TOUT EST DIT

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mercredi 16 février 2011

Etats-Unis: face à la révolution du numérique, le libraire Borders dépose le bilan

La deuxième chaîne américaine de librairies, Borders, a annoncé mercredi avoir déposé son bilan et prévoir la fermeture de 30% de ses magasins, devenant la dernière victime du développement de l'édition numérique et du commerce en ligne aux Etats-Unis.

"Dans un contexte de baisse des dépenses des consommateurs (...) et vu le manque de liquidités de l'entreprise, Borders Group n'a pas les ressources en capital dont il a besoin pour être compétitif et pour (...) se repositionner pour le long terme", a commenté le président du groupe Mike Edwards.

"Borders Group, avec l'autorisation de son conseil d'administration, a déposé une demande de réorganisation sous la protection du chapitre 11", la loi américaine sur les faillites, a-t-il précisé dans un communiqué.

Cette décision va "donner à Borders la possibilité d'obtenir une injection de capital décente et d'avoir le temps de se réorganiser afin d'être une entreprise florissante sur le long terme", a-t-il ajouté.

Le distributeur a pâti du développement du commerce en ligne et du livre numérique. Il avait lancé en juillet son propre site de vente de titres numérisés, bien après son concurrent traditionnel Barnes & Noble et les géants du numérique Amazon et Apple.

De nombreux analystes estiment que cette initiative est intervenue trop tard, alors que la révolution du numérique était déjà bien entamée et que le groupe avait déjà perdu des millions de dollars.

Déjà l'année dernière, le libraire Barnes & Noble, qui enregistre les pertes les plus importantes du secteur, avait envisagé de se mettre en vente.

Les libraires américains font face à des "changements perturbateurs", a récemment indiqué à l'AFP Mike Shatzkin, du cabinet de consultants spécialisé dans l'édition Idea Logical.

Depuis trois ans, les ventes de livres numériques ont plus que doublé chaque année aux Etats-Unis, selon M. Shatzkin qui s'attend à ce que la part de marché des libraires traditionnels passe de 72% à environ 25% au cours des prochaines années.

L'association des éditeurs américains (Association of American Publishers) a souligné mercredi que les ventes de livres aux Etats-Unis avaient augmenté de 3,6% l'année dernière par rapport à 2009, à 11,67 milliards de dollars. La part des ventes de livres numériques a bondi de 164,4%, à 441,3 millions.

Borders a souligné mercredi avoir déjà reçu des engagements de financement à hauteur de 505 millions de dollars de la part de GE Capital, ce qui devrait permettre au groupe de faire face à ses obligations pour que ses "magasins restent compétitifs en termes de produits et services".

Il a toutefois indiqué qu'il envisageait, entre autres mesures de restructuration, de fermer "dans les prochaines semaines" 30% de son réseau de 676 magasins, après avoir sélectionné les moins performants.

Le libraire a précisé qu'il continuait à servir ses clients et à rémunérer ses employés normalement.

"Nous avons foi dans le fait qu'avec la protection de la loi sur les faillites, le soutien des employés, des éditeurs, des fournisseurs, des créanciers et des lecteurs, une réorganisation réussie peut être réalisée", a conclu M. Edwards.

Borders Group, dont le siège social se trouve à Ann Arbor, dans le Michigan (nord des Etats-Unis), emploie quelque 19.500 personnes dans le monde. En 2009, il avait dégagé un chiffre d'affaires de 2,8 milliards de dollars.
Par Véronique DUPONT

Pour MAM la coupe est pleine

On ne peut se contenter, comme le font certains députés UMP, de dénoncer le harcèlement du Canard enchaîné à l'égard de Mme Alliot-Marie et de ses vacances tunisiennes. Car les faits sont têtus et la situation de la ministre des Affaires étrangères de plus en plus compliquée.
Au départ il y avait le choix malencontreux de la Tunisie à ce moment comme lieu de vacances et une rencontre fortuite avec un heureux propriétaire de jet privé. Puis il y eut la révélation du voyage dans le Sud avec ce personnage de plus en plus impliqué dans les affaires de la famille Ben Ali. Puis une campagne d'explications médiatiques assez lamentable et enfin cette relation commerciale entre le père de la ministre et l'homme d'affaires concerné. Toutes choses qui relèvent du mensonge par omission et du conflit d'intérêt.
Aujourd'hui le bilan de Mme Alliot-Marie est globalement négatif pour elle-même dont la réputation est entachée, pour le gouvernement qui devait être dégagé des turpitudes du précédent et pour le président de la République qui ne peut plus compter sur son ministre des Affaires étrangères pour le seconder dans les situations difficiles. On pourrait peut-être imaginer une permutation Juppé - Alliot-Marie ?
Le ministre actuel de la Défense, Alain Juppé, ayant une grande expérience des affaires du monde irait au Quai d'Orsay tandis que Mme Alliot-Marie retrouverait la grande muette ou elle fut appréciée dans le passé. Il faut en tout cas que ça dégage comme on dit en Tunisie !

DSK va s'exprimer

Dominique Strauss-Kahn pourrait être l'invité du 20 heures de France 2 dimanche et répondre aux lecteurs du Parisien vendredi.
 Dominique Strauss-Kahn pourrait sortir de son silence. De passage à Paris à l'occasion de la présidence française du G20, il pourrait s'exprimer dès ce week-end dans les médias français, selon Europe 1 et RTL. La station de la rue François 1er avance mercredi que le probable candidat aux primaires socialistes sera reçu au 20 heures de France 2 ce week-end tandis que pour RTL, DSK aura rendez-vous vendredi avec un panel de lecteurs du Parisien-Aujourd'hui en France.. soit huit jours seulement après la prestation télévisuelle de Nicolas Sarkozy.

Que faut-il attendre de cette prestation médiatique ? Logiquement sa fonction lui interdit de s'exprimer sur les questions de politique intérieure française. Mais l'ex-ministre de Lionel Jospin pourrait agir subtilement, jonglant avec ses deux casquettes de  directeur du FMI (Fond Monétaire International) et de candidat potentielle à la présidentielle. Ce qui n'exclut pas d'ailleurs une contre-offensive à l'endroit de l'UMP, très critique à son sujet ces derniers temps.

Depuis que son épouse Anne Sinclair a laissé entendre qu'il pourrait se lancer dans la course pour 2012, le parti majoritaire s'est crispé. Jean-François Copé et Christian Jacob en tête. Aux railleries du patron des députés UMP, dénigrant le côté « bobo » de DSK et son mépris supposé pour « la France rurale », le PS a riposté en bloc, dénonçant des attaques à la limite de « l'antisémitisme ». Le protégé de Jean-François Copé a persisté et signé mercredi matin sur Canal+, se défendant d'avoir franchi « la ligne brune » : « J'ai réagi avec ma fibre de paysan, d'agriculteur, j'ai dit qu'il incarne mieux les bobos que la France rurale, des terroirs, des territoires », a-t-il expliqué.

Dominique Strauss-Kahn pourra donc répondre aux critiques ce week-end, et à défaut d'aimer la campagne, se lancer dans la précampagne pour 2012.

Hosni Moubarak "ne va pas bien" et veut mourir à Charm el-Cheikh

Chassé du pouvoir le 11 février par une révolution populaire, l'ancien président égyptien Hosni Moubarak a "baissé les bras", ne "va pas bien" et ne pense plus qu'à mourir dans sa résidence de Charm el-Cheikh, a déclaré, mercredi 16 février, un responsable saoudien.
 Après qu'il eut remis hâtivement ses pouvoirs à l'armée, le vieux raïs de 82 ans a gagné la station balnéaire de la pointe sud du Sinaï, sur les rives calmes de la mer Rouge, à portée de vue des côtes saoudiennes. Selon le responsable saoudien, le royaume wahhabite s'est proposé d'accueillir M. Moubarak, dont la santé est fragile depuis plusieurs années, notamment depuis une ablation de la vésicule biliaire subie il y a un an en Allemagne, mais il a décliné l'invitation.
M. Moubarak est résolu à terminer ses jours en terre d'Egypte, comme il l'a déclaré lors de ses interventions durant la révolte de la place Tahrir, au Caire, tout en assurant alors, ne pas vouloir quitter le pouvoir avant l'échéance, en septembre, de son mandat présidentiel. Depuis vingt-quatre heures des rumeurs sur son état de santé, voire sur sa mort, circulent au Moyen-Orient, mais elles ont été démenties par des sources proches de sa famille, qui se trouve à ses côtés à Charm el Cheikh.
"EXIL DORÉ"
Le quotidien à capitaux saoudien Ach Chark al Aoussat a assuré, mardi, sur son site Internet que son état de santé s'était "sérieusement dégradé", mais qu'il "refusait de recevoir le traitement médical requis" en retournant se faire soigner en Allemagne. "Il n'est pas mort, mais il ne va pas bien, et il refuse de partir", a confirmé le responsable saoudien, qui entend conserver l'anonymat. "En fait, il a baissé les bras et veut mourir à Charm."
M. Moubarak a répondu au téléphone mardi après-midi à un interlocuteur, qui souhaite lui aussi rester anonyme, et a assuré qu'il allait "bien". Ces dernières années, l'ancien président égyptien a passé de plus en plus de temps à sa résidence de Charm el-Cheikh, dont il apprécie l'air pur et la bise marine, et y avait pris l'habitude d'y accueillir ses visiteurs étrangers et des réunions internationales portant sur le conflit du Proche-Orient.
Son "exil doré" dans cette station prisée des touristes étrangers est sans doute à l'origine d'une des principales critiques formulées par ses détracteurs, qui lui reprochaient sa perte de contact avec les problèmes quotidiens des Egyptiens, dont plus d'un cinquième vivent au Caire.

Une certaine realpolitik est remise en cause par les révolutions arabes

"J'ai eu tort de demander un secrétariat d'Etat aux droits de l'homme. C'est une erreur. Car il y a contradiction permanente entre les droits de l'homme et la politique étrangère d'un Etat." L'ancien ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner avait choisi le 10 décembre 2008, Journée internationale des droits de l'homme, le jour où je remettais le Prix des droits de l'homme de la République française aux victimes des régimes autoritaires de tous pays, pour, en une phrase, décider d'écarter les droits de l'homme de notre politique étrangère.

Fallait-il que dissidents, militants des droits de l'homme, journalistes bâillonnés, avocats emprisonnés, homosexuels lapidés, femmes victimes de viols, enfants-soldats, ONG du monde entier comprennent, ce jour-là, qu'ils ne devaient plus rien attendre de la France ? Sonnée, je n'étais pas triste pour mon innocence perdue ni pour mes vieux rêves d'universalité ainsi piétinés, mais pour mon pays et l'idée que je m'en faisais.
J'ai continué, en attendant la suppression programmée d'un ministère apprécié des Français, à les recevoir clandestinement, ces dissidents, par les portes dérobées du Quai d'Orsay, avec la courageuse complicité de certains de ses diplomates. Des Tibétains, des Tunisiens, des Soudanais... J'eus le sentiment, à mon tour, d'être une dissidente dans mon propre pays.
Comme s'il fallait avoir honte de ces gestes qui avaient pourtant, depuis deux siècles, valu à la France sa singulière position dans le monde.
Par ces gestes-là, commis à l'abri des gardiens de la realpolitik, je m'accrochais coûte que coûte à une certaine idée de la France, à cet idéal gaullien que l'immigrée que je suis avait nourrie avant même de fouler le sol de la patrie des droits de l'homme. Je voulais montrer à nos amis dont les droits étaient violés qu'il restait quelque chose de cette patrie-là.
Les insurrections magnifiques de Tunis et du Caire nous prouvent que, si, les droits de l'homme sont nécessaires à la politique étrangère d'une puissance comme la nôtre. S'il y a des contradictions, on peut apprendre à les surmonter. Car, comme le disait Raymond Aron, le choix n'est pas entre le bien ou le mal mais entre le préférable et le détestable. C'est la realpolitik, dans sa forme la plus brute, qui est désormais questionnée par les révolutions arabes. Des révolutions qui se font en français. Malgré tout. "Dégage !", disent-ils de Tunis à la place Tahrir, pour être sûrs d'être compris du monde.
Tahrir, le mot sonne comme un rugissement. Celui des peuples arabes qui s'éveillent à la démocratie et à la liberté.
Les mots manquent pour dire l'indéfinissable émotion de ce printemps exceptionnel, comme nous le connûmes en 1789. Comme les pays d'Europe de l'Est l'éprouvèrent dans les années 1990. Le Caire, si près et si loin. Comme quoi les peuples arabes ont prouvé, s'il le fallait, que les droits de l'homme ne sont pas faits que pour nous, les Occidentaux. Qu'eux aussi méritent de vivre en hommes debout.
Et nous, nous mégotons. Brandissons la menace islamiste. Agitons le chiffon rouge du chaos. Prédisons que le pire est à venir. Scrutons les Frères musulmans au Caire, à défaut d'en avoir vu à Tunis. Avec nos vieilles lunettes, nous voyons venir la révolution islamique d'Iran. N'aurions-nous jamais le droit d'espérer ? Que ne leur faisons-nous pas confiance, à ces peuples qui viennent, au-delà de la peur et des reproches, de prouver leur maturité politique ! Tout seuls. Face à un Occident tétanisé, jusqu'à oublier comment lui-même était devenu libre et démocratique.
Les vieux raïs arabes, gages d'une prétendue stabilité régionale, n'étaient donc que des feux de paille, qu'une foule hurlante a chassés en quelques jours, alors que nous nous en étions accommodés pendant des décennies.
Qu'attendons-nous pour rugir avec la place Tahrir ? Avec cette vieille civilisation qu'est l'Egypte, dont la jeunesse vient de nous donner une leçon de liberté ? Au moment où l'Europe se ferme un peu plus, avec la montée des extrêmes droites, qui, elles, n'aiment ni la liberté ni la démocratie.
Oui, on peut être musulman et vouloir être libre. Oui, on peut être arabe et refuser l'obscurantisme islamiste. Ces jeunes hommes et femmes n'ont pas crié : "A bas Israël !" Ils n'ont pas dit : "Haro sur l'Occident !" Ils n'ont pas hurlé : "Vive Al-Qaida !" C'est une génération éduquée qui demande des emplois et des libertés. Alors, ne restons pas bloqués sur nos vieilles peurs.
Notre pays doit être aux avant-postes. Il ne nous appartient pas. Nous n'en sommes que les héritiers temporaires. C'est une France forte que nous avons reçue de nos parents. C'est une France forte que nous devrons léguer à nos enfants. Notre politique étrangère devra désormais, de Cuba à la Chine, tendre la main aux dissidents d'aujourd'hui, qui, du fond de leurs geôles, seront sans doute des héros demain, les futurs bâtisseurs de pays démocratiques et libres. Voyons-les. Parlons-leur. Soyons audacieux. N'ayons pas peur de la liberté. Eux, là-bas sur la place Tahrir, comme nous naguère à la Bastille, n'ont peur de rien.
Rappelons-nous, surtout nous Français, qui nous sommes : les pionniers de la liberté politique. Les droits de l'homme ne sont pas un gros mot ni une erreur, mais l'honneur de la France. Ne laissons pas l'héritage filer du côté du Nil, sans nous. Les Tunisiens et les Egyptiens sont nos cousins de combat. Et d'espérance. L'Histoire n'est pas finie. C'est une bonne nouvelle.
Rama Yade, ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, membre du bureau politique de l'UMP et du Parti radical

Le pouvoir en Libye à son tour touché par des contestations

Bahreïn, Iran, Yémen et désormais Libye : les manifestations se multiplient dans le monde arabo-musulman cette semaine.


La démission d'Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par la rue en Égypte vendredi, a relancé les espoirs de changement dans plusieurs pays du monde arabe, théâtre d'importants mouvements de contestation en ce début de semaine. Dernière nation touchée, laLibye, tenue depuis 42 ans par le colonel Kadhafi.
Dans la nuit de mardi à mercredi, la police libyenne a dispersé par la force un sit-in contre le pouvoir à Benghazi, dans l'est du pays, faisant trente-huit blessés. Plusieurs centaines de personnes ont affronté des policiers renforcés par des partisans pro-gouvernementaux, après l'arrestation d'un militant des droits de l'homme. Cet avocat défendait la cause des manifestants, pour beaucoup des proches des prisonniers tués en 1996 dans une fusillade dans la prison d'Abou Slim à Tripoli. Ces heurts interviennent à la veille de la «journée de colère» libyenne prévue jeudi, et relayée sur Facebook.

Deux manifestants tués au Yémen

La tension est également forte au Yémen. Mercredi, deux manifestants ont été tués à Aden, dans le sud du pays, par les tirs des forces anti-émeute. Dans la capitale de Sanaa, des centaines de jeunes manifestaient pour la quatrième journée consécutive. Ils ont été dispersés à coups de gourdin par les partisans du président Ali Abdallah Saleh. Ce dernier est à la tête du pays depuis 32 ans et a déjà fait plusieurs concessions aux manifestants qui exigent son départ. Comme l'avait fait Moubarak en Égypte avant de démissionner, il a promis de ne pas se représenter en 2013 et a renoncé à imposer son fils pour lui succéder. Le pouvoir a également ouvert un dialogue avec l'opposition parlementaire, qui ne s'est pas associée aux manifestations du début de semaine.
À Bahreïn, deux personnes sont mortes depuis lundi lors de la dispersion de manifestations antigouvernementales. Plus de deux mille personnes ont pris part mercredi aux obsèques de l'une des victimes, scandant «le peuple veut la chute du régime». Dans la capitale de Manama, des centaines de manifestants ont passé la nuit dans des dizaines de tentes érigées sur la place de la Perle, rebaptisée par les manifestants «Place Tahrir» (Libération), à l'instar de celle du Caire , épicentre du soulèvement contre Hosni Moubarak.
À la suite de ces deux décès, le ministre bahreïni de l'Intérieur s'est excusé et a annoncé l'arrestation des responsables présumés de leur mort au sein des forces de sécurité. Mardi après-midi, le roi avait également fait profil bas pour tenter de calmer les esprits. Dans un discours au ton conciliant, le monarque de ce petit royaume du Golfe gouverné par une dynastie sunnite, alors que 70% de la population est chiite, a promis la création d'une commission d'enquête. «Les réformes se poursuivent à Bahreïn et ne s'arrêteront pas», a-t-il martelé.
 
(video de la télé grecque.)


Répression violente en Iran

L'agitation a aussi gagné l'Iran où, après plus d'un an de silence, les opposants au régime sont redescendus dans la rue lundi. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Téhéran et dans d'autres villes du pays. L'objectif officiel de l'opposition était de «soutenir la lutte des peuples égyptien et tunisien». Certains slogans visaient cependantle président Mahmoud Ahmadinejad et l'ayatollah Ali Khamenei, comme le montrent plusieurs vidéos d'amateurs. Deux partisans du régime ont été tués dans ces manifestations. Les obsèques de l'un d'entre eux ont donné lieu à des incidents mercredi entre pros et antis-gouvernement.
Les mouvements de révolte semblent également inquiéter l'Autorité palestinienne, en crise de légitimité après la débâcle des régimes alliés tunisien et égyptien. Le président Mahmoud Abbas a chargé lundi le premier ministre Salam Fayyad de former un nouveau gouvernement. En Jordanie, face au mouvement de contestation qui s'est développé depuis janvier, le ministre de l'Intérieur a annoncé mardi un assouplissement de la loi sur les rassemblements publics, qui pourront désormais se tenir sans autorisation préalable. Enfin, en Algérie, la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD) organise une nouvelle «marche pacifique» samedi prochain.

Manifestations en Lybie – Qui se souvient du massacre d’Abou Salim ?

Le 29 juin 1996, le régime libyen de Mouammar al-Kadhafi réprimait une révolte de prisonniers avec une force meurtrière, tuant plus de 1.200 détenus, de sang-froid, avec des grenades et des mitrailleuses. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés et le gouvernement libyen n’a jamais pleinement reconnu le massacre de prison d’Abou Salim, malgré tous les efforts des témoins et des organisations de droits l’homme pour documenter ce sombre épisode de l’histoire.
 Quinze ans plus tard, les parents des victimes réclament toujours justice. Le 15 février, 2 jours en avance sur une journée nationale de manifestations contre la dictature, le régime libyen a arrêté Fatih Tarbel, un avocat pour les familles d’Abou Salim – devenant l’étincelle de manifestations violente dans la ville côtière de Benghazi. La BBC affirme la foule était d’environ 2.000 personnes, et qu’au moins 2 personnes ont été tuées.
Ce n’est pas facile d’écrire à propos de la Lybie car la censure y est si profonde et les droits de l’homme si inexistant que personne ne peut vraiment tout savoir sur ce qu’il s’y passe. Les agences de presse comme Associated Press, ont même confondu les manifestations pro-Khaddafi et les anti-Khaddafi. Pire, Khaddafi lui-même serait descendu dans la rue pour manifester contre son propres gouvernement (selon la même agence de presse que je soupçonne de s’être trompé) et son propre premier ministre (bien que celui-ci ne soit qu’un pantin).


MANIFESTATION ANTI-KHADDAFI LE 15 FEVRIER 2011

Même s’il n’est pas clair dans quelle mesure l’agitation se propage, le simple fait que les gens lèvent la tête dans un État policier brutal comme la Libye est un témoignage incroyable de courage humain. Et la chute rapide de Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie est un rappel que même les régimes “les plus durs” peuvent se révéler étonnamment fragile, une fois que le manteau de la peur est levée.

Bienvenue en Israël. Etat d’apartheid ?

Quand vous conduisez sur la route 1 en direction de Jérusalem depuis Tel-Aviv, la route se divise en deux. La voie de gauche, en approchant de la ville sainte, est désignée par une pancarte “uniquement pour les juifs.” Celle de droite est balisée “obligatoire pour les non-juifs.”
Ah. Pardon. Je me suis trompé. Je parlais d’un voyage à la Mecque en Arabie Saoudite ou les routes se divisent en deux pour les musulmans et les non-musulmans. Parce qu’en Israël, l’Etat Juif ou l’arabe est une langue officielle, un pareil apartheid n’existe que dans l’imagination de quelques antisémites occidentaux.

L’apartheid en Israël n’a aucun sens, parce que, sous la juridiction israélienne, pour la première fois en deux mille ans, les lieux saints de Jérusalem et, en fait, de tout Israël, sont ouvertes sans restriction aux croyants (et non croyants) de toutes les religions (ou d’aucune).
Mais cela n’a pas toujours été le cas. Le tombeau des patriarches à Hébron par exemple. Les musulmans n’ont pas été autorisés à y entrer. Enfin, ils étaient interdits d’accès lorsque les croisés chrétiens ont conquis le lieu en l’an 1100. Et, lorsque les Turcs et plus tard les Jordaniens ont pris le contrôle de ce lieu Saint, les Juifs n’étaient pas autorisés à aller de recueillir. Mais jamais à cette époque, personne n’a parlé d’apartheid. C’est quand les juifs autorisent tout le monde à prier qu’il s’agit d’apartheid. Non, pire, c’est quand les juifs acceptent de diviser le caveau des patriarches en deux parties; une pour eux et une pour que les musulmans puissent y créer une mosquée que l’on accuse les juifs d’apartheid: les israéliens auraient dû accepter de donner tout le caveau pour le transformer entièrement en mosquée!
La 7e édition de la Semaine contre l’apartheid israélien est prévue d’avoir lieu à travers le monde au début du mois de mars de cette année. Ses organisateurs décrivent cette semaine comme ayant pour but «d’éduquer les gens sur la nature d’Israël, avec son système d’apartheid et la semaine à pour but d’expliquer le concept de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).”
Ceux qui sont familiers avec Israël doivent savoir que la notion même du pays étant un Etat d’apartheid est un non-sens absolu. Il y a des juges arabes, des membres arabes de la Knesset et les consuls arabes. Il y a même eu, en 2007, un Président arabe ! En Israël, il y a également des Bédouins, des Druzes ou encore des Circassiens qui servent dans l’armée aux côtés des juifs. Allez dans nos hôpitaux, où le personnel juif et arabe travail main dans la main à sauver des patients venus d’Israël ou des Territoires, qui dorment dans les mêmes chambres. A la télévision, les présentateurs arabes et juifs travaillent ensemble également. Sur la chaîne public israélienne, il y a des émissions exclusivement en arabe, avec des sous-titres en arabe.
Si vous visitez les universités (même l’Université Hébraïque de Jérusalem), vous rencontrerez des Professeurs et des étudiants qui viennent de toutes les couches de la sociétés. De toutes les origines. Faites un tour dans les banques, les  supermarchés et les centres commerciaux: vous trouverez tout le monde, achetant des produits de partout, et payant à des caissiers parlant toutes les langues, avec des billets de banque imprimés en hébreu, arabe et anglais.
Toutefois, j’aimerais citer le psychologue et philosophe américain, William James, qui a dit: “Il n’y a rien vraiment  absurde à partir du moment ou vous répétez souvent quelque chose: les gens vont y croire.” Cette stratégie, celle de BDS en l’occurrence, semble fonctionner à merveille. Malheureusement, tout ce qu’ils disent est faux et leurs exemples sont entièrement démontables!
Alors que les Juifs et les Arabes vivent côte à côte en Israël, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a déjà dit très clairement que les Juifs ne seront pas autorisés à séjourner dans un État palestinien dès lors qu’il est établi. Seul l’été dernier, il a été cité par l’agence officielle palestinienne Wafa comme ayant dit: “Même dans les forces de l’OTAN qui pourrait sécuriser la région, il ne faudra pas un seul juif. AUcun d’entre eux de vivra sur la terre palestinienne.”
Bien sûr, il est vrai que les voyageurs – et pas seulement les Arabes – sont soumis à un examen particulier dans les aéroports d’Israël. Bien sûr, il est vrai, surtout depuis l’Intifada, que la plupart des Palestiniens (faisons bien la différence entre “palestinien” et “arabe israélien”) ne sont pas autorisés à entrer en Israël. Bien sûr, il est vrai que certaines routes de Judée ou de Samarie sont interdites aux Palestiniens (une fois de plus, on parle de citoyen étrangers, mais de personnes de religion différente). Mais tout ceci n’est pas la cause d’une politique d’apartheid. Cela reflète plutôt une préoccupation réelle et justifiée pour la sécurité d’un pays que ses voisins (et même ceux qui ne sont pas voisins) aimeraient détruire.
Au lieu de participer a cette semaine d’apartheid, venez visiter Israël, manger dans les restaurants créés par les réfugiés du Darfour, boire un thé dans un bar à narguilé arabe de Jaffa, déguster le Houmous de la ville à majorité arabe d’Abu Gosh, manger les sushis du chef Japonnais Kiro Hito à Jérusalem, dansez avec les travailleuse venues des Philipines dans les boites de Beer Sheva, flirtez avez les beaux ethiopiens (et les magnifiques éthiopiennes) qui vivent chez eux, en Israël.

Au Yémen, nouveaux affrontements entre étudiants et partisans du pouvoir

Lors de cette quatrième journée de contestation au Yemen, au moins quatre manifestants ont été blessés lors d’affrontements opposant des étudiants à des partisans du pouvoir. 

Au moins quatre manifestants ont été blessés ce mercredi au Yémen lors d’affrontements opposant des étudiants réclamant la chute du régime à des partisans du pouvoir. C’est la quatrième journée consécutive que de tels heurts ont lieu.
Trois journalistes, dont un photographe d’Associated Press et un caméraman de la chaîne al-Arabiya basée à Dubaï, ont été battus lors de la répression de la manifestation estudiantine par des partisans du Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir) .
Les partisans du président Ali Abdallah Saleh, armés de gourdins, de poignards et de pierres, se sont acharnés sur les étudiants dès qu’ils sont sortis de l’Université pour tenter de se diriger vers le palais présidentiel, sur la place Sabiine.
Les étudiants (quelques centaines) ont riposté en lançant des pierres sur leurs agresseurs. Ceux-ci les ont alors poursuivis jusque sur le campus, où la police a tiré des coups de feu en l’air pour disperser les deux camps.
Mardi, quelque 3000 manifestants, pour la plupart des étudiants, avaient déjà tenté de se diriger vers le palais présidentiel. Ils avaient été brutalement dispersés par les partisans du CPG.
«Les agissements des casseurs du CPG ne nous dissuaderont pas de continuer notre révolution pacifique», a affirmé le chef de l’Union des étudiants de l’Université, Radwan Massoud.
L’opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime, ne s’est pas associée à ces manifestations contre M. Saleh. Le président du Yémen est au pouvoir depuis 32 ans.

L’affaire des 70 milliards de Moubarak: une intox venue d’Algérie !

L’article ci-dessous est paru aujourd’hui dans la presse arabe. Pas n’importe laquelle, l’une des seules source du monde arabe que l’on peut juger pas toujours fausse. Une chose est sûre, cet article en particulier est simplement… Excellent !
Tout le monde croit que la richesse de la famille de l’ancien président égyptien est évalué à 70 milliards de dollars. L’information émanait du journal britannique The Guardian. Certains de nos médias ont arabes re-publié cette information, sans se soucier de la question de la source de l’histoire, ou de son arrière-plan. Bien sûr, le montant donné par le quotidien britannique est faux. Et même risible !
Lorsque le Guardian a publié le rapport sur la richesse du président déchu, et celle de sa famille, en particulier avant son départ, il a estimé à 70 milliards de dollars les avoirs de la famille. Le monde était stupéfait. Les esprits rationnels ont peur de dire ce chiffre était erroné, et la propagation de cette information a été aussi rapide qu’un éclair en pleine tempête. Certains de nos médias ont rapporté l’histoire comme si elle était authentique, y compris les médias en Égypte, et Al-Jazeera a proclamé haut et fort cette information. Pour tous ceux qui ne le savent toujours pas, le plus gros de l’article publié par le Guardian est basé sur une histoire écrite au préalable dans un journal algérien, “al-Khabr”, à la fin 2009.
Cet article original avait été publié dans le contexte des luttes violentes qui suivaient les terribles matchs de football entre les deux pays (Egypte-Algérie).

Le journal algérien “Al-Khabr” est donc la source la plus importante de l’histoire du Guardian, en ce qui concerne la richesse de la famille Moubarak. Lorsque le Guardian a publié l’article, il n’a pas dit qu’al-Khabr était un journal algérien, mais il e na parlé comme un journal arabe. Cela est important parce que le journal britannique n’a pas mis en évidence que l’article a été écrit à une époque ou les médias algériens faisaient la guerres aux égyptien et vis et versa.
Ce qui est intéressant, et afin d’illustrer mon propos, j’ai mené une recherche sur Internet et j’ai trouvé un commentaire d’un blogueur sur le site internet “Iraqi Voice”, en date du 24/11/2009, et écrit sous le pseudonyme de “Silent Tears 1″. Ici, je retranscrit le commentaire dans son intégralité: «Il y a une escalade des tensions, sous toutes les formes. La crise du football inclus à présent toutes les affaires: politiques, économiques, culturelles, professionnelles et techniques, ainsi qu’internationales, avec la menace de Gamal Moubarak, de convoquer les forums internationnaux pour se plaindre de l’Algérie. A travers leurs médias respectifs, les deux pays ont entamé une phase de fouille de leur passé et spéculent sur les dossiers trouvés à propos de leurs homologues, surtout en termes de milliards placés dans des banques mondiales. C’est ce que le journal algérien “Al-Khabr” fait lorsqu’il publie une enquête sur les finances du préident Moubarak! ”
Si cet anonyme savait que les problèmes entre les deux pays pouvaient créer des mensonge médiatiques, comment le Guardian n’a t-il rien vu venir ? Surtout que la presse algérienne n’est pas considérée pour être très crédible ! Pourtant, l’essentiel de ce qui a été re-publié, dans tout l’occident et le monde arabe, tout cela qui vient du Guardian… VIent avant tout d’Algérie. Et aujourd’hui les médias égyptiens, par exemple, exigent toujours une enquête sur les 70 milliards de dollars, ne réalisant pas que l’histoire originale fait partie d’une bataille médiatique dans laquelle l’Egypte elle-même a participé en 2009, résultant d’une crise sur le football.
Pour mémoire, le New York Times a, de son côté, cité des responsables américains affirmant que les rumeurs concernant la fortune de Moubarak sont grandement exagérées, et que la richesse de la famille pourrait se situer entre 2 et 3 milliards de dollars! Loin, très loin de 70 milliards avancés par The Guardian!
L’intention n’est pas ici de défendre Moubarak, mais plutôt à défendre notre intelligence, qui n’est pas respectée par certains de nos médias arabes, quand ils faussent les informations. Après ce scandale, il doit y avoir une révolution dans notre région, cette fois au sein de nos propres médias, parce qu’ils font intrinsèquement partie de notre crise.


Poursuite des grèves en Egypte malgré les appels de l'armée

Des arrêts de travail sont signalés dans le delta du Nil, les villes le long du canal de Suez, au Caire et dans la deuxième ville du pays, Alexandrie.
Les Egyptiens testent leur nouvelle liberté acquise depuis le départ d'Hosni Moubarak en poursuivant mercredi les mouvements de grève entamés pour réclamer des augmentations de salaires, même si l'armée au pouvoir leur a demandé de reprendre le travail. 
Des arrêts de travail et des rassemblements étaient signalés mercredi dans de nombreux endroits, en particulier dans le delta du Nil, les villes le long du canal de Suez, au Caire et dans la deuxième ville du pays, Alexandrie. Le secteur bancaire était également perturbé, obligeant la Bourse du Caire à rester fermée jusqu'à dimanche au moins. 
Le personnel de l'entreprise publique Misr Filature et Tissage, qui emploie quelque 24.000 personnes à Mahallah, dans le delta du Nil, demandait aussi le départ de deux des directeurs de l'usine selon Faiçal Naoucha, un des organisateurs de la grève. Une grève était aussi en cours dans un autre grande usine textile, à Helwan, dans la banlieue sud du Caire. 
A Ismaïliya, sur le canal de Suez, des employés des services publics de l'irrigation, l'éducation et la santé ont protesté devant le gouvernorat pour demander de meilleurs salaires, ont indiqué des témoins. 
Après avoir suspendu leur grève dimanche, les employés de la plus grande usine d'Egypte ont repris leur mouvement mercredi pour réclamer hausses de salaires et meilleures conditions de travail, au lendemain d'une mise en garde de l'armée contre les conséquences "désastreuses" de nouveaux mouvements sociaux. 
Le salaire minimum proche du seuil de pauvreté
Environ 40% de la population égyptienne vit en dessous du seuil de pauvreté, établi à deux dollars par jour et par personne. Le salaire minimum, fixé l'an dernier à environ 70 dollars par le gouvernement, est proche de ce seuil de pauvreté. 
L'armée "est consciente des conditions sociales et économiques que traverse la société, mais ces problèmes ne peuvent pas être résolus avant la fin des grèves et des sit-in", a-t-elle dit mardi, selon l'agence officielle Mena. 
Cette situation sociale difficile s'ajoute à la crise du tourisme, au point mort depuis plusieurs semaines alors que cette période de l'année correspond à la haute saison. Le tourisme rapporte environ 13 milliards de dollars par an au pays. Il représente 6% du PIB et, directement ou indirectement, près de 10% de l'emploi. 
Au plus fort de la révolte, l'économie égyptienne perdait au moins 310 millions de dollars par jour, selon une note du Crédit Agricole, qui a abaissé ses prévisions de croissance 2011 pour l'Egypte de 5,3% à 3,7%. 
L'Egypte a appelé mardi la communauté internationale à soutenir son économie, durement affectée par la crise. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a fait savoir qu'elle se rendrait mardi prochain en Egypte, où elle devrait être le premier responsable étranger important à effectuer une visite depuis le départ vendredi de M. Moubarak. 

Voyage en Tunisie : la défense de Michèle Alliot-Marie s'effondre

Les nouvelles révélations du Canard enchaîné mettent encore plus à mal la défense, déjà fragile, adoptée par Michèle Alliot-Marie. Le journal satirique affirme que les parents de MAM ont profité du séjour tunisien de la famille pour acheter à Aziz Miled, propriétaire de l'avion mis à disposition de la ministre des affaires étrangères, des parts dans une société civile immobilière (SCI).

La "rencontre fortuite" n'en était pas une. La ministre avait dû justifier le premier scandale de son trajet en Tunisie, au moment des émeutes, à bord d'un avion appartenant à un homme d'affaires associé au clan Ben Ali-Trabelsi. Pour ce faire, elle avait invoqué un "hasard", expliquant qu'elle était tombée, à son arrivée à l'aéroport de Tunis, sur un "ami" qui se rendait justement à Tabarka, sa destination.

Une explication déjà passablement ébranlée par le fait que, comme l'a révélé le NouvelObs.com, Mme Alliot-Marie avait effectué, une semaine plus tard, un second vol à bord du même appareil, qui appartenait à la fois à Aziz Miled, l'ami de la famille Alliot-Marie, et à Belhassen Trabelsi, gendre du président Ben Ali.
Le même avion, un Challenger 604 immatriculé TS-IBT, a d'ailleurs permis à ce membre du clan de quitter la Tunisie à la chute du régime, révèle Mediapart.  Mme Alliot-Marie avait dû s'expliquer une deuxième fois sur cet autre trajet, qui invalidait déjà sa version d'une rencontre fortuite à l'aéroport de Tunis. La ministre avait jugé qu'il n'y avait "rien de nouveau", tout en promettant de ne plus profiter, à l'avenir, d'avions privés.

Les informations publiées mercredi 16 février par Le Canard enchaîné achèvent de démontrer que l'histoire d'une rencontre "spontanée" avec le riche homme d'affaires est fausse : les parents de la ministre ont conclu, avec Aziz Miled et son fils, une transaction financière, le 30 décembre, pour acheter des parts d'une société civile immobilière (SCI), pour un montant minimum de 325 000 euros. Un acte juridique complexe, qui ne se fait pas au hasard d'un voyage.
Le père de Mme Alliot-Marie contredit la ministre. De fait, le père de MAM a donné une autre version, mercredi 15 février sur Europe 1, contredisant totalement sa fille. Selon lui, la famille, qui devait rester en Dordogne pour les fêtes, a choisi au dernier moment de partir dans ce pays, car ils avaient besoin de "soleil".
Bernard Marie, 94 ans, se serait alors "tourné vers un ami qui s'appelle Monsieur Miled, que je connais depuis très longtemps et chez qui nous étions déjà allés. Il était d'ailleurs aussi venu chez moi, par le même jet". Il a raconté lui avoir téléphoné : "Je voudrais aller à Djerba. Est-ce que vous pouvez me trouver quelque chose là-bas ? Il m'a dit : 'Mais pourquoi Djerba ? Il fait aussi chaud à Hammamet ou Tabarka, où j'ai un hôtel.'" C'en est fini de la "rencontre spontanée" avec Aziz Miled et des explications de la ministre.
"C'est à ma demande que Monsieur Miled a organisé notre séjour ensemble dans un hôtel" qui lui appartenait, a encore expliqué Bernard Marie. La version de M. Marie pose une autre question : si ce voyage était un "coup de tête" de dernière minute, comment a-t-il pu prévoir la conclusion d'une vente immobilière d'un montant aussi important ? Mediapart affirme d'ailleurs que la venue de la ministre a donné lieu à un "branle-bas de combat" chez les autorités locales, qui ont organisé une petite réception à l'aéroport.
Qui a réglé la note de l'hôtel ? Le couple Alliot-Marie-Ollier affirmait jusqu'ici que les parents de la ministre avaient réglé la note du séjour dans le luxueux établissement d'Aziz Miled à Tabarka... mais se révélait incapable de fournir la moindre preuve de ce paiement. Pour cause : selon des sources locales, le séjour leur a été offert par M. Miled. "Avec Aziz, personne ne paie. Il n'y a jamais eu de facture", explique à Mediapart un proche anonyme de l'homme d'affaires.
Une transaction conclue durant les émeutes. Michèle Alliot-Marie avait également fourni des explications passablement embrouillées sur le contexte en Tunisie durant son séjour, expliquant qu'il n'y avait, à ce moment-là, "aucune répression" dans le pays, tout au plus "quelques événements qui n'avaient rien à voir avec ce qu'on a connu ensuite".
Elle avait été jusqu'à avancer que la tentative de suicide par le feu de Mohammed Bouazizi, déclencheur des mouvements populaires, s'était produite "à la fin" de son séjour. Ce qui est totalement faux, Mohammed Bouazizi ayant commis son geste dramatique le 17 décembre, soit une semaine avant l'arrivée de la ministre, de son compagnon, Patrick Ollier, et de ses parents. Le ministre des relations avec le parlement avait d'ailleurs reconnu cette erreur de date.
Le 30 décembre, date de la signature de la vente par ces derniers, les émeutes avaient atteint une telle ampleur que Ben Ali avait été forcé d'intervenir à la télévision, comme le montre ce reportage de la chaîne BFM TV, daté du même jour.



Sauf à faire preuve d'une légèreté à la limite de la faute professionnelle, Mme Alliot-Marie ne pouvait donc ignorer la situation dans le pays au moment où ses parents concluaient l'achat de ces parts de SCI.
Une ministre "en vacances" qui téléphone à Ben Ali. Autre contre-vérité : Mme Alliot-Marie avait commencé par affirmer qu'elle était en Tunisie "en vacances, comme des millions de Français", et que durant ses vacances, elle n'était "plus ministre". Devant les railleries provoquées par cette déclaration, elle était revenue sur ces propos, affirmant qu'elle "restait ministre 24 heures sur 24". Mais elle avait continué d'assurer qu'elle n'avait eu "aucun contact privilégié" avec le régime tunisien.
Ce qui est faux. Mediapart annonce que la ministre a bien eu un entretien téléphonique avec le président Ben Ali au cours de son voyage, ce que confirme le Quai d'Orsay. L'information jette le trouble sur une autre déclaration de Mme Alliot-Marie, qui avait proposé en janvier, à l'Assemblée nationale, d'offrir à la Tunisie le "savoir-faire français en matière de maintien de l'ordre".
Aziz Miled, une "victime" qui n'en est pas une. Le reste des explications de MAM était déjà peu crédible. Contrairement à ce qu'a continué d'affirmer la ministre, Aziz Miled, le vendeur des parts et le propriétaire de l'avion qu'a emprunté la ministre, n'était pas une "victime" du régime Ben Ali. Sans en être un thuriféraire, il avait su préserver ses intérêts en lui donnant régulièrement des gages de fidélité, allant jusqu'à financer une campagne électorale du président déchu.
Lire : Aziz Miled, victime ou complice du régime ?

Vidéo, musique, presse : les règles d'Apple sur les abonnements vivement critiquées

Apple a dévoilé, mardi, les nouvelles règles concernant les applications pour ses iPhone et iPad qui proposent des systèmes d'abonnement. Pour pouvoir publier des applications avec abonnement sur iTunes, le magasin en ligne d'Apple, les éditeurs devront reverser 30 % du produit des ventes à Apple, et proposer des abonnements au même prix (ou moins) que sur leurs sites Internet.

"Notre philosophie est simple", a détaillé le PDG d'Apple, Steve Jobs, cité dans un communiqué. "Quand Apple amène un nouveau client vers [l'App Store], Apple gagne une commission de 30 %. Quand l'éditeur amène un client existant ou nouveau vers l'App Store, l'éditeur garde 100 % des recettes."


Ce changement dans les règles de l'App Store, déjà évoqué il y a un mois, avait provoqué la colère des éditeurs de presse, qui accusent Apple de vouloir mettre la main non seulement sur une part importante de leurs revenus numériques, mais aussi de s'accaparer leurs fichiers clients.

LES SERVICES DE STREAMING CONCERNÉS

Mais ces règles posent également d'importantes questions pour l'avenir des services de diffusion en continu (streaming) de vidéo et de musique. Rhapsody, un service de diffusion de musique qui propose des abonnements mensuels, comme Deezer ou Spotify, a immédiatement réagi : "Notre philosophie est également très simple. Une décision unilatérale d'Apple qui nous oblige à lui reverser 30 % de notre chiffre d'affaires, qui s'ajoute aux droits que nous payons aux maisons de disques, aux éditeurs et aux artistes, est intenable économiquement." Le choix d'Apple pourrait déboucher sur une procédure pour abus de position dominante, estiment plusieurs juristes consultés par le Wall Street Journal.

La règle des 30 % devrait également poser des problèmes aux services comme Netflix, un service de diffusion de films très populaire aux Etats-Unis et qui fonctionne avec un abonnement mensuel de 8 dollars (6 euros) ; ou comme Hulu, un service de streaming gratuit mais qui propose une application fonctionnant sur abonnement.

ABANDONNER LES APPLICATIONS ?

Ces services pourraient être tentés d'abandonner leurs applications et de les remplacer par des sites Web optimisés pour les téléphones mobiles et les tablettes. Un choix qu'a déjà fait Playboy, banni de l'App Store par la règle d'Apple qui interdit les photos érotiques, et défendu par Rhapsody : "Nous continuerons à proposer des abonnements sur notre site Web, accessible depuis tous les téléphones connectés, y compris dans Safari sur iPhone et iPad."

Cette solution, techniquement simple, représente cependant un pari, les sites Web adaptés restant pour l'instant moins populaires que les applications intégrées au téléphone : une étude du cabinet Appsfire publiée fin janvier montre que les utilisateurs d'iPhone passent en moyenne quarante minutes par jour sur leurs applications, soit 47 % du temps total d'utilisation de leur téléphone. Une habitude d'utilisation qui pourrait être difficile à faire évoluer, notamment parce que les applications classiques permettent une utilisation hors connexion, même si l'offre de sites adaptés se développait massivement.

APPLE  DEVIENDRAIT-ELLE UNE SECTE , ET STEVE JOBS SON GOUROU ?
PAS QUESTION POUR MOI D'ÊTRE UN ADEPTE !!

Sarkozy: jusqu'où défendre Florence Cassez?





Le nazi d’à côté

Tout à l'Est de l’Allemagne, l'extrême droite impose ses valeurs dans plusieurs villages. Quelques habitants ont décidé d’entrer en résistance, mais leur combat reste bien solitaire. 

 Pour une fois, les Lohmeyer ont passé une bonne semaine. Dimanche, un commando d’intervention spéciale des forces de police a embarqué leur pire voisin. Depuis mardi, la plaque en laiton qui proclamait "Jamel, communauté libre, sociale, nationale" – et signalait clairement au visiteur qui faisait la loi ici -, a disparu de l’entrée du village. Même le poteau indicateur pointant vers Braunau, lieu de naissance d’Adolf Hitler, a finalement été retiré sur ordre des autorités.
Le village de Jamel ressemble enfin à n’importe quel autre de la région, et non au bastion nazi qu’il demeure néanmoins. Cette année, pour le réveillon, les Lohmeyer ont été invités à Berlin par le président allemand, Christian Wulff, et ils ont reçu des dizaines de lettres de soutien de toute l’Allemagne et de l’étranger. Le musicien et sa femme, auteur, font désormais figure de citoyens modèles, même s’ils aspirent toujours au même calme que lorsqu’ils ont quitté Hambourg, il y a six ans. C’est à cette époque qu’ils sont arrivés à Jamel, hameau caché entre Wismar et Grevesmühlen [dans le Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, au Nord-Est du pays], au bout d’une impasse, et au-delà des limites de la démocratie.

Des rats crevés dans leur boîte aux lettres

Les policiers ont une nouvelle fois interpellé Sven Krüger, un militant du NPD déjà condamné à douze reprises. Krüger, 36 ans, s’était bâti un petit empire nazi à Jamel et dans les environs. "Nos gars font le sale boulot", peut-on lire à l’entrée de l’entreprise de démolition qu’il dirige dans le village voisin de Grevesmühlen.
Krüger est réputé comme un homme particulièrement violent qu’il vaut mieux éviter. Il est actuellement en détention provisoire, accusé de recel et d’infraction à la loi sur le port d’armes. Il suffit de jeter un œil sur sa permanence de Grevesmühlen, où le NPD a établi son quartier général, pour comprendre à quel courant de pensée il adhère. Le bâtiment est protégé par des clôtures en bois et des rouleaux de barbelé, derrière lesquels se dresse un mirador équipé d’un projecteur. Des chiens aboient dès qu’un passant s’approche. Le quartier général du NPD ressemble fort à un camp de concentration, et c’est voulu.
Les Lohmeyer ont appris avec un mélange d’effroi et de soulagement que Krüger restait provisoirement derrière les barreaux. Oui, ils ont peur de lui et de ses compagnons. "Ils pensent que le village leur appartient", explique Birgit Lohmeyer, qui a déjà trouvé des rats crevés dans sa boîte aux lettres. Elle nous parle de cela et des exercices de tir dans la forêt avec un air dégagé. Les beuveries entre camarades nazis sur la place du village ont pourtant de quoi inquiéter. Le soir, des hommes braillent des chants nazis autour d’un feu de camp. Cet été, quand Krüger s’est marié, des centaines de militants d’extrême droite sont venus participer à la fête dans le village "national libéré" de Jamel.

Les héritiers de Himmler

Jamel n’est toutefois pas le seul village où les néonazis et le NPD prennent de plus en plus leurs aises. Deux villages voisins sont également terrorisés par les extrémistes. Ici, personne ne veut parler ouvertement de ce problème. "La plupart des habitants se disent : il ne faut pas s’étonner si celui qui se penche trop par la fenêtre finit par tomber", remarque Horst Lohmeyer à propos du climat de peur qui règne dans la région. En 2007, sa femme et lui ont toutefois osé franchir le pas quand un journal décida d’écrire sur Jamel. Tous les habitants du village ne sont pas des nazis, déclarèrent-ils. Depuis, les rares voisins qui ne font pas partie des affidés de Krüger ont rompu tout contact avec eux.
Dieter Maßmann connaît bien ce sentiment de solitude. Maire de Hoppenrade, petit village situé à une centaine de kilomètres à l’Est, il habite dans une région pleine de hameaux comme celui de Jamel et confrontés au même problème. Il nous raconte une étrange histoire : les familles extrémistes font partie du mouvement des Artamans. C’est ainsi que se surnomment les "paysans de sol et de sang" venus s’installer après la réunification. Ils se considèrent comme les héritiers du mouvement populaire des Artamans fondé dans les années 20 et dont firent partie Heinrich Himmler, chef des SS, et Rudolf Höß, commandant du camp d’Auschwitz.

Les enfants chantent des chants nazis

Les "néo-artamans" font mine d'être paisibles. Ils ont beaucoup d’enfants, font de l’agriculture bio, sont opposés aux OGM et soutiennent le NPD, qui compte six représentants à l’assemblée régionale. En 2009, un incident est toutefois survenu dans une crèche non loin de Hoppenrade : les enfants de familles d’Artamans se sont mis à entonner des chants nazis qu’ils avaient appris pendant les vacances. Ce sont des gens intelligents et habiles. "Ils tentent d'être d'avantage présents dans l'espace public à travers des associations et les pompiers", explique Massnahm.
Deux fois par an, les renseignements généraux viennent former les représentants municipaux. Mais en dehors de cela, les soutiens sont rares. Tous les étés, les Lohmeyer organisent un festival de musique afin de montrer aux nazis que le village ne leur appartient pas encore complètement. Ce qu’ils demandent ? L’interdiction du NPD. C’est le seul moyen de priver les néonazis de base organisationnelle. Dieter Maßmann est du même avis. Ils ne se raccrochent toutefois pas trop à cet espoir : tant que Berlin ne considérera l’extrême droite que comme un problème de l’ex-Allemagne de l’Est, leurs chances d’aboutir seront minces.  Au mois d’août, les Lohmeyer organiseront de nouveau leur festival. "On a besoin de nous ici", déclare Birgit Lohmeyer.

Campagne choc. Le gendarme de la pub saisi

Nouveaux rebondissements dans l'affaire de la campagne choc proposée par France Nature Environnement. La RATP a décidé de ne pas diffuser trois des six affiches présentées, notamment les deux visuels évoquant le problème des algues vertes. Le Comité régional du tourisme de Bretagne a quant à lui saisi l'ARPP, le gendarme de la publicité.



La campagne d'affichage de France Nature Environnement a débuté hier dans le métro parisien. Première surprise, trois des six visuels chocs conçus pour alerter la population sur les méfaits du productivisme, à quelques jours de l'ouverture du salon de l'agriculture, n'ont pas été mis en place. FNE crie à la censure. Metrobus, la régie pub de la RATP, s'explique.




"Devoir de neutralité du service public"

L'une des trois affiches aurait été rangée au placard pour répondre à un principe de précaution. Le visuel en question est un détournement de l'affiche officielle du film "Kill Bill" de Quentin Tarantino et la régie RATP doutait de l'obtention des droits de reproductions. Pour les deux autres, c'est "le devoir de neutralité du service public" qui aurait dicté le retrait. Les  images concernant les algues vertes ayant été jugées "trop polémiques", selon une porte-parole de la régie.



Protestation et plainte

Ce geste de la RATP est "positif" pour Michael Dodds. Le directeur du Comité régional du tourisme de Bretagne n'est pas pour autant satisfait. Il confirme deux initiatives prise par son organisation : l'envoi d'une lettre de protestation à France Nature Environnement et le dépôt d'une plainte devant l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), le gendarme de la pub. Cette dernière action ne concerne que l'un des visuels, le fameux "Bonnes vacances" inscrit sur une plage recouverte d'algues vertes.


"Beaucoup de dégâts ont déjà été faits"



L'affiche n'a pas été diffusée par la RATP, Mais Michael Dodds estime que "beaucoup de dégâts ont déjà été faits", la campagne de FNE ayant été largement relayée dans les médias avant même son lancement officiel. Et ce n'est peut-être pas fini. "Nous allons discuter aujourd'hui (mercredi, ndlr) avec le conseil régional pour décider des suites à donner", affirme Michael Dodds. Concluant lui-même la conversation par un simple "affaire à suivre".

Environnement. La campagne de FNE fait encore des remous

Alors que France Nature Environnement dénonçait, hier, une «censure» de sa campagne d'affichage dans le métro, en Bretagne, les réactions ont afflué. Notamment celle du monde agricole qui parle d'un «regard méprisant sur la profession».







>> 53% des internautes ne sont pas choqués

>> L'"écoeurement" d'un éleveur de porcs




La campagne de pub choc de France Nature Environnement n'a pas fini de faire réagir. À commencer par la fédération écologiste, elle-même, qui dénonce une «censure». La régie publicitaire du métro parisien a bien couvert les 21 panneaux prévus dans trois stations (Odéon, Montparnasse, Saint-Lazare) mais n'a pas utilisé deux visuels dénonçant la prolifération d'algues vertes attribuée à l'élevage industriel des porcs et aux engrais ainsi qu'un visuel dénonçant la dangerosité de certains pesticides pour les abeilles, selon FNE. Metrobus, la régie publicitaire de la RATP, n'a pas donné d'explication.


Le «registre de la peur» selon le monde agricole
Ces visuels, dont l'un présente un enfant assis sur une plage couverte d'algues vertes dont la décomposition, affirme-t-on, «dégage un gaz mortel», ont également suscité, hier, de nom

breuses réactions en Bretagne. Dans un communiqué commun, la fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles, les Jeunes agriculteurs, Coop de France Ouest et l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne ont dénoncé cette campagne qui joue «sur le registre de la peur». «FNE se contente de messages simplistes, d'un regard méprisant sur l'agriculture (...). Les conséquences sociales et économiques de ce genre de provocation semblent lui échapper totalement (...). Au-delà des agriculteurs et de leurs familles, ces attaques touchent tous les Bretons et toute la Bretagne», poursuit le communiqué(...). «Les auteurs de cette campagne portent atteinte à la dynamique initiée depuis des années à l'échelle régionale», insiste les acteurs du monde agricole. Alain Cadec, conseiller généralUMP et député européen,

en sa qualité de président du Comité algues vertes et de la Commission locale de l'eau de la baie de Saint-Brieuc (CLE), a fait part de «son indignation». «Cette fédération d'associations veut nous diviser, alors que nous travaillons depuis plus d'un an sur le Plan algues vertes en coopération avec tous les acteurs concernés», estime-t-il. Bernadette Malgorn, présidente du groupe des élus de la droite et du centre au conseil régional, dénonce «des contre-vérités et la stigmatisation de la profession agricole».


«Affiche anti-bretonne» selon Marc Le Fur
Le député UMP Marc Le Fur s'est dit, lui, «scandalisé»: «Cette affiche n'est pas une affiche de protection de l'environnement mais une affiche anti-bretonne». Et de demander au ministère de l'Écologie et du Développement durable de suspendre le versement des subventions à France Nature Environnement (1.006.100€, soit 44% du budget de FNE). En revanche, Europe Écologie-LesVerts soutient, lui, la campagne de FNE. «Si l'image de la région est ternie, c'est bien parce que les plans successifs très coûteux pour la reconquête de la qualité de l'eau en Bretagne ont, en partie, échoué», juge le parti.

Apple dévoile son système d'abonnement via iTunes

Apple a dévoilé mardi les conditions d'abonnements à diverses formes de médias (presse, musique, vidéos) à travers son magasin en ligne, App Store. Apple prendra une commission de 30 % des recettes d'abonnement générées à travers son App Store, a indiqué la firme.
Les offres d'abonnement devront être disponibles "au même prix ou moins" chères sur l'App Store que sur les sites des journaux, maisons de disques et studios concernés. Apple a également indiqué que les éditeurs ne seraient pas autorisés à fournir des liens de leurs sites vers des sites étrangers "qui permettent d'acheter des contenus ou de s'abonner de l'extérieur" de l'App Store.
"Notre philosophie est simple", a commenté le PDG d'Apple, Steve Jobs, cité dans un communiqué.
"Quand Apple amène un nouveau client vers (l'App Store), Apple gagne une commission de 30 %. Quand l'éditeur amène un client nouveau existant ou nouveau vers l'App Store, l'éditeur garde 100 % des recettes", a-t-il détaillé.
Le service d'abonnement d'Apple a été d'abord proposé au Daily, un journal numérique pour la tablette iPad, lancé plus tôt ce mois-ci par News Corp, le groupe de médias du milliardaire Rupert Murdoch.
Les éditeurs de presse avaient protesté contre les premières informations sur ce mode d'abonnement, arguant qu'il permettait à Apple d'accaparer non seulement une part importante des revenus, mais aussi et surtout les données de clientèle. Apple a fait valoir que les éditeurs allaient fixer le prix et la durée des abonnements proposés. Les clients seront automatiquement débités sur leur compte bancaire en ligne selon la durée de l'abonnement sélectionné.

Le bras de fer se poursuit à Bahreïn

Des manifestants chiites se sont installés sous des tentes dans la nuit de mardi à mercredi à Manama, la capitale de Bahreïn, pour exiger des changements dans le royaume dans le cadre d'une mobilisation inspirée par les révolutions en Tunisie et en Egypte. Des obsèques sont prévues ce mercredi pour un homme tué mardi lors d'affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants. Ces heurts sont survenus à l'occasion des funérailles d'un jeune homme de 22 ans, lui-même tué la veille lors de précédents affrontements. A la tombée de la nuit mardi, le nombre de manifestants dans le campement, installé sur le rond-point de la Perle, était tombé à environ un millier, contre deux mille un peu plus tôt, selon des témoins.
Certains protestataires pourraient reprendre le travail mercredi alors que la journée de mardi était fériée pour célébrer l'anniversaire de la naissance du prophète Mahomet. Dans une allocution télévisée, le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a présenté ses condoléances aux familles des deux victimes – "deux de nos fils précieux", a-t-il dit – et promis qu'une commission ferait le jour sur les circonstances de leur décès.
Le ministre de l'intérieur bahreïni a présenté des excuses après la mort de deux manifestants et annoncé l'arrestation des responsables présumés de leur mort au sein des forces de sécurité. Le ministre, le cheikh Rached Ben Abdallah Al-Khalifa, a souligné qu'il avait toujours appelé "les membres des forces de sécurité à faire preuve de retenue pour éviter de tels incidents regrettables".
Principal bloc d'opposition chiite, le Wefaq a répliqué aux dernières violences en boycottant les activités parlementaires, où il contrôle dix-huit des quarante élus à la chambre basse. Il a annoncé la tenue de discussions avec le gouvernement ce mercredi. La principale revendication des manifestants est la démission du premier ministre, le cheikh Khalifa Ben Salman Al-Khalifa, qui gouverne le pays depuis son indépendance en 1971. Cet oncle du roi, grand propriétaire terrien, est perçu comme le symbole de la richesse de la famille régnante. Les protestataires exigent aussi la libération des prisonniers politiques, ce que le gouvernement a accepté, et l'adoption d'une nouvelle Constitution.
Les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude face aux violences qui secouent ce petit royaume du Golfe, où est basée la Ve flotte de l'US Navy. Le Bahreïn est aussi un important centre bancaire dans la région. "Les Etats-Unis sont très préoccupés par les récentes violences entourant les manifestations à Bahreïn", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, dans un communiqué.

Le commentaire politique de Christophe Barbier



Marché de l'électricité : quel prix pour le nucléaire d'EDF ?

Après les échecs de 2000, 2004 et 2006, la réforme du marché de l'électricité doit permettre ce que les précédentes tentatives n'ont pas réussi : l'ouverture du marché français à la concurrence. Va-t-elle y parvenir ? Tout dépend de ses modalités, qui restent à définir par le gouvernement. Votée fin novembre par le Parlement, la Nouvelle Organisation du marché de l'électricité (Nome) part d'un constat : la production nucléaire en France est un monopole d'EDF. Pour qu'une concurrence réelle s'instaure dans l'Hexagone, le texte prévoit que ses rivaux aient accès à une partie de cette électricité nucléaire, aux mêmes conditions que l'opérateur historique.

Quelles sont-elles ? C'est toute la question, à laquelle le gouvernement a soigneusement évité de répondre durant le débat parlementaire. Mais à six mois de l'objectif d'entrée en vigueur de la loi, il ne peut plus éluder le débat. Problème : quel est le vrai coût du nucléaire ? En France, où les coûts de production d'EDF relèvent presque du secret d'Etat, la question s'apparente à un casse-tête. C'est bien simple, demandez à quatre experts, vous aurez quatre réponses différentes !

GDF Suez, qui doit bénéficier du dispositif, rappelle volontiers qu'il dispose déjà de droits de tirage sur plusieurs centrales nucléaires françaises et qu'EDF lui facture cette électricité à 31 euros par mégawattheure (MWh). La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a d'ailleurs chiffré à ce niveau le prix de revient du nucléaire français. Celui-ci apparaît donc supérieur à celui des centrales exploitées par GDF Suez en Belgique, où le régulateur estime le coût de production compris entre 17 et 21 euros par MWh - un ordre de grandeur comparable à celui observé en Finlande par l'électricien TVO.

EDF, qui devra à l'avenir vendre son électricité nucléaire, assure, lui, que son coût complet s'élève en fait à 46 euros par MWh. Pour arriver à ce chiffre, il part de l'investissement initial réalisé dans les 58 réacteurs français et actualise la somme en monnaie actuelle. Ce faisant, l'opérateur historique raisonne en termes de « valorisation » et non sur la base du « coût de revient » du parc amorti. Quant aux futurs réacteurs, comme celui qui est en construction à Flamanville, ils doivent théoriquement produire de l'électricité à plus de 55 euros par MWh. Toutes ces estimations incluent le coût de l'investissement, les coûts d'exploitation et les charges liées au démantèlement ou à la gestion des déchets.

Dans le cadre de la loi Nome, EDF consent à faire un « effort » et se dit prêt à vendre son nucléaire à 42 euros par MWh, ce qui correspond à son niveau dans le Tartam, un tarif spécifique réservé aux entreprises. En dessous, ce serait du pillage, selon son patron, Henri Proglio. « Je ne suis pas là pour laisser piller le patrimoine national », martèle le PDG d'EDF. De son côté, GDF Suez se dit également prêt à faire un effort, en allant jusqu'à payer un niveau de 35 euros, soit la part du nucléaire dans le tarif Bleu facturé aux particuliers. « Nous n'achèterons pas à 42 pour revendre à 35 », insiste son président, Gérard Mestrallet.

Dans la loi, l'Etat a tenté d'encadrer les choses à travers des « références », comme la cohérence avec le Tartam, très chère à EDF. Mais elles aussi sont contestables. La preuve : la CRE elle-même semble avoir du mal à s'y retrouver... Sur la base de ces références, ses services avaient réalisé en mai dernier une projection aboutissant à un prix de « l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique » (Arenh) compris entre 37,5 et 38,8 euros par MWh. Huit mois plus tard, en janvier, son président soutenait mordicus que, selon les paramètres retenus, le niveau pouvait dépasser 42 euros... Il était reconduit à son poste une semaine plus tard.

Pour sortir de cette impasse et dépassionner le débat, le gouvernement a confié à Paul Champsaur, l'auteur du rapport qui a donné naissance à la loi, une mission sur la méthode de calcul de cet Arenh. L'ancien président de l'Autorité de régulation des télécommunications doit rendre son rapport d'ici au début de mars au gouvernement. Tout laisse à penser qu'il proposera une voie intermédiaire, qui fasse le moins de mécontents possible, tout en préservant les objectifs fondamentaux de la loi : préserver la compétitivité de l'électricité nucléaire, développer la concurrence et financer les investissements nécessaires.

Le gouvernement ne veut pas adopter aveuglément les recommandations de Paul Champsaur et de ses collègues, l'ancien ministre Bruno Durieux et l'économiste Jacques Percebois. Il doit cependant garder à l'esprit une contrainte purement mécanique, qui n'est pas sans conséquence politique : plus l'Arenh sera élevé, plus forte devra être la hausse des tarifs Bleu d'ici à 2015, qui correspond à une échéance importante de la loi Nome. Moins il sera élevé, moins la marche sera haute à franchir. Qui privilégier ? Le consommateur-électeur, qui veut éviter toute dérive tarifaire, ou le contribuable actionnaire, qui veut préserver la valeur d'EDF ?

L'Etat, qui détient 84 % de l'électricien public et 36 % de GDF Suez, devra trouver un compromis ne contrariant ni l'un ni l'autre. Sans doute y arrivera-t-il en recourant à des astuces techniques pas forcément lisibles. Peut-être aussi en attribuant des lots de consolation a priori déconnectés du débat, comme son éventuel accord à la construction d'un réacteur Atmea dans la vallée du Rhône - une demande forte de GDF Suez -, ou à l'inverse, en laissant EDF étendre son influence sur filière nucléaire française et son pilier, Areva. Est-ce un hasard si le niveau de l'Arenh sera finalement fixé en avril ou mai, et non plus en mars, après un Conseil de politique nucléaire lui aussi très attendu ?

Malgré une croissance modeste fin 2010, Bercy campe sur ses objectifs pour 2011

Selon la première estimation fournie mardi par l'Insee, le PIB a progressé de 0,3 % au quatrième trimestre 2010 par rapport au trimestre précédent, portant à 1,5 % la moyenne sur 2010. Bercy mise toujours sur une croissance de 2 % cette année.

L'année 2010 se sera achevée comme elle avait commencé : par une croissance économique bien modeste. Selon la première estimation fournie mardi 15 février par l'Insee, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,3 % au quatrième trimestre 2010 par rapport au trimestre précédent. Une performance décevante aux yeux des économistes, qui s'attendaient en moyenne à un rythme de croissance deux fois supérieur.
Elle suffit néanmoins pour afficher, pour l'ensemble de l'année, une croissance moyenne de 1,5 %, conforme à l'objectif inscrit dans le budget du gouvernement, même si ce dernier avait, un temps, espéré faire mieux. L'année 2010 aura ainsi confirmé la reprise de l'activité, après une chute de 2,5 % en 2009, « la plus importante de l'après-guerre », comme l'a rappelé l'Insee. A côté, l'Allemagne aura affiché, elle, une croissance moyenne de 3,5 %, mais son économie était tombée plus profondément dans la crise. De part et d'autre du Rhin, toutefois, 2010 n'aura pas permis de revenir au niveau d'avant-crise. Fin décembre, le PIB français était encore en retrait de 1,6 % par rapport à son pic du premier trimestre 2008 et le PIB allemand de 1,4 %.

Grèves et vague de froid

Au-delà de 2010, l'absence d'accélération de la croissance lors des trois derniers mois de l'année limite nettement l'élan pour 2011 et fragilise encore un peu plus le scénario du gouvernement, qui parie sur une accélération. Réfutant toute déception, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a ainsi maintenu mardi sa prévision d'une croissance moyenne de 2 % cette année, jugée, avant même la publication de l'Insee, trop optimiste par les instituts internationaux (FMI, OCDE, Commission européenne) et le consensus des économistes (qui table sur + 1,6 %). « J'espère que le premier trimestre sera nettement meilleur », a poursuivi la ministre sur France 2, mentionnant la récente prévision de la Banque de France (+ 0,8 %),
Elle a notamment souligné « l'effet plus dépressif sur la croissance que ce qu'on anticipait » des grèves d'octobre. L'Insee indique que les mouvements sociaux ont pesé sur la production dans les transports et l'énergie. Ils pourraient également expliquer une partie du fort mouvement de déstockage (dans l'aéronautique et les biens intermédiaires), qui a amputé la croissance de 0,8 point sur le quatrième trimestre - un effet d'une ampleur inédite depuis la crise. A cela s'est ajoutée la vague de froid de décembre, qui a pénalisé le secteur de la construction.

Difficile décrue du chômage

Si un effet de rattrapage n'est pas à exclure, « il n'est pas aisé de lire une tendance dans les données publiées », observe Frédérique Ceriser, économiste à BNP Paribas. Selon elle,l'accélération de la consommation des ménages (+ 0,9 % au quatrième trimestre), très liée à la prime à la casse, « appelle à une correction début 2011 » et l'inflation comme la situation dégradée du marché du travail « plaident pour un ralentissement cette année », après + 1,6 % en moyenne en 2010.
Sans croissance forte, la décrue du chômage sera difficile. Et Bercy mise sur les rentrées de recettes supplémentaires pour réduire le déficit. « Pour 2011, on doit impérativement tenir notre prévision de déficit à - 6 % », a prévenu Christine Lagarde, confirmant que celui de 2010 sera inférieur aux 7,7 % de PIB prévus.

Bredouillements

Une fois de plus la diplomatie française s'est disqualifiée. La réponse en forme de bras vengeur adressée par le Mexique aux emportements de Nicolas Sarkozy et de Michèle Alliot-Marie causera tort à Florence Cassez et prend la France au piège de ses trop bruyantes irritations. Mal engagé par le chef de l'État qui avait failli à sa promesse de discrétion lors de sa visite à Mexico, ce dossier déjà compliqué, et manipulé par Calderon, risque désormais de desservir les intérêts de la jeune française. D'autant que contrairement à ce que l'on entend ici ou là, l'opinion publique mexicaine ne souhaite pas le transférement de Florence Cassez. Et le distingo de lundi entre le bon peuple et les mauvais dirigeants finira de braquer ceux qui avaient encore quelques doutes sur la culpabilité de la prisonnière de Tepepan.

Décidément les tenants de notre politique extérieure n'en finissent plus de se prendre les pieds dans le tapis. On pensait pourtant que l'Élysée et le Quai d'Orsay feraient profil bas pour potentialiser au mieux « nos » G8 et G20 et ainsi retrouver l'état de grâce de la présidence européenne de Nicolas Sarkozy. Au contraire, cette affaire du Mexique dans laquelle, une fois encore, la France a réagi à l'émotion, ne fait qu'enchaîner avec nos bredouillements dans les révolutions arabes, notre brouille avec les Chinois, ou la vente ratée du Rafale à notre ami Lula.

La recherche de cohérences entre la fermeté affichée du ministre de l'Intérieur sur la « vocation » des immigrés tunisiens à être reconduits à la frontière et l'accueil des soutiens de Ben Ali admis par Éric Besson, ne fait qu'ajouter à la trop longue liste des hésitations françaises. Aune sans pitié qui nous fait mieux mesurer comment notre diplomatie est entrain de perdre la place à part que lui conféraient sa culture, sa langue et son assimilation aux droits de l'homme.

Déjà l'intégration à l'OTAN nous avait enlevé nos spécificités. Et voilà qu'en Tunisie et en Égypte notre passivité et nos silences ne nous permettent même pas d'emboîter le réalisme d'Obama. Il est vrai que s'engager aux côtés des forces du changement n'est guère aisé quand notre politique arabe se résume à passer des vacances chez les dictateurs et les rois.