dimanche 9 octobre 2011
Barroso met en garde sur les conséquences d'un défaut grec
Un défaut de la Grèce aurait des conséquences imprévisibles, avec notamment le risque de voir la crise de la dette de la zone euro gagner d'autres pays, déclare le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, cité dans le quotidien allemand Bild.
Les discussions entre Athènes et les inspecteurs de la mission Fonds monétaire international (FMI)-Union européenne (UE)-Banque centrale européenne (BCE) se poursuivent en vue d'un versement d'une nouvelle tranche dans le cadre du plan d'aide international au pays.
La Grèce pourrait être à court d'argent dès le mois de novembre sans cette tranche de huit milliards d'euros.
"Si nous abandonnons la Grèce, il y a de plus fortes chances pour la crise se propage à d'autres pays", a dit José Manuel Barroso dans un entretien que publiera Bild lundi.
"Nous sommes entrés dans un territoire inconnu et nous sommes en train de discuter de solutions qui n'ont jamais été testées auparavant."
Didier Reynders, ministre des Finances belge, a également tenu des propos plutôt alarmistes en disant que la Grèce devait être aidée pour éviter un contagion financière à l'échelle de ce qui s'était passé lors de l'effondrement de Lehman Brothers à la toute fin de l'été 2008.
"Si nous ne résolvons pas le problème grec, s'il y a un danger de contagion à l'Espagne et à l'Italie, alors le pire des scénarios pourrait se matérialiser", dit-il dans une interview publiée samedi par le magazine grec Proto.
Nicolas Sarkozy s'est rendu ce dimanche à Berlin pour des pourparlers de crise avec Angela Merkel, avec pour priorité de surmonter leurs divergences sur les modalités d'une recapitalisation des banques européennes.
En annonçant fin septembre son déplacement à venir dans la capitale allemande, le président français avait indiqué qu'il discuterait avec la chancelière "des voies et des moyens pour accélérer l'intégration économique de la zone euro et mettre en place le plus rapidement possible" le nouveau plan d'aide à la Grèce approuvé le 21 juillet par les Européens.
RÉDUCTION DE LA DETTE GRECQUE SOUS-ESTIMÉE, DIT SCHÄUBLE
Wolfgang Schäuble, ministre des Finances allemand, a déclaré que l'Europe avait peut-être sous-estimé le montant de la dette grecque qui devait être réduit lors du sommet du 21 juillet.
Ce sommet, qui a établi le principe d'un deuxième plan d'aide à la Grèce et celui d'un élargissement des pouvoirs du FESF, prévoit que les créanciers privés consentent à une décote de 21% sur leurs titres de dette grecs.
"Il est possible que, en juillet, nous ayons retenu un niveau de réduction de dette trop bas", déclare Wolfgang Schäuble, cité par le journal Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.
Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, a dit il y a quelques jours que les ministres des Finances de la zone euro passaient en revue l'ampleur de l'implication du secteur privé dans le deuxième plan de sauvetage de la Grèce.
"Il y a des risques importants pour que la crise s'aggrave et s'élargisse", souligne Wolfgang Schäuble.
La Grèce est à la croisée des chemins et devra mettre en oeuvre "des réformes structurelles beaucoup plus strictes" pour éviter le défaut, a estimé le chef de la mission du FMI en Grèce, Poul Thomsen, cité par le journal dominical allemand Welt am Sonntag.
"La Grèce est à la croisée des chemins", dit Thomsen. "Il est clair que le programme ne marchera pas si les autorités ne prennent pas une voie qui nécessite des réformes structurelles beaucoup plus dures que celles que nous avons vues jusqu'à présent".
"La Grèce fait deux pas en avant, un en arrière", dit Thomsen. "Le gouvernement grec comprend qu'une grande partie des changements les plus difficiles sont à venir".
Au sujet des mesures d'austérité, Didier Reynders a toutefois averti qu'il ne fallait pas aller trop loin : "Nous ne voulons pas d'un remède qui tuera la Grèce".
Le Premier ministre socialiste grec George Papandreou pourrait proposer la formation d'un gouvernement d'union nationale à l'opposition afin de tenter de sortir son pays de la crise financière, rapporte un journal local samedi.
Le gouvernement a toutefois démenti les informations publiées par le quotidien financier Imerisia qui évoque la possibilité d'une démission de Papandreou afin de dégager un consensus politique et de rassembler une large majorité au parlement soutenant un gouvernement de coalition.
Harry Papachristou à Athènes, Sarah Marsh et Angelika Stricker à Berlin, Benoit Van Overstraeten pour le service français
Gisèle Bundchen censurée : quand les féministes deviennent le bras armé du puritanisme
Que dire de cette publicité et du mouvement de contestation qui l’a accompagnée ? Cette campagne publicitaire n’a rien d’exceptionnellement sulfureux. Il s’agit de la énième campagne où l’on voit un top model dénudée représentant une marque de vêtements. La seule différence est que cette fois-ci, au lieu de suggérer à l’acheteur que le fait d’être belle et en sous-vêtements pouvait donner un avantage sur les hommes, on l’a dit et mis en scène avec Gisèle Bundchen. Les féministes brésiliennes et certaines autres associations dans le monde se sont émues de cette campagne qui selon elles, constitue un recul des grandes avancées que les femmes ont acquises de haute lutte.
Pour elles, le fait de voir une femme se mettre en sous-vêtements et se rendre sexy pour se faire pardonner quelques aléas de la vie quotidienne, est tout simplement inacceptable. Au-delà des analyses un peu clichées que l’on peut faire de ces diverses prises de position, ce qui doit cristalliser la réflexion, est le rapport de force entre les hommes et les femmes dans la société. Or, ce rapport de force, même dans cette publicité, que l’on présente constamment et de manière idéologique au désavantage des femmes, n’est pas si évident…
Tout le monde le sait mais personne n’ose le dire : dans le rapport homme-femme, la séduction et l’attirance physique jouent souvent en faveur des femmes. Certaines d’ailleurs l’ont compris depuis longtemps et n’hésitent pas à en jouer... Toutes les femmes ne sont pas victimes de la domination sexuelle masculine. Toutes les femmes ne sont pas sous la dépendance financière de leur mari. Heureusement, il existe de nombreuses femmes libres et indépendantes et qui aiment être belles, féminines et sexys. Dans cette campagne publicitaire on pourrait aussi dire que c’est Gisèle Bundchen qui a le pouvoir sur son homme, perchée sur ces hauts talons. Une autre lecture de cette publicité pourrait consister à dire : « Regarde chéri, maman va venir habiter à la maison, j’ai cassé la voiture, et dépensé 10.000 euros, mais je suis belle, alors tais-toi… » !
Où est donc la vérité ? La réalité de la vie et des relations homme-femme est plus complexe.
Ce que je cherche à démontrer est simple : le rapport homme-femme est ambigu et délicat. Il relève dans bien des cas de la vie privée et il est difficile d’avoir des prises de position aussi tranchées que les féministes et le gouvernement brésilien.
Pour moi, le plus grave n’est pas de savoir si les hommes dominent les femmes ou si les femmes dominent les hommes. Le plus grave, c’est la moralisation constante de la vie privée par les pouvoirs publics et le mouvement associatif féministe. Nous assistons depuis plusieurs années, notamment en France, à un retour en force de la morale…de la morale que par pudeur certains appellent « morale laïque » mais qui correspond à la bonne vielle morale chrétienne et aux bons vieux principes des pères jésuites.
Quand un gouvernement au nom de principes moraux commence à interdire la liberté d’expression et à s’immiscer dans la vie privée des citoyens et des citoyennes, pour moi, il y a un danger pour la République. Les mouvements féministes de gauche ou altermondialistes rêvent d’une société lissée, asexuée, aseptisée, à l’image d’un bon vieux confessionnal. Le message est le suivant : les hommes ne doivent pas être trop virils et les femmes ne doivent pas être trop féminines. Vive la société asexuée et androgyne !? Et pour réaliser un tel miracle, elles appellent les pouvoirs publics à intervenir dans la vie privée et dans le goût des personnes.
Bien sûr il faut corriger les inégalités homme-femme, les inégalités salariales, la question de la parité en politique, les violences faites aux femmes…Personne ne peut nier ces évidences et tout le monde doit s’engager dans ces combats, les hommes comme les femmes.
En revanche, il faut s’indigner rapidement de cette moralisation, à pas feutrés, de notre société : obligation de nier les différences de genre, contrôle du contenu des programmes scolaires, contrôle de l’humour, contrôle des pratiques sexuelles (campagne Osez le Clito…), contrôle de la répartition des tâches domestiques au sein du couple, …
En cela, les débats de la primaire socialiste ont été relativement édifiants. La moralisation de la société à laquelle ils aspirent ressemble à une croisade qui n’ose déclarer son nom. Les associations féministes qui soutiennent ces mêmes candidats sont naturellement dans le même cheminement intellectuel désastreux.
Pour moi, le lissage des différences de genre, de culture et l’émergence du fantasme d’une « World Community » est stupide et dangereux, car il masque une idéologie puissante et moralisatrice qui a pour ambition d’encadrer la liberté individuelle. Le féminisme ne doit pas être un bras armé de cette idéologie moralisatrice de la société. Il doit rester une idéologie de proposition, d’action, de construction d’une société plus juste et plus équitable.
Alors je l’avoue sans complexe, je préfère voir une France remplie de mini-jupes qu’une France remplie de soutanes ! Vive Gisèle !
Quand Mitterrand refusait les Mac de Steve Jobs... et autres symboles d'une France qui peine à innover
«La primaire révèle la faiblesse idéologique du PS»
Pour le directeur de la Fondapol, Dominique Reynié, le candidat qui sera désigné mènera, s'il est élu, «une politique de centre droit».
-Comment jugez-vous la situation actuelle du PS?
Dominique REYNIÉ. -Je vois quatre paradoxes: le Parti socialiste est devenu un parti d'élus dont les électeurs n'appartiennent plus aux classes populaires; ennemi historique de l'élection présidentielle, le PS est devenu, avec la primaire, le plus présidentialiste des partis; électoralement, le PS est dépendant des salariés de l'État, qui représentent pourtant, dans le monde du salariat, les catégories les moins exposées à la nouvelle économie; enfin, aujourd'hui, la gauche étant minoritaire en intentions de vote (40%), le PS ne peut gagner en 2012 sans un apport massif du centre droit.
La primaire ne montre-t-elle pas la vitalité du PS?
Elle forme une procédure d'arbitrage des ambitions personnelles dans des partis où l'autorité intellectuelle et politique a disparu. C'est une manière de trancher quand personne ne parvient à faire valoir un point de vue. Les commentaires ont exagéré leur valeur. La primaire traduit aussi bien la fragilité de nos organisations politiques que le désarroi intellectuel de leurs chefs. La primaire étant une procédure de sélection, il y aura nécessairement un candidat choisi, mais cela n'implique pas que ce candidat aura fait triompher son point de vue, ni même qu'il possédera un véritable point de vue. Le parti se ralliera au résultat de la procédure plus qu'aux idées du candidat. La primaire révèle la faiblesse idéologique du PS.
Le recours à la primaire est malgré tout une avancée démocratique.
Si vous me permettez un jeu de mots, les primaires marquent le ralliement du PS à la présidentialisation avec «âme et bagages». Leur mise en place va propager en profondeur dans le parti une culture politique de la personnalisation. Pour compter au sein de ce parti, il faudra en passer par là. Les primaires traduisent le renoncement du PS à son grand projet institutionnel, qui a toujours reposé sur l'idée d'un pouvoir collectif et non personnel.
Le PS serait-il coincé par son électorat naturel issu de la fonction publique?
Au cours des trois débats, pas une seule mesure de réduction de la dépense publique n'a été proposée ! Les candidats ne sont pas parvenus à s'émanciper de leur clientèle électorale historique que constituent les membres de la fonction publique. Au contraire, on a entendu des promesses de création de postes et de valorisation des rémunérations. Pourtant, les candidats savent bien que pour gagner en 2012, les socialistes devront montrer qu'ils sont déterminés à rétablir l'équilibre budgétaire, ce qui est impossible sans réduction de la dépense publique. Du coup, on a beaucoup entendu parler d'impôt…
La social-démocratie a-t-elle encore un avenir?
En Europe, nous vivons l'épuisement de l'État-providence pour des raisons démographiques, économiques et financières. Après l'effondrement du communisme, en 1989, on assiste depuis 2008 à la disparition de la social-démocratie. Aujourd'hui en Europe, lorsque la gauche accède au pouvoir, ce qui devient très rare, elle y parvient dans un contexte qui la prive des moyens d'appliquer son programme. Du coup, les partis de gauche qui veulent rester des partis de gouvernement organisent leur glissement vers le centre. Le PS n'y échappe pas. C'est à mon avis le projet de François Hollande, récemment conforté par le renoncement de Jean-Louis Borloo. En ce sens, il y a une «droitisation» du Parti socialiste. Hollande fait le pari que l'électorat centriste lui fournira l'apport nécessaire à la victoire. Compte tenu de la crise des finances publiques, le candidat du PS devra donc tenter de rassurer la fonction publique sans inquiéter les salariés du privé, car sans l'apport des électeurs centristes, il sera battu au second tour. Dimanche, les électeurs de gauche vont choisir un candidat qui, s'il est élu, mènera une politique de centre droit.
La France a beau célébrer Steve Jobs, elle continue de mépriser les entrepreneurs
Steve Jobs ne rentre pas dans nos schémas nationaux. C'est un élève médiocre au regard des standards de la méritocratie française. Il sèche ses cours de fac pour suivre des cours en auditeur libre, assister à des cours de calligraphie…et fonder une petite entreprise dans le garage de ses parents. Nous sommes loin du pantouflard issu sorti de l’ENA ou du jeune sorti de la très élitiste école ESCP ou HEC. En fait, Steve Jobs est un pur entrepreneur. Très vite, son génie en action contribue au déclenchement de la révolution informatique et Internet. Il fabrique le premier micro-ordinateur du marché en 1976 a prix de 666.66 $. Il lance le premier micro-ordinateur compact, le Macintosh, puis le premier mulot, etc. Il participe à tous les sauts technologiques jusqu’au smartphone en 2007, et la tablette en 2010.
La dimension marketing de ses créations est incontestable. Mais elle vient enrober des innovations sans lesquelles Google, Facebook et d’autres applications du net n’existeraient pas aujourd’hui. Steve Jobs illustre bien à quel point le capitalisme, loin de se limiter à des principes économiques abstraits, est un moteur de changement du monde. Depuis 50 ans, aucun homme politique n’aura eu autant d’influence sur notre quotidien et sur les mentalités qu’Apple. Au contraire, un certain nombre de gouvernements sont tombés grâce aux révolutions technologiques directement ou indirectement dues à Steve Jobs. Larry Page, Sergey Brin ou Mark Zuckerberg sont tous les enfants de Jobs. Les outils du net sont devenus de formidables moyens d’échanger, mais aussi dans le même temps des armes de résistance contre toutes les formes de censure, contre les menaces de gouvernements prédateurs.
Si les Français partagent un tel engouement pour ce grand patron qui a érigé son entreprise au rang des plus grosses capitalisations boursières au monde en 35 ans, pourquoi n’avons-nous pas de tels entrepreneurs dans notre pays ? Le génie est aussi présent en France qu’ailleurs. Nos ingénieurs sont remarquables, l’esprit d’entreprise n’est pas éteint. Peut-être devons-nous chercher ce retard dans notre modèle économique et social ? On peut citer pêle-mêle les multiples normes et réglementations, le poids des charges sociales, la menace que fait peser le code du travail sur des activités risquées et la paperasse comme obstacles à la création et au développement des entreprises. Mais la raison essentielle n’est sans doute pas là. Le contenu de notre enseignement, notre classe politique et une bonne part de nos médias entretiennent le culte du principe de précaution, de l’aversion au risque, du rejet de l’entreprise. Nous ne sommes d'ailleurs jamais loin de la chasse aux riches, qu'elle cible les rentiers ou les entrepreneurs.
Yannick Noah, ce tennisman richissime reconverti dans la chanson qui vit à l’étranger pour échapper au fisc, a pu rester classé personnalité favorite des Français pendant des années. Mais un entrepreneur qui crée des emplois et de la richesse est immédiatement condamné dans l’opinion s’il procède de même. Cet esprit de défiance explique la schizophrénie bien française. Entreprendre, c’est bien tant qu’on parle des petits patrons laborieux. Les entreprises offensives qui grandissent son facilement vues de travers. Le paroxysme est atteint avec les grandes entreprises suspectes de connivence avec un pouvoir politique qui n'inspire pas plus confiance. En fait, la valeur du succès est polluée par le doute qu’alimente l'omniprésence de l'Etat dans l'économie française. Comme ailleurs, nous respecterons davantage nos grands entrepreneurs le jour où l'Etat limité ne sera plus un acteur majeur du marché par ses monopoles, ses commandes et ses interventions administratives ou réglementaires. Ce jour-là, nous aurons nos Steve Jobs.
"L’Europe vue des Etats-Unis : ce nouveau Tiers Monde... ?"
Morin : "voter Bayrou, c'est voter socialiste"
Pour Hervé Morin, l'"opposition radicale" de M. Bayrou, "son mépris envers Nicolas Sarkozy, même s'il tente depuis quelques mois de le gommer pour des raisons tactiques, le conduiront inévitablement vers François Hollande" (PS), favori des sondages pour la présidentielle.
"C'est celui qui se rapproche le plus d'une démarche social-démocrate", dit encore l'ex-ministre de la Défense à propos de François Bayrou. "Le MoDem aura tout intérêt à jouer cette carte pour reconstruire un groupe parlementaire, ce qu'il ne pourra pas faire avec l'UMP".
Sauver ou lâcher la Grèce
Deux solutions pour un même résultat
Recapitalisation des banques?
«Quand nous avons un différend, le chancelier Schröder et moi, nous coupons la poire en deux», aimait dire l’ancien président Chirac. En sera-t-il de même aujourd’hui à Berlin lors de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ? Rien n’est acquis, tant le sujet est brûlant : la recapitalisation des banques européennes.
Certes, sur le principe, il y a désormais accord. Après avoir longtemps nié l’évidence, malgré les avertissements du FMI et les spéculations sur les établissements français, Paris a été mis devant le fait accompli par l’écroulement de Dexia. Par quelques sérieuses pressions aussi, notamment de la part des États-Unis qui redoutent un «Lehman Brothers» comme en 2008, d’origine européenne cette fois-ci. À cause de l’exposition des banques du vieux continent, quelques belles enseignes françaises en tête, aux dettes souveraines grecque, espagnole ou italienne. Et cette crise majeure avec ses risques de contagion, l’Europe ne la traiterait que par «saucissonnage», selon le directeur de la Banque mondiale, l’Américain Robert Zoellick. Il appelle, pour sortir du marasme, à la création rapide d’une vraie union économique, financière et politique. Aux États-Unis d’Europe, en quelque sorte, du moins pour la zone euro…
On en est très loin ! En attendant, la recapitalisation des banques européennes s’apparente à une nouvelle tranche de l’arme «saucisson». Elle est estimée dans l’Euroland à 100 milliards par le FMI, davantage avec les banques britanniques hors euro. Les établissements français nécessiteraient 10 à 15 milliards. Mais plus, si, dans leur portefeuille, les titres des États en difficulté devaient subir une dépréciation encore plus forte dans le cadre d’une restructuration des dettes, en commençant par celle de la Grèce.
Les banques sont appelées à fournir elles-mêmes l’effort le plus important, avant de venir le cas échéant (et fort probable) tendre la sébile aux États. Ce dernier recours, la France le voudrait auprès du Fonds de stabilité FESF. Ce que Berlin refuse avec véhémence : le FESF élargi de 440 milliards, déjà en voie d’assèchement avant d’être mis en place (reste l’obstacle slovaque), ne peut servir à cela, surtout pas quand un pays est encore en mesure d’emprunter.
Et c’est là que le bât blesse. Paris a senti passer le vent du boulet qui vient de s’abattre sur l’Espagne et l’Italie sous forme d’une nouvelle dégradation de leur note. Déjà sur la corde raide, la France perdra son triple « A » à force de solliciter les marchés. Avec à la clé une hausse des taux d’intérêts alourdissant encore la charge de la dette qui représentera en 2012 le premier poste budgétaire de l’État.
L’impact serait énorme, l’effet psychologique aussi en pleine campagne électorale : l’opinion accepterait-elle une nouvelle aide publique aux banques ?
Pour sortir de ce dilemme, Nicolas Sarkozy compte sur Angela Merkel pourtant liée par les irrédentismes de sa coalition gouvernementale. Mais peut-être y aura-t-il le traditionnel compromis «à l’européenne»: quelques belles paroles pour «étudier» le problème…
Maxime Brunerie appelle à voter Ségolène Royal... qui crie à la "manipulation"
L'auteur d'une tentative d'assassinat contre Jacques Chirac offre un encombrant soutien à la candidate à la primaire socialiste.
À la veille du premier tour de la primaire socialiste, c'est un soutien pour le moins inattendu qu'a reçu Ségolène Royal. Samedi après-midi, Maxime Brunerie a officiellement appelé à voter pour la candidate, via un communiqué de presse envoyé par texto. Il explique que son choix s'est "fondé en raison de ses positions courageuses face à la récidive des crimes sexuels". Il ira d'ailleurs lui même voter.L'auteur d'une tentative d'assassinat contre Jacques Chirac en 2002 a précisé par téléphone au Point.fr les raisons de ce choix : lorsqu'il était en prison, il a vu les erreurs commises par l'administration pénitentiaire. "Tout le monde était mélangé", explique-t-il, avant d'ajouter : "Royal a des positions courageuses, sur ces questions auxquelles je suis sensible." Brunerie prône la création "d'établissements adaptés" pour les auteurs de crimes sexuels.
"Manipulation sordide"
L'équipe de Ségolène Royal, jointe par Le Point.fr, tombe des nues en apprenant qu'elle reçoit cet encombrant soutien... Et ne croit pas une seconde qu'il soit anodin. "C'est une manipulation sordide de fin de campagne, destinée à contrer la candidate la plus dangereuse pour Nicolas Sarkozy", répond-on. L'équipe n'identifie toutefois pas qui pourrait se cacher derrière "cette manipulation".
Ancien militant d'extrême droite, Brunerie avait adhéré au MoDem, fin juillet, avant de se voir radier des listes du parti de François Bayrou. L'ancien candidat à la présidentielle l'avait d'ailleurs traité de "déséquilibré. S'il avait trouvé ces propos blessants, il ne garde pas de rancoeur particulière "Si je dois m'engager en politique aujourd'hui, ça sera plutôt au niveau local", assure-t-il.
Villepin quitterait la vie politique ? Ses proches crient au complot
Une rumeur annonçait le retrait de l'ancien Premier ministre de la vie politique vendredi. Son entourage dénonce une "intoxication" élyséenne.
"C'est de l'intox ! L'Élysée est à la manoeuvre !" Jean-Pierre Grand en est certain. L'info qui buzzait vendredi après-midi sur Internet, selon laquelle Dominique de Villepin serait en passe de se retirer de la vie politique (info i>Télé), viendrait directement du "château". Elle n'aurait rien de fondé. "Ils ont eu Borloo, ils veulent débrancher Boutin, Morin, et bien sûr Villepin", tonne-t-il. "D'ailleurs, je l'ai eu cet après-midi au téléphone... Il aurait été assez courtois pour me prévenir, quand même !" ajoute Grand. Un drôle d'argument quand on sait que le député de l'Hérault avait été pris au dépourvu, ou presque, il y a 15 jours, lorsque l'ancien Premier ministre a annoncé, à la surprise générale, en plein bureau politique, qu'il quittait République solidaire (RS), le mouvement - ou ce qu'il en reste - qu'il avait lui-même créé, et refilait le bébé à.... Jean-Pierre Grand. Sur des images tournées par un participant, on peut même l'entendre plaisanter : "Merci du cadeau !"Contacté au moment de cette annonce, François Goulard, un autre proche de Dominique de Villepin, confiait de son côté au Point.fr qu'il ne pouvait interpréter ce premier retrait autrement que comme "une volonté de s'éloigner de la vie politique". Un ancien membre du staff présidentiel de Villepin, encore incrédule face à la démission du président de RS, approuve et en rajoute une couche : "Je ne serais pas surpris du tout qu'il se retire ! Il y a 15 jours, on a tout simplement assisté à un suicide politique en direct. Donc soit il est fou et il y croit encore, soit il s'en va. En même temps, je suis désormais convaincu que cet homme n'a aucun sens politique..." Et de soupirer : "Sarkozy avait raison..."
"Les hommes d'État peuvent faire ça..."
Pour l'heure, l'info reste fermement démentie par l'entourage de l'ancien Premier ministre. À commencer par lui-même, qui, vers 19 heures vendredi, tweetait : "Je n'ai que faire des rumeurs. Ma détermination politique n'en est que renforcée..." Sans surprise, Brigitte Girardin, ex-secrétaire générale du mouvement, à qui Villepin avait "demandé de le rejoindre pour constituer une équipe", dément elle aussi. Quant à Jean-Pierre Grand, il n'en démord pas : "C'est de toute évidence une nouvelle intoxication de l'Élysée. On a eu le croc de boucher (l'affaire Clearstream, NDLR), on a eu la une du