TOUT EST DIT

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dimanche 25 décembre 2011

"Poutine a toujours le soutien de la majorité", selon son porte-parole

Le Premier ministre russe a été contesté par plus d'une centaine de milliers de manifestants, samedi.
Le Premier ministre Vladimir Poutine, candidat à la présidentielle de 2012, a "toujours le soutien de la majorité" en Russie en dépit de l'immense manifestation contre son régime à Moscou, a déclaré dimanche son porte-parole Dmitri Peskov. "En tant qu'homme politique et candidat à la présidentielle, Poutine a toujours le soutien de la majorité", a déclaré Dmitri Peskov dans un premier commentaire officiel après le rassemblement de samedi.
"En ce qui concerne les exigences des manifestants, leur opinion a été entendue. Nous la respectons. Les gens qui sont descendus dans la rue sont une partie très importante de la société, mais ils sont en minorité", a souligné Dmitri Peskov. "Il est évident que Poutine est candidat à la présidentielle au-delà de toute concurrence", a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine a promis une "modernisation" du système politique russe, dont le président Dmitri Medvedev a annoncé, jeudi, les grandes lignes qui assouplissent notamment les règles électorales et restaurent l'élection des gouverneurs, nommés par le Kremlin depuis 2004. La porte-parole du président Dmitri Medvedev Natalia Timakova a déclaré samedi, au moment de la manifestation, que la réforme visant à faciliter l'enregistrement de partis politiques allait entrer en vigueur "rapidement".

Des dizaines de milliers de Moscovites manifestent pour "une Russie sans Poutine"

Moscou, Correspondance - L'hiver moscovite n'aura pas eu raison des manifestants. Une heure avant le début officiel de l'événement prévu à 14 heures samedi, ils étaient déjà plusieurs milliers de personnes agglutinées devant les détecteurs de métaux qui marquent le début de la zone de manifestation autorisée.

Au loin, tout au bout de l'avenue Sakharov, une artère imposante bordée de grands immeubles, une scène a été dressée pour accueillir les orateurs et les musiciens au programme. Devant elle, une mer de drapeaux aux couleurs disparates : le rouge des communistes, le blanc-jaune-noir des nationalistes, l'orange du mouvement Solidarnost, sans compter les affiches moquant le premier ministre Vladimir Poutine en lui donnant des airs de Brejnev ou en le montrant derrière des barreaux.
Tatiana Kisina, la petite cinquantaine, émerge d'un portique de sécurité avec son mari. C'est sa première manifestation : "C'est allé trop loin cette fois-ci. Je ne connais personne, vous entendez bien, personne qui ait voté pour Russie Unie en décembre. Et ils ont obtenu 50 % des voix ? Il faut respecter les gens".
Autour d'elle, comme lors de la précédente manifestation qui avait rassemblé au moins 40 000 personnes, le 10 décembre dernier, de nombreuses affiches exigent "des élections justes". D'autres demandent "un nouveau scrutin" : lors de l'élection législative du 4 décembre, le parti au pouvoir Russie Unie a remporté 49,32 % des voix. Les irrégularités et les fraudes, souvent illustrées par des vidéos tournées dans les bureaux de vote et largement diffusées sur Internet, ont initié ce mouvement de mécontentement sans précédent en Russie depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin en 2000.
Devant la scène, l'avenue Sakharov est occupée par une foule dense qui peine à se mouvoir, contredisant ainsi les calculs officiels des policiers moscovites, qui ont estimé que chaque participant occupait deux mètres carrés. Selon les autorités, 29 000 personnes se sont rassemblées samedi à Moscou, tandis que les organisateurs de l'événement parlent de 120 000 manifestants.

Des préservatifs ont été distribués dans la foule. Une référence à une déclaration de Vladimir Poutine, qui avait expliqué à la télévision avoir pris les rubans blancs arborés par les manifestants pour des préservatifs.

Des préservatifs ont été distribués dans la foule. Une référence à une déclaration de Vladimir Poutine, qui avait expliqué à la télévision avoir pris les rubans blancs arborés par les manifestants pour des préservatifs.REUTERS/TATYANA MAKEYEVA
Face à la foule bigarrée constituée de communistes, de nationalistes, de libéraux, de retraités et de cette "génération Facebook" qui est au coeur du mouvement de contestation, le panel des orateurs était tout aussi hétérogène. Les slogans qui font consensus ("La Russie sans Poutine !") ont été scandés de bon coeur, mais l'accueil réservé aux intervenants, sélectionnés par un vote sur Internet, était plus ou moins chaleureux.
Alexeï Navalnyï, blogueur rendu célèbre pour sa lutte contre la corruption, a remporté de loin la palme de la popularité. Tout juste sorti d'une peine administrative de quinze jours de prison pour ne pas avoir obtempéré aux policiers lors d'une manifestation au lendemain de l'élection législative, le nouveau favori du mouvement anti-poutinien a été accueilli par un impressionnant silence, quasi- religieux.

Le blogueur anti-corruption Alexeï Navalnyï, sans doute le leader d'opposition le plus populaire. "Nous sommes le pouvoir", a-t-il lancé à la foule.

Le blogueur anti-corruption Alexeï Navalnyï, sans doute le leader d'opposition le plus populaire. "Nous sommes le pouvoir", a-t-il lancé à la foule.REUTERS/SERGEI KARPUKHIN
Ses fidèles n'auront pas été déçu. Tenant un discours particulièrement remonté et usant de ses grands talents d'orateur, l'avocat de 35 ans a lancé : "nous sommes suffisamment nombreux aujourd'hui pour prendre la Maison blanche (siège du gouvernement russe) ! Nous ne le ferons pas cette fois-ci, car nous sommes des pacifistes". "La prochaine fois, nous serons un million" dans la rue à Moscou, a promis Navalnyï sous les bravos de la foule. Rarement l'évocation même d'une insurrection a-t-elle été évoquée dans la Russie poutinienne, si ce n'est jamais.


Autre invité marquant de la journée : Alexeï Koudrine, qui était encore cet automne ministre des Finances, avant de démissionner en raison de désaccords avec le président Dmitri Medvedev. Jugé jusqu'à tout récemment proche de Vladimir Poutine, l'ancien ministre a demandé des réformes électorales "avant le scrutin présidentiel du 4 mars", au risque sinon de "perdre la chance que
nous avons d'un changement pacifique"
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Les interventions des habituels opposants dits "libéraux" étaient moins attendues. Garry Kasparov, particulièrement absent depuis le début du mouvement de protestation, a été accueilli avec une froide indifférence, tandis que quelques huées ont parsemé le discours de Boris Nemtsov, autre personnalité des milieux d'opposition.
Le comité organisateur de ce mouvement de protestation a de quoi se réjouir. Dans une ville réputée politiquement apathique, cette deuxième journée de manifestation est un succès. Mais les écueils risquent cependant d'être nombreux.

Les manifestants réclament le départ de Vladimir Poutine.

Les manifestants réclament le départ de Vladimir Poutine.REUTERS/TATYANA MAKEYEVA
D'une part, le mécontentement reste limité, du moins pour le moment, à la capitale russe. Seulement 4 000 personnes ont manifesté à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays ; ailleurs, les manifestations ont rarement attiré plus de 2 000 militants. Dans un pays peu enclin à la mobilisation politique, ces affluences ne sont certes pas honteuses, mais elles ne démontrent pas un véritable engouement populaire.
L'arrivée de la période des Fêtes, qui débute le premier janvier en Russie, risque également de tuer dans l'oeuf le mouvement initié à Moscou, bien que les organisateurs ont promis ces derniers jours de reprendre leurs actions à la fin du mois de janvier.
Enfin, le caractère hétéroclite du mouvement ne simplifie pas les choses. Entre les opposants "historiques" au régime poutinien – qui sont eux-mêmes aux prises avec des conflits internes –, les nouveaux militants mobilisés en majorité par les réseaux sociaux et les nouvelles têtes difficilement classables comme Alexeï Navalnyï, cette nébuleuse d'opposition risque d'avoir du mal à présenter un visage unifié face à un système politique qui compte bien mener la campagne présidentielle qui s'annonce sans dévier de son programme.

Gorbatchev : "Je conseille à Poutine de partir"

Le dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, vingt ans après avoir consacré la disparition de l'URSS en démissionnant, a jugé que le temps de quitter le pouvoir était aussi venu pour Vladimir Poutine, qui fait face à une vague de contestation sans précédent.
Discrédité, honni par sa population et confronté aux proclamations d'indépendances des républiques soviétiques, le 25 décembre 1991, M. Gorbatchev annonce à la télévision sa démission, prenant acte de la disparition de l'URSS après un accord signé le 8 décembre par l'Ukraine, le Bélarus et la Russie.
"IL DEVRAIT FAIRE LA MÊME CHOSE QUE MOI"
Et samedi, après une manifestation d'une ampleur sans précédent depuis douze ans, l'ex-chef de l'Etat soviétique a estimé que Vladimir Poutine, au sommet du pouvoir depuis 2000, devait lui aussi se rendre à l'évidence. "Je conseillerais à Vladimir Vladimirovitch (Poutine) de partir maintenant. Il a déjà fait trois mandats : deux en tant que président (2000-2008), un en tant que Premier ministre - trois mandats, ça suffit", a déclaré le père de la perestroïka à la radio Echo de Moscou. "Il devrait faire la même chose que moi. Moi, à sa place, je le ferais car ainsi il pourrait préserver toutes les choses positives qu'il a faites", a-t-il encore souligné.
Mikhaïl Gorbatchev a rappelé qu'il a longtemps soutenu M. Poutine après son arrivée au Kremlin dans une Russie plongée dans le chaos économique et politique post-soviétique, mais que désormais un changement de fond était nécessaire dans le pays.
"JE SUIS HEUREUX D'AVOIR VÉCU CE RÉVEIL"
Agé de 80 ans, il a expliqué qu'il aurait voulu se rendre à la manifestation de samedi à Moscou où des dizaines de milliers de Russes ont scandé des slogans anti-Poutine, mais que sa santé ne le lui permettait pas. "Je suis heureux d'avoir vécu ce réveil" politique de la société russe, a-t-il dit, "ça créé un grand espoir".
Il avait déjà qualifié d'"historique" la manifestation précédente du 10 décembre et appelé les autorités russes à organiser de nouvelles législatives, celles du 4 décembre ayant été marquées par d'importantes fraudes, selon les observateurs et l'opposition.
Le camp de Vladimir Poutine, qui à plusieurs reprises a dit regretter la disparition de l'URSS et estimé que ses derniers dirigeants s'étaient montrés trop faibles, a jugé dimanche à demi-mot que M. Gorbatchev n'avait pas de leçons à donner au régime actuel. "Nous respectons beaucoup (Mikhaïl Gorbatchev), mais je suis né en 1967 en Union soviétique et ce pays a cessé d'exister lorsqu'il en était le dirigeant", a déclaré dimanche Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine.
SOLIDARNOSC
Le dernier numéro un soviétique insiste cependant : les autorités russes sont confrontées aujourd'hui au même problème que la Pologne communiste des années 1980, lorsque le syndicat Solidarité a déstabilisé le régime du général Wojciech Jaruzelski en organisation des manifestations et des grèves.

"Le général Jaruzelski, mon ami, m'a appelé et m'a dit : 'Mikhaïl Sergueïevitch, Solidarité est une réalité, la société semble soutenir (le syndicat) et nous ne pouvons pas faire comme si de rien n'était. Nous devons changer, organiser une table ronde. Qu'en pensez-vous?'", raconte M. Gorbatchev. "Et je lui ai dit 'je soutiens ça'", se souvient-il, voyant dans cette approche un modèle à suivre pour le départ de Vladimir Poutine.

Étudiants étrangers : Hollande appelle au retrait de la circulaire

L'équipe de campagne de François Hollande a de nouveau réclamé samedi 24 décembre le retrait de la circulaire Guéant restreignant la possibilité pour des diplômés étrangers d'obtenir un statut de salarié après leurs études.
La veille, le ministre de l'intérieur Claude Guéant avait promis une nouvelle version de sa circulaire controversée du 31 mai 2011, indiquant qu'elle allait être "complétée" en "levant les malentendus". Mais "c'est toute sa logique qu'il faut revoir" selon l'équipe du candidat socialiste François Hollande : dans un communiqué, Mireille Le Corre, responsable du pôle immigration-intégration dans l'équipe du candidat à la présidentielle affirme qu'"il ne faut pas modifier mais retirer la circulaire Guéant".
Elle affirme que si le candidat socialiste est élu, il "saura repenser l'accueil des étudiants étrangers et redonner une impulsion à l'échange entre les universités françaises et étrangères, dans le respect de l'autonomie des universités".
"Aussi, poursuit-elle, la circulaire Guéant pénalise-t-elle fortement à la fois les universités françaises en les rendant moins attractives pour les étudiants étrangers, mais aussi l'ensemble des étudiants français qui ont besoin pour pouvoir étudier dans des établissements étrangers que des étudiants étrangers viennent en contrepartie".
La circulaire contestée demandait aux préfets d'instruire "avec rigueur" les demandes d'autorisation de travail des étudiants, et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut des étudiants étrangers. Elle s'inscrivait dans la volonté des autorités de réduire l'immigration légale, thème sur lequel le camp du président Nicolas Sarkozy a fait campagne. Plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de la culture Frédéric Mitterrand et celui de l'enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, ont également critiqué cette circulaire.
HOLLANDE LA POSTURE DE L'IMPOSTURE, IL VEUT TOUT REPENSER, IL VEUT TOUT REVPOIR, JUSQUE DANS LES DÉCISIONS PRISES  ENTRE ANGELA MERKEL ET NICOLAS SARKOZY EN CE QUI CONCERNE L'EUROPE. 
MONSIEUR VEUT TOUT MODIFIER, MAIS MONSIEUR N'A ENCORE RIEN PROPOSÉ. 
MONSIEUR EST UN IMPOSTEUR, UN NAIN POSTEUR DE MAUVAISES INITIATIVES.

Le Canada supprime l'âge légal de départ à la retraite

Une décision visant à lutter contre la pénurie de main-d'œuvre et à assurer des pensions plus élevées aux retraités.

«C'est une victoire en matière de droits de la personne. Nous ne venons pas au monde avec une date estampillée sur le corps qui correspondrait à la disparition de nos aptitudes au travail le jour de notre 65e anniversaire.» David Langtry, président de la Commission des droits de la personne, n'a pas caché sa joie à l'annonce par le gouvernement de la suppression de l'âge de départ obligatoire à la retraite. Les Canadiens ont toujours été réticents aux normes fixées par le législateur pour choisir le moment de prendre leur retraite. «La discrimination fondée sur l'âge est une forme de discrimination pure et simple», explique David Langtry. Toutes les provinces canadiennes, à l'exception de quelques milliers de salariés du secteur public du Nouveau-Brunswick, ont donc aboli le départ obligatoire à la retraite.
Désormais, les fonctionnaires et les employés des entreprises sous compétence fédérale pourront partir en retraite à 70 ans ou plus tard, s'ils le souhaitent. À la pointe du mouvement, les pilotes d'Air Canada se sont opposés pendant des années à l'obligation de partir à 60 ans. «Ceux qui souhaitent demeurer sur le marché du travail doivent pouvoir le faire aussi longtemps qu'ils le veulent», a annoncé le gouvernement conservateur pour justifier une décision plutôt bien acceptée par la population.

Déficit de 26 milliards

En effet, le Canada fait face à une pénurie de main-d'œuvre et garder les plus âgés au travail est une solution pour pallier ce manque. Ottawa a aussi mis en place des incitations pour que les seniors prennent leur retraite plus tard. Les travailleurs qui s'arrêteront à 70 ans au lieu de 65 ans toucheront 42 % de plus de la part du Canadian Pension Plan, la retraite publique.
Comme ces allocations de retraite versées par l'État sont très faibles, cotiser à un fonds de pension est la seule alternative raisonnable, mais elle n'est pas la panacée. La majorité des Canadiens n'épargnent pas suffisamment, soit par négligence ou parce qu'ils ne le peuvent pas. La décision d'Ottawa de supprimer l'âge de la retraite obligatoire intervient d'ailleurs au moment où les fonds de pension sont de plus en plus déficitaires. Au seul Québec, le déficit global de ces régimes privés est de 26 milliards de dollars quand certains sont même parfois en faillite. Un machiniste québécois, Jean-Jacques Piché, dont le fonds de pension a été liquidé après la faillite de son ex-entreprise, s'est récemment indigné dans une longue lettre ouverte publiée par les médias québécois: «J'ai pris ma retraite en 2003. En 2010, les revenus de ma pension ont été réduits de 40 %.»
Pour que les retraités ne pâtissent plus des erreurs de gestion, la Cour suprême du Canada étudie la possibilité qu'ils deviennent des créanciers prioritaires pour leurs régimes de retraites, lors de la faillite d'une société. Une bonne nouvelle puisque, jusqu'ici, les retraités ont souvent été servis après les actionnaires.
Quant à la suppression de la retraite obligatoire, la plupart des experts estiment que cela n'amènera pas les Canadiens à demeurer actifs plus longtemps. Ces derniers s'arrêtent de travailler en moyenne à 61,5 ans et à 60 ans au Québec, une province où il n'existe plus de retraite obligatoire depuis… 1982!

En Grèce, exporter du naturel pour résister à la crise

CRISE - «La seule chose qui nous fasse peur, c'est le retour à la drachme»...

"La seule chose qui nous fasse peur, c'est le retour à la drachme": Exportatrice et surfant sur la vague verte, l'entreprise grecque de literie Coco-mat se veut un modèle pour la relance de l'économie nationale, à condition que la crise lui en laisse le temps.
Parmi les rares success-story que le pays ait produit ces dernières années, la société au catalogue écolo haut de gamme, incluant blanc et ameublement, vient en pleine récession nationale d'ouvrir une boutique à Paris, de prendre pied au Moyen-Orient, à Jeddah (Arabie saoudite), et d'ajouter trois adresses à son réseau de distribution en Chine.
Le risque d'une sortie de l'euro explique le coup d'accélérateur donné aux exportations
Une expansion qui reflète l'ambition d'une petite entreprise de matelasserie, créée au système-D il y a 20 ans, de devenir un "label mondial" du "100% naturel", souligne son directeur général Costas Maltezos, 35 ans, au siège lumineux tout en bois blanc de la société, dans la banlieue athénienne de Kifissia. Même s'il n'y croit pas vraiment, le risque d'une sortie de l'euro est "une des raisons du coup d'accélérateur donné aux exportations", dans la droite ligne de ce que prône le gouvernement grec pour inverser la tendance suicidaire au tout import de ces dernières années.
"Un retour à la drachme serait très difficile car nous importons beaucoup de matière première d'Europe du nord". Présente dans dix pays, la société "espère en 2012 une hausse de 30 à 40% de son chiffre d'affaire", près de 60 millions pour 2010, mais marqué en 2011 par un recul "d'environ 15%" sur le marché grec, étranglé par la rigueur.
Le groupe, dont le plus gros de la production est assurée à Xanthi, près de la frontière avec la Turquie, réalise en Chine la moitié de son chiffre d'affaires. "Nous profitons des bateaux qui repartent à vide" après avoir convoyé des produits chinois, "l'Europe n'exporte vraiment plus grand chose", avance Maltezos.
Dans un pays surendetté, où les banques n'injectent plus aucune liquidité, Coco-Mat se targue de n'avoir aucun emprunt, résultat d'investissements prudents. Ce qui lui permet désormais de profiter de la déprime de l'immobilier pour acquérir ou louer des surfaces jusqu'à cinq fois moins chers qu'il y a deux ans.
«Plus tu vas au nord plus les choses sont simples, plus tu vas au sud plus tout se complique»
Pour Maltezos, embauché comme vendeur en 2000, la bonne tenue du groupe dans l'actuelle tourmente découle d'une gestion à contre-pied de celle du monde grec de l'entreprise, dont il fustige les "mauvaises habitudes": "depuis 1995 surtout, entre l'afflux de main d'oeuvre immigrée à bas prix et la libéralisation du crédit, c'était devenu une honte de travailler, le must c'était de flamber, et d'utiliser les profits pour jouer en bourse ou investir dans l'immobilier".
Sous la houlette de son fondateur, le quinquagénaire Paul Evmorphidis, qui traverse cet hiver l'Europe en vélo, vit à Amsterdam et parle une demi-douzaine de langues, Coco-mat a au contraire selon Maltezos suivi un modèle mêlant "travail, innovation et éthique sociale", avec notamment quelque 10% d'employés handicapés.
Paul Evmorphidis et son frère et associé Makis, juriste formé en France, "ont beaucoup bourlingué en Europe du nord", relève Maltezos, pour qui "plus tu vas au nord plus les choses sont simples, plus tu vas au sud plus tout se complique".
Mais le fort potentiel de développement vert de la Grèce, allié "à l'espèce d'hédonisme et à la grande ingéniosité" de ses habitants ont aussi compté, selon lui. En atteste le parcours d'autres entreprises nationales érigées en modèle, comme l'enseigne de cosmétiques "naturels" Korrès.
"La Grèce a une liste précise de choses à faire: promouvoir sa nature et son capital humain", insiste Maltezos. On croirait entendre l'ex-Premier ministre socialiste Georges Papandréou, élu en 2009, qui a pourtant du remballer ces ambitions pour le pays quand il a été évincé, en novembre, au profit de l'ex-banquier central Lucas Papademos au vu de l'aggravation de la crise budgétaire.

EURO-EUROPE-ERREUR-EURO-HORREUR-EUROPE

L’Islande est notre Utopie moderne

En rejetant par référendum le sauvetage de leurs banques et le remboursement de la dette extérieure du pays, les Islandais ont montré qu’il est possible d’échapper aux lois du capitalisme et de prendre son destin en main, se réjouit un historien espagnol. 

Comme l’écrivait Oscar Wilde, une carte sans l’île d’Utopie n’est pas digne d’un regard. Or l’Islande est passée du statut d’enfant chéri du capitalisme tardif à un projet de démocratie réelle, ce qui laisse à penser qu’une carte sans Utopie est non seulement indigne de notre regard, mais qu’en outre elle est mensongère. Le phare d’Utopie, que les marchés le veuillent ou non, à commencé à émettre des signaux d’alerte ténus vers le reste de l’Europe.
L’Islande n’est pas Utopie. On le sait, des royaumes de liberté n’ont pas leur place dans cet empire de la nécessité qu’est le capitalisme tardif. Mais l’Islande est la preuve que le capital ne détient pas toute la vérité sur ce monde, quand bien même il aspire à contrôler toutes les cartes dont on dispose à son sujet.
Par sa décision de freiner la roue tragique des marchés, l’Islande crée un précédent qui peut menacer de casser les reins du capitalisme tardif. Pour l’instant, cette petite île, qui est en train de faire ce qu’on croyait impossible parce qu’irréel, n’est toujours pas plongée dans le chaos, semble-t-il, même si peu d’informations arrivent à filtrer. En effet, nous ne savons presque rien de l’Islande, alors qu’on nous abreuve d’informations sur la Grèce et ses prêts.

L'Islande n'intéresse pas les médias

Pourquoi l’Islande intéresse-t-elle si peu les médias, pourtant censés nous raconter ce qui se passe dans le monde ? Jusqu’à présent, définir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, ce qu’on peut penser et ne pas penser, faire et ne pas faire, était l’apanage du pouvoir. Les cartes cognitives servant à la connaissance de notre monde ont toujours comporté des espaces occultes où réside la barbarie dont se nourrit la domination des élites. L’existence de ces zones aveugles du monde va de pair avec l’élimination de l’adversaire, l’île d’Utopie. Il suffit de relire Walter Benjamin : tout document de culture est en même temps un document de barbarie.
Ce sont ces élites, secondées par des théologiens et des économistes, qui définissent ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Dans le même mouvement, elles indiquent ce qui est réaliste, suivant leur définition de la réalité, et ce qui ne l’est pas – ce qui donc constitue une aberration de la pensée et ne mérite pas qu’on s’y attarde. Autrement dit, ce qu’il faut faire et penser, et ce qu’il ne faut pas faire et ne pas penser. Cette définition est toujours en accord avec ce qui constitue le fondement même du pouvoir et de sa violence : le terrible concept de nécessité. Il faut faire des sacrifices, nous dit-on d’un air accablé. L’ajustement ou la catastrophe inimaginable relèvent de la nécessité. Une chose est sûre, la logique du capitalisme tardif a quelque chose de perversement hégélien : tout ce qui est réel est nécessairement rationnel, et vice-versa.

La rebellion pacifique des Islandais

En janvier 2009, le peuple islandais s’est rebellé contre l’arbitraire de cette logique. De grandes manifestations pacifiques ont provoqué la chute du cabinet conservateur de Geir Haarde. La gauche, minoritaire au parlement, est revenue au pouvoir et a appelé à des élections en avril 2009. L’Alliance social-démocrate de la Première ministre, Jóhanna Sigurðardóttir, et le Mouvement gauche-vert, ont renouvelé leur coalition gouvernementale en remportant la majorité absolue.
A l’automne 2009, suite à un référendum d’initiative populaire, l’Islande a confié à des assemblées citoyennes la rédaction d’une nouvelle constitution. En 2010, le gouvernement a proposé la création d’un conseil national constituant, dont les membres devraient être élus au hasard. Deux référendums (le deuxième en avril 2011) ont refusé le sauvetage des banques et le remboursement de la dette extérieure. Et en septembre 2011, l’ancien Premier ministre, Geeir Haarde, était poursuivi en justice pour sa responsabilité face à la crise.
S’imaginer que le monde est une tragédie grecque, où la roue du destin ou du capital tourne sans tenir compte du facteur humain, c’est nier la réalité. C’est oublier que cette roue est manœuvrée par des êtres humains. Tout ce que l’on peut concevoir comme possible est aussi réel que la réalité à laquelle les marchés veulent nous faire croire. En retrouvant l’imagination et l’art du possible, l’Islande nous montre que ces facultés sont aussi réelles que la nécessité pantagruélique du capitalisme. Nous n’avons qu’à répondre à cet appel pour découvrir le piège qu’on nous tend. Il n’y a pas d’alternative, nous assure-t-on. Ceux qui nous annoncent des sacrifices ont-ils seulement pris la peine de réviser leur carte du monde ?

La possibilité d'une différence

L’Islande démontre que notre cartographie est plus complexe que qu’on nous en dit. Qu’il est possible de dominer le réel, et que dans cette domination réside le principe de liberté, de nécessité. L’Islande n’est pourtant pas un modèle. Elle est l’une des possibilités de la différence. La tentative du peuple islandais de construire l’avenir de ses décisions et de son imagination nous montre la réalité d’une alternative.
Car enfin, la possibilité de la différence telle qu’elle est proclamée par le plus grand nombre est aussi réelle que la nécessité du même telle que l’exige le capital. Les Islandais ont décidé d’empêcher que l’avenir soit dicté par la roue tragique de la nécessité. Les autres pays vont-ils encore tolérer que le réel soit défini par le capital ? Allons-nous continuer à confier l’avenir, le possible et l’imagination aux banques, aux grands groupes et à ces gouvernements qui disent faire tout ce qu’il est vraiment possible de faire ?
Toute carte de l’Europe devrait avoir l’Islande comme point de fuite. Cette carte doit se construire avec la certitude que le possible est inscrit dans le réel, au même titre que la nécessité. La nécessité n’est pas seulement une possibilité en plus à l’intérieur du réel. L’alternative existe. L’Islande nous l’a rappelé en proclamant que l’imagination faisait partie de la raison. C’est à la multitude qu’il appartient de définir ce qui est réel et réaliste, en utilisant la possibilité de la différence. De cette manière, nous ne nous contenterons pas de consoler les rêveurs. Au contraire, nous nous appuierons sur une partie de la réalité que la carte du capital voudrait totalement effacer. L’existence d’Utopie en dépend, et avec elle le concept même d’une vie digne d’être vécue.

Beautés irréelles

Irréelles et trompeuses, ces filles aux jambes interminables qui ornent les publicités ? Oui, et bien plus que vous ne le croyez ! Le 4 décembre, la marque H&M a reconnu dans le tabloïd suédois Aftonbladet avoir utilisé des mannequins "virtuels" pour présenter ses vêtements sur son site Internet. Pour huit modèles, la pose est étrangement identique, le corps svelte et sans défaut. Et pour cause : les têtes ont été empruntées à de vraies filles, mais le corps est celui d'un mannequin en plastique "humanisé" grâce à un logiciel informatique. Pour chacune, la couleur de peau a été travaillée pour s'adapter à la carnation du "vrai" modèle. Une mesure sans doute économique vu le prix des mannequins, mais qui a provoqué une nouvelle levée de boucliers contre l'irréalisme des photos de femmes dans les magazines. "L'industrie de la mode est responsable des idéaux qu'elle choisit de créer et de renforcer", a dénoncé la ministre de la culture suédoise.
Depuis l'avènement de l'ère numérique en photographie, les images sont devenues extrêmement faciles à modifier par ordinateur. La simplicité d'utilisation de logiciels comme Photoshop a permis de systématiser et de banaliser la retouche dans les magazines sur papier glacé, dans la mode et la publicité, en visant en particulier les femmes. Finis les cernes, les rides, la cellulite ; envolés les bourrelets et les kilos en trop. A tel point que les femmes retouchées ressemblent à des poupées lisses et sans âge, plus vraiment humaines. En 2009, en Grande-Bretagne, la marque de cosmétique Olay a ainsi été contrainte de retirer une de ses publicités pour sa crème anti-âge : on y voyait le mannequin Twiggy, 60 ans, le visage presque aussi juvénile qu'au temps de sa gloire, dans les années 1960. Pourtant, des photos récentes montraient qu'elle avait des rides....

En 2010, dans un geste étonnant, la chanteuse Britney Spears a dévoilé les coulisses de ces pratiques : après avoir posé en petite tenue pour la marque de chaussures Candie's, elle a rendu publiques les photos avant et après la retouche. Le résultat est saisissant : on y voit la star grandie et amincie, débarrassée de sa cellulite, de ses cicatrices et de ses bleus. Mais elle y a aussi laissé ses muscles saillants dus à une pratique sportive intensive, et même un petit tatouage - parties intégrantes de sa personnalité.

Les photos avant/après dévoilées en 2010 par la chanteuse Britney Spears.DR
Ce type de retouche s'est répandu bien au-delà du cercle des stars et des mannequins : en 2006, l'une des présentatrices vedettes du journal télévisé de CBS, Katie Couric, a été critiquée après avoir subi une "cure d'amaigrissement numérique". Sur une des photos de promotion fournies par la chaîne, elle avait l'air d'avoir perdu 10 kilos. La chaîne s'est excusée, et la présentatrice a déclaré ne pas avoir été consultée avant ce régime virtuel.
PROMOTION DE L'ANOREXIE
Quels sont les effets de ces images irréelles sur les femmes ordinaires, incapables d'atteindre une semblable perfection ? Plusieurs études ont établi un lien entre les idéaux véhiculés par les médias et l'insatisfaction générale des femmes vis-à-vis de leur corps. Les magazines sont même accusés de favoriser certains troubles alimentaires comme l'anorexie. Le lien n'est pas aussi simple que ça, car l'anorexie a des causes complexes : c'est ce que démontre une étude de trois chercheurs américains publiée dans la Revue de psychologie générale américaine en mars 2011. Ce qui n'a pas empêché la version italienne du magazine Vogue de retirer de son site en décembre une photo du mannequin Karlie Kloss, après avoir découvert que sa maigreur athlétique était prise en exemple par certains des sites qui font la promotion de l'anorexie.
Confrontés aux critiques montantes du public, plusieurs magazines féminins ont récemment mis en avant des images non retouchées. Le magazine Elle a ainsi consacré une série de couvertures, en 2009, à des actrices et mannequins photographiés sans maquillage ni retouche, comme Monica Bellucci. La marque de savon et cosmétique Dove est allée plus loin en utilisant systématiquement, dans ses publicités, de "vraies" femmes, âgées ou rondes, avec des petits seins ou une culotte de cheval.
Dans différents pays, associations de consommateurs et politiques se mobilisent à leur tour contre la retouche. En septembre 2009, la députée UMP Valérie Boyer a déposé une proposition de loi obligeant à signaler, sous peine d'amende, toutes les photos publicitaires de personnes retravaillées par l'informatique. Sauf que toutes les interventions sur l'image ne sont pas à mettre dans le même sac : elles servent autant à éclairer une zone d'ombre qu'à créer une femme bionique sans rides. Pour tenter de s'y retrouver, deux chercheurs en informatique de Dartmouth (New Hampshire, Etats-Unis) viennent de mettre au point un logiciel qui classe les photos sur une échelle de 1 à 5 en fonction de leur degré d'altération et de leur réalisme. Histoire de rendre visible, derrière les images glamour, la dose d'illusion qu'elles renferment.

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