TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 9 mai 2012

En attendant le Waterloo financier

Il sera très difficile à François Hollande de balayer d’un revers de main tout ce qu’il aura fait miroiter au peuple de gauche, qui l’attend au tournant. Les investisseurs internationaux, ceux dont la France dépend pour financer sa dette, ne manquent pas de se poser des questions à ce sujet.
En France, les conditions semblent réunies pour une déroute qui ne serait pas sans rappeler, toutes proportions gardées, l’échec subi par les ambitions napoléoniennes à Waterloo. Sauf que, cette fois-ci, la scène se déroulerait, non pas sur le terrain politico-militaire, mais sur celui de la finance, et partant, de l’économie en général.
On peut en effet déceler une triple similitude entre la situation de 1815 et celle d’aujourd’hui.

Tout d’abord, de même que le gouvernement des Cent-Jours avait essayé d’imposer ses prétentions à toute l’Europe, faisant fi d’un rapport de forces qui lui était fort défavorable, ainsi la gauche qui s’apprête à accéder au pouvoir en France a fait croire au long de la campagne électorale qu’elle serait à même de faire infléchir la position de Mme Merkel et qu’une France aux prises avec une dette publique et des déficits budgétaires insoutenables peut maintenir un État providence et des rigidités dans le marché du travail qui font office de véritable boulet.
Les promesses électorales du nouveau président français allaient toutes dans ce sens. Retour à la retraite à 60 ans pour certaines catégories, taxation confiscatoire des gros revenus, création de 60.000 postes dans l’Éducation nationale, refus de la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, autant de promesses capables d’aggraver les déficits publics, d’inciter à la fuite des capitaux et, in fine, d’amener les marchés financiers à demander des intérêts plus élevés pour les obligations de l’État français.
Bien sûr, il ne s’agit que des promesses électorales. Et les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Bien sûr, aussi, le président élu entend demander un audit dont le résultat servira d’argument, ou de prétexte, pour dire que la situation financière de la France ne permet pas d’honorer dans l’immédiat les engagements de campagne. Bien sûr, enfin, en bon disciple de François Mitterrand, qui amorça le virage de la rigueur deux ans après son entrée à l’Élysée, le nouveau président pourrait tenter de faire pareil, peut-être même bien avant deux ans (d’aucuns lui donnent seulement six mois).
Tout de même, il sera très difficile à François Hollande de balayer d’un revers de main tout ce qu’il aura fait miroiter au peuple de gauche. Les syndicats, puis un Front de gauche fort de son score au premier tour des élections présidentielles – et avec lequel le parti du président devra composer lors des élections législatives – l’attendent au tournant.
Les investisseurs internationaux, ceux dont la France dépend pour financer sa dette, ne manquent pas de se poser des questions à ce sujet. Ainsi, dans une interview accordée à Europe 1, George Soros prévient que les marchés financiers pourraient attaquer la dette souveraine de la France après le second tour, ce qui implique une hausse des taux d’intérêt exigés à l’État français. De même, pour la Bank of America, la France est, parmi les grands pays d’Europe, celui qui derrière l’Espagne présente le plus de risque de mauvaise surprise en 2012. (L’heure de vérité pourrait arriver en septembre, lors de la présentation du projet de budget).
Corollaire : Eurex, un consortium de banques allemandes, lança en pleine campagne électorale un produit financier spéculatif qui – telle une police d’assurance – permettra aux détenteurs d’obligations de l’État français de se couvrir au cas où la France viendrait à ne pas pouvoir rembourser ses emprunts dans les montants et délais convenus.
Or, à l’annonce de ce produit, M. Hollande y vit un affront et demanda à la chancelière allemande d’en interdire l’émission.
Agissant de la sorte, le candidat qui avait déclaré avoir comme adversaire le monde de la finance semblait ignorer que, grâce à l’existence d’un tel produit, les investisseurs seraient plus enclins à prêter à la France puisqu’ils auraient désormais le moyen de se protéger d’une crise de la dette souveraine de ce pays. Pis encore, il pensait qu’il suffisait d’interdire la création du produit incriminé pour faire disparaître les craintes autour de la solvabilité de l’État français.
On arrive ainsi à la deuxième similitude entre la situation actuelle et la débâcle de 1815 : comme lors des guerres napoléoniennes, il y aurait des bouleversements au niveau européen.
En effet, si les taux d’intérêt appliqués à l’État français montaient de manière significative – comme Soros et la Bank of America, entre autres, commencent à le prévoir – alors la France pourrait avoir besoin de l’aide du Fonds européen de stabilité financière. Elle passerait ainsi de sa condition actuelle de deuxième bailleur de ce fonds (après l’Allemagne) à celle de demandeur de crédit.
Une telle mue serait impraticable : l’Allemagne n’a ni la volonté politique ni les moyens financiers pour venir, à elle seule, au secours de la dette souveraine des autres pays de l’Union, et en tout cas pas d’une dette aussi considérable que celle de l’État français. Le fonds cesserait alors d’exister, ce qui déclencherait une pression considérable sur les obligations d’État des pays de la zone euro et pourrait se conclure par l’éclatement de la zone euro dans sa configuration actuelle.
La troisième et dernière similitude entre le Waterloo de 1815 et celui qui se profile à l’horizon concerne la Suisse, petit pays qui pourrait tirer profit de la nouvelle donne comme elle le fit de la déroute napoléonienne.
Rappelons que ce fut suite au Congrès de Vienne que Genève devint un canton à part entière de la Confédération helvétique, sa surface s’étant en outre enrichie de communes avoisinantes que la France dut alors céder. Avec la crise de la dette souveraine française en perspective, Genève, en fait la Suisse tout entière, aurait à accueillir, non pas de nouvelles communes, mais des fortunes et des talents de l’Hexagone désireux de s’installer, pour prospérer, dans des environnements moins convulsionnés.

Une gauche sans contre-pouvoir en France pourrait bien être un désastre européen

Si le Parti socialiste remporte les élections législatives, il disposera de tous les pouvoirs en France, des villes à l'Elysée, en passant par le Sénat. Sans contre-pouvoir, François Hollande serait libre de mener la politique de son choix, quitte à menacer la fragile stabilité économique de l'Europe.
La victoire de François Hollande n’est pas une victoire aussi franche et enthousiaste que celle de son prédécesseur en 2007. Le vote blanc prend d’ailleurs de l’ampleur avec plus de 2,1 millions de bulletins nuls ou blancs. Pour autant, la gauche est en passe d’avoir les pleins pouvoirs à tous les niveaux de décision, des villes à l’Elysée en passant par les territoires, le sénat et en juin, comme c’est probable, l’assemblée nationale. L’arrivée d’un socialiste à l’Elysée consacre néanmoins 5 années de reconquête des territoires. Comme lors de la victoire des municipales de 2008, des européennes de 2009, des régionales de 2010 et des sénatoriales de 2011, le succès repose sur un vote de dépit et non d’adhésion.
L’absence de contrepouvoirs à la présidence de François Hollande plonge non seulement la France dans une zone à risque, mais aussi l’Europe. La presse s’est moquée de l’hyper présidence de son prédécesseur. Mais François Hollande sera demain un président sans aucune opposition, à aucun niveau. Aucune figure socialiste n’osera lui opposer une contradiction ferme ces prochaines années. La seule opposition interne sera celle de l’extrême gauche, verts et communistes, qui continuent (hélas) à nourrir le terreau de la gauche dans sa diversité. Le débat risque donc de se réduire à une surenchère gauchiste, et d’éloigner le PS de son ambition de recentrage vers la ligne sociale libérale prônée notamment par Manuel Valls ainsi que les Strauss-Kahniens dépités.
Quel sera le poids de cette extrême gauche dont le PS se sert comme d’une voiture balais depuis toujours ? Mitterrand a su faire taire le PCF des grandes années, mais c’était un vieux parti d’après-guerre, fatigué et usé. Les verts et le front de gauche sont au contraire jeunes et portés par la dynamique de la crise. Qui l’emportera du camp Valls/Mosco/Cahuzac ou du camp Hamon/Montebourg/Aubry ? Au mieux, Hollande risque de faire ce que Chirac a longtemps fait, c’est à dire rien en attendant que les marchés signent la fin de la récré (ce qui ne saurait tarder).
La politique d’augmentation de la pression fiscale et de la dépense publique de Hollande menace de déstabiliser l’Europe en s’imposant à contrecourant du reste du continent. Longtemps amarrée à l’Allemagne, la France s’est déjà lentement détachée de ce roc sous l’effet de la politique brouillonne et incohérente de Nicolas Sarkozy. Avec l’accélération de la crise des dettes souveraines, la France risque de se détacher plus nettement de l’Europe du Nord, et d’entrainer dans son sillage des pans entiers de la construction européenne.  Elle risque aussi de donner des ailes aux partis socialistes et travaillistes européens, et de diffuser partout cette vision rétrograde de l’économie et du monde.
La gauche n’a pas gagné par son talent, mais parce que la droite était encore plus mauvaise qu’elle. La raison, c’est que le centre et la droite ont perdu leur boussole depuis la création de l’UMP en 2002. En reprenant tous les leviers de commandement sur cette partie de l’échiquier, les anciens du RPR ont asséché les idées et bloqué le renouvellement générationnel de leur camp. Le signal le plus clair de cette sclérose, c’est l’extinction des voix libérales qui avaient tant dynamisé cette famille jusque là. La défaite de l’UMP aux législatives marquera la fin de cette construction monstrueuse qui ne pouvait mener qu’à l’échec.
Il est temps pour les libéraux de reprendre leur indépendance de cette droite monolithique. Il est temps pour les libéraux de reconstruire non pas le projet d’un seul homme selon la tradition de l’UMP-RPR, mais celui d’une famille rassemblée autour de valeurs et ouverte au débat d’idées en France et en Europe. C’est l’ambition du Parti Libéral Démocrate. C’est celle de nos candidats qui poseront la première pierre de cet édifice en faisant la promotion auprès de leurs électeurs de la liberté. Liberté sans laquelle la prospérité et le bonheur ne peuvent exister.

APRÈS LE 20 HEURES 


Un triple symbole


Il est des jours où, au-delà des convictions partisanes, on est fier de ses dirigeants, de ses institutions, de son pays. La belle image offerte, hier, par Nicolas Sarkozy et François Hollande, est un exemple de dignité et d’esprit républicain, à un moment si important de la vie démocratique française et européenne.
À dire vrai, la séquence a commencé dimanche soir, à La Mutualité, lorsque l’on a vu le Président battu saluer, à l’américaine, la victoire de son adversaire et calmer ses troupes par respect du verdict populaire.
Elle s’est poursuivie à Tulle et à La Bastille où l’on a entendu François Hollande, au milieu d’un patchwork de cultures et d’origines, expliquer qu’il était désormais le Président de tous les Français.
Elle s’est achevée hier midi, sous l’Arc de triomphe, le jour de la commémoration de la Victoire – quels symboles ! – par l’invitation, opportunément lancée par Nicolas Sarkozy et intelligemment acceptée par François Hollande, à célébrer la fin de la barbarie en Europe.
À part François Mitterrand en 1995, mais qui n’était plus candidat, jamais un Président n’avait invité son successeur à cette cérémonie dont le calendrier coïncide avec la présidentielle française. Le 8 mai 2007, Jacques Chirac n’avait pas convié Nicolas Sarkozy, qui s’était octroyé un repos post-électoral sur un yacht au large de Malte.
Cinq ans plus tard, c’est le même Nicolas Sarkozy qui en prend l’initiative, comme s’il avait fallu attendre l’échec pour trouver les gestes qui réconcilient, rassemblent et grandissent.
Cette image d’unité et de sérénité est triplement symbolique. D’abord, elle rappelle à l’opinion l’importance des institutions, aussi perfectibles soient-elles. Elle révèle les vrais hommes d’État, capables de dépasser leurs différences et d’oublier les plaies encore douloureuses de la campagne, pour privilégier la continuité républicaine et l’intérêt national.
Elle est ensuite un message pour l’étranger. L’Europe et le monde scrutent forcément le climat politique au sein de la seconde puissance du continent et cinquième économie de la planète. En période de crise, cette permanence de l’État, cet accord implicite sur l’essentiel, illustrés par une transition digne, grandit celui qui s’en va et conforte celui qui arrive.
Enfin, en célébrant, ensemble, la Victoire avec un grand « V », en rendant hommage à ceux qui sont tombés pour la paix, Nicolas Sarkozy et François Hollande adressent à l’Europe un message politique.
Impossible, le sauvetage de la Grèce, au bord de la banqueroute économique et politique ? Inexorable, la montée des extrêmes, de droite et de gauche ? Impuissants, les partis de gouvernement face à des protestations de toute nature ? Autant de menaces qui font redouter l’éclatement de tout ce que l’on a construit depuis 1945.
L’austérité comme solde des errances passées peut conduire au pire. François Hollande a suggéré qu’il existait une autre voie pour l’Europe. Avant même d’être investi, il allume un espoir. Risque ou chance ? En tout cas, le 8-Mai nous rappelle que l’intérêt supérieur est une construction permanente. Que la politique, c’est le contraire de la guerre, la force devenue civilisation.

Et maintenant, gouverner la France


« Pays cherche dirigeants. CDD 5 ans renouvelable une fois. » La petite annonce de la France concernait deux postes à pourvoir. Pour le premier, C'est François Hollande qui a été retenu, sur une short-list de dix candidats. Le deuxième, c'est le poste de Premier ministre. Résiliable sans préavis. Mais avec un tandem façon Sarkozy-Fillon, l'alchimie peut faire durer le chef de gouvernement plus longtemps que ses ministres. Les pronostics vont bon train. Ayrault tient la corde face à Aubry, car avec la maire de Lille, les étincelles ne mettraient pas longtemps à jaillir. Puis ils sont nombreux, les prétendants, légitimes, au PS, à espérer un poste de ministre ou secrétaire d'État. Les Verts vont réclamer leur part du gâteau et le Front de gauche ne manquera pas de négocier le score de Mélenchon au premier tour. Le Modem se verra sans doute gratifié d'un strapontin pour le bulletin de vote de Bayrou. Mais curieusement, aucun analyste politique n'envisage le moindre transfuge de l'UMP. Pas de « ministre d'ouverture » sous François Hollande ? Besson, lui, avait retourné sa veste, c'est autre chose. Mais les Kouchner, Amara, Hirsch, Mitterrand et d'autres ont bénéficié d'une main tendue qui n'a pas toujours plu, à l'UMP. Et qui en aurait fait rêver, à gauche : c'est ce qu'on disait de Jack Lang, l'opportuniste ! Cette sauce politique, c'est aussi ce qui agace le peuple. C'est le « piège à cons » des temps modernes - dans lequel DSK serait tombé en acceptant le FMI offert par Sarkozy ? Hollande doit surtout veiller à s'entourer de compétences fortes, car gouverner la France, même si ce n'est qu'en CDD, c'est tout sauf un jeu de débutant. On sera vite fixé, rassuré ou... dépité !

8 mai : la France, 9 mai l’Europe


Pays à l’âme centriste et au fond « radical » au sens III e République de cet adjectif politique, la France a aimé ce beau 8-mai de concorde républicaine. Elle est forte, simple, émouvante cette image des deux Présidents d’une seule République que le protocole et les vétérans rehaussent de patriotisme et de solennité. Ces deux hommes déposant leur gerbe et les armes après deux mois de féroces discordes et d’âpre combat illustrent l’Etat dans sa continuité, la Nation dans son unité, le respect et la responsabilité des garants de nos institutions républicaines.
L’un paraît à la fois épuisé et apaisé que ça se termine, l’autre apparaît détendu et conscient que ça va être ardu. C’est vrai ce matin, la parenthèse républicaine est déjà refermée. France de gauche et France de droite lâchent de nouveau leurs coups et ne mâchent pas leurs mots. La campagne électorale, revoici un autre rite, un autre signe de vitalité pour la République. Mais c’est aussi un retour à une autre réalité : il existe une troisième France qui au premier tour de l’élection a planté des épines dans la gerbe républicaine des « partis de gouvernement » pour exprimer sa détresse, sa peur du lendemain, son sentiment d’abandon, son exigence de repères. Elle ne se contentera pas d’images.
Et puis, autre réalité après le 8 mai, vient sur le calendrier le 9 mai, « journée de l’Europe ». L’endroit où ça se passe. Et là, l’unité, la réconciliation, la détente, ce n’est pas encore au programme.

Pas d'état de grâce : 23% seulement des Français pensent que l'élection de François Hollande va changer leur vie en bien (contre 32% en mal)

Sondage exclusif Atlantico/ Mediaprism. Une enquête qui dresse le premier tableau de bord de la cote de confiance envers François Hollande sur 9 grands enjeux. Sur la plupart d’entre eux, la confiance est, dès ce lendemain d’élection, soit neutre soit réservée.
Cette première enquête, à chaud après l’élection, dresse le point 0 du premier tableau de bord Mediaprism/Atlantico de la cote de confiance envers François Hollande. Ce nouveau rendez-vous s’établira sur un rythme régulier, s’enrichira, et comportera à la fois des indicateurs barométriques et des questions d’actualité.
Sur 9 grands enjeux testés, la confiance est dès ce lendemain d’élection au mieux neutre, souvent réservée.

Une victoire … sans attente de miracles : seul un quart des Français pensent que cette élection va améliorer leur vie quotidienne.

Il semble que les électeurs soient plutôt inquiets que convaincus.
Dans le sens de cet accueil immédiatement critique ou du moins ni chaleureux ni béat: 55% des Français pensent que cette élection va changer leur vie quotidienne, mais seulement 23% l’anticipent de façon positive et 32% de façon négative, soit un solde négatif de 9 points.
Même les électeurs de François Hollande ne sont « que » 51% » à être convaincus que cette élection va changer leur vie quotidienne en bien. Sans doute là aussi, un nouveau défi à relever pour le nouveau Président.
Question : Pensez-vous que cette élection présidentielle va dans les mois à venir et les années qui viennent changer votre vie quotidienne ?

Pas d’état de grâce : d’emblée une majorité de Français ne fait pas confiance à François Hollande sur le chômage, le déficit public et le pouvoir d’achat

Au terme d’une campagne qui a tenté de répondre aux inquiétudes des Français, qui a insisté sur la gravité de la situation économique et sur l’urgence à y répondre, le nouveau Président élu ne bénéficiera pas d’état de grâce. Crise oblige, les réponses ne peuvent attendre, et les Français restent sur le fond sceptiques quant au pouvoir politique à peser sur la conjoncture. Une élection qui a générée enthousiasme et mobilisation face au clivage des personnalités, des styles et des convictions, mais des Français qui semblent désabusés quant à la capacité du nouveau Président à faire bouger les lignes.
François Hollande recueille tout juste la confiance d’un Français sur deux ou un peu plus sur 3 dimensions, la première d’entre elles étant une valeur qu’il a beaucoup défendue tout au long de sa campagne et lors du débat de l’entre deux-tours : « être un président éthique et non-partisan » (52% des Français lui accordent leur confiance sur ce point), « donner une bonne image de la France » (51%), et « défendre les intérêts de la France dans le monde » (50%).
Pour les autres dimensions, le nouveau Président élu est d’emblée invité à faire ses preuves, il n’est pas crédité de confiance dès son entrée en fonction:
  • 51% des Français ne lui font pas confiance sur l’idée qu’il appliquera les mesures annoncées lors de la campagne. Même si, comme son prédécesseur, il l’a martelé pendant la campagne, l’opinion publique est sceptique et fait la part des choses entre campagne et mandat. 
  • 56% ne lui accordent pas leur confiance non plus sur sa capacité à prendre des décisions qui s’imposent même si elles sont impopulaires, une faiblesse largement répétée par le président sortant lors de la campagne et dont les Français semblent convaincus malgré le mandat confié.

Sur 3 enjeux structurels et qui touchent au quotidien des Français, ils sont 60% ou plus à ne pas lui faire confiance:
  • Réduire le chômage : 60% ne lui font pas confiance ;
  • Améliorer le pouvoir d’achat : 60% ne lui font pas confiance
  • Réduire le déficit public : 62% ne lui font pas confiance

Finalement, comme une synthèse, 59% des Français ne font pas confiance au lendemain de son élection à François Hollande pour redresser la France. 

La méthodologie

Échantillon de 3 369 personnes, représentatif de la population Française âgée de 18 ans et plus, dont 3 010 électeurs qui se sont exprimés le dimanche 6 mai.
Méthode des quotas sur les critères de sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, catégorie d’agglomération et région.
Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing), les 6 et 7 mai après l’annonce des résultats.
A propos de Mediaprism
Mediaprism, filiale du Groupe Mediapost, est le 1er groupe de communication intégré au service des marques et des associations. La force de Mediaprism s'articule autour de deux savoir-faire : la maitrise de la connaissance client et le conseil stratégique et créatif. Cette offre globale de communication basée sur la connaissance client est nourrie par une base de plus de 36 millions de consommateurs français dont 20 millions d'internautes, est déclinable en marketing relationnel, opérationnel, interactif, publicité commerciale, relations medias, études, enquêtes d'opinion,... dans des secteurs aussi différents que le Caritatif, le Corporate, la Distribution ou la Banque-Assurance. En particulier, le pôle Enquêtes et Opinion de Mediaprism gère des enquêtes de toute nature et dans tous les secteurs. Ces enquêtes sont aujourd'hui un élément central de la connaissance clients et d'analyse de l'évolution des Français dans leur vie de consommateurs mais aussi de citoyens, salariés. Mediaprism (19 millions d'euros de CA en 2011) est présent en France, en Belgique, en Espagne et au Royaume-Uni. 
A propos de NewCorp
NewCorp Conseil est un cabinet de conseil indépendant créé et dirigé par Alain Renaudin qui propose de relier stratégies de communication et stratégies d’opinion, en mettant à contribution les différentes expertises issues de son parcours en tant que Président de l’agence de communication DDB Corporate et Directeur Général adjoint de l’Institut d’Etudes Ifop.
D’emblée, une majorité de Français ne fait pas confiance à François Hollande sur le chômage, le déficit public et le pouvoir d’achat

Au terme d’une campagne qui a tenté de répondre aux inquiétudes des Français, qui a insisté sur la gravité de la situation économique et sur l’urgence à y répondre, le nouveau Président élu ne bénéficiera pas d’état de grâce. Crise oblige, les réponses ne peuvent attendre, et les Français restent sur le fond sceptiques quant au pouvoir politique à peser sur la conjoncture. Une élection qui a générée enthousiasme et mobilisation face au clivage des personnalités, des styles et des convictions, mais des Français qui semblent désabusés quant à la capacité du nouveau Président à faire bouger les lignes.

François Hollande recueille tout juste la confiance d’un Français sur deux ou un peu plus sur 3 dimensions, la première d’entre elles étant une valeur qu’il a beaucoup défendue tout au long de sa campagne et lors du débat de l’entre deux-tours : « être un président éthique et non-partisan » (52% des Français lui accordent leur confiance sur ce point), « donner une bonne image de la France » (51%), et « défendre les intérêts de la France dans le monde » (50%).

Pour les autres dimensions, le nouveau Président élu est d’emblée invité à faire ses preuves, il n’est pas crédité de confiance dès son entrée en fonction:
  • 51% des Français ne lui font pas confiance sur l’idée qu’il appliquera les mesures annoncées lors de la campagne. Même si, comme son prédécesseur, il l’a martelé pendant la campagne, l’opinion publique est sceptique et fait la part des choses entre campagne et mandat. 
  • 56% ne lui accordent pas leur confiance non plus sur sa capacité à prendre des décisions qui s’imposent même si elles sont impopulaires, une faiblesse largement répétée par le président sortant lors de la campagne et dont les Français semblent convaincus malgré le mandat confié.

Sur 3 enjeux structurels et qui touchent au quotidien des Français, ils sont 60% ou plus à ne pas lui faire confiance:
  • Réduire le chômage : 60% ne lui font pas confiance ;
  • Améliorer le pouvoir d’achat : 60% ne lui font pas confiance
  • Réduire le déficit public : 62% ne lui font pas confiance

Finalement, comme une synthèse, 59% des Français ne font pas confiance au lendemain de son élection à François Hollande pour redresser la France.

François Hollande saura-t-il s'affranchir du Parti socialiste ?

Ancien premier secrétaire du parti, François Hollande n'a jamais développé de courant "hollandais" et s'est longtemps contenté d'asseoir son leadership sur sa capacité à assurer la synthèse entre différentes lignes. Comment composer avec les personnalités incontournables du PS avec lesquelles il a parfois nourri des relations complexes et tendues ? 

Pendant ses dix ans à la tête du Parti socialiste, François Hollande a noué de nombreuses inimitié avec quelques uns des cadres majeurs du parti. Des personnalités avec lesquelles il va dorénavant devoir composer pour diriger la France. N'ayant jamais développé son courant au sein du parti, y-a-t-il pour le nouveau président un risque d'être l'otage du PS ?

Jean-François Kahn : Nicolas Sarkozy a perdu l’élection présidentielle. 52% des voix en faveur de François Hollande, mais aussi les votes blancs, répondaient surtout à un référendum contre Nicolas Sarkozy : ce n’est pas en réalité pas une victoire de la gauche ! 52% de votes pour le candidat socialiste, c’est finalement très peu.
Avec la crise économique et le rejet envers sa personne, Nicolas Sarkozy s’en sort plutôt bien… Si un candidat de gauche avait le même bilan : chômage, déficit, dette, déficit commercial, délinquance, immigration augmentée… Il aurait littéralement été écrabouillé ! Même Jospin, avait un meilleur bilan, ne faisait que 16% en 2002. C’est bien la preuve que la France, aujourd’hui, ne veut pas réellement de la gauche.
Sans le gel des voix de Marine Le Pen et le léger report des voix de François Bayrou en faveur de François Hollande, la situation aurait pu être inversée. La droite, sous l’impulsion de deux admirateurs de Maurras, en ayant un discours digne des tendances des années 1930, réalise en réalité un score exceptionnel ! Les querelles entre socialistes ? En comparaison de cette problématique beaucoup plus grave, on s’en fout !
Guillaume Roquette : François Hollande est dans une situation très favorable par rapport au parti socialiste. Il a une légitimité incroyable : il est le premier socialiste depuis François Mitterrand à accéder à l’Elysée. Il a été largement sous-estimé par les leaders du parti et a su prouver de façon éclatante qu’il était le meilleur. L’idée de base, c’est qu’il devait faire la synthèse pour ne faire de l’ombre à aucun courant, et finalement il les a tous eu car il a été le plus malin. Je pense que c’est une position très favorable qui lui permet d’être assez libre, d’un point de vue tactique.
D’un point de vue idéologique, il est très libre par rapport à l’aile gauche du parti, l’axe Aubry/Hamon, dans la mesure où le faible score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour montre qu’il n’y a pas de volonté de gauchisation du discours socialiste. C’est un atout.
Si on reprend les grands candidats à la primaire, il a emmené avec lui Manuel Valls, qui ne représente plus un risque. Quant à Montebourg, il est tout seul : il n’a voulu d’alliance avec personne et son discours est le même que celui de Mélenchon. Comme pour Aubry, le score limité du leader du Front de gauche relativise son importance politique. Ensuite, il y a les grands féodaux des fédérations, mais ils sont relativement affaiblis par les affaires, ce qui fait que François Hollande a vraiment un Parti socialiste à sa main. Et apparemment, Martine Aubry ne veut pas rester premier secrétaire. Il y aura donc un changement, et ça sera lui le faiseur de roi. Il va être dans une position favorable pour avoir un état major qui lui est dévoué.
Maurice Ulrich : Je crois qu’il est désormais exclu qu’il soit l’otage des principaux courants du PS. Il est président de la République, et va nommer le Premier ministre qui constituera le gouvernement avec son accord. Les socialistes sont désormais tous presque « dépendants » de lui, et l’on imagine mal ses « petits soldats » faire leur « cuisine » au sein du gouvernement sans son aval.

La situation d’un président de la République est d’ailleurs très différente de celle d’un chef de Parti, même s’il a l’esprit de synthèse. Nicolas Sarkozy, quoi qu’en aient pensé certains membres de la majorité sur la fin, n’a jamais cessé de tenir les membres de son gouvernement. Je ne dis pas que la gouvernance de François Hollande sera la même, mais les statuts lui assurent la place de chef d’orchestre.

Il constituera d’ailleurs son gouvernement en prenant en considération les différentes sensibilités qui se sont exprimées lors des primaires, et veillera certainement à préserver cet équilibre, mais ne sera pas l’otage de ces différents courants. Ce seront les membres du gouvernement qui seront les acteurs de la politique qu’il définira.
Audrey Pulvar : Les sujets d’inquiétude pour lui ne sont pas là. François Hollande a quand même passé dix ans à la tête du parti socialiste en réussissant à plusieurs reprises - il était connu pour ça - la synthèse. Certains ont parlé de synthèse molle, je ne sais pas si c’est une synthèse molle mais en tout cas, elle a vécu. Il a eu le mérite de réussir, en dépit des foucades des uns et des autres, à réaliser cette synthèse, à faire en sorte que les congrès, à part le congrès de Reims bien sûr, débouchent sur quelque chose de constructif même après la tempête du référendum de 2005. Et puis, surtout, il a prouvé avec cette campagne qu’il était capable de se détacher de tout ça puisqu'il a bien laissé le parti à Martine Aubry. Cette dernière a pris des décisions, comme par exemple l’accord avec Europe Ecologie Les Verts, alors que François Hollande dit lui-même qu’il ne se sentait pas lié par cet accord, que ça concerne le parti, pas lui. Il a quand même eu un mode de fonctionnement très autonome dans cette campagne. On a bien vu que pendant des semaines, aussi bien dans son entourage que parmi ses partenaires politiques, on lui reprochait de ne pas être assez à gauche, de ne pas faire assez de propositions, de s’en tenir à son programme et de n’avoir pas fait de propositions à part les 75 % tout au long de sa campagne. Lui, manifestement, avait décidé de cette stratégie-là et s’y est tenu en dépit de tous les conseils, tous les avis.
Et puis François Hollande a quand même réussi avec les primaires à fédérer autour de lui tous les candidats. Il n’y a pas eu une voix discordante. Déjà entre premier et le second tour de la primaire, je crois qu’il a été rejoint par quasiment tout le monde. Une fois élu, on se souvient de l’image de François Hollande et Martine Aubry à Solférino. Ils ont tous fait campagne pour lui, même Ségolène Royal qui avait des motifs de lui en vouloir, notamment pour sa campagne de 2007. Or, cela n'a pas toujours été le cas. En 2002, tout le monde n’était pas d’accord avec la façon dont Lionel Jospin menait sa campagne et certains l’ont dit très ouvertement. Quant à 2007, très clairement, une bonne partie du parti socialiste et des ténors socialistes n’ont pas fait campagne pour Ségolène Royal.
Plusieurs facteurs expliquent la victoire de François Hollande : il y a à mon avis le principe primaire qui a fonctionné, il y a le fait que lui-même a réussi, à titre personnel, à fédérer des gens autour lui qui sont pourtant de galaxies et de conceptions de la gauche assez éloignées parfois, mais surtout il y a l'enjeu. Je pense que tous ces gens, à un moment, se sont dit "on en a un peu marre de perdre, la machine à perdre, ça va bien". En 1995, on n’attendait pas Lionel Jospin, il a quand même fait un bon résultats, il n’a pas à rougir. 2002, ça a été un traumatisme et 2007, la débandade. 1981, c’était il y a 31 ans, je pense qu’à un moment, ils ont grandi et heureusement pour les électeurs de gauche.
Je pense donc que l’état d’esprit actuel est vraiment à l’unité. Ceux qui ne sont pas d’accord, s'ils sont dans l'équipe gouvernementale, la quitteront et vont certainement se marginaliser au sein de la majorité. Par contre, je suis moins sûre du résultat des législatives. S’il y a des écueils pour François Hollande, ils sont plutôt là qu’au sein de sa propre "tribu". Y aura-t-il alliance locale ou pas entre le FN et l'UMP, quelle droite aura-t-il à combattre, le Front de gauche fera-t-il un score assez important pour avoir des députés à l'Assemblée ? François Hollande, s’il n’a pas une majorité socialiste forte, une majorité non pas absolue mais qui lui permette en tout cas de peser fortement sur le débat, peut être que quand il va falloir lui voter la confiance sur certains dossiers, les députés Front de gauche rechigneront un peu.
Son principal problème est plutôt là qu’au sein de sa propre équipe qui est, pour l’instant, happée par le côté magique de la victoire et face à beaucoup de rancœur.

Le choix du Premier ministre est-il crucial pour désamorcer ces complications ?

Jean-François Kahn : Faire un gouvernement, c’est facile. Ce qui est compliqué, c’est de faire en sorte qu’il ait la confiance du peuple. Si François Hollande dirige avec les socialistes, les écologistes et les radicaux de gauche, il ne représentera que 32% de l’électorat français.
Le Premier ministre doit être socialiste, vu qu’ils ont remporté le scrutin. Un choix en faveur de François Bayrou, par exemple, serait scandaleux et antidémocratique. Jean-Marc Ayrault est un bon choix : d’ailleurs, il parle allemand !
Il faut s’élargir, mais pas comme l’a fait Nicolas Sarkozy en débauchant trois ou quatre personnes dans le camp adverse. Si la gauche a gagné, ou plutôt si Sarkozy a perdu, c’est parce que des centristes, des libéraux de progrès, des chiraquiens, des frontistes ou encore des gaullistes ont rallié l’électorat socialiste. C’est avec ces gens-là qu’il va falloir gouverner. Y compris des gens qui ont pu travailler avec Nicolas Sarkozy d’ailleurs.
Maurice Ulrich : Jean-Marc Ayrault est président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, et de fait sait fédérer au-delà des courants socialistes. Il n’est peut-être pas une personnalité politique aussi connue et médiatique que Martine Aubry, mais reste de grande qualité au sein du Parti socialiste.

Le choix d’Ayrault lui permettrait de disposer de quelqu’un de compétent, sur lequel compter. Evidemment, ni Manuel Valls ni Arnaud Montebourg ne pourraient être Premier ministre, alors qu’ils étaient rivaux aux primaires sur le terrain des idées. Reste Martine Aubry, qui bien qu’étant aussi sa rivale, dispose de toutes les qualités requises pour occuper ce poste, en sachant qu’elle est arrivée en seconde position des primaires.

Quoi qu’il en soit, le Premier ministre est le garant de la mise œuvre d’une politique voulue par le Président. Dans ce cadre, les relations seraient certainement plus simple pour François Hollande de choisir Jean-Marc Ayrault que Martine Aubry.
Guillaume Roquette : Encore une fois, Martine Aubry n’a plus un rôle central dans le dispositif. Ca parait relativement logique de choisir Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre, alors même que d’un point de vue purement institutionnel, s'il devient premier ministre, on sera quand même dans une situation incroyable où ni le président, ni le Premier ministre n’auront la moindre expérience ministérielle. D’un point de vue de l’efficacité, de la connaissance du pouvoir, Jean-Marc Ayrault n’est pas le meilleur choix. S’il choisi Ayrault, ça sera pour une raison politique : avoir quelqu’un en dehors des courants.
Audrey Pulvar : Je ne suis pas dans l’esprit de François Hollande mais j’ai cru comprendre qu’il désignait très clairement Jean-Marc Ayrault. Évidemment, il n’a pas dit son nom mais dans l’une des dernières émissions qu’il a faites avec David Pujadas, où il était interviewé, on lui a demandé à un moment quel serait le Premier ministre idéal. Est-ce que par exemple cela pourrait être Martine Aubry, l'a-t-on questionné. François Hollande esquive avec un demi sourire puis répond qu’il faut quelqu'un qui s’entende bien avec le président (la victoire apaise beaucoup de plaies mais on sait bien que Martine Aubry et François Hollande ne sont pas forcément les meilleurs amis du monde) et il ajoute qu'il faut quelqu'un qui ait l’expérience des rapports avec les députés, qui ait de bonnes relation avec les députés. Moi je pense immédiatement à Jean-Marc Ayrault : entre les deux, celui qui correspond le mieux à ce portrait, c’est Jean-Marc Ayrault. D’autant plus que pour les législatives du mois prochain, il a besoin d’un Premier ministre qui fédère la majorité, les députés socialistes actuels. Mais après, rien n’est impossible, on parle de Manuel Valls, tout peut arriver.

François Hollande doit-il faire en sorte de faire exploser le Parti socialiste afin de réduire son emprise potentielle sur la direction de la France ?

Guillaume Roquette : Je le sens trop affaibli pour qu’il y ait cette nécessité. Le rapport de force est trop en faveur de François Hollande pour que ça se passe comme ça. Imaginez Martine Aubry, qui a eu des propos assez durs sur Hollande, qui a été battue à la primaire et qui voit aujourd’hui son concurrent élu… ça vous calme !
Maurice Ulrich : Ce n’est plus son problème. Il n’a pas intérêt à ce que les courants s’affrontent ou disparaissent. Ce qui est fort probable, c’est qu’il soit amené à faire taire certaines divergences ou différences à partir du moment où elles rentreraient en contradiction avec la politique gouvernementale.

Pour le Parti socialiste, les moments de synthèse se résument aux moments d’élections ou de conquête du pouvoir. Le Parti socialiste a donc un art consommé de la différence voire de l’affrontement entre courants, qui va de paire avec un art consommé de la synthèse au moment où il le faut. En d’autres termes, ils sont toujours capables de se réconcilier quand ils en ont besoin.
Jean-François Kahn : Il l’a déjà fait : il a été élu contre Martine Aubry, la patronne du parti. Il s’est présenté contre Dominique Strauss-Kahn, celui que l’appareil du parti avait choisi. Depuis, il a dit des choses, sur l’immigration par exemple, que jamais la gauche n’avait évoqué. Le tout sans que personne ne proteste.
La question en réalité, c’est de savoir jusqu’où il pourra aller dans son démarquage vis-à-vis de la gauche.
Audrey Pulvar : J’ai la sensation que le parti socialiste n’est plus un problème pour François Hollande. D’ailleurs, il l’a dit clairement dans la campagne. Il estime que le PS, c’est l’affaire de Martine Aubry. Je ne pense pas, ou en tout cas ce ne sera pas fait aussi ostensiblement, que François Hollande se mêlera de la vie du parti, de qui dirige le parti et comment. Il laisse le PS à ses propres problèmes, il laisse la première secrétaire - qui peut-être changera si elle rentre au gouvernement- gérer les problèmes du parti et il fait son gouvernement, il fait sa politique. Et justement, avoir un Premier ministre comme Jean-Marc Ayrault, qui a de bons rapports avec les députés, cela permet de contourner le parti. J’ai tendance à dire que Jean-Marc Ayrault, c’est le Fillon de gauche. Je ne connais pas personnellement Jean-Marc Ayrault mais j'ai le sentiment que, comme François Fillon, c'est quelqu'un qui est un bon petit soldat, qui va s’occuper des dossiers et sera fidèle au président. Et puis j’ ai la sensation que les choses sont plus fluides entre lui et François Hollande qu’entre François Hollande et Martine Aubry.

Défié par l'UMP dans son fief, Bayrou risque son siège

Du coup, plusieurs responsables PS proposent de ne pas présenter de candidat face au chef centriste.

Pour évoquer le cas de François Bayrou, les cadres de l'UMP, réunis lundi pour un bureau politique extraordinaire, ont tourné leurs pouces vers le bas. Pour la séquence législative des 10 et 17 juin, la droite sera donc sans pitié pour le président du MoDem. «Celui-ci ayant pris la décision d'appeler à voter François Hollande, le voici donc dans le camp de la majorité présidentielle. Nous sommes aujourd'hui, face à cela, conduits à présenter un candidat issu de l'UMP dans sa circonscription», a justifié lundi Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP. Pour l'anecdote, raconte un participant, Jacques Toubon se serait même proposé d'y aller...

Le coup de grâce au chef centriste?

Pour le député centriste sortant des Pyrénées-Atlantiques, élu depuis 1986 de la 2e circonscription, le coup est rude. En janvier, la commission d'investiture de l'UMP avait en effet décidé, par «élégance» disait-on alors, de ne pas investir de candidat face à lui. Désormais, la droite entend-elle par cette décision donner le coup de grâce au chef centriste dans son propre fief?
À la lecture des résultats du premier tour de la présidentielle, le 22 avril, le siège de François Bayrou apparaît en effet menacé. Dans les sept cantons de sa circonscription, le Béarnais a recueilli en moyenne 20 % des suffrages, contre près de 37 % en 2007. La dégringolade est aussi nette dans son village natal de Bordères, où son épouse habite: 36 %, contre 59 % il y a cinq ans. En fait, Bayrou pourrait voir son salut venir des socialistes. Plusieurs figures nationales du PS se sont déclarées «favorables» pour l'aider, par exemple en ne présentant pas de candidat dans cette circonscription qui, le 22 avril, avait pourtant largement voté pour François Hollande (29,8 %). «Je pense que cela peut tout à fait se concevoir», a ainsi déclaré, mardi sur RTL, Pierre Moscovici. Qualifiant de «courageux» le choix personnel du chef du centriste de voter pour François Hollande au second tour, le député du Doubs a reconnu que «son vote a été important, c'était un choix pas facile, à titre personnel, je suis favorable à ce que quelque chose soit fait» pour lui.

En attente d'une décision du PS

Lundi soir, déjà, l'ancien premier ministre Laurent Fabius, dans l'émission «Mots croisés», avait abondé dans le même sens. De même que la députée d'Indre-et-Loire Marisol Touraine. Rappelant que le PS devait tenir un bureau national mercredi, où le sujet pourrait être abordé, elle a jugé sur i-Télé «normal» que la «situation [de Bayrou] y soit évoquée», afin que ce dernier ne soit «pénalisé pour son soutien à François Hollande», a-t-elle ajouté.
D'ici là, en attendant une éventuelle décision du bureau national du PS, la socialiste Nathalie Chabanne est déjà officiellement en campagne depuis fin janvier. À gauche, toujours, Eurydice Bled pour Europe Écologie-Les Verts, ou encore Daniel Labouret pour le Front de gauche, sont également sur les rangs. Lors du premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy avait recueilli 21,4 % dans cette circonscription. Toujours dans le Béarn, la situation de Jean Lassalle, député MoDem de la circonscription voisine, est tout aussi préoccupante. Le 22, Bayrou n'y a pas dépassé les 18 %.

ALLER, FAUT DÉGAGER CE CONNARD, TROP D'AVILISSEMENT POLITIQUE LE PRÉCÈDE.

IL AURAIT DÛ L'ÉCRIRE !!!
Françaises, Français, mes chers compatriotes,

Lorsque je fais le bilan du temps écoulé, que je passe en revue tous les évènements qui se sont produits et les transformations que j’ai tenté d’apporter à notre société depuis mon élection (je vous rappelle que c’est vous qui m’avez élu en mai 2007), je me dis que les Français sont d’éternels insatisfaits et que, quoi qu’on fasse, il y a toujours 50 % de mécontents, le reste n’étant pas plus heureux non plus.
Même si j’ai parfois, comme les autres gouvernements, un peu dérapé j’ai voulu que notre pays entre dans la modernité.
Alors, Carla et moi avons décidé de vous offrir le plus beau cadeau : je vous présente ici ma démission de Président de la République Française et ai décidé de partir au bout du monde avec Carla et toute ma petite famille, avec notre «bling bling» qui vous fait tellement rigoler, ma Breitling à 58 000 euros, et tout le reste.
Je vais vendre mon magnifique appartement de Neuilly-sur-Seine que vous aimeriez bien posséder, et je vais vivre avec l’argent qu’il me rapportera ainsi qu’avec les retraites que je vais toucher de toutes mes précédentes fonctions… Enfin… Tant que les caisses pourront payer.
Nous bronzerons nos corps de riches sur les yachts de Vincent (Bolloré), nous irons visiter à nouveau les pyramides en compagnie de notre ami le Roi du Maroc, et ainsi nous n’aurons plus à subir vos éternelles jérémiades.
Je n’aurai plus à m’occuper de tous ces étudiants encapuchonnés, qui pensent à la retraite avant de penser à travailler, et qui sont toujours prêts à casser du CRS ainsi que le ministre de l’éducation, quel qu’il soit.
Je n’aurai plus à serrer la main de tous ces syndicalistes qui pénalisent tous les français avec leurs grèves à répétition, malgré leurs seulement 7% de représentativité, malgré les très gras salaires de syndicalistes qu’ils encaissent, et qui croient avoir la solution à tous les problèmes actuels en appliquant à la France les principes qui ont mené l’URSS à sa perte et son peuple à la famine et la misère, ceux-là qui refusent de participer, au nom d’un sectarisme archaïque et d’avantages acquis et pour beaucoup obsolètes, ce qui contribue à appauvrir un peu plus le pays.
Je ne verrai plus les socialistes toujours prêts à défendre les sans-abris, mais qui eux, les pauvres, habitent Place des Vosges et dans le VIIème arrondissement, qui défendent la diversité et le multiculturalisme, mais qui envoient leurs enfants dans des écoles d’élites ou les seuls musulmans sont les rejetons d’ambassadeurs et d’hommes d’États.
Fini de ces « penseurs » qui veulent faire croire aux français que notre pays est une dictature, un pays où la police est prête à casser de l’immigré, et qui ne sont pas capables de voir que si les immigrés ne semblent pas être pressés de retourner chez eux, c’est parce que là-bas, la police les massacreraient pour de bon, s’ils osaient brûler une seule voiture.
Fini avec ceux qui prétendent que la déferlante du tiers monde est une chance pour la France, mais qui crient lorsque les policiers ne sont jamais là quand on a besoin d’eux, dès qu’un « immigré » touche à leur voiture ou pique le portable de leur fils.
Fini les grèves de la SNCF et de la RATP, déclenchées par des hommes chouchoutés comme s’ils fourraient encore du charbon dans des locomotives à vapeur, qui font un caca nerveux dès qu’on leur demande une minute de travail supplémentaire, payée double en plus, mais qui voyagent gratuitement sur toutes les lignes, toute l’année, et même pendant les vacances.
Fini avec ces fonctionnaires qui fonctionnent à l’envers et qui trouvent le moyen, en étant deux fois plus nombreux par habitant qu’aux États-Unis ou qu’en Allemagne, sans parler du Japon, de fournir un service trois fois plus mauvais (c’est vous qui le dites).
Terminé, les journalistes qui passent leur temps à critiquer mon train de vie mais qui sont tout heureux quand je les emmène se balader aux quatre coins du monde, aux frais du contribuable.
Alors je pars et je vous laisse.
Débrouillez vous avec François Hollande, avec la CGT, avec le Parti Communiste aux mains ensanglantées de plus cent millions de morts et qu’on n’ose même pas interdire, avec la Fédération des Parents d’Élèves qui s’intéresse plus à défendre l’idéologie gauchiste, les enseignants, que leurs propres enfants, avec le nucléaire qui pourtant nous sauver un peu de la panade, avec les heures sup que vous avez volées parce que pendant les heures payées vous avez tiré au flanc, avec le chômage qui incite à tout, sauf à retrouver du travail, avec la retraite à 55 ans, avec EDF GDF, le Dalaï-Lama, BHL et Fabius, et tant pis pour Canteloup et Ruquier.
Arrangez-vous avec la hausse du pétrole qui va bientôt repartir, avec la récession, la vraie, qui n’est pas prête de se terminer, tandis que d’autres pays sont en plein boum économique. Vous qui avez voulu être plus malins que les autres, qui avez cru que vous alliez pouvoir placer votre argent mieux que votre voisin de palier, et qui, aujourd’hui demandez à l’Etat de prendre en charge vos pertes en les déduisant de vos impôts. Quand est ce que vous comprendrez que l’Etat, n’est pas votre maman ?
Demandez aux socialistes, demandez à Ségolène Royal, Madame «je-sais-tout-sur-tout-et-vous-offrirai-la-belle-vie-si-vous-votez-pour-moi» et son «Désir d’Avenir», définitivement embourbé dans un passé sans espoir. Qui, en passant, touche un tas d’allocations familiales malgré ses énormes revenus et confie l’éducation de ses enfants à une nounou que vous payez avec vos impôts.
Réclamez lui, au maire de Paris, qu’il libère la profession de chauffeur de taxi afin que l’on puisse enfin trouver des taxis à tous les coins de rue, à toute heure du jour et de la nuit, et pour cinq euros la course, comme à New York ou à Berlin, puisqu’il a rendu les routes impraticables. Demandez qu’il supprime cette escroquerie obligatoire qu’est le service à 15% dans les cafés et les restaurants, qu’on vous sert avec la soupe à la grimace.
Demandez leur de vous faire travailler moins pour gagner plus, car on dirait bien que vous n’avez pas encore compris que les trente-cinq heures vous ont gravement appauvri, et que nos concurrents s’en frottent encore les mains.
Demandez leur de rétablir un peu de démocratie dans notre horrible pays, demandez leur de combler vos fins de mois difficiles, et de vous payer vos prochaines vacances à Mayotte (tiens ! je les avais oubliés les DOM-TOM).
Demandez leur par la même occasion de prendre leur argent aux riches pour le donner aux pauvres – que vous êtes forcément – alors que vous voudriez bien devenir riches. Du jamais vu même après 1789 et même en coupant la tête de Louis XVI!
Et quand les riches seront pauvres et qu’ils ne vous donneront plus de travail, que votre futur super idéal gouvernement ne saura plus à qui prendre l’argent, moi je serai LOIN et HEUREUX, sans vous bien sûr, qui avez souhaité mon départ avec tant de ferveur.
Mes chers compatriotes, je vous laisse à vos grèves pour la retraite, à vos fantasmes qui ridiculisent la France. Je vous souhaite l’avenir que vous avez bien cherché, et que vous êtes en train d’atteindre.

Carla et moi, vous em………brassons.

Présidence normale?


La notion de « présidence normale » me laisse perplexe.
A quoi pourrait bien correspondre la normalité d’une présidence de la République ? En effet, dans la Vème République où le chef de l’Etat dispose de responsabilités considérables,  aucune présidence ne ressemble à une autre et d’ailleurs, chacune comporte des séquences extrêmement distinctes les unes des autres.
Les paramètres du déroulement d’un mandat présidentiel sont multiples :
D’abord, le caractère du président :  de Gaulle autoritaire, Pompidou méticuleux, Giscard d’Estaing monarchique, Mitterrand machiavélien, Chirac  adaptable,  Sarkozy hyper actif.
Ensuite ses liens avec le Premier ministre : aux personnalités énergiques de Chaban Delmas, Michel Rocard, Alain Juppé, correspondent souvent des présidences en retrait alors que la relative discrétion d’un Debré, Mauroy, Fillon, ouvrent un champ d’action présidentielle actif et  étendu.
Les circonstances, les événements contribuent à forger profondément  une présidence : la guerre d’Algérie, mai 1968, la crise de 1973-1974, celle de 2008, les guerres du Golfe arabo-persiques, la chute du mur de Berlin, ont eu pour effet de chambouler en profondeur le déroulement des mandats présidentiels correspondants.
La situation politique intérieure exerce une influence considérable sur une présidence : que le chef de l’Etat dispose d’une majorité favorable ou non (cohabitation) détermine le style de la présidence.
Alors qu’est-ce qu’une présidence normale ?  Sous la IIIème République et sous la IVème, il existait bien une norme présidentielle tout à fait claire et admise : celle d’un président  discret, neutre, déléguant ses pouvoirs au Président du Conseil  (Premier ministre) et largement soumis à lui. Sous la Vème, dans la mesure où le chef de l’Etat est à la barre du pays, il n’y a aucune normalité possible : il est un souverain et forcément au-dessus de la normale.
Une présidence normale ne pourrait être qu’un quinquennat d’immobilisme, où rien ne se passerait. Or nous allons vers des temps profondément troublés. Il faut s’attendre à de profondes secousses sur l’Europe, le risque d’une explosion de la zone euro,  des violences, des mouvements de révoltes dramatiques, des crises liées à l’immigration, des remises en questions brutales. Dans la tourmente, la France n’attendra sûrement pas de son président qu’il soit “normal”, mais au contraire qu’il s’impose son autorité de chef de la nation.