TOUT EST DIT

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lundi 23 juillet 2012

«Nos dirigeants politiques veulent “bouffer du patron”»

Président de PH Villin Conseil, le banquier d'affaires Philippe Villin, qui conseille de nombreux groupes ­cotés ou familiaux, envisage les conséquences possibles de la taxe à 75%.
  - Comment les milieux d'affaires voient-ils la taxation à 75 % des revenus supérieurs à un million d'euros?
Philippe VILLIN. - Les propriétaires d'entreprises ou dirigeants étaient jusque-là plutôt attentistes. Mais un signal très fort a été donné jeudi, avec les déclarations du ministre délégué au Budget qui a promis de «remettre le pays sur des rails plus justes». Les gens visés par la mesure des 75 % en ont déduit que son véritable propos était de leur «faire la peau» définitivement. Ils vont en tirer les conséquences sur le lieu d'exercice de leur activité, d'autant que les prélèvements fiscaux en France pour les hauts revenus étaient déjà les plus élevés d'Europe occidentale avant même l'arrivée de la gauche au pouvoir! L'«exit tax» de Nicolas Sarkozy rend, certes, les départs plus coûteux. Mais je connais déjà un cas de propriétaire d'entreprise qui non seulement est parti mais est en passe de changer de nationalité!
Que voyez-vous se dessiner?
Cela va se passer en deux temps. On va d'abord assister à des départs de facto. Les politiques, qui ont une vision très franco-française, ne s'en rendent pas compte mais la France pèse au maximum 20 % de l'activité dans la plupart des 100 premiers groupes français. Leurs dirigeants doivent donc voyager énormément, de 110 à 120 jours par an. Ils peuvent aisément diriger ailleurs que depuis la France et passer moins de 1 jour sur 2 en France, essentiellement pour des loisirs, ce qui, au titre de la plupart des conventions fiscales, leur permet d'échapper à l'impôt dans notre pays. Beaucoup d'entreprises envisagent ainsi de délocaliser une partie de leurs états-majors dans des sièges «bis», en Asie ou aux États-Unis, Londres ou Bru­xelles, en fonction du centre de gravité de leurs activités. Cela va arriver très vite. Dans un second temps, nous assisterons à des départs officiels, de jure, de sièges sociaux qui permettront aussi d'échapper à une fiscalité sur le point d'être aggravée pour les sociétés.
Quelles seront les conséquences?
La mesure sera ruineuse à moyen terme. Des quantités considérables de recettes fiscales et sociales, ­directes ou indirectes, vont dis­paraître. Il ne faut pas imaginer que ce sont seulement les décideurs qui partiront mais aussi ceux qui ­travaillent avec eux. Les forces vives de l'économie française vont être durement et définitivement touchées.
Certains évoquent une «révocation de l'édit de Nantes», n'est-ce pas un peu fort?
Non. Il y a une forte dimension psychologique qui amène nos dirigeants politiques, de gauche comme de droite, à haïr la réussite et à vouloir «bouffer du patron», faute de bien gérer l'État et les collectivités locales et de donner du travail aux Français. Dans la France de l'après-guerre, ceux qui avaient fréquenté les mêmes écoles, qu'ils optent pour le public, le privé ou la politique, se retrouvaient avec des écarts de rémunération assez faibles. Mais désormais, la rémunération des dirigeants d'entreprise s'est rapprochée des normes internationales, et elle distance largement le traitement du personnel politique pour qui c'est devenu insupportable. François Fillon a ainsi massacré les retraites «chapeau». Et pour ne rien arranger, les instances patronales n'ont pas joué leur rôle. Le Medef, piètrement dirigé par Laurence Parisot, et une Afep (association des très grandes entreprises françaises, NDLR) affaiblie ont accepté un «code de bonnes pratiques» très en dessous des standards internationaux. Et ils restent bien muets aujourd'hui.

Taxe à 75 % : des sociétés délocalisent déjà leurs cadres

Ils installent à l'étranger quelques fonctions clés et préparent des baisses de rémunération pour ceux qui restent en France. La taxe aura un effet négatif sur les recettes fiscales.

«J'avais recruté trois cadres américains à Paris. Ils sont partis, confie le PDG d'un groupe industriel du CAC 40. Ils exercent les mêmes fonctions, mais sont basés ailleurs.» Leurs impôts rempliront désormais les caisses d'autres États, leurs dépenses personnelles feront fleurir les économies d'autres pays. Seule consolation, leur travail profitera toujours à l'expansion internationale d'un fleuron de l'industrie française.
La taxation à 75% des revenus supérieurs à un million d'euros n'est pas encore votée, mais elle fait déjà des ravages. Elle fait fuir dirigeants et cadres supérieurs, même ceux qui sont encore loin de gagner une telle somme. «Après des semaines de négociations, un manager de retour d'expatriation a annulé au dernier moment la signature d'un contrat de location pour un grand appartement de prestige, raconte un agent immobilier parisien. Son employeur a choisi de l'installer à Londres.»
David Cameron, le premier ministre anglais, n'a pas besoin de «dérouler le tapis rouge aux entreprises françaises», comme il l'a proposé en juin. La capitale leur sert déjà de refuge. C'est à Londres qu'un groupe tricolore vient d'installer un manager français, débauché aux États-Unis dans une société d'ascenseurs, mais qui refusait de rentrer dans l'Hexagone. Du coup, une partie de son équipe, jusqu'ici basée en France, va devoir traverser la Manche pour le rejoindre. La liste d'attente au lycée Charles de Gaulle à Londres «a augmenté de plus de 700 demandes après le 6 mai», confie un diplomate.
Même les groupes les plus prestigieux doivent se plier aux conditions de leurs recrues.
«Vous ne trouverez plus aucun cadre étranger qui accepte de venir à Paris, assure le patron d'un groupe de luxe concurrent. Cette mesure va freiner l'attractivité de la place de Paris.» Une analyse partagée par un homologue de l'industrie: «Faire venir un cadre de haut niveau et le baser en France, c'est devenu mission impossible.»
Certains dirigeants allemands, espagnols, italiens ou suisses, qui occupent de hauts postes au sein de groupes français, pourraient être tentés d'exercer leurs fonctions en étant basé hors de France. Après tout, dans les affaires, un «président normal» passe son temps à voyager.

Décalage des bonus

Pour les managers de groupes français en poste dans l'Hexagone, la taxe à 75% est en effet vécue comme une injustice et déstabilise l'ensemble du management. La foudre fiscale ne s'abattra que sur les dirigeants domiciliés en France, et pas sur leurs collègues à l'étranger, qu'ils côtoient au comité de direction. Plus grave, la taxe à 75 % déstabilise même ceux qui ne sont pas concernés. «J'observe des inquiétudes dans mon entourage, ce sont avant tout mes collaborateurs qui m'interrogent sur leur déménagement à l'étranger, confie le patron d'un fleuron de l'industrie française aux résultats florissants, qui n'a nullement l'intention de partir. Je ne sais pas comment je vais faire.»
Dans certaines entreprises habituées à promouvoir les meilleurs au plus haut niveau, les ambitieux poussent à la délocalisation. «J'ai une pression de certains cadres dirigeants pour partir à l'étranger», confie le patron d'un groupe réalisant plus des trois quarts de son chiffre d'affaires hors de France.
Chez BNP Paribas, plusieurs responsables de la salle de marché ont demandé leur mutation à Londres à leur employeur, qui l'a refusée sans être certain de les retenir.
Avant de prendre des décisions radicales, les dirigeants attendent de connaître les modalités de la taxe, et s'accrochent à des déclarations de ministres et de conseillers de l'Élysée, qui promettent une mesure temporaire. Autre espoir, partagé par une partie de l'exécutif: la taxe pourrait être retoquée par le Conseil constitutionnel, qui devrait prendre une décision sur le sujet fin décembre. Mais si les sages valident la taxe, elle s'appliquera sur les revenus perçus en 2012.
Pour en limiter l'impact immédiat pour les salariés concernés, les directions des ressources humaines pourraient décaler le versement des bonus, qui seraient bloqués, le temps de laisser passer l'orage fiscal. À condition que la mesure ne soit pas éternelle…

Limiter les rémunérations à un million d'euros

Les grands groupes sont par ailleurs prêts à adapter pour 2013 les rémunérations de leurs principaux dirigeants qui resteraient basés en France. «Ce qui est sûr, c'est qu'on ne fera pas de cadeau à l'État, confie un membre de comité exécutif d'un des principaux groupes français, qui a calculé que, s'il coûte 3,5 millions d'euros par an à son employeur, il ne lui reste plus, après le paiement des charges patronales et sociales, puis le règlement de ses impôts, que 750 000 euros. Si la loi passe, on sera payé un million d'euros, et pas plus.»
Un avis partagé par certains gestionnaires d'actifs anglo-saxons présents au capital de grands groupes français. Leurs représentants ont ainsi prévenu des mandataires sociaux qu'ils refuseraient d'accepter toute rémunération supérieure à un million d'euros lors des prochaines assemblées générales. Une véritable incitation à la délocalisation.

Les combats à Damas, 
le rôle de Montebourg 
et 
l'Assemblée contre le sarkozysme




Sur la repentance


« Un crime commis en France par la France ». La logique de la repentance, à propos de la rafle du vel d’hiv, vient de franchir une étape supplémentaire. Ce n’est plus « l’Etat français » qui est considéré comme responsable de ce crime mais « la France » considérée globalement, en tant qu’entité historique et que Nation.
Sur le plan historique, l’affirmation est des plus hasardeuses. La France, à la suite de la débâcle militaire, est placée sous la tutelle de l’armée allemande. Les deux tiers du territoire sont occupés. L’Allemagne nationale socialiste exerce sa tutelle sur le régime de Vichy qui ne prend aucune décision stratégique, par exemple la nomination d’un haut fonctionnaire, sans l’aval des autorités d’occupation. La rafle s’inscrit à l’évidence dans la logique de la « solution finale » préconisée par le régime hitlérien.
Considérer la France, dans son ensemble, comme globalement coupable revient par ailleurs à nier d’un trait de plume tout ce qui fait notre fierté nationale : l’histoire des « Français libres », la Résistance et ses 120 000 fusillés et morts en déportation, ses millions de compatriotes qui ont pris fait et cause pour de Gaulle et la Grande-Bretagne, qui ont sauvé des juifs, et qui ont détesté le régime de Vichy et la collaboration.
Aujourd’hui, abimer encore davantage l’image de la France aux yeux des Français, des jeunes, des étrangers,  peut avoir des conséquences dramatiques en favorisant la haine de soi et des autres, le dégoût, la désespérance, le repli. Comment s’attacher, comment s’intégrer à une nation globalement responsable d’un tel crime et comment vouloir s’y consacrer ?
Enfin, je dois avouer que la logique de la repentance m’échappe totalement. Elle revient à considérer le régime de Vichy et ses crimes comme représentatifs de la France. Le message fondamental du général de Gaulle consistait à dire exactement le contraire : le gouvernement du maréchal Pétain, soumis à l’occupant allemand et engagé dans une politique de trahison à travers la collaboration, est illégitime et ne peut pas prétendre représenter la France. Lui seul, de Gaulle, entouré des Français libres, incarne la France. La France, l’esprit de la France, est à Londres et non pas à Vichy. En abandonnant ce raisonnement, en l’éliminant de la conscience nationale, les chefs de l’Etat, Jacques Chirac en 1995 puis l’actuel président, donnent clairement raison au régime de Vichy, qui se considérait comme le seul pouvoir légitime et qualifiait de Gaulle et ses fidèles d’usurpateurs. Triste et incompréhensible victoire posthume.

Paris, la Ville Plastique


Revoilà bientôt la magie du mois d'août où, enfin, la population parisienne, débarrassée de tous les importuns qui viennent de la lointaine et pouilleuse banlieue pour travailler, pourra retrouver sa capitale si accueillante, si propre, si ensoleillée et si calme. Et alors que de charmantes brigades de clowns et de mimes vont pouvoir fondre dans les rues joyeuses pour calmer les ardeurs des badauds un peu trop bruyants, la capitale française s'apprête à prendre ses quartiers d'été avant d'engluer définitivement sa population dans une circulation anémique d'outre-mangeur hyper-cholestérolé.
C'est donc décidé, par Notre Dame de Paris-Plage lui-même : cette année encore, pour la onzième fois, le mois d'août verra s'ensabler les quais de Seine pour le plus grand bonheur des touristes (qui ne payent pas la taxe d'habitation parisienne), des banlieusards (qui ne payent pas la taxe d'habitation parisienne) et des frétillants bobos (dont une bonne partie ne paye pas non plus la taxe d'habitation parisienne). Le bonheur des Parisiens qui, justement, payent la taxe d'habitation et qui ont commis l'erreur de rester pour travailler pendant le mois d'août, sera franchement tempéré par les effets de bords de l'amusante installation plagiste, comme les inévitables embouteillages que cette fermeture des quais provoque immanquablement, et l'appauvrissement sensible de leur pouvoir d'achat, tout aussi mécanique. Quant au bonheur des Parisiens qui ont, justement, choisi de partir en vacances à ce moment-là, on peut comprendre qu'il sera lui aussi fortement modéré par le fait simple qu'ils auront, de toute façon, eux aussi à payer la taxe d'habitation parisienne sans avoir pu profiter du bricolage delanoësque (mais après tout, ces cons ont choisi la mauvaise période pour partir, c'est donc bien fait pour eux).
C'est toujours fort intéressant de constater la quantité d'argent qu'on peut mobiliser pour faire plaisir à des gens qui n'ont pas payé : aménagement de plages avec arbres et palmiers, installation d'équipements sportifs plus ou moins amusants et rémunérations des gentils animateurs forcément citoyens et particulièrement festifs surtout quand il crachine sur la capitale, ces happenings sablonneux bloquent tout de même quelques automobilistes et un budget de deux millions d'euros dont on se dit, à voir les déjections canines qui s'accoudent mollement à tous les trottoirs, qu'on aurait certainement pu trouver à les cramer autrement...
Mais la Ville Lumière sert, rappelons-le, de phare de la pensée moderne et de fanal inoubliable pour tous les artistes spécialisés dans l'événementiel de grande envergure. Elle doit donc pouvoir, de temps en temps, s'enorgueillir soit d'un magnifique caca thermomoulé, soit de ce genre de dépenses poudreuses (et un peu humides avec la météo qui court) : en donnant ainsi à toute une population évidemment défavorisée l'accès à la plage et ses activités, la capitale du pays que le reste du monde envie secrètement montre encore une fois le chemin d'une société plus bisou et surtout plus festive puisque le
bordel
concept aura été copié dans d'autres grandes villes, elles aussi toutes heureuses de trouver là une raison en béton armé pour claquer des thunes au mois d'août.
Mais, et c'est là qu'on tique un peu, l'un des arguments qui fit se développer ce projet précisément en août était à l'époque que la circulation, à ce moment-là, est suffisamment peu importante pour que l'axe majeur que constituent les quais puisse être fermé sans trop gêner la circulation. On comprend donc, en contraposée, que fermer les quais le reste du temps provoquerait probablement un engorgement du reste de la capitale. Malgré l'apparente simplicité et logique de ce raisonnement, la Mairie de Paris est restée ferme et a décidé que finalement, non, ça ne poserait pas de problème de transformer radicalement ces quais dans les prochains mois : sur la rive droite, le projet prévoit l'installation d'un joli quintuplet de feux colorés (entre les ponts d'Iéna et de Sully) dont on peut parier qu'il vont fluidifier les échanges automobiles, surtout lorsqu'on sait que les voies seront rétrécies. Sur la rive gauche, on ne s'embarrassera pas de demi-mesures et on va donc purement et simplement fermer à la circulation un tronçon de 2,3 km.
Yabonbouteillages !
Je vous passe les péripéties qui auront accompagnées le chambardement de ces quais, enquiquinements politiques multiples et atermoiements financiers divers qui s'éteignirent assez vite une fois Normal 1er arrivé en poste. Fillon avait bloqué le projet, le vil, le fourbe, l'anti-Paris-Aux-Parisien. Ayrault l'aura débloqué, rendant Paris aux Parisiens dans un geste aussi auguste que peu coûteux. But avoué de toute cette opération ? Selon la municipalité, il s'agit bien sûr de "Faciliter l'accès aux berges et leur réappropriation par les Parisiens". Les Parisiens à pied, en vélo et en poussette, s'entend, pas les autres
gros cons de
Parisiens en voiture, ne mélangeons pas tout !


Notez le vocabulaire délicieusement publicitaire : il ne s'agit pas d'un chantier, pas plus que d'une modification de la circulation, mais bien d'une véritable reconquête, terme qui évoque immédiatement le Maire de Paris, en armure étincelante, lance et écu aux armes de la Ville, monté sur un poney, trottant dans le soleil couchant vers un flot de voitures aux pare-chocs acérés... Et comme cette reconquête ne suffit pas, le site nous explique qu'il s'agit bel et bien de "permettre à Paris de retrouver sa relation au fleuve" dont on sait tous qu'elle est indispensable à cette ville et qui permet à tous ses habitants de se baigner régulièrement et s'abluter dans la joie et la bonne humeur d'une onde pure. Et puis, quel bonheur d'en finir une bonne fois pour toute avec les méchantes "autoroutes urbaines" des quais, où la limitation à 50 km/h n'était que trop peu respectée, zut à la fin !
Le pompon est bien sûr atteint par toute la cohorte de vibrants imbéciles suivistes qui adoubent de leurs études flagorneuses les lubies du Maire, et qui arrivent à prouver que la fermeture des berges décrétée ainsi unilatéralement ne provoquera pas de problèmes majeurs ; mieux, selon la direction de la voirie, dont on ne doutera pas une seconde de l'impartialité, le trafic se reportera gracieusement là où on lui dira de se reporter, et ça ira très bien les enfants, mais si mais si. Ainsi, la vitesse "de pointe" lors d'une traversée de la ville d'ouest en est tombera selon ses petits calculs de 24 à 20 km/h, et portera le temps moyen de parcours de 31 à 37 minutes en heure de pointe. Et six toutes petites minutes de plus dans une vie de Parisien détendu de la Paris-plage, c'est trois fois rien. D'autant que ça ne s'ajoute pas (enfin, si peu) aux autres
vexations
aménagements
débiles
judicieux pour
stigmatiser les automobilistes
favoriser les transports en commun, et propositions finaudes d'interdire complètement les 4x4 et autres véhicules diesel (non, ce n'est pas une blague). On s'en doute : ces projets divers et variés viennent s'agglutiner en un tout qui est, lui, parfaitement cohérent. Delanöe et toute son équipe de constructivistes farouchement anti-pauvres ne peut pas supporter cette crasse automobile, ces pouilleux qui viennent perdre leur vie en la travaillant à Paris, et l'équipe œuvre donc d'arrache-pied à transformer la capitale en écrin verdoyant pour artistes subventionnés, bobos déconnectés de la réalité, étudiants dilettantes et autres glandouilleurs comme la République en produit par paquets grâce au bon soin d'un socialisme débridé et d'autant plus décontracté qu'il est accepté par ceux qui le subissent pourtant de plein fouet. Petit à petit, Paris se vide, par la force, de ses voitures. Paris se vide aussi, mécaniquement, de ses artisans, de ses ouvriers, de ses travailleurs, de ses salariés qui, bientôt, n'en pourront plus des loyers artificiellement exorbitants, des vexations permanentes à la surface et des agressions (verbales, physiques, olfactives, visuelles) systématiques en sous-sol.
La prochaine étape semble évidente, et elle consistera à couler l'ensemble de la ville dans une bonne quantité de résine transparente. Le bonheur socialiste delanoesque sera alors parfait : tout, enfin, sera immobile, figé, et restera intact pour l'éternité, sous les applaudissements de la Socialie triomphante.