TOUT EST DIT

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vendredi 5 novembre 2010

Des députés UMP veulent rétablir l'avantage fiscal pour les jeunes mariés

Le député UMP Hervé Mariton plaide, avec cinquante et un de ses collègues UMP, pour le rétablissement de l'avantage fiscal pour les jeunes mariés l'année de leur union, une mesure que le gouvernement a décidé de supprimer dans son projet de budget pour 2011.

L'élu de la Drôme a annoncé dans un communiqué avoir déposé un amendement qui vise à maintenir la disposition fiscale de la triple déclaration dont bénéficient les couples l'année de leur mariage et qui leur permet de réduire leur impôt sur le revenu. Le gouvernement a supprimé cet avantage dans le cadre de sa politique de rabotage des niches fiscales.
L'amendement UMP sera débattu mardi en commission des finances de l'Assemblée avant son éventuel examen en séance publique le 15 novembre. M. Mariton souhaite rétablir cet avantage fiscal uniquement pour les mariés, donc ni pour les pacsés ni pour les divorcés.
"Le mariage est une institution qui apporte de la solidité à la société : il est donc légitime qu'il présente des avantages, notamment par rapport au PACS", estime le député, qui "considère que la suppression" du dispositif fiscal pour les jeunes mariés comme pour les pacsés "reviendrait à aligner le droit du mariage sur le droit du PACS et marquerait une inflexion dans la politique familiale du gouvernement qui serait dommageable à la famille"

CETTE BANDE DE CONNARDS DE L'UMP PSEUDO CATHOS DE MERDE  NE VONT PAS NOUS EMMERDER, ON NE VEUT PAS PLUS DE CATHOS QUE DE MUSULMANS.
C'EST UNE AUTRE FORME D'INTÉGRISME !!

Le Crillon passerait sous pavillon saoudien

Après avoir déjà vendu Le Lutetia, Starwood Capital s'apprêterait à céder le prestigieux palace parisien.

Le Crillon, le prestigieux palace parisien de la place de la Concorde, s'apprêterait à être vendu à des investisseurs saoudiens. Son exploitation serait, elle, confiée au groupe suisse Kempinski, qui gère plus de 60 hôtels 5 étoiles dans le monde et dont ce serait le premier établissement en France. La rumeur de plus en plus insistante n'a été confirmée par aucune des parties intéressées. L'opération s'élèverait à quelque 250 millions d'euros, somme à laquelle il faut ajouter une centaine de millions pour la rénovation, croit savoir «Le Figaro».
La vente du Crillon fait l'objet de spéculations récurrentes depuis près de deux ans. Starwood Capital, spécialisé dans l'immobilier et l'hôtellerie de luxe, en est le propriétaire depuis le rachat en 2005 de l'ex-empire Taittinger, qui comprenait aussi les hôtels Concorde à Paris, le Martinez à Cannes, le pôle hôtellerie économique rebaptisé depuis Louvre Hotels (Kyriad, Campanile, Première Classe et Golden Tulip...). En 2006, Starwood Capital avait annoncé vouloir lancer une chaîne de palaces Crillon dans le monde pour en faire «une nouvelle marque de luxe international». Fin 2008 toutefois, Starwood changeait de stratégie et décidait de se séparer de son pôle luxe. Il entame alors des négociations exclusives avec le groupe JJW, propriété du cheikh saoudien Al Jaber, pour une somme estimée à 1,5 milliard, dont 350 millions pour le Crillon. Un contrat est signé en mars 2009 mais l'affaire se termine devant le tribunal de commerce de Paris où chacun s'accuse de rupture de contrat. La première manche est gagnée en avril par Starwood Capital.
Le fonds cherche alors à vendre ses établissements séparément. Le Lutetia a été le premier. L'hôtel emblématique de la rive gauche a été vendu au groupe israélien Alrov. Concorde Hotels et Resorts, pôle hôtellerie de prestige du Groupe du Louvre (contrôlé par Starwood) en poursuit néanmoins l'exploitation.
Le Crillon, chef-oeuvre de l'architecture du XVIIIe siècle, compte 147 chambres et suites et emploie environ 360 personnes. Mais pour lui redonner tout son éclat d'antan, il faudrait que le nouvel acquéreur investisse un minimum de 30 millions d'euros, selon un expert, 60 millions pour d'autres. A titre de comparaison, les travaux au Royal Monceau-Raffles, rouvert depuis le 18 octobre après deux ans et demi de complète réfection, ont coûté plus de 100 millions d'euros.
L'urgence est d'autant plus forte que l'arrivée de nouveaux palaces, aux mains de capitaux asiatiques, oblige les «anciens» à se remettre en question : Raffles pour le Royal Monceau, Shangri-La, en décembre, Mandarin Oriental à l'été et Peninsula en 2012. Les palaces parisiens sont majoritairement aux mains de capitaux étrangers : George V, est détenu par le prince saoudien Al-Walid mais exploité par la chaîne canadienne Four Seasons. Le Ritz est la propriété du milliardaire égyptien Mohamed Al-Fayed. Le Meurice comme le Plaza-Athénée font partie du groupe Dorchester du sultan du Brunei. Le Bristol est détenu par le groupe allemand Oetker. Le Fouquet's Barrière est le seul à être contrôlé par des capitaux français.

LA FRANCE NE S'APPARTIENT PLUS !!!!!

Le train de déchets nucléaires bloqué à Caen



Réforme des retraites : "Il est temps de retourner en cours"

Alors que la réforme des retraites a été définitvement votée la semaine dernière, les syndicats attendent la journée de mobilisation de samedi pour évaluer l'ampleur du mouvement. Largement mobilisés avant les vacances de la Toussaint, les étudiants et lycéens étaient nombreux, sur Le Monde.fr, à désirer reprendre les cours sans blocus de leur établissement, même si une partie souhaite continuer à mener des actions ponctuelles et régulières.

  • Laissez-nous travailler, par Gaëlle
Nous mobiliser, sûrement pas... L'incidence de ces blocus laissera des traces dans notre année étudiante. Arrêt des cours, arrêts des bus de Nanterre, ne voulant plus descendre jusqu'au lycée, et le même concours à présenter en avril. Les contestations, les insultes des lycéens à notre égard "car nous voulions travailler" sont insupportables dans un pays où on semble davantage demander l'avis de ceux qui bloquent, qui massacrent le paysage urbain, que ceux qui veulent travailler. Nous ne sommes pas tous d'accord avec la réforme, mais les étudiants seraient davantage pris au sérieux sans ces dégradations, et cet arrêt des cours, qui n'est pas dans leur intérêt. Alors arrêtez de demander l'avis de lycéens qui ne sont pas au courant de cette réforme et qui saccagent pour le plaisir, et laissez-nous travailler.
  • Il est temps de retourner en cours, par L. Barthe
Après tous ces blocus, ces manifestations et l'adoption de ce texte de loi, il est clairement inutile de continuer les manifestations. Il est maintenant temps de retourner en cours pour continuer notre apprentissage. Je pense toutefois que ces manifestations étaient importantes pour prouver à l'Etat que son peuple ne lui permet pas de faire ce qu'il veut. Ces manifestations ont pour certains été l'occasion de vacances anticipées avant la Toussaint (il ne faut pas se mentir), même si pour la plupart ce mouvement était réellement un mouvement de manifestation contre la réforme. Il n'y aurait actuellement aucun intérêt à poursuivre ces manifestations car toutes les grèves se terminent ( SNCF, raffineries, etc.).
  • La plupart des lycéens qui bloquent ne savent pas pourquoi, par Morgan
Je suis en terminale au lycée de Sèvres, en banlieue parisienne. Le comportement d'une grande partie des élèves de mon lycée me scandalise, je n'ai ressenti aucune conviction dans les blocus que j'ai pu voir lors de la semaine du 18 au 22 octobre.
En effet la plupart des élèves qui se permettent de ne pas aller en cours, et de gêner ceux qui souhaitent préparer leur bac, n'ont aucune réelle idée de ce qu'implique la réforme des retraites, aucun de ceux à qui j'ai pu poser la question n'en ont lu les textes. Ils ressentent une excitation du fait de ne pas aller en cours et de rester devant le lycée à rigoler avec les copains en déplaçant chaises, bancs, poubelles et autres détritus devant les portails. Quel plaisir d'avoir une excuse parfaite pour ne pas assister aux cours... Dès que l'heure du repas arrive, il n'y a plus personne.
  • Dans les facs, les AG sont presque vides, par Jean-Marc
Je suis étudiant en fac de droit à Marseille, et j'ai suivi de très près les diverses assemblées générales dans les facs de lettres et de sciences de ma ville. Le constat concernant les AG est le même que dans la rue : il se traduit par l'absence de suivi de la part des étudiants. En effet, les AG, quand elles ne sont pas annulées pour manque de participants, sont presque vides : on y dépasse rarement la centaine d'étudiants. On est donc loin de la mobilisation pour la loi LRU ou CPE, sachant que les différentes facs comptent plusieurs milliers d'étudiants.
Il faut dire que la plupart des étudiants se sentent en priorité concernés par leurs études et par le fait de décrocher un diplôme plutôt que de penser à une lointaine retraite qui aura certainement été modifiée d'ici là.
  • Le (petit) soufflé retombe, par Bruno
La mobilisation, déjà, vient de prendre fin à l'université de Nanterre. Pourquoi ce bide ? Tout d'abord, les syndicats (UNEF) et associations étudiantes, qui ne représentent chez nous pas grand monde (moins de 10 % de participation aux élections l'an dernier), n'ont pas pu ou pas su lancer la dynamique.
Les très démocratiques assemblées générales par ailleurs, loin de passionner les étudiants, n'ont fait que rassembler les tenants d'une solution radicale (blocage de la fac), trop peu nombreux pour mettre en œuvre durablement leurs plans, assez toutefois pour débiter hargneusement leur immuable discours idéologique.
Mais surtout, au-delà de la faiblesse des syndicats à créer un mouvement, les étudiants, tout comme les lycéens, n'ont que peu à faire dans leur ensemble d'une réforme qui ne les concernera pas directement avant des dizaines d'années et dont ils ne saisissent pas, loin s'en faut, tous les tenants et les aboutissants.
Ce n'est pas sans raison qu'ils n'ont pas réussi à réunir plus de 2 000 jeunes à Paris la semaine passée.
Les étudiants et lycéens, eux, ne tirent aucun crédit direct d'une contestation dans laquelle ils s'impliquent peu, contrairement aux syndicats et partis politiques qui doivent rappeler à leur adhérents qu'à défaut d'être utiles, ils existent.
  • Laisser le débat aux personnes directement concernées, par Samuel
Je suis étudiant en école de commerce, et depuis le début du mouvement, je suis plutôt altéré de la tournure des récents évènements. Dans mon école, le mouvement n'est pas du tout suivi, nous en sommes au contraire les premières victimes en raison des perturbations dans les transport en commun.
Je pense que même si le fonctionnement des retraites nous concerne puisque nous en bénéficierons un jour, nous devrions plutôt nous préoccuper de nos études et de notre future carrière au lieu de penser à ce qui se passera après, dans plus de quarante-cinq ans. C'est pour cela que je conseille aux étudiants de se soucier de la poursuite de leurs études ou bien de la manière dont il vont débuter leur vie professionnelle, et de laisser le débat sur les retraites aux personnes directement concernées. D'autant plus que le texte en question a été définitivement adopté, le débat est donc en quelque sorte "clos", il a déjà eu lieu.

Quand Nicolas Sarkozy était la cible du Web chinois

En avril 2008, après les manifestations qui ont accompagné le relais de la torche olympique à Paris, la machine de propagande chinoise cloue au pilori Nicolas Sarkozy et la France. Le président a conditionné sa venue aux Jeux olympiques à un dialogue du gouvernement chinois avec le dalaï-lama, une prise de position présentée en Chine comme un soutien direct aux "activités séparatistes" du chef spirituel tibétain en exil, honni par Pékin.






L'attitude des Français est décrite comme un "sabotage" des Jeux olympiques, que Pékin doit accueillir quatre mois plus tard. Aucun des arguments mis en avant par la France, qui dénonce, comme le reste du monde, la fermeture totale du Tibet à la presse étrangère, et la diabolisation systématique par les autorités chinoises, du Dalai Lama, ne sont rapportés par la presse chinoise, qui reçoit l'ordre, sur ce dossier, de ne reproduire que les dépêches de l'agence Xinhua.
L'intérêt qu'avait suscité en Chine l‘élection l'année précédente de Nicolas Sarkozy, la fascination qu'exerce sur le public chinois le personnage, miroir inversé des dirigeants chinois, avec ses emportements et ses affaires de cœur ; le succès, enfin, de son voyage officiel en Chine la même année, ont accru la "déception" ressentie par Pékin. Le président français est la bête noire des Chinois.
LARGE MOBILISATION
L'Internet chinois, qui est souvent le théâtre de débats contradictoires, se mobilise largement dans le sens de la presse officielle, tant la question du Tibet ne souffre pas discussion : les Chinois n'ont vu qu'une seule chose des débordements du 14 mars à Lhassa, les manifestants tibétains qui s'en prennent aux commerçants chinois, dont plusieurs perdront la vie.
En réalité, les troubles se généralisent à travers les zones tibétaines frontalières du Tibet (plus de 150 manifestations au total, la plupart pacifiques), signe d'un malaise bien plus profond et complexe dans la société tibétaine, dont aucun média chinois ne rend alors le moindre compte.
A Paris, lors du passage de la torche olympique, l'opinion publique chinoise est indignée par les images de l'athlète chinoise handicapée Jin Jing, "agressée" par des manifestants au moment où elle prend sa place dans le relais, une scène qui fait parfaitement écho aux événements du Tibet tels qu'ils ont été montrés par la télévision chinoise. C'est sur Internet que se diffusent, partout en Chine, les images de Jin Jing. La presse chinoise se saisit à son tour de l'affaire et Jin Jing devient une "martyre".
C'est encore sur la Toile que naît, en réaction à "l'humiliation" de la jeune femme, l'idée d'un boycott des produits français et de Carrefour. Les manifestants s'organisent via les sites de messagerie et par SMS. La question du boycott finit toutefois par susciter des débats, et certains, comme le blogueur Han Han, dénoncent alors  le manque de discernement de la faction la plus chauvine des "feng qing", les jeunes en colère.
APAISER LE COURROUX DE PÉKIN
Craignant des débordements, les autorités chinoises sifflent la fin de la récréation. De son côté, la France fait tout pour tenter d'apaiser le courroux de Pékin. Les informations sur la querelle franco-chinoise se tarissent dans les médias officiels.
Ce qui conduit à une drôle de situation : "On a vu tout à coup les feng qing prendre le dessus dans la diffusion de l'information sur la France. Les réseaux d'étudiants chinois à l'étranger, qui se sont activés depuis le passage de la troche, comblent le vide. Ce sont eux qui traduisent tout ce qui se dit sur la Chine en France et que l'Internet chinois répand à tout va. Chaque pique, chaque critique de la Chine par les Français, est traduite directement, sans aucun filtre médiatique, ce qui a pour effet d'attiser encore les passions" se souvient Renaud de Spens, spécialiste de l'Internet et des médias chinois, à l'époque attaché de presse à l'ambassade de France à Pékin.
C'est de cette période, au plus fort de la brouille franco-chinoise, que Nicolas Sarkozy fait l'objet sur le Web de caricatures. Le président français, moqué en France pour l'impression qu'il donne de céder face à la Chine, va personnifier jusqu'au bout, aux yeux des Chinois, la "traîtrise" de la France, autrefois amie loyale….

Retraites : les syndicats enterrent le conflit en douceur

L'intersyndicale a annoncé, hier, une ultime journée d'action pour «la semaine du 22 novembre», sous des formes dont elle décidera lundi, au vu des défilés de demain. 

Atterrissage délicat mais en vue. Hier soir, à l'issue de très âpres discussions, l'intersyndicale a préparé, bon gré mal gré, la sortie du conflit sur les retraites. Sur l'insistance de la CGT, de la FSU et de Solidaires, la perspective d'une ultime journée d'action a été plantée dans le décor pour «  la semaine du 22 au 26 novembre  », selon le communiqué intersyndical, journée «  dont les modalités et le contenu seront déterminés  » lors d'une nouvelle réunion intersyndicale lundi. C'est le fruit d'un dernier compromis entre la CGT, soucieuse vis-à-vis de sa base de se battre au moins symboliquement jusqu'au bout, et la CFDT, pressée de tourner la page et de capitaliser sur la grogne sociale pour obtenir des gestes sur les dossiers indirectement liés à la réforme, à commencer par l'emploi des jeunes (lire page 5). FO, la CGT ou Solidaires ont beau assurer officiellement «  ne pas organiser la fin du mouvement  », c'est indubitablement «  un enterrement en douceur », comme le reconnaissent en privé des responsables de toutes les centrales. Selon l'ampleur des défilés prévus demain (les syndicats s'avouent dans le flou et ne se risquent pas à un pronostic), la journée d'action de fin novembre pourrait prendre la forme de nouveaux défilés dans toute la France, comme le défend la CGT, ou se résumer à de simples initiatives locales, comme le préconise la CFDT, soutenue en ce sens par la CGC et l'Unsa.


La volonté de faire bloc

Et déjà, l'intersyndicale, forte d'avoir préservé son unité jusqu'au bout, se projette dans l'après avec la volonté commune de faire bloc. Les centrales soulignent dans leur communiqué, toutefois non signé par FO, leur «  attachement  au travail intersyndical  » et leur décision de «  poursuivre le travail commun sur l'emploi, les salaires, le pouvoir d'achat et les conditions de travail  », en préparant une version actualisée de leur plate-forme commune arrêtée le 29 janvier 2009, face à la crise économique.



NOS SUPERS SYNDICATS HYPOCRITES, DÉMAGOGIQUES AU POSSIBLE, NULS  EN MATIÈRE DE MAITRISE SOCIALE, SONT INCAPABLES DE CONCLURE DIGNEMENT UN CONFLIT QUI N'AURAIT JAMAIS DÛ COMMENCER.

ÉTONNANT, NON ??





L'Europe veut durcir les règles pour les agences de notation

L'Union européenne envisage de durcir encore sa réglementation sur les agences de notation, notamment quand elles évaluent les capacités d'un pays à rembourser ses dettes. "Certains problèmes liés aux activités de notation n'ont pas encore été réglés", estime la Commission européenne, dans un document de consultation publié vendredi 5 novembre.



Elle rappelle notamment les critiques émises pendant la crise de la dette, au printemps, sur les notations de la dette "souveraine", des pays de la zone euro. La dégradation brutale des notes de pays comme la Grèce, le Portugal ou l'Espagne avait accentué la panique sur les marchés.


DAVANTAGE D'OBLIGATIONS POUR LES AGENCES
Or ces notes jouent "un rôle crucial", car elles déterminent les taux d'intérêt auxquels le pays noté peut emprunter de l'argent sur les marchés. "Etant donné l'importance et les spécificités des notations souveraines, il pourrait être justifié d'augmenter le niveau de transparence et d'ajouter des obligations spécifiques que les agences devraient respecter", selon Bruxelles.


Parmi les idées avancées dans la consultation, elle suggère par exemple que les agences préviennent trois jours à l'avance, contre douze heures normalement, les autorités du pays dont elles s'apprêtent à changer la note. Elles pourraient aussi être obligées de publier gratuitement l'intégralité de leur rapport, afin que les investisseurs comprennent mieux ce qui a motivé leur décision. "Une meilleure information des investisseurs peut contribuer à une réaction plus équilibrée" sur les marchés, estime Bruxelles.


La Commission s'en prend également au modèle de rémunération des agences de notation, où c'est le plus souvent l'entité notée qui paie l'agence, ce qui peut créer des conflits d'intérêts. "Une option serait que les pays de l'UE ne paient plus pour la notation de leur dette souveraine", indique-t-elle, rappelant que les agences ont besoin des notes d'un pays pour évaluer d'autres entités qui y sont installées, et "ont donc un intérêt à réaliser des notations souveraines".


La consultation fait par ailleurs des propositions pour remédier au "haut degré de concentration" du secteur, dominé par trois acteurs (Standard and Poor's, Moody's et Fitch).

Facebook ne pourra plus accéder aux contacts de Gmail

Google a procédé, jeudi, à une discrète modification des conditions d'utilisation de son service d'e-mail, Gmail. Dorénavant, les services Web ne pourront utiliser l'interface de programmation (API) qui gère les contacts de Gmail que s'ils "autorisent en contrepartie l'exportation des mêmes informations de contacts de manière simple".

De nombreux services utilisent l'API de Gmail pour faciliter l'inscription de nouveaux utilisateurs : lorsque l'utilisateur rentre son adresse, le service peut très facilement accéder à son carnet de contact, et donc lui signaler quels sont ses correspondants qui sont déjà inscrits sur le service, ou lui proposer de leur envoyer une invitation. Facebook, notamment, utilise cette API pour proposer aux nouveaux inscrits de retrouver et d'ajouter comme "amis" les correspondants Gmail.
Or Facebook se refuse à proposer la même option aux services tiers. Un nouvel inscrit sur Gmail ne peut pas rentrer son identifiant Facebook pour ajouter automatiquement à son carnet d'adresses ses "amis" du réseau social.
Google a justifié ce changement en expliquant être attaché à l'ouverture et à la portabilité des données. "Lorsque nous autorisons un transfert automatique de contacts vers un autre service, il nous semble important que les utilisateurs aient la certitude que le nouveau service respecte les règles de base de la portabilité des données."
Ces derniers mois, Google a engagé un bras de fer avec Facebook et tente de forcer le réseau social à ouvrir davantage l'accès à ses données, que Google souhaite pouvoir exploiter lui aussi. Mi-septembre, le PDG de Google, Eric Schmidt, avait estimé que son entreprise finirait par avoir accès aux informations collectées par Facebook, que ce dernier le veuille ou non. "La meilleure chose qui pourrait arriver à Facebook, c'est d'ouvrir l'accès à ses données", avait-il déclaré. "Et s'ils ne le font pas, il y aura toujours d'autres moyens d'accéder à ces informations."

Retraites : les syndicats divisés sur la sortie du conflit

Très attendue, la rentrée des lycéens après les vacances de la Toussaint s'est déroulée sans blocage, même si de petites manifestations ont été organisées à Paris, Lyon ou Toulouse.

 Alors que la huitième journée de mobilisation contre la réforme de retraites en deux mois est prévue samedi, les organisations syndicales peinent à imaginer une sortie unitaire du conflit. Et se divisent entre le camp des réformistes qui veut tourner la page des manifestations à répétition maintenant que le projet de loi est adopté et les protestataires qui souhaitent continuer les actions jusqu'à la promulgation du texte. Jeudi en début de soirée, aucun consensus ne se dégageait après plusieurs heures de discussion au sein de l'intersyndicale. Faute de trouver un accord et pour ne pas donner l'image d'une désunion, les syndicats pourraient renvoyer leur décision au lendemain de la manifestation de samedi.
Mercredi, la CGT avait semé le trouble en annonçant qu'elle proposerait, jeudi, une nouvelle journée d'actions en novembre. Face aux réticences de la CFDT, de l'Unsa, de la CGC et de la CFTC, la centrale de Bernard Thibault avait modéré ses ambitions, précisant que cette initiative ne prendrait pas forcément la forme de grèves ou de manifestations. Pas suffisant pour trouver un consensus rapide au sein de l'intersyndicale.
Jeudi, le calme est revenu progressivement sur le terrain. Certes, la contestation a encore été perceptible dans le secteur de l'aérien. À l'appel de quatre fédérations syndicales des transports, les accès aux aéroports de Roissy, Toulouse, Clermont-Ferrand et Nantes ont été perturbés. Mais le retour à la normale devrait intervenir dès ce vendredi. Dans les ports, la CGT a suspendu son mouvement de grève après avoir obtenu un dispositif spécifique de préretraites pour pénibilité financé par la branche et qui permettra aux travailleurs portuaires de partir cinq ans avant l'âge légal.
Très attendue, la rentrée des lycéens après les vacances de la Toussaint s'est déroulée sans blocage, même si de petites manifestations ont été organisées à Paris, Lyon ou Toulouse. Les organisations lycéennes ont aussi appelé à participer aux cortèges de samedi.

SUR CE COUP FOIREUX LES SYNDICATS FERAIENT BIEN DE
BATTRE EN RETRAITE, C'EST LE CAS DE LE DIRE !!!

L'AMF ouvre une enquête dans l'affaire LVMH - Hermès

Quelques jours après que le groupe LVMH a annoncé son entrée au capital de la maison Hermès, à hauteur de 17,1 %, l'Autorité des marchés financiers (AMF), gendarme de la Bourse de Paris, a ouvert une enquête sur les conditions de l'opération, indique vendredi 5 novembre le quotidien Le Figaro. Une information confirmée dans la matinée sur RMC Info par Jean-Pierre Jouyet, le président de l'AMF.

Selon Le Figaro, l'objectif de l'enquête est de "vérifier la régularité des opérations qui ont permis à LVMH sa montée en puissance et s'assurer que les règles de l'information financière ont bien été respectées". LVMH avait pris les marchés financiers par surprise en révélant le 23 octobre qu'il avait accumulé sur plusieurs années une position de 17,1 % au sein d'Hermès, alors que la réglementation française fait obligation de déclarer les franchissements des seuils de 5, 10 et 15 % du capital. Il avait expliqué quelques jours plus tard qu'il avait réussi ce tour de passe-passe grâce à l'utilisation de produits dérivés.

UN STRATAGÈME PAS ILLÉGAL AU REGARD DE LA LOI
Ces contrats stipulaient initialement un dénouement en espèces, ce qui dispensait LVMH de les déclarer. Mais les 21 et 24 octobre, des avenants permettant la livraison physique des titres ont été conclus. Avant son offensive, LVMH détenait déjà 4,9 % du capital, non déclaré comme il en avait le droit. Le président de l'AMF, Jean-Pierre Jouyet, a déjà reconnu que le stratagème utilisé par LVMH n'était pas illégal au regard de la loi.
Dans un entretien publié mardi par le journal Les Echos, M. Jouyet a rappelé qu'un rapport de l'AMF de 2008 préconisait que les instruments financiers utilisés, appelés "equity swaps", soient comptabilisés au même titre que les actions dans les calculs pour les franchissements de seuil. "Cette proposition n'a pas été retenue dans la loi, c'est fort regrettable", avait alors indiqué M. Jouyet.

QUART D'HEURE AMÉRICAIN: Obama, les raisons


Remaniement: ça suffit!




Retraites : le mouvement lycéen s’essouffle
Les p'tits cons dans la rue


Retraites : la mobilisation perd de son unité



Une pub brise le mythe du Père Noël
(Le drame !!)


Le commentaire politique de Christophe Barbier


Paris, métropole la plus embouteillée d'Europe

Paris serait la métropole la plus embouteillée d'Europe, indique une étude inédite réalisée par Inrix, une société d'info-trafic américaine utilisant les données de l'office européen des statistiques Eurostat. Cet organisme a mené une comparaison dans six pays d'Europe – France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas – ces dernières semaines.

"Une comparaison de six pays révèle que Paris est la ville la plus engorgée d'Europe, suivie par Londres. Le bassin de la Ruhr, la plus grande zone urbaine d'Allemagne, arrive en troisième position", relève l'étude, menée sur la base de statistiques sur le temps passé par les conducteurs dans le trafic.
Il est souligné par exemple que la région et la plage horaire les plus difficiles pour emprunter les routes sont l'Ile-de-France le mardi entre 8 heures et 9 heures du matin. Durant cet horaire précis, les conducteurs perdent 70 heures par an dans le trafic. Dans une ville comme Lyon, les automobilistes perdent le mardi à la même heure 34 heures par an.
Une autre étude, menée par IBM auprès de 8 192 automobilistes de vingt villes du monde et révélée en juillet, montrait également que Paris a la plus longue durée d'embouteillage des villes européennes.
Contactée par l'AFP, la mairie de Paris a souligné que "les dix zones les plus difficiles recensées en Ile-de-France ainsi que la carte de congestion produite par les auteurs de cette étude (Inrix) montrent très clairement que les points noirs de congestion ne sont pas à l'intérieur de la capitale mais sur les voies rapides franciliennes et sur le boulevard périphérique". "C'est tout à fait conforme au diagnostic porté depuis longtemps par la ville de Paris : l'agglomération parisienne manque cruellement de transports collectifs, notamment de rocade (...)", ajoute la municipalité dirigée par le socialiste Bertrand Delanoë. Elle rappelle que "depuis 2001, le trafic automobile dans Paris a baissé de 24 %".

En attendant Strauss-Kahn,
le PS dans le brouillard




Le directeur du FMI s'apprête à retrouver Nicolas Sarkozy sur la scène du G20. Certains y voient le prélude à un affrontement entre les deux hommes lors de la présidentielle de 2012. À condition que DSK soit candidat. Ses partisans ont tout préparé.


Les opposants à la réforme des retraites, qui défileront encore demain, ont-ils vu la une de Newsweek ? Sans doute pas. L'hebdomadaire anglo-saxon est encore peu lu en France, en dehors des cercles du pouvoir. Ils y auraient pourtant appris que,...

Vers une fin du dollar américain ?

Hu Jintao est arrivé ce jeudi en France pour une visite très attendue, alors que se déroule une "guerre des monnaies" entre la Chine et les Etats-Unis. Un débat que le président chinois et Nicolas Sarkozy s'apprêtent à aborder. Peut-on s'attendre à un renversement du dollar comme monnaie de réserve ?

Alors que le président de Chine Hu Jintao est arrivé ce jeudi en France pour une visite en grande pompe de trois jours, le problème de la gestion des monnaies doit constituer la toile de fond des discussions diplomatiques. Car la Chine, désormais deuxième puissance économique, estime avoir son mot à dire sur la question, au risque de mettre un terme à l'hégémonie du dollar américain sur les échanges. Et si c'était le début de la fin pour le dollar ?
L'enjeu est de taille pour le chef d'Etat français qui doit accéder à la présidence du G20 dont le prochain sommet doit se tenir le 12 novembre à Séoul, où la question des changes devra être abordée avec la complicité du Fonds monétaire international. Car selon Nicolas Sarkozy, la croissance mondiale est menacée par l'instabilité des changes. Une instabilité exacerbée par la guerre des monnaies que se livrent la Chine et les Etats-Unis. « Les Etats-Unis et la Chine se font une guerre des monnaies, a déclaré mercredi le président brésilien Lula. Les Etats-Unis parce qu'ils veulent résoudre leur problème de déficit budgétaire et la Chine parce qu'elle sait qu'elle ne peut pas continuer à avoir sa monnaie dévaluée comme elle l'est ».

Trop dépendant du dollar ?

L'objectif pour Nicolas Sarkozy est donc de préparer le terrain avec le numéro un chinois à l'approche du G20, en évitant de limiter la question des changes à celle du yuan et en évoquant le rôle hégémonique du dollar sur les marchés de capitaux des pays émergents. Mais pour éviter de froisser son nouvel allié chinois, le président français a choisi la conciliation plutôt que la « confrontation ». « La Chine ne doit pas être vécue comme un risque mais comme une opportunité », a-t-il déclaré. « Ce n'est pas en reprochant aux gens des choses qu'on fait avancer les dossiers, c'est en essayant de les comprendre ».
Les Chinois jugent, à l'instar des Français, que le système actuel est trop dépendant du dollar, en tant que première monnaie de réserve pour les banques. La Chine veut rester maître de sa politique monétaire et refuse toujours de reconnaître la sous-évaluation du yuan, qui a pourtant permis au pays de gonfler outrageusement ses exportations. Plus encore, le 23 mars 2009, le gouverneur de la Banque de Chine, Zhou Xiachan, a proposé de faire des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international une monnaie de réserve « déconnectée des nations individuelles ».
Une idée reprise par la France. Celle-ci pousserait en effet pour introduire le yuan dans le panier de monnaies sur lequel repose la valeur des DTS, ce qui serait un pas de plus vers une internationalisation de la monnaie chinoise au détriment du dollar. Jusqu'à présent, les Etats-Unis ont adopté une attitude revancharde en menaçant la Chine de sanctions commerciales. Mais aucun des partenaires commerciaux de la gouvernance mondiale parmi les Français, les Chinois et les Américains ne veut véritablement d'une guerre monétaire ouverte, dont personne ne sortirait vainqueur.
C'est pourtant le risque. Car si les Chinois décidaient de sortir du dollar, l'impact sur les taux de change serait énorme. Une situation qui préfigurerait la fin d'une hégémonie.

Dépaysé

Il est un pays où le maquis est si épais que chacun peut s’y cacher à sa guise. Ce n’est pas la Corse, mais la justice. Un pays où l’on n’est jamais « dépaysé… » Ce joli mot, appliqué aux dernières péripéties de l’affaire Bettencourt-Woerth, en dit long sur les pratiques de l’administration judiciaire : pour éviter de se prendre les pieds dans le maquis, on fait traiter la chicane par une autre juridiction et on retarde d’autant la solution au problème.


Il y a d’ailleurs belle lurette que le commun des mortels ne sait plus ce qu’est le problème, tant ils se sont multipliés au fil de cette affaire protéiforme, mais peu importe, la justice suit son cours bien tortueux, à l’image des oueds qui s’assèchent avant d’être envahis par les crues. Dépaysons donc si le paysage est trop raviné, mais évitons les ornières. On a encore envie de croire en la droiture de la justice.

Les titres restaurant autorisés pour l'achat de légumes et de produits laitiers

Bonne nouvelle pour les 3,5 millions de salariés français qui bénéficient de tickets ou de chèques prépayés pour régler leur déjeuner. La ministre de l'économie, Christine Lagarde, a annoncé vendredi 5 novembre que les Tickets restau et autres Chèques restaurant permettront d'acheter très prochainement et "sans restriction" des légumes et des produits laitiers.


"Je signe le décret aujourd'hui et il entrera en vigueur sous une dizaine de jours", a déclaré Mme Lagarde, soulignant que ces "titres restaurant" permettront désormais "d'acquérir fruits et légumes frais, épluchés ou à éplucher ainsi que tous les produits laitiers". Chaque année, près de 800 millions de titres restaurants (Ticket restaurant, Chèque restaurant, Chèque déjeuner ou Chèque de table) sont "consommés". Mais jusqu'ici, ces titres étaient destinés prioritairement à l'achat de plats dans les cafés et restaurants.
MANGER "AUTRE CHOSE QU'UNE QUICHE OU UN SANDWICH"
"La grande nouveauté, c'est que toute la gamme des produits laitiers, sans aucune restriction, sera accessible : lait, yaourts, crèmes dessert, fromages blancs, à pâte dure ou à pâte molle…", a fait valoir Mme Lagarde. Il s'agit, a-t-elle assuré, de concourir à une "alimentation plus équilibrée et diversifiée" des Français en permettant à ceux "qui mangent sur le pouce de pouvoir acheter autre chose qu'une quiche ou un sandwich".
Compléments de salaire non imposables et financés en partie par l'employeur, ces moyens de paiement ont été conçus pour permettre aux salariés ne disposant pas de cantine d'entreprise d'acheter des plats chauds. "L'utilisation des titres restaurant doit rester ouverte et n'a pas vocation à être réservée aux seuls restaurants", a relevé Mme Lagarde. Les syndicats de restaurateurs redoutent de leur côté un détournement de l'usage de ces titres dont ils étaient les premiers bénéficiaires.
La ministre de l'économie a également précisé que des représentants des détaillants en fruits et légumes allaient faire leur entrée au sein de la Commission nationale des titres restaurant (CNTR).
Annoncé pour juin, le décret a été soumis au Conseil d'Etat, procédure qui a retardé sa signature et son entrée en vigueur, selon le ministère des finances.

Les risques de la planche à billets


Au lendemain d'une défaite sévère des démocrates au Congrès, la banque centrale américaine a engagé les Etats-Unis dans une voie risquée, aussi bien sur le plan économique que politique.


Saluée par une hausse des marchés boursiers et une nouvelle baisse du dollar, la décision de la Réserve fédérale de racheter pour 600 milliards de dollars de dette publique comporte d'abord, qu'on le veuille ou non, un message politique. Avec une Chambre des représentants désormais aux mains des républicains, l'administration Obama n'a plus guère de chances de faire adopter de nouvelles mesures de relance. La Fed a donc décidé de s'en charger avec ses moyens, c'est-à-dire en faisant tourner la planche à billets. Face à un Congrès que les électeurs américains ont voulu plus républicain, face à une opinion qui doute des mérites des dépenses publiques pour faire repartir la machine, la banque centrale accélère dans la voie du laxisme monétaire et encourage de facto l'Etat fédéral à maintenir un très haut niveau de déficit public. On notera en effet que les achats mensuels d'obligations du Trésor programmés par la Réserve fédérale - plus de 100 milliards de dollars -s'élèvent à peu de chose près au montant des émissions de dette prévues par l'Etat américain ! La caution que l'administration Obama ne trouvera plus au Congrès, elle la trouve désormais auprès de la banque centrale.


Cette politique de fuite en avant comporte à l'évidence des risques importants. Rien ne prouve d'abord que la stratégie de stimulation monétaire aura un réel impact sur l'économie. Si l'intervention de la banque centrale était justifiée en tant que prêteuse de dernier ressort au plus fort de la crise financière de 2008, sa politique actuelle consistant à imprimer de très grandes quantités de billets verts est beaucoup plus controversée.


Elle a déjà eu pour effet de faire chuter le dollar de près de 10 % par rapport aux devises des grands partenaires commerciaux des Etats-Unis, ce qui revient à exporter les problèmes tout en pesant sur le pouvoir d'achat des Américains à travers le renchérissement des produits de consommation importés.


Mais cette politique anti-déflation risque aussi de déboucher sur une bulle monétaire difficilement contrôlable. Or, si la Fed parvient à créer de l'inflation, les quelque 2.100 milliards de dollars d'actifs qu'elle a accumulés à son bilan perdront de la valeur. Le réveil pour le contribuable américain - inflation d'un côté, pertes de la Fed de l'autre -pourrait alors être fort douloureux.

La CGT sans issue de secours

C'est l'énergie du désespoir qui anime désormais la CGT. Le forcing opéré par la centrale de Bernard Thibault pour arracher aux autres confédérations une nouvelle mobilisation sur les retraites, au risque de provoquer, comme hier, de nouveaux débordements, en dit long sur le désarroi d'un syndicat qui cherche l'issue de secours d'un conflit dont il ne sait pas bien comment s'extraire. Maintenant que la cause est entendue, la tentation de poursuivre le combat au-delà de la journée prévue ce samedi illustre le double jeu d'une CGT passée maître dans l'art de manier d'une main l'arme du durcissement, de l'autre celle de l'apaisement. Enjambant cette contradiction, Bernard Thibault a pu tenir longtemps ce grand écart car il arrangeait des deux côtés. Un sommet de l'Etat soulagé qu'il ne soutînt pas le blocage des dépôts de carburant. Une base militante encouragée qu'il ne les condamnât pas. Hier encore un atout, car elle lui assurait une position centrale, cette ambiguïté est devenue un handicap. La CGT se demande sur quel pied se rétablir. Quel retournement de situation pour un syndicat que l'on présumait avoir la faveur de l'Elysée…

La position de la CFDT apparaît autrement plus confortable. Ayant soigneusement cultivé son image d'interlocuteur ignoré du chef de l'Etat, méprisé par son conseiller Raymond Soubie, blanchi de toute suspicion de trahison syndicale par son adhésion indéfectible à l'unité d'action avec la CGT, François Chérèque a redonné à son syndicat la virginité sociale entachée par son soutien à la réforme de 2003. Sa formation semble, d'ailleurs, profiter, depuis la rentrée, d'une bonne vague d'adhésions. Pour le secrétaire général de la CFDT, une stratégie d'atterrissage en douceur est d'autant plus facile à justifier auprès des troupes que, à défaut de quitter le conflit la tête haute, elle n'en sort pas les mains vides. Contrairement à ce que veut faire croire la martyrologie cédétiste, c'est bien vers elle, et non vers la CGT, qu'ont été dirigées les trois concessions substantielles apportées au projet de réforme : la reconnaissance de droits spécifiques pour les salariés usés par leur métier, la possibilité pour les mères de famille de continuer à partir dès 65 ans, la programmation d'un rendez-vous consacré au passage vers un système de retraite par points.

Faute de temps

Le temps passe vite à la Maison-Blanche. Le quadragénaire brisant les tabous raciaux et offrant au monde un nouveau visage de l’Amérique a aujourd’hui des cheveux blancs. Depuis deux ans, après sa victoire à l’élection présidentielle, Barack Obama a dû gérer au quotidien la plus grave crise économique traversée par son pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Il a ferraillé longuement pour faire adopter une réforme du système de santé généreuse mais mal comprise. Il a enduré l’usure de la guerre en Afghanistan. L’exercice quotidien du pouvoir a fini par enrayer le discours mobilisateur qui l’avait conduit au triomphe. Mardi, une forte partie de l’électorat s’est clairement prononcée contre lui, mettant son espoir dans l’initiative privée plus que dans l’intervention étatique pour relancer l’économie et briser le chômage qui s’installe durablement.


Le temps passe vite à Washington et les parlementaires élus avant-hier savent que le nouveau rapport de force au Congrès pourrait être modifié lors du prochain scrutin, dans deux ans. Le Parti républicain domine, certes, la Chambre des représentants. Mais le Parti démocrate conserve le Sénat et son champion est toujours à la Maison-Blanche. Cette situation peut conduire aux surenchères stériles ou à la recherche de fructueux compromis. Barack Obama, hier soir, se devait de tendre la main à ses adversaires. Mais ceux-ci ont le sentiment que leur opposition résolue durant la précédente législature les a bien servis. Il leur sera difficile de coopérer.


Le scénario d’un statu quo paralysant ne serait pas une bonne nouvelle pour le pays, ni pour le monde. Les États-Unis sont confrontés à des problèmes économiques et sociaux tels qu’ils nécessitent des évolutions majeures, à mener dans la durée : le rééquilibrage des échanges avec la Chine, la réduction de la dette publique, la lutte contre les inégalités… Au-delà, la mise en place d’une gouvernance économique mondiale dépend elle aussi fortement des stratégies définies outre-Atlantique. Il ne faudrait pas que, faute d’accord à Washington, le temps paraisse trop long durant les deux prochaines années.

Boomerang


Les intrigues et luttes de pouvoir sont aussi anciennes que les placards de la politique sont remplis de cadavres. La corrida gouvernementale qui nous est offerte en spectacle, avec soupe à la grimace ministérielle, n'aurait donc rien d'original sans le petit « plus » de Nicolas Sarkozy. L'incroyable attente, depuis son annonce de remaniement, transforme la césarienne en mise à mort et confère à ce quinquennat son caractère inédit, selon l'euphémisme ironique d'un haut dignitaire.


Comme ses prédécesseurs, le président éprouve sans doute quelque jouissance dans l'observation de sa fourmilière soumise à un supplice raffiné. Privilège de la fonction, du moins quand son titulaire garde la main. Cette fois-ci, pourtant, l'hôte de l'Élysée n'est plus si maître du jeu qu'il ne semble. Bien sûr, formellement, c'est lui qui désignera son Premier ministre. Mais le résultat de son bonneteau pourrait bien être l'inverse de celui escompté.


L'hyperprésident, qui s'est assumé comme tel, pour ne pas fuir la prise de risques, se retrouve finalement à la merci des candidats à Matignon ainsi que des sondages. L'équipe gouvernementale est aussi soudée dans la zizanie que celle de Domenech ! Son parti unique tourne à la foire d'empoigne avant que François Copé ne le prenne à son compte ouvert pour 2017. Cerise sur le gâteau : son collaborateur de Matignon est désormais présidentiable virtuel. Ce qui ne tue pas rendant plus fort, François Fillon peut même se payer le luxe de défendre la continuité de sa politique de réformes et la vanité de tout virage social ! À bon entendeur?


Dans un même marigot, il n'y a pas place pour deux crocodiles. Jean-Louis Borloo évite ce risque au président qui mise sur l'apport radical-écolo pour le premier tour. Mais le bain de foule d'hier ne vaut pas adoubement à l'UMP. Quant à François Fillon, sans avoir encore la peau d'un crocodile, il joue gagnant à tous coups. Le petit Poucet a bien balisé sa sortie. Et si le président se résigne à le garder, ce sera en partenaire. Sa cote agace. Mais que les députés se branchent sur lui comme sur courant alternatif pour 2012, voilà plus embarrassant.

Les affaires, et seulement...

Ne pas se réjouir des contrats en dizaines de milliards signés, ou à signer, dans le cadre de la visite du président chinois Hu Jintao en France serait grotesque. Voilà qui donne de l'oxygène à l'économie française en particulier et à l'économie européenne en général (Airbus est multinational).
Mais il convient de rester vigilant en constatant une extraordinaire inversion des tendances. Si, il y a quelques années encore, l'Europe se précipitait dans la manufacture du monde pour faire ses emplettes à bas prix, c'est bien le contraire qui se produit aujourd'hui. Pékin fait son marché en Europe, et un marché haut de gamme lié aux transferts de technologie. Avec un danger évident.
En voulant réduire son gigantesque déficit commercial avec la République populaire, l'Europe -dont la France- fabrique en la chouchoutant sa propre et redoutable concurrence. Par exemple, les trains ultra-rapides des consortiums d'Etat CNR et CSR font déjà leurs offres sur le marché mondial au détriment du TGV d'Alsthom ou de l'ICE de Siemens. De même, l'A320, l'avion qu'Airbus vend le mieux, aura bientôt un demi-frère pékinois. Et ces exemples pourraient être répétés à l'infini dans tous les secteurs porteurs, sans oublier les acquisitions chinoises d'activités bien européennes. Pas seulement Volvo en Suède et le port du Pirée en Grèce...
Certes, diront les ultra-libéraux ou leurs homologues communistes chinois, il ne s'agit là que de la marche normale des affaires « mondialisées » qui conduira à un vrai partenariat « donnant-donnant ». Or, dans la situation économique actuelle, ce partenariat commercial semble mutuellement plus profitable que celui liant depuis des siècles l'Europe aux Etats-Unis. Les Américains s'appauvrissent, les Chinois s'enrichissent -du moins, globalement.
Et la Chine, première créancière des Etats-Unis, ne détient-elle pas la clé du futur ordre monétaire mondial avec son yuan politiquement sous-évalué face à un dollar dévalué touchant le fond ? Face aussi à un Euro drapé dans des vertus à l'antique ? Nicolas Sarkozy qui va présider le G 20 censé remettre de l'ordre dans la planète « Finances et Monnaies » doit certainement rêver d'un appui chinois. Ou, à défaut, d'un petit geste de Pékin...
Bref, « business is usual »... On ne peut pas en dire autant des droits de l'homme, même s'ils seront abordés en termes feutrés convenus d'avance. Mais Paris ne reprochera pas leurs turpitudes, voire leurs crimes, aux signataires de chèques établis en chiffres astronomiques. Et tant pis pour le prix Nobel de la paix Liu Xiaobao qui croupit en prison...


France-Chine : vanités, réalités, volontés


Se donnant la posture d'un ambassadeur de l'Occident, Nicolas Sarkozy espère probablement satisfaire la vanité des dirigeants chinois à qui il offre les lambris de l'Élysée. Après des siècles de mépris ou de négligence, pourquoi pas ? La Chine est redevenue un grand pays, il n'est que justice de le reconnaître. Pour autant, les échanges de vanités ne suffisent pas à nourrir une négociation.

Il vaut mieux s'appuyer sur les réalités pour parler à nos partenaires chinois, d'autant qu'elles ne sont pas si différentes qu'on ne le croit souvent. La Chine a beaucoup progressé ? Certes, et tant mieux pour tout le monde, mais les risques croissent en proportion : ses dirigeants le savent bien, à l'heure où ils peinent à mettre en place une économie de consommation.

Nous sommes une démocratie influente en Occident ? Certes, mais moins qu'avant et moins encore chaque fois que notre société manifeste publiquement ses divisions. La Chine pèse plus qu'autrefois en Asie ? Sans doute, mais, finalement, à cause des inimitiés qu'elle y rencontre, pas plus, à tout prendre, que la France en Europe.

Une fois évacuée la vanité et rappelée la réalité, la vraie question est ce que mettent sur la table les deux partenaires. De ce point de vue, l'asymétrie est malheureusement évidente. Les Chinois ne cachent pas ce qu'ils veulent : affaiblir les économies occidentales et ignorer l'Europe, de façon à faciliter leur « émergence pacifique », c'est-à-dire leur montée en puissance.

C'est un objectif logique. Ce qui l'est moins, c'est que l'on sache si peu ce que veulent la France et l'Europe, au-delà de la paix et de la coopération. Et ce que veut le futur président français du G20 pour la communauté des nations développées. Habileté ? Prudence ? Sans doute.

Pourtant, la volonté politique devra finalement se faire jour. Les dirigeants chinois ont un objectif qui consiste à éliminer les obstacles sur leur chemin, en refusant toutes concessions, par exemple sur la valeur de leur monnaie et plus généralement sur leur comportement prédateur.

Il faudra pourtant oser leur déclarer poliment mais fortement ceci : votre chemin ne prendra sens et durée que dans un monde régulé où les libertés s'équilibrent et se respectent. Car un monde sans droit n'ouvre que sur le désordre politique et la guerre économique.





Baignoire


Cela ressemble à un gag. Ou à un problème de robinet comme on n'en fait plus à l'école, avec une baignoire qui se remplit d'un côté, et se vide de l'autre… Venons-en aux faits : le Pôle Emploi supprime des emplois. 1 800 postes d'un coup. En clair, le service public chargé de lutter contre le chômage fabrique du chômage. Et pourquoi il fait ça, le Pôle Emploi ? Parce qu'il y a moins de chômeurs, explique son directeur. Cela paraît logique. Quoique… Si le Pôle Emploi supprime des emplois, cela crée des chômeurs, qui viendront grossir les files d'attente aux guichets du Pôle Emploi. Suggérons une autre voix au sous-ministre du Pôle, Monsieur Wauquiez : si le Pôle Emploi embauchait, au lieu de licencier, cela ferait moins de chômeurs. Il ne sera sans doute pas d'accord. Mais franchement, pour vider une baignoire qui se remplit, ne vaut-il pas mieux commencer par ne pas la remplir ?

Taille et rôle de l'Etat

Pour un esprit français, que la droite l'emporte dans de nombreux pays en s'élevant contre le « trop d'Etat » apparaît comme une drôle de bizarrerie. La crise n'avait-elle pas démontré, au contraire, que le recul de l'Etat depuis trente ans de libéralisme était allé trop loin ? Que le laisser-faire avait conduit à l'excès des « subprimes » ? A une survalorisation de la finance ? A une cruelle interrogation sur le devenir de la classe moyenne qui voit ses revenus stagner ?

La crise n'avait-elle pas, ensuite, démontré aussi la vérité des enseignements keynésiens d'une relance par les dépenses publiques ? La demande privée s'était effondrée à cause des banques en faillite coupant le crédit et de la confiance évanouie. N'avait-il pas fallu que l'Etat vienne, de Pékin à Washington, pour faire rempart contre la dépression ? Que, du coup, les déficits et les dettes aient grossi, quoi de plus normal ? On ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre. Il fallait agir. Le G20, historiquement constitué et uni, a évité au monde de plonger comme en 1929 dans la dépression, les gouvernements devraient en être tous félicités. L'heure était donc, pour l'esprit français, au « retour de l'Etat ».

Puis il y eut, au printemps, un premier avertissement. La crise des dettes souveraines a souligné combien ce bel Etat était mité par les dettes et soumis à ses créanciers. Pour garder la note AAA, il fallait engager la rigueur, l'Etat n'était qu'un faible souverain sous surveillance de ces marchés qu'il dénonçait la veille. Et voilà qu'arrivent les élections en Suède, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, qui se gagnent contre le « trop d'Etat ». Les tensions de la crise se traduisent curieusement par un renforcement des critiques contre le « big government ». Obama est attaqué chez lui comme un « marxiste » pour avoir introduit une assurance-santé. Ceux qui cherchent tant bien que mal une juste voie entre les deux idéologies, un mélange d'un « bon Etat » et de « marchés régulés », sont violemment qualifiés, comme l'est le président américain par le Tea Party, d'« intellectuels ». Chez nous, les extrémistes, plutôt de l'autre bord, les considèrent comme vendus aux banques.

Au-delà de ces caricatures, les électeurs de ces pays disent deux choses : un, que l'Etat a trop grossi et qu'il lui faut revenir à sa taille d'avant-crise ; deux, que sa légitimité même n'a pas été restaurée par la crise. Ces deux critiques sont à la fois recevables et contestables.

La taille de l'Etat d'abord. On sait, en comparant la Suède et la Nouvelle-Zélande, qu'elle n'est pas, en soi, un frein à la croissance et à l'emploi. En revanche, les dettes peuvent l'être lorsqu'elles dépassent 90 % du PIB, selon les économistes Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart (1). Mais, s'il faut réduire les déficits, quand faut-il le faire ? Le débat n'est pas tranché entre ceux qui estiment que la reprise n'est pas assurée et ceux, à droite, qui veulent engager les « coupes budgétaires » dès maintenant, à la hache. La Grande-Bretagne va offrir à ce sujet un test : David Cameron est persuadé que le recul de l'Etat va spontanément laisser le champ à l'investissement privé. C'est un pari.

Le rôle de l'Etat ensuite. Autant le problème de la taille relève des économistes et d'un réglage conjoncturel, autant la question du rôle renvoie à beaucoup plus large. Le Tea Party américain vitupère contre Washington au nom de l'individualisme et de la liberté. L'esprit français n'a pas de mal à rétorquer que cette politique amène à défendre le riche contre le pauvre. Mais une critique plus dérangeante d'un « conservatisme moderne » consiste à relever que l'Etat providence n'est pas néfaste en tant que tel, mais qu'il est incapable de faire face à la diversité sociale et à la volonté de choix de populations occidentales éduquées. Entre l'individu laissé à lui-même et l'Etat massif, Philip Blond du think tank britannique ResPublica propose « une société associative », ces organisations civiles capables de mieux assurer que l'Etat sur le terrain le développement des biens communs (intégration, éducation, santé). Cette voie, celle des organisations non gouvernementales, n'est pas loin de ce que peut proposer aussi une gauche « moderne » décentralisatrice. Ensuite le débat doit s'ouvrir sur le détail de qui fait quoi, avec quel argent. Mais, décidément, c'est affirmer « le retour de l'Etat » qui est une drôle de bizarrerie.

(1) « Cette fois c'est différent », Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart, chez Pearson (collection Les temps changent).

Autorité de la concurrence, AMF : pourquoi tant de haine ?

Un rapport commandé en urgence par Bercy sur une autorité dont le montant des sanctions ne cesse d'augmenter, un déchaînement médiatique sur une autre qui, après avoir enquêté sur un manquement d'initiés « massif », finit par blanchir l'ensemble des protagonistes… Cela pourrait être l'un des paradoxes de cette sortie de crise : la demande de régulation n'a jamais été aussi forte. Pourtant, les critiques contre les autorités de sanction ne faiblissent pas. L'aporie politico-économique n'est cependant qu'apparente : le procès à l'encontre des régulateurs français, dont les deux principales cibles restent, en France, l'Autorité de la concurrence et l'Autorité des marchés financiers (AMF), n'est pas nouveau. On les accuse de manque de transparence, de ne pas suffisamment respecter les droits de la défense ou encore de prononcer des sanctions trop imprévisibles ? Chaque critique, paradoxalement, révèle le véritable état de santé et le pouvoir de ces autorités administratives indépendantes : plus elles sont attaquées, plus elles sont efficaces.


Démonstration par l'exemple : le 30 septembre dernier, le Sénat a débattu de plusieurs amendements dans le cadre du projet de loi de régulation bancaire et financière visant à augmenter les pouvoirs de l'AMF. Depuis l'affaire EADS, l'autorité était difficilement audible. Ce dossier de manquement d'initiés « massif » s'était soldé par la mise hors de cause des dix-sept personnes soupçonnées. Il avait aussi mis en évidence un certain manque de cohérence entre la doctrine du collège (qui instruit) et la commission des sanctions. Il a fini incontestablement par brouiller l'image de ce « gendarme et juge ». Pourtant, l'Autorité a obtenu du Parlement une clarification qui va dans le sens d'un renforcement de ses pouvoirs.

Le 20 septembre dernier, c'était l'Autorité de la concurrence qui faisait face à l'opprobre politico-économique : un rapport commandé par le ministère de l'Economie et des Finances était présenté comme une attaque en règle contre cette instance qui ne serait pas assez transparente et dont le montant des amendes serait « imprévisible ». Le même jour, ladite Autorité lançait sans complexe une amende de 384,9 millions d'euros contre onze banques. Droite dans ses bottes de régulateur de la concurrence, elle refuse de se remettre en cause, promet des « guidelines », mais exclut que l'on touche à sa procédure de sanction, au risque de paraître intégriste.

« Pourtant, il faudra bien qu'elle y vienne, se risque le sénateur Philippe Marini, qui a présenté le projet de loi de régulation financière, c'est une nécessité d'ordre public européen. » Encore faudrait-il que le législateur se saisisse du dossier.

En attendant, le gendarme de la concurrence continue d'asseoir son autorité. Ses amendes n'ont cessé de se densifier : moins de sanctions mais plus ciblées et des sommes réclamées de plus en plus élevées. En revanche, pour l'AMF, le mouvement a été exactement inverse : le nombre de sanctions n'a pas diminué ou presque pas, et le montant des amendes a baissé. A titre d'exemple, en 2003, l'Autorité de la concurrence a prononcé 19 sanctions pécuniaires, touchant 57 entreprises pour un montant de 88,5 millions d'euros. En 2009, le nombre de sanctions est tombé à 15, les entreprises sanctionnées ne sont plus que 49, mais le montant des amendes est de 205,5 millions d'euros. Sur la même période, l'AMF a prononcé, en 2004, 33 sanctions pécuniaires pour un montant de 8,6 millions d'euros à l'encontre de 15 entreprises et 18 personnes physiques. En 2005, elles tombent à 3,8 millions, rebondissent en 2006 à 18 millions d'euros, le nombre d'entreprises touchées restant sensiblement le même, pour aboutir en 2009, toujours pour le même nombre d'entreprises, à 6,3 millions d'euros. Et sans réelle visibilité. Quant au nombre d'enquêtes ayant donné lieu à une procédure de sanction, il est resté étale, malgré la crise, autour d'une vingtaine par an.

Les deux systèmes de régulation agissent sur des secteurs il est vrai radicalement différents : là où un cartel, un abus de position dominante, exige un minimum d'actions « concrètes » de la part des contrevenants, la fraude de marché est largement plus immatérielle : difficile de contrôler des transactions lorsque plus de la moitié passent par des « shadow markets ». Consciente que, sans volonté politique forte de régulation et de sanction, elle allait être condamnée aux « petites » affaires et laisser passer faute de temps et de moyens les véritables fraudes massives, l'AMF a donc décidé de passer à l'offensive. En 2008, elle avait senti passer le vent du boulet. Le rapport Coulon suggérait de transmettre au parquet les manquements pouvant donner lieu à une double sanction administrative et pénale. Il est resté in extremis dans les tiroirs de Bercy. Aujourd'hui, des amendements du sénateur UMP Philippe Marini au projet de loi de régulation bancaire et financière devraient permettre, entre autres, à l'AMF de disposer d'un nouveau pouvoir dit « de transaction ». Elle pourra ainsi négocier avec les personnes morales ou physiques mises en cause et se passer de la procédure de sanction habituelle et donc d'un jugement de sa commission des sanctions. Quant aux sanctions elles-mêmes, leur quantum est augmenté, passant à 100 millions d'euros pour les personnes morales et à 15 millions d'euros pour les personnes physiques, leur publicité devenant systématique. Enfin, pour éviter l'écueil d'un manque de lisibilité de la jurisprudence de l'Autorité, le président de l'AMF pourra faire appel des décisions de la commission des sanctions.

La guérilla judiciaro-médiatique entre les régulateurs et les entreprises est donc loin d'être finie.

Sarkozy penche désormais pour le maintien de Fillon à Matignon

Depuis ce week-end, les doutes de l'Elysée sur Jean-Louis Borloo se sont multipliés. Mais le maintien de François Fillon à Matignon compliquerait l'idée d'une « nouvelle étape ».

Une louange appuyée à François Baroin jeudi à Troyes, un mot de félicitation à Jean-Louis Borloo pour son Grenelle de l'Environnement, une éloge constante du travail de Luc Chatel, un rendez vous qui se prolonge mercredi avec François Fillon... Nicolas Sarkozy brouille les cartes pour Matignon. Il lui faut bien ménager un effet de surprise pour le grand remaniement annoncé depuis huit mois (au lendemain des élections régionales) et montrer que, in fine, c'est bien lui qui décide.
Pourtant, le paysage politique semble s'éclaircir pour le président de la République, qui pencherait désormais pour le maintien de François Fillon à Matignon. L'affirmation par Jean-Louis Borloo d'un virage social dimanche dernier sur Canal+ (laissant entendre que depuis trois ans rien n'a été fait en la matière), la gestion de la crise des carburants et les doutes grandissants exprimés par les parlementaires UMP auraient fini par ternir l'étoile du ministre de l'Ecologie aux yeux de Nicolas Sarkozy.

Gêné par un calendrier international chargé

Des fidèles comme Brice Hortefeux qui soutenaient le choix de ce dernier pour Matignon ont changé leur fusil d'épaule depuis le week-end dernier. L'habileté de François Fillon à revenir dans le jeu au bon moment, sans mettre trop en avant sa popularité, a fait le reste. 
Pour autant, l'Elysée continue d'affirmer que les jeux ne sont pas faits. Gêné par un calendrier international chargé (visite du président chinois cette semaine, G20 de Séoul en fin de semaine prochaine..), Nicolas Sarkozy semble vouloir se donner encore un peu de temps pour décider. D'autant que l'hypothèse Fillon pose une difficulté majeure : comment faire passer l'idée d'un changement, d'une « nouvelle étape », si le Premier ministre et la politique menée restent identiques ? A fortiori au bout de huit mois d'attente, et alors que le choix de Jean-François Copé pour l'UMP, lui, ne semble plus faire débat.
Tout ceci plaide pour un mouvement d'ampleur concernant les ministres aujourd'hui en place : le chef de l'Etat envisagerait de diminuer de moitié la taille du gouvernement en repensant l'architecture des ministères, de faire entrer quelques « poids lourds » (Alain Juppé, Xavier Bertrand notamment) et quelques « nouveaux » (Jean-Christophe Lagarde, Marie-Anne Montchamp..), et de réorganiser largement ses équipes à l'Elysée. Il n'excluerait pas non plus de repenser la répartition des tâches entre l'Elysée et Matignon.

De la crise au progrès

La réforme des retraites a accouché dans la douleur. Le pays en sort couvert de cicatrices, qui s'ajoutent aux courbatures de la crise. La tendance traditionnelle des Français à la mauvaise humeur, dont ils détenaient déjà la palme européenne, s'en trouve aggravée par deux prises de conscience sévères : la réforme ne permet en l'état que de maintenir le système hors d'eau jusqu'en 2018 au mieux ; structurellement, les faibles croissances à venir ne permettront plus de financer l'Etat providence au niveau atteint en soixante ans. Le pronostic est rude. Après avoir été habitués à obtenir de lui, bon an mal an, toujours plus d'aides, d'allocations, d'assistance ou de statuts protecteurs, ils vont se heurter à une bourse plate. L'ère de la redistribution finie commence. Car non seulement la croissance s'annonce du tiers de celles qui l'ont autorisée, mais la charge des personnes âgées s'appesantit et s'évanouit l'effet placebo des conquêtes nominales alimentées par l'inflation. A l'espoir de gagner succède la peur de perdre.


C'est le moment ou jamais de se rendre compte de ce que l'on perd et de ce qu'on peut y gagner. On perdra en confort, en assistance, en offre d'Etat. En contrepartie, il faudra y gagner en flexibilité, en initiative, en restauration du dynamisme des classes moyennes, en partage plus équitable des efforts et des charges. Et, quant au slogan facile du « faire payer les riches » (ils sont trop peu nombreux), l'Allemagne nous offre l'alternative du « faire payer les autres », qui consiste à facturer à l'étranger le fruit de ses exportations. L'histoire, elle, nous enseigne que la « bourgeoisie » industrielle - tant décriée -a été le fer de lance de nos succès économiques de jadis. Or les Français ont souvent cédé à ses défauts (conformisme, pharisaïsme, envie) sans adopter ses vertus (esprit d'entreprise, goût du travail, réalisme, investissement de l'épargne)… Achevons donc de nous embourgeoiser. Ce peut être un facteur de progrès.