TOUT EST DIT

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jeudi 14 janvier 2010

Un nouveau patron pour le CNRS

La rumeur enflait depuis le 11 janvier. Le ministère de l'enseignement supérieur a confirmé qu'Alain Fuchs, actuellement directeur de l'Ecole nationale supérieure de chimie de Paris, devrait bien être, dès la semaine prochaine, le futur président-directeur général du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Ce chimiste a été préféré au mathématicien Antoine Petit, directeur du centre de recherche de l'Inria-Paris, et au spécialiste de la cryptologie Jacques Stern, président de l'Agence nationale de la recherche (ANR). Les actuels dirigeants du principal organisme de recherche français, la présidente Catherine Bréchignac, pourtant candidate à sa propre succession, et son directeur général, Arnold Migus, ne sont pas reconduits.

Après de multiples auditions, fin décembre, M. Fuchs a été choisi pour mener à bien la transformation du CNRS en dix instituts thématiques nationaux, comme le prévoit le nouveau décret publié le 1er novembre 2009. Il devra aussi veiller à la mise en place des alliances thématiques nationales entre organismes de recherche et universités, qui se mettent en place depuis le printemps 2009.

26 000 PERMANENTS

En passant de Chimie Paristech au CNRS, ce chercheur va surtout changer d'échelle. Le CNRS, ce sont en effet quelque 26 000 permanents et un budget de 3 milliards d'euros.

Mais la force d'Alain Fuchs est de connaître parfaitement le système scientifique français et international. Formé à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, l'ingénieur chimiste a été directeur de recherche au CNRS et professeur à l'Université d'Orsay (Paris-XI), où il a créé le laboratoire de chimie-physique en 2000. Il a également collaboré avec l'industrie.

En début de semaine prochaine, Alain Fuchs devrait être auditionné par les parlementaires et sa nomination pourrait intervenir officiellement dès le conseil des ministres du 20 janvier.
Philippe Jacqué

Pressions sur Renault : Bruxelles demande des explications à la France

La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, veut des explications du gouvernement français sur les pressions exercées depuis quelques jours pour empêcher le constructeur automobile Renault de délocaliser la production de sa Clio en Turquie.

La commissaire à la concurrence, Neelie Kroes, a "demandé à [ses] services de contacter les autorités françaises aussi vite que possible pour demander des explications", a-t-elle indiqué jeudi dans une déclaration transmise par courriel. La commissaire évoque une "contradiction apparente" entre des déclarations du ministre de l'industrie français, Christian Estrosi, et les promesses faites par Paris en février 2009 lors de la mise en place des prêts à conditions privilégiées pour les constructeurs automobiles victimes de la crise. L'une de ces promesses était que Paris "n'imposerait aucune condition sur la localisation des usines", rappelle Mme Kroes, en prévenant que "la Commission s'assurera que cet engagement est tenu".

L'ÉTAT POURRAIT MONTER DANS LE CAPITAL DE RENAULT

Jeudi, Christian Estrosi a déclaré réfléchir à une montée en puissance de l'Etat-actionnaire dans Renault. "Ce qui est sûr, c'est que nous cherchons le moyen de faire comprendre que l'Etat actionnaire à 15 % est un Etat qui pèse dans les choix", a-t-il dit dans une interview accordée à Reuters. "On peut très bien le faire en restant à 15 %. Peut-être que de monter à 17, à 18 ou à 20 % est le moyen psychologique de faire comprendre qu'on n'a pas l'intention de laisser conduire la stratégie industrielle automobile de la France sans réagir", a-t-il ajouté.

Renault n'a pas encore décidé où il produira en 2013 la quatrième génération de la Clio, mais des informations de presse sur le possible choix du site turc de Bursa ont conduit le gouvernement à monter au créneau pour réclamer que la Clio 4 soit produite prioritairement en France. Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, sera reçu samedi par Nicolas Sarkozy à l'lysée pour faire le point sur ce dossier.

Christian Estrosi a précisé que la possible montée de l'Etat dans le capital de Renault serait abordée lors de cet entretien. "Ce qui est demandé à Renault, ce n'est pas de fermer une chaîne de production en Turquie (...), c'est de veiller à ce que la Clio 4 qui est destinée à être vendue en France soit produite en France", a-t-il déclaré.

Carrefour réorganise sa direction

Le groupe français de distribution Carrefour a indiqué, jeudi, avoir atteint ses objectifs en 2009 et annoncé une réorganisation de sa direction "afin d'assurer la parfaite exécution du plan de transformation du groupe et d'en atteindre les objectifs stratégiques".

Le numéro deux mondial de la distribution a vu ses ventes reculer de 1,4 % l'an dernier à 96,17 milliards d'euros, mais progresser de 1 % au quatrième trimestre, à 25,99 milliards d'euros. Carrefour précise que son résultat opérationnel en 2009 avant éléments non courants est "de l'ordre de 2,775 milliards d'euros" et son cash-flow libre (marge brute d'autofinancement) "de l'ordre de 1,2 milliard d'euros".
Un an après l'arrivée à sa tête du Suédois Lars Olofsson, le groupe a annoncé la création d'une direction exécutive, composée de Pierre Bouchut, Thierry Garnier, José Carlos Gonzales-Hurtado et James McCann comme directeur exécutif France, qui devraient être rejoints par un directeur exécutif Europe. Cette direction exécutive va élaborer, avec le directeur général, la stratégie, fixer les objectifs opérationnels et le plan annuel et en contrôler l'exécution, tandis qu'un comité exécutif participera à la conception du plan stratégique et le mettra en œuvre.

HAÏTI

PAS DE HAÏTI SUR CE BLOG, ÇA ME GAVE TROP !!

Fillon : "Nous ne serons pas loin de doubler notre dernière prévision" de croissance

François Fillon a annoncé, jeudi 14 janvier, que la prévision de croissance pour 2010, actuellement de 0,75 %, allait être presque "doublée" à l'occasion de la loi de finances rectificative sur le grand emprunt présentée mercredi prochain en conseil des ministres.

"En ce début d'année, l'activité repart. Je vous annonce que nous allons réviser à la hausse notre taux de croissance à l'occasion de la présentation de la loi de finances sur les investissements d'avenir, la semaine prochaine", a déclaré le chef du gouvernement à l'occasion de ses vœux à la presse. "Je pense que nous ne serons pas loin de doubler notre dernière prévision officielle qui était de 0,75 %", a-t-il ajouté, réaffirmant qu'"on est sorti de la récession".
Par ailleurs, le premier ministre a indiqué qu'il préciserait "dans les prochaines semaines notre stratégie globale de sortie de la zone des déficits excessifs d'ici 2013", rappelant la tenue d'une conférence fin janvier sur les déficits publics avec "le Parlement, les collectivités locales, les organismes sociaux. Cette conférence doit permettre de faire un diagnostic, si possible, partagé. Mais elle devra aussi préparer des mesures concrètes. Nous allons continuer de tenir strictement les dépenses de l'Etat : déjà pour 2009, ces dépenses seront finalement légèrement inférieures au plafond qui avait été voté par le Parlement. Pour 2010, nous avons par ailleurs décidé que la charge d'intérêts du programme d'investissement sera compensée par une réduction équivalente des dépenses de l'Etat".

La loi de finances actuelle prévoit pour cette année un déficit public à 8,5 % du PIB. Elle table sur un déficit public à 5 % en 2013 mais le gouvernement s'est depuis engagé à passer sous la limite européenne des 3 % à cette date, à condition qu'une forte croissance soit au rendez-vous.

Jacques Dutronc revient chanter ses tubes sans se fouler

Quelle place occupe Jacques Dutronc dans l'histoire de la chanson française ? Elle est floue, et se lit en pointillés, l'énergumène ayant opté pour l'intermittence. Sa précédente apparition scénique remontait à novembre 1992, avec prolongations en 1993. Le récital se nourrissait alors de chansons écrites dans les années 1960, ou au mieux tirées de l'album CQFD, paru en 1985. Et si dix-sept ans plus tard Dutronc remet le couvert en débutant une tournée des Zénith par celui de Paris le 12 janvier, ce n'est pas forcément par attachement à la scène, un lieu devant lequel le "gai luron" s'est souvent montré aussi frileux que sa compagne Françoise Hardy.
Spécialiste des aphorismes et des réponses à côté, Dutronc affiche d'ailleurs du laisser-aller dans la construction de son récital, sa fainéantise naturelle lui suggérant d'employer des recettes de baratineur, certes personnelles, mais déjà utilisées, comme la reprise par deux fois, en entrée et en sortie, de Et moi et moi et moi. Il n'y corrige jamais les statistiques ("sept cents millions de Chinois, et moi et moi et moi"), mais fait évoluer le nom du présentateur de télévision, de Catherine Langeais (1966) à Guillaume Durand (1992) et William Leymergie (2010) ; cependant, le son est si fort que c'est à peine audible.

Il est en forme pourtant, Jacques Dutronc, 66 ans, il a toute sa voix, et le vibrato. Il a gardé son look de cuir noir et ses Ray-Ban, une dégaine à la Ray Davis, le leader des Kinks. Il a des musiciens requins doués (Jannick Top bluffant à la basse, Fred Chapellier à la guitare électrique, bavarde) et des chansons qui ressemblent à des madeleines de Proust en plus balancées.

Au catalogue, une heure trente de joyeusetés dont on ne saurait se lasser : Les Play Boys, Fais pas ci, fais pas ça, Les Cactus, La Fille du Père Noël, J'aime les filles, L'Opportuniste, Gentleman cambrioleur, etc., jusqu'à Merde in France (Cacapoum), chanson qui marque, dit le fumiste en rigolant "la fin de la répétition, et le début du concert". La pirouette est digne d'un débutant en manque de répertoire, et permet de chanter une seconde fois Et moi, et moi, La Fille du père Noël, et ainsi de suite, jusqu'à l'extinction des feux.

Les lumières (Jacques Rouveyrollis) et le décor sont en noir et blanc, les costumes aussi, sauf le déshabillé rouge cinglant d'une femme naine, charmant petit pois dansant.

Le précédent retour de Dutronc en scène intervenait après la mort de Serge Gainsbourg, en mars 1991, une disparition qui avait laissé une partie de la France orpheline de son provocateur en chef. Il y avait alors dans le public un appétit évident pour le dézingage et le grinçant.
Il en profitait pour se faire interviewer en scène par des journalistes assez naïfs pour se laisser huer par des spectateurs préférant la musique aux questions.

Son boucher corse balayait les planches, et puis un nain malin servait d'esclave ; en bref tout un montage confirmant la réputation d'anar de droite de Jacques Dutronc, une posture partagée par le Gainsbourg tardif, celui qui, en 1984, avait traité à la télévision Catherine Ringer de salope (pour avoir été actrice porno) ou avait brûlé "75 %" d'un billet de 500 francs sur TF1, protestant ainsi non pas contre la société marchande, mais contre le pourcentage de ses revenus prélevés par le fisc.

Dix-sept ans plus tard, Dutronc sort de sa tanière (le cinéma, Françoise Hardy, leur fils Thomas ont fait qu'il ne soit pas occulté). Le sujet Gainsbourg revient en première ligne – montage par le chorégraphe Claude Gallota de L'Homme à tête de chou avec la voix d'Alain Bashung, autre chanteur des marges et de l'anticonformisme, disparu en mars 2009, sortie du film du dessinateur Joann Sfar, Gainsbourg (vie héroïque). Le fumeur de Gitanes fabriqua d'ailleurs en 1980 avec le fumeur de havanes l'un des albums les plus crétins de leur carrière, Guerre et pets, dont Dutronc extirpe aujourd'hui L'Hymne à l'amour (moi le nœud).

Gainsbourg avait vécu la guerre. Dutronc et Hallyday, des rejetons du 9e arrondissement de Paris, sont nés pendant l'Occupation, en 1943 et ont grandi en "teenagers". Ces deux-là sont des enfants de l'aisance, quand Lucien Guinzburg fut celui de la persécution. Ils possèdent en conséquence, et même à 66 ans, le détachement et la désinvolture des "décagénaires" des années 1960, selon la formulation d'Edgar Morin.

Avec Etienne Daho, dandy pop, 54 ans à peine, Dutronc l'ancien chante au Zénith Tous les goûts sont dans ma nature, et c'est chic, léger, nouveau. Puis, se foulant, il donne une stimulante version de Il est cinq heures, Paris s'éveille, avec guitare manouche et acoustique en soutien rythmique.

En creux, on imagine ce que le roi Dutronc aurait pu produire pour nous épater et tenir le rang que sa nature, son style et le parolier Jacques Lanzmann lui avaient offert il y a trente-cinq ans.
Jacques Dutronc en tournée jusqu'au 24 avril. Au Zénith de Paris, les 13 et 14 janvier (complet). Le 21 à Albi, le 23 à Pau, le 28 à Lanester, le 29 à Nantes (complet), le 30 à Brest, le 3 février à Strasbourg, le 9 à Saint-Etienne, le 10 à Grenoble.
Véronique Mortaigne

ENFIN UN VÉRITABLE ARTISTE SUR SCÈNE, PAS COMME JOHNNY, J'ATTENDS AUSSI MONSIEUR EDDY !!!

Régionales en Ile-de-France : Pécresse en tête au premier tour, selon l'IFOP

Valérie Pécresse, chef de file de l'UMP en Ile-de-France, arriverait en tête au premier tour des régionales, le 14 mars, avec 32 % des voix. Mais le total des voix de gauche au premier tour dépasserait nettement celui de la droite, selon un sondage IFOP pour Valeurs actuelles rendu public mercredi.
La liste PS de Jean-Paul Huchon, qui brigue un troisième mandat à la tête de la région, obtiendrait 24 % au premier tour, devançant de sept points la liste Verts-Europe Ecologie conduite par Cécile Duflot, créditée de 17 %. L'IFOP n'a pas fait de scénario de second tour. Dans une enquête précédente, réalisée du 8 au 10 décembre, l'institut de sondage créditait l'UMP de 34 % au premier tour, le PS de 23 % et les Verts de 16 %.

La liste du Front de gauche, conduite par Pierre Laurent et soutenue par le Parti communiste et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, obtiendrait 6 %, et le NPA d'Olivier Besancenot 4%. La liste de l'Alliance écologiste indépendante de Jean-Marc Governatori est créditée de de 1,5 % et celle du MoDem d'Alain Dolium de 5 %.

A droite, la liste Front national de Marie-Christine Arnautu obtiendrait 8 %, soit 1,5 point de plus que dans l'enquête réalisée par l'IFOP en décembre ; et la liste Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan obtiendrait 2,5 %. 16 % des sondés ne se prononcent pas.

"Dans tous les cas, il y aura des Clio produites à Flins"

La polémique sur la possible délocalisation de la production de la Renault Clio vers la Turquie se réglera au plus haut sommet de l'Etat. Nicolas Sarkozy a convoqué à l'Elysée Carlos Ghosn, PDG de Renault, samedi 16 janvier. La rencontre devrait avoir lieu dans l'après-midi. Son but : entendre les arguments du constructeur sur ses projets à propos du futur modèle de Clio, la Clio IV, qui sera lancé en 2013.
Depuis plusieurs jours, les membres de gouvernement se relaient pour mettre en garde le constructeur sur le respect des engagements qu'il avait pris en plein cœur de la crise de 2009. En échange d'un prêt bonifié de 3 milliards d'euros, Renault avait promis qu'il ne procéderait à aucune fermeture d'usine ou aucun licenciement en France.

Mais des rumeurs sur un possible basculement de la production de Clio de Flins (Yvelines) vers l'usine de Bursa, en Turquie, ont fait craindre au gouvernement que ces engagements ne soient pas tenus. En toile de fond, la campagne des élections régionales rend sensible la question du maintien des emplois sur le territoire français.

Une rencontre a eu lieu mercredi entre Patrick Pelata, directeur général de Renault, et Christian Estrosi, ministre de l'industrie. Mais peu de chosea filtré dans l'attente du rendez-vous entre M. Ghosn et M. Sarkozy. "J'ai fait savoir [à Patrick Pelata] que nous n'étions pas favorables à ce que la Clio IV soit produite en Turquie", a affirmé M. Estrosi.

LA CLIO DÉJÀ LARGEMENT PRODUITE EN TURQUIE

La Clio actuelle est déjà largement produite dans l'usine de Bursa. Ainsi, en 2009, ce modèle a été fabriqué à 179 500 exemplaires en Turquie, contre 125 400 à Flins et 25 450 en Espagne. Au chiffre de production de Flins, il faut ajouter 14 600 Clio II, l'ancien modèle qui a été rapatrié de Slovénie vers la France en 2009.

Partant de ce constat, M. Pelata a annoncé que le constructeur était en train d'étudier une nouvelle ventilation de cette répartition en fonction de la montée en puissance de la production de la Zoé, une voiture électrique qui sera lancée en septembre 2011. Quelle sera le volume de production de ce modèle ? Aujourd'hui personne n'est capable de le dire. D'où les conjectures actuelles.

"Dans tous les cas, il y aura des Clio produites à Flins", a affirmé M. Pelata, qui souligne que l'avenir du site de Flins (3 300 salariés), avec plus ou moins de Clio, est de toute façon pérennisé grâce au véhicule électrique.
Stéphane Lauer

Quel avenir pour le fournisseur d'accès à Internet Alice ?

C'était un peu présenté comme l'opération de la dernière chance pour Alice : le lancement, en décembre dernier, d'un abonnement "triple play" Internet, télévision et téléphonie, pour 19,99 euros par mois. Le fournisseur d'accès, propriété d'Iliad-Free, comptait sur cette offre "low-cost" pour enrayer la fuite des abonnés, estimée à 57 000 départs pour le seul dernier trimestre 2009. Mais aussi pour concurrencer Numéricable, qui venait d'annoncer le lancement d'une offre proche à moins de 20 euros.
Mais le directeur général d'Iliad, Maxime Lombardini, a annoncé ce mardi que cette offre était un échec, et qu'il n'y avait "aucune demande pour ce produit". M. Lombardini n'a cependant pas précisé si l'offre d'Alice serait maintenue, ni quels étaient les chiffres d'abonnement.

PROBLÈME DE DEMANDE... OU D'OFFRE ?

Mais si l'abonnement à moins de 20 euros ne décolle pas, ce n'est peut-être pas en raison d'un manque de demande, mais en raison d'une absence d'offre. Les foyers éligibles à cet abonnement semblent en effet rares : les forums et sites spécialisés regorgent de témoignages de personnes ayant testé leur ligne, y compris au sein de zones entièrement dégroupées par Alice, pour découvrir qu'ils ne pouvaient s'abonner.

Quels sont les critères pour souscrire à cette offre ? Alice précise qu'elle est "proposée aux nouveaux abonnés sous réserve de compatibilité technique et d'éligibilité". En pratique, le critère d'éligibilité principal semble bien être... d'habiter dans une zone éligible à l'offre concurrente de Numéricable. C'est d'ailleurs l'explication avancée par le service commercial d'Alice à plusieurs personnes s'étonnant de ne pas pouvoir souscrire cet abonnement.

Plutôt que le recrutement, la finalité première de l'offre serait donc bien de concurrencer Numéricable sur son terrain. L'opérateur a en effet lancé en décembre sa propre offre à moins de 20 euros, qui combine les chaînes gratuites de la TNT, la téléphonie fixe et l'Internet haut débit. "Nous proposions déjà depuis juin une offre double play, téléphonie et Internet à 19,90 euros par mois, explique Jérôme Yomtov, secrétaire général de Numéricable. Lorsque les pouvoirs publics nous ont demandé de participer au passage au tout numérique, nous avons décidé de diffuser la TNT de manière transparente. Cela nous permet de combiner les trois services. L'offre est commercialisée depuis décembre sur notre site Internet, et nous sommes satisfaits du lancement ; en ce qui nous concerne, nous continuerons à la proposer."

ARRÊTER LA FUITE DES ABONNÉS

L'avenir d'Alice semble aujourd'hui incertain, ce qui provoque l'inquiétude des abonnés. "Beaucoup ont été déçus de voir que l'offre à 20 euros était réservée aux nouveaux inscrits", note Michel Gambin, administrateur de Forum-alice.info, un forum non officiel d'utilisateurs. "Et pour ces nouveaux abonnés, l'accès à la hotline devient payant : c'est dommage, parce que supprimer les points forts d'Alice n'est pas un bon moyen de conquérir de nouveaux clients." Alice avait été le premier fournisseur d'accès à Internet à proposer une hotline gratuite.

Aujourd'hui, la loi Chatel interdit aux fournisseurs d'accès d'utiliser un numéro surtaxé. Free et Alice facturent toutefois ces appels 0,34 euro la minute, arguant qu'il ne s'agit pas d'une surtaxation, mais des frais liés à la fourniture du service. Une pratique dénoncée par l'UFC-Que choisir, qui a déjà porté plainte contre Free.

Une harmonisation des pratiques qui préfigure une fusion entre Free et Alice ? "Chez Iliad, on continue de nous assurer que leur souhait est de garder deux entités séparées, rapporte Michel Gambin. Mais on ne voit pas comment ils vont pouvoir garder Alice si l'hémorragie d'abonnés se poursuit. Iliad se lance dans la fibre, dans la téléphonie mobile : tout cela demande des capitaux importants."

Sollicité par Le Monde.fr, Alice ne nous avait pas répondu à l'heure où nous publions cet article.
Damien Leloup