jeudi 3 février 2011
Les leçons inutiles
De deux choses l'une : ou Mme Alliot-Marie galvaude la composante éthique de sa responsabilité ministérielle ou elle a péché par manque d'analyse, voire par négligence ? Dans les deux hypothèses c'est la politique étrangère de la France qui sort affaiblie du tourbillon tunisien dans lequel la ministre n'en fini plus de se faire ballotter. Le cynisme est une composante de la diplomatie mais nous sommes là dans un amateurisme qui renforcera encore le sentiment que la diplomatie de la France est de plus en plus inaudible même dans ses zones d'influence naturelle. À moins qu'après quinze années passées dans les gouvernements, Mme Alliot-Marie n'est perdu tout sens des réalités et toute perception du catastrophique impact sur l'opinion de ses bourdes à répétition.
Nicolas Sarkozy appréciera sans doute, et à sa juste valeur, cette ouverture idéale du G20 que vient de lui offrir sa ministre des Affaires étrangères. Sans compter les répliques possibles car vu l'état de sympathie dans lequel les Tunisiens tiennent notre ministre depuis ses déclarations, il s'en trouvera toujours un pour confirmer que tout ce qui a été mis au jour est vrai. Peut-être même pour en rajouter. Et dire que d'aucuns s'étonnent encore du rejet grandissant de la politique dans l'opinion et de l'intention des citoyens de se laisser tenter par vote protestataire.
Le yatch de Bolloré, le jet de Joyandet, les cigares de Blanc, les conflits d'intérêts, les promesses de la République irréprochable ont si peu servi de leçon que la ministre des Affaires étrangères a accepté, en famille, un cadeau d'un homme d'affaires tunisien. En sachant les troubles qui avaient commencé à soulever le couvercle.
Les dénégations sur l'absence de liens entre l'ami voyagiste et le gouvernement de Ben Ali sonnent bien creux quand on sait qu'il n'y avait aucune entreprise qui ne soit pilotée par le clan. Pire même, la proposition, devant l'Assemblée, de mise à disposition de notre savoir faire antiémeute et l'avion chargé de « matériel » de maintien de l'ordre arrêté de justesse à Roissy seront interprétés comme le service après vente de la gracieuseté faite à la ministre française. Décidément notre vie politique n'en finit pas d'être adolescente.
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