La ministre de l'économie, Christine Lagarde, a estimé mardi 20 octobre que la croissance française devrait faire "encore mieux" au troisième trimestre qu'au deuxième, où elle avait progressé de 0,3 %, après quatre trimestres de récession.
"La France, avec l'Allemagne, sont les deux seuls pays européens qui ont réussi à sortir de la croissance positive au deuxième trimestre 2009 et au troisième trimestre 2009, je crois que nous allons faire encore mieux", a assuré la ministre, interrogée par TF1.
Après quatre trimestres de croissance négative, l'économie française est sortie de la récession au deuxième trimestre, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,3 % par rapport au trimestre précédent. Pour l'ensemble de 2009, le gouvernement table sur un recul du PIB de 2,25 %.
Christine Lagarde a par ailleurs déclaré qu'elle ne voulait pas faire obstacle à l'épanouissement de "jeunes talents", à propos de la probable élection de Jean Sarkozy, fils du chef de l'Etat, à la tête de l'Etablissement public d'aménagement de la Défense (Epad). "Je ne veux pas participer à une polémique qui ressemble un peu à une chasse au jeune et je ne voudrais surtout pas faire obstacle à l'épanouissement de talents au bénéfice d'arguments sur l'âge ou sur le nom d'une personne", a déclaré la ministre.
mardi 20 octobre 2009
Croissance : Lagarde prédit un bon troisième trimestre
L'émergence de nouveaux services comme moteur de la croissance
Les nouveaux modes de consommation peuvent-ils aider à la sortie de crise ? A la demande de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique, le Conseil d'analyse stratégique (ex-Commissariat général au Plan), a dû se pencher sur cette question pressante et renoncer, pour un temps, aux horizons lointains auxquels il était habitué.Le rapport, piloté par l'économiste Daniel Cohen, et rendu public lundi 19 octobre, répond à cette problématique en affirmant, sans ambages, que la "satisfaction des besoins pourrait devenir le moteur d'une économie servicielle renouvelée". Il s'agit moins de l'émergence de nouveaux produits capables d'engendrer des modes fugaces que d'"une nouvelle articulation entre les services et les biens répondant à la satisfaction d'un besoin fonctionnel plus vaste que le produit lui-même". Ainsi, à partir de la nécessité de chauffer son logement l'hiver, on pourrait imaginer "demain qu'un vendeur d'électricité ne se contente plus de vendre des kW/h mais une température optimale dans un habitat ou un local professionnel", suggère le rapport.
Dans cette économie nouvelle, l'acte de consommation peut aussi se confondre avec un acte de "réalisation de soi", précise le document. Le succès de Vélib' aujourd'hui, d'Autolib' demain, serait les prémices d'un autre rapport au monde et aux choses. "Si on satisfait un besoin profond, on n'est pas dans le gâchis, ni pour autant dans la décroissance, explique Mme Kosciusko-Morizet. C'est cela que le rapport cherche à montrer."
Lente mutation
Ces mutations de la consommation sont portées par des aspirations suffisamment puissantes pour transformer la société, tirer la croissance et engendrer un cycle de prospérité, affirment les rapporteurs. Elles sont toutefois entravées par deux phénomènes : la mutation lente des "comportements écoresponsables ou solidaires", mais aussi et surtout la faiblesse du pouvoir d'achat des ménages.
La difficulté des familles à financer les trois principaux postes de la consommation - le logement, l'alimentation, les transports - pénalise le développement des nouveaux services. Ces dépenses obligatoires, qui représentaient 20 % du budget des ménages en 1960, ont presque doublé à 36 % en 2006, "avec une nouvelle phase d'accélération en 2001". Quatre catégories de ménages sont surexposées à la hausse de l'immobilier : les moins de 30 ans, les moins riches, les familles monoparentales et les Parisiens.
Le rapport se conclut sur une note d'autant moins encourageante qu'il ne voit pas la crise mettre un terme à la mondialisation et à l'externalisation toujours plus poussée des "segments à moindre valeur ajoutée". Autrement dit, les nouveaux services et modes de consommation finiront bien par voir le jour, mais profiteront seulement à une minorité de personnes aisées.
Yves Mamou
Noël Mamère a décidé de renoncer à être candidat aux élections régionales en Aquitaine. En pleine polémique des «fils de» avec Jean Sarkozy, le déput
Selon le quotidien Sud Ouest, qui révèle l'information mardi, Marie Bové, 34 ans, fille du leader altermondialiste, n'est pourtant pas membre des Verts. Elle est salariée du groupe socialiste de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB). Or, les relations de Marie Bové avec le PS, dont les Verts se sont éloignés, font débat au sein du parti écologiste, a indiqué Pierre Hurmic, président des élus Verts au conseil municipal de Bordeaux.
«De nombreux mails extrêmement critiques circulent sur ce choix-là», explique l'élu, également candidat pour conduire la liste. «La meilleure stratégie pour ces régionales est d'avoir un débat dans un esprit de rassemblement, d'indépendance et d'ouverture, avant de se positionner sur telle ou telle personnalité», a-t-il dit, avant l'assemblée générale des Verts de Gironde, vendredi.
Feu vert de l'Assemblée au redécoupage
L'Assemblée nationale a donné aujourd'hui son feu vert, par 302 voix contre 215, au redécoupage des circonscriptions législatives en ratifiant l'ordonnance présentée par le gouvernement qui modifie, à partir de 2012, les circonscriptions actuelles.
A nombre constant de députés (577), 33 circonscriptions ont été supprimées et 33 créées dont, comme prévu par la réforme de la Constitution, 11 sièges de députés représentant les Français de l'étranger. Le Sénat devrait à son tour voter le texte, sans modification, conduisant à une ratification définitive par le Parlement.
La gauche a dénoncé un "tripatouillage". La droite a jugé que des garanties suffisantes avaient été prises.
Le cours du dollar, "un désastre pour l'économie et l'industrie européennes", selon Henri Guaino
Après un an de crise financière et économique internationale, le monde oscille entre deux risques, l'inflation et la déflation, en particulier du fait des déséquilibres américains, a dit Henri Guaino à des journalistes en marge d'une convention du parti majoritaire en France, l'UMP.
Pour le conseiller spécial du président français Nicolas Sarkozy, le nœud de la crise actuelle est la situation financière des Etats-Unis et l'on peut craindre que cela se solde par un cycle inflationniste. "Ils sont perclus de dettes et les dettes, il faut bien les alléger. Pour l'instant, je constate que le dollar baisse." Pour alléger leur dette, les Américains "inondent le monde de liquidités" avec pour conséquence la dépréciation du dollar face à l'euro, qui flirte aujourd'hui avec le taux historique de 1,5 dollar, explique-t-il. "Quand on sera à deux, qu'est ce qu'on fera ?" demande le conseiller de Nicolas Sarkozy.
"Quand les Américains créent du dollar et que le dollar baisse, il y a un moment où vous ne pouvez plus le supporter. Qu'est-ce que vous faites ? Soit vous créez des liquidités pour faire baisser l'euro, soit vous laissez l'euro monter, monter, monter, et à un moment vous êtes complètement étouffé. […] Comment voulez-vous arrêter la dépréciation du dollar face à l'euro sinon en créant des euros ? La conséquence c'est que vous faites de l'inflation", a-t-il insisté. Henri Guaino souligne cependant que la décision de créer des euros dépend de la Banque centrale européenne (BCE). "La BCE s'adaptera aux circonstances. Les credos varient en fonction des circonstances", estime-t-il.
Le conseiller de Nicolas Sarkozy n'écarte pas l'hypothèse qu'un cycle inflationniste soit précédé par un cycle déflationniste."On va osciller entre déflation et inflation et dans les deux cas l'avenir n'est pas forcément rose." Dans l'hypothèse d'un cycle inflationniste, la question est notamment de savoir comment réagiraient les salaires. En tout état de cause, "si on perd la maîtrise de l'inflation et qu'il y a de l'hyperinflation c'est une catastrophe pour tout le monde. Si on fait de la déflation en Europe […], c'est pareil : la croissance va être essoufflée, la reprise va être plus lente".
La bonne santé d'Apple
Comme à l’accoutumée Apple a fait mieux que prévu lors de son dernier trimestre. Surfant sur le succès de son iPhone, de ses iPods et de ses ordinateurs Macs, la marque à la pomme devient bel et bien un véritable phénomène de société.
C’est Noël avant l’heure pour les actionnaires d’Apple. Comme avant chaque publication, le californien était attendu au tournant. Et comme d’habitude, la marque à la pomme a dépassé les attentes. Porté par le phénomène iPhone, le groupe de Cupertino a fait état hier soir, au titre de son 4ème trimestre fiscal 2009, d’un bénéfice net de 1,67 milliard de dollars contre un profit de 1,14 milliard de dollars un an plus tôt. Les analystes étaient une nouvelle fois bien en-dessous du compte. Résultat, l’action Apple qui flambe déjà de plus de 120% depuis le début de l’année devrait poursuivre sa marche en avant à New York. Et la barre des 200$ devrait être franchie pour la première fois depuis 2007!
De juillet à septembre, la firme de Steeve Jobs a écoulé 3,05 millions d'ordinateurs Macintosh, représentant 17% de croissance des volumes unitaires par rapport à l'an dernier. A titre de comparaison, le marché global des ordinateurs n’a progressé que de 2,3% au cours de la même période. Les ventes de Mac ont il est vrai été dopées par la rentrée scolaire et le lancement du nouveau système d'exploitation Snow Leopard, mais la performance d'Apple détone une fois de plus sur un marché plutôt morose. Au cours des 19 des 20 derniers trimestres, les ventes de Macs ont ainsi connu une plus forte croissance que le marché des PC dans son ensemble! Gene Munster, analyste chez Piper Jaffray & Co à Minneapolis explique à Bloomberg que si Apple a connu une légère baisse de régime il y a quelques semaines, les ventes de Macs "affichent désormais des taux de croissance identiques à ceux d’avant la récession".
Un chiffre d’affaires en hausse de 25%
Les autres produits de la marque à la pomme ne sont pas ne reste. L'appareil vedette d’Apple, l’iPhone, a été vendu à plus de 7,4 millions d’exemplaires pendant le dernier trimestre, contre 6,9 millions d’unités commercialisées un an auparavant. Et ce chiffre aurait sans doute pu être encore meilleur, si Apple était parvenu à répondre à la demande. En effet, avec le lancement du nouvel iPhone 3GS, la demande pour l'iPhone a dépassé l'offre tout au long du trimestre. "Jusqu'à septembre, l'iPhone 3G était en rupture de stock presque partout", a expliqué le directeur opérationnel de la firme californienne, Tim Cook lors d’une téléconférence. Et les prochains mois s’annoncent encore brillants pour le Smartphone avec son lancement en Chine dans les prochains jours. Grâce à un partenariat avec China Unicom, la société américaine va intégrer le plus grand marché au monde… Enfin, malgré une baisse de 8% des volumes, 10,2 millions d’iPods ont encore été commercialisés au cours du dernier trimestre. Là encore, les ventes sont supérieures aux attentes puisque les analystes anticipaient un déclin sous la barre symbolique des 10 millions d’unités.
Conséquence de ces trois gros succès commerciaux, le chiffre d’affaires d’Apple a bondi le trimestre dernier de 25% à 9,87 milliards de dollars, quand les analystes tablaient sur des revenus de 9,2 milliards de dollars. En outre, les craintes qui pesaient sur le management suite à la longue absence de l’emblématique patron d’Apple, Steve Jobs, ont été levées il y a quelques semaines avec le retour du «boss» sur le devant de la scène. Eloigné pendant plusieurs mois de son bureau suite à un grave cancer, Steeve Jobs s’est réjoui hier qu'Apple soit parvenu à vendre plus de Macs et d'iPhones que jamais, et a affiché sa confiance dans le catalogue de produits du groupe pour la saison des fêtes et au-delà. Apple a clairement le vent en poupe et certains se demandent ou cela va s’arrêter. Pour Hakim Kriout, gestionnaire de portefeuille pour Grigsby & Associates, Apple est simplement devenu le nouveau Sony. "Une génération entière grandit en demandant des produits d'Apple, et rien que des produits Apple" explique-t-il à Bloomberg. Et fidèle à sa réputation, la marque à la pomme n’entend pas se reposer sur ses lauriers. Plusieurs nouveaux produits devraient être lancés dès le début 2010. Selon les dernières rumeurs, un ordinateur ultra-portable à écran tactile sera bientôt disponible dans les rayons.
65 000 faillites sur les 12 derniers mois
Septembre a été le deuxième mois le plus noir pour les faillites en France avec 6 598 défaillances d'entreprises, un chiffre en hausse de 12% par rapport au même mois de 2008, a annoncé mardi l'assureur-crédit Coface. Le record historique avait été atteint en mars 2009 avec 6 773 faillites. Sur les 12 derniers mois, ce sont 65 833 défaillances qui ont été recensées contre 53 197 à fin septembre 2008, soit une augmentation de 24%, précise la Coface dans un communiqué. L'assureur-crédit fait état toutefois de quelques "fragiles signes de stabilisation", puisque tous les autres mois de 2009 affichaient une croissance annuelle supérieure à 20%.
Collectivités : Sarkozy réduit le nombre d'élus locaux
Le projet de réforme territoriale, qui prévoit de rapprocher l'échelon départemental et régional, sera examiné au Parlement mi-décembre.
Cette fois, la réforme des collectivités locales est bel et bien lancée. Plus d'un an après avoir annoncé cet important chantier, et à la veille de sa présentation en Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a donné mardi son coup d'envoi législatif, lors d'un discours à Saint-Dizier. Le projet de loi sera examiné mi-décembre au Parlement, a annoncé le chef de l'Etat, souhaitant «une mise en œuvre dans un délai d'un an».
«Les collectivités territoriales ne peuvent plus continuer à créer plus d'emplois que l'Etat n'en réduit», a martelé Nicolas Sarkozy, dénonçant à plusieurs reprises les doubles-emplois et le millefeuille administratif français. «La population est légitimement exaspérée. Les élus sont épuisés des doubles-emplois», a-t-il insisté.
Le premier pilier de la réforme des collectivités sera la création de quelque 3.000 conseillers territoriaux. Subsisteront deux structures - Départements et Régions - mais fusionneront les postes de conseillers généraux et régionaux, au nombre de 6.000 actuellement. «La solution, ce n'est pas la suppression du Département ou de la Région, mais le rapprochement des deux», s'est félicité le chef de l'Etat, affirmant au passage que «les économies d'échelle seront systématiquement recherchées». «Le conseiller territorial sera mieux à même d'organiser l'action de ces deux collectivités, non pas sur le mode de la concurrence, mais sur celui de la complémentarité.» Techniquement, les conseillers territoriaux seront élus à l'échelon cantonal par un scrutin uninominal à un tour, tandis que 20% des sièges seront attribués à la proportionnelle. Et Nicolas Sarkozy de ne pas cacher sa fierté en avouant s'inspirer d'une proposition «profondément démocratique» de Léon Blum en 1926, reprise en 1972 dans le programme du parti socialiste.
Deuxième pilier : la clarification des compétences des collectivités. Le président de la République a plaidé pour l'interdiction «à une collectivité d'intervenir sur le domaine d'une autre collectivité», sauf exceptions. Une loi sera rédigiée pour clarifier ces compétences. «Il faut mettre de l'ordre dans cet écheveau», a-t-il insisté. Les compétences générales (capacités pour une collectivité d'intervenir quel que soit le sujet) seront réservées à l'Etat et aux communes, tandis que les Départements et Régionaux exerceront uniquement des compétences définies.
Abordant l'épineux sujet de la suppression de la taxe professionnelle, Nicolas Sarkozy a réaffirmé qu'il «ne cèdera pas» sur cette «réforme urgente», répétant que 500.000 emplois industriels avaient été détruits en 15 ans à cause de cet impôt. Il s'agit de «faire face au mouvement inéluctable de mondialisation», a-t-il justifié. Pour compenser la suppression de cette taxe pour les collectivités locales, le chef de l'Etat a reconnu que l'affectation d'un impôt à chaque niveau de collectivités - «comme tout le monde le demande depuis des années» - avait échoué. «Nous travaillons avec le Parlement sur une nouvelle proposition, dans le respect de l'autonomie financière des collectivités locales», a-t-il simplement commenté, ajoutant n'avoir «aucun doute» sur le fait qu'une solution sera trouvée.
Enfin, Nicolas Sarkozy a détaillé son projet de grandes métropoles, qui seront créées «sur le principe du volontariat». Pour une ville de 450.000 habitants ou plus, l'enjeu sera soit de créer une hyperstructure «intégrée» qui remplacera la Région ou le Département par un transfert de compétences, soit une structure «multipolaire» pour permettre à des villes proches de «mutualiser ce qu'il y a de meilleur pour peser dans la compétition européenne», s'appuyant sur l'exemple de Metz, Nancy, Epinal et Thionville.
Le chef de l'Etat presse la gauche de voter sa réforme
Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà appelé la gauche à voter cette réforme. «Je me prends à imaginer qu'il pourrait se passer en France cette chose extraordinaire qu'on observe actuellement aux Etats-Unis, avec cette sénatrice républicaine qui vient de voter avec le camp démocrate la réforme du système de santé voulue par le président Obama. Pour justifier son vote, cette femme a eu cette formule : ‘Quand l'histoire appelle, l'histoire appelle'. C'est une belle formule», a lancé le président de la République.
Bruxelles plus coulante sur les bagages à main en avion
La Commission européenne propose de mettre fin de façon graduelle à l'interdiction de transporter des liquides dans les bagages à main à bord des avions. Instaurée en 2006 après la découverte d'une tentative d'attentat sur un vol vers les Etats-Unis, cette réglementation vient en principe à échéance en avril 2010. Mais, à cette date, les technologies permettant de déceler d'éventuels explosifs liquides aux points de contrôle des aéroports ne seront pas encore totalement opérationnelles. La Commission suggère donc une dérogation dès avril prochain pour les passagers en transit, puis l'installation obligatoire de détecteurs pour les liquides, gels et aérosols à partir du 29 avril 2012 dans les aéroports comptabilisant au moins 10 millions de départs annuels et, deux années plus tard, dans tous les aéroports.
Les Français, les plus kidnappés
Les Chinois, les Français et les Allemands, sont les plus kidnappés dans le monde, et le risque d'enlèvement a plus que triplé en 10 ans, selon une étude du leader mondial de l'assurance kidnapping et rançon Hiscox.
La recrudescence des actes de piraterie, comme la prise d'otages depuis le 2 octobre à bord du thonier espagnol "Alakrana" par des pirates somaliens réclamant quatre millions de dollars de rançon, s'est accompagnée d'une augmentation du nombre d'enlèvements, relève aussi l'étude publiée dans La Tribune.
"Les Chinois sont les plus kidnappés en valeur absolue car c'est la population la plus importante et qu'ils vivent beaucoup à l'étranger", explique à l'AFP, Nicolas Fontvielle, chargé en France des risques spéciaux kidnapping, rançon et terrorisme de l'assureur britannique.
Les Français arrivent en deuxième position car ils accumulent trois facteurs: beaucoup d'entreprises installées à l'étranger avec de nombreux expatriés notamment en Afrique, beaucoup d'humanitaires dans des zones de conflits (Rwanda, Darfour, Somalien Yemen) pour aider les populations locales.
Mais surtout "sans tomber dans la caricature d'OSS 117, le Français a tendance a être un peu trop courageux ou candide", explique M. Fontvielle.
Les Français sont par exemple, selon lui, beaucoup moins prudents que les Américains, pourtant très présents à l'étranger mais qui ne figurent pas dans le top 10 des nationalités les plus kidnappées, selon l'étude.
Interrogé pour savoir si les rançons payées par certains gouvernements jouaient sur ce classement, M. Fontveille a indiqué que selon lui, "ce n'est pas un facteur déterminant. Les gouvernements allemand, anglais et américain ont la même démarche que le gouvernement français" en matière de versement de rançons, a-t-il ajouté.
Les demandes de rançons peuvent atteindre 10 millions de dollars, selon La Tribune.
Globalement, "le nombre d'enlèvements a été multiplié par 3,5 entre 1998 et 2008 qui constitue une année record. Et l'année 2009 a le même profil et le risque est extrêmement élevé", affirme M. Fontvielle.
C'EST A SE DEMANDER CE QU'ON LEUR TROUVE, ILS NE SONT PAS PLUS IMPORTANTS QUE LES AUTRES.
Sarkozy s'en prend aux "commentateurs"
Nicolas Sarkozy s'en est pris aujourd'hui aux "commentateurs" qui raillent les difficultés actuelles de son gouvernement, estimant que "celui qui commente" était "moins soumis à la critique que celui qui agit", lors d'un déplacement à Saint-Dizier.
"Les commentateurs, ils commentent. Moi je suis du côté des acteurs, donc j'agis. Leur façon d'agir, c'est de commenter, c'est nécessaire. Ma façon d'agir, c'est d'agir, c'est indispensable, ce n'est pas le même travail", a déclaré M. Sarkozy lors d'une allocution improvisée devant les salariés de l'aciérie Hachette et Driout.
"Naturellement, celui qui commente il est moins soumis à la critique que celui qui agit", a-t-il relevé, "moi, j'ai été élu pour agir (...) je ne m'arrêterai pas, il en faut plus que ça pour m'arrêter".
"Je dois arrêter d'agir parce qu'il y en a un à gauche qui n'est pas content. Ils ne sont jamais contents. Et puis je dois arrêter d'agir aussi puisqu'il y en a un à droite qui n'est pas content", a-t-il poursuivi en raillant ceux qui lui demandent de ralentir le rythme de ses réformes.
"Si je dois attendre que tout le monde soit content pour agir, je repasserai à mon successeur le flambeau de tous les problèmes que j'ai trouvés et que j'aurais laissés dans le même état", a insisté le président.
"Je vais continuer à me déplacer", a-t-il également lancé. "Je dois aller sur le terrain voir ce qui se passe, je dois entendre ce que les gens disent, je dois expliquer ce qu'on fait, et je dois donner le moral aussi, comme si les seules nouvelles qui trouvaient gré aux yeux des commentateurs, c'est (sic) les mauvaises", a conclu Nicolas Sarkozy.
Ces propos présidentiels interviennent au lendemain d'une violente attaque de l'UMP contre les médias, accusés de vouloir "détruire" Nicolas Sarkozy.
Collectivités locales : ce que contient la réforme Sarkozy
Création des conseillers territoriaux et de métropoles régionales, achèvement de l'intercommunalité, clarification des compétences, Nicolas Sarkozy dévoile, mardi 20 octobre, en fin de matinée, les grandes lignes de la réforme territoriale initée par la commission Balladur. Même si elle se situe en deçà des propositions de la commission, elle comporte certains changements majeurs dans l'organisation territoriale.
La création de conseillers territoriaux. Ces nouveaux élus, au nombre de 3000, remplaceront les conseillers régionaux et généraux (actuellement 6000 au total) et seront élus pour la première fois en mars 2014. Ils devraient siéger dans les deux assemblées. Un nouveau mode de scrutin devrait être mis en place : 80 % seront élus au scrutin majoritaire à un tour dans des cantons redessinés. Les 20 % restant seront élus au scrutin de liste à la proportionnelle. Parallèlement, le gouvernement présentera un texte mettant un terme en 2014 aux mandats des conseillers généraux et des conseillers régionaux qui seront élus d'ici là. Le gouvernement fixera par ordonnance le nombre de conseillers territoriaux dans chaque département, hormis ceux de Corse, qui n'est pas concernée, et d'outre-mer, qui sera concernée dans un deuxième temps.
Les compétences des départements et des régions. Selon le gouvernement, les grands blocs de compétence des deux assemblées seront maintenus, même si la réforme prévoit une redéfinition des spécialisations de l'une et de l'autre. Le champ d'intervention des collectivités devrait donc être limité. Une loi doit fixer la liste des compétences qui seront exclusivement exercées par le conseil général ou le conseil régional. Seules les communes garderont une compétence générale.
De nouvelles métropoles régionales. Les grandes agglomérations (au moins 450 000 habitants) pourront opter pour cette nouvelle structure intercommunale. Elles bénéficieront de compétences élargies par rapport aux communautés urbaines et devraient percevoir la totalité de la fiscalité locale. Ce qui laisse planer une inconnue sur leurs ressources, compte tenu de la réforme, en cours, de la taxe professionnelle. Une partie des fonctionnaires départementaux dépendrait de la métropole. Cette dernière pourrait remplacer la communauté urbaine et exercer des compétences d'une commune, ou se substituer à la région si les collectivités concernées le souhaitent. Mais la création de ce nouvel échelon ne se fera que par décision des communes concernées, dont la plupart sont tenues aujourd'hui par le PS, opposé au projet global.
Des intercommunalités plus lisibles ? A partir de 2014, les électeurs désigneront, lors des municipales, leurs candidats aux intercommunalités. Les prétendants à la fonction de conseiller communautaire figureront en tête des listes des candidats à la municipale dans les communes de plus de 500 habitants. La carte de France des structures intercommunales devra être clarifiée et les préfets pourront en modifier les contours à partir de 2013.
Un mode de scrutin modifié dans les petites villes. Le scrutin de liste sera abaissé à 500 habitants au lieu de 3 500 actuellement. Le gouvernement espère favoriser ainsi la parité dans les conseils municipaux.
Le destin de Ségolène par L.Delahousse
Ceux qui connaissent le parcours personnel et politique de Ségolène Royal ne seront pas surpris par les nombreux éléments évoqués dans le portrait proposé par Laurent Delahousse dans «Un jour, un destin»...
Résumer une vie en trente-cinq petites minutes est forcément réducteur! Le numéro d'«Un jour, un destin» consacré à Ségolène Royal présente néanmoins l'intérêt de souligner la psychologie de la présidente de la région Poitou-Charentes. Une indépendante, une féministe révoltée et bousculée par une enfance difficile, qui semble s'être battue contre tout le monde pour exister: son père, les ténors du PS, François Hollande - son ex-mari et père de ses quatre enfants, devenu un adversaire politique comme un autre.
Contacté par les auteurs du film pour intervenir, celui-ci aurait décliné l'invitation. Et, lorsqu'on interroge ceux qui la connaissent bien, tels Dominique Besnehard ou Arnaud Montebourg, on se heurte à des refus polis: «J'ai eu trop de problèmes avec cette histoire». Ou encore: «Les politiques ne sont pas là pour commenter les reportages télé».
En revanche, le reportage s'appuie sur de nombreux témoignages: la famille (ses frères), quelques camarades de la promotion Voltaire de l'ENA, tel Dominique de Villepin, ou encore des personnalités politiques à l'instar de Jean-Louis Bianco, Jacques Attali, Pierre Moscovici...
Si Ségolène Royal rêve d'un destin national, si elle considère son accession au second tour de la dernière présidentielle comme une victoire personnelle, le document montre bien aussi toute la cruauté et la violence du monde politique. On comprend également que la «belle» n'ignore rien de cet univers où François Mitterrand lui servit de guide initiatique.
L'enquête montre d'ailleurs une scène étonnante: le soir de sa défaite à la présidentielle, la candidate s'adresse à ses électeurs et prononce un discours visiblement très inspiré. En réalité, son texte reprend, presque mot pour mot, la déclaration publique de François Mitterrand, candidat malheureux en 1974...
PANIQUE DANS L'OREILLETTE - MATHILDA MAY/GUY BEDOS
OU QUAND DEUX MERDES DU SHOW BIZZ JUGENT DES POLITIQUES AUTREMENT ENGAGÉS DANS LE DESTIN DES PEUPLES QU'EUX LE SONT DANS L'IDÉAL GAUCHISANT.
Les salariés de Pôle emploi et France Télécom appelés à faire grève ce mardi
A Pôle emploi, les salariés sont appelés, mardi 20 octobre, à faire grève par l'ensemble des syndicats, SUD appelant à poursuivre l'action mercredi. Le mouvement de protestation porte sur les conditions de travail et les "services dégradés" rendus aux chômeurs, alors que la mise en œuvre de la fusion ANPE-Assedic, censée améliorer leur accueil, a créé des difficultés dans les agences. Les syndicats critiquent aussi "le management par objectif" prévalant à Pôle emploi, la quantité "insupportable" de demandeurs d'emploi suivis par conseiller et le recours accru à la sous-traitance d'organismes privés.
Chez France Télécom, les salariés sont appelés à se mobiliser sous des formes à définir dans chaque établissement (débrayage, rassemblement, assemblée générale...) alors que reprennent mardi les négociations sur le stress dans le groupe déclenchées par la multiplication des suicides (25 en moins de deux ans). Ce même jour auront lieu les obsèques du salarié de Lannion (Côtes-d'Armor) qui a mis fin à ses jours jeudi dernier.
Le rêve russe tourne au cauchemar
Renault était entré au capital d'AvtoVAZ fin 2007, avec l'ambition de moderniser la gamme Lada, et de profiter de l'essor sans précédent du marché russe. Le plongeon des ventes et la complexité de la gestion locale ont douché ses espoirs.
Décembre 2007 : Renault gagne à la surprise générale les enchères pour prendre 25 % d'AvtoVAZ, alors que Fiat et GM partaient favoris. Le sauvetage du japonais Nissan, à partir de 1999, la réputation mondiale de manager de Carlos Ghosn et le succès du programme Logan, la robuste berline pour les pays émergents, ont plaidé en faveur de l'offre française. En jeu à l'époque : la modernisation de la gamme Lada, la marque historiquement la plus vendue de Russie mais qui se trouve incapable de résister au choc de la qualité des marques étrangères, sur fond d'explosion du marché automobile russe.
Déception
Renault n'hésite pas à mobiliser alors 1 milliard de dollars dans l'opération, et à dépêcher une équipe de cadres à Togliatti. Un immense complexe industriel édifié au début des années 1970 sur les bords de la Volga avec l'aide de Fiat, sur le modèle de l'usine de Turin-Mirafiori, et dont les machines d'origine sont encore utilisées. En 2007, tous les experts s'accordent pour dire que le marché russe est sur le point de devenir le premier d'Europe, doublant sans vergogne la puissante Allemagne. D'où l'importance d'être présent sur place.
Moins de deux ans plus tard, Renault est contraint de déchanter. La Russie avait beau avoir connu plusieurs crises locales au cours des années précédentes, notamment liées à la chute du rouble, personne n'avait prédit l'effondrement des ventes de voitures cette année, de l'ordre de 55 %. AvtoVAZ n'échappe pas au mouvement, avec une chute de son chiffre d'affaires de 46 % sur les six premiers mois de l'année, et une perte nette annoncée de 800 millions d'euros sur l'ensemble de 2009. Selon le cabinet d'études CSM, les immatriculations totales dans le pays, même à l'horizon 2011, s'annoncent toujours en retrait de 32 % par rapport à l'avant-crise (2007), et le pays aura besoin d'au moins six ans pour revenir aux niveaux de l'époque !
Du côté du groupe français, les comptes sont vite faits : la valeur de la participation d'AvtoVAZ dans les comptes de Renault ne s'élevait déjà plus qu'à 295 millions d'euros à fin mars, relève un analyste, qui table sur une contribution négative de 218 millions pour la seconde moitié de l'année. Selon ses calculs, la valeur du groupe de Togliatti dans le bilan de Renault devrait être ramenée à zéro à partir de la mi-2010. Difficile pour autant de remettre de l'argent dans un puits sans fond, d'autant que Renault a lui-même subi des pertes de 2,7 milliards au premier semestre.
« Je ne vais pas spéculer sur ce qui va se passer, car c'est au-delà de mon pouvoir », constatait hier Carlos Ghosn depuis Tokyo. Une allusion au fait que les projets des Russes sont largement indéchiffrables, même pour un actionnaire à 25 % : AvtoVAZ vient de revoir à la baisse le nombre de suppressions d'emplois à réaliser, alors que sa situation financière empire. Et il ne parle plus de son regroupement, sous un holding public commun, avec le fabricant de camions Kamaz et le producteur de moteurs Avtodizel, pourtant annoncé de fraîche date. Deux exemples parmi d'autres de gestion à la russe.
DENIS FAINSILBER, Les Echos
AvtoVAZ : l'allié de Renault menacé de cessation de paiements
Fortement touché par la crise, le groupe russe, dont Renault est copropriétaire, reconnaît que sa situation financière est très tendue. Il évoque la possible suppression de 21.800 emplois.
AvtoVAZ, le grand partenaire russe de Renault, est menacé de cessation de paiements. Oleg Lobanov, le vice-président d'AvtoVAZ en charge des finances, a reconnu hier que le risque était là. D'ici à la fin de l'année, la dette principale du groupe pourrait s'élever à plus de 75 milliards de roubles (1,7 milliard d'euros). « AvtoVaz examine quelques variantes de restructuration de sa dette (…) Si ces variantes échouent, il ne nous restera pas d'autre choix », a-t-il prévenu.
Le géant post-soviétique de l'automobile, qui a notamment besoin de 38 milliards de roubles pour restructurer ses dettes et de 42 milliards de roubles pour financer son programme d'investissement d'ici à 2014, prévoit désormais de proposer aux banques d'Etat des obligations pour quelque 50 milliards de roubles. Des négociations ont été lancées avec la Sberbank et VTB, les deux principaux créanciers du groupe. Ils ont prévenu qu'ils ne voulaient pas devenir copropriétaires d'AvtoVAZ en cas de conversion des dettes du groupe en actions. De son côté, Renault, qui détient 25 % du capital, est « prêt à soutenir » le groupe, a affirmé hier son PDG Carlos Ghosn, sans plus de précision.
Le plan de survie d'AvtoVAZ passe aussi par une forte réduction des effectifs. Les discussions avec Renault en vue de fabriquer ensemble des véhicules sur une même chaîne de montage pourraient aboutir en 2012, avec la possible production de cinq modèles différents (deux de la marque Lada, deux Renault et un Nissan). D'ici là, AvtoVAZ pourrait supprimer 21.800 emplois, a déclaré hier Igor Komarov, le président d'AvtoVAZ. Ces réductions reviennent à diminuer de près d'un quart le personnel à Togliatti, la ville sur la Volga où le groupe dispose d'une vaste et vieillissante usine.
Rumeurs sur les chiffres de l'emploi
Depuis plusieurs semaines, alors que la baisse des ventes de véhicules en Russie a plongé un peu plus encore AvtoVAZ dans la crise, de multiples chiffres plus ou moins officiels ont circulé sur le nombre de suppressions d'emplois nécessaire pour réformer le complexe de Togliatti. Dans un premier temps, le groupe avait chiffré les pertes potentielles à plus de 27.000 emplois avant de les ramener à 5.000 dans le court terme. Mais, depuis, un rapport gouvernemental publié par la presse moscovite avait évoqué la nécessité de 50.000 suppressions, soit la moitié des effectifs, afin de rendre l'entreprise financièrement rentable.
« Je suis ouvert à la proposition d'abaissement du plafond global des niches fiscales »
L'Assemblée nationale entame cet après-midi l'examen du projet de loi de Finances 2010 qui prévoit un déficit budgétaire de 116 milliards d'euros et comprend deux réformes fiscales majeures : la création de la taxe carbone et la révision de la taxe professionnelle.
Le débat qui débute aujourd'hui à l'Assemblée fait émerger de nombreuses lignes de fracture dans la majorité. Etes-vous inquiet ?
Le projet de loi de Finances donne toujours lieu à une multitude d'amendements, y compris dans la majorité. Et plus celle-ci est large, plus il y a de points de vue différents. Nous sommes attentifs aux propositions des parlementaires, comme l'illustre la réforme de la taxe professionnelle qu'ils écrivent avec nous. Le gouvernement restera néanmoins ferme sur un principe : il ne faut pas dénaturer les priorités de ce budget, ciblé sur la sortie de crise qu'il faut réussir et que l'on doit donc accompagner.
Les députés UMP sont nombreux à vouloir réformer le bouclier fiscal, en ne comptabilisant plus la CSG et la CRDS. Vous mettez votre veto, mais l'issue n'est-elle pas inéluctable pour 2011 ?
Il n'y aura aucune réforme ni maintenant ni après. Nous sommes très fermes : le principe du bouclier ne doit souffrir aucune exception. Tout d'abord parce que le bouclier fonctionne : il y a moins de gens qui partent pour des raisons fiscales et plus de gens qui rentrent. Et puis, qui peut croire en notre engagement de ne pas augmenter les impôts des Français si l'on revient sur l'engagement de mettre en place un bouclier fiscal ? La vérité, c'est que toucher aujourd'hui au bouclier, c'est ouvrir la porte aux hausses d'impôts pour tous. Le pire en politique, c'est de renier ses engagements. On commence par le bouclier, et on continue ensuite : je refuse cette logique.
Le député Jean-Luc Warsmann estime que la CRDS est de nature différente des autres impôts, car elle finance la dette sociale. Tout le monde devrait la payer ?
Mais tout le monde la paie. Dans le bouclier, on met toutes les contributions directes sur les ménages. La CRDS en est une : je ne vois pas pourquoi il faudrait la sortir. En fait, je pensais que le rapport Warsmann se concentrerait sur la baisse de dépenses comme l'indiquait l'intitulé, mais c'est surtout les recettes qui sont évoquées, je m'en suis entretenu avec lui.
Les parlementaires veulent s'attaquer aux niches fiscales. Jusqu'où êtes-vous prêt à les suivre ?
Certains souhaitent porter un coup de rabot, de 5 % par exemple, à l'ensemble des niches. Je n'y suis pas favorable car c'est une mesure inefficace. Nous l'avons étudiée en juillet : elle imposerait de multiplier les exceptions, sauf à réduire par exemple la prime pour l'emploi, les avantages fiscaux des personnes handicapées ou encore l'abattement de 10 % sur les retraites. Ce qu'aucun député ne saurait voter ! A l'arrivée, le rabot fait du slalom. Autant procéder niche par niche. Nous avons fait le plafonnement global des niches l'année dernière et plafonné les quelques niches qui ne l'étaient pas encore. Nous continuons cette année en revenant sur des niches qui ne sont pas cohérentes avec notre volonté de réduire la part du travail dans le financement de la protection sociale. Et nous attendons les conclusions de l'Inspection générale des finances sur l'utilité et l'efficacité des 468 dispositifs existants. Cela nous permettra de continuer à réformer les niches l'année prochaine.
Une autre mesure générale est néanmoins proposée dès maintenant : l'abaissement du plafond global ?
L'an dernier, nous avons, avec les parlementaires, plafonné l'avantage global à 25.000 euros par contribuable, plus 10 % du revenu. Certains préconisent aujourd'hui d'abaisser ce plafond. Je suis ouvert à cette proposition. Nous sommes en train d'en mesurer les effets : il ne faudrait pas que la diminution du plafond global aboutisse en fait à abaisser le plafond d'une niche prise isolément, par exemple les investissements dans les DOM-TOM.
Pourquoi ne pas plafonner davantage cette niche spécifique ?
Parce que le dispositif est d'abord conçu pour favoriser l'investissement dans ces territoires ! Il y a aussi un élément que l'on oublie régulièrement dans le débat sur les niches : elles bénéficient à tous les Français. Le PS confond niche et riche, oubliant que dans les plus grosses niches, il y a par exemple la prime pour l'emploi ou les frais de garde d'enfant à domicile ! Nous privilégions l'évaluation et l'efficacité. Il n'est par exemple pas judicieux de modifier le régime des plus-values immobilières en prélevant la CSG quelle que soit la durée de détention du bien : le marché est encore trop fragile.
Le Nouveau Centre souhaite à nouveau modifier le régime fiscal des parents isolés. Le dispositif voté l'an dernier, dans lequel le contribuable doit prouver qu'il a élevé seul un enfant pendant cinq ans, est-il applicable ?
Oui. L'avantage fiscal accordé, une demi-part supplémentaire, doit reposer sur une réalité de vie, ce qui était loin d'être le cas jusque-là. La Direction générale des finances publiques est prête à appliquer en 2010 le dispositif qui a été voté l'année dernière.
Les demandes de dérogations à la taxe carbone sont nombreuses, pour les collectivités locales par exemple…
Nous avons construit un dispositif de compensation aux ménages simple et efficace, qui prend en compte la composition familiale et la zone géographique. Le débat avec le Parlement est légitime et ne doit naturellement pas être exclu a priori. Mais je souhaite que le dispositif soit lisible, simple et qu'on ne retarde pas les remboursements aux ménages qui doivent être effectués dès février. En ce qui concerne les collectivités locales, je considère qu'elles ont comme l'Etat, qui supportera lui aussi la taxe, un devoir d'exemplarité et devront adapter leur comportement.
Très inquiet de la suppression de la taxe professionnelle, Gérard Larcher demande un transfert de CSG aux départements. Qu'en pensez-vous ?
J'y suis totalement opposé. La CSG ne doit pas devenir un impôt local. Elle n'est déjà pas suffisante pour financer la Sécurité sociale, très déficitaire. Si l'on réduit ses ressources pour les orienter vers les départements, cela introduit beaucoup de confusion.
Le président du Sénat propose aussi de reporter le débat sur la fiscalité locale ?
Cela me semble excessivement difficile, notamment juridiquement.
N'est-il pas choquant de préparer un grand emprunt qui sera mis en œ oeuvre l'an prochain, mais qui ne figure pas dans le budget 2010 ?
Le grand emprunt ne sera en aucun cas un deuxième tour budgétaire. Nous n'allons pas ouvrir les tiroirs des ministères et financer des vieux projets. La clef du grand emprunt, c'est la mesure de la rentabilité de chaque projet. Le budget permettra d'en suivre la bonne utilisation, par exemple, en identifiant les dépenses liées au grand emprunt dans un programme spécifique pour chaque mission.
Des députés UMP veulent alourdir les prélèvements sociaux sur les stock-optionset les retraites chapeaux.Le gouvernement soutiendra-t-il ces amendements ?
Pour les stock-options, nous en avons déjà fait beaucoup en 2008 et 2009. Il y a eu des excès que nous avons combattus. Pour les retraites chapeaux, qui concernent 840 entreprises et des milliers de cadres, nous agissons, puisque le projet de loi prévoit un doublement des cotisations patronales.
Quelle sera la prochaine augmentation du minimum vieillesse ?
Il sera revalorisé de 4,7 % au 1er avril 2010, conformément aux engagements du président de la République, qui a promis une hausse de 25 % en cinq ans.
PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT COLLEN, ETIENNE LEFEBVRE ET LUCIE ROBEQUAIN, Les Echos
Chavez veut éradiquer le golf au Venezuela
Le président vénézuélien veut en finir avec ce sport «petit-bourgeois» et faire pousser du maïs sur les terrains de golf.
Hugo Chavez tente de frapper une balle de golf lors d'une visite en Inde en 2005.
Afin de montrer que rien n'échappera à la révolution bolivarienne, Hugo Chavez a trouvé une nouvelle cible : le golf. Dans une de ses désormais traditionnelles allocutions télévisées du dimanche, «Alo presidente», il a fustigé cette activité, déclarant : «Je respecte tous les sports, mais il y a sport et sport… Seul un petit-bourgeois peut jouer au golf, c'est un sport de bourgeois.» Il a, en direct, expliqué à l'un de ses partisans en chemise rouge, qui venait d'avouer, très gêné, qu'il pratiquait ce sport, que les terres occupées pour le terrain de golf seraient bien mieux utilisées à faire pousser du maïs pour les gens qui ont faim. Le président vénézuélien a décidé l'expropriation de deux des plus fameux clubs de golf du pays : celui de Maracay, dans les environs de Caracas, et celui de Caraballeda, situé sur la côte atlantique. Le procureur de Vargas, en charge de la région de Caraballeda, a signifié à la direction du club la volonté des autorités de transformer le parcours de 18 trous en parc écologique pour les enfants. Le conseil communal s'est inquiété de cette décision, rappelant que le tourisme est l'une des principales sources d'emplois de la région. L'affaire étant sérieuse, un porte-parole du département d'État américain, Philip Crowley, après s'être autoproclamé ambassadeur du golf, a dit s'élever «contre l'attaque injustifiée faite par le président vénézuélien contre le golf… Une fois de plus M. Chavez est hors limite.»
Les silences du métronome
LE REGARD DE PHILIPPE LABRO - L'écrivain évoque Henry Kissinger, ce «personnage singulier, chargé d'histoires, secrets et expériences».
Ce petit homme trapu, dont la tête massive domine un corps épais et tassé, dans un éternel costume sombre, qui a dit autrefois : «Quand on ne sait pas où on va, tous les chemins mènent nulle part», a traversé Paris pendant 48 heures, la semaine dernière, personnage singulier, chargé d'histoires, secrets et expériences, tel un voyageur dont les valises seraient si volumineuses qu'elles feraient exploser, à l'enregistrement, la machine à mesurer l'excédent de bagages.
À son âge (86 ans), Henry Kissinger sait sans doute très bien où il va - où nous irons tous, un jour fatal - mais il ne cesse de parcourir le monde à la même allure que celle de sa cinquantaine, lorsque, secrétaire d'État du président Richard Nixon, il ordonnançait la diplomatie de l'Amérique. Arrivant de Pékin, repartant pour Francfort, évoluant de colloques en séminaires, de conférences - chèrement rétribuées - en consultations au plus haut niveau - tout aussi bien payées -, Kissinger qui fut autant attaqué que respecté, accusé que célébré, m'a permis, à trois reprises, d'observer le déroulement de sa mécanique cérébrale, le déploiement de sa puissante personnalité. La première fois, au cours d'une cérémonie à l'ambassade des États-Unis. VGE remettait les insignes de commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur à l'ancien représentant de George W. Bush (Craig Stapleton), en présence du nouvel envoyé de Barack Obama (Charles Rivkin), sous les regards de deux cents hommes et femmes, séduits par cette démonstration typiquement américaine de courtoisie entre un républicain et un démocrate, que tout, en principe, sépare, mais que réunit la même dévotion à leur pays natal ainsi que le même amour pour la France. Au milieu de cette assemblée, se détachait, débonnaire et attentive, la figure marmoréenne de Kissinger, entouré comme un pontife, à qui, d'ailleurs, VGE rendit hommage en faisant l'éloge de son ouvrage, Diplomatie, paru chez Fayard. En 763 pages de portraits et d'analyses, Kissinger y dresse le panorama des relations internationales, de Richelieu à Dean Acheson, de Metternich et Bismarck à Gorbatchev et Reagan. C'est un livre époustouflant. La deuxième fois, au cours d'un dîner en petit comité au Quai d'Orsay, donné en son honneur par Bernard Kouchner, avec qui il confronta ses vues sur l'Afghanistan. La troisième fois, un matin, dans un salon de l'hôtel Ritz, où je pus converser à bâtons rompus, avec lui, avant que Renaud Girard l'interroge sur l'actualité. Vous avez lu leur entretien dans ce même journal, samedi dernier.
Inclassable
Contrairement aux politiques de la nouvelle génération, qui attendent à peine la fin d'une question pour bombarder leur réplique, Kissinger offre un spectacle d'autant plus fascinant qu'il n'est pas spectaculaire, celui de la réflexion au travail. L'homme est inclassable, avec des lèvres à la fois gourmandes et sceptiques, un index de sa main droite épais et charnu comme si ce doigt avait pris du muscle à force de s'être agité, avoir tracé des lignes, conduit négociations et pourparlers, avec la même souplesse et autorité que le chef d'orchestre maniant sa baguette. Je suis frappé par la dissymétrie des yeux : le gauche est ouvert, inquisiteur, vivant et souriant, le droit presque clos, alourdi par une paupière dolente. Kissinger parle d'une voix caverneuse, colorée pour toujours par un accent allemand, prononçant chaque phrase sur la même tonalité monocorde, pourchassant le moindre soupçon d'équivoques et amphibologies, en ennemi juré de l'impropriété. Il n'a pas encore répondu. On dirait que ça rumine, ça phosphore, ça dissèque et ça passe à travers un tamis, on devine alors quel est son système de pensée. En fait, Kissinger organise son temps de riposte comme celui d'un métronome, dont les battements, réguliers mais silencieux, marquent la mesure de ses appréciations. Un tic, puis un tac, une affirmation, puis son antithèse. Kissinger étudie d'abord l'intention, pour construire sa rhétorique avant de la délivrer oralement, choisissant ses mots avec scrupule, avec la minutie d'un artisan du drap qui s'assure du bon agencement de la moindre rame sur un tissu.
Vision
Il refuse la définition shakespearienne de l'Histoire comme un «récit raconté par un idiot, plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien». Pour lui, chaque période développe une certaine identité, avec ses limites, et seul le passé permet de comprendre le présent. C'est pourquoi il se définit autant historien que diplomate. Mais quand je lui demande de sélectionner ses souvenirs les plus forts, il répond : «Les plus émouvants : quand le Duc Tho m'a tendu, à Paris, en 1973, sa proposition de l'accord jetant les bases de la fin du conflit au Vietnam. Et, dans le même esprit, quand Sadate, dans son bureau à Assouan, a reçu, devant moi, le message confirmant l'accord Égypte-Israël pour la fin de la guerre du Kippour, à laquelle j'avais tellement œuvré.»
- Qui vous a le plus impressionné au cours de votre carrière ?
- De Gaulle, Mao, Sadate, Mandela et, un rang en dessous, Zhou Enlai.
- Qu'avaient-ils en commun ?
- La vision du futur, la capacité analytique, le courage. Et dans le cas de Mandela et Sadate, une certaine générosité d'âme.
Spasmes
Et si j'avance qu'après tout, vision et analyse font partie de ses propres atouts, le Prix Nobel de la paix 1973 émet un gloussement ; «Si vous vous intéressez trop à vous-même, vous perdez vite la vision». Ceci venant d'un homme dont les détracteurs ont souligné une propension à l'égocentrisme, peut prêter à sourire, mais il me semble qu'il est le premier à le savoir et que, dupe de rien, il a atteint ce stade de la vie où surgit une manière de sérénité. Sur les chefs d'État actuels, Kissinger s'avère prudent et poli, mais, comme toujours, avec sa méthodologie (le tic suivi du tac), il me dit : «Les leaders modernes sont plus préoccupés par l'environnement immédiat, et l'humeur des opinions publiques, et ils oublient trop les tendances longues de l'Histoire.» Et cette réflexion : «Je crois plus aux changements graduels qu'aux spasmes. Il est vrai qu'il n'y avait pas de façon graduelle de se débarrasser du spasme appelé Hitler !»
À l'énoncé de ce nom, il évoque pudiquement son enfance (il est né à Fürth, en Allemagne) et la fuite de ses parents juifs, ce qui lui permit de toucher du pied le sol de l'Amérique, se faire naturaliser, devenir prof de sciences politiques à Harvard, avant d'assouvir sa dévorante ambition politique, son avide envie d'exercer une haute responsabilité aux côtés des présidents (Nixon puis Ford).
- Je n'aurais jamais rêvé de devenir secrétaire d'État.
- Vous l'avez dû aux circonstances ou à votre «pouvoir cérébral» ?
- Un mélange des deux, sans doute. Mais je ne suis pas sûr que, dans les mêmes circonstances, n'importe qui d'autre aurait obtenu ce poste.
Surgit à nouveau le sourire de celui qui est conscient de sa différence, et a vécu dans la certitude de ses qualités d'exception. J'apprendrai, plus tard, que malgré un agenda quasi présidentiel, Henry Kissinger aura trouvé le temps d'aller passer une heure et demie au Louvre pour contempler les œuvres de Titien, Véronèse et Tintoret, s'attardant longuement devant trois tableaux : «Le Saint Jérôme pénitent dans le désert», «Les Pèlerins d'Emmaüs», «La Mise au tombeau». Précarité du pouvoir face à l'éternité de l'art.
Le "New York Times" va supprimer cent emplois
Le New York Times a l'intention de supprimer une centaine d'emplois à la rédaction d'ici la fin de l'année et il pourrait devoir recourir à des licenciements sec, frappé qu'il est par une baisse de revenus publicitaires qui affecte l'ensemble de la presse américaine. L'annonce en a été faite lundi 19 octobre dans une lettre du rédacteur en chef, Bill Keller, alors que les employés du journal avaient déjà, cette année et l'an dernier, accepté une réduction de salaire de cinq pour cent.
Le NYT, qui publie la lettre sur son site Internet, précise que sa rédaction, qui a un temps compté 1 330 personnes, en compte maintenant 1 250. Il ajoute qu'aucun autre journal américain ne dispose de plus de 750 journalistes.
Le NYT, qui doit publier jeudi ses résultats du troisième trimestre, est confronté à un alourdissement de ses dettes qui l'a contraint à réduire ses coûts et à vendre des avoirs. Il a renoncé la semaine dernière à vendre le Boston Globe après avoir menacé cette année de le fermer si les syndicats n'acceptaient pas une réduction des coûts.
Louis XIV, Roi-Soleil et mécène flamboyant
Pour la première fois à Versailles, une grande exposition est consacrée à Louis XIV. Plus de 300 œuvres sont réunies pour célébrer le goût et l’apport culturel capital du Roi-Soleil
LOUIS XIV, L’HOMME ET LE ROI
Château de Versailles (Yvelines)
« Cette grande maison n’avait jamais consacré d’exposition à Louis XIV. Dès ma nomination à la tête du château de Versailles, j’ai ardemment voulu réparer cet oubli. Mais que faire ? Une exposition autour du siècle de Louis XIV ? Ou bien le Versailles de Louis XIV ? À cela, j’ai préféré un portrait culturel du roi », affirme Jean-Jacques Aillagon.
S’écartant, non sans malice, de la tradition post-révolutionnaire pour qui ce roi fut d’abord un despote et un mégalomane, cette manifestation dessine les contours d’un roi exceptionnel, grand serviteur et ami de la culture, des arts et des lettres. « Pour l’historiographie républicaine, Louis XIV est d’abord celui qui a ruiné et saigné le royaume, celui qui a révoqué l’édit de Nantes. C’est un peu court », ajoute l’ancien ministre de la culture.
Un art au service de la « monumentalité du moi royal »
« Notre ambition, renchérissent Nicolas Milovanovic et Alexandre Maral, les deux commissaires de l’exposition, a été de restituer le portrait le plus complet possible d’un véritable amateur d’art, dont le goût se portait vers des domaines aussi variés que l’architecture, la musique, les jardins, la peinture, la sculpture… » Un portrait diablement élogieux.
Peut-il en être autrement si l’on examine son règne à la seule aune de son apport culturel ? L’art fut une arme esthétique au service d’une ambition politique : construire l’image d’un monarque flamboyant, garant de l’équilibre du monde, à la fois Apollon, Mars et Jupiter. Au service aussi d’une légitimité : effacer les blessures profondes de la Fronde. Et plus profondément, un art au service de la « monumentalité du moi royal », pour reprendre le mot de Marc Fumaroli.
Pour atteindre ce but, une stratégie est mise en place : attirer les meilleurs artisans du monde comme les maîtres verriers de Murano, s’appuyer sur un réseau de manufactures royales, protéger et pensionner les artistes. Si Colbert fut le grand ordonnateur de cette construction, Louis XIV en reste le principal artisan. Il sut s’entourer des plus grands noms du temps, du Bernin à Lully, de Corneille à Molière, de Le Brun à Le Nôtre.
Eclatant témoignage de son rôle dans la culture du Grand Siècle
Si son chef-d’œuvre reste le château de Versailles, la vie du roi est imprégnée de son amour pour toutes les expressions artistiques du temps. Un roi dont le goût a été formé par son parrain, Mazarin, l’un des plus grands collectionneurs du XVIIe siècle. Un roi dont le père, Louis XIII, fut lui-même peintre, compositeur, musicien et chorégraphe. Un roi qui sut choisir, décider et convaincre. Contre l’avis de Colbert qui voulait faire du Louvre le plus beau palais d’Europe, il choisit Versailles. Son amitié et sa fidélité à Le Brun, Lully ou Hardouin-Mansart sont légendaires.
Si son goût et son rôle dans la culture du Grand Siècle sont connus, cette grande exposition en apporte l’éclatant témoignage. Elle permet de saisir, de ressentir, de vérifier, mieux, de matérialiser cette leçon d’histoire, dès la pièce magistrale qui inaugure l’exposition : Apollon servi par les nymphes, de François Girardon et Thomas Regnaudin.
Destiné à prendre place dans la grotte de Téthys, cet ensemble remarquable est une des premières commandes de Louis XIV. Apollon, au terme de sa course dans le ciel, vient se reposer dans l’univers marin de la déesse Téthys et de ses nymphes. Devant la beauté et la grâce de cette œuvre admirable, La Fontaine comprit combien le roi parlait déjà de lui-même : « Quand le Soleil est las et qu’il a fait sa tâche/Il descend chez Téthys et prend quelque relâche. C’est ainsi que Louis s’en va se délasser d’un soin que tous les jours il faut recommencer. »
Le portrait en cire de Louis XIV, grand choc de l'exposition
Trois cents œuvres sont rassemblées dans les huit salles qui composent ce portait culturel du roi. Celles qu’il commanda pour le représenter, mais aussi celles qui furent pensées pour établir et assurer sa gloire. Ainsi les productions insensées des manufactures royales : teintures et tapis des Gobelins et de la Savonnerie, cabinets monumentaux.
On peut admirer deux pièces maîtresses qui illustrent la richesse et le raffinement de ces productions remarquables. Un cabinet de Domenico Cucci, couvert de panneaux de marqueterie de pierre dure, composé de morceaux de lapis-lazuli, de jaspe, d’agate. Une pièce unique qui avait quitté Versailles en 1751 sans jamais y revenir. Et à ne pas manquer, l’extraordinaire tapis destiné à la grande galerie du Louvre : une œuvre de 891 cm sur 451 cm, dessiné par Charles Le Brun, dont l’éclat et la conservation sont rarissimes.
On découvre aussi quelques œuvres destinées à son « petit appartement », cette pièce à l’usage exclusif du roi. Autre grand choc que réserve l’exposition : le portrait en cire de Louis XIV par Antoine Benoist. Réalisé en 1705, le visage du roi porte les outrages du temps. Loin de la figure idéalisée de l’Apollon, Louis XIV, âgé alors de 65 ans, affronte, sans frémir, la fin de sa vie. Comme il seyait à l’homme et au roi qu’il était, droit dans les yeux.
Laurent LARCHER
Jusqu’au 7 février. Renseignements : Site officiel. Entrée : 15 €. Catalogue de l’exposition, sous la direction de Nicolas Milovanovic et Alexandre Maral, Skira Flammarion, 431 p., 49 €.
La situation de trésorerie des entreprises reste tendue
PARIS (Reuters) - La situation de trésorerie des entreprises françaises reste tendue même si elle l'est deux fois moins qu'en début d'année, selon l'Association française des trésoriers d'entreprise (AFTE).
Publié lundi, le baromètre mensuel AFTE-Rexecode sur la trésorerie des entreprises montre un coup d'arrêt dans le redressement du solde d'opinion sur la situation de la trésorerie d'exploitation des grandes entreprises à -9,5% contre -4,5% en septembre, date de la précédente enquête.
Ce solde, qui mesure l'écart entre le pourcentage de réponses "aisée" et le pourcentage de réponses "difficile", avait touché un point bas à près de -25% en décembre.
Le repli du mois d'octobre "doit être interprété avec précaution, étant donné la volatilité de la série" statistique, préviennent l'AFTE et COE Rexecode dans un communiqué.
"Le solde négatif indique une situation de trésorerie encore jugée difficile, même si elle l'est deux fois moins qu'en début d'année", poursuit le communiqué.
Le solde d'opinion sur l'évolution de la trésorerie globale (écart entre les réponses "améliorée" ou "dégradée") est en revanche demeuré positif et s'est amélioré à 5,6 contre 1,3 en septembre. Il ressort ainsi positif pour le sixième mois consécutif.
Le solde d'opinion sur les difficultés de recherche de financements s'améliore plus nettement en octobre que lors des mois précédents à -20,9% contre -28,1% en septembre.
"Près d'une entreprise sur quatre exprime encore des difficultés" dans ses recherches de financement, relève toutefois le communiqué.
Cette enquête de trésorerie, conduite auprès des grandes entreprises entre le 2 et le 12 octobre, montre que l'influence du prix du pétrole sur la trésorerie est moins négatif contrairement à celui du taux de change de l'euro.
Marc Joanny, édité par Yves Clarisse
L'euro fort, un frein pour l'économie européenne
La force de la monnaie européenne alimente les inquiétudes en limitant les exportations et en entravant la reprise de l'économie européenne;
En apparence, tout va bien. Selon le ministre allemand de l'Economie Karl-Theodor zu Guttenberg, la faiblesse du dollar - et donc la force de l'euro - n'est pas un motif de préoccupation. Mais derrière ce discours de façade, l'inquiétude grandit sur le Vieux continent.
En effet, la remontée du chômage et la poursuite du désendettement des ménages pèseront lourdement sur la demande intérieure en 2010. Résultat, la reprise va dépendre en grande partie de la vigueur des exportations. Or avec un euro qui vient de frôler 1,50 dollar, on peut légitimement s'inquiéter des performances à l'exportation des grandes entreprises.
Le thème n'est pas nouveau : chaque fois que l'euro s'emballe, la facture est salée pour un grand nombre de multinationales. Total perd par exemple 1,1 milliard d'euros à chaque fois que la monnaie unique gagne 10 cents américains. En effet, le pétrolier tricolore vend ses hydrocarbures en dollars, mais publie ses comptes en euros.
L'Allemagne n'est pas invulnérable
La hausse de l'euro rabote aussi le chiffre d'affaires du leader du luxe LVMH. Au delà de 1,45 dollar pour un euro, Airbus n'est plus compétitif ; Renault et Peugeot laissent des parts de marchés à leurs concurrents asiatiques ; l'armement, les semi-conducteurs et l'informatique font eux aussi grise mine.
Certes tous les pays n'ont pas la même sensibilité aux humeurs de l'euro. Ces dernières années, l'industrie allemande a augmenté ses effectifs en dépit d'un taux de change défavorable. Une capacité de résistance qui s'explique par la qualité des produits germaniques, considérés comme de très haute technologie dans 16 secteurs, contre 2 pour la France.
Malheureusement, cela ne veut pas dire que l'Allemagne est invulnérable. "Lorsque l'euro s'installe durablement au-dessus de 1,45 dollar, les industriels allemands accusent le coup", calculent les économistes de l'Institut de Cologne. Or pour sortir de l'ornière, l'Europe ne pourra certainement pas se passer de la locomotive allemande.
Murdoch: Obama, un anti-business
Le magnat des médias Rupert Murdoch s'est inquiété de la mauvaise perception de l'administration Obama par les milieux d'affaires, ce qui, selon lui, nuit à la reprise économique. "Il y a dans l'opinion la perception que le gouvernement est contre les milieux d'affaires", a déclaré M. Murdoch lors de l'assemblée générale des actionnaires de News Corporation à New York.
"Je ne dis pas que cette perception soit correcte (...) mais cette perception nuit à l'économie", a ajouté M. Murdoch, qui était interrogé par une actionnaire sur le supposé "socialisme" au pouvoir à Washington. Pour autant M. Murdoch a estimé que l'économie était stabilisée. "Nous n'allons pas voir une autre chute marquée, mais nous n'allons pas non plus voir de reprise rapide", a-t-il dit.
Interrogé par ailleurs sur la "guerre" opposant la Maison Blanche à la chaîne de télévision Fox News, qui appartient à son groupe, M. Murdoch s'est borné à un commentaire succinct, dans un sourire: "tout ce que je peux dire c'est que cela a énormément aidé l'audience" de la chaîne. Lundi, la directrice de communication de la Maison Blanche, Anita Dunn, avait annoncé que l'administration allait traiter Fox News "comme on traite ses adversaires", "puisqu'ils mènent une guerre contre Barack Obama et la Maison Blanche".
Par ailleurs, M. Murdoch a saisi l'occasion de rappeler sa foi dans le développement de l'information numérique, et son intention de rendre tous les sites internet du groupe payants, comme l'est déjà celui du Wall Street Journal, titre phare de News Corp. aux Etats-unis.
Apple prépare la révolution du livre numérique
L'entreprise pourrait assez vite entrer sur un marché dominé par le Kindle d'Amazon et le eReader de Sony.
Après avoir attaqué le marché de la musique et de l'Internet mobile, Apple va-t-il se lancer à l'assaut de l'édition avec un livre numérique ? «Oui» est la réponse qui se propage depuis jeudi sur le Web. L'offensive de la firme de Cupertino (Californie) est attendue au premier trimestre 2010, à l'aide d'un petit ordinateur tactile, composé d'un écran extraplat en couleur de grande taille (26,9 cm de diagonale), produit par le taïwanais Foxconn, a annoncé DigiTimes, un site d'information de Taïpeh. «Les livraisons initiales seront comprises entre 300 000 et 400 000 unités», précisent plusieurs sources anonymes. Il «devrait s'appeler iPad ou iTab», indiquent en France des éditeurs.
Interrogé, Apple a refusé de «commenter une rumeur». Depuis deux ans, des aficionados de la firme à la pomme espèrent un netbook, un mini-PC portable de moins de 1 kg, ou un Tablet PC qui serait une sorte d'écran tactile destiné à servir d'ordinateur portable et de baladeur numérique audio et vidéo. La raison ? Le marché des netbooks explose. Depuis début 2008, le japonais Sony, associé à Google, affronte le site de commerce en ligne Amazon pour le marché des livres numériques, en noir et blanc. Sony va proposer une deuxième version de son «eReader» début novembre en France. Le prix est fixé autour de 300 euros pour un appareil de petite taille (15,2 cm), doté d'un écran tactile.
De son côté, Amazon vient d'annoncer le lancement, le 19 octobre, de sa version internationale du Kindle, vendu en France autour de 200 euros. Les deux groupes n'ont pas précisé combien ils ont vendu, au total, de livres numériques. Amazon en aurait écoulé autour d'un million d'unités, estiment des experts. Sony revendique 10 000 unités dans l'Hexagone pour la première version proposée depuis un an. Le marché mondial pourrait atteindre 10 millions d'unités l'an prochain, réparties en 40 % pour Sony et 60 % pour Amazon, selon le cabinet Forrester Research.
Révolutionner un marché
À chaque fois qu'Apple a décidé d'arriver sur un marché, la firme à la pomme a démontré sa capacité de révolutionner un marché. L'iPod s'est imposé en parallèle du site et du logiciel iTunes, grâce aux morceaux de musique au format MP3. Plus récemment, l'iPhone a réussi grâce à sa simplicité d'usage et de nombreuses applications proposées sur le magasin en ligne AppStore.
Le PDG d'Apple, Steve Jobs, avait déclaré : «nous regardons les netbooks. L'iPhone se glisse dans la poche et constitue donc une première solution pour se connecter à Internet, écrire ses e-mails et effectuer d'autres activités. Nous observons cette catégorie naissante et nous avons quelques idées intéressantes pour son évolution.» Mais l'enfant terrible de l'informatique rajoutait : «Nous ne savons pas faire un ordinateur à 500 dollars qui ne soit pas une pièce pourrie. Ce n'est pas dans notre ADN.»
"Pas de vague de suicides à France Télécom", selon un statisticien
"Il n'y a pas de vague de suicides" à France Télécom, estime René Padieu, inspecteur général honoraire de l'Insee, président de la commission de déontologie de la société française de statistique, dans une chronique à paraître dans le quotidien La Croix.
"En 2007, on avait pour la population d'âge d'actif (20 et 60 ans) un taux de suicide de 19,6 suicides pour 100 000", explique-t-il. "24 suicides en 19 mois, cela fait 15 sur une année. L'entreprise compte à peu près 100 000 employés. Conclusion : on se suicide plutôt moins à France Télécom qu'ailleurs", affirme-t-il.
Selon lui, "ce qui fait sens ici n'est pas le chiffre lui-même, mais le fait de l'invoquer. Relevons que la révélation des suicides en cause suit la création, par un syndicat, d'un "observatoire du stress": quand on se met à observer quelque chose, on le voit apparaître". "On regrettera que les drames humains que sont ces suicides – peu nombreux, certes, mais bien réels – soient instrumentalisés dans l'affrontement entre une direction et ses salariés : c'est indigne", ajoute M. Padieu.
"Croire en l'existence de quelque chose qui n'est pas constitue ce qu'en psychiatrie on appelle un délire. Ici ce n'est personne en particulier, mais le corps social qui délire : salariés, direction, ministre, syndicat, journalistes, commentateurs, vous et moi tous ensemble", ajoute-t-il."Ce qui est dit dans ce délire n'est pas réel : c'est quand même un symptôme. Il signe quelque chose, un mal-être social", reconnaît-il.
Accoyer épingle le gouvernement sur sa "pratique de la Constitution"
Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a jugé lundi que la manière utilisée par le gouvernement pour empêcher vendredi le vote d'une proposition de loi PS, faute "d'assiduité" des élus UMP, n'était "pas une bonne pratique de la Constitution".
Vendredi, le secrétaire d'Etat aux collectivités locales, Alain Marleix, avait annoncé que le vote d'une proposition de loi socialiste concernant le redécoupage électoral, et de ses amendements, serait repoussée à mardi, alors que les députés UMP étaient minoritaires en séance. Les élus socialistes avaient alors claqué la porte de l'Hémicycle pour protester contre "une parodie de débat".
"Je déplore", a déclaré M. Accoyer à BFM TV, "qu'on demande au gouvernement d'utiliser l'article 44 [de la Constitution qui permet] de réserver les votes parce que la majorité était minoritaire". "Cela n'est pas une bonne pratique de la Constitution", a-t-il poursuivi, expliquant que cet article était "fait pour maîtriser les majorités rétives". Or vendredi, cet article n'a pas été utilisé "en ce sens". "On déforme un moyen de la Constitution par manque d'assiduité" des députés UMP, a conclu M. Accoyer.