TOUT EST DIT

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dimanche 26 août 2012

Quand Assange parle au meeting de Mélenchon

Le fondateur de WikiLeaks, réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres, est intervenu par téléphone lors d'un meeting de l'ex-candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon pour les journées d'été du Parti de gauche (PG). Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres, est intervenu par téléphone lors d'un meeting de l'ex-candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon

pour les journées d'été du Parti de gauche (PG), a constaté un journaliste de l'AFP sur place. "La France a été un pays important pour Wikileaks", a déclaré M. Assange au cours d'une intervention en anglais. "Une partie de la presse française a été à nos côtés", a-t-il ajouté.

 Appelé par le Parti de gauche au cours de son meeting près de Grenoble, le fondateur de Wikileaks a vu dans une réunion de l'Organisation des Etats américains (OEA), qui s'est tenue vendredi sur son cas, "une montée de l'esprit d'indépendance en Amérique Latine" et "une grande occasion de solidarité".  Jean-Luc Mélenchon a par la suite demandé "que le gouvernement de gauche en France appuie le gouvernement de gauche en Equateur et que Julian Assange puisse aller en asile politique en Equateur". "Nous disons au gouvernement anglais: vous avez libéré Pinochet, vous l'avez laissé partir, vous pouvez bien laisser partir Julian Assange!"  Accusé de viol en Suède, le fondateur de Wikileaks est réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres depuis deux mois, alors que le Royaume-Uni veut l'extrader vers Stockholm.

Le fondateur de WikiLeaks a été l'auteur d'un coup d'éclat mondial en 2010 en publiant des centaines de milliers de télégrammes diplomatiques américains. Le 22 août dernier, le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patino, avait déjà déclaré sur son compte Twitter avoir reçu un coup de fil de la part de M. Mélenchon pour évoquer Julian Assange.

Aubry : "Je veux deux quinquennats de François Hollande"



ADIEU LA TRUIE, ENFIN UNE FIGURE ANTIPATHIQUE 
QUI VA DISPARAITRE DE NOS ÉCRANS

l'exécutif sur la mauvaise pente

Selon le baromètre Ifop/JDD, la cote du chef de l’État recule pour le troisième mois consécutif, celle du Premier ministre baisse aussi. Les Français s’impatientent.
C’est un exécutif en baisse mais toujours majoritaire que révèle le nouveau baromètre Ifop-JDD, face à une opinion en attente qui s’interroge sur le "maintenant" du slogan électoral présidentiel. Avec 54% de satisfaits (- 2) et 45% de mécontents (+ 1), François Hollande enregistre sa troisième baisse consécutive. C’est beaucoup moins bien (15 points au-dessous) que le Nicolas Sarkozy porteur des espoirs d’août 2007, à même distance de l’élection : la crise est passée par là, la violence de l’affrontement présidentiel aussi.
Le chef de l’État est majoritaire dans toutes les catégories, sauf chez les commerçants, artisans et chefs d’entreprise (42%) et les employés (47%), où il recule nettement. Il résiste bien à gauche, les 5% perdus chez les sympathisants PS (satisfaits à 90%) étant presque équilibrés par le soutien de ceux du Front de gauche (86%, + 4) et d’Europe Écologie-Les Verts (79%, + 9). Il résiste aussi au MoDem, stable à 57% (+ 1). Le soutien est, par contre, minimal à l’UMP (13% seulement pour 87% de mécontents) et au FN (12% [- 9], pour 88% d’insatisfaits).

"Il me semble plus mesuré que je ne le pensais"

L’analyse de l’enquête montre moins des sujets de mécontentement que des sujets d’attente. Comme le résume drôlement un retraité de gauche : "Il ne se passe pas grand-chose ; on fait des virgules, on ne fait pas des points." Les critiques se focalisent sur le problème des carburants, moins sur le Livret A : "Je trouve que ça traîne un petit peu dans les prises de décision." À droite, on continue de critiquer la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires.
Avec 57% de satisfaits (- 4) et 37% de mécontents (inchangé), le Premier ministre conserve sa cote majoritaire, toujours supérieure à celle de son Président, grâce à l’indulgence dont il bénéficie chez certains sympathisants de droite : 6 points de plus que François Hollande au MoDem ; 10 points de plus à l’UMP ; 13 points de plus au FN. Sa présence médiatique le fait petit à petit découvrir : "Je ne le connaissais pas le mois dernier", dit une retraitée centriste. Il me semble plus mesuré que je ne le pensais."
Peut-être parce qu’elle succède au volontarisme survolté de Nicolas Sarkozy, la prise de temps de François Hollande semble parfois excessive aux yeux de l’opinion, qui attend un changement à dominante sociale. Or elle n’a vu jusqu’ici que des changements de nature institutionnelle.

UNE ANALYSE LAXISTE DE CE SONDAGE, 
OÙ LA COMPLAISANCE  LE DISPUTE AU CIRAGE DE POMPES

La Chine peut-elle mettre en faillite le vignoble français ?

L'association chinoise de l'industrie des boissons alcoolisées a demandé une enquête sur les importations de vins européens, considérant que les subventions de l'Union portaient préjudice aux viticulteurs nationaux.
Notre imaginaire du vin est peuplé de vignerons exploitant eux-mêmes leur vignoble et assurant quasiment toutes les tâches de A à Z. Or le vin est d’abord un secteur économique :
  •  95 000 entreprises viticoles
  •  250 000 emplois
  •  Des millions de bouteilles, de saveurs, d’arômes partagés dans de nombreux pays
  •  10 milliards d’euros d'exportations françaises en vins et spiritueux.

Pour faire simple, le secteur du vin représente la deuxième source d’exportations pour la France, après l’aéronautique mais devant le secteur du parfum et des cosmétiques.
Le moteur principal de croissance pour ces exportations est l’Asie, qui représente 2,5 milliards d’euros d'exportations. La Chine, à elle seule, représente environ 1 milliard d’euros pour les vins et spiritueux soit environ 500 millions uniquement pour les vins.
Alors, lorsque les membres de l’association Chinoise de l’industrie des boissons alcoolisées dénoncent les subventions versées à certains producteurs, cela constitue-t-il une vraie menace pour notre pays ?
Si on observe le chiffre de 500 millions, cela ne pourrait pas aboutir à une faillite ; mais comme tout signe, cela doit nous amener à quelques réflexions. En termes d’actions de promotion d’abord. L’Asie est l’avenir du vin, sans aucun doute, mais des efforts de renouvellement d’image doivent être entrepris sur les marchés européens et américains et pour cela, dans cette période de difficulté budgétaire, une réforme radicale doit être menée : la naissance du concept France. En effet, il est aberrant de voir des régions françaises dépenser des millions d’euros à disperser leurs efforts de promotion alors que mutualiser les actions permettrait de reconquérir des marchés classiques qui se sont détournés de nos vins.
En termes politique ensuite. Il ne serait pas inutile de nommer un Madame ou Monsieur Vin chargé de représenter un secteur extrêmement atomisé et surtout de créer une synergie entre les différentes actions. Est-il normal de voir des dégustations de différentes régions se succéder en une semaine là où l’Italie organise un seul événement ?
Et pour nos relations avec la Chine, arrêtons de nous étonner. C’est un grand pays ambitieux prêt à tout pour devenir leader. Alors, de temps en temps, ils nous rappellent leur influence en frappant nos esprits : cela s’appelle du bluff et aussi de la politique interne chez eux.

Tout ce que Nicolas Sarkozy ne doit pas faire pour réussir son retour en politique

53% des sympathisants UMP veulent que Nicolas Sarkozy "soit candidat de la droite" en 2017, selon un sondage Ifop-JDD. Mais le candidat déchu de 2012 peut-il vraiment revenir en 2017 ?

D'après un sondage Ifop-JDD, 53% des sympathisants UMP veulent que Nicolas Sarkozy "soit candidat de la droite" en 2017. Valérie Pécresse a estimé que l'ancien président pourrait avoir "envie de revenir" sur la scène politique si "un certain nombre de paramètres" étaient réunis. Quels sont ces "paramètres" ?

Christian Delporte : D’abord, il faut dire que le camp Fillon (auquel appartient Valérie Pécresse) comme le camp Copé ont tout intérêt à ménager dans leur discours Nicolas Sarkozy, toujours très populaire chez les sympathisants et plus encore les militants UMP. Faisons donc la part de l’objectif tactique d’une telle déclaration. Le retour éventuel de l’ancien président de la République est plus affaire de circonstances que de paramètres. Il ne peut revenir que s’il apparaît comme l’homme providentiel de la droite, c’est-à-dire d’une droite déchirée, sans leader, menacée par le Front national, échouant aux élections intermédiaires (municipales et régionales de 2014), promise à la défaite en 2017.
Autrement dit, le retour n’est pas pour demain, d’autant que celui qui triomphera dans la guerre des chefs de l’UMP s’appliquera soigneusement à verrouiller le parti et le groupe parlementaire pour éviter un tel retour. Pour revenir, Nicolas Sarkozy devra être « appelé », ce qui suppose un mouvement d’opinion à droite, peut-être suscité par ceux qui auront été privés du pouvoir à l’UMP. Bref, le retour n’est pas impossible, mais il faudra, pour cela, réunir un faisceau complexe de circonstances.

En France, on l'a vu avec Valéry Giscard d'Estaing ou Lionel Jospin, les come-back politiques sont souvent très difficiles. Nicolas Sarkozy peut-il vaincre la malédiction des retours ratés ?

Nous sommes dans un pays paradoxal. D’un côté, on s’irrite ou on s’indigne parce que les politiques s’accrochent au pouvoir et, de l’autre, on ne peut imaginer qu’une carrière politique puisse prendre fin. Ailleurs, ce n’est pas le cas. Bill Clinton, José María Aznar, Tony Blair ont quitté encore jeunes la politique, après avoir connu le sommet des responsabilités. Ils n’ont pas cherché à revenir et ont entamé une deuxième carrière. Que Nicolas Sarkozy souhaite un retour, qui prendrait inévitablement des couleurs de revanche, c’est possible. Mais il risque de se heurter aux mêmes obstacles que ceux que vous citez. Car d’autres, à droite, vont émerger, s’imposer, nourrir des réseaux et des clientèles.
Le prochain chef de l’UMP et les éventuels présidentiables feront tout, en coulisses, pour écarter Sarkozy. La logique est toujours la même : les élus et les cadres du parti d’abord, les militants et les sympathisants ensuite, se rangent sous la bannière de celui qui peut les faire gagner. Sarkozy en a profité en son temps. La question du timing est également essentielle. On ne peut pas être un éternel recours. Laisser supposer trop tôt son retour, c’est s’exposer à l’érosion lente de l’espoir qu’il suscite. Attendre le dernier moment, c’est prendre le risque que le jeu soit déjà totalement verrouillé. VGE a été doublé par Barre en 1988. En 1995, il espérait apparaître comme le recours dans la guerre fratricide qui opposait Chirac et Balladur. Peine perdue. Quant à Jospin, il a fait preuve d’une indécision qui a ravi ses rivaux socialistes.

On a beaucoup comparé la présidence Sarkozy à celle de Valéry Giscard d'Estaing, qui lui aussi a été battu et a essayé de revenir. Nicolas Sarkozy ne risque-t-il pas de pousser le mimétisme avec Giscard jusqu'au bout ?

Valéry Giscard d'Estaing n’avait que 55 ans en 1981. Il a tout de suite affiché sa volonté de revenir en refusant de siéger au conseil constitutionnel, puis en remontant un à un les échelons de la carrière politique : député en 1984, président du conseil régional d’Auvergne en 1986, président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale en 1987, président de l’UDF en 1988, tête de liste UDF-RPR aux Européennes de 1989… Mais, à l’époque, la droite était divisée en deux partis, et sa défaite en 1981 laissait le chemin libre à celui qui avait construit le RPR pour conquérir l’Elysée : Jacques Chirac. Autrement dit, Giscard parti, l’électorat de droite ne se sentait pas orphelin. La situation de Nicolas Sarkozy me semble très différente : la droite républicaine est réunie sous un seul drapeau et l’UMP n’a pas de leader naturel.
De plus, contrairement à Giscard, Sarkozy est l’héritier d’une droite bonapartiste, pour reprendre la typologie de René Rémond. Il n’imagine certainement pas une renaissance qui partirait d’un siège de député à Neuilly. Son modèle serait plutôt celui de l’homme providentiel qu’on vient implorer comme le sauveur, tel qu’était apparu le général de Gaulle en 1958. Mais, pour cela, il ne faut pas rester inactif et notamment, à travers ses amis, peser sur le destin de l’UMP.

A l'inverse, en mai 1958, le général de Gaulle a réussi son retour au sommet de l’État après 14 ans d'absence à la faveur de la crise algérienne. La France traverse également une crise. La situation est-elle comparable ?

En fait, ces 14 années se découpent en deux temps : celui du RPF (1947-1953) où de Gaulle, après avoir fait trembler la vie politique, échoue à revenir au pouvoir et celui de la traversée du désert (1953-1958), marqué par son silence et son isolement. En janvier 1958, seuls 13% des Français, selon un sondage Ifop, le désignent comme l’homme dont le pays a besoin. Mais de Gaulle profite à la fois du vide politique, du caractère exceptionnel de la situation et du flou des clivages politiques.
Il s’assure de l’appui des principaux partis, y compris des socialistes de Guy Mollet. Seuls les extrêmes et quelques francs-tireurs, dépourvus de troupes (Mitterrand, Mendès France), se démarquent de lui. La crise, aujourd’hui, n’a pas les mêmes caractères. La République n’est pas menacée d’un coup d’Etat, les institutions fonctionnent et dégagent des majorités. Du point de vue des politiques, ce serait plutôt le trop-plein que le vide. Et puis, Sarkozy ne peut se prévaloir de la légitimité de l’homme du 18 juin.

Nicolas Sarkozy ne semble pas avoir la dimension historique du général de Gaulle...

Ni Sarkozy ni personne, à vrai dire. Le général de Gaulle pouvait incarner l’homme providentiel parce que, premier des Résistants, il avait déjà sauvé l’honneur de la France. Il n’avait exercé le pouvoir qu’un court laps de temps, comme chef d’un gouvernement provisoire réunissant toutes les forces politiques de la Résistance.
Après l’échec du RPF, il était redevenu l’homme du 18 juin. Nicolas Sarkozy, lui, ne peut prétendre, comme le Général, être « au-dessus des partis ». En 1958, de Gaulle appartenait déjà à l’histoire ; aujourd’hui, Sarkozy, encore perçu comme l’homme d’un camp, ne peut prétendre réunir toutes les forces républicaines autour de lui. Nous sommes revenus à des temps ordinaires.

L'intervention de Nicolas Sarkozy sur la Syrie était-elle une manière efficace de refaire parler de lui ou a-t-elle fait pschitt ?  

Elle manifeste sa volonté d’affirmer son expérience internationale, de se rappeler au bon souvenir de ceux qui voudraient l’oublier, mais aussi de défendre son bilan en matière de politique étrangère, celui dont il est le plus fier. Nous verrons bien s’il s’agit d’un acte isolé ou, par de nouvelles interventions, du premier pas d’une stratégie mûrement réfléchie. Pour l’heure, on peut hésiter. Jusqu’à présent, les chefs de l’Etat ayant quitté le pouvoir ne se prononçaient pas sur la politique internationale de leur successeur.
A cet égard, cette rupture d’un devoir de réserve tacite est inédite. Reste que Nicolas Sarkozy est membre de droit du conseil constitutionnel. S’il siège, comme il l’a annoncé, il devra exercer un devoir de réserve absolu sur les textes qui lui seront soumis. Il faudra décrypter ce qu’en disent ses plus fidèles amis. Au travers de leurs paroles, on sentira vite les réelles ambitions de l’ancien président de la République.

Le crime politique de François Hollande 


Il est proprement criminel pour François Hollande de mettre en oeuvre une politique destinée, dans le droit fil des quarante dernières années, à mentir en permanence aux Français en leur faisant croire que la France, seule en Europe pour ne pas dire seule au monde, peut se dispenser de tout effort. Une telle posture relève clairement de la dernière lâcheté politique dont se rend coupable, dans notre malheureux pays, une oligarchie cooptée aux multiples visages refusant obstinément de lâcher la moindre parcelle de pouvoir fallacieusement ôté des mains du peuple souverain. De même, la situation extrêmement sérieuse prévalant aujourd’hui dans le zone euro est-elle le fait, en ce qui concerne l’organisation d’une société européenne viable, de la scandaleuse ingérence d’une volonté politique plus soumise à l’imposture socialiste qu’à l’amour de la liberté. Arrêtons donc de rêver, comme on ne cesse d’y encourager d’en haut les Français, que la pire adversité est systématiquement destinée aux autres et que nous serions, heureux comme Dieu en France, magiquement protégés par on ne sait quel miracle permanent d’origine républicaine ! Comme, déjà, du temps de la Rome impériale décadente, “panem et circences”, c’est à cette sorte d’expédient politicien que se livrent depuis trop longtemps nos princes corrompus; ils n’ont d’ailleurs pas forcément tort puisque le peuple ignorant semble y trouver plus que son compte. Aux pires moments de son histoire, la France a su trouver son salut grâce à un homme providentiel, comme ce fut dernièrement le cas en 1940... Aujourd’hui où notre pays doute plus que jamais de lui-même, cet homme providentiel existe bien qui, depuis 160 ans, attend son heure. Frédéric Bastiat (1801-1850), oublié en France mais honoré partout ailleurs où les choses vont mille fois mieux que chez nous, est imbattable sur les moyens à employer pour stopper net la longue maladie qui consume la France. Frédéric Bastiat? 
C’est la Liberté à la française !

Apple croque dans Samsung qui rit jaune 


 Ça fait une somme coquette et le buzz. Ce buzz-là n'a rien de futile. Un milliard de dollars, tel est le montant de l'amende que Samsung devra verser à Apple pour avoir violé ses brevets, en l'occurrence avoir « pompé » sur son voisin de la Silicon Valley. Après un match nul devant la justice coréenne, la justice américaine vient de donner l'avantage à Apple en reconnaissant que son concurrent a copié ses iPhone et iPad. Toutes ressemblances sur le design n'étaient donc pas imaginaires ! USA 1- Corée du Sud 0. La partie se joue sur un terrain grand comme la planète, dans un marché en révolution permanente, pour un public fou éperdu de numérique. En 20 ans, la téléphonie mobile a pénétré les trois quarts de l'humanité ! Enjeu colossal. À la barre, on assiste à un déballage sur les secrets d'alcôves sur fond de destruction de preuves. La question est de savoir si le géant asiatique devra retirer ses appareils du marché, comment il digérera le dédommagement et s'il pourra obtenir l'infirmation de la condamnation. Sachant que la justice US n'a pas retenu son accusation de plagiat envers son rival à la pomme concernant l'Internet sans fil. Cette bataille de titans réunit les ingrédients d'une guerre totale. Apple est l'opérateur historique des tablettes, Samsung leader de la téléphonie, tous deux sont talonnés par Google et Microsoft et le conquérant coréen est non seulement concurrent mais aussi fournisseur de technologies pour smartphones. Suspense garanti. Les deux meilleurs ennemis s'affrontent dans des litiges similaires dans 50 pays, une broutille. On imagine le séisme si le jugement faisait jurisprudence.

Grèce : Hydra ou l'avant-goût de révolte

L’État grec se mue peu à peu en outil de prédation pure. Les habitants d'Hydra pourraient être des précurseurs : entre les institutions publiques et le commerce des entrepreneurs, les Grecs vont être amenés à choisir assez vite leur moyen de survie.
De la petite île d'Hydra dans le golfe Saronique nous vient une anecdote presque cocasse sur ces Grecs-qui-refusent-de-payer-leurs-impôts. Pratiquement tout le monde a vu passer la dépêche, aménagée ici ou là et reprise de confrère en confrère.

Les faits se déroulent actuellement à Hydra. Sur la petite île de la Mer Égée, un restaurateur de bord de mer s’est vertement opposé vendredi soir à un contrôle de la brigade de la haute délinquance financière.
Interpellé et embastillé, le bistrotier est devenu le symbole d’un ras-le-bol largement partagé. En soutien, un barrage a été élevé face au poste de police. Pour interdire son transfert vers la capitale, le trafic maritime a été bloqué. Les opposants ont même coupé l’eau et l’électricité à la police.
Le site d'information Contrepoints a donné une version plus complète de l'événement:
[Nos] confrères français oublient de préciser les conditions exactes de l'arrestation de ce restaurateur : il aurait fait un malaise durant son arrestation (ce qui aurait obligé la police a retarder son transfert à Athènes dans le cadre de la procédure), et dans la foulée, comme la police et les inspecteurs du fisc souhaitaient embarquer quelqu'un tout de même, le fils du restaurateur, simple employé du restaurant, aurait été arrêté, conduit au poste menotté puis finalement libéré. Ce sont ces deux événements, s'ajoutant apparemment à bien d'autres ces dernières semaines, qui ont déclenché la colère des habitants de l'île d'Hydra qui s'estiment persécutés.
Les informations dépassant la dépêche d'agence n'étaient pas si difficiles à dénicher, puisqu'on les trouve dans la presse grecque.
Tout cet épisode pourrait servir comme illustration de l'incompétence, du simplisme voire de la partialité de certains médias, s'il en était besoin ; mais je crois qu'au-delà de son traitement médiatique, une étape sérieuse vient d'être franchie sur Hydra.
Selon Frédéric Bastiat, l’État est la grande fiction au nom de laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Une définition aussi iconoclaste fait hausser le sourcil de ceux qui la découvrent ; irrité, chacun rappellera doctement que sans l’État il n'y aurait ni routes ni ponts (ah bon ?), pas d'école (comme si celle-ci n'était pas antérieure à celui-là de quelques siècles), pas d'hôpitaux (encore une erreur) et ainsi de suite...
La longue litanie convenue sur l’État-providence-indispensable-à-nos-vies a de multiples objectifs, comme rappeler publiquement l'allégeance de l'orateur tenant ce discours ou maintenir la cohésion sociale en répétant le credo - car c'est bien d'une prière dont il s'agit. Comme n'importe quelle croyance, l'indispensabilité de l’État est un axiome. Elle doit être admise sans démonstration. Que l'illusion se dissipe et tout peut arriver, comme sur Hydra.

À y regarder de plus près, il n'y a pas grande différence sur l'île entre le comportement de collecteurs d'impôts envoyés par Athènes et ceux d'une mafia quelconque décidée à extorquer davantage au nom de Dieu sait quel racket à la "protection". Dans les deux cas se succèdent intimidation, justifications plus que douteuses, prise d'otage et révolte compréhensible de la population devant des méthodes de gangster - la seule différence étant le port de l'uniforme par les hommes de mains de l’État grec.
Certes, on me rétorquera qu'à la différence d'une mafia, les collecteurs d'impôts du gouvernement sont "légitimes", qualificatif magique qui devrait suffire à faire taire toute protestation. Pourtant, l'argumentation n'a pas fait mouche auprès des habitants d'Hydra, loin s'en faut.
D'où les agents de l’État grec tirent-ils leur "légitimité" ? De la démocratie ? Non seulement l'hypothèse est saugrenue - aucun système honorable n'octroie à 50,1% des électeurs un pouvoir absolu sur toute une population - mais elle devient carrément grotesque dès lors qu'on examine l'histoire récente des gouvernements grecs, depuis la démission forcée du premier ministre Georges Papandréou en 2011 (débarqué sous pression européenne pour avoir justement voulu soumettre les mesures de rigueur à un référendum, ce qui ne manque pas de sel...) jusqu'aux élections faites et refaites en 2012. À moins qu'on ne jette un œil au système politique grec et à ses 50 sièges-bonus à l'Assemblée, réservés au vainqueur. Et c'est de ces institutions bancales et de cette tragi-comédie élective que jaillit une légitimité devant laquelle chacun devrait s'incliner ? Allons donc !
Mais les discussions de salon sur le ridicule achevé de l’État grec et le comportement de ses serviteurs ne sont, hélas, qu'une partie du problème. Le reste est plus sérieux.
La Grèce traverse une récession depuis cinq ans. Le taux de chômage atteint 23%. Qui va sortir la Grèce de la misère, créer de la richesse, générer des emplois ? Au vu des ressources dont dispose le pays, je dirais, typiquement, le secteur du tourisme - y compris des restaurateurs comme celui qui vient de se faire expulser manu militari de son commerce.
Les contrôleurs du fisc lui reprochaient de ne pas fournir de reçus à ses clients, un cas classique d'évasion fiscale. Mais de quelle marge de manœuvre disposait-il en réalité, lorsque l'obéissance à la frénésie de prélèvements de l’État grec l'aurait poussé à la faillite ? Face à des exigences insolubles, la fraude n'est pas une solution de facilité, mais de survie. De fait, le travail au noir se répand dans la société grecque. Endémique autrefois, il semble aujourd'hui indispensable. Même les fonctionnaires de l’État en charge de le combattre se laissent corrompre plutôt que de l'endiguer.

Menée par une classe politique incapable de couper dans les dépenses, la Grèce s'est enfoncée pour de bon dans la terra incognita de l'extrémité droite de la Courbe de Laffer. En d'autres termes, elle applique aujourd'hui l'adage selon lequel "trop d'impôts tue l'impôt" avec un acharnement qui force le respect.
Sans revendications, sans idéologie, sans arrière-pensées, les habitants d'Hydra se sont retrouvés dans le rôle étrange de guérilleros de la libre-entreprise - défendant un entrepreneur local contre un pouvoir central distant et peu légitime, à l'utilité discutable, lui-même ne se manifestant que dans une démonstration de force pour exiger son dû. La fronde qui a agité l'île n'a pas donné lieu à des débats politiques échevelés ; c'était simplement l'occasion pour les habitants de secourir l'un des leurs, un homme dont l'activité ne nuisait visiblement à personne et dont l'incarcération tumultueuse a semblé profondément injuste.
D'une certaine façon, les habitants d'Hydra pourraient être des précurseurs. L'activité économique grecque continue de s'enfoncer : 68% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Alors que son appétit fiscal ne connaît plus de limites et que l'économie souterraine sera bientôt la seule à fonctionner encore, l’État grec se mue peu à peu en outil de prédation pure. Les masques tomberont alors ; l’État ne sera plus la grande illusion astucieusement dévoilée par Frédéric Bastiat, mais simplement un parasitisme répressif de la plus grande violence, auto-justifié par un vernis démocratique fort mince.
Avec la loi pour lui, l’État se défend bien, et gageons qu'il emploiera ses dernières forces à stériliser les îlots de richesse encore à sa portée sous couvert de recouvrements fiscaux. Mais quand tous les entrepreneurs, tenanciers de petits commerces et autres dirigeants de PME auront fui, mis la clef sous la porte ou disparu d'une façon ou d'une autre, que fera-t-on alors ?
D'ici peu de temps - si ce n'est déjà le cas aujourd'hui - simplement parce qu'ils survivent sans tout sacrifier à un État dévorant, tous les Grecs seront coupables d'évasion fiscale, de travail au noir, de fraude et tutti quanti. L’État n'aura qu'à ouvrir l'annuaire pour piocher par milliers des "criminels fiscaux" à jeter en prison. Peut-il les enfermer tous ? Mais qu'en fera-t-il ? S'emparer de leur patrimoine et les punir durement selon de belles lois fiscales votées à l'unanimité ne ressuscitera pas la prospérité pour autant. Quant aux prisonniers de droit commun, le gouvernement d'Athènes n'a même plus de quoi les nourrir aujourd'hui.
La création de richesse ne se décrète pas.
Les spasmes préalables à l'effondrement d'un État-providence sont les plus brutaux. Entre les institutions publiques et le commerce des entrepreneurs, les Grecs vont être amenés à choisir assez vite leur moyen de survie. N'en déplaise à tous ceux qui vouent un culte à l’État, il est probable, comme dans le cas d'Hydra, que les Grecs préfèrent leur gagne-pain à leur percepteur.

Neil Armstrong, le premier homme à avoir marché sur la Lune, est mort

Le premier homme à avoir marché sur la lune est décédé à l'âge de 82 ans de complications après une opération cardiovasculaire. Le premier homme à fouler le sol lunaire est mort. L'astronaute américain Neil Armstrong est décédé à l'âge de 82 ans de complications après une opération cardiovasculaire, a confirmé samedi la famille, après une information de la chaîne de télévision NBC News. Il avait été opéré du coeur au début du mois.

Embarqués à bord de la navette Apollo 11, Neil Armstrong et son co-équipier Buzz Aldrin avaient marché sur la lune le 20 juillet 1969. Neil Armstrong est «un héros américain contre son gré» qui a «servi sa nation avec fierté, comme pilote de la marine, pilote d'essai, puis astronaute», a souligné la famille dans un communiqué. «Neil fait partie des plus grands héros américains, pas seulement de son temps, mais de tous les temps», a réagi le président des Etats-Unis, Barack Obama.
L'astronaute est né le 5 août 1930 à Wapakoneta, dans l'Ohio. Il a commencé sa carrière dans la Nasa, l'agence spatiale américaine, en 1955. Il avait été chargé de commander la première mission lunaire américaine à bord de la capsule Apollo 11 avec les astronautes Buzz Aldrin et Michael Collins. Il s'était posé sur la lune à bord du module Eagle, et avait assuré sa place dans l'Histoire en déclarant, en foulant le sol lunaire: «C'est un petit pas pour l'homme mais un bond de géant de l'humanité». Cet homme modeste était instantanément devenu un héros planétaire, une icône de l'odyssée de l'espace. L'astronaute avait ensuite peu parlé en public, fuyant micros et caméras, et vivait depuis des dizaines d'années dans une ferme reculée de l'Ohio.
Le jeune Armstrong avait été fasciné dès son enfance par les avions. Il prend des cours de pilotage à 15 ans et obtient son brevet de pilote un an plus tard. Plus tard, il devient pilote de l'aéronavale et effectue 78 missions pendant la guerre de Corée. Armstrong étudie aussi l'ingéniérie aéronautique à l'Université de Purdue et obtient une maîtrise dans cette même discipline à l'Université de Californie du Sud. En 1955, il devient pilote d'essai et vole sur 50 différents types d'avion. Sept ans après, il est sélectionné par la Nasa pour devenir astronaute. En septembre 1966, il effectue un vol avec David Scott pour la mission Gemini 8. Le vaisseau s'amarre à un autre véhicule non habité, réalisant le premier amarrage orbital de deux modules spatiaux. Puis ce sera la mission Apollo 11 et l'entrée de Neil Armstrong dans l'Histoire.
Interrogé sur CBS sur cette mission historique, il avait par ailleurs déclaré: «C'est un endroit intéressant. Je le recommande.» Peu après cette mission, Armstrong a mis fin à sa carrière d'astronaute et a été nommé en 1970 administrateur adjoint pour l'aéronautique au siège de l'agence spatiale américaine (Nasa).
Il quittait la Nasa l'année suivante pour enseigner la technologie aérospatiale à l'université de Cincinnati.

«Il était le meilleur»

Hissé au rang de héros, Armstrong n'a jamais réellement compris l'engouement suscité autour de sa personne, qui avait notamment conduit son coiffeur à vendre ses cheveux à un collectionneur pour 3.000 dollars.
«J'imagine que nous aimons tous être reconnu non pas pour un seul coup d'éclat mais pour l'ensemble de notre travail quotidien», déclarait-il en 2005 dans l'émission «60 minutes» diffusée sur CBS. Prié de dire ce qu'il ressentait à l'idée que ses traces de pas resteraient imprimées sur la surface de la lune pendant plusieurs milliers d'années, il avait répondu: «J'ai l'espoir que quelqu'un ira sur place un de ces jours et les effacera.» Interiewé par France 2 dix ans après sa mission sur la Lune, il décrivait aussi la fragilité de la Terre vue de l'espace.
Michael Collins, présent à bord de la capsule Apollon 11 aux côtés de Neil Armstrong et de Buzz Aldrin, a rendu hommage samedi à son coéquipier par l'intermédiaire du porte-parole de l'agence spatiale américaine, Bob Jacobs. «Il était le meilleur, il va me manquer terriblement», a-t-il déclaré. Dans un communiqué, la Nasa présente «ses condoléances pour la mort de Neil Armstrong, ancien pilote d'essai, astronaute et premier homme sur lune.»
Après l'annonce de la mort de Neil Armstrong, samedi, les hommages à un «héros discret» et patriote se sont multipliés durant la nuit aux Etats-Unis.
Neil Amstrong avait beau dire qu'il n'était pas un héros et n'avait fait que son travail, c'est ainsi que l'Amérique veut se souvenir de lui. «Neil était parmi les plus grands héros américains, pas seulement de l'époque actuelle, mais de tous les temps», a affirmé Barack Obama dans un communiqué, en se disant «profondément attristé» de la disparition de l'astronaute, dont le décès à 82 ans a été annoncé samedi par sa famille. «Quand lui et ses équipiers ont décollé à bord d'Apollo 11 en 1969, ils emmenaient avec eux les aspirations d'une nation tout entière», a rappelé Barack Obama, qui avait un peu moins de huit ans lors de cette mission historique.
«Ils avaient décidé de montrer au monde que l'esprit américain peut voir au delà ce qui paraît inimaginable, qu'avec suffisamment de motivation et d'ingéniosité, tout est possible», a ajouté le président. «Et lorsque Neil a posé le pied à la surface de la Lune pour la première fois, il a offert un moment de réussite humaine qui ne sera jamais oublié», a-t-il encore dit.
«Aujourd'hui, l'esprit de découverte de Neil continue à animer tous les hommes et les femmes qui ont consacré leur vie à explorer l'inconnu, dont ceux qui font en sorte de nous faire aller encore plus haut et plus loin dans l'espace», selon Barack Obama.
«Cet héritage continuera, alimenté par un homme qui nous a appris le pouvoir énorme d'un petit pas», a conclu le président, qui passait le week-end dans la résidence officielle des dirigeants américains à Camp David.

«Neil a inspiré des générations d'Américains»

Mitt Romney, candidat républicain pour la présidentielle de novembre prochain, a affirmé que «la Lune pleurait son premier fils terrien». Neil Armstrong «a aujourd'hui sa place au panthéon des héros. Avec un courage démesuré et un amour sans limite pour son pays, il a marché là où aucun homme auparavant n'avait marché», a-t-il ajouté.
L'adversaire de Barack Obama a indiqué avoir «rencontré et discuté avec Neil Armstrong il y a juste quelques semaines». «Sa passion pour l'espace, l'univers et sa dévotion pour l'Amérique m'inspireront toute ma vie», a-t-il assuré.
Buzz Aldrin, son compagnon d'équipage sur Apollo 11, lui a également rendu un hommage émouvant samedi, évoquant sa grande «tristesse» d'avoir perdu un partenaire, mais aussi un ami. «Quand je regarde la Lune, cela me rappelle ce moment, il y a plus de quarante ans, lorsque j'ai réalisé que même si nous avions été plus loin de la Terre que personne auparavant, nous n'étions pas seuls», a-t-il indiqué.

Un clin d'oeil à la Lune

Pour l'ancien astronaute, Neil Armstrong était «un vrai héros américain et le meilleur pilote» qu'il n'ait jamais connu. «Mon ami Neil a fait un petit pas, mais un pas de géant qui a changé le monde et restera à jamais comme un moment important de l'histoire de l'humanité», ajoute-t-il.
Comme l'a indiqué sa famille dans le communiqué annonçant sa disparition, Neil Armstrong a toujours considéré qu'il n'avait fait «que son travail». «Il a servi fièrement son pays, en tant que pilote de chasse et astronaute», indique-t-elle, ajoutant que le natif de l'Ohio était resté un passionné de l'aviation et de l'exploration spatiale. Pour sa famille, Neil Armstrong reste «un exemple pour les jeunes qui, à travers le monde, travaillent dur pour réaliser leurs rêves, avec le souhait d'explorer et de repousser les limites, ainsi que de servir de manière désintéressée une cause beaucoup plus grande qu'eux-mêmes».

Apollo 11- Neil Armstrong - Premier pas sur la... par napo73
Afin d'honorer la modestie de Neil Armstrong, sa famille souhaite ainsi que chacun lui rende hommage ainsi: «La prochaine fois que vous marchez dehors par une nuit claire et que vous voyez la Lune qui vous sourit, pensez à Neil Armstrong et faites-lui un clin d'oeil.»

Les dates clés de la conquête spatiale
3 novembre 1957. Premier être vivant dans l’espace, la chienne Laïka à bord de Spoutnik 2.
12 avril 1961. Le cosmonaute russe, Youri Alexeïevitch Gagarine, marque l’histoire en étant le premier homme à aller dans l’espace. Il fait une révolution d’une 1 h 48 autour de la terre à bord de la capsule Vostok 1.
16 juin 1963. La cosmonaute Valentina Tereshkova monte à bord de Vostok 6 et réalise 48 orbites autour de la terre en 70 heures et 50 minutes. Elle est la première femme dans l’espace.
21 juillet 1969. Neil Armstrong et Buzz Aldrin premiers hommes à fouler le sol lunaire.
24 décembre 1979. Lancement de la première fusée Ariane, à partir de la base de Kourou, en Guyane française.
21 avril 1981. Premier décollage de la navette spatiale Columbia. Le véhicule aérospatial américain est lancé par l’agence spatiale américaine, la Nasa. Il est le premier engin à pouvoir emmener de gros satellites en orbite et à pouvoir les rapporter sur terre.
26 janvier 1986. Challenger explose au décollage. La navette spatiale américaine prend feu après quelques secondes de vol. 7 morts.
Janvier 2004. Deux robots, Spririt et Opportunity atterrissent sur Mars lors de la mission Mars Exploration.
28 avril 2001. Dennis Tito est le premier touriste dans l’espace.
Nuit du 5 au 6 août 2012. Atterrissage du Robot Curiosity sur Mars. Il doit étudier la planète, ce qu’aucun astronaute n’a pu faire.



Malgré-nous : le poids des mots 


Les Alsaciens restent légitimistes. Et la présence d’un ministre, hier à Obernai, pour le 70 e anniversaire de l’incorporation de force, a satisfait une majorité des anciens Malgré-nous. Que son arrivée ait été annoncée in extremis, la veille de la manifestation, n’avait que peu d’importance. Dans le cas contraire, d’aucuns auraient sans doute exprimé leur incompréhension, voire leur colère. Grâce aux conseils avisés de Roland Ries, sénateur-maire PS de Strasbourg, le gouvernement a évité un faux pas. Pire, une faute, qui n’aurait pas manqué d’être interprétée politiquement, dans une région ancrée à droite.
On peut regretter que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ait décliné l’invitation du président du conseil régional de présider la cérémonie d’hier. Car sur le fond, le représentant du nouveau gouvernement s’est montré prudent. Sans qu’on sache si cela procède d’une réflexion ou si plus vraisemblablement le ministre ne voulait pas trop s’avancer, pour ne pas ouvrir la porte aux revendications des associations d’orphelins… Certes, Kader Arif, le ministre délégué aux Anciens combattants, a rendu hommage à ces hommes et à ces femmes « laissés seuls face à leur destin, au moment où, en France, les autorités publiques faillirent ». Il a même estimé, un peu curieusement, que « l’Alsace fut un élément de résistance ». Mais à aucun moment, il n’a parlé de « victimes de crime de guerre », à propos des incorporés de force, comme l’avait fait, en 2010 à Colmar, Nicolas Sarkozy. Et encore avait-il fallu attendre 65 ans après la fin de la guerre pour qu’un président de la République aborde les conséquences de l’annexion de fait. Et le ministre n’a surtout pas repris hier l’expression « crime contre l’humanité » de Philippe Richert.
Ces mots forts, témoignant de la continuité républicaine, n’auraient sans doute pas été inutiles dans une région encore trop souvent sur la défensive. On aurait aimé entendre aussi un engagement pour que ces pages, singulières et douloureuses, de l’histoire de l’Alsace puissent être intégrées dans l’Histoire de France. Kader Arif a préféré parler de réconciliation entre notre pays et l’Allemagne. Il est vrai que l’Alsace y a pris sa part. Toute l’Alsace, car autant il était important de rendre hommage aux Malgré-nous, autant il ne s’agit pas d’oublier les autres victimes. Mais ce n’était pas le sujet d’hier.

Un duo à accorder 


Avant même son élection, et juste après, Nicolas Sarkozy avait semblé incarner une proximité inédite, et pour tout dire décalée dans la V e République, du chef de l’exécutif avec les patrons. On se souvient que certains à-côtés de cet enthousiasme et leur excès d’affichage presque trivial ont refroidi certains chefs d’entreprise qui avaient indubitablement voté pour lui. Même la très affranchie Laurence Parisot, présidente du Medef, qui avait accueilli Nicolas Sarkozy à ses universités d’été avant et après l’élection, avait fini par comprendre la nécessité d’ajuster la distance et de préciser les rôles.
Et justement, l’édition 2012 du grand barnum intellectuel du Medef s’ouvre mercredi à Jouy-en-Josas. François Hollande n’y mettra pas les pieds, dit-on. Mais le chef du gouvernement intervient en ouverture, et de nombreux ministres sont annoncés, dont Moscovici, Sapin ou Cahuzac. Ils ont bien raison, car le mouvement patronal qui ne manque ni de têtes pensantes ni de sponsors dépensant fait bien les choses et favorise des échanges denses et de bonne tenue.
On ne pourra donc pas jauger, sur le campus d’HEC il est vrai mal desservi par les transports en commun, le niveau de compatibilité hollandaise avec les dirigeants économiques français. François Hollande, plus discret que son prédécesseur dans ce registre, dispose de relais personnels dans le patronat. Fidèle à sa manière, il vient de recevoir à l’Elysée, sans tam-tam, douze grands patrons. Autant d’apôtres de mesures favorisant la compétitivité des entreprises françaises. Une question clé qui n’a pas reçu, à ce jour, d’arbitrage ou de parti pris bien clair. Mais certaines décisions sont clairement perçues comme antiéconomiques par les entreprises.
La majorité sait très bien qu’il ne suffit pas d’aller prêcher la croissance à Bruxelles ou Berlin pour faire redémarrer l’économie française, seul aliment budgétaire possible. Il faudra bien, et le plus tôt serait le mieux pour le patronat, plonger les mains dans un cambouis politique qui s’appelle durée, coût et organisation du travail.

À La Rochelle, le PS tente de contenir son aile gauche

C’est comme une petite brise dans le port de La Rochelle qui soulève légèrement les nappes et provoquent quelques frissons. Le traité budgétaire européen s’immisce dans les discussions et perturbe régulièrement la mise en scène « heureuse et studieuse » voulue par Martine Aubry pour cette université d’été. La première secrétaire veut du soutien au gouvernement et du débat. Ça tombe bien, l’aile gauche du parti réclame aussi du débat sur le TSCG, autre nom du texte que Hollande voulait renégocier pendant la campagne.
On montre beaucoup du doigt chez les socialos !
Des députés –Razzy Hammadi et Jérôme Guedj- ont même prévenu qu’ils ne voteraient pas pour un tel pacte budgétaire. Trop peu renégocié, avec trop peu de croissance à l’intérieur. Alors, ce traité, ça peut se discuter ? « On peut s’exprimer sur tous les sujets », assure Bernard Cazeneuve, ministre délégué aux Affaires européennes de sa voix toujours apaisée… « dès lors qu’il y a rassemblement à la fin. » Et l’ancien porte-parole de campagne d’égrener ses arguments. La douceur de son ton dissimule mal sa fermeté. Chaque suffrage manquant serait considéré comme un affaiblissement du président dans les autres négociations européennes à venir, considère Cazeneuve. Martine Aubry se fait plus pressante. « Si j’étais au gouvernement et que je n’étais pas d’accord avec ce traité, j’en tirerais moi-même les conséquences », assène-t-elle aux turbulents Verts ajoutant que ce principe s’appliquait aussi aux socialistes. Avis à Benoît Hamon et ses partisans.

« Pas de motions de posture » (?)

La question est plus large. « On ne peut pas avoir un débat qui ne porte que sur le TSCG », plaide Marie-Noëlle Lienemann, elle aussi sceptique sur ce texte. « La question est plus largement quelle sortie de crise ? » Et quelle stratégie pour l’aile gauche du parti ? Au PS, la marche vers le rassemblement suit ce chemin : contributions, motions et enfin synthèse au congrès. Hamon a posé sa contribution, mais a plaidé vendredi devant son courant pour s’en tenir là, laissant le champ largement libre à la motion Aubry-Ayrault. Pour le ministre de l’Economie sociale et solidaire, la motion n’est pas la meilleure stratégie pour peser sur la ligne du parti. Son courant, divisé sur la question, se donne toutefois un temps de réflexion. La date butoir est fixée au 11 septembre.
Lienemann entend présenter son texte, avec Guedj. « Il vaut mieux un débat au sein du PS plutôt qu’un affrontement entre une gauche contestataire et une gauche gestionnaire », souligne la sénatrice alors que Jean-Luc Mélenchon tente d’imposer cet antagonisme depuis une semaine. « On nous accuse de diviser sur des idées, mais quand il s’agit de s’empoigner pour avoir un poste, ça ne dérange personne de se diviser », ajoute Lienemann avec une ironie mordante.
Les tenants de la majorité évacue la question, « moins importante que celle du traité », considère Aubry. « On n’est pas là pour se compter », insiste-t-elle cependant. La première secrétaire ne veut pas de motion qui servirait à démontrer son poids dans le parti et à obtenir un nombre de postes en conséquence. « On est dans un congrès de victoire », renchérit Gilles Pargneaux, le premier fédéral du Nord. « Les motions ne doivent pas être artificielles, elles ne doivent pas être des motions de posture. On doit dire quelles politiques les socialistes doivent mener. » De l’amical avertissement à la recommandation plus menaçante, l’aile gauche aura connu à La Rochelle toute la palette des pressions.

Réhabiliter Auguste Comte

Les éditions Hermann ressuscitent un penseur majeur du XIXe, injustement discrédité, dont l’influence souterraine se fait sentir aussi bien chez Michel Serres que Régis Debray.
La republication de six des leçons de philosophie positive d’Auguste Comte (1798-1857) par les éditions Hermann conduit à une prise de conscience : l’oubli dans lequel est tombé le père du positivisme. Il y a quelques décennies encore, Comte était une référence. On ne manquait pas de s’appuyer sur ses oeuvres pour penser. Son nom et ses idées émaillaient aussi bien les copies des élèves de classe de philosophie que les articles de journalistes et les discours de politiciens. Même réduite à quelques formules, sa pensée restait familière à tous. Auguste Comte n’est plus aujourd’hui qu’un nom de rue. Comme une plaque sur une tombe.

Pourtant, l’ascendant de Comte fut, pendant un siècle, immense. Aussi bien dans les sciences, dans la philosophie que dans la politique. La devise inscrite sur le drapeau du Brésil – “Ordre et progrès” – est un hommage explicite au philosophe français. La physiologie et la méthode de Claude Bernard – précisément la médecine expérimentale – , la lexicologie d’Émile Littré, la littérature de Jules Verne sortent directement de la pensée de Comte. Les œuvres d’Émile Durkheim, de John Stuart Mill, d’Alain et de Charles Maurras sont profondément marquées par ce penseur. Qu’est-ce qui lui valut cette gloire ?
Entre 1820 et 1850, Comte est le premier à proposer un système d’explication globale du monde appuyé sur le développement des sciences. Du plus petit détail jusqu’aux plus grandes réalités, la cohérence cosmique s’avère parfaite. La célèbre loi des trois états – théologique, métaphysique puis positif – passe pour la clé ouvrant à la compréhension de cette cohérence. L’existence individuelle résume celle de l’humanité : « Chacun de nous ne se souvient-il pas qu’il a été successivement, quant à ses notions importantes, théologien dans son enfance, métaphysicien dans sa jeunesse, et physicien dans sa virilité ? »
L’indice de cette virilité, commun à toutes les connaissances lorsqu’elles parviennent à leur plein épanouissement, se reconnaît à la substitution du savoir par les lois au savoir par les causes. La science cherche à découvrir des lois, non plus des causes.
La philosophie positive est le concentré de l’ensemble des connaissances concernant les différents ordres des phénomènes naturels. Pour l’achever, il faut l’étendre aux phénomènes sociaux, constituer une « physique sociale ». Fonder la sociologie – science dont la paternité est imputée à Comte – constitue l’un des objets des leçons rééditées par Hermann. La sociologie, dont l’humanité est l’objet propre, couronne le savoir en tant que science finale. Comte édifie cette sociologie comme inséparable d’une politique – la “politique positive” dont Maurras s’inspirera. Pourtant, en dépit de Durkheim, les sociologues, à partir de la seconde moitié du XXe siècle, occulteront leur ancêtre. Ce dernier – qui fit l’éloge de la dictature – est devenu une sorte de père maudit, infréquentable, dont il faut occulter le souvenir. “Ordre et progrès”, voilà une maxime insupportable aux sociologues contemporains !
Il a souffert d’être assimilé au scientisme
Pourquoi tant de haine ? Marx fit de Comte le paradigme de la bêtise. Flaubert représenta en Monsieur Homais le comtisme incarné. On habilla ce marginal, cet esprit libre, ce visionnaire de haut vol, cet érudit infini en théoricien de l’ordre bourgeois et en idéal type du petit-bourgeois. On lui imputa le scientisme – cette religion naïve de la science – qui embruma les âmes cent ans durant. Un jour vint où le climat intellectuel du XIXe siècle fut condamné. Auguste Comte, qui passait pour son représentant le plus éminent, fut condamné avec lui.
Cependant l’oeuvre de Comte continue d’exercer une influence secrète, de catacombes, sur quelques penseurs contemporains.
Michel Serres écrivit toute la série des Hermès – quelques formidables livres de philosophie des sciences – dans la foulée de la pensée comtienne. Il arrive à Régis Debray de citer Auguste Comte. D’une part parce que la médiologie n’est pas étrangère à la façon comtienne de voir l’histoire de la connaissance. D’autre part parce qu’on retrouve chez Debray le grand concept comtien : le pouvoir spirituel.
Voyons-y aussi la preuve qu’au-delà de l’oubli, le grain semé par Comte n’est pas mort autant que la raison suffisante pour se plonger aujourd’hui dans la lecture de ces fascinantes leçons.
Cours de Philosophie positive, d’Auguste Comte, Hermann, 480 pages, 48 €.

Comment la France soigne ses clandestins

Plus de 200 000 étrangers en situation irrégulière bénéficient de l’aide médicale de l’État. Un système dont le coût (600 millions d’euros) est encore alourdi par les fraudes.
C’est une “erreur”, comme on en découvre souvent quand on s’intéresse à la Sécurité sociale. Elle concerne l’aide médicale d’État (AME) mise en place pour soigner les immigrés clandestins résidant sur le territoire français. C’est Bernard Debré, député de Paris, qui l’a révélée : en vertu d’une circulaire de la caisse primaire d’assurance maladie de Paris (CPAM), les bénéficiaires de l’AME pouvaient exiger les médicaments de marque au lieu des génériques proposés par les pharmaciens, sans faire aucune avance de frais. Les sans-papiers étaient donc mieux traités que les assurés français ou étrangers en situation régulière, qui ne bénéficient du tiers payant que sur les médicaments génériques.
Cette anomalie, finalement corrigée par la CPAM, est symbolique d’un système totalement dérogatoire au droit commun : l’aide médicale de l’État, créée par Lionel Jospin et Martine Aubry en 1999. Pas de carte Vitale, pas de médecin traitant, pas de ticket modérateur, pas d’avance de frais pour les soins médicaux et dentaires, pas de forfait journalier à l’hôpital, pas de participation forfaitaire sur les médicaments ni de franchise médicale sur les transports sanitaires… L’État dispense les clandestins des contraintes, toujours plus nombreuses, qu’il fait peser sur les autres patients. La Sécu les prend en charge à 100 % sous trois conditions : justifier de leur identité, résider en France depuis trois mois et disposer de ressources inférieures à un plafond (661 euros par mois pour un célibataire).


La droite n’en conteste pas le principe. L’AME répond à des considérations « éthiques et sanitaires », écrivait Claude Goasguen (UMP) dans un rapport publié l’an dernier. Le devoir d’humanité commande de soigner un homme malade et l’intérêt de tous est d’éviter la propagation de maladies contagieuses. « Encore peut-on se demander si les crédits destinés à l’AME ne seraient pas mieux employés dans le cadre de la coopération », note le député UMP des Bouches-du-Rhône, Dominique Tian, auteur d’un rapport remarqué sur les fraudes sociales.
Beaucoup s’alarment en revanche des abus liés à l’AME, favorisés par la générosité d’un dispositif mal contrôlé – d’autant plus que le PS vient d’abroger les quelques mesures que la droite avait votées pour limiter ces dérives, notamment un droit d’entrée de 30 euros. Le candidat Hollande l’avait promis aux associations d’aide aux sans-papiers. « En supprimant les restrictions que nous avions instaurées en 2011, la gauche a fait de l’idéologie pure », s’insurge Claude Goasguen. Le député de Paris vient de rédiger, avec Christian Jacob, une proposition de loi limitant l’aide médicale d’État aux soins relevant de l’urgence et de la prophylaxie, sauf pour les enfants et les femmes enceintes. Mais la gauche préfère maintenir en l’état un système dont le coût est encore alourdi par les fraudes et les trafics.
UN DISPOSITIF TRÈS COÛTEUX
Le nombre d’étrangers bénéficiant de l’aide médicale de l’État a triplé en douze ans : 73 000 en 2000, environ 220 000 aujourd’hui. La moitié vit à Paris et en Seine-Saint-Denis. Ce nombre a diminué pour la première fois l’an dernier, la droite ayant ôté aux associations le droit d’instruire les demandes d’AME. Il devrait repartir à la hausse cette année.
Les crédits consacrés à l’AME par l’État ont augmenté plus vite encore que le nombre de ses bénéficiaires : 75 millions d’euros en 2000, 588 millions en 2012. « C’est un effort considérable », soulignait Roselyne Bachelot l’an dernier – et pourtant insuffisant ! Votés chaque année par le Parlement, ces crédits sont régulièrement sous-évalués. L’État, qui est censé rembourser à la Sécurité sociale les dépenses liées à l’AME, a donc contracté une dette colossale vis-à-vis de la Sécurité sociale : 920 millions d’euros à la fin de l’année 2006 (remboursés en 2007), puis 278 millions en 2008 et encore 83 millions fin 2010 ! Les crédits de cette année seront encore insuffisants. L’inspection générale des Affaires sociales (Igas) avait estimé le coût de l’AME à 640 millions d’euros en 2011 : 2 900 euros en moyenne par immigré clandestin.
Plusieurs rapports ont souligné la responsabilité des hôpitaux publics dans ce dérapage des dépenses. Curieusement, les patients bénéficiant de l’AME ne sont pas soumis au système de la tarification à l’activité (T2A), comme les autres assurés : les hôpitaux facturent les soins qu’ils leur prodiguent sur la base d’un tarif spécifique – et surtout plus élevé ! Une façon pour les établissements déficitaires de se procurer un surcroît de recettes grâce aux titulaires de l’AME, dont ils prolongent volontiers le séjour. Acquitté par l’État, le surcoût lié à cette différence de tarifs atteint, au bas mot, 150 millions d’euros : 25 % du coût annuel de l’AME ! En 2010, Dominique Tian avait tenté d’obtenir que les hôpitaux appliquent la T2A aux bénéficiaires de l’AME. Le gouvernement Fillon avait prudemment opté pour une réforme moins ambitieuse, tenant compte des spécificités de ces patients « et surtout des intérêts des hôpitaux ! », précise avec malice un haut fonctionnaire des Affaires sociales.
Dominique Tian avait en revanche obtenu que le “panier de soins” auquel ont accès les titulaires de l’AME soit défini plus strictement pour éviter certains abus, comme celui que révélait le professeur Lantiéri dans l’Express en septembre 2010 : un patient égyptien, qui avait eu le doigt coupé bien avant d’arriver en France, lui demandait une opération de reconstruction consistant à prélever un orteil pour remplacer le doigt manquant. « En réalité, ce monsieur s’était d’abord rendu en Allemagne, mais il jugeait bien trop élevée la facture qu’on lui avait présentée là-bas. Une fois en France, il avait obtenu l’AME et il estimait avoir droit à l’opération ! »
L’Igas et l’inspection générale des Finances signalent d’autres abus dans un rapport de 2010 : « À Paris, 22 bénéficiaires de l’AME ont eu des facturations d’actes au titre de l’assistance médicale à la procréation. Le total des dépenses enregistrées pour 21 d’entre elles s’élevait en 2009 à plus de 99 000 euros. » Deux des bénéficiaires « avaient dépassé l’âge de 43 ans au moment de la réalisation de l’acte », alors que la Sécurité sociale ne rembourse pas ces actes au-delà de 42 ans.
En octobre 2011, le gouvernement Fillon avait donc pris un décret pour exclure la procréation médicalement assistée et les cures thermales de l’aide médicale de l’État. Ce texte soumettait aussi la prise en charge des soins hospitaliers coûteux (plus de 15 000 euros) à l’agrément préalable de l’Assurance maladie. Non sans raison : les dépenses hospitalières représentent environ les trois quarts de la dépense de soins liés à l’AME. Elles se concentrent sur un petit nombre de patients : « En 2009, à Paris, 439 personnes ont consommé 45,4 millions d’euros de soins », signalait Roselyne Bachelot en 2010.
Mais la gauche a supprimé l’agrément préalable en même temps que le droit d’accès de 30 euros. « Irresponsable ! », s’exclame Dominique Tian, qui dénonce les injustices liées à ce système : « Un travailleur déclaré qui vit au niveau du seuil de pauvreté (950 euros de revenu mensuel) paie, directement ou indirectement, plus de 3 500 euros par an de charges, CSG et cotisations de mutuelle pour bénéficier d’une couverture maladie équivalente à celle d’un étranger en situation irrégulière pris en charge à 100 % gratuitement par l’AME, explique-t-il. Un système inégalitaire et absurde qui incite évidemment à la fraude… »
DES FRAUDES TROP NOMBREUSES
C’est un chiffre que l’on trouve en cherchant bien dans le dernier “Rapport annuel de performance” des services publics : l’an dernier, les contrôles effectués par l’Assurance maladie sur 7 % (seulement) des bénéficiaires de l’AME ont révélé que 51 % d’entre eux avaient fait de fausses déclarations de ressources. Fraude intentionnelle ou conséquence d’une ignorance des textes ? Toujours est-il que le « taux de divergence » (selon l’expression pudique du rapport) entre les ressources déclarées et les revenus constatés est particulièrement élevé !
Jusqu’en 2010, la fraude était d’autant plus facile que l’attestation AME n’était qu’un papier aisément falsifiable. Depuis deux ans, ce document est progressivement remplacé par une carte avec photo, dont le coût de fabrication avoisine 30 euros (d’où le montant du droit d’accès fixé par la droite). La diffusion de cette carte n’a pas mis fin aux fraudes, car les pièces fournies à l’appui de la demande sont parfois douteuses. La Caisse nationale d’assurance maladie précise encore sur son site que les demandeurs peuvent joindre à leur dossier une déclaration sur l’honneur à défaut de fournir les justificatifs de leurs ressources. Par ailleurs, l’Igas signalait en 2010 que les cartes de bénéficiaire de l’AME n’étaient pas récupérées en cas de changement de statut (admission à la couverture maladie uni verselle complémentaire, par exemple), « ce qui pourrait avoir pour conséquence le maintien en circulation de titres annulés et l’alimentation d’un trafic ».
Fraudes à l’admission mais aussi aux prestations. Elles seraient peu nombreuses, affirme l’Igas. Il ressort pourtant de son rapport que 12 % des fraudeurs détectés à Paris en 2009 bénéficiaient de l’AME, alors qu’ils représentent seulement 4 % des personnes gérées par la CPAM. Ils auraient donc fraudé trois fois plus que les assurés sociaux. « Les bénéficiaires de l’AME n’ont pas de carte Vitale, rappelle Dominique Tian. Certains en profitent pour faire la tournée des pharmacies et récupérer en grandes quantités, et gratuitement, des médicaments, parfois des stupéfiants, qu’ils revendent ensuite, en France ou à l’étranger. »
Certains titulaires n’hésitent pas à prêter leur attestation à des proches pour qu’ils bénéficient eux aussi de la gratuité des soins. « Une patiente, bénéficiaire de l’AME, vient me demander de lui prescrire un examen en me disant qu’elle craint d’avoir le sida, raconte un médecin du Val-d’Oise. Un laboratoire procède au test : positif. Quand je l’en informe, elle m’avoue qu’elle avait agi pour le compte d’une amie qui, munie de mon ordonnance, avait fait l’examen à sa place. Résultat : j’avais involontairement violé le secret médical et j’ai dû prescrire à la première patiente un autre test pour m’assurer qu’elle n’était pas elle-même séropositive ! » Deux actes au lieu d’un, pris en charge par l’État.
« Rien n’est plus facile à falsifier qu’une ordonnance, ajoute un pharmacien parisien. On voit souvent des prescriptions contradictoires, avec des produits liés à des pathologies très différentes : un antiinflammatoire avec un anti-épileptique, par exemple ». À la fraude s’ajoute alors un soupçon de trafic.
DES TRAFICS INADMISSIBLES
Cette fois, c’est un médecin généraliste du Val-de-Marne qui raconte l’anecdote : « Il y a quelques mois, j’ai reçu dans mon cabinet une patiente, d’origine africaine, qui m’a soumis une liste d’une cinquantaine de médicaments et de pommades, la plupart contenant de la cortisone. J’ai refusé de les lui prescrire, elle est partie. Renseignements pris, cette patiente – qui bénéficiait de l’AME – avait fait le tour de dizaines de confrères en quelques mois ! Les Africaines, explique-t-il, utilisent des crèmes à la cortisone pour s’éclaircir la peau. C’est très dangereux, mais le marché est florissant… »
Autre trafic rémunérateur, la revente de produits de substitution à l’héroïne, comme le Subutex, assimilé depuis cette année seulement à un produit stupéfiant. En 2007, la police avait démantelé un important trafic à Paris : des médecins indélicats remplissaient des ordonnances aux noms de malades bénéficiant de l’AME ou de la couverture maladie universelle, dont les organisateurs du trafic avaient dérobé les coordonnées sociales. Des pharmaciens complaisants les approvisionnaient gratuitement et se faisaient rembourser par la Sécurité sociale. Une officine aurait ainsi écoulé 12 000 boîtes de Subutex en quelques mois ! Estimation du préjudice : entre 500 000 et un million d’euros. Le trafic avait des ramifications internationales.
En 2010, l’Onu s’inquiétait encore de l’ampleur de ces détournements dans le rapport annuel de l’OICS (Organe international de contrôle des stupéfiants) : « L’abus de comprimés de buprénorphine [Subutex] acheminés clandestinement en grandes quantités depuis la France continue d’être une source de préoccupation dans les pays européens et dans d’autres régions. » Selon l’Onu, 20 à 25 % du Subutex délivré en France était détourné vers le marché illicite. Dans son rapport, l’Igas recensait 82 affaires de trafic de substituts à l’héroïne relevant d’une fraude à l’AME, à Paris et en Seine-Saint-Denis, en 2009.
« La délivrance de Subutex fait désormais l’objet d’une ordonnance sécurisée, ce qui a permis de réduire la fraude », affirme un pharmacien de la Nièvre. Tout en précisant que d’autres médicaments peuvent être détournés : des produits psychoactifs, des corticoïdes, des antibiotiques…
En novembre 2010, un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France avait révélé que les Français souhaitaient majoritairement une réforme de l’AME : 49 % pour la création d’un droit d’entrée, et même 31 % pour sa suppression. La droite avait opté pour une remise en ordre préservant le principe de soins, jugeant que le maintien de l’AME ne pourrait s’accommoder d’un excès de dépenses. Interpellée sur ce sujet par Dominique Tian à l’Assemblée, le 17 juillet, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a préféré lui répondre que les fraudes qu’il évoquait relevaient du « fantasme ».

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Entretien : le "J'accuse" de Bernard Debré",
Europe. Nos voisins plus sévères que la France
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Robert Ménard : “La gauche est le bain naturel des médias”

Robert Ménard n’est pas surpris par les résultats de la consultation sur les journalistes, publiée dans la revue qu’il a fondée, “Médias”.
Pourquoi ce sondage ? Comme tout le monde, je pressentais que les journalistes étaient majoritairement de gauche – ce que semblaient confirmer les simulations de vote organisées par des étudiants en journalisme à l’occasion de la présidentielle. J’ai voulu en avoir le coeur net. C’est fait !
Néanmoins, peu de journalistes ont répondu à cette enquête… Ce n’est pas un sondage mais une consultation. Harris Interactive a proposé de consulter les journalistes inscrits sur Twitter… et ils sont nombreux ! Répondait qui voulait. Le résultat confirme clairement ce que chacun sait : les journalistes penchent nettement à gauche.
Pourquoi ? Il n’y a pas de complot, ce n’est pas le résultat d’une action concertée décidée par l’extrême gauche ou par le PS. Ils n’ont pas lancé leurs militants à l’assaut des médias. Je crois même que beaucoup de journalistes seraient surpris de se découvrir de gauche. Ils ne sont pas encartés, à quelques exceptions près. Seulement, les idées aux quelles ils croient leur semblent naturelles, donc indiscutables : pour eux, l’immigration est forcément une chance pour la France, la prison produit toujours des criminels, les gens qui gagnent de l’argent sont des salauds… Défendre ces idées, c’est incarner le bien. La gauche, c’est le bain naturel des médias. Parce qu’elle est réputée gentille, attentive aux faibles, aux opprimés… En fait, les journalistes pensent ce qu’ils pensent que l’on doit penser ! Comme s’il était admis, une fois pour toutes, qu’il y a le camp du bien – ceux qui adhèrent à ce catéchisme – et le camp du mal – ceux qui osent simplement en débattre. Alors que les journalistes devraient faire profession d’impertinence, nous sommes dans l’ordre de la croyance et de l’autocensure. Il est inconcevable de contester ce qu’il est de bon ton de penser !
Les journalistes forment-ils vraiment une classe homogène ? Dans un entretien accordé à Médias en 2005, Régis Debray affirmait qu’il y a autant de différences entre un agencier et le directeur d’une rédaction nationale qu’entre le bas et le haut clergé en 1789. Qu’il y ait des nuances, sans doute, et je connais bon nombre d’éditorialistes qui encensaient Nicolas Sarkozy en 2007… comme ils encensent aujourd’hui François Hollande ! Certains agissent moins par conviction que par intérêt. Mais la dernière campagne électorale l’a prouvé : la profession reste majoritairement à gauche et la promotion du “bas clergé” dans la hiérarchie n’y changerait rien. Il faut n’avoir jamais mis les pieds dans une rédaction pour croire que le directeur d’une rédaction impose aux journalistes ses valeurs et ses convictions !
Et les actionnaires ? La gauche accuse le “capital” de contrôler la presse… Je sais bien que certains cèdent à la tentation d’intervenir, mais l’influence qu’exerce le propriétaire d’un journal sur son contenu est souvent limitée par les sociétés de rédacteurs et par les syndicats. Le souci de ne pas déplaire aux annonceurs me paraît plus problématique… Je regrette surtout que la profession s’abrite derrière ces raisons pour ne pas se remettre en cause et s’interroger sur ses pratiques.
Pour une profession censée informer l’opinion, ce conformisme est plutôt inquiétant… L’informer, la former ou la déformer ? Je me pose souvent la question ! Un exemple : il a fallu attendre quarante-huit heures pour que les médias révèlent le prénom (Souleymane) du collégien suspecté d’avoir tué l’un de ses camarades à Rennes, le 22 juin, alors que cette information circulait partout sur Internet! Pourquoi ? Par peur d’attiser l’islamophobie. Il y a toujours de bonnes raisons pour taire un fait qui dérange. C’est de cette bonnne conscience que se meurt la presse française, car elle excuse tout, y compris la dissimulation d’informations.
Les médias sont-ils assez puissants pour influencer un vote ? Leur influence se fait sentir d’abord sur les questions de société. Les médias pèsent surtout par l’idéologie qu’ils diffusent, par les poncifs qu’ils répètent, par les sondages qu’ils commandent, par les experts et les intellectuels qu’ils invitent – toujours les mêmes ! Une chose est sûre : s’ils n’étaient pas contraints de respecter un certain équilibre, les grands médias n’auraient quasiment pas donné la parole aux “petits candidats” ! Peu importe qu’ils aient des choses à dire, on les récuse parce qu’ils ne sont pas connus. C’est cette absence de curiosité qui est inquiétante. En fait, bien que beaucoup votent Mélenchon, il n’y a rien de moins révolutionnaire qu’un journaliste ! Ils prennent leur individualisme forcené pour une marque de liberté. Les deux tiers des journalistes n’ont pas pris part aux élections professionnelles qui viennent de s’achever. Quoi qu’on pense des syndicats de la presse, c’est consternant.
Leur influence n’est pourtant pas sans limites. En 2005, par exemple, la quasi-totalité des éditorialistes étaient pour le traité européen, que les Français ont rejeté. Parce qu’ils sont capables de recul, heureusement ! Les Français se défient des journalistes : pour eux, nous faisons partie d’une élite qui néglige leurs préoccupations. Cette rupture, pour le moins inquiétante, se mesure dans les urnes.
Comment garantir le pluralisme de la presse ? Vous n’hésitez pas à prendre position dans vos interviews. Les journalistes doivent-ils afficher leur engagement ? Cela, c’est ce qu’exigeait la gauche dans les années soixante-dix : “D’où parlez-vous ? ” Non, je ne crois pas qu’il faille en arriver là. J’ai défendu pendant vingt-cinq ans la liberté de la presse, ce n’est pas pour recourir aujourd’hui à des méthodes inquisitoriales que je réprouve ! Je me dis juste que les journalistes devraient, de temps en temps, essayer de “penser contre eux”.
Faut-il revoir la formation des journalistes ? D’abord, un constat : dans les consultations organisées dans diverses écoles de journalisme, rares sont ceux qui ont osé voter Sarkozy, encore moins LePen, ce qui est quand même préoccupant sachant qu’un Français sur deux vote à droite ! Les journalistes sont formés par des journalistes, ce qui se comprend techniquement mais favorise la “reproduction”, comme disait Bourdieu – d’autant plus que ces formateurs sont souvent issus des médias les plus dominants. Et qui forment-ils ? Les futurs cadres de la profession. La boucle est bouclée. Le milieu est trop consanguin.
Faut-il interdire aux conjoints des responsables politiques de faire du journalisme politique ? Oui : le mélange des genres discrédite la profession. Souvenez-vous de François Mitterrand interviewé par Anne Sinclair et Christine Ockrent, épouse ou compagne de deux de ses ministres : cela ne se voit dans aucune démocratie ! On peut bien aimer qui l’on veut, mais il faut en tirer les conséquences. Cette règle ne doit souffrir aucune exception.
Vous avez dirigé Reporters sans frontières. La presse étrangère est-elle moins monolithique ? Il y a dans la presse anglo-saxonne une impertinence qu’il n’y a pas ici. Et ce n’est pas seulement une question de moyens, cela se constate aussi dans les interinterviews. En France, un politique peut choisir ou récuser tel ou tel journaliste. C’est inconcevable aux États-Unis !
Votre revue, Médias, va cesser de paraître après huit années de présence en kiosques. Pourquoi ? Parce que nous avons perdu 80 % de nos annonceurs en deux ans, effrayés par la réputation prétendument “sulfureuse” de la revue. C’est un mot dégueulasse, “sulfureux”, qui laisse tout entendre sans jamais rien prouver ! En huit ans, nous avons publié des entretiens avec Régis Debray, Bernard-Henri Lévy, Stéphane Hessel, Michel Onfray, Pierre Bergé, Edgar Morin, Philippe Sollers… Pas vraiment des gens de droite ! Et de quoi m’accuse-t-on ? D’avoir écrit avec Emmanuelle Duverger, la rédactrice en chef de Médias, un livre intitulé Vive Le Pen ! Mais combien de ceux qui me le reprochent l’ont vraiment lu ? Beaucoup de mes procureurs ont instruit mon procès sur le seul fondement de ce titre, avant même la sortie du livre !
Vous êtes plus nuancé dans ce livre que son titre ne le laisse entendre. Fallait-il céder à la provocation ? Ce procès d’intention démontre qu’il existe en France des tabous dont la presse ne veut pas s’affranchir. Si nous avions titré “Vive Pol Pot !”, personne n’aurait bronché, sauf, peut-être, deux ou trois associations dont les protestations n’auraient pas eu beaucoup d’écho… Je pensais quand même que mes confrères feuilletteraient au moins le livre avant de se récrier. Médias a fait les frais de ce conformisme.
Dernier ouvrage paru : Vive l'Algérie Française !, par Robert Ménard et Thierry Rolando, Mordicus, 2012.

Récupérer

Le tic est déjà ancien ; mais sa généralisation confine aujourd’hui au pataquès. C’est ainsi qu’une radio nationale a annoncé qu’un cambrioleur avait été tué par un bijoutier au moment où il venait « récupérer » les bijoux du coffre. “Récupérer”, si l’on en croit le Petit Robert, veut dire « rentrer en possession de ».
Dès lors, ou bien le cambrioleur, s’il venait récupérer des bijoux, c’est-à-dire rentrer en possession de bijoux qui lui appartenaient, n’était pas un cambrioleur, ou bien, s’il l’était vraiment, les bijoux ne lui appartenaient pas et il ne pouvait que difficilement les récupérer. Le même jour, comme une autre radio nationale nous interrogeait sur le français tel qu’on le parle ou le déparle, nous avons cité ce mot si malheureux – et bien mal nous en prit : on nous remontra que le sacro-saint “usage” voulait, c’est-à-dire exigeait, que l’on dît maintenant “récupérer” dans le sens nouveau que l’on entend partout – qui n’est rien d’autre qu’un contresens. Ce sont les mêmes qui crient au fascisme à la moindre règle de grammaire ou au moindre scrupule sémantique qui exigent pour les caprices et les bévues de l’“usage” le respect le plus absolu. Il est curieux comme ce genre d’esprits passe vite d’“il est interdit d’interdire”, la maxime dont, en bons enfants du siècle, ils se flattent, à “il est interdit” tout court. Les gardes champêtres ne sont pas toujours là où l’on croit… 

L'encombrant monsieur Raffarin, acte II

Jean-Pierre Raffarin a à nouveau demandé à François Fillon de ne pas se présenter à la présidence de l'UMP, lui conseillant, vendredi sur Europe 1, de se "réserver pour 2017". " Fillon a toutes ses chances pour la présidentielle", a-t-il ajouté, oubliant que Jean-François Copé, celui qu'il soutient dans l'élection interne, vise également cette échéance.
Il soutient Jean-François Copé mais conseille à François Fillon de se "réserver" pour 2017. Jean-Pierre Raffarin n'en finit pas de faire des déclarations alambiquées et pas forcément positives pour le champion qu'il s'est choisi. Sur Europe 1 vendredi matin, le sénateur de la Vienne a lancé, à propos de la compétition pour la direction du principal parti d'opposition : "On a plus besoin d'un architecte pour le parti que d'un pilote pour la présidentielle. François Fillon a toutes ses chances pour la présidentielle, qu'il se réserve pour l'échéance de 2017, là, il s'agit de construire le parti pour l'alternance". Pourtant, Jean-François Copé non plus ne cache pas ses ambitions pour l'élection présidentielle. Et ce n'est pas la première fois que le héraut du Poitou conseille à François Fillon de se retirer de la course, arguant que celle-ci n'est pas de son niveau.
Dans Le Monde fin juillet, Jean-Pierre Raffarin expliquait déjà, à propos de François Fillon, que "son profil ne semble pas être celui d’un chef de parti". Un mois plus tard, il précise donc qu'il verrait mieux l'ancien Premier ministre faire la compétition pour l'Elysée et ne dit pas la même chose pour son champion. Dans cet entretien au quotidien du soir, il s'était déjà fait remarquer en critiquant quelques aspects du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Des prises de distance régulières avec le sarkozysme mal perçues par les historiques. "Raffarin plus Dati, cela me pose problème", reconnaissait ainsi Brice Hortefeux, évoquant il y a quelques semaines les alliés de Copé.

Raffarin n'a plus la cote

L'homme de Chasseneuil-du-Poitou reste-t-il un allié de poids dans le système Copé? Pas sûr. Ses positions critiques vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, alors que Jean-François Copé tente de coller le plus possible à l'image d'héritier du précédent président, son positionnement toujours un peu à l'écart de l'UMP ne font peut-être plus de lui un rouage essentiel. Fin juillet, Jean-François Copé voulait l'associer à son "ticket", en lui réservant soit le futur rôle de vice-président, ou de secrétaire général ou de trésorier si l'élu de Meaux devenait président de la formation.
Le vent semble avoir tourné depuis et Copé aurait abandonné cette idée. Il préférerait réserver la place à Luc Chatel par exemple. Plus sarkozyste, plus jeune et dont la motion "Réforme et liberté" est créditée des meilleurs sondages auprès des sympathisants. "Jean-François Copé a passé deux jours de vacances chez Jean-Pierre Raffarin en Haute-Savoie", corrige l'entourage de Jean-François Copé, pour évacuer toute prise de distance entre les deux hommes.







Hollande utilise l'histoire pour vanter son action

A l'occasion de son discours pour la commémoration de la Libération de Paris, en 1944, le chef de l'Etat a notamment évoqué la situation de la Syrie.

Il ne voulait pas être le seul à être absent des écrans radars médiatiques ce week-end. La bataille pour la présidence de l'UMP est engagée à droite, entre François Fillon et Jean-François Copé, les amis de Nicolas Sarkozy sont réunis à Nice, les socialistes et tout le gouvernement se retrouvent à La Rochelle… François Hollande ne pouvait pas en rester là. Alors le président de la République a saisi l'occasion de la cérémonie de commémoration de la Libération de Paris en 1944 pour prononcer un premier discours de rentrée, quelques minutes, d'ailleurs, avant que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ne s'exprime de son côté en Charente-Maritime.
Dans l'entourage du président, on avait promis une «parabole» invoquant l'histoire pour éclairer la rentrée. Dans une intervention d'une vingtaine de minutes, après avoir rendu hommage aux Compagnons de la Libération (ils ne sont plus que 25 et à partir du 16 novembre la direction de l'Ordre de la Libération sera transférée au conseil des «cinq villes compagnons») le chef de l'Etat a essayé de lier histoire et actualité. «Je recevais ce matin le premier ministre grec et il me disait sa fierté d'être reçu en France le jour de la commémoration de la libération de Paris», a-t-il observé entre deux bourrasques de vent.

La «souveraineté de la France» de nouveau menacé

Sans chercher à remettre en cause les clichés de l'imaginaire national, François Hollande a repris l'idée que le combat français pour la liberté guiderait le monde entier. «Ce combat a toujours servi de référence au monde», a-t-il assuré. «Encore aujourd'hui, c'est vers Paris que des résistants, des opprimés, des rebelles se tournent quand ils se lèvent pour renverser un tyran. Je pense en cet instant au peuple syrien, opprimé par un régime qui n'est plus animé que par la peur de disparaître», a-t-il poursuivi. «La France a pris et prendra les initiatives nécessaires en faveur de la révolution syrienne». C'est une réponse à ceux qui ont accusé François Hollande de tarder à agir. Un «mauvais angle d'attaque», juge-t-on d'ailleurs à l'Elysée. Sur les questions internationales, on revendique une forme de continuité.
L'autre parallèle entre la France de 1944 et celle de 2012 concerne le «redressement» de la France. «Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale l'effort fut d'autant plus librement consenti qu'il fut justement partagé», a asséné François Hollande en évoquant un peu plus tard les «nouvelles menaces» qui pèsent sur la «souveraineté de la France»: «elles sont économiques, financières, commerciales», a-t-il énuméré. Autres leçons de l'histoire, François Hollande a mentionné le combat contre l'antisémitisme et la xénophobie, et la place de l'enseignement de l'histoire à l'école.
Pour conclure, le président a enrôlé une dernière fois l'histoire pour justifier son action. Il a même repris un de ses slogans de campagne: «le rêve français». «Il devait bien mobiliser tous ceux qui se battaient pour la libération de Paris», a assuré François Hollande. Alors que sa popularité est en berne, le président de la République ne veut rater aucune occasion d'éclairer son action sous le jour le meilleur.

"Hollande utilise l'histoire pour vanter son action"
Si l'histoire est là (mais pas écrite par lui) où est l'action?

"Les sanglots longs des violons de l'automne bercent mon coeur d'une langueur monotone"
Pourvu que ça dure !