TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 17 mai 2012

Le syndrome grec 


La Grèce a inventé la démocratie. Et la déesse Europe que Zeus engrossa. Vestige délabré d'un passé légendaire, la Grèce d'aujourd'hui malmène la démocratie et l'Europe.
Son trésor mythologique incite encore à la fable. L'actuelle tragédie grecque enseigne le mal démocratique. Et la vulnérabilité d'un édifice bancal de 500 millions d'hommes. Athènes devient un théâtre à ciel ouvert qui met en scène les ressorts d'un plus vaste chambardement. Il en signe le prologue. Aux hommes (et à Zeus) d'en conjurer le cours !
"La Grèce est le seul exemple connu d'un pays vivant en pleine banqueroute depuis le jour de sa naissance. Tous les budgets, depuis le premier jusqu'au dernier, sont en déficit." C'est ce qu'écrit Edmond About en 1854 (1), vingt-quatre ans après l'indépendance d'un pays arraché à l'Empire ottoman. La France et l'Afghanistan s'enflammèrent alors pour cette croisade de liberté. Le prestige légendaire de la Grèce ralliait à la cause le lyrisme d'héritiers putatifs (Chateaubriand, Byron). Cent cinquante ans plus tard, une même ferveur politique conforta l'accession de la Grèce à l'Europe communautaire. Mais, de Platon et Périclès, nulle trace ! Seul héritier de l'antique Grèce, le tonneau des Danaïdes, antique parabole du panier percé...
Première leçon de la fable : la Grèce contemporaine illustre jusqu'à la caricature le mal du déficit permanent, ou l'art de vivre aux crochets d'autrui. Sous le cache-misère complaisant et coupable de l'euro, la Grèce aura poussé le vice à son paroxysme : fraude fiscale gigantesque, comptes publics trafiqués !
Elle n'est, dit-on, qu'une détestable exception. Et il est vrai, Dieu merci, qu'aucun pays de l'euroland n'aura sombré dans de telles escroqueries. Mais plusieurs pays du Sud européen - dont la France - se sont abandonnés à la pente glissante de l'endettement. Et le funeste exemple grec a le malheur d'attiser, chez les vertueux du Nord européen, une méfiance croissante pour les tricheurs du Sud.
Le contribuable allemand ne cesse d'agiter, dans sa presse et dans ses urnes, le spectre grec pour refuser de cracher au bassinet européen. L'addiction au déficit et ses nombreuses rechutes ont avili les promesses venues des pays où fleurissent à la fois la sieste et l'oranger. Injuste amalgame ? Peut-être ! Mais quand le vice s'exagère, la vertu aussi !
Deuxième leçon du contre-modèle grec : sa défaillance démocratique. Contre la tutelle financière des banques, du FMI, de l'Europe et des Etats prêteurs, la Grèce regimbe dans la colère. Son peuple berné, humilié, matraqué ouvre sa porte aux charlatans. La démocratie - victime de sa maladie de famille, la démagogie - recule devant les embardées populistes de l'extrême gauche et de l'extrême droite. Seul la retient au bord du gouffre le souvenir de sa récente dictature militaire.
Convenons, à nouveau, que ce contre-modèle n'instruit que par ses excès. Mais les "indignés" d'Athènes ne sont pas seuls dans toute l'Europe du Sud à verser dans d'aussi funestes ornières. En France, le barnum Mélenchon-Le Pen écrase déjà de son boucan l'avant-scène des prochaines législatives. Par bonheur, et là encore, la mémoire des désastres du fascisme et du communisme retient nos peuples de glisser fût-ce un pied vers leurs solutions expéditives.
Troisième leçon enfin de la tragédie grecque : la vulnérabilité d'une Europe inaboutie. Il aura suffi qu'un pays, avec un minuscule 2 % de la richesse continentale, défaille pour que se déglinguent l'euro et, derrière lui, l'Europe. Le syndrome grec dénonce l'absurdité d'un "machin" européen aux économies disparates et sans gouvernance réelle. Il dénonce le découplage croissant entre une Europe du Nord peu endettée, innovante, et une Europe du Sud minée par le clientélisme électoral, l'incurie des élites et le conservatisme d'un modèle social désormais intenable. Le Sud - France, Espagne, Italie, Grèce - implore une solidarité plus délectable, il va sans dire, pour celui qui reçoit que pour celui qui donne. Quant au Nord, entraîné par la locomotive Allemagne, s'il consent à secourir les réformateurs, il renâcle à financer les paniers percés.
Les cigales du Sud ont beau jeu de s'envelopper dans le nuage de l'indispensable croissance. Beau jeu de plaider que la survie de l'Europe commande aux fourmis du Nord de desserrer leur bourse. Que la santé politique d'un Sud menacé d'explosions sociales est à ce prix. Que, d'ailleurs, l'intérêt des producteurs et vendeurs allemands leur enjoint de financer les acheteurs décavés du Sud... Tout juste si, dans un mélange d'envie et de ressentiment, le Sud ne reproche pas au Nord de se bien porter.
Si le compromis l'emporte, comme on le souhaite, la sagesse et la dureté des temps le feront pencher du côté du Nord. Le Sud habillera le résultat de belles paroles. La rhétorique est un art grec.

1. La Grèce contemporaine, d'Edmond About.

Les "faux adieux" de Sarkozy, Carla et “ son Raymond ”, Valérie “ dossier quasi diplomatique ”

Quoi ? Quoi ! Il vient à peine de quitter l’Elysée que, déjà, il reviendrait ? Heu, c’est plus compliqué…
Fausse sortie pour Nicolas Sarkozy ? “ Le Point ” semble le dire… Caramba ! Qu’est-ce qu’il va nous apprendre là ? Dans un article intitulé “ Les faux adieux de Sarkozy ”, le journal revient sur les paroles prononcées par le président sortant lors de son pot de départ : “ “ Mon engagement pour la France sera différent, croyez-le. Et puis, il ne faut jamais dire jamais. D’ailleurs, je ne l’ai pas dit… ” Ainsi parle Nicolas Sarkozy devant les membres de son cabinet réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée, précise le magazine. Nous sommes le vendredi 11 mai. Il est midi et demi (…). Ce qui était un simple pot d’adieu, avec champagne, petis-fours et cadeaux — un autographe de Céline et une lettre de Barbey d’Aurevilly pour le président vaincu —, a soudain pris une allure très politique. La droite, et au-delà, la France n’en ont donc pas complètement fini avec Sarkozy ”. Ben ça, si on s’était attendu.
Une “ association des amis de Nicolas Sarkozy ”
Et “ Le Point ” en sait plus ? Oui, da. “ A cet instant, certains peinaient à contenir leurs larmes, reprend le journal. “ Rassurez-vous, a-t-il poursuivi, on va se voir tous les mois. J’ai besoin de vous garder près de moi et je serai là pour vous ”. Avec son aval, Emmanuelle Mignon, coauteur de son projet présidentiel, va travailler sur les statuts d’une association des amis de Nicolas Sarkozy. Mission : “ Il nous faudra revisiter mon bilan et ma présidence, c’est important ”, dixit celui qui ne laissera pas dire tout et n’importe quoi sur son quinquennat ”. Oh, oh, y aurait-il un plan come-back dans l’air ?

“ Tu me vois patron de l’UMP ? Ce sera sans moi ”
A moins que “ Le Point ” n’ait décidé de faire son intéressant… L’hebdo le précise deux pages plus loin : “ Connaissant bien le fauve, Alain Minc, son conseiller officieux, lui a suggéré de ne “ pas la faire à la Jospin ” qui avait déclaré publiquement se retirer de la vie politique au soir de sa défaite, et de laisser une “ petite porte ” de retour. En somme, ne jamais dire jamais… ” C’était donc ça ! Polisson, “ Le Point ”, hmm ! Le mag enchaîne : “ De même, Alain Minc lui a-t-il conseillé, avec Edouard Balladur, de prendre la tête de la bataille des législatives pour maintenir un semblant d’unité à l’UMP. “ Tu me vois patron de l’UMP ?, a-t-il rétorqué. Je compte sur la responsabilité des uns et des autres pour assurer la transition. Ce sera sans moi. L’UMP saura se trouver un chef ” ” Au moins, ça a le mérite d’être clair.

Membre du Conseil constitutionnel
Alors, la suite, c’est quoi, pour Nicolas ? D’après “ Le Point ”, “ l’ex-président occupera des bureaux parisiens, au 77 rue de Miromesnil, dit-on, et recrutera une partie du staff élyséen de Carla et seulement deux de ses secrétaires particulières. Il envisagerait, aussi, de reprendre son activité d’avocat. A Edouard Balladur, qui lui recommandait, en 2010, de réviser les règles de nomination des membres du Conseil constitutionnel en supprimant la désignation automatique des ex-présidents, il a répondu : “ Sûrement pas : j’ai moi-même l’intention d’y siéger quand j’aurai quitté l’Elysée ”. A ce titre, il percevra 12 000 euros mensuels et s’abstiendra de traiter les dossiers nationaux afin d’éviter tout conflit d’intérêts ”. En 2010, l’avait déjà pensé à tout.

L'ex-président exténué prend une pause d’au moins trois mois
“ Mais avant ça, continue l’hebdo, il s’accordera une longue période de repos, prescrite avec insistance par Carla. Où donc ? “ Avec Carla, on ne peut pas aller au Cap-Nègre à cause des photographes ”, s’est-il plaint auprès d’un proche. L’hypothèse d’un séjour dans un grand hôtel à l’étranger a été évacuée de peur de voir révélé le prix de la chambre. (…) Le 8 mai, après un long entretien téléphonique, le roi Mohamed VI l’a convié à passer quelques jours au Maroc dans une résidence royale, à l’abri des curieux, loin des journalistes, auxquels l’ancien candidat attribue encore et toujours sa défaite ”. D’après “ Paris-Match ”, l’ex-président et son épouse auraient au final repoussé l’offre du roi du Maroc. “ Le couple présidentiel ira plutôt en Italie, indique-t-il. Ensuite, ce sera le Cap-Nègre. Pendant au moins trois mois, Nicolas Sarkozy entend bien profiter de la vie, de sa femme, de sa fille. Il en a besoin. Il est exténué. Pour ce dernier combat, il est allé au bout de lui-même. (…) Une seule fois, il a posé un genou à terre. Le week-end de Pâques, au Cap-Nègre. Le président-candidat, déjà éreinté, s’accorde une petite pause. Une unique sortie est programmée : la visite d’une abbaye. Le déplacement est annulé à la dernière minute : il n’en a pas la force ”.

Carla et “ Mon Raymond, il est compliqué, mon Raymond ”
Gageons qu’à la rentrée, ses forces seront pleinement reconstituées… et qu’il apportera alors tout son soutien à Carla. “ Challenges ” nous en informe en effet dans un “ confidentiel ” : “ Carla Bruni sortira son album à l’automne. Parmi les chansons qu’elle a composées et qu’elle fredonne à ses amis, le titre “ Mon Raymond, il est compliqué, mon Raymond ”, a été inspiré par Nicolas Sarkozy. Dans une autre, qui s’intitule “ Les diseux ”, l’ex-première dame s’en prend aux journalistes, qu’elle ne supporte plus tant elle les a trouvés partiaux et médisants (notamment en prédisant son divorce en cas de défaite) ”. Carla/ Nicolas : sur la même longueur d’ondes…

Pas d’état de grâce pour François Hollande
Et notre président, dans tout ça ? “ Challenges ”, encore, nous le dit : François Hollande, hélas, trois fois hélas, ne connaît malheureusement pas d’état de grâce. “ A quasiment cinq contre un, les Français plébiscitent la limitation de l’écart des salaires dans les entreprises publiques ; et à deux contre un, ils approuvent la taxation à 75 % des revenus de 1 million d’euros. (…) Mais cela ne suffit pas à redonner confiance aux Français, selon le baromètre “ Challenges ” BVA Avanquest : “ Avec un indice de confiance (optimistes moins pessimistes) de – 32, François Hollande ne démarre pas dans le même climat d’euphorie que Nicolas Sarkozy, qui avait bénéficié d’un + 17 il y a cinq ans, soit près de 50 points d’indice au-dessus de son niveau actuel ”, note Gaël Sliman, directeur de BVA Opinion. Entre les deux scrutins, la crise est passée, et le président, à son tour, ne pourra le nier ”.

20 milliards supplémentaires à trouver pour démarrer le quinquennat…
Histoire d’en rajouter une couche, un vilain audit réalisé par Bruxelles, nous apprend “ Le Point ”, “ a été rendu public quelques jours après l’élection de François Hollande. Il aurait été exactement le même si Sarkozy avait gagné la présidentielle. Le verdict est cruel : la France ne respectera pas ses engagements. Paris avait annoncé que son déficit budgétaire ne dépasserait pas 3 % en 2013. Paroles, paroles… A “ politique inchangée ”, les experts européens ne croient pas une seconde à ce scénario. Leurs calculs font froid dans le dos : l’an prochain, le déficit français atteindra en réalité 4,2 % ! La différence, ce n’est plus l’épaisseur du trait. Cela représente 24 milliards d’euros. Les eurocrates ne font pas dans la dentelle : en clair, s’il veut tenir les promesses de la France, François Hollande doit commencer par trouver une vingtaine de milliards d’euros en dix-huit mois. Il a deux solutions : des impôts nouveaux ou des réductions budgétaires. Joli programme pour commencer un quinquennat ”. Tu l’as dit !
 
 
François, le cas Bayrou et le problème Martine
Mais il n’y a pas que les grands problèmes de l’Etat. Le président doit aussi faire face à de plus petits tracas… Dans un long article portant sur la manière dont François Hollande “ s’est emparé du pouvoir ”, “ Le Nouvel Observateur ” revient en détail sur l’attitude de Martine Aubry au cours des dernières semaines, notamment au moment de la “ gestion du cas Bayrou, l'allié surprise du second tour ”, aujourd’hui menacé dans sa circonscription. “ Cette opération “ Sauvez Bayrou ”, Hollande aurait voulu la conduire avec tact, raconte le journal. En complicité avec l’intéressé ! La solution n’est pas évidente. Raison de plus pour l’annoncer seulement quand elle aura été prise. Mais allez demander ça à Martine Aubry !  Lors de la réunion du comité politique autour de Hollande, puis devant le bureau national du PS, la première secrétaire a fait son job et rejeté sèchement l’hypothèse d’un retrait (de la candidate socialiste qui se présente face à Bayrou, ndlr). L’affaire était trop mal emmanchée pour qu’elle puisse agir autrement. Reste qu’elle aurait pu se passer de ses déclarations martiales sur les “ marchandages ” inacceptables, qui donnent le sentiment que la porte du moindre compromis est désormais fermée ”.

“ La Culture ? Plutôt laver les chiottes ! ”
Maladroite, Martine ? “ Comme tous les hiérarques du PS, Aubry est sur le chemin de la guerre, explique le journal. Même si elle n’y a jamais cru, tant l’évidence Ayrault s’impose progressivement, elle juge encore que Matignon lui revient de droit. Pour elle, le PS, c’est fini. Elle l’a dit avant même le 6 mai. Si elle n’est pas Premier ministre, elle retournera à Lille. C’est ce qu’elle jure en privé. Quand on lui a parlé, avant la présidentielle, de son éventuel atterrissage à la Culture, elle a eu ce mot définitif : “ Plutôt laver les chiottes ! ” Sacrée Martine ! Si brutale et sincère à la fois. Dans la négociation, elle ment sur les détails mais affiche sans fard tout ce qu’elle devrait taire. Du coup, au grand désespoir de Hollande, elle fige les contours du grand rassemblement de la nouvelle majorité présidentielle, sans voir d’ailleurs que sur ses propres terres, dans le Nord-Pas-de-Calais, le parachutage risqué de Jean-Luc Mélenchon, face à Marine Le Pen, est en train de bousculer le paysage de la gauche. Hollande en a les bras qui tombent. Que faire face à pareil gâchis ? Le PS, officiellement, ce n’est plus son affaire… ” L’est pas aidé, François…

Valérie Trierweiler, un “ dossier quasi diplomatique ”
Même “ Valérie ” semble difficile à “ gérer ”. “ Ah, les anniversaires roses !, s’exclame “ L’Obs ”, sourire en coin. Celui de Julien Dray, durant l’entre-deux-tours, en compagnie de DSK, est encore dans toutes les mémoires. A commencer par celle de Valérie Treirweiler, qui, ce mercredi 9 mai, a éjecté le pauvre “ Juju ” ( ? !) du pot offert aux équipes de campagne de Hollande. Encore une fois, celui-ci n’a rien dit. Il a laissé faire. Tant pis pour les amis… La compagne du président n’entend pas être une “ potiche ”. Les hollandais la surnomment “ Cécilia ”. Pour le prochain locataire de l’Elysée, c’est un dossier quasi diplomatique, tout aussi complexe, hélas — que ceux que soulève la terrible Mme Merkel ”. Bé, y’a pas qu’un maître à la maison, on dirait !

Valérie fait “ un coup en douce ”
“ Valérie Trierweiler en fait-elle trop ? ”, s’interroge, du coup, “ L’Express ” qui annonce en couverture une “ enquête sur l’influence de la Première dame ”. Tadam ! Mais qu’y a-t-il donc dedans ? Le 6 mai, à Tulle, commence le news, “ deux accordéonistes et une clarinettiste font leur apparition près du pupitre et entonnent l’air de “ La vie en rose ”. Hollande n’était pas au courant. La surprise est signée Valérie Trierweiler, avec la complicité (du maire de la ville), Bernard Combes. Un clin d’œil à la fois politique et intime — une ambivalence qu’elle savoure. (…) Trois jours plus tôt, l’élégante journaliste de 47 ans a eu l’idée de mettre cette chanson à l’honneur et a monté son coup en douce. La direction parisienne de l’équipe de campagne n’a pas été consultée. L’image la plus regardée de la soirée, celle qui restera dans la mémoire collective, leur a échappé ”. Mouais… perso, on n’est pas choqué choqué. Autre chose ?
  
“ Tous les ingrédients d’une future cour sont réunis ”
A dire vrai, pas vraiment. “ Pèse-t-elle sur les choix politiques ?, s’interroge “ L’Express ”. “ Personne, ou presque, n’a d’influence politique sur François — sa ligne, il en décide le plus souvent seul, et il s’y tient, explique un fidèle. En revanche, on peut regarder les choses de manière inversée : il n’est pas inutile qu’elle vous apprécie pour s’approcher de lui ” ”. Heu, c’est nous, ou ça paraît assez logique comme raisonnement, voire même limite souhaitable ? “ Regardez le parcours de Manuel Valls, dont elle a dit elle-même qu’ils étaient passés de la confiance à la complicité..., reprend “ le fidèle ”. Certes, il a énormément travaillé pendant la campagne, mais être dans les petits papiers de Madame est un atout maître pour gravir les échelons ” Va être content, Manuel, d’apprendre qu’il doit son ascension à “ Madame ” ! “ Tous les ingrédients d’une future cour sont réunis ”, conclut au final l’hebdo. Pour la démo, il en faudrait un peu plus… le problème, c’est qu’il n’y a rien d’autre : faudra vous en contenter, hmmm ?

Nadine Morano, dernière
On aurait aimé y consacrer plus de place tant le papier fourmille d’anecdotes sur la campagne de ces derniers mois, hélas, il n’est plus temps… “ Les Inrocks ” ont eu l’excellente idée de passer en revue et en détail, ce qui est rare, tous les livres parus sur la présidentielle. Parmi eux, “ Coups sur coups. Les petits secrets et les grandes manœuvres du duel Hollande-Sarkozy ” de Nicolas Barotte et Nathalie Schuck (Editions du Moment), où l’on apprend notamment “ que Dominique de Villepin était prévu au meeting de la Concorde mais avait finalement refusé et que Nadine Morano, “ découvrant les images du public bariolé à Vincennes ” au meeting de Hollande “ fait rire les invités en lançant tout haut : “ Regardez ça, ils ne sont même pas capables de se laver ! C’est ça, l’avenir de la France ? ” ” Vous trouvez ça drôle, vous ?

A lire, encore
Dans “ Le Point ” : “ Thomas, le fils médiatique ” ; “ Do you speak English, Mr Hollande ? ” ; “ La carte électorale qui fait rêver l’UMP ” ; “ Impôts : le piège des 75 % ” ; “ Grèce : un cauchemar nommé Aube dorée ” ; l’interview du président tunisien Marzouki : “ La France ne nous comprend pas ” ; “ Sheryl Sandberg, Mme Facebook ”.
Dans “ Le Nouvel Obs ” : l’enquête “ Les mystères d’Hollywood-sur-Seine. Qu’est devenu le rêve de Luc Besson ? ” ; “ Tricard ” sur Julien Dray ; “ L’étoffe d’Ayrault ” ; “ François et Angela condamnés à s’entendre ” ; “ Si la Grèce sortait de l’euro ” ; “ Le cri du “ grillon ” ” sur “ le mouvement M5S initié par le comique Beppe Grillo qui est devenu une force incontournable en Italie ”.
Dans “ L’Express ” : “ Duflot : la fille d’à côté saisie par le pouvoir ” ; “ Mexique : les enfants perdus des cartels ” ; “ Facebook : l’ami qui vient de Moscou ” sur Iouri Milner ; “ Van Ruymbeke : un juge en solo ” ; “ Rescapé du goulag nord-coréen ”.
Dans “ Match ” : “ Jean-Marc Ayrault : l’architecte du président ” ; “ L’homme qui fait peur à l’Europe ” sur le leader de la gauche radicale en Grèce ; “ L’optogénétique : le rayon magique ” qui “ permet de guérir la maladie de parkinson, l’anorexie mentale ou encore certaines formes de cécité ”.
Dans “ Challenges ” : “ Face aux patrons, Hollande prêt à franchir le Rubicon ” ; “ Berlin pourrait bientôt être isolé dans l’austérité ” ; “ Enorme ”, le portrait de Louis Nicollin, le président du Montpeller HSC ; l’étonnante enquête “ Menace sur le CAC : les nouveaux escrocs pêchent au gros ” et surtout le gros papier de couverture “ Free a-t-il tout conquis ? ”
Dans “ VSD ” : “ Hitler, ce grand malade ” à propos des révélations extraites de documents inédits vendus aux enchères à Washington et “ Cannabis made in France ”.
Dans “ Les Inrocks ” : l’interview de Jean-Luc Mélenchon ; le portrait d’Anne-Sophie Lapix, “ Sans peur et sans reproches ”.
Côté dossiers, “ Le Point ” propose un “ Spécial Bordeaux. Millésime 2011 ” et un hors série “ L’épopée Sarkozy ” qui se laisse regarder. Il ne faudrait pas oublier Cannes… Sans hésiter, préférez le dossier des “ Inrocks ”, comme toujours le mieux fait. A lire, en priorité : l’interview de Wes Anderson et le portrait de Matthias Schoenaerts, la “ révélation" du nouveau film de Jacques Audiard. Il est beau, il est doué, il est musclé : ce Matthias-là, c’est un peu notre Ryan Gosling français… Sur ce, bon jeudi de l’Ascension, et bon pont, aux veinards qui le font !

Hollande et Ayrault : que peuvent-ils faire en attendant d’avoir une majorité à l’Assemblée ?

Alors François Hollande a pris ses fonctions de Président de la République et que Jean-Marc Ayrault a été nommé Premier ministre, comment peuvent-ils gouverner sans avoir la majorité aux élections législatives ? Pouvoir réglementaire et nominations seront privilégiés.

François Hollande a pris ses fonctions de président de la République, Jean-Marc Ayrault étant son Premier ministre. Comment peuvent-ils gouverner en attendant une éventuelle majorité à l’Assemblée Nationale ?

Dominique Chagnollaud : Il y a deux types de mesures : le pouvoir réglementaire qui consiste à prendre un certain nombre de décrets ou d’arrêtés qui peuvent concerner le plafond du livret A, la hausse du SMIC  le blocage des prix du carburant, certains aménagements pour la retraite à 60 ans...
La deuxième catégorie de mesure étant les nominations auxquelles ils peuvent procéder pour les postes clés. Ils peuvent également commencer à préparer des projets de lois qu’ils feront passer rapidement après les élections législatives s’ils obtiennent la majorité à l’Assemblée.
Dans tous les cas, il faut plusieurs mois pour faire voter une loi. Les quelques semaines qui séparent l’élection présidentielle des législatives ne sont donc absolument pas perdues puisqu’elles permettent de préparer des projets de lois qui seront déposés à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Nous pouvons donc nous attendre à des mesures symboliques qui ont des effets concrets. Tous les présidents à la veille des élections législatives ont adopté ce même principe qui consiste à prendre un certain nombre de mesure qui amorcent leurs politiques à venir. 

Les intentions de vote aux législatives semblent plus serrées que prévu. Une cohabitation est-elle envisageable ?

Il faut regarder le passé. Tous les présidents ont obtenues une majorité absolue à l’Assemblé à l’exception de François Mitterand en 1988, qui n’a obtenu qu’une majorité relative bien qu’il ait été tout juste réélu.
Mais il y a toujours une cohérence et une logique politique dans le choix des Français. Le calendrier électoral a été renversé pour éviter les cohabitations ce qui vient conforter la cohérence de la cinquième république qui consiste à donner une majorité au Président de la République. D’autant plus qu’il y aura des triangulaires qui joueront en défaveur de la droite.

Martine Aubry ne fait pas parti du gouvernement. Renonce t-elle définitivement à obtenir un poste, faute de ne pas obtenir Matignon, ou cela signifie t-il que François Hollande souhaite renouer avec une présidence caractérisée par des Premiers ministres « éjectables », ce qui laisse supposer un probable retour de la maire de Lille dans quelques années à ce poste  ?

Lorsqu’un président commence un mandat dans des conditions extrêmement difficiles, il a besoin d’une équipe totalement soudée auprès de lui, de personnalités en parfaites symbioses et qui acceptent une discipline gouvernementale.
La relation de François Hollande avec Martine Aubry et son tempérament  fait qu’il n’était pas assuré de cette discipline. Il a donc peut être préféré l’écarter du gouvernement, ce qui est arrivé des dizaines de fois sous la cinquième république.


CHASSE AUX SORCIÈRES
OSTRACISME
 
OUI, LE RETOUR DE LA PENSÉE UNIQUE SOCIALISTE EST UNE RÉALITÉ !!!!

Un journaliste de France 3 accusé de "faute grave" après des tweets qualifiés d'injurieux

La tension monte d'un cran à France 3. Joseph Tual, journaliste à la rédaction nationale depuis 1987 et délégué du personnel SNJ-CGT, est convoqué le 25 mai à la direction des relations humaines de la chaîne publique pour un entretien préalable à un licenciement pour "faute grave".
Cette convocation fait suite à la fronde de la rédaction nationale de France 3 qui, lors d'un référendum organisé le 10 mai, s'est prononcée, en grande partie, contre la ligne éditoriale de la direction de l'information de France 3. Lors d'une assemblée générale, près de quatre-vingts journalistes et techniciens (sur 210 permanents) ont exprimé leurs inquiétudes sur la mutualisation des moyens de production avec France 2 mise en place par Thierry Thuillier, directeur des rédactions de France Télévisions. Après cette assemblée générale, la Société des journalistes (SDJ) de France 3 a décidé de rompre toute discussion avec M. Thuillier et a demandé, en urgence, un rendez-vous avec Rémy Pflimlin, PDG de France Télévisions.
Dans la convocation reçue par M. Tual, il n'est pas précisé les motifs de la faute grave. Mais, selon plusieurs sources, la direction reproche au journalise ses tweets, le soir du 6 mai après la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle. 
Dans deux tweets affichant la photo de MM. Thuillier et Pflimlin, M. Tual a écrit : "Grosse chaleur à France Télévisions, la hiérarchie commence à se consumer !!! Un les garçons !!" et un autre plus menaçant : "Bon, les garçons va falloir dégager !" Dans un troisième tweet, le journaliste s'en prenait une nouvelle fois aux deux dirigeants en écrivant : "Au secours ! Mon Pflimlin m'a tuer !"
M. Tual, qui a été mis à pied de manière conservatoire depuis le 14 mai, a reçu le soutien de la CGT. Dans un communiqué, le syndicat demande si la direction de France 3 "a perdu la tête" et "met solennellement en garde" la direction de la chaîne publique contre toute tentative de sanction contre la rédaction, ses élus ou ses militants.

 

François par Thomas (Hollande), Valérie Trierweiler déjà bridée ?, Charlotte et Yvan Attal à Venise

Coucou, nous revoilà ! Après trois semaines — quasi — d’absence (bon, ok, on a pris des vacances, mais aussi fait tout plein de reportages), on reprend du service. Et, savez quoi ? Vous nous avez manqué… la vérité ! S’en est passé des choses, hmm, en l’espace de trois semaines (on vous rassure, on était là pour voter)... Comme vous vous en doutez, en ce lendemain d’élection, même la presse people n’en a que pour François et Valérie — surtout Valérie. Pffff !, soupirez-vous d’avance. Taratata, comme dirait Mame Scarlett O’Hara, vous ne savez pas tout. Comme on est gentil, et que, mine de rien, on lit et on bosse, on ne vous a gardé que le meilleur. Allez, on y va ?

François et Ségolène pas très famille élargie
Surprise ! C’est dans “ Paris-Match ”, où travaille encore sa “ belle-mère ”, que Thomas Hollande a choisi de se confier. Le fils du nouveau président y évoque notamment ses souvenirs d’enfance, la vie d’avant Valérie et de la course à l’élection. “ Les repas de famille ont toujours été des moments importants pour (François), raconte-t-il, mais (il) a une vision très restrictive de la famille. Elle se limite à sa femme et à ses enfants. Il déteste les repas où tout le monde est là, les grands-parents, oncles, tantes et cousins. Le soir de Noël, il était hors de question qu’il y ait du monde. Ni lui ni Ségolène ne sont très proches de leur famille ”. On ne va pas leur jeter la pierre, Pierre : la famille, on le sait, c’est surtout celle que l’on choisit.

Le président, père affectueux
D’autant que d’après “ Thomas ”, François Hollande serait un père très affectueux : “ C’est un père attentionné, attentif, présent, dit-il. Quelqu’un de très affectueux, de très tactile. Il aime embrasser ses enfants. Quand nous étions plus jeunes, nous faisions plein de choses ensemble. Même petits, nous avions de vraies discussions. Avec les filles, Clémence et Flora, qui sont aujourd’hui interne en médecine et étudiante en psychologie, il allait faire des courses, acheter des fringues. Avec Julien — devenu réalisateur de courts-métrages —, il partageait la passion du cinéma. Le dimanche, ils allaient chercher des DVD chez Virgin et regardaient des Truffaut, des Godard et des films américains. Avec moi, c’était plutôt des trucs liés au sport. Pendant l’année scolaire, on allait voir des matchs à Paris et l’été, pendant les vacances, on suivait ceux de Monaco et de l’AS Cannes, quand l’équipe était en première division. Quand nous étions à Mougins, nous faisions aussi des parties de tennis à Valbonne, juste à côté. Après le match, on buvait un jus de goyave ”. C’est vrai que c’est bon, la goyave.

François, papa du compromis
Thomas le dit encore : “ Quand on se disputait, il nous apprenait à relativiser. Il expliquait à mon petit frère comment faire pour éviter que je l’embête. Les histoires avant d’aller dormir, c’était plutôt Ségolène qui s’en chargeait. Lui nous racontait des passages de l’Histoire, des épisodes de la Révolution, des trucs comme ça ”. Papa pique et maman coud…

Le défaut de François : toujours en retard
Et sinon, Thomas, des défauts chez papa ? “ Sa principale qualité, répond-il, c’est la joie de vivre. Son principal défaut : il est toujours en retard ! Il ne supporte pas d’être en avance… Il a une notion particulière de la ponctualité. Au cinéma, il faut toujours arriver après les bandes-annonces, quelques instants avant le début du film. Même chose pour les trains ou les avions. Ca créait pas mal de tensions au moment des départs en vacances. ”

Comment François a annoncé sa candidature à ses enfants
Bon, tout ça, c’est très bien, très gentil, mais si on en revenait à l’élection, à comment François a annoncé qu’il allait s’y présenter à ses enfants. “ Il n’aime pas se raconter, il n’est pas très narcissique, raconte Thomas Hollande à “ Paris-Match ”. Il ne nous a pas réunis pour nous annoncer qu’il allait être candidat à la présidentielle. Il a fait comme il sait si bien faire, il a dit : “ Je me prépare. On verra bien, on verra si je suis en situation ”. En fait, ça s’est fait progressivement, explique le fils. En 2007, il n’était pas en situation. Ensuite, je m’attendais à ce qu’il soit candidat, il était légitime. Ségolène l’avait été, je trouvais naturel qu’il puisse l’être ”. Sage, et très mûr pour son âge, le petit Thomas.

Thomas Hollande : “ J’espère qu’il sera à la hauteur ”
Son père a-t-il changé au fil de la campagne ? Visiblement. “ Il y a quelques mois, accompagné de quelques autres, explique-t-il, j’étais allé le voir au QG pour évoquer le rythme de la campagne. Je lui ai fait des propositions. Et, quand il a dit non, j’ai senti que c’était un non indiscutable. J’ai senti l’autorité qui se dégageait de lui. Ce n’est pas qu’il m’ait fait peur, mais presque. S’il entre à l’Elysée, je le verrai moins, mais ça ne m’inquiète pas. La seule chose qui m’inquiète, c’est ce contexte, cette attente de changement très forte. J’espère qu’il sera à la hauteur ”. Nous aussi, Thomas.

Valérie Trierweiler parle à “ Elle ”
Bon, et sinon, quid de la première dame ? On vous fait grâce des papiers bla-bla-bla de “ Gala ”, “ Grazia ”, “ Public ” et consorts. Exclusivité aidant, on va droit au but et on file direct vers “ Elle ” qui, surprise ! ?, hmmm…, a décroché la première interview de la compagne de François Hollande “ à 48 heures du scrutin décisif ”. A part la description de “ la grande table en bois où, le dimanche, le couple déjeune en famille recomposée, avec ses sept enfants (à eux deux) ”, on n’en a, en vérité, pas retenu grand chose. Une phrase, peut-être, où “ Valérie ” dit que “ C’est dans la voiture, en quittant l’aéroport, à la vue de toutes ces motos qui nous suivaient, que j’ai réalisé ”. Bon, ça casse pas trois pattes à un canard, en même temps.
70 % des Français veulent une première dame qui travaille
Plus intéressante est l’analyse que proposent les “ experts ” sollicités par “ Elle ” quant à la possibilité pour la nouvelle première dame de continuer à travailler tout en n’étant pas mariée, comme elle en a exprimé le désir… “ Cette petite révolution serait-elle envisageable ?, se demande le magazine. Oui, si l’on en croit le sondage Sofres-ELLE : 70 % des Français y sont favorables. “ Les politiques ont tendance à croire les Français plus conservateurs qu’ils ne le sont, mais les mentalités ont changé, avec un début de basculement en 2007 ”, estime Armelle Le Bras-Chopard, professeure de sciences politiques. Pour preuve, en 2012, le fait que François Hollande ne soit pas marié n’a, à aucun moment, été un enjeu. (…) Alors, pourquoi pas une Première dame qui travaille ? ”, interpelle la politologue. ”

Etre Première dame : moins simple qu’être Premier Monsieur de France
Oui, pourquoi pas ? Hélas, trois fois hélas, les choses ne sont pas si simples… “ Ce serait un gage de modernité qu’elle y arrive, remarque la journaliste Hélène Jouan, fine observatrice des us et coutumes du microcosme politique. Mais je ne crois pas que la classe politique y soit prête. Celle-ci demeure, dans son ensemble, conservatrice et assez misogyne. Pour nombre de politiciens, le rôle de leur femme se résume à élever les enfants et à apparaître aux galettes des rois. Si nous avions un Premier monsieur de France, je suis persuadée que nous nous poserions moins de questions. On ne le soupçonnerait pas systématiquement de collusion ou de favoritisme en cas d’obtention d’un poste ou de promotion. Valérie Trierweiler se retrouve dans la situation que les femmes ont combattue depuis cinquante ans ! ” ”.

“ Je pense pouvoir continuer à faire du journalisme si je ne traite pas de l’actualité française ”
“ Etre journaliste rend les choses encore plus compliquées, poursuit “ Elle ” : comment analyser l’histoire immédiate et ne brouiller ni le message ni l’action du Président ? “ Depuis plusieurs années, à “ Paris-Match ”, je ne traite plus de l’actualité politique mais de la culture, répond Valérie Trierweiler. Je pense pouvoir continuer à faire du journalisme si je ne traite pas de l’actualité française, qu’elle qu’elle soit. Je pourrais, par exemple, mais ce n’est qu’à l’état de réflexion encore, réaliser des entretiens de personnalités étrangères, ce qui me permettrait de poser une distance saine. C’est une piste. Une chose est sûre, je ne ferai rien qui puisse gêner François et le gouvernement, ni ne défendrai aucune cause contraire à la diplomatie française. C’est la limite stricte que je me suis fixée ” ”.

Aucune “ femme de ” journaliste n’y est arrivée
Sur le papier, le plan paraît des plus faisables. Restent les usages — et les exemples du passé. “ A l’étranger, explique en effet “ Elle ”, Cherie Blair, avocate des droits de l’homme, Sarah Brown, communicante pour un maroquinier, ou Sonsoles Zapatero, chanteuse lyrique, ont continué à travailler. Mais de journaliste point. Doris Schröder a ainsi abandonné son métier de journaliste politique après l’élection de son mari à la chancellerie allemande en 1998. “ Même si elle ne traite pas de l’actualité, qui verra-t-on à la télé ? Qui lira-t-on ? La journaliste ou la femme du président ?, interroge Christian Delporte, spécialiste d’histoire politique. Les deux images publiques entreront en collision. Il y aura une ambiguité (…) Qu’elle le veuille ou non, Valérie Trierweiler n’est plus la journaliste, elle est la femme du président ”. Armelle Le Bras-Chopard est moins catégorique : “ Elle est intelligente, elle peut y arriver ” ”. Pas facile… et pas gagné.

Valérie et François obligés de déménager
Signe que les souhaits de la nouvelle Première dame sont hors de portée ? Déjà, son désir de demeurer dans l’appartement où elle vit avec François Hollande dans le 15e arrondissement de Paris est contrarié. “ Les services de sécurité, raconte “ Elle ”, leur ont fait comprendre que, à moins de fermer la rue, ce que refuse le couple par égard pour les riverains, ce ne serait pas possible. Ce sera donc un autre appartement plus adapté ou l’Elysée… ” Ah, pour sûr, ça fait du changement… et ça ne fait que commencer.

Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal en vacances à Venise
Bon, tout ça, c’est bien beau, mais côté people, on veut dire les vrais, on en est où ? A la veille de l’ouverture du Festival de Cannes, “ Grazia ” nous l’annonce avec “ un taux de fiabilité à 80 % ” : “ La promo de “ Confession du siècle ”, nouveau film de Sylvie Verheyde adapté d’Alfred de Musset, pourrait se faire sans ses principaux acteurs, Pete Doherty et Charlotte Gainsbourg, tous deux très fâchés ”. On l’apprend dans le même temps, via un entrefilet publié dans “ Gala ”, “ C’est à Venise que Charlotte Gainsbourg, Yvan Attal et leurs trois enfants — Ben, Alice et Joe — ont passé les vacances de Pâques. La petite dernière, Joe, était sur le dos de sa maman. Et a suivi les grands du Café Florian aux ruelles pavées de la cité lacustre. A la cool. Sans la moindre nounou ! ” Oh, mais qu’est-ce à dire ? Que nos plus beaux tourtereaux roucouleraient à nouveau ? Ah, ce qu’on aimerait que ça soit vrai… en même temps, c’est leur vie, hein ? Font comme ils veulent.

Michael Jackson et le boa constrictor Madonna
Moins zouli, zouli, il y a Michael Jackson, et les révélations de Matt Fiddles, son ex-bodyguard, qui, nous dit “ Voici ”, “ promet d’autres scoops dans un livre à paraître ”. En guise de zakouski, le garde du corps du chanteur a lâché des infos qui, déjà, font frémir. Outre le fait que, d’après lui, Michael, “ avait une collection secrète de vidéos porno à Neverland ” et “ pouvait passer des heures à visionner certaines scènes ”, le Moonwalker, raconte-t-il, “ détestait Madonna. “ Elle était sa concurrente directe, dit-il. Un jour qu’on était à Londres, il s’est arrêté pour acheter un boa constrictor. Il a dit qu’il allait l’appeler Madonna, parce que ça évoquait du poison… ” Il détestait aussi Steven Spielberg. Michael avait une poupée vaudou à son effigie dans laquelle il plantait des petites aiguilles ”. Sympaaaa…
Quand Michael Jackson se brûlait le sexe pour le faire blanchir
Mais il y a plus moche. Le bodyguard nous apprend en effet qu’ “ en guerre contre ses frères qui voulaient lui faire signer un accord de 500 millions de dollars pour reformer les Jackson Five, la star s’était entourée d’une armée de gardes du corps pour les empêcher d’accéder jusqu’à lui. “ Un jour où Randy a tenté de forcer le barrage, Michael a ordonné qu’on ouvre le feu sur lui ”. Ah, oui ?… Trop chouette, le frérot. Plus graveleux : d’après Matt Fiddles, le chanteur, obsédé par l’idée de “ devenir blanc ” se serait “ brûlé en tentant de se blanchir le sexe. “ Il a souffert le martyre ! ” Le pire, aurait-il confié, c’est que ça n’a même pas marché ”. Last, but not least, “ Quand (Whitney Houston) était au top de sa célébrité, et six ans après qu’(elle) fut sortie avec son frère Jermaine, Michael a eu une histoire secrète avec Whitney et rêvait carrément de l’épouser. “ Il est tombé amoureux d’elle et ne s’en est jamais remis quand elle a rompu ” Il pensait qu’ils étaient les deux plus grands artistes de la planète ”. Ca ne leur a pas porté chance, on dirait… en même temps — en même temps —, z’avez remarqué ?, c’est souvent glauque, au final, les histoires des beautiful…

Vous en voulez encore ?
On aurait aimé leur consacrer de la place, mais on n’en a plus. Si vous avez le temps, lisez les interviews de Sébastien Tellier dans “ Voici ” et d’Iggy Pop dans “ Elle ”. Ca dépote, et pas forcément dans le sens où on s’y attend… Tsss ! Non, on ne dira rien !
On n’a pas voulu accabler Nicolas et Carla… en même temps, le “ roman-photo ” de leur vie à l’Elysée que publie “ Grazia ” est assez hilarant. Difficile d’y résister… à vous de voir, hmmm ?
Rayon amour(s) : Mariah Carey et Nick Cannon ont renouvelé leurs vœux de mariage à Paris et dans “ Gala ” et, la vérité, c’est pas beau à voir ; Casper Smart menace de quitter Jenifer Lopez si elle n’obtient pas le divorce rapidement avec Marc Anthony (“ Gala ”) ; Demi Moore a enfin abandonné le pseudo de @mrs Kutcher pour celui de @justdemi sur Twitter (“ Voici ”, “ Public ”) ; Jenifer Aniston projette de s’installer dans les environs de Richmond, à Londres, où, surprise !, Brad Pitt et Angelina Jolie ont prévu d’emménager, une fois mariés (“ Gala ”) ; Lindsay Lohan et Samantha Ronson auraient remis le couvert à l’issue d’une “ folle nuit ” au Baron (“ Grazia ”) ; Lady Gaga et Taylor Kinney, c’est fini (“ Public ”) ; Kristen Stewart serait sur le point de rompre avec Robert Pattinson suite à sa rencontre avec l’acteur Garrett Hedlund rencontré sur le tournage de “ Sur la route ” (“ Public ”) ; bien qu’enceinte de son quatrième enfant avec Dean McDermott, Tori Spelling serait au bord du divorce (“ Gala ”) ; Jay-Z est le parrain de Dean, le fils de Jean Reno et Zofia Borucka (“ Public ”) ; Lorie fait une pause dans sa carrière pour faire un bébé (“ Voici ”) ; Pierre Cosso (“ La boum ”) a refait sa vie en Polynésie française à l’ombre d’une jolie vahiné, prénom Rautea, rencontrée à Bora Bora (“ Gala ”)
En vrac, sinon : ça ne s’arrange pas, Rihanna a été hospitalisée d’urgence lundi soir pour “ épuisement et déshydratation ” (“ Voici ”) ; Marty Rathburne, ex numéro 3 de l'Eglise de scientologie s’apprête à publier un livre à charge sur Tom Cruise (“ Gala ”) ; Robert Pattinson interprètera le rôle d’Eric Maddox qui a traqué Saddam Hussein dans le film “ Mission : The Blacklist ” du réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire (“ Paris-Match ”) ; François Hollande élu, contrairement à ce qu’il avait annoncé, Michaël Vendetta “ ne s’est pas exilé en Californie, mais seulement dans le Val d’Oise ” (“ Voici ”).
Côté tests : “ Elle ” propose un “ Etes-vous plus mère qu’épouse ? ” et “ Gala ” un “ Ministre ? Mais de quoi, au juste ? ” Et non, raté, on ne vous dira pas ce qu’on est.
Côté dossiers : “ Gala ” publie un spécial “ rêve Antarctique ” qui rafraîchit et aère l’esprit. Pour s’aérer tout court, et parce que ça fait du bien, lisez le dossier que “ Elle ” consacre à la masturbation : d’après les experts, le plaisir solitaire serait la clé d’une vie sexuelle épanouie. Hé oui ! Sur ce, bon week-end, les lapins !





La rigueur tue !

Les démagogues et les manipulateurs, non contents de se livrer là à une odieuse récupération des malheurs des gens, ont certainement réussi à convaincre nombre d’entre nous que la rigueur tue, que c’est une stratégie criminelle de choisir cette option.


Imaginons un instant que vous soyez keynésien et que, comme tout bon keynésien, vous souteniez l’idée selon laquelle, en cette période de crise, nous devrions nous en tenir au bon vieux policy mix qui consiste à (i) faire tourner la planche à billet et (ii) augmenter la dépense publique quitte à accroître le déficit budgétaire. Bref, à poursuivre le genre le politiques que nous appliquons depuis – au bas mot – 40 ans.
Évidemment, les temps ne sont pas faciles. D’une part, l’expérience récente – notamment aux États-Unis – n’est pas particulièrement probante. D’autre part, le principe selon lequel « si ça ne fonctionne pas, c’est qu’on n’en a pas assez fait » a de plus en plus de mal à convaincre. Enfin, un certain nombre de pays européens, il est vrai au pied du mur, ont décidé de changer leur fusil d’épaule et préfèrent désormais des politiques de réduction de la dépense publique – la fameuse « rigueur ». Il vous faut donc, plus que jamais, un argument massue, une « idée-obus » de calibre Montebourgueste pour gagner, une fois encore, les faveurs de l’opinion publique ou, au moins, de l’opinion publiée.
Petite leçon de militantisme illustrée.
Article #1. Quand la raison et le bon sens s’obstinent à vous donner tort, il faut faire appel aux sentiments. Et là, il est peu de sujet qui véhicule autant de charge émotionnelle que la description de ceux de nos contemporains qui, victimes sacrificielles de l’ignoble rigueur, décident de mettre fin à leurs jours – les « vagues de suicides » chez France Télécom ou chez Foxconn en étant deux illustrations récentes. Dans le même esprit, cet article du New York Times 1 daté du 14 avril 2012, nous apprend qu’« en Grèce, le taux de suicide des hommes a augmenté de plus de 24% entre 2007 et 2009 d’après les statistiques du gouvernement. En Irlande, durant la même période, les suicides des hommes ont augmenté de plus de 16%. En Italie, les suicides motivés par des difficultés économiques ont augmenté de 52 pourcent, à 187 en 2010 – l’année la plus récente pour laquelle les statistiques sont disponibles – contre 123 en 2005. » Bien entendu, c’est une conséquence de la crise mais surtout, nous assure-t-on, c’est à cause de la rigueur.
Article #2. Les chiffres c’est froid et à trop les utiliser, on risque non seulement de tendre le bâton pour se faire battre (on y revient) mais surtout de donner le sentiment au lecteur qu’on se fiche comme d’une guigne du malheureux sort de ces pauvres gens. Il faut donc illustrer le fait par quelques exemples bien choisis comme celui d’Antonio ou de Giovanni et ne pas oublier, comme le fait si bien l’inénarrable Paul Krugman 2 dès le lendemain, de rappeler que c’est votre cœur qui parle alors que les tenants de la rigueur, de toute évidence, sont déterminés à pousser le continent entier au suicide.
Article #3. Mais revenons tout de même aux chiffres. Il est une règle efficace qui permet, sans effort, de transformer une petite variation de taux en une véritable catastrophe : elle consiste simplement à l’exprimer en pourcentage de croissance. Par exemple, pour la Grèce, si je vous dis que le taux de suicide des hommes a augmenté de « plus de 24% » entre 2007 et 2009, voilà un chiffre qui marque l’imagination ! Avec un peu de chance, certains d’entre nous penseront même que le taux est passé de – mettons – 5% à 25,9%… un malentendu est si vite arrivé. En revanche, si je vous dis que le taux de suicide des mâles grecs est passé de 4,3 pour 100 000 en 2007 à 5,2 pcm en 2009 (i.e. 0,0052%) 3, c’est tout de suite moins impressionnant. Si j’ajoute, que ce taux se trouve être – et de loin – le plus faible de l’Union Européenne et que, la même année, il atteignait plus de 23 pcm en France, il y a fort à parier que l’argument porte moins bien.
Article #4. Le choix du point de départ est très important. Dans l’exemple grec, 2007 présente un double avantage : c’est effectivement le début de la crise des subprimes mais c’est aussi, après 2002, l’année où le taux de suicide des hommes grecs a été le plus faible dans la décennie 1999-2009. Les auteurs de l’article auraient choisi 2006 et son taux de 5,1 suicides pour 100 000 hommes, que l’explosion n’aurait été que de 2%. La même conclusion s’impose pour l’Irlande où le taux passe de 17 pcm en 2006 à 16,1 pcm en 2007 avant de remonter à 18,6 pcm en 2009. Ainsi, si l’on se donne la peine d’y regarder de plus près, on conclura que le taux de suicide des Irlandais comme des Grecs est globalement stable sur la décennie et que le pic que l’on observe ces deux dernières années n’a, malheureusement, pas grand-chose d’étonnant en période de crise. Mais évidemment, c’est moins vendeur.
Article #5. Il faut aussi savoir adapter l’instrument de mesures en fonction des circonstances. Par exemple, dans le papier qui nous intéresse, le cas italien : vous avez sans doute observé qu’il n’est plus question du taux de suicide au sein de la population mâle mais du nombre de suicides réputés être « motivés par des difficultés économiques » sur l’ensemble de la population. En l’espèce, il semble que ce chiffre ait explosé de 52% en passant de 123 cas en 2005 à 187 cas en 2010 – ce qui, rapporté à la population italienne, représente un taux de 0,2 pour 100 000 habitants en 2005 et de 0,3 pcm en 2010. Mais, me direz-vous, pourquoi ne pas tout simplement utiliser la même mesure que pour les Grecs et les Irlandais ? Eh bien c’est fort simple : parce que le taux de suicide des Italiens passe de 8,4 pcm en 2007 à 8,8 pcm en 2009 ; soit une augmentation de 4,8%.
Article #6. Il est essentiel de sélectionner habilement ces exemples. Lorsqu’on vous parle de la crise souveraine et des horribles politiques de rigueur que nous imposent nos « élites mondialisées inféodées au capital apatride », vous pensez non seulement à la Grèce, à l’Irlande et à l’Italie mais aussi au Portugal et à l’Espagne n’est-ce pas ? Vous me voyez venir ! Eh oui, de 2007 à 2009, le taux de suicide des hommes portugais et espagnol augmente de 8,1% et 7,3% respectivement – c’est-à-dire moins qu’en Suède (+8,6%) sachant que les taux de 2009 sont de 10,3 pour 100 000 en Espagne, de 13,4 pcm au Portugal et de – attention les yeux – 17,7 pcm en Suède.
Article #7. Enfin, et c’est peut être le plus important, il convient d’opérer discrètement à quelques discrets sophismes pour transformer une évidence – la récente hausse du nombre de passage à l’acte est lié à la crise – en une affirmation fallacieuse – c’est la rigueur qui pousse les gens au suicide. Il suffit, pour ce faire, de l’affirmer sans le démontrer et d’éviter soigneusement de parler des contre-exemples les plus évidents : typiquement, le cas des champions toute catégorie de la dépense publique qui ne comptent manifestement pas s’en arrêter là – j’ai nommé les Danois – qui, malgré leur État-providence que l’univers entier leur envie, se sont suicidé 16,2% fois plus en 2009 qu’en 2007.
Et voilà comment, en une petite phrase et trois chiffres, celui qui parle d’autorité va réussir à faire croire au monde entier que les politiques de « rigueur » mises en œuvres chez certains de nos voisins sont en train de déclencher une énorme vague de suicides. Ces quelques mots, il faudra des heures d’explication et des bataillons de chiffres pour tenter de démontrer qu’ils ne relèvent de rien d’autre que de la propagande ; il faudra expliquer que ce drame humain qu’est le suicide est infiniment plus complexe qu’une simple réponse à la politique budgétaire d’un État ; qu’on se suicide plus au nord que dans le sud ; qu’on est plus pressé d’en finir quand on est vieux et malade que quand on est jeune et en bonne santé ; que bien au-delà des difficultés financières et de la charge de travail, c’est souvent la perte de sens et le sentiment de n’être qu’un rouage négligeable d’un appareil inhumain qui poussent nos semblables à commettre l’irréparable 4.
Le mal est fait. Les démagogues et les manipulateurs, non contents de se livrer là à une odieuse récupération des malheurs des gens, malheurs dont ils sont pour l’essentiel responsables, ont certainement réussi à convaincre nombre d’entre nous que la rigueur tue, que c’est une stratégie criminelle et même – si ça ce trouve – que c’est précisément l’intention des quelques gouvernements qui ont eu le courage de choisir cette option. Je gage que nos candidats aux présidentielles vont rapidement récupérer l’information et s’en servir sans modération pour nous vendre encore un peu plus de ce qui n’a jamais marché ; « en politique, disait Talleyrand, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai. »

En attendant, les gens souffrent et, pire encore, ils ne savent pas pourquoi

Les rythmes scolaires en France et en Europe

La France compte la plus courte année scolaire d'Europe et propose une des journées de cours les plus chargées du continent. Avec la généralisation en 2008 de la semaine de quatre jours en primaire, les critiques sont de plus en plus vives sur l'organisation de la scolarité en France. Un comité va donc plancher sur un réaménagement des rythmes scolaires de la maternelle au lycée. Tous les thèmes seront abordés : la durée et l'organisation des journées de cours, le nombre de jours passés en classe dans la semaine, l'allongement de l'année scolaire, la durée des vacances.
Le comité, composé de médecins, d'élus des collectivités territoriales, de spécialistes de l'enseignement auditionnera professeurs, parents d'élèves et lycées. Les modèles étrangers seront étudiés avec attention. Dès la rentrée prochaine, une centaine de lycées expérimenteront un système inspiré de ce qui se passe outre-Rhin : cours le matin, sport l'après-midi. Le comité rendra son rapport en 2011 mais l'organisation de l'année scolaire ne sera pas réformée avant 2014.




«La semaine de quatre jours est néfaste aux écoliers»

INTERVIEW - En janvier, un rapport de l'Académie nationale de médecine recommandait l'ouverture de l'école le mercredi matin. Chronobiologiste et rapporteur de cette étude, le professeur Yvan Touitou détaille les fondements scientifiques d'une telle suggestion.
» Lire l'intégralité de l'interview




Ces enjeux économiques qui font pression sur le calendrier scolaire

Semaine de quatre jours, vacances d'été raccourcies ou mercredi travaillé : la réflexion entamée sur les rythmes scolaires durera au moins un an. «Ce calendrier est une bonne chose, car ce projet de réforme est très complexe et il ne faudrait pas aboutir à des mesures prises à la va-vite», souligne Pierre-Yves Jardel, président de la communauté de communes de la Brie des Etangs (Marne) et responsable des questions d'éducation pour l'Association des maires de France (AMF).
Il faut dire que ce projet de réforme, applicable en 2014, a des implications bien plus vastes que le seul emploi du temps des écoliers de l'Hexagone. Il risque d'avoir un coût économique, en particulier pour le secteur du tourisme et les finances des municipalités. Un enjeu dont le gouvernement est conscient. Le comité de pilotage sur les rythmes scolaires mis en place par Luc Chatel rassemble autour de la table tous les acteurs concernés, y compris des professionnels du tourisme et des transports, ainsi que des élus locaux.
• Le tourisme aux aguets
Si le calendrier des vacances est déjà fixé jusqu'en 2013 au ministère de l'Education nationale, l'industrie du tourisme suivra de très près les idées qui pourront émerger du comité de pilotage sur les rythmes scolaires. L'enjeu de la réforme est de taille pour ce secteur qui pèse plus de 72 milliards d'euros de chiffre d'affaires et plus de 6% du PIB français, selon le Réseau national des destinations départementales (Rn2d). «Il est clair que si les vacances d'été sont rabotées de quinze jours, cela entraînera une baisse de la fréquentation des hôtels français», affirme Laurent Duc, président de la Fédération nationale de l'hôtellerie française au sein de l'Umih (Union des métiers des industries de l'hôtellerie). Selon lui, la seule clientèle étrangère, friande des périodes hors vacances scolaires, ne suffirait sans doute pas à compenser cette perte.

Crédits : Insee / Ministère de l'Economie et des Finances
Pour autant, la profession n'oppose pas un blocage de principe au raccourcissement des vacances estivales. «Les Français ne partent plus deux mois en vacances, et il est très difficile d'avoir une clientèle avant le 15 juillet de toute façon», souligne Pascale Jallet, déléguée générale du SNRT (Syndicat national des résidences de tourisme). Mais l'hypothèse d'une réduction du nombre de zones de trois à deux serait une catastrophe pour le tourisme en hiver, en conviennent les professionnels. «Les stations hivernales ne peuvent pas se permettre de perdre une semaine de chiffre d'affaires à chaque vacances d'hiver, surtout quand on considère les investissements que nécessitent la préparation de la saison», note Laurent Duc. C'est pourquoi les acteurs du tourisme vont militer pour conserver «le meilleur étalement possible des vacances sur l'ensemble de l'année», annonce Pascale Jallet.
• Les municipalités jouent la montre
De son côté, Pierre-Yves Jardel estime qu' «il n'y a pas de solution miracle». Une chose est sûre, selon lui, il y aura toujours des mécontents. La semaine de quatre jours est sur la sellette. Un sujet sensible pour le gouvernement, car elle a été mise en place à la rentrée 2008 par Xavier Darcos, le prédécesseur de Luc Chatel. «Cette décision a été brutale, et a pris davantage en considération les intérêts économiques que ceux des enfants», commente l'élu de la Marne. Autre scénario, le rabotage des vacances estivales. «Les professionnels du tourisme et des transports qui vont durement batailler contre cette piste».

Les trois zones de vacances en France. (Crédit : Ministère de l'éducation nationale)
Les trois zones de vacances en France. (Crédit : Ministère de l'éducation nationale)
Quant à l'expérience tentée dans un lycée de Meaux (cours le matin et sport l'après-midi), elle sera étendue à 100 lycées l'an prochain. «L'idée est intéressante, mais l'Education nationale manque d'enseignants dans le domaine sportif, puis les villes ne sont pas toutes équipées en stades et autres infrastructures nécessaires aux activités sportives», relève Pierre-Yves Jardel.
S'il ne privilégie aucun scénario de réforme, l'élu insiste pour que les mesures décidées soient appliquées «à l'échelle nationale», sans régimes différents selon les communes, et pour que tous les acteurs soient «impliqués dans le temps de la réflexion». Selon lui, le budget d'une municipalité pour l'éducation représente en moyenne 1000 euros par enfant et par année. Cantines, éclairage et chauffage des écoles, garderies, activités périscolaires… tous ces postes de dépenses seront impactés par la réforme. Ainsi que le transport scolaire, pris en charge par les conseils généraux. Ce n'est pourtant pas ce qui préoccupe le plus Pierre-Yves Jardel. «Les villes et l'Etat investissent massivement dans l'éducation des enfants, mais le niveau scolaire en France est très mauvais par rapport aux autres pays européens», déplore-t-il. Pour lui, le rythme scolaire est certainement l'une des clés pour résoudre ce phénomène.




Les vacances scolaires en Europe

Si les grandes vacances françaises sont souvent critiquées pour leur longueur, elles ne sont pas les plus avantageuses d'Europe. Les étudiants espagnols et italiens peuvent se reposer deux à trois semaines de plus.


Automne
Toussaint
Noël Hiver
Carnaval
Pâques
Spring
Pentecôte Été

Allemagne*
5 à 12 j. 10 à 18 j. 0 à 13 j. 5 à 16 j. 0 à 11 j. 6 sem.

Espagne
X 2 sem. 3 à 6 j. 1 sem. X 11 à 12 sem.

Finlande**
1 à 7 j. 1 à 2 sem. 1 sem. 4 j. X 10 à 11 sem.

France
10 j. 2 sem. 2 sem. 2 sem. X 9 sem.

Royaume-Uni
1 sem. 2 sem. 1 sem. 2 sem. 1 sem. 6 sem.

Italie**
X 2 sem. 1 à 5 j. 5 à 9 j. X 12 à 13 sem.

Pays-Bas
1 sem. 2 sem. 1 sem. X 1 sem. 6 à 7 sem.
* Allemagne : tous les Länder n'adoptent pas le même calendrier.
En Italie et Finlande, les dates peuvent varier suivant les régions.
(Source)




Ce qui se fait dans les classes européennes



L'après-midi, les jeunes Allemands sont libres : ils peuvent mener une activité sportive ou artistique... ou rentrer chez eux. Crédits photo : AFP
Royaume-Uni, Espagne, Allemagne, nos voisins préfèrent pour leurs écoliers des journées courtes et des activités sportives et culturelles. Toutefois le modèle allemand, dont voudrait s'inspirer le gouvernement français, a du plomb dans l'aile.
• FRANCE
En termes de nombre de jours passés en classe, la France a la plus courte année scolaire d'Europe : 144 jours. En primaire, 98% des établissements ont choisi la semaine de quatre jours. D'autres pratiquent la semaine de 4,5 jours, avec des cours le mercredi matin. Dans le secondaire, la durée de la semaine est allongée à 5 jours. En moyenne, un écolier du primaire aura 6 heures de leçons quotidiennes, un collégien et lycéen entre 7 et 9 heures. A noter que même si la France détient un des volumes annuels d'heures d'école les plus élevés d'Europe, ce chiffre était encore plus important au début du XXe siècle : 1338 heures de cours en primaire répartis sur 223 jours, soit 30 heures de cours en moyenne sur 5 jours.
• ALLEMAGNE
L'éducation est du ressort des Länder. Les écoliers passent 188 à 208 jours par an en classe à raison de 5 à 6 jours par semaine. Le modèle dominant reste celui de l'école primaire ouverte jusqu'en milieu de journée. Les cours de 45 minutes débutent autour de 7h30/8h30 et se terminent entre 11h30 et 13 heures. Une fois les portes de l'école fermées, les élèves sont libres : ils peuvent mener une activité sportive ou artistique - non prise en charge par le système scolaire- ou tout simplement rester chez eux. Ce système est remis en cause depuis les mauvais résultats des écoliers allemands en 2000 à l'enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves de l'OCDE). Le système de scolarisation partielle favoriserait les enfants des milieux aisés qui peuvent s'offrir des loisirs extrascolaires tandis que leurs camarades plus pauvres sont laissés à eux-mêmes.

• ESPAGNE
Les Espagnols passent 175 jours par an derrière leur pupitre, 5 jours par semaine. La journée de cours dure 5 heures par jour en primaire, 6 au collège. Les écoles du premier degré peuvent proposer la journée continue (9 à 14 heures) ou coupée (cours de 9 heures à 12 h30 puis de 15 h à 17h15). Les établissements qui choisissent de ne pas avoir cours l'après-midi doivent proposer des activités extrascolaires jusqu'à 17 heures mais celles-ci ne sont pas toujours gratuites dans les faits. La moitié des 17 régions espagnoles, qui ont voix au chapitre sur l'éducation, a choisi la journée continue. Quant aux élèves du secondaire, ils achèvent leurs cours à 14 heures ou 14 h 30, sauf en Catalogne.
À lire par ailleurs :
» En Espagne, la journée continue au primaire en débat (La Croix)
• ITALIE
L'année scolaire italienne, dont le volume horaire dépasse celui de la France dans le secondaire, s'étale sur 200 journées. Les écoliers ont cours cinq à six jours par semaine. En primaire, on compte de 27 à 30 heures de cours par semaine, 24 pour les plus jeunes. Les élèves ont le choix entre deux modèles : «le modulo» avec des cours tous les matins du lundi au samedi de 8h30 à 13h, et quelques après-midi (14h30-17 heures), ou un temps complet (« tempo pieno »), semblable au système français, avec des cours du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 14h30 à 16h30.
Dans le secondaire, les étudiants reçoivent 30 heures de cours par semaine au collège. Certaines écoles distribuent les heures du lundi au vendredi avec des modules de 55 minutes (de 8 h à 13h30). D'autres ont une fréquence de 5 heures par jour, du lundi au samedi. Le nombre d'heures peut monter à 40 dans certains établissements. Ces heures prises sur l'après-midi proposent des cours de langue, d'informatique, de sport, de musique…

Les établissements britanniques sont encouragés à proposer à leurs élèves des visites culturelles.
Les établissements britanniques sont encouragés à proposer à leurs élèves des visites culturelles. Crédits photo : AFP
• ROYAUME-UNI
Le rythme scolaire est déterminé par les autorités locales. Les Britanniques ont cours 190 jours par an, 5 jours par semaine. La loi fixe un minimum de 21,5 heures par semaine pour les plus petits, 25 heures pour les 14-16 ans. Mais les écoles peuvent en proposer davantage. Une journée-type commence à 8 h 30 ou 9 heures et se termine entre 15 h 30 et 16 heures, avec cantine ou packed lunch (pique-nique). Depuis l'Education Act de 2002, les établissements sont encouragés à proposer à leurs élèves, après la fin des cours, des activités : sports, musique, visites culturelles, clubs.
En 2003, un programme d'investissements de 4 milliards d'euros a été lancé pour augmenter les écoles scolarisant toute la journée les élèves. Les cours commencent vers 08h15 et se terminent vers 16 heures. Très souvent les devoirs sont faits à l'école. La part des lycées à plein temps dépassait 30% en 2008, contre à peine plus de 15% quatre ans plus tôt. Même chose pour la proportion d'élèves concernés: elle a doublé entre 2004 et 2008, pour atteindre 24%. Les autorités espèrent que ce système encouragera les Allemandes, à revenir dans la vie active après avoir eu un enfant et à avoir plus de bébés.
• PAYS-BAS
Les écoliers néerlandais ont plus d'heures de cours par an que les Français mais celles-ci se répartissent sur davantage de jours (200), cinq jours par semaine. C'est la direction de l'école qui définit la répartition des heures. En moyenne elle est de 5h30 en primaire, les élèves arrivent vers 8h30 et sortent vers 15 heures avec une pause à midi. Le mercredi matin est travaillé mais l'après-midi est le plus souvent libre. Dans le secondaire, les programmes prévoient 1040 heures par an d'enseignement dont 40 peuvent être consacrées pour les élèves les plus doués à des cours d'art plastiques. 72 heures peuvent être aussi utilisées pour faire du bénévolat. Les heures de cours sont abaissées à 700 l'année de l'examen final.
• FINLANDE
La Finlande, en tête des résultats PISA, a un des volumes horaires annuels les plus bas de l'Union européenne. L'école représente 190 jours par an, 5 jours par semaine. Les petits ont 3H45 par jour soit 5 leçons de 45 minutes chacune, entrecoupées d'une pause de 15 minutes. Le nombre de leçons augmente jusqu'à 7 par jour avec l'âge, pour atteindre un maximum de 30 heures par semaine soit 6 heures par jour.
LIRE AUSSI :
» Le réseau Eurydice sur les systèmes éducatifs européens
» Les rythmes scolaires, ça donne quoi ailleurs ? (sur Slate)

Tapis



La télévision nous a déroulé hier deux tapis rouges, qui n’avaient cependant rien de commun. A Cannes, il portait le rêve glamoureux du cinéma. A Paris, il accueillait le sérieux austère de notre nouveau Premier ministre et son gouvernement. Car chacun l’a compris, trente ans après, il ne s’agit plus de changer la vie. Fini, cette folle invention d’un ministère du Temps libre, l’originalité se nomme aujourd’hui un ministère du Redressement productif, titre fleurant bon l’après-guerre laborieuse. Il y a certes, en écho au Festival, les sourires éclatants de Najat Vallaud-Belkacem, Aurélie Filipetti et Fleur Pellerin, qu’on imagine aisément dans les atours de Bérénice Béjo. Mais c’est au charbon qu’elles devront aller, pas sous les sunlights. Et si nous ne connaissons pas encore la fin de leur film, nous leur demandons au moins une chose : ne nous jouez plus « La Grande illusion », on nous l’a trop diffusée…


La « Hollandie » chez elle au gouvernement 


L'équation posée à François Hollande se sera au final révélée plus simple à résoudre pour Matignon que pour composer le gouvernement, exercice qui procède toujours d'une savante alchimie. Il faudrait plutôt parler de casse-tête tant il arrive que le mécano s'écroule. En l'occurrence, la surprise réside non pas dans le casting - l'équipe est teintée d'une forte coloration hollandaise, réunissant la garde rapprochée du président au grand complet - mais dans la non participation d'un premier rôle. Après la foudre contre l'avion présidentiel, le coup de tonnerre Martine Aubry ! Barrée de la route à l'Elysée, pour elle c'était Matignon ou rien. Ce sera la rue de Solférino et encore la patronne du PS se retirera-t-elle bientôt sur son Aventin lillois. Elle a choisi de garder sa liberté, éventuellement de se mettre en réserve. On y verra un geste de méchante humeur, voire la mise sous surveillance de son « meilleur ennemi ». Les contours du gouvernement portent la patte du président. Les fidèles, les historiques ou les ralliés préemptent les postes clés. Le dosage est subtil. La présence du novice Peillon, numéro deux dans l'ordre protocolaire, marque la priorité à l'éducation ; celle de Fabius, qui remporte la bataille du Quai d'Orsay, le retour d'un poids lourd. L'équilibre général concilie la nouveauté, la parité et la diversité, le renouvellement des générations s'incarnant même dans la féminisation. Du Hollande pur sucre, lequel a su exercer son sens éprouvé de la synthèse. Son audace aura été d'appeler la très indépendante, sinon indépendantiste, Christine Taubira à un poste régalien, la Justice, où elle devra cohabiter avec le très sécuritaire Manuel Valls. L'eau et le feu.

Le goût du luxe de Hollande moqué dans une pub (photo)

Une compagnie de jets a lancé une campagne de pub en utilisant la polémique issue du déplacement en jet privé de François Hollande, le soir de son élection, pour aller participer à la fête organisée en son honneur dans le carré VIP de la place de la Bastille, privatisé pour l’occasion par les ténors du Parti socialiste.

Pour fêter son élection, une fête ne suffisait pas à François Hollande. Il a donc décidé, contrairement aux pratiques de tous les présidents de la Cinquième, de célébrer sa victoire dans deux fêtes différentes, à Tulle en Corrèze, puis à Paris, place de la Bastille. Pour réussir cet exploit, le nouveau président « normal » a pris un jet privé, en toute simplicité…
D’après Le Figaro, cette escapade de luxe aura couté 30 000 euros. Fidèles à leurs habitudes de gestion calamiteuse, les socialistes ont dépensé sans compter pour leur goût du luxe. En effet, une compagnie spécialisée dans les voyages en jet estime que Hollande aurait pu se contenter de débourser 2200 euros pour sa virée Flamblingbling. Soit près de 10 fois moins cher que ce qui a été payé…
Même pour les jets et le champagne, les socialistes ne peuvent s’empêcher de jeter l’argent par les fenêtres.
La compagnie Widget a donc profité de la première boulette du président pour se faire de la publicité avec cette affiche, où il est écrit en rose ‘Le changement c’est maintenant ? ».
Un joli coup de pub pour la marque bien inspirée. En effet, elle a du réaliser que sa clientèle se situait du côté du PS et a donc ciblé les socialistes, reconnus pour être de grands amateurs de jets privés…
Pour leurs prochaines petites soirées gôche caviar, les barons socialistes pourront désormais faire des économies. Wijet va-t-elle créer une piste d’atterrissage devant le « J’ose » ?

Vincent Peillon annonce le retour à la semaine de 5 jours en primaire

Le nouveau ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a annoncé aujourd'hui sur France Inter le retour à la semaine de cinq jours de classe en primaire "pour la rentrée 2013", ajoutant que "ce n'est pas le plus simple, mais nous le ferons". A la question de savoir si la cinquième journée serait le mercredi matin ou le samedi matin, il a laissé l'option ouverte aux collectivités locales.  La suppression du samedi matin à la rentrée 2008 avait, de fait, entraîné des semaines resserrées sur quatre jours pour la quasi-totalité des écoles du pays.
En dépit de très nombreux rapports critiquant la semaine de quatre jours, notamment ceux d'une mission de l'Assemblée nationale, de l'Académie de médecine ou d'un comité sur les rythmes scolaires, le gouvernement sortant a toujours refusé de revenir sur cette réforme de Nicolas Sarkozy et de l'ex-ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos. Peillon a souligné qu'avec 144 jours de classe par an, les écoliers français en avaient au minimum 40 de moins que les autres enfants européens, ce qui leur donne aussi des journées de six heures de classe, sans compter ceux qui ont un temps supplémentaire de soutien scolaire.


Vincent Peillon par franceinter

"On bourre les journées" et "six ou sept heures" par jour de classe, "ça épuise les enfants", a-t-il déploré. Il y a deux semaines, Peillon, qui n'était encore que chargé de l'éducation dans l'équipe du candidat Hollande, avait déjà fait part de la volonté de celui qui est désormais président de revenir à cinq jours de classe par semaine. "Le souhait de François Hollande est que la discussion ait lieu cet été, qu'une loi d'orientation et de programmation soit déposée à l'automne et qu'à la rentrée 2013 nous puissions, si nous sommes allés au bout de cette discussion, faire les choses", avait-il dit. Cette réforme serait appliquée "de façon généralisée", sur tout le territoire, mais "il y aura une marge de discussions avec les collectivités locales", avait-il ajouté.
JE PENSE QUE C'EST LA SEULE RÉFORME QUI SERA PROFITABLE À TOUT CEUX QUI N'ONT PAS VOTÉ SOCIALISTE....LES COMMERÇANTS.

Le développement osé de Studio Harcourt

Pour éviter une nouvelle faillite, la prestigieuse maison tente de recruter des clients en lançant des activités inédites. Au risque de galvauder sa précieuse signature.
Le fond noir, intense, souligne les contours. Les courbes ressortent dans une lumière blanche éclatante, adoucie par un léger halo. Pas de doute, c’est bien l’une des mythiques photographies Harcourt. Sauf qu’il ne s’agit ni d’un portrait de Jean Dujardin ni d’un instantané de Laetitia Casta mais… d’une publicité pour les matelas Treca. Le fabricant français a en effet utilisé en 2010 le graphisme et la signature du célèbre studio parisien pour ses affiches. Comme Lancia pour sa dernière Delta. Un sacrilège pour les puristes. Mais pour le studio, fondé en 1934, c’est une diversification qui lui permettra peut-être d’éviter une nouvelle banqueroute. En 2007, Harcourt, qui ne réalisait encore que des portraits avec la technologie argentique, perdait encore 340 000 euros pour un chiffre d’affaires de 868 000 euros.
Tout changer pour survivre. Francis Dagnan, un homme d’affaires spécialisé dans l’immobilier, a racheté l’entreprise juste avant qu’elle ne soit liquidée et a décidé de tout changer pour la sauver. En quelques semaines, il renégocie avec les banques, limite l’équipe à une dizaine de photographes indépendants, passe au numérique, plus pratique et moins cher, réalise des «shootings» hors les murs, ose la couleur… et entreprend surtout de se lancer dans de multiples activités. «Il fallait élargir la clientèle et toucher les jeunes générations», explique le président, qui rappelle qu’un portrait Harcourt reste un luxe accessible : de 900 à 1 900 euros. Impératif : ne pas écorner la prestigieuse image du studio.
Pour l’instant, la stratégie fonctionne. Le studio a – juste – retrouvé l’équilibre et réalise près de 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour moitié grâce à ses nouvelles activités. Intéresser les jeunes, c’est toute l’idée de la cabine façon Photomaton, où l’on peut s’immortaliser dans le style Harcourt pour 10 euros. Le patron avoue avoir longtemps hésité avant de franchir ce pas, par peur de galvauder le classique portrait qui reste le cœur de son business. Il a fallu plusieurs mois de travail pour mettre au point, avec un fabricant japonais, une cabine restituant la fameuse lumière cinéma et une imprimante thermique qui accentue suffisamment les contrastes. Son succès lors du Festival de Cannes l’an dernier a vite balayé les réticences du PDG. Une dizaine de cabines ont été installées depuis, dans des cinémas ou des centres commerciaux, et d’autres tournent pour animer des inaugurations de boutiques ou des expositions. Coût de la location : 7 000 euros pour 700 photos.
Mais les dirigeants de Harcourt comptent surtout sur les contrats qu’ils signent avec les marques pour sortir définitivement le studio de l’ornière. Leur toute nouvelle activité événementielle, par exemple, pèse déjà plus de 15% du chiffre d’affaires. Le vénérable hôtel particulier, situé à deux pas des Champs-Elysées, organise depuis peu des visites guidées et des ateliers d’initiation à la prise de vue et au maquillage façon Harcourt. On a vu aussi Carrefour occuper le studio le temps d’une soirée, pour célébrer la remise de son prix littéraire. Des formules petits déjeuners ou déjeuners, champagne Studio Harcourt Paris compris, sont également proposées, pour épater des clients ou lancer un produit.
Les marques intéressées – BlackBerry, Harley-Davidson, Chanel… – en profitent d’ailleurs souvent pour s’offrir une séance photo de leur dernière création.
Préserver l’image. Ces «photos de nature morte» sont un autre axe de développement à part entière, mais pour des campagnes publicitaires, comme celles de Lancia et Treca. Ce business pèse déjà 20% des revenus de Harcourt, mais le studio sélectionne les candidats. D’accord pour photographier les poupées Mattel, pas pour signer des visuels de nourriture pour chats, comme cela leur a déjà été demandé. «Mais pourquoi pas un concours de beauté féline dont le premier prix serait une photo du plus beau chat de France ?» propose quand même Francis Dagnan, qui tient manifestement à ne pas se priver de ventes potentielles. «Les marques achètent surtout la signature Harcourt, car, en termes de shooting de produits, le studio a encore des progrès à faire», précise un ancien client.
Enfin, Harcourt s’est développé à marche forcée à l’étranger. Après avoir monté des expositions au Japon, financées par Chanel et Lancel, la direction a eu l’idée de creuser ce filon en Chine, au Brésil ou au Chili. Autant de pays qui «restent très attachés aux cérémonies familiales, où l’on cultive l’art du portrait», précise Francis Dagnan. Pour le PDG, ce n’est pas qu’un cliché.
Francis Lecompte
En chiffres :
900 € la séance photo pour les particuliers
7 000 € la location de cabine façon Photomaton
50% des ventes réalisées grâce aux nouvelles activités
Fiche d’identité :
Fondé en 1934, le studio a connu le succès grâce à la lumière particulière de ses clichés.
Les stars du show-biz peuvent toujours s’y faire tirer le portrait gratuitement.
Il a déjà fait faillite deux fois, en 1990 puis en 2007.