TOUT EST DIT

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mardi 20 avril 2010

Les élus de gauche critiquent la "valse des préfets" en Seine-Saint-Denis

Après le déplacement de Nicolas Sarkozy en Seine-Saint-Denis placé sous le signe de la politique sécuritaire, plusieurs élus ont réagi. Sans surprise, on a applaudi dans les rangs de la majorité ; alors que les élus de gauche ont déploré le manque de moyens, la tentation du président de "redorer son blason en banlieue avant les échéances électorales de 2012" et la rotation trop rapide des représentants de l'Etat dans le département.
Le secrétaire national du PS chargé de la sécurité, Jean-Jacques Urvoas, a critiqué l'installation par M. Sarkozy du préfet Lambert en Seine-Saint-Denis et redoute que celui-ci "continue la politique d'abandon et de relégation" menée par le président. "Ce dont la Seine-Saint-Denis a besoin, c'est d'une politique dotée de moyens suffisants, menée avec constance dans le temps en s'appuyant sur les élus locaux qui sont les meilleurs connaisseurs de sa réalité", a écrit le socialiste dans un communiqué, insistant sur le fait que "tous les élus locaux réclament stabilité et constance de la part de leurs interlocuteurs", alors que "Christian Lambert est le septième préfet en seulement dix ans ! Et le troisième depuis 2007".

La députée de Seine-Saint-Denis et secrétaire nationale du Parti communiste français, Marie-Georges Buffet, a jugé "affligeants" et "confus" les propos tenus par le chef de l'Etat. "Face à la montée de l'insécurité et aux protestations d'une population subissant de plein fouet la crise économique, il n'y a rien à attendre des propos présidentiels. Pas de moyens nouveaux, mis à part 800 caméras de vidéosurveillance !" s'exclame la députée de Seine-Saint-Denis dans un communiqué.

Gilbert Roger, maire PS de Bondy, a rendu publique une lettre à Christian Lambert, dans laquelle il regrette "la valse continuelle des préfets" dans son département. "Ce jeu de chaises musicales n'a pas permis, jusqu'à aujourd'hui, d'obtenir les conditions nécessaires pour l'élaboration d'une approche globale de notre territoire". Il souhaite que sa nomination "ne soit pas un coup médiatique de plus" de la part du président en vue de "redorer son blason en banlieue avant les échéances électorales de 2012".

Le syndicat des inspecteurs d'académie (SIA) juge nécessaire de faire "attention aux effets d'annonce" dans une matière nécessitant "beaucoup de doigté", évoquant la suspension des allocations familiales. "Ces annonces, un peu à l'emporte-pièce, veulent frapper l'opinion, mais ensuite on ne peut pas les appliquer, notamment car cela crée de la pauvreté", a réagi Robert Prospérini, secrétaire général du SIA. "Ce n'est pas nouveau : les inspecteurs d'académie, comme garants de l'obligatoire scolaire, sont déjà au cœur du dispositif ; ce sont eux qui doivent convaincre les familles que leurs enfants aillent à l'école", a poursuivi M. Prospérini. "Mais ce sont souvent des familles en difficulté sociale. On essaye de faire intervenir la protection sociale de la jeunesse et les services sociaux ; supprimer les allocations n'est pas toujours la bonne solution. Il faut savoir doser avec beaucoup de doigté. Convaincre les familles est souvent plus efficace", a-t-il ajouté.

Dans les colonnes du Parisien, Xavier Lemoine, maire UMP de Montfermeil, souhaite que "les préfets soient entendus quand ils décrivent ce qu'ils voient et qu'on leur donne les moyens qu'ils demandent. La proximité de Christian Lambert avec Nicolas Sarkozy lui permettra peut-être d'être plus cru que ses prédécesseurs".

Bruno Beschizza, ancien secrétaire général du syndicat policier Synergie, conseiller régional UMP, dénonce la réaction de certains élus qui "font rêver nos concitoyens qui n'ont pas les moyens de faire autre chose que prendre ces transports en disant : 'Si nous avions 400 policiers de plus, ça irait mieux.' C'est faux". Selon lui, il faut une "réponse forte de l'Etat, et ça c'est une réponse pénale".

QUOI D'ÉTONNANT DE LA PART D'UN PARTI DONT LA BASE DE L'ÉLECTORAT EST DANS CES ZONES SENSIBLES, LES ÉLUS SOCIALISTES SONT LES PREMIERS À ACCEPTER DE SE FAIRE ENCULER PAR LES CASSEURS POURVU QU'ILS VOTENT POUR EUX !
BANDE DE NASES !!!

L'économiste en chef du FMI juge venu le temps des ajustements budgétaires

Olivier Blanchard, l'économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), qui a conçu avec Dominique Strauss-Kahn, son directeur général, une relance budgétaire planétaire pour éviter le pire en 2008-2009, juge qu'il est temps d'infléchir les politiques menées par les pays du G20 qui doivent se concentrer sur l'ajustement budgétaire.
"Au début de la crise, explique-t-il, le risque était d'un effondrement de la demande, et d'une répétition d'un scénario de “Grande Dépression”, qu'il fallait à tout prix éviter. Dans ce contexte, une relance budgétaire était essentielle. Aujourd'hui, la demande est plus soutenue, mais la perte de revenus et la détérioration budgétaire due à la crise, a changé la nature du risque. Il est du côté de la dette publique et d'un cercle vicieux entre explosion de la dette et augmentation des primes de risque et des taux d'intérêt. C'est pour cela qu'il faut se concentrer sur l'ajustement budgétaire. Avec plus ou moins d'urgence selon les pays."

Mais cette priorité n'interdit pas selon lui de pratiquer une diète intelligente. Plutôt que de tailler n'importe comment dans les budgets, ce qui risque de faire chuter la consommation et de porter atteinte à la croissance, pourquoi ne pas, dans certains pays, augmenter l'âge de la retraite ? On ferait d'une pierre deux coups : outre l'assainissement des finances publiques, cet allongement de la vie professionnelle favorise une moindre épargne et donc soutient la consommation et la croissance.

AVOIR UN TAUX D'INFLATION MOYEN UN PEU PLUS ÉLEVÉ

M. Blanchard ne renie pas les déficits créés par les milliards de dollars injectés dans les économies du G20 pour soutenir leur demande, car, dit-il, "si on n'avait pas pratiqué cette relance, la dépression qui en aurait résulté aurait provoqué des déficits budgétaires encore plus énormes".

Il plaide pour que la communauté internationale améliore son pilotage de l'économie et s'agace des incompréhensions suscitées par ses propositions qui bousculent les idées reçues. "On ne peut pas avoir traversé une crise aussi profonde sans se poser des questions sur la politique macro-économique antérieure !", affirme-t-il.

Parmi les idées reçues, figure la notion qu'une inflation stable est une condition suffisante à la stabilité. "Avant la crise, les Etats-Unis avaient une inflation stable et un PIB à leur niveau d'équilibre. Tout était conforme, mais l'on ne prenait en compte ni le déficit de la balance des paiements, ni l'explosion des prix immobiliers, ni l'effet de levier des produits financiers qui ont provoqué la déflagration que l'on sait."

M. Blanchard pose des questions pour susciter des débats. Ne serait-il pas justifié d'avoir un taux d'inflation moyen un peu plus élevé, si cela diminuait les risques de se retrouver dans une spirale déflationniste, situation que tous les économistes s'accordent à trouver très dangereuse ?

Face à une bulle immobilière, pourquoi monter les taux d'intérêt pour juguler l'inflation, au risque de freiner l'investissement et la consommation, alors qu'en limitant le taux d'endettement immobilier maximal des ménages, l'effet sur les prix est direct, localisé et immédiat ?

STABILISATEURS AUTOMATIQUES SOCIAUX

Même chose pour le contrôle des mouvements de capitaux. "Ces mouvements sont bons, affirme-t-il. Mais il peut être rationnel pour un pays de refuser un argent qui encourage des constructions immobilières inutiles, qui est volatile, qui détraque sa Bourse. Il était admis que tout contrôle était “mauvais”, mais beaucoup de pays émergents le pratiquaient de fait et ce non-dit poussait certains à faire des bêtises. Le FMI a préféré poser le problème et dire à quelles conditions et comment ce contrôle provisoire pouvait être bénéfique."

Pourquoi ne pas inventer de nouveaux outils d'intervention ? M. Blanchard pense à des stabilisateurs automatiques sociaux. Par exemple, si le taux de chômage dépassait un certain niveau, la durée d'indemnisation des chômeurs s'allongerait sans qu'il soit besoin de voter une loi.

L'économiste en chef du FMI rejette les comportements moralisateurs comme dans le cas grec. "Bien sûr, dit-il, la Grèce doit se serrer la ceinture pour se tirer du mauvais pas où elle s'est mise. Mais lui prêter l'argent salvateur à des taux élevés n'a pas de sens, car on rendrait son redressement impossible."

Athènes est suffisamment "puni" par les marchés qui lui ont encore infligé un taux meurtrier de 7,6 %, lundi 19 avril. Son sauvetage implique de l'aider à prendre les bonnes décisions, et à diminuer son risque. Un point. C'est tout.
Alain Faujas

Les PME pilotent à vue face au nuage de cendres

Signatures de contrats reportées, problèmes de trésorerie ou d'approvisionnement, salariés coincés à l'étranger : le blocage du ciel européen commence à compliquer la vie de certaines entreprises françaises. À tel point que Laurence Parisot a demandé à ses équipes la création d'une cellule de crise au Medef dès dimanche matin, raconte Vincent Leroux, le responsable de sa mise en place au Medef. Son premier travail sera de s'adresser aux adhérents et de "faire l'inventaire des problèmes auxquels ils peuvent être confrontés" afin que "Laurence Parisot les fasse remonter au gouvernement". Si le secteur aérien et le tourisme sont en première ligne, "tout un tas de secteurs" sont touchés, souligne celui qui dirige la section adhérents de l'organisation patronale.

Les grandes entreprises ont les moyens de faire face mais ce n'est pas toujours le cas des PME, déjà fragilisées par la crise économique et financière. Keynectis, société spécialisée dans la sécurité des identités sur Internet, a ainsi dû renoncer à envoyer une équipe au salon de Singapour après avoir engagé les frais pour être présente. Résultat : les rendez-vous organisés avec les clients et les partenaires potentiels ont été annulés. Et ce sont les concurrents américains qui en profitent. Plus grave, raconte Pascal Colin, le directeur général, sa société de 60 salariés est en phase de perdre un appel d'offres lancé par le ministère de l'Intérieur d'un pays du Moyen-Orient. Sélectionnée avec deux autres concurrents pour la dernière ligne droite pour la signature de ce contrat soumis à une clause de confidentialité, la PME française ne pourra être présente lors de l'ultime processus de sélection : "On a essayé de négocier un report, mais le concurrent américain n'est pas d'accord et on va perdre l'affaire", déplore Pascal Colin. "Pour notre PME, c'est dramatique. C'est une affaire sur laquelle on travaille depuis plus de deux ans et qui représente 8 % de notre chiffre d'affaires annuel. On se sent complètement démuni", lâche-t-il.

Même le transport maritime est touché

Cédrick Gallot doit, lui, faire face à un autre type de problème. Ce directeur général d'une entreprise de fruits et légumes, qui utilise pourtant essentiellement le transport maritime, a du mal à livrer sa production. Selon ses estimations, environ 300.000 euros de marchandises (ananas, haricots verts, mangues...) sont bloqués par les services de douane des ports de l'Europe du Nord, faute de certificats originaux délivrés par le pays de production. Ceux-ci sont acheminés par... avion ! Si la marchandise peut supporter quelques jours supplémentaires dans les navires, Cédrick Gallot craint une baisse des prix provoquée par son arrivée massive à Rungis lorsque la situation se débloquera. Seule solution, négocier avec les douanes belges et néerlandaises pour assouplir temporairement les règles imposées sur les certificats. Mais celles-ci semblent moins promptes à coopérer que les douanes françaises sensibilisées par les chambres syndicales interprofessionnelles...

Certains ont trouvé des solutions alternatives d'acheminement. Mais cela ne va pas sans poser problème : "J'ai dû re-router toutes mes livraisons par la route. Mais pendant deux, trois jours, il y a quand même des pièces et des composants qui sont partis de l'entreprise et sont depuis bloqués", on ne sait où, raconte à l'Agence France-Presse le président de la société de composants électroniques Radiall, Pierre Gattaz. La paralysie du trafic bloque aussi les importations de matières premières (pièces de laiton, de cuivre, semi-conducteurs, etc.) pour ses usines européennes, souvent en provenance d'Asie alors qu'"il n'y a plus de stock nulle part" du fait de la crise. Comme beaucoup de chefs d'entreprise, Pierre Gattaz peut encore tenir quelque temps, mais "chaque jour qui va passer sera plus dur à gérer". Un sentiment largement partagé par les entreprises concernées.

CE N'EST PAS DEPUIS LE NUAGE QUE LES PME PILOTENT À VUE C'EST DEPUIS PLUS DE DIX ANS, LA "CRISE" N'A RIEN AMÉLIORÉ, LES BANQUES NE SUIVENT PAS, LES PME TRINQUENT, LES MICROENTREPRISES MEURENT.QUE FAIT LE MEDEF ? RIEN DE RIEN.

AEROPORTS EN PANNE IMAGES INSOLITES.









LE NUAGE...OÙ EN EST-IL ?

Les avions redécollent petit à petit dans le ciel européen

L'activité aérienne en Europe doit reprendre, mardi 20 avril, de manière plus régulière après cinq jours de paralysie totale. La situation reste cependant encore très dépendante de l'évolution du nuage qui recouvre une grande partie du continent. Trois cratères du volcan islandais en éruption crachaient des cendres mardi matin, mais en volume moins important que les jours précédents, selon la police islandaise, alors qu'un nouveau nuage de cendres devait atteindre l'Europe du Nord. Cependant, un changement de direction du vent va pousser en fin de semaine vers l'Arctique le nuage de cendres lâché dans l'atmosphère par le volcan islandais Eyjafjöll, a annoncé mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Lundi, les autorités européennes ont décidé d'ouvrir le trafic dans les zones où les cendres volcaniques venues d'Islande ne sont pas trop denses. Les ministres des transports de l'Union européenne ont établi lundi une distinction entre des zones d'interdiction totale où persistent des concentrations trop fortes de particules et des zones de précaution, où le trafic doit reprendre dans des corridors spécifiés.

REPRISE PROGRESSIVE EN FRANCE

Le trafic aérien reprend peu à peu dans l'espace aérien français mardi matin, le territoire national étant considéré comme "zone de précaution" après les vols d'essai effectués par Air France-KLM. Cela a permis la mise en place, depuis 8 heures, de corridors aériens entre Paris et les aéroports du sud de la France. Les aéroports au nord d'une ligne Nantes-Nice sont peu à peu rouverts et au sud de cette ligne, Nantes compris, les aéroports demeurent accessibles. L'aéroport de Lyon a rouvert dès lundi à 20 heures.

Les aéroports parisiens de Roissy-Charles de Gaulle et Orly vont assurer, "progressivement", les trois-quarts des vols internationaux, a annoncé sur RTL le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo. "A partir de 8 heures, les plateformes de Roissy et d'Orly vont assurer progressivement dans la journée les trois quarts des vols internationaux", a indiqué le ministre. Il a précisé qu'il s'agissait des vols long-courriers, c'est-à-dire hors de l'UE, assurés par des gros porteurs et dépassant en moyenne 4 ou 5 heures. Ces vols sont "affrétés par les compagnies, qui mixtent en réalité des vols commerciaux et ce qu'on pourrait appeler un 'complément de solidarité'" à l'égard des passagers bloqués, a expliqué M. Borloo, réaffirmant la priorité donnée au rapatriement. Deux cent mille ressortissants français environ sont bloqués à l'étranger.

Le secrétaire d'Etat aux transports Dominique Bussereau, a annoncé sur RMC que 30 % des vols nationaux et internationaux seront assurés mardi au départ des aéroports parisiens de Roissy et d'Orly. Cinq cent soixante-quatre vols partiront de Roissy-Charles de Gaulle, contre 1 500 en temps normal et 272 d'Orly, contre 700 d'ordinaire, sur la base de chiffres communiqués par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Air France prévoit une exploitation normale des vols long-courriers au départ de Paris dans la journée. La DGAC recommande aux autres passagers de contacter directement leur compagnie aérienne. Le premier vol est arrivé à 5 h 30 de Mauritanie. En tout, une dizaine d'avions avaient atterri à 8 h 30, dont un en provenance de Los Angeles. Au départ, trois avions ont décollé à vide pour aller chercher des passagers en Egypte (6 h 41 le premier), et un autre est parti pour l'Algérie (8 heures).

"Rien d'anormal" n'a été détecté à l'issue de deux vols tests lundi en fin d'après-midi d'un avion géant A380 et d'un A340 pour évaluer la dangerosité des cendres volcaniques pour le trafic aérien, a annoncé mardi le constructeur aéronautique Airbus.

NOUVEAU NUAGE DE CENDRES AU-DESSUS DU ROYAUME-UNI

La reprise du trafic européen pourrait cependant être de courte durée. L'aviation civile britannique (NATS) a signalé dès lundi soir l'arrivée vers le Royaume-Uni d'un nouveau panache de cendres qui laisse craindre de nouvelles perturbations. L'autorité de l'aviation civile britannique a souligné qu'elle devait faire face à une situation évoluant rapidement en raison du caractère imprévisible de l'éruption du volcan islandais. British Airways a annoncé qu'elle annulait tous ses vols court et moyen-courriers pour mardi.

Cependant, l'intensification lundi de l'éruption du volcan islandais n'enverra pas de nouvelles cendres volcaniques au-dessus de la France, sauf éventuellement l'extrême nord du pays, a estimé mardi le centre d'observation des cendres volcaniques (VAAC) de Toulouse. "Vu les conditions météorologiques, les cendres volcaniques devraient passer sur le sud de la mer du Nord, les îles britanniques, le Danemark et la Scandinavie, et éventuellement l'extrême nord de la France dans 24 heures", a déclaré Didier Rosenblatt, prévisionniste du VAAC et de Météo-France. Dans le monde, des millions de passagers restent en attente d'un vol pour regagner leurs foyers.



La situation pays par pays

Les perturbations du trafic aérien sont toujours très importantes, mardi 20 avril, sur une grande partie du continent européen, à mesure que le nuage de cendres échappé du volcan islandais en éruption Eyjafjöll se déplace.

Voici le point sur la situation dans la plupart des aéroports européens. Sauf indication contraire, tous les horaires mentionnés le sont à l'heure française (GMT + 2).

* France

Le gouvernement a annoncé la mise en place de "corridors aériens" entre Paris et les aéroports du sud du pays à partir de mardi 8 heures, notamment Bordeaux-Paris, Toulouse-Paris, Marseille-Paris et Nice-Paris. Les aéroport situés au nord d'une ligne Nantes-Nice seront partiellement rouverts à partir de 8 heures. Les aéroports du Sud et du Sud-Ouest ont été rouverts dimanche, celui de Lyon a rouvert lundi à 20 heures.

En conséquence, Air France prévoit, à ce stade, mardi :
Vols au départ :
- Pour les vols long-courriers au départ de Paris-Charles de Gaulle et de Paris-Orly, une exploitation normale.
- Pour les vols court et moyen-courriers : au départ de Paris-Orly, seuls les vols La Navette (Bordeaux, Marseille, Nice et Toulouse) et ceux reliant Paris à la Corse seront opérés normalement ; au départ de Paris-Charles de Gaulle : seuls les vols domestiques (France) seront opérés normalement. Les vols vers les destinations européennes ne reprendront qu'à partir de 12 heures.

Vols à l'arrivée : les vols long-courriers partis le 19 avril des principales escales de la compagnie arriveront à Paris-Charles de Gaulle le 20 avril. Les horaires d'arrivée des vols pourront être décalés. Les correspondances à Paris ne seront pas assurées, sauf celles vers le sud de la France.

L'aéroport Nantes-Atlantique était proche de la saturation mardi matin en raison d'un grand nombre de vols destinés à délester les plate-formes parisiennes, selon la direction.

* Allemagne

La fermeture de l'espace aérien allemand a été prolongée jusqu'à mardi 20 heures, tandis que les vols à vue étaient autorisés à titre exceptionnel. La Lufthansa prévoit d'assurer mardi "environ 200 vols", soit moins de 1 5% de son trafic mondial habituel.

* Autriche

L'espace aérien a rouvert lundi à 6 heures du matin. Reprise partielle du trafic dans les aéroports.

* Belgique

Le trafic aérien a repris partiellement mardi matin, seuls les atterrissages étant autorisés depuis 8 heures.

* Biélorussie

Les mouvements d'avions entre 7 000 et 11 000 mètres sont restreints. Plusieurs vols sont annulés ou retardés au départ de Minsk.

* Bosnie

L'espace aérien a été rouvert en partie dimanche à 18 heures.

* Bulgarie

L'espace aérien a été partiellement rouvert pour les vols à destination et en provenance du Sud et du Sud-Est, notamment de Grèce.

* Canada

Neuf vols intérieurs ont été annulés pour la première fois lundi matin à Saint-Jean de Terre-Neuve. Il s'agit des premiers vols intérieurs en Amérique du Nord annulés à cause du nuage.

* Croatie

Presque tous les aéroports de Croatie, dont celui de Zagreb, ont rouvert dimanche. Un seul aéroport, celui d'Osijek (dans l'est du pays) est toujours fermé.

* Danemark

Le Danemark a prolongé la fermeture de ses aéroports jusqu'à mercredi 2 heures au moins, mais maintient ouvert son espace aérien au-dessus de 6 000 mètres d'altitude.

* Espagne

Tous les aéroports étaient ouverts lundi matin. Le gouvernement a proposé ses aéroports comme plates-formes pour permettre aux passagers bloqués d'atterrir sur le continent européen et est prêt à faciliter le transit de 70 000 personnes à destination du Royaume-Uni.

* Finlande

Tous les aéroports ferment à nouveau jusqu'à mardi 17 heures, après avoir rouvert quelques heures lundi.

* Hongrie

Les autorités hongroises ont décidé de rouvrir l'intégralité de leur espace aérien

* Irlande

L'Irlande a repoussé jusqu'à "au moins" 14 heures mardi la réouverture de son espace aérien, en raison de nouvelles inquiétudes sur le nuage de cendres émis par le volcan islandais en éruption.

* Islande

Ironie de la situation, le pays est épargné par le nuage en raison de la direction du vent, les aéroports restent ouverts. Mais la plupart des voyageurs sont bloqués, l'aéroport de leur destination finale étant fermé.

* Italie

L'espace aérien du nord de l'Italie a lentement rouvert mardi matin à 8 heures, notamment à partir des aéroports de Malpensa et Linate de Milan. Un vol à destination de Palerme a marqué la reprise de l'activité de l'aéroport de Malpensa. L'autre aéroport milanais, Linate, a repris son activité avec un vol pour Bari (sud).

* Monténégro

L'espace aérien a été rouvert dimanche à 18 heures.

* Norvège

Après une réouverture partielle dimanche, la Norvège a annoncé mardi matin devoir fermer de nouveau une partie de son espace aérien.

* Pays baltes

L'espace aérien au-dessus de la Lettonie est rouvert depuis 8 heures mardi. L'espace aérien de l'Estonie voisine reste ouvert partiellement mardi. L'aéroport de Tallinn sera ouvert jusqu'à 21 heures. L'espace aérien de la Lituanie a rouvert dimanche.

* Pays-Bas

Trois avions transportant des passagers ont décollé lundi soir de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol pour Shanghai, Dubaï et New York.

* Pologne

Les autorités polonaises ont à nouveau fermé totalement mardi matin l'espace aérien national pour les vols commerciaux, qui précisent que "la partie nord de l'espace aérien est fermée aux vols de transit".
* République tchèque

L'espace aérien a rouvert lundi à midi pour 48 heures et les survols à une altitude supérieure à 7 450 mètres sont autorisés depuis minuit.

* Roumanie

L'espace aérien est totalement rouvert.

* Royaume-Uni

L'espace aérien britannique demeurera fermé dans sa majeure partie jusqu'à 20 heures en-dessous de 6 000 mètres. L'espace aérien sera en revanche ouvert en Ecosse. British Airways a annoncé qu'elle annulait tous ses vols court et moyen-courriers mardi. La compagnie a ajouté qu'elle espérait reprendre ses vols long-courriers après 17 heures, dans l'éventualité d'une réouverture "complète et permanente" de l'espace aérien britannique. La compagnie à bas coûts Easyjet a annulé jusqu'à 18 heures tous ses vols en Europe du Nord, dont le Royaume-Uni, mais les a maintenus dans le sud de l'Europe.

Eurostar est submergée par des demandes de réservations supplémentaires, indique la compagnie exploitant le train à grande vitesse reliant la France et la Belgique à la Grande-Bretagne. La compagnie conseille aux voyageurs sans billet ou réservation de ne pas se présenter en gare. 5 000 places supplémentaires sont néanmoins proposées mardi par la SNCF.

* Russie

L'espace aérien est ouvert.

* Serbie

L'espace aérien a été rouvert dimanche à 18 heures. L'aéroport de Belgrade reste toutefois fermé au trafic.

* Slovaquie

L'espace aérien est rouvert depuis lundi.

* Slovénie

L'espace aérien a rouvert provisoirement lundi à partir de 6 heures.

* Suède

La Suède a rouvert dimanche une grande partie de son espace aérien. L'aéroport Arlanda de Stockholm est ouvert depuis 8 heures pour les vols au nord et à l'ouest de la capitale suédoise. Les vols en provenance ou vers les Etats-Unis sont désormais pris en charge à Arlanda. La compagnie scandinave SAS annule la quasi-totalité de ses vols jusqu'à mardi.

* Suisse

L'espace aérien suisse a rouvert mardi matin comme prévu à 8 heures, la situation se normalisant lentement sur les deux principaux aéroports de la Confédération, Zurich et Genève, l'Office fédéral de l'aviation civile prévoyant "plusieurs jours pour revenir à la normale".

* Turquie

Les dernières restrictions au trafic ont été levées lundi.

* Ukraine

La plupart des aéroports sont ouverts depuis dimanche, y compris celui de Kiev.

Au Japon, Prada est accusé de licencier "les moches"

Une ex-employée de Prada au Japon a engagé une action en justice contre la filiale japonaise de la maison de couture milanaise pour licenciement abusif en raison de sa prétendue "laideur". Rina Bovrisse, 36 ans, a expliqué devant la presse qu'elle voulait plaider l'affaire devant le tribunal, avec deux autres ex-employées de Prada, au nom de toutes les femmes traitées injustement par leur employeur au Japon. Lors du procès, fixé au 14 mai, la plaignante va demander l'annulation de son licenciement et réclamer des dédommagements, a déclaré son avocat.
Sa décision a été prise après l'échec en mars d'un arrangement amiable entre les deux parties. "J'aime ce pays, je suis fière d'être japonaise. Mais ce que j'ai vu au Japon, c'est que l'environnement au travail n'est pas aussi protégé qu'à l'étranger", a expliqué Mme Bovrisse. "Le problème auquel nous faisons face aujourd'hui devrait être réglé par notre génération."

"ÂGÉES, MOCHES, GROSSES"

Mme Bovrisse, mariée à un Français, accuse la direction de Prada Japon d'avoir poussé à la démission un certain nombre d'employées, en leur reprochant d'être "âgées, moches, grosses, d'avoir une mauvaise denture et de ne pas être mignonnes". Selon elle, un responsable lui a également fait savoir, par l'intermédiaire du directeur des ressources humaines, qu'elle devait changer de coiffure, perdre du poids et s'entretenir physiquement pour être en harmonie avec le style Prada. "Il a dit qu'il avait honte de ma laideur", a-t-elle déclaré en sanglotant.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat de Prada au Japon. Mais la direction à Milan avait, le mois dernier, catégoriquement rejeté ces accusations. Prada Japon, qui gère une quarantaine de boutiques de la griffe, emploie quelque cinq cents personnes.

MAIS !¿... ILS SONT TOUS MOCHES AU JAPON, DIFFICILE DE FAIRE UN TRI !

RYTHME SCOLAIRE - Moins de vacances pour plus d'équilibre ?

L'Education nationale pourrait bien faire changer le calendrier des vacances d'été. Luc Chatel s'intéresse à un nouveau débat, celui du rythme des écoliers au quotidien, et planifie, afin d'en discuter, une conférence pour le mois de juin. L'éventuelle réduction ou division en zones des vacances scolaires crée déjà polémique. En attendant. le débat reste ouvert
Luc Chatel se lance dans une nouvelle bataille. Après les états généraux sur la sécurité à l'école, le colloque sur l'école et la nation, le ministre de l'Education appelle à un tout autre débat, celui du rythme scolaire, de ''la répartition des heures de cours tout au long de la journée, de la semaine et de l'année''.


''Quand je pose le débat, je n'y réponds pas à l'avance''
La conférence aura lieu en juin. Elle réunira enseignants, parents, chefs d'établissement, collectivités et associations éducatives de l'enseignement public. Luc Chatel n'exclut pas de ''tout revoir'', mais affirme : ''Je ne pars d'aucun principe, quand je pose le débat, je n'y réponds pas à l'avance.'' Le débat portera sur les rythmes scolaires, pendant la journée, la semaine, l'année, l'organisation en quatre jours ou quatre jours et demi au primaire, l'amplitude de la pause repas, et la charge de travail des élèves. Toute l'organisation scolaire serait donc à revoir. Le ministre de l'Education s'étonne d'un gros déséquilibre : ''Nous sommes parmi les pays développés qui ont le plus d'heures par an mais le moins de jours de classe.'' A l'école primaire, ''il y a 144 jours de classe contre 185 à 190 dans plusieurs pays européens, mais aussi au lycée.'' Le volume de travail serait aussi l'un des plus importants d'Europe. Luc Chatel s'apprête à mettre le doigt dans l'engrenage, et se verrait bien tout chambouler jusqu'aux dates des vacances d'été.


Décomposition des vacances scolaires
Ce qui crée polémique, c'est l'éventualité d'une réduction des vacances d'été. Le ministère de l'Education évoquait même une création de zones, à l'image des vacances de février et de printemps. Les vacances d'été étalées, c'est aussi une manière pour les professionnels du tourisme de prolonger la saison des fréquentations, et de permettre des semaines plus remplies. Au niveau du tourisme, les avantages sont bien clairs, mais dans les familles, cette division du pays par zones pose réellement problème. Car les vacances d'été, c'est aussi l'occasion pour les enfants de revoir leurs cousins et cousines qui habitent loin. Pour les familles décomposées pour qui l'organisation dans l'année est déjà compliquée, l'étalement des vacances d'été ne serait qu'une difficulté supplémentaire à leur droit de garde. Aussi, en cas de modification des dates de vacances, les collectivités locales devront revoir tout leur mode d'organisation, pour les transports, la cantine, et l'utilisation des équipements sportifs.


Se calquer encore une fois sur le modèle européen
Dans son discours, Luc Chatel laisse bien entendre que les autres pays européens sont mieux organisés. L'exemple allemand est le plus cité dans l'entourage du ministre. Les enfants travaillent toute la matinée jusqu'à 13 heures, et font des activités sportives, artistiques ou manuelles l'après-midi, avant de terminer par un cours de langue ou d'informatique. Certains lycées en France ont adopté ce rythme dans quelques classes et d'autres souhaitent étendre l'expérience. Car les journées chargées des élèves français entraîneraient selon certains, fatigue et violence au quotidien.

LA FRANCE N'A RIEN D'EXCEPTIONNEL, SES ENFANTS SONT COMME LES AUTRES ENFANTS D'EUROPE
NI PLUS NI MOINS; UN PEU D'HARMONISATION SERAIT JUDICIEUX ET DE GRÂCE; QUE CE SOIT DÉFINITIF.

Le temps harmonieux

Ah ! Le temps scolaire, cette tarte à la crème des ministres de l'Éducation ! Ils se succèdent en se cassant invariablement la notoriété sur le serpent de mer de la durée des vacances et sur les célèbres rythmes de l'enfant. Tout le monde a un avis sur la question, surtout les parents des familles aisées qui ne veulent pas sacrifier les fins de semaine à la campagne ou février à la neige. Et voilà que, comme les autres, Luc Chatel, persuadé sans doute de la réussite de ses états généraux sur la sécurité, veut les renouveler en consacrant cette fois une conférence aux rythmes scolaires. Autour de la table, un aréopage d'esprits forcément brillants évoquera le temps découpé de nos chères têtes blondes en dissertant sur le conflit entre l'éducation, la société et la nature humaine.

L'enfant n'a pas de rythmes, c'est l'école puis le travail qui lui imposent l'apprentissage des contraintes. Quand on dépose les petits à la garderie le matin à 7 h 30 et qu'on les reprend à 18 heures, se demande-t-on si c'est le temps de l'école qui détermine le rythme de l'enfant ou si par hasard on ne confond pas temps des parents, rythmes de l'enfant et garderie ?

Il ne faut pas isoler la question du temps scolaire de celle du rythme de vie de l'enfant et de sa famille, à l'intérieur duquel il y a le temps de l'éducation et de la formation. La surcharge et la fatigue ont bon dos quand on attend les gosses à la sortie de la classe pour les amener à la musique, à la danse, à la piscine, à l'école de foot ou de judo. On sait bien que raccourcir les vacances et les agencer en zones sert à étaler la circulation routière et le tourisme. Or le temps n'est rien d'autre qu'une organisation sociale et le meilleur cycle scolaire est celui qui rend la vie de l'enfant harmonieuse.

La vraie innovation serait de faire faire à tous les élèves leurs devoirs dans la classe. L'école lutterait mieux ainsi contre les inégalités entre ceux qui rentrent faire « quatre heures » à la maison et que l'on aide à faire leurs devoirs et ceux qui attendent les parents au pied des tours. L'idéal est dans l'équilibre et fractionner le débat sur les rythmes scolaires pour ne pas aborder celui de la place de l'enfant dans la société n'est que démagogie.

Daniel RUIZ

Plan D, comme débrouille

En dehors des vacanciers, que transportent les avions qui strient le ciel européen ? Des hommes d'affaires, des agents commerciaux, des experts de toutes sortes, du chirurgien cardiaque à la maintenance de machines, de l'ingénieur informatique au financier de haut vol. En soute, on trouve des médicaments, des pièces de rechange, des échantillons, des vaccins, des objets de valeur, des oeuvres d'art et des produits frais.
Inutile de dresser la liste des services et produits qui choisissent la voie des airs, réputée coûteuse, par nécessité. Certains emprunteront d'autres chemins, mer, route ou rail, au prix de délais considérables d'acheminement. D'autres useront des facilités qu'offrent aujourd'hui les systèmes d'échange de données. Il est aussi possible, souvent mais pas toujours, de substituer une solution locale à une offre lointaine. Toutes ces stratégies de contournement sont mises en oeuvre spontanément par les agents économiques.
Si les responsables logistiques des entreprises se retrouvent à résoudre de réels casse-tête, il faut aussi convenir que c'est leur métier, difficile même en l'absence de circonstances exceptionnelles. Aucune entreprise n'attendra jamais l'expression d'une consigne gouvernementale pour résoudre ce type de problème. C'est le côté « liquide » de l'économie d'entreprise, qui a cette capacité de se transformer pour parvenir à la cible. Le coût des alternatives reste à évaluer. Admettons aussi que le monde numérique, qui repose sur la fragile fourniture d'énergie électrique, ne diminue en rien le besoin d'échanges physiques. Au contraire, il l'augmente.
A l'heure où nous écrivons, la poussière expulsée des entrailles de l'Islande n'est pas supposée avoir de conséquence dommageable sur la santé humaine. C'est ce qui différencie, au moins pour le moment, ce feuilleton aérien haletant de l'épisode pandémique de l'automne dernier. L'autre différence frappante est l'effet de surprise du premier, avec des séquelles potentiellement dramatiques sur l'économie, comparé à la préparation minutieuse du second. Finalement sans graves conséquences.
Le point commun entre les deux histoires, c'est que des éléments infimes de notre environnement peuvent mettre en danger tout notre système d'échanges. C'est un vrai paradoxe dont on n'a pas fini de mesurer les conséquences : il n'y a pas de plan B ni de principe de précaution qui tienne face au risque naturel majeur. La fermeture quasi totale de l'espace aérien européen n'avait été prévue par personne. A tout un chacun de se débrouiller.

Un site spécialisé lève le voile sur ce qui pourrait être le prochain iPhone

Le fabricant informatique Apple, connu pour son goût du secret, a vu s'afficher lundi la photo de ce que le site spécialisé Gizmodo.com a présenté comme la prochaine génération d'iPhone, qui serait connectable aux réseaux Wimax (4G).

"Vous êtes en train de regarder le prochain iPhone d'Apple. Il a été trouvé dans un bar de Redwood City (ndlr: une ville californienne proche du siège d'Apple), camouflé pour ressembler à un iPhone 3GS. Nous l'avons eu. Nous l'avons démonté. Il est authentique, et voilà les détails", débute l'article exclusif de Gizmodo.com.

"Après avoir joué avec pendant une semaine, la qualité globale donne exactement la même impression qu'un téléphone Apple fini - et en le démontant, il y a tellement d'éléments en sa faveur, qu'il y a très peu de chances que ce soit un faux. En fait, il n'y a pratiquement aucune chance", a écrit le blogueur Jason Chen sur Gizmodo.

Les photos montrent un appareil un peu plus anguleux que les iPhones traditionnels, avec un dos totalement plat, doté d'un objectif permettant les conférences vidéos et d'un flash, d'une carte micro-sim, et d'un écran de meilleure qualité, qui pèserait 3 grammes de plus que son prédécesseur et aurait une batterie durant 16% plus longtemps.

Un autre chroniqueur technologique, John Gruber sur le blog Daring Fireball, a indiqué que c'était "un secret de polichinelle que Gizmodo a acheté cet appareil il y a environ une semaine". "D'après ce que je comprends, Apple considère que cet appareil a été volé, et non perdu", ajoutait M. Gruber, selon qui "Apple est très intéressé par l'idée de le récupérer".

Depuis plusieurs semaines, les rumeurs se multiplient sur la prochaine version qu'Apple pourrait sortir pour l'été, un an après le 3GS, et trois ans après la première version de l'iPhone, devenu la référence pour tous les téléphones multifonctions.

Leçon de chose


Autrefois, à l'école primaire, il y avait régulièrement la leçon de chose. Il s'agissait d'étudier, sous ses divers aspects, une chose, un fait précis. Cette leçon avait pour avantage de nous apprendre la réalité, voire la résistance du réel qui entoure la vie des hommes.

Autrefois, l'on disait : la vie est un combat, une lutte, un effort. Les choses doivent être dominées pour que la vie soit possible et, quand elles ne peuvent l'être, il faut alors s'en accommoder d'une manière ou d'une autre.

Ainsi, les transports maritimes furent soumis, depuis qu'ils existent, au caprice des vents. Bien malin celui qui pouvait prédire, avec précision, la durée d'une traversée. Les vieilles cartes de navigation des grands voiliers de jadis en témoignent. Par exemple, pour aller d'Europe au Chili ou à San Francisco, il fallait, après le cap Horn, tirer des bords plus ou moins loin, et parfois très loin, dans le Pacifique. Rarement deux voyages traçaient la même route.

Aujourd'hui, grâce à l'extraordinaire intelligence de l'homme, nous avons inventé bien d'autres systèmes qui nous ont facilité la vie, à commencer par l'électricité qui est désormais à la base de toute activité humaine : moteurs, chauffage, réfrigération, usines, bureaux, hôpitaux. Cependant, grâce à nos progrès, nous mesurons notre activité à la minute près et nous protestons au moindre retard dans nos transports.

Garder les pieds sur terre

Nous nous comportons comme si nous étions totalement sortis des contraintes de notre environnement. Malheureusement ¯ ou plutôt heureusement ¯ nous sommes en train de commencer à nous apercevoir que ces comportements blessent trop souvent notre Terre d'une façon ou d'une autre et qu'il ne sera pas possible de prolonger éternellement nos prédations, voire nos gaspillages. L'écologie nous a tiré la sonnette d'alarme...

Mais voici que la nature se charge elle-même de nous rappeler à l'ordre et de façon spectaculaire. Ce volcan au nom imprononçable nous administre une leçon de chose de grande ampleur. Jamais nos transports aériens n'avaient été si soudainement, si longtemps, si complètement stoppés. Parti d'Europe, le choc se propage dans le monde entier comme un effet domino, atteignant presque tous les secteurs de notre activité, remettant en cause une certaine forme de la mondialisation.

Ce pourrait être pire encore, nous disent les géologues, si grande est la puissance enfouie sous nos pieds. Dans le passé, des éruptions ont presque entièrement plongé la Terre dans une nuit de cendres mortelles dont beaucoup d'espèces vivantes n'ont pu réchapper. Et nous courons des risques du même ordre avec le nucléaire, militaire, mais aussi civil.

Nos centrales atomiques, peut-être indispensables, n'en sont pas moins des volcans dont l'explosion, si elle survenait, serait plus nocive encore que celle des éruptions connues. Tout cela, on l'oublie trop facilement.

Aujourd'hui, nous devons constater que nous ne pouvons pas tout, que nous ne dominons pas tout. Notre orgueil est atteint. Nous voici ramenés à un peu plus d'humilité, incités à sortir de notre futilité, à retrouver un peu plus patience, réflexion et sens des réalités, à reconnaître en même temps que nous sommes vulnérables et que, dans ces conditions, il vaut mieux garder les pieds sur la terre.


François Régis Hutin

Le marché de l'édition répond aux défis du numérique, par Luc Spooren

Le marché de l'édition en France, comme nous l'ont rappelé les conférences au dernier Salon du Livre de Paris, est face à plusieurs défis considérables, dont la question du numérique n'est qu'un des volets. Pour poursuivre leurs activités, ses acteurs doivent impérativement contrôler, si ce n'est stabiliser, leurs résultats économiques. L'arrivée de nouveaux leviers de croissance avec le numérique est à double tranchant : si à terme les projections sont optimistes en termes de retour sur investissement, dans quelles mesures son développement impactera-t-il la croissance du marché traditionnel ? On comprend que les éditeurs tiennent à ménager leurs partenaires historiques, les acteurs de la chaîne traditionnelle du livre, et cherchent à les associer à cette évolution numérique.
Dans le même temps, les fabricants de matériel informatique avancent à marche forcée et il est fondamental que les éditeurs aient le contrôle de leurs contenus dématérialisés et soient présents le plus tôt possible dans le développement des nouveaux usages et modes de lecture, et, bien sûr, dans l'édification d'une chaîne de création des valeurs qui soit fructueuse pour tous les acteurs, dans le respect des lois de la concurrence et des législations particulières.

Les acteurs de l'impression à la demande ont un rôle évident à jouer et une expérience à partager, eux qui sont par nature à cheval entre le dématérialisé et le livre physique. La tendance de fond aujourd'hui consiste à proposer en ligne toute la gamme de solutions de lecture, la vente de lecteurs-liseuses et de livres en format numérique ou imprimé, une offre proposant autant des livres édités que des ouvrages autoédités. En d'autres termes, il s'agit de réunir tout ce qui peut se lire et s'imprimer dans un même espace. Même s'ils sont partis de services originellement distincts, c'est vers cette convergence que tendent les sites d'Amazon, de la Fnac ou encore d'UniBook.com.

Ce que l'on retient surtout de ces évolutions, en dehors des enjeux linguistiques (suprématie de l'anglais dans le numérique) et économiques (apparition de nouveaux acteurs dans l'édition issus de l'informatique), c'est que désormais les livres et leur contenu sont déclinables et personnalisables en fonction des choix du lecteur. Un éditeur de bandes dessinées, Dupuis, proposait par exemple récemment des albums de son catalogue aux couvertures personnalisables via une plate-forme Internet. Les textes classiques numérisés peuvent être enrichis de métadonnées apportées par le chercheur ou l'étudiant. Un particulier peut, pour un prix enfin accessible, produire un livre personnel à un exemplaire en impression à la demande, qui a fait tomber des barrières autrefois difficilement franchissables pour les bourses modestes. Il peut proposer le même manuscrit en PDF pour une somme modique, voire gratuitement. L'argent n'est plus le facteur primordial pour l'accès à l'objet livre, comme le CD gravable a grandement facilité la création de CD "maison". Ce n'est pas précisément le sens de la personnalisation d'être généralisable mais plutôt d'inspirer les initiatives.

Les acteurs du marché de l'édition prennent peu à peu conscience du champ des possibles qu'ouvre aujourd'hui le numérique. Bien sûr, malgré l'entrain des fabricants de matériel informatique, cette exploration et son exploitation ne se feront pas en un jour. L'édition française est protégée par sa langue et la législation qui l'encadre, et elle en profite pour mettre en place des modes opératoires qui doivent lui assurer le contrôle total des contenus, ce afin d'éviter d'avoir à signer des partenariats déséquilibrés. Nous ajoutons qu'il faut mettre à profit cette protection pour maximiser la sensibilisation du public à cette formidable révolution et ne plus s'égarer dans des discours stériles sur la fausse mort du livre.

Non, le livre ne va pas disparaître au profit (?) d'un écran lumineux. La multiplication des points d'accès aux contenus des livres – via son écran d'ordinateur professionnel, sur son smartphone, sur sa tablette ou, plus classiquement, sur papier – garantit une transmission et une réception augmentées voire améliorées des connaissances. Cela représente une chance considérable pour promouvoir des savoirs, une culture, des valeurs, une langue, sous toutes leurs formes, pour, par exemple, permettre à des ouvrages en français d'être beaucoup mieux diffuser aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Le marché de l'édition numérique est un puzzle dont toutes les pièces sont peu à peu en train de se former et de se mettre en place. Charge à chacun d'agrandir encore son morceau. Le schéma qui se révèlera servira de modèle à tous les éditeurs de demain, dont certains, nous n'en doutons pas, auront d'ailleurs commencé par l'autoédition et l'impression à la demande. Dire que nous sommes impatients de le découvrir est un doux euphémisme !

Luc Spooren est directeur des ventes d'UniBook pour l'Europe

Un léger goût de cendres


D'habitude, c'est beau un volcan. On a tous rêvé devant la lave vermillon d'un poster de chambre à coucher. On s'est tous extasié au spectacle télévisé d'un feu d'artifice jaillissant d'un cratère lointain. On a encore en mémoire la voix rocailleuse d'Haroun Tazieff. Dans notre imaginaire, les volcans ont du panache. Dans la réalité, c' est un peu différent. Tenez, celui-ci, le Eyjafjamachinchose, eh bien disons pour rester polis qu'il nous casse les pieds. Bientôt cinq jours qu'il déverse sa néfaste cargaison et que nos aéronefs battent de l'aile comme des cormorans mazoutés. Sauf qu'à la différence des marées noires, là on ne voit rien. Pas la moindre particule élémentaire houellebecquienne. Pas la plus petite escarbille. À se demander carrément qui, dans cette histoire, nous enfume le plus. Mais bon, coupons court à la polémique, surtout au moment où le ciel s'entr'ouvre. Mieux vaut s'attarder sur ce que le phénomène aura révélé. D'abord, l'incroyable quantité de personnes qui prennent l'avion. À lire la liste des passagers bloqués, ou à écouter les conversations, on pourrait croire que les gens ont définitivement adopté l'Airbus ou le Boeing comme moyen de locomotion. On sait, ensuite, à quel point les situations paroxystiques exacerbent les vieux instincts humains et c'est peu dire que la présente situation inédite n'aura pas échappé à la règle. Il y a d'abord, bien sûr, la solidarité, via Facebook ou Twitter. Mais aussi, hélas, les profiteurs, genre taxis marrons proposant leurs services au prix fort. C'est drôle, d'ailleurs, de constater la manière dont le péril venu du froid a remis au goût du jour la bagnole. Il n'y a pas si longtemps, elle était ringarde, tant elle polluait. La voilà réhabilitée par un rival qui émet chaque jour entre 150 000 et 300 000 tonnes de CO2. Oui, ce nuage nous aura, paradoxalement, ouvert les yeux. Et grâce à lui, nos belles certitudes ont dans nos bouches comme un léger goût de cendres. "Takk", ça veut dire merci en islandais.



Didier Pobel

Un impact macroéconomique pour l'heure très limité

Les retombées de la paralysie du trafic aérien inquiètent des entreprises. Mais les économistes restent sereins quant à l'impact sur la croissance.
Marchandises bloquées à l'étranger, voyages d'affaires annulés, salariés incapables de regagner leurs postes… Les retombées de la paralysie économique imputable à l'éruption du volcan islandais commencent à inquiéter nombre d'entreprises. Dès dimanche, le Medef a mis en place une cellule de crise pour recenser les difficultés. Hier, la CGPME a pointé du doigt les conséquences prévisibles si la paralysie continue : si, « à ce stade, les conséquences négatives ne se font directement sentir que pour les PME dont l'activité est immédiatement tributaire du transport aérien », à plus long terme, « l'ensemble des PME françaises rencontrerait des difficultés, notamment dues au retard […] du courrier ». Ces impacts sont toutefois très divers. Certains secteurs sont directement atteints (compagnies aériennes, voyagistes…), tandis que d'autres y gagnent, à l'image des transporteurs en autocar ou des loueurs de voitures. Reste que nombre de PME se trouvent d'ores et déjà confrontées à des difficultés quotidiennes. « Nous avons dû annuler une bonne partie des voyages de nos commerciaux », explique la société de mécanique Derrik.

Autre danger : l'approvisionnement ou la livraison de commandes aux clients. Ainsi, FedEx a décidé de ne plus prendre en charge de colis devant impérativement être transportés par les airs. Pour les autres colis, « des alternatives » par voie routière sont prévues. De leur côté, UPS et DHL continuent de prendre en charge les colis mais rappellent à leurs clients que les « garanties de services ne s'appliquent pas lorsque les réseaux de transport sont perturbés par des circonstances particulières telles que celle-ci ».
Effets de substitution

Malgré ces nombreuses difficultés rencontrées par les entreprises, les économistes se veulent rassurants. « Si cela ne dure pas, l'effet macroéconomique sera quasi nul », explique-t-on à Bercy. Même son de cloche à l'Insee, où l'on rappelle que la valeur ajoutée du secteur aérien était de 7,3 milliards d'euros en 2007, soit 0,4 % seulement du PIB. A cela s'ajoutent des effets de substitution qui profitent aux autres transports. Au-delà, « il y a des effets indirects plus difficilement chiffrables sur l'énergie, le tourisme ou les secteurs dans lesquels le transport de marchandise s'effectue beaucoup par les airs, comme les produits frais », souligne Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture. Mais, là encore, le secteur aérien ne représente que 1 % de la consommation énergétique globale et l'avion ne représente que 5 % du transport global de marchandises. Même si la situation n'est pas forcément réellement comparable, l'Insee a regardé ce qui s'était passé à la suite des attentats du 11 Septembre : le chiffre d'affaires du secteur aérien français avait alors baissé de 1 % au troisième puis au quatrième trimestre 2001, avant de récupérer intégralement cette perte le trimestre suivant. Les perturbations concernaient toutefois essentiellement le ciel nord-américain.

C. F. ET F. S., Les Echos

Une crise plus grave que celle du 11 Septembre pour les compagnies aériennes

Selon le commissaire européen chargé des Transports, Siim Kallas, le blocage aérien provoqué par les cendres volcaniques a déjà un impact économique supérieur à celui des attentats américains. La Bourse n'a pas manqué de réagir.
La crise provoquée par le volcan islandais aura un impact profond sur l'activité des compagnies aériennes et des aéroports. Hier matin, les valeurs du secteur, comme celles du tourisme, dévissaient, et si un léger redressement s'est opéré dans la journée, les principaux titres terminaient la séance en baisse très sensible : - 2,85 % pour Air France-KLM, - 2,63 % pour l'allemand Lufthansa, - 1,40 % pour British Airways, - 1,14 % pour Aéroports de Paris (ADP) et même - 1,20 % pour TUI Travel, le premier voyagiste européen. Les investisseurs s'inquiètent du manque à gagner déjà enregistré comme des incertitudes sur l'échéance du retour à la normale, les spécialistes indiquant qu'il faudrait deux ou trois jours, à partir de la réouverture des espaces aériens, pour reprendre le cours habituel des activités.

« L'industrie du transport aérien européen perd 150 millions d'euros par jour. Air France-KLM représente le quart, soit 35 millions d'euros de pertes par jour », a indiqué hier Pierre-Henri Gourgeon, directeur général de la compagnie française, lors d'un point presse au siège du groupe, à Roissy. De son côté, British Airways évalue entre 17 et 26 millions d'euros le coût journalier de l'actuelle paralysie. Autre indication, la compagnie scandinave SAS a annoncé qu'elle avait perdu 29 millions d'euros en quatre jours. L'heure est grave et, en Europe continentale comme outre-Manche, les appels se sont multipliés pour demander des aides publiques.
Soutien exceptionnel autorisé

Sans préjuger du résultat de la réunion des ministres des Transports de l'Union européenne, qui se tenait hier soir en visioconférence, Siim Kallas, le commissaire chargé des Transports, indiquait d'ores et déjà hier en début d'après-midi, lors d'un point presse, que pour les entreprises de transport aérien, la situation était « pire que lors du 11 Septembre ». Aussi a-t-il rappelé que les traités européens autorisaient les Etats membres à soutenir les compagnies pour ce qui constitue « un événement exceptionnel ». Dans la mesure, a-t-il ajouté, où ces aides seront elles-mêmes exceptionnelles, proportionnelles aux dommages constatés et non discriminatoires. En d'autres termes, pas question de profiter de l'occasion pour renflouer une compagnie en difficulté avant l'éruption du volcan islandais. De son côté, le patronat français proposait, hier encore, des dispositions spéciales pour soulager la charge de l'ensemble des entreprises affectées par la crise.

L'Europe s'achemine vers une réouverture progressive de son espace aérien

Les ministres des Transports de l'Union européenne annonçaient hier soir une réouverture progressive de l'espace aérien. De quoi apaiser les polémiques de plus en plus vives sur les restrictions de trafic imposées depuis cinq jours. Le directeur de l'Iata a parlé de « pagaille européenne ». Selon Eurocontrol, toutes les cendres pourraient être retombées mercredi.
Après la sidération et la polémique, la réouverture partielle. Hier en fin d'après-midi, les ministres des Transports de l'Union européenne annonçaient, par le biais de la présidence espagnole, avoir trouvé un accord pour une réouverture progressive de l'espace aérien européen. Trois zones seront délimitées, une où les particules de cendre rendent les vols impossibles, une autre, « tampon », où il sera possible de voler parmi les cendres mais avec des contrôles réguliers de l'atmosphère, et une troisième totalement ouverte. La délimitation de chaque zone évoluant en fonction de prévisions établies toutes les six heures. Hier soir, la zone interdite restait à définir précisément. Mais, au total, de 10 % à 15 % de vols supplémentaires étaient prévus aujourd'hui.

En France, où une reprise était envisagée pour ce matin 8 heures, François Fillon, le Premier ministre, déclarait que le territoire français n'était plus considéré comme une zone interdite et que des corridors aériens allaient être créés entre Paris et les aéroports du sud du pays, ceux situés au nord d'une ligne Nantes-Nice devant rouvrir progressivement. Une décision saluée par Air France qui a annoncé le retour à la normale pour ses longs courriers et une partie de ses vols domestiques. Ailleurs en Europe, alors que le volcan islandais Eyjafjöll émettait moins de cendres, la Grande-Bretagne annonçait une réouverture progressive à partir d'aujourd'hui, en commençant par l'Ecosse. Idem pour la Belgique. Si l'Allemagne prolongeait la fermeture de son espace aérien jusqu'à hier soir minuit, l'Autriche, la Roumanie, la Turquie et la Bulgarie rouvraient, leur ciel. Quatre aéroports reprenaient leur activité en Pologne. Hier Eurocontrol, l'agence européenne de l'aviation civile, indiquait que 8.000 à 9.000 vols avaient pu être effectués, soit un tiers du volume normalement prévu. Son directeur affirmait, en marge de la réunion des ministres des Transports, que si l'activité du volcan restait identique à celle d'hier, toutes les cendres seraient retombées mercredi…
Vols d'évaluation

Au global, les mesures constituent une avancée susceptible de calmer les polémiques. Selon l'Association internationale du transport aérien (Iata), la paralysie de l'espace aérien européen coûte plus de 250 millions de dollars (186 millions d'euros) par jour au secteur. La pression a donc été de plus en plus forte sur les autorités pour obtenir sinon la réouverture totale des espaces aériens, du moins celle de quelques couloirs. Les compagnies aériennes mondiales expriment leur « insatisfaction » sur la gestion de la crise et réclament des décisions fondées sur des « faits », a déclaré le directeur de l'Iata, lequel a résumé la colère des transporteurs en accusant l'Union européenne d'avoir provoqué une « pagaille européenne ». « Il a fallu cinq jours pour organiser une conférence téléphonique avec les ministres des Transports de l'Union européenne », s'est emporté Giovanni Bisignani, interrogé sur la BBC Radio Four, hier matin. « Les Européens utilisent encore un système basé sur un modèle théorique. La décision de fermer les espaces aériens doit être basée sur des faits et soutenue par une étude du risque. Nous devons remplacer cette approche générale par une approche pratique ».

Emboîtant le pas de cette position, plusieurs compagnies aériennes ont pris l'initiative d'opérer elles-mêmes plusieurs vols d'évaluation. Air France en a effectué cinq, en accord avec la Direction générale de l'aviation civile, afin de mieux connaître l'impact du nuage sur l'avion. « Aucune anomalie n'a été révélée à l'issue de ces vols », a indiqué la compagnie. Airbus a aussi testé un A380 aux alentours de Toulouse.

PHILIPPE BERTRAND ET JACQUES DOCQUIERT (À BRUXELLES), Les Echos

La juge et le procureur sont amants, l'accusé est condamné à mort

La Cour suprême américaine a refusé lundi 19 avril de se saisir du cas d'un condamné à mort qui demandait la réouverture de son procès après avoir appris que la juge et le procureur à son procès étaient amants. Charles Dean Hood affirme avoir été mal jugé parce que Verla Sue Holland et Thomas O'Connell, respectivement juge et procureur en 1990 lors de son procès, avaient admis sous serment qu'ils entretenaient à l'époque une relation amoureuse.
En ne se saisissant pas de ce dossier, la Cour suprême donne raison à une cour d'appel du Texas (sud des Etats-Unis) qui, en septembre 2009, avait refusé d'accorder un nouveau procès à Charles Dean Hood, 40 ans, condamné à mort en 1990 pour double meurtre, malgré la relation amoureuse entretenue par la juge et le procureur. La justice avait estimé que les avocats de la défense avaient mentionné trop tard cette relation et les implications qu'elle pouvait avoir lors du procès.

Charles Dean Hood a été condamné à mort pour les assassinats en 1989 de son patron et de la petite amie de ce dernier. Ses empreintes digitales ont été retrouvées partout sur les lieux du crime, et il a été arrêté au volant de la voiture des victimes, en possession de bijoux, des cartes de crédit, de vêtements qui leur appartenaient. Il a déjà échappé à cinq dates d'exécution.

La décision de la Cour suprême "est très décevante", ont indiqué les avocats du condamné. "Des douzaines d'anciens procureurs et de juges, au niveau fédéral comme à celui des Etats, ont critiqué la façon dont ce cas a été traité par le système judiciaire du Texas", affirment les avocats de Charles Hood qui continueront à le défendre. "Nous sommes découragés par le fait que la Cour Suprême ait décidé de ne pas entendre ce cas où le juge et le procureur au procès de Charles Hood étaient engagés depuis longtemps dans une relation extra-conjugale secrète".