tout fait pour qu'elle ne soit pas dotée de pompes à eau.
Ainsi, annoncer, comme le font les chefs d'État et de gouvernement, que l'Europe va débloquer six milliards pour l'emploi des jeunes (rognés en partie sur l'enveloppe sociale), ce n'est pas servir l'Europe, c'est en fait la torpiller. Car six milliards, ce n'est rien. Non seulement au vu des besoins, mais ce n'est rien au vu des déficits nationaux et des dettes déjà accumulés. C'est dire, en fait, que la jeunesse européenne n'est pas une urgence.
Or, la facilité avec laquelle on laisse ainsi les mots perdre leur sens est de très mauvais augure. Elle fait le lit du simplisme.
Au moment même où les besoins sont autres. Besoin de conjuguer rigueur et croissance. Court et long terme. Spécificités nationales et solutions européennes. Ce cap, aucun gouvernement européen ne peut, seul, l'indiquer, sous peine de s'appauvrir. Pas même l'Allemagne. Le répit donné à Paris est une occasion à saisir pour rechercher avec Berlin et d'autres une solution, pas pour esquiver un prétendu diktat extérieur.
Les sacs à main, plus sales que les toilettes publiques
Une étude britannique estime que les sacs à main contiennent plus de bactéries qu'une cuvette de toilette publique. D'après les auteurs, un sac sur cinq serait même dangereux pour la santé.
Rarement lavés, les sacs sont un véritablement nid à microbes. A tel point qu'une étude menée par Initial Washroom Hygiene estime qu'ils contiennent plus debactéries qu'une cuvette de toilette publique. Les auteurs en arrivent même à la conclusion qu'un sac à main sur cinq représenterait un risque pour la santé humaine.
La crème pour les mains... pas si propre. Parmi les objets qu'ils renferment, la crème pour les mains arrive en tête de ceux les plus sales. Suivent après le rouge à lèvre et le mascara, d'après cette étude datant de 2012 et exhumée lundi par le Daily Mail. Les tests effectués par les auteurs de l'étude révèlent que les sacs en cuir sont les plus risqués : leur matière serait propice à l'émergence et au développement des bactéries.
Lavez votre sac ! "Les sacs entrent régulièrement en contact avec vos mains et de nombreuses surfaces, le risque d'y transférer des germes est donc très important, d'autant plus que les sacs sont rarement nettoyés", a expliqué Peter Barratt, responsable technique d'Initial Washroom Hygien au site britannique. D'où les conseils simples des auteurs : laver régulièrement son sac, se laver aussi les mains pour ne pas le contaminer, et éviter de le poser par terre.
Une condamnation sans appel !
Une condamnation sans appel !
Elle confirme l' avis des " experts" de la primaire :
Ségolène Royal:
«Le point faible de François Hollande c’est l’inaction.
Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu’il aurait réalisé en 30 ans de vie politique?» Septembre 2011.
Arnaud Montebourg:
«Hollande, c’est le principal défaut du Parti Socialiste.» Juin 2010.
Manuel Valls:
«Quelqu’un qui me dit qu’il est normal, je commence à me méfier!» Juin 2011.
On comprend mieux pourquoi ni Mitterrand ni Jospin, n’ont jamais voulu lui confier
le moindre poste de responsabilité. Avec l’image qu’il se traine au Parti socialiste,
il est tout à fait normal que son expérience politique soit si pauvre.
Martine Aubry:
«Arrêtez de dire qu’il travaille. François n’a jamais travaillé, il ne fout rien.» Avril 2011.
«Il n’est pas fiable.» Juin 2011.
«Il n’a aucune épine dorsale, il manque de caractère.»
. François Hollande a changé trois fois d’avis en trois jours». Octobre 2011.
«Il représente la gauche molle». Octobre 2011.
«Le système a créé son candidat et nous a matraqués de sondages». Octobre 2011
Laurent Fabius:
«Franchement vous imaginez François Hollande Président de la République? On rêve!» Avril 2011.
"Gouverner, c’est choisir"
"Gouverner, c’est choisir"
Un point m’a particulièrement frappé dans les déclarations du président de la République, à l’occasion de sa conférence de presse, hier à l’Elysée, sa dénonciation "des violences de la droite, pour laquelle nous serons toujours illégitimes". Aurait-il donc oublié le climat de haine qui a dominé tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy traité par les socialistes de "présidents des riches", de "bling-bling", "voyou de la République", etc. ? Pour le reste, son intervention me semble être un fidèle reflet de ce que la politique est en train de devenir: un monde refermé sur lui-même, une fuite dans la communication. Il a parlé "d’offensive", de gouvernement économique européen – un serpent de mer -, et même, sans reculer devant le paradoxe, de souveraineté de la France… Des mots, rien que des mots, pas une mesure concrète, pas une action. Cet immobilisme semble satisfaire ses partisans mais ne peut qu’aggraver la coupure avec une France engluée dans la récession et le chômage. Sarkozy n’a pas tout réussi, loin de là, mais au moins, il a eu le mérite d’essayer. J’observe que, d’un bout à l’autre de l’échiquier politique, toute la classe dirigeante semble désormais se confiner dans l’invective, la course à la déclaration tonitruante, la recherche de la bonne formule et du buzz, comme on dit. Les blocages structurels ont parfois bon dos pour justifier l’inaction. Les contraintes européennes, financières, constitutionnelles, qui feraient, selon certains, de la République française une simple collectivité privée de pouvoir et soumise à la mondialisation n’expliquent pas tout, loin de là. Le fond du problème, la cause ultime de nos difficultés, au-delà de la logique droite-gauche, c’est la perte de sens du politique. La volonté de proposer et d’adopter, voire d’imposer des mesures concrètes et raisonnables, semble comme anéantie. Décider, bousculer, prendre des risques, choisir, gouverner en un mot: voilà qui n’intéresse plus personne.
"Hollande, réveille-toi !"
"Hollande, réveille-toi !"
Le malentendu est total, et les propos tenus jeudi après-midi par François Hollande l'aggravent encore. La France est inquiète et le président de la République est serein. La France est pessimiste, le président de la République est optimiste. Elle a perdu confiance en lui, il reste très satisfait de lui-même. Elle attend des actes et des preuves, il énumère des promesses et des intentions. Elle est dans le présent, il développe une vision d'avenir. Elle est dans le réel, il est dans le rêve. Le fossé est vertigineux.
Après l'avoir entendu, et toute humeur apaisée, tout sectarisme rejeté, on est sidéré par tant d'inconscience, une inconscience telle qu'elle se traduit même par des affronts à la raison, à la logique. Par exemple, il maintient que la courbe du chômage sera inversée à la fin de cette année. Il ajoute que le redressement de l'emploi passe par la croissance. Mais en même temps, il convient que celle-ci est en panne. Donc la courbe du chômage ne pourra pas être inversée. La contradiction est aveuglante. Elle serait légère, et encore, s'il avait les moyens immédiats de renverser la courbe de la croissance. Mais il ne les a pas. Il avoue que les effets de son action ne produiront leurs fruits qu'à terme. Ou bien il ment effrontément - lui qui dit que le mensonge déshonore la politique -, ou bien c'est le songe d'un homme intellectuellement fragile. Don Quichotte.
Un autre exemple. Il plaide pour une relance européenne et pour un gouvernement économique de la zone euro. Une vieille lune, soit dit en passant. Ce faisant, il prend au nom de l'Europe des engagements qui ne tiennent pas à lui. Il dit cela après s'être mis à dos l'Allemagne. Il dit cela sans penser que nos partenaires, avant d'accepter la proposition, demanderont à la France des gages de sa rigueur budgétaire, exigeront des réformes. Il parle comme s'il était le maître du monde, le chef d'orchestre de l'organisation économique, financière et sociale de l'Europe. Comme s'il avait le pouvoir absolu et la science infuse. Sans mesurer le rapport des forces. Avec un aplomb bonhomme. Au mépris de la réalité élémentaire. L'Allemagne paiera, quoi ! La guerre du Mali lui a décidément tourné la tête. Tartarin.
Pâle copie du discours de Sarkozy
Il continue à rejeter la responsabilité sur les autres avec une constance admirable. C'est un filon habile, et qui n'est pas totalement illégitime, car il est vrai qu'il n'est pas à l'origine de la crise. Mais cette astuce ne dure qu'un temps. Il ne se rend pas compte qu'elle est déjà usée. Réveille-toi, Hollande ! Si ses prédécesseurs ont failli par laxisme, raison de plus pour qu'il leur en remontre. Que dès son arrivée au pouvoir il ait agi avec fermeté et rapidité pour resserrer les boulons avec sa fameuse boîte à outils, cela aurait eu de l'allure. Or qu'a-t-il fait ? Il a lanterné, hésité, louvoyé jusqu'à la publication du rapport Gallois, puis pris des décisions insuffisantes et qui n'ont pas encore produit leurs effets. C'est seulement aujourd'hui, après un an, qu'il s'attaque au dossier des retraites. Et encore, avec quelle prudence. Ayrault disait il y a quelques jours que le gouvernement allait s'engager en prenant le temps nécessaire, sans urgence ni diktat. Courage, fuyons ! Après avoir tenté de torpiller en son temps la réforme de Sarkozy ! Quelle impudence !
Et d'ailleurs, qu'avons-nous entendu d'autre jeudi après-midi qu'une pâle copie du discours de Sarkozy ? Le ton a bien changé depuis mai 2012. Aujourd'hui on parle de compétitivité, d'investissements, de réduction des dépenses publiques, on dit des choses aimables sur l'entreprise, on flatte le contribuable, on lui promet d'être raisonnable, on se donne des airs volontaristes. Mais dans les faits rien ne va notablement changer pour autant puisque, en même temps, on se félicite de l'action qu'on a menée. On ne se remet en cause sur aucun sujet. Pourquoi remanier ? Pourquoi modifier le cap puisque tout va bien, ou plutôt tout va aller bien, c'est simplement une question de temps, vous verrez, dans quatre ans tout sera résolu, faites-moi confiance !...
Conférence de presse : Hollande tourne en rond
François Hollande emploie la tournure jeune et familière « en même temps ». Elle lui tient lieu de conjonction de coordination, ou de synonyme de « simultanément ». Et il croit pouvoir marier les contraires. L’ex-premier secrétaire du PS est un technocrate qui croit aux tractations pour aboutir à des motions de compromis de type 4ème République.
Confronté à une question gênante, Hollande réagit en trois temps : la réfutation par l’absurde, ce qui est un procédé classique, puis la glose sur soi, à l’aide de formules mitterrandiennes (« moi je dis que », « j’ai dit que », « qu’est-ce que j’ai voulu dire ? »), enfin une tournure qui dégage sa responsabilité : « Nous devons faire en sorte que… ».
Hollande préfère les mots aux actes. Il est empêtré dans ses contradictions. Il a promis un traitement indolore. On ne sait donc toujours pas quelles seront les coupes budgétaires. Car ce sont elles, et elles seules, qui peuvent conacrétiser la rigueur. Elles seules qui peuvent alléger le fardeau de la dette. Elles seules qui, à moyen terme, peuvent relancer la machine économique.
Où compte-t-il faire des économies ?
Sa conférence de presse semestrielle, à 16h00, un jeudi, heure où tout le monde travaille, a l’avantage d’être une opération séduction en direction des journalistes. Il a d’ailleurs promis « la protection des sources des journalistes ». La conférence de presse a aussi cet avantage que le journaliste, une fois sa question posée, ne peut pas relancer. Une jeune journaliste lui a donc demandé en vain : monsieur le Président, puisque vous aviez prévu 0,8% de croissance, « qu’est-ce que vous allez abandonner faute de sous, faute de croissance ? ».
Pas question de lui faire dire où il compte faire des économies. Il fait assaut de langue de bois pour ne froisser personne. Nommer les fonctionnaires serait sans doute déjà un début de stigmatisation. Il évoque donc avec des périphrases « ceux qui travaillent dans les administrations et je veux les saluer », ou encore : « je suis pour le service public du transport ferroviaire, je salue ses personnels »… Pas question non plus de désigner les émeutes du Trocadéro par leur nom. Il n’en parle brièvement qu’après avoir promis « une perspective pour tous y compris ceux qui sont dans les quartiers » et fustigé « toutes les intolérances, tous les racismes »…
À part ça, sa philosophie se résume à deux idées-force : le muscle & le mouvement. Le mouvement d’abord, « l’idée européenne exige le mouvement » car « si l’Europe n’avance pas elle tombe » (comme à bicyclette !). Donc, « il faut mettre du mouvement », « je suis pour le mouvement ». La musculation ensuite, il faut « sortir l’Europe de sa langueur ». Et la France aussi. Tout ira mieux « si nous sortons de cette torpeur, de cette langueur et donc de cette peur ». Il faut donc « muscler notre économie ».
Concrètement, on retiendra l’annonce d’une mesure : que le silence de l’administration ne vaille plus refus mais autorisation pour les particuliers dans certains domaines. Mais, outre que la chose existe déjà en droit administratif (qui ne dit mot consent), tout dépendra de l’extension de ces domaines, afin que la bureaucratie recule sans que l’État ne se laisse racketter par la judiciarisation.
Début 2012, je faisais déjà part de mon scepticisme sur le candidat à la présidentielle : A-t-il des convictions ? A-t-il un plan ? Quel est son plan ? Peut-il l’appliquer ? L’appliquerait-il s’il était élu ? Serait-il apte à gérer l’imprévisible ? La réponse est claire aujourd’hui. Comme l’âne de Buridan, il ne sait pas quelle voie choisir et se contente de tourner en rond.
“La zone euro s’enlise dans la récession”
Le 15 mai, les chiffres de la croissance en Europe sont tombés comme un coup de massue : l’économie de la zone euro recule pour le sixième trimestre consécutif. C’est la plus longue période de baisse de la croissance depuis la création de la monnaie unique, note la presse européenne.
Avec une croissance de – 0,2% en moyenne au premier trimestre (contre – 0,1% dans l’UE à 27) et des perspectives guère meilleures sur l’ensemble de l’année (- 0,7%), selon Eurostat, le "double dip" tant redouté est devenu réalité. Un résultat que la presse attribue en grande partie aux politiques d’austérité.
"La zone euro bat un nouveau record de durée de la récession",résume le Financial Times en Une. Le quotidien économique note que "ce triste record intervient alors que le chômage touche 12,1% de la population européenne, son niveau le plus élevé jamais atteint. Ces chiffres sont susceptibles d’ajouter une pression sur la BCE pour qu’elle prenne des mesures supplémentaires après avoir baissé les taux d’intérêt ce mois-ci, et pour qu’elle revoie ses prédictions de reprise à plus tard dans l’année."
Selon le Financial Times, ces chiffres qui confirment que la France est rentrée en récession augmentent la pression sur François Hollande pour qu’il applique des réformes structurelles :
Le gouvernement allemand est de plus en plus préoccupé parce que si François Hollande n’agit pas assez vite, la gestion de la crise de la zone euro va devenir impossible. Berlin considère la plupart des pays en crise comme gérables, même si une nouvelle poussée de fièvre en Italie poserait de sérieux problèmes. Mais si la crise s’étend à la France, Berlin pense que la question de l’existence de l’euro se poserait de nouveau.
A Paris, Les Echos espèrent que la récession, désormais officielle, va "contraindre la France à se réformer". Sur la même longueur d’onde que le FT, Jacques Attali, économiste et ancien conseiller de François Mitterrand, appelle François Hollande à "un choc de réformes" :
Qu’il s’agisse de la compétitivité, de la réduction du déficit public, des dossiers européens, François Hollande a fait beaucoup de choses, déjà bien plus que son prédécesseur pendant le même temps. Il aurait fallu aller plus vite. La présidence, c’est comme du ciment à prise rapide : plus on attend et plus il est difficile d’agir. Toutefois, rien de ce qui n’a pas été fait n’est irréversible. Il doit accélérer le tempo.
Pour România liberă, la récession au sein de la zone euro annonce une année 2013 qui "vire au rouge". Le quotidien de Bucarest note que la mauvaise performance de l’économie européenne inquiète même outre-Atlantique, où
la politique d'austérité est vue comme une des principales causes du marasme. En fait, le monde entier est inquiet de ce que l'Europe soit le seul continent qui n'enregistre pas de croissance, et qui cultive de manière obsessionnelle le leitmotiv de l’assainissement de la dette publique. C'est une politique qui risque de mener les peuples européens au désespoir. […] Il faudrait prendre en compte leur mécontentement.
"La zone euro s'enlise dans la récession", titre pour sa part El Correo, "la plus longue de sa courte histoire" précise le quotidien :
Le dilemme auquel doit faire face la zone euro n’est pas seulement de rendre compatible l’assainissement budgétaire aux politiques de stimulation constamment soumises à des contreparties, mais aussi de savoir si les ajustements durs et interminables ne sont pas en train d'étrangler une quelconque perspective de relance.
Les Pays-Bas, "qui traversent la pire période économique, à l’exception de la guerre", n’échappent pas à la tendance. Mais ici, "les consommateurs évitent une forte récession", pour reprendre le titre du NRC Handelsblad. Le quotidien explique qu’avec une baisse de 0,1% au premier trimestre 2013 par rapport à la même période en 2012, la récession qui a commencé au troisième trimestre de l’année dernière se poursuit. Le quotidien se base sur les chiffres du Bureau central pour les statistiques publiés le 14 mai. S’ils ne sont pas dramatiques, souligne le NRC, c’est notamment grâce à quelques "points lumineux" :
Le commerce extérieur a bien marché, avec une croissance des exportations de 1% au premier trimestre […] Mais ce qui est extrêmement positif, c’est la consommation des foyers. Elle représente presque la moitié du PIB [...] et a augmenté de 0,4 % par rapport au quatrième trimestre 2012. Ca semble peu, mais c’est la première fois depuis 2011 que les consommateurs dépensent un peu plus.
Les soubresauts de la zone euro ont des répercussions également sur les pays qui n’en font pas partie. Ainsi, en République tchèque, la couronne subit le contre-coup : elle a perdu 6% par rapport à l’euro depuis septembre 2012, noteà Prague, Hospodářské noviny. Pour le quotidien économique,
le rétrécissement sur un an de l'économie de presque 2 % du PIB est une mauvaise surprise. [De plus], l’économie tchèque a perdu son dernier soutien, les exportations.
"L’Europe suffoque", titre Gazeta Wyborcza qui fait porter la faute sur la politique d’austérité : "Se serrer la ceinture nous conduit à la récession", s’alarme le quotidien alors que le bureau polonais des statistiques a montré que l’économie du pays a progressé de seulement 0,4% au premier trimestre 2013 – le pire résultat de ces quatre dernières années et après six trimestres consécutifs de récession dans la zone euro.
GW cite le chef économiste de chez ING Mark Cliffe qui estime que "si la stratégie actuelle qui consiste à se serrer la ceinture continue, nous verrons plus de pays faire faillite." Le quotidien note que la situation économique est particulièrement mauvaise dans les pays qui appliquent des mesures d’austérité strictes comme l’Espagne, l’Italie, le Portugal, Chypre et la Grèce.
Les dirigeants européens, allemands en particulier, ont longtemps soutenu que faire des économies était la clé pour surmonter la crise. C’est vrai que se serrer la ceinture a permis de réduire les déficits budgétaires mais en même temps, la situation économique s’est détériorée et la frustration sociale a augmenté.
Les vrais casseurs se sont… cassés
Il y a plus d’un million d’euros de dégâts en deux nuits d’émeute à Paris, 50 voitures fracassées ou incendiées, des dizaines de boutiques dont deux bijouteries saccagées et pillées, un bus caillassé, des touristes dépouillés et frappés, des policiers blessés… Mais personne n’a rien fait. Les premières comparutions des « jeunes » : « Zarma, c’est pas moi, m’sieur, sur la vie de ma mère ! » seraient hautement comiques si on n’avait pas le sentiment que l’on se fout de nous dans les grandes largeurs. Sur les 47 interpellés de lundi soir, la police n’a mis la main que sur des innocents.
« On n’est pas des casseurs, on n’a pris que des petits pulls. » C’est par cette phrase que se défend l’un des interpellés, qui n’a pas précisément l’air d’un minet du XVIe, présenté en comparution immédiate. Selon son avocate, Me Yasmina Le Ber, ses clients ont trouvé « par terre » avenue des Champs Elysées des cartons de la marque de vêtements Abercrombie, « la marque des gens beaux, minces et riches » et blancs aussi non ? Si ce n’est pas de la provocation discriminatoire, une telle enseigne !
Et donc « effet de groupe », explique Me Le Ber sur le mode « on aurait tous fait pareil », ses clients se sont servis. Interpellés « la main dans le sac », ils ont été immédiatement placés en garde à vue.
« Que fait-on à 22 h 00 sur un lieu de quasi-guérilla urbaine, la question de la motivation réelle se pose », a lancé la représentante du parquet, Anais Trubuilt, visiblement agacée. « Sur quelques centaines de procédures, on n’en a que quelques-unes au tribunal, celles dont on est certain », a-t-elle observé.
Il y a aussi Mickaël (tiens on nous dit son prénom à celui-là, c’est curieux, il y a des prénoms politiquement corrects et d’autre pas) 27 ans, sans emploi, vivant chez ses parents, le premier condamné pour avoir balancé des projectiles sur la police. A ses côtés, onze autres hommes, chômeurs, étudiants, un lycéen, généralement âgés d’une vingtaine d’années. Sur les cinq premiers jugés, au moins trois ont déjà été condamnés pour des vols dans le passé. Des voleurs de « petits pulls ».
Mickaël est apparu penaud dans le box des accusés, son maillot rouge du PSG encore sur le dos. Il nous tirerait des larmes. Il s’est décrit en « supporteur du club depuis tout petit », et avait rendez-vous avec des copains au Trocadéro pour fêter le titre. Il raconte avoir assisté de loin aux incidents, en buvant de l’alcool avec ses amis sans se mêler aux affrontements. « Ils m’ont arrêté parce que j’avais mal à la cheville et arrêté de courir. Les vrais coupables, ils ne les ont pas arrêtés ».
A entendre les proches des prévenus, « les vrais casseurs, ils ne se sont pas fait prendre ». Ceci n’empêche pas cela. Que les hordes les plus dangereuses et les plus efficaces aient réussi à mettre la police en échec et à s’échapper, ce n’est pas nouveau et ça ne fait pas des autres pillards des blancs-bleus. Ces bandes structurées et organisées qui ont saccagé le cœur de Paris avec une telle violence que la plupart des journalistes, terrorisés, ont renoncé à les filmer et qui sont remontés dans les RER avec le fruit de leur butin.
Ceux qui comparaissent en justice aujourd’hui ne sont évidemment pas tous innocents (la plupart ont pris des peines dérisoires et sont ressortis libres) mais ils ont aussi parfois été arrêtés parce que les policiers, totalement débordés, n’ont pas pu avoir les autres. Incapables d’empêcher la razzia, la casse, la violence et de sécuriser les lieux avant plusieurs heures par faute d’anticipation et de réactivité du Préfet de police, ils n’ont pu procéder aux interpellations que quand le vol de sauterelles était déjà largement passé.
Il y enfin le cas d’Alex, jugé pour violences envers les policiers. Lors des plaidoiries, son avocate soulève un détail « dérangeant » dans le PV des policiers : « On parle d’un individu de type “nord-africain”. Or, mon client est français par son père et espagnol par sa mère. »
C’est le plus dérangeant de tout, en effet. Et vu qu’il n’y avait aucun « Nord-Africain », ce soir-là dans les rues (àpart peut-être le président du PSG Nasser Ghanim Al-Khelaïfi ?), on ne voit pas comment les policiers ont pu se livrer à une telle conclusion hâtive.
Les espoirs frustrés des anticapitalistes
Régulièrement les anticapitalistes prennent leurs désirs pour des réalités et nous annoncent une « crise terminale » du capitalisme.
Tâche ingrate que celle des anticapitalistes, de constater que le système qu’ils haïssent parvient à surmonter chacune de ses crises, sortant même renforcé de celles-ci. La crise de 1873, la Grande Panique bancaire de 1907, la Grande Dépression des années 1930, la stagflation (stagnation avec inflation) des années 1970, autant d’occasions pour les anticapitalistes d’annoncer avec fracas la « crise finale » ; et pourtant, à chaque fois, rebelote, le système s’est remis à fonctionner.
Après chaque déception, nos anticapitalistes ont-ils daigné remettre en question leurs certitudes et leurs espoirs ? Que dalle ! Ils se sont, certes, repliés, circonscrivant leurs attaques à telle ou telle faille du système, ou proposant des projets alternatifs de société, mais tout en continuant à attendre l’arrivée d’une nouvelle crise qui, espèrent-ils, marquera la fin définitive du système.
Ainsi, après la crise de 1873, l’heure était à former et consolider le mouvement communiste international. Après la Grande Panique de 1907, on se battait pour construire le socialisme en Allemagne ou en Russie. Après la Grande Dépression des années 30, on vantait la « résilience » et les « bienfaits » du modèle soviétique en même temps qu’on misait sur les mouvements « tiers-mondistes » de Mao, Kadhafi, Mugabe, Castro et autres despotes qui prétendaient œuvrer pour un nouvel ordre économique mondial plus juste et socialiste. Après la stagflation des années 70, on présentait le réchauffement climatique comme étant la preuve irréfutable que le capitalisme porte atteinte à la survie même du genre humain. En attendant à chaque fois, répétons-le, cette foutue crise finale qui tarde à se produire.
Ce fut dans ce contexte que la crise des « subprimes » aux USA en 2007, et plus tard celle de la dette souveraine des pays de l’Europe du Sud, donnèrent un nouveau souffle aux espoirs d’une toute proche « crise terminale » du capitalisme – comme la qualifia le célèbre marxiste latino-américain Leonardo Boff [1].
Mais voilà que l’économie américaine, bastion par antonomase du système capitaliste mondial, donne des signes de redressement. Le chômage ne cesse de reculer, se trouvant actuellement au niveau le plus bas depuis 2007. La reprise économique américaine est sans doute poussive, fragile aussi. Assez significative, tout de même, pour refroidir les espoirs des anticapitalistes dans l’imminence de l’effondrement du système.
Alors ? Eh bien, comme après chaque « crise finale », on se résigne à s’attaquer à des cibles ponctuelles (la crise de la zone euro) ou à mettre en relief telle ou telle évolution (cette fois-ci le poids croissant de la Chine dans l’économie mondiale), présentant les unes et les autres comme des signes avant-coureurs du collapse prochain et inéluctable de l’ordre capitaliste mondial.
En misant sur la crise de l’euro et le poids économique croissant de la Chine, nos anticapitalistes prennent encore une fois leurs désirs pour des réalités.
Il n’est pas nécessaire ici d’épiloguer pour savoir si l’euro pourra être sauvé ou si, au contraire, il finira par disparaître. L’important, c’est que, contrairement aux espoirs des anticapitalistes, la disparition éventuelle de la monnaie unique ne saurait en rien mettre en danger le capitalisme mondial. En effet, tout au long de son histoire, le capitalisme a broyé des dizaines de mécanismes et d’arrangements monétaires différents. Ni l’arrêt de l’étalon or en 1914 ni la fin de la convertibilité dollar-or en 1971 (pour ne citer que deux cas saillants) ne sonnèrent le glas du capitalisme. De la même façon, la fin éventuelle de l’euro ne serait qu’un épisode de plus dans la longue histoire des systèmes monétaires nés et disparus sous le capitalisme.
En fait, le premier à mettre en doute la viabilité de la monnaie unique ne fut autre que l’un des économistes les plus détestés par les anticapitalistes, c’est-à-dire Milton Friedman, qui voyait en l’euro une construction artificiellenon conforme à des critères économiques élémentaires. S’il y a une thèse qui serait validée par la disparition de l’euro, ce serait donc celle de l’« ultralibéral » Friedman.
Quant au poids croissant de la Chine dans l’économie mondiale, les anticapitalistes atteignent là le paroxysme de l’aberration. Entendre le président bolivien Evo Morales claironner avec joie que bientôt la Chine colonisera l’Amérique a de quoi faire sourire. Jusqu’alors on pensait qu’Evo Morales était contre toute forme de colonisation ; mais voilà que celle-ci trouve grâce à ses yeux pour autant qu’elle s’exerce contre les USA.
L’aberration est d’autant plus insolite que le modèle chinois n’a en principe rien pour plaire aux anticapitalistes (si ce n’est qu’il fait pendant aux USA). Les inégalités acquièrent en Chine des proportions inouïes. La protection sociale y brille par son absence – ce qui oblige les Chinois à consacrer une part substantielle de leurs revenus à l’épargne afin de pouvoir financer eux-mêmes leurs frais de santé, leurs études et leurs retraites. Puis la dérèglementation bancaire est telle qu’un système bancaire informel se met en place, faisant courir le risque d’une crise financière plus grave encore que celle des subprimes aux États-Unis [2]. Est-ce ce à quoi aspirent les anticapitalistes ?
Quoi qu’il en soit, la montée en puissance de l’économie chinoise ne saurait aucunement mettre en question l’ordre capitaliste mondial, car le système chinois est un capitalisme, certes d’État, mais capitalisme tout de même.
L’euro peut s’écrouler. L’économie chinoise peut continuer à élargir son périmètre d’action. Mais on n’en serait pas pour autant à l’orée de l’embrasement tant attendu du capitalisme.
Cela n’empêchera pas pour autant les anticapitalistes de continuer à ruminer, avec des arguments divers et variés, leurs frustrations idéologiques et leurs espoirs contrariés.
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Lire aussi : Milton Friedman avait prévu la crise de l'euro
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Notes :
Émeutes du Trocadéro : un aveuglement idéologique
Les émeutes du Trocadéro résultent d’une inversion des priorités et d’une impression d’impunité.
La ministre des Sports dit enfin la vérité : « les vrais responsables sont les casseurs ». Le ministre de l’Intérieur, lui, avait sous-estimé la menace, puis l’avait minimisée, persistant à évoquer des ultras plutôt que des casseurs. Les ultras, cela sous-entend des hooligans abreuvés d’idéologie d’extrême-droite. En fait, les choses sont plus complexes : aux fachos de Boulogne, s’opposaient les gauchistes d’Auteuil, et les ultras d’aujourd’hui sont moins politisés.
Le ministre de l’Intérieur n’a guère été clairvoyant. D’abord parce qu’il est pris dans la nasse de la mythologie de gauche. Les hooligans de Boulogne étaient effectivement dangereux. Ils regroupaient une grosse moitié des 500 skinheads qui existent en France, pour la plus grande joie de l’extrême-gauche qui s’en sert de repoussoir et d’épouvantail depuis trente ans. La mythologie d’extrême-gauche est parvenue à faire croire à la société française que plusieurs dizaines de milliers de fanatiques bottés étaient prêts à tabasser les opposants.
En réalité, c’est à l’extrême-gauche que prospère toute une contre-société prête à basculer dans la violence, qui vit parfois en marge des lois, et qui bénéficie de relais dans des associations et groupuscules. Phénomène de subversion subventionnée par les largesses de l’État, sous le regard bienveillant d’une certaine intelligentsia.
Des policiers qui ont ordre de ne pas bouger
Des zones de clandestins à Calais, où se relaient des associations et groupuscules qui entravent l’action de la justice, à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, peuvent dès lors s’enkyster des fronts d’opposition violente aux lois de la République. Sans parler d’un phénomène né dans les années 1990, celui de l’irruption dans les grandes agglomérations, à l’occasion de grands événements, de bandes ethnicisées qui agissent à mi-chemin de l’expédition punitive (pour taper sur les policiers) et de la razzia.
Le ministre de l’Intérieur a, en outre, mal géré les manifestations hostiles au mariage gay. Minoration du nombre de manifestants et sévérité des forces de l’ordre sont reconnues par maints commentateurs. Une sévérité qui tranche avec la doctrine du ministère de l’Intérieur, qu’on avait par exemple vu à l’œuvre lors des déprédations en marge des manifestations contre le CPE, les CRS ne chargeant qu’avec d’infinies précautions tant les bandes d’extrême-gauche que les bandes ethnicisées. Et changement aussi de doctrine médiatique, les débordements n’étant plus décrits comme se déroulant « en marge » des honnêtes gens mais au cœur d’une « radicalisation » de ces derniers.
Le fruit était mûr. On avait inventé un danger là où il n’existait presque pas. Et négligé de se protéger de dangers récurrents. Les émeutes du Trocadéro furent un drame de l’aveuglement idéologique. Et de l’impunité. Car l’attaque contre le car de touristes s’est déroulée sous les yeux des forces de l’ordre. Mais la chaîne de commandement fut pétrifiée de terreur à l’idée d’être accusée par les médias de « violences policières ». Depuis le saccage du parvis de la gare Montparnasse devant des escadrons de CRS bras croisés, les pillards sont galvanisés par une impression d’impunité et l’image pusillanime que leur renvoie l’autorité publique. Un émeutier de 2005 déclarait vouloir en découdre avec « des policiers qui ont ordre de ne pas bouger […] Il faut juste se méfier des civils, en blouson, qui sont dans la foule ».
Récession en zone euro: comment se classe la France?
La France est entrée en récession avec un recul de 0,2% de son PIB au premier trimestre. Soit une baisse similaire à l'ensemble de la zone euro. Découvrez les bons et les mauvais élèves du Vieux continent.
C'est désormais officiel, la France est en récession. Elle a enchaîné un deuxième trimestre consécutif dans le rouge avec un Produit Intérieur Brut (PIB) en déclin de 0,2% sur les trois premiers mois de l'année, après -0,2% au quatrième trimestre 2012, ce qui définit techniquement un épisode de récession, a annoncé ce mercredi 15 mai l'Insee. La France est toutefois dans la moyenne de la zone euro qui enregistre également un PIB en repli de 0,2% sur les trois premiers mois de l'année. Néanmoins, certains pays tirent leur épingle du jeu, à l'image de notre voisin Outre-Rhin. Petit tour d'Europe.
Les pays tombés en récession
La France, dont l'économie stagnait jusqu'alors, est entrée au premier trimestre 2013 dans le club des pays en récession. L'ampleur de celle-ci est sans rapport avec celle de 2009, quand la France avait connu une contraction de 3,1% de son PIB, mais elle confirme que l'activité reste proche de zéro depuis huit trimestres maintenant.
Traditionnel moteur de la croissance en France, la consommation des ménages ne s'est pas ressaisie début 2013 (-0,1% après 0% au trimestre précédent) et les exportations ont baissé de 0,5% sur la même période. La demande intérieure et le solde du commerce extérieur ont contribué négativement à l'évolution du PIB, précise l'Insee. Autre mauvaise nouvelle, le recul historique du pouvoir d'achat des Français l'an dernier a été encore plus fort qu'initialement annoncé: l'Insee le chiffre désormais à -0,9%, soit plus du double de sa première estimation (-0,4%), qui battait un record de 30 ans.
La récession en France est toutefois sans commune mesure avec les pays d'Europe du Sud, détonateurs de la crise économique en zone euro. La Grèce reste l'homme le plus malade de l'Europe avec un PIB en recul de 5,3% sur un an au premier trimestre 2013. La récession qui frappe le pays depuis six ans ralentit néanmoins. Egalement en grande difficulté, Chypre a vu son PIB baisser de 1,3% par rapport au trimestre précédent après avoir évité de justesse la faillite. L'Espagne et l'Italie font jeu égal avec une baisse de 0,5% au cours des trois premiers mois. Le PIB italien s'est contracté plus que prévu et cette baisse marque le septième recul trimestriel consécutif. Les économistes s'attendaient en effet à un repli de 0,3% par rapport au
quatrième trimestre 2012.
La France n'est pas le seul pays à être poussée dans la récession. Certains pays d'Europe du Nord n'y échappent pas non plus. Les Pays-Bas, réputés vertueux en matière budgétaire enchaînent même un troisième trimestre en repli, à -0,1%, après -0,4% et -0,2%. Tout comme la Finlande avec -0,1% sur la période, après -0,6% au dernier trimestre.
Et les pays de l'Est, jusqu'alors épargnés, s'enfoncent. La République tchèque touche le fond avec un sixième trimestre consécutif de baisse à -0,8%, récession la plus longue de son histoire, selon les estimations publiées ce mercredi par l'Office national des statistiques (CSU).
Les pays qui y ont échappé
D'autres limitent les dégâts mais ne sont pas passés loin. C'est le cas de l'Allemagne et de la Belgique qui voient leurs PIB légèrement progresser à +0,1%. La première économie européenne a évité la catastrophe de peu. Le PIB allemand s'était en effet replié de 0,7% au quatrième trimestre 2012, et la croissance peine à repartir. Avec une petite hausse de 0,1%, la performance de l'Allemagne déçoit. Les économistes anticipaient en effet un rebond de +0,3%, après une série d'indicateurs positifs en provenance de l'industrie. Cette croissance "faible" s'explique largement par l'hiver anormalement long et froid, explique l'Office fédéral des statistiques.
Le Royaume-Uni sauve les meubles avec un PIB en hausse de 0,3%, après -0,3% fin 2012. L'Autriche, avec une économie en stagnation au premier trimestre après -0,1% au trimestre précédent, y a également échappé de justesse. La demande intérieure est toujours faible, tout comme la demande en investissements des entreprises autrichiennes.
Les anciens champions de la croissance
Seuls quelques pays baltes à l'image de la Lituanie et la Lettoniepassent entre les mailles de la crise, avec respectivement un PIB en hausse de 1,3% et 1,2% au premier trimestre 2013. Le PIB de laLituanie a augmenté de 3,6% en 2012, après une hausse de 5,9% en 2011 et de 1,5% en 2010. Pour 2013, le ministère des Finances prévoit une croissance de 3%. Et sur l'ensemble de l'année dernière, le PIB letton avait progressé
Mais les anciens champions de la croissance comme la Pologne(+2% en 2012) se trouvent en pleine décélération. Le PIB polonais, poids lourd économique d'Europe centrale et orientale, n'a augmenté que de 0,1% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent. Un chiffre qui apparaît d'autant plus faible qu'il concerne un pays en rattrapage économique dopé par les fonds de l'Union européenne.
L'Estonie, dernier pays entré dans la zone euro, qui caracolait en tête des membres de l'UE avec une croissance record de 8,1% en 2011, voit ses perspectives s'assombrir encore plus vite. Le PIB de ce pays balte a baissé de 1,0% au premier trimestre et le taux de chômage est reparti à la hausse, à 10,2%, après 9,3% au dernier trimestre de 2012.
L'économie roumaine a progressé de 0,5% au premier trimestre, confortant les espoirs du gouvernement d'une accélération de la croissance en 2013. Elle a renoué avec la croissance en 2011 grâce à un plan d'aide d'urgence de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) qui s'est terminé en 2011.
A titre de comparaison, notons enfin qu'outre-Atlantique, la situation économique se redresse. Le PIB des Etats-Unis a en effet augmenté de 0,6% par rapport au trimestre précédent, après +0,1% au quatrième trimestre 2012. Par rapport au même trimestre de l'année 2012, le PIB a augmenté de 1,8%. Ce rebond est toutefois fragile car il repose en grande partie sur la consommation des ménages américains. En effet, elle a connu pendant les trois premiers mois de l'année sa progression la plus forte en plus de deux ans (3,2%), et a fourni à elle seule plus de 2,2 points de croissance au pays.
Le Japon est également sur la bonne voie. La Banque du Japon a revu à la hausse, en avril dernier, ses projections en matière de croissance et de prix à la consommation, prenant notamment en compte l'impact attendu de sa politique monétaire ultra-accommodante. Le PIB nippon est désormais vu en hausse de 2,9% sur l'exercice 2013-2014, contre une projection précédente de +2,3%.
Reste que les espoirs de relance de la zone euro reposent avant tout sur l'Asie et notamment la Chine. Problème, les 7,7% de croissance enregistrée par cette dernière au premier trimestre inquiètent certains économistes car il s'agit de son rythme le plus faible en 13 ans. Si une ré-accélération n'est pas impossible, certains craignent au contraire l'explosion d'une bulle de crédit qui risquerait de plomber durablement la demande mondiale.
de 5,6%, soit le meilleur résultat au sein de l'Union européenne.
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