TOUT EST DIT

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jeudi 24 novembre 2011

Sarkozy, le président qui change d'avis

Favorable au vote des étrangers en 2005, six ans plus tard Nicolas Sarkozy est contre. Un revirement qui n'est pas le premier: retraite à 60 ans, encadrement militaire, police de proximité... LEXPRESS.fr dresse une liste des principaux. 

"Nicolas Sarkozy est un homme de convictions", répètent les proches du président de la République à l'approche de l'élection présidentielle. Mais sur certains sujets, ces convictions ressemblent à des revirements: 
Vote des étrangers
Devant 3000 maires réunis ce mercredi à l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'est déclaré opposé au droit de vote pour les étrangers extra communautaires aux élections locales -les citoyens de l'UE sont autorisés par le traité de Maastricht à voter aux municipales et aux européennes dans leur pays de résidence. Le PS, à l'origine de cette proposition de loi débattue au Sénat début décembre, a immédiatement souligné la "mémoire hasardeuse" du président qui dans son livre Libre paru en 2001 confiait ne pas être opposé à ce vote aux "scrutins cantonaux et municipaux", "sous réserve de réciprocité". 
Retraite à 60 ans
Le candidat Nicolas Sarkozy l'avait promis: "Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer". Mais le président Nicolas Sarkozy demande en 2010 à son gouvernement de réformer le système des retraites. Dorénavant, la retraite à 60 ans reste l'exception. 
Pouvoir d'achat
Le slogan de 2007 "Travailler plus pour gagner plus" vient de prendre du plomb dans l'aile. Le gouvernement a remis en cause dans le budget 2012 la fameuse "défiscalisation des heures supplémentaires" de la loi Tepa censée améliorer le pouvoir d'achat des salariés. Cette mesure coûteuse pour les finances publiques en période de crise, et critiquée pour ses effets contre-productifs sur l'emploi, ne disparait pas mais est amoindri
Encadrement militaire
La proposition de loi du député UMP Eric Ciotti, visant à instaurer un encadrement de type militaire des mineurs délinquants, a été adoptée le 16 novembre 2011 par l'Assemblée nationale. Pourtant, en 2006, lorsque Ségolène Royal avait défendu cette mesure, Nicolas Sarkozy, à l'époque ministre de l'Intérieur avait déclaré: "Je ne comprends pas cette proposition, si elle pense que c'est la solution..." 
Police de proximité
Abandonnée en 2002 par Nicolas Sarkozy lors de son arrivée au ministère de l'Intérieur, la "police de proximité" -créée par Lionel Jospin- réapparait en 2011 sous la forme de "patrouilleurs". Mais Claude Guéant promet qu'il ne s'agit pas de la même chose car les policiers ne sont "pas payés pour jouer au foot avec les jeunes". 
Redevance audiovisuelle
Plus anecdotique, ce changement d'avis ne reste pas moins un revirement. Le 27 mai 2008, le président de la République s'était fortement opposé à toute augmentation de cette taxe au profit de l'audiovisuel public: "C'est toujours comme ça en France, on commence par des augmentations de deux euros et puis, [...], à la fin, ça fait plus de deux euros". Une semaine plus tard, Nicolas Sarkozy décidait d'indexer cette redevance sur l'inflation, en partie pour compenser la fin progressive de la publicité sur France Télévisions décidée à la surprise générale. Une mesure qui d'ailleurs n'est jamais allée jusqu'à son terme puisque la publicité avant 20 heures perdurera sur les antennes du service public. 

LE NÉGATIVISME DES JOURNALISTES DE L'EXPRESS EST PATHÉTIQUE, COMME CELUI DE TOUTE LA PRESSE FRANÇAISE, D'AILLEURS.

La gauche déroule le tapis rouge à Sarkozy

Les cafouillages de l'opposition donnent de l'espoir à la majorité dans la course à la présidentielle.

"Nicolas Sarkozy ne peut pas gagner, mais la gauche peut perdre" : cette phrase, prononcée par Alain Minc il y a déjà quelques mois, illustre bien la situation actuelle.
François Hollande, qui, à l'issue de la primaire socialiste, paraissait déjà élu président, a laissé retomber le soufflé avec fracas, dans la douleur et la confusion. En une séquence calamiteuse qui va du référendum grec où le champion rose a paru hésiter, jusqu'au gigantesque cafouillage de la négociation avec les écologistes, en passant par sa petite phrase maladroite sur la note de triple A que les marchés auraient déjà ôtée à la France, l'apparition en Corrèze quand Sarkozy plastronne avec Obama, la flèche de Mélenchon qui le traite de capitaine de "pédalo" et Eva Joly à qui il faut arracher l'engagement de voter pour lui au second tour, sans compter les interrogations sur la localisation du siège de campagne...
Comme entrée dans l'atmosphère post-primaire, ce n'est pas brillant. Tout n'est pas de la faute du candidat socialiste, mais il s'est montré incapable de donner une impression de maîtrise des évènements. Il semble ballotté, par les siens (au PS, tout le monde n'est pas au garde-à-vous), par ses alliés et, bien évidemment, par la droite. Elle aurait tort de se gêner. Pour l'instant ses attaques restent sans riposte. Tout y passe : l'incapacité de Hollande à mener le pays dans la tempête, vu ses piètres performances avec son propre camp ; son irresponsabilité en s'engageant à travailler avec des Verts qui veulent la ruine du pays ; sa quasi-traîtrise lorsqu'il joue contre son pays avec ses propos sur le triple A...

"Terra incognita"

La droite savoure, tout en sachant que tout cela peut n'être qu'une phase de rodage. François Hollande a du temps devant lui et des munitions à revendre. Pour l'instant, il joue low-profile pour ne pas s'user. Ses sondages, même en baisse, restent très flatteurs, et le rejet de Sarkozy très fort. Le président, qui a incontestablement redressé la barre ces dernières semaines, va se trouver confronté à une crise qui semble vouée à aller en empirant. Les Français auront-ils le réflexe de leurs voisins européens, qui ont tous choisi de sortir leurs sortants ? Ou feront-ils mentir la logique politique classique en renouvelant leur confiance à celui qui est à la tête d'un pays en faillite, comme dirait François Fillon ?
Les politologues ne jurent de rien, même s'ils penchent pour la première branche de l'alternative. La crise va être telle que l'on entre, selon un grand banquier, dans une "terra incognita". Elle l'est tout autant pour les prédicteurs que pour les... candidats.

Crise de la dette : Paris et Berlin cherchent la parade

Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et l'Italien Mario Monti se retrouvent pour un minisommet à Strasbourg, sur fond de crise politique et institutionnelle de l'Europe. 

Après avoir tourné la page Berlusconi, l'Italie retrouve sa place à la table des grands. Mario Monti, le nouveau chef du gouvernement, se joindra aujourd'hui à Nicolas Sarkozy et à Angela Merkel pour un rendez-vous presque inopiné, mais nécessaire: la crise financière ne marque aucun répit et la contagion menace de gagner toute la zone euro.
Le sommet de Strasbourg, avec trois dirigeants qui «pèsent» à eux seuls 70% de l'euro, survient à un moment clé. Malgré les plans d'aide ou les changements de gouvernement dans les pays les plus fragiles -Espagne, Grèce, Portugal, Irlande et Italie-, le malaise européen persiste, preuve qu'il ne se résume pas à l'addition de problèmes nationaux. L'urgence n'est plus seulement de circonscrire le foyer grec, ou même de dresser un «pare-feu» pour stopper l'incendie aux abords de la Méditerranée. L'Europe fait maintenant face à une crise politique et institutionnelle et doit trouver un remède à la dimension de l'enjeu.
Le sommet tripartite n'a pas d'ordre du jour précis, mais chacun des trois dirigeants arrive à Strasbourg armé d'un plan de bataille européen. Pour la France, dont la note AAA est menacée à cinq mois de l'élection présidentielle, l'urgence est de stopper la contagion et de s'en donner les moyens. Le fonds européen de stabilité financière (FESF) peinant à se mettre en place, Paris plaide pour un recours -ou au moins la menace d'un recours- à des interventions massives de la Banque centrale européenne afin de casser la spéculation.

Opposition frontale, sans étincelles publiques 

Nicolas Sarkozy ne s'est pas encore publiquement prononcé pour la mobilisation des ressources en principe illimitées de la BCE, transformée en prêteur de dernier ressort. Mais ses lieutenants l'ont fait pour lui. C'est la seule dissuasion crédible et «la meilleure réponse pour éviter la contagion à l'Espagne ou à l'Italie», assure le ministre des Finances, François Baroin.
Avec Angela Merkel l'opposition s'annonce frontale, bien qu'une rencontre franco-allemande donne rarement lieu à des étincelles en public. Pour la chancelière, demander à la BCE de racheter des emprunts publics reviendrait à déshabiller Pierre pour rhabiller Paul: «au bout d'un moment, on se rendra compte que ce qui est dans le bilan de la BCE doit être recapitalisé et on se retournera encore vers les États», explique-t-elle.
Nul doute que Berlin attend pour dévoiler son jeu. L'Allemagne n'aurait rien à gagner d'une fracture de l'union monétaire et du marché unique dont elle a su tirer le meilleur profit. «Elle bougera dès qu'elle aura confiance dans la capacité des pays de l'euro à mieux gérer leurs comptes», murmure-t-on à Bruxelles. La coalition au pouvoir a fixé son prix: une discipline de fer à l'échelle de l'UE et une intégration politique plus poussée.
La tension à propos de la BCE pourrait investir Mario Monti du rôle de conciliateur. Deux fois commissaire européen, cet expert de la mécanique communautaire s'est défié du «directoire» franco-allemand lorsqu'il était à Bruxelles, jusqu'à ce qu'il rejoigne le Palazzo Chigi. L'Italien est aussi en pointe sur un dossier qui agace Nicolas Sarkozy et surtout Angela Merkel: le lancement d'euro-obligations afin de financer les déficits de la zone euro. En clair, une mutualisation du risque à l'échelle des Dix-Sept.
C'est précisément le projet que la Commission européenne a choisi de pousser à la veille du sommet de Strasbourg. Il s'accompagnerait d'un droit de regard quasi inquisitorial de Bruxelles dans les débats budgétaires nationaux. À défaut, «il sera difficile, sinon impossible de maintenir la monnaie commune», assure le président de la Commission, José Manuel Barroso.

Des colonels aux marchés…

En Grèce, le 17 novembre 1973, des manifestations d’étudiants ouvraient une brèche dans 
la dictature des colonels. Dimitris Papachristos, l’ex-voix de la radio de Polytechnique, se souvient et fait le parallèle entre la dictature d’autrefois 
et celle qui s’abat aujourd’hui sur 
le pays.

Athènes, envoyé spécial. En 1973, Dimitris Papachristos avait vingt-trois ans. S’il y a un jour de sa vie qu’il n’est pas près d’oublier, c’est bien le 17 novembre de cette année-là. Trente-huit ans plus tard, il confie : « Sur la place Syntagma, les Indignés, les manifestants comprennent bien le continuum qui se joue aujourd’hui : ils reprennent notre slogan de l’époque : “pain, éducation, liberté” auquel ils ajoutent : “la dictature n’est pas tombée en 1973”. » « La junte n’est plus là, souligne Papachristos, mais nous avons une dictature économique qui a amené notre pays sous l’occupation de la troïka (BCE, Commission, FMI), des banquiers et des financiers. »

Constat amer du héros de la résistance aux colonels. Ces derniers s’étaient emparés du pouvoir en 1967, par un coup d’État, et ne devaient l’abandonner qu’en 1974, sous la pression populaire. Le 17 novembre 1973 fut une étape essentielle. Papachristos, avec d’autres étudiants, avec la part de la population qui résistait aux colonels, s’est battu pour libérer le pays.

« Je ne regrette pas d’avoir chanté l’hymne national à la radio ce jour-là. Ce fut comme une catharsis face à cette junte qui l’avait salie », souligne-t-il. Il était alors le responsable de la radio.

« Ici Polytechnique, la seule radio libre »

« La station a joué un rôle déterminant ; elle était la voix des insurgés, écoutée dans toute la Grèce, et au-delà des frontières. Les Grecs à l’étranger pouvaient savoir ce qui se passait, ici. » « Ici Polytechnique, la seule radio libre » : ce slogan d’alors trouve, aujourd’hui aussi, un écho. Car la plupart des médias sont aux mains de groupes financiers (armateurs, pétrole…) et ERT, la radiotélévision, est souvent critiquée pour relayer la « parole officielle ».

Papachristos se souvient : « Ils ont compris que la radio était une arme. Une arme, que le gouvernement se devait de détruire pour se maintenir. Il était 2 heures et demie du matin. Les chars étaient sur Patission (l’avenue qui longe Polytechnique) ; un hélicoptère volait au-dessus de nos têtes. Puis nous avons appris par téléphone que nous avions déjà eu des morts. J’étais dans cette situation difficile, fallait-il annoncer, ou pas, les morts? On craignait que les gens ne prennent peur. J’ai préféré l’annoncer. Ils ont éteint les lumières, par erreur. Je croyais que la soldatesque était entrée dans l’établissement. Alors j’ai chanté l’hymne national et j’ai terminé l’émission en disant : “La lutte continue, chacun avec ses armes.” Puis j’ai mis une chanson de Mikis Theodorakis, chanteur interdit. »

Papachristos continue de témoigner : « Tu ne peux pas imaginer ce que j’ai vu, même avec la plus grande imagination. Des garçons et des filles sur les barricades. Devant eux, des policiers qui attaquaient avec des matraques ; les soldats tenaient leur pistolet vers le bas, comme si leur sexe était tombé par terre. Nous les avions terrorisés ; les chars n’entraient pas. Ils ont dirigé leurs projecteurs vers nous, comme des rasoirs. Pendant une heure, nous avons vécu une guerre froide : nous faire peur pour que nous partions et que Polytechnique soit vidée. Pas un seul d’entre nous n’est parti. » S’ensuivent des scènes de lutte acharnée entre les étudiants et l’armée, des morts. Mais, « à ce moment-là, il n’y avait pas de peur ; nous l’avions dépassée. Il est des moments où même la mort ne compte pas. Pour nous, la liberté était plus importante que le pain. » Quelques mois plus tard, la dictature tombait.

De ces événements, l’ancien élu étudiant tire des leçons à méditer. Tout d’abord, « notre imagination a joué un grand rôle ». Ensuite, « l’utopie, quand tu y crois, peut devenir réalité ». Ou encore, « la révolution se fait tous les jours ». Enfin, il souhaite que « la gauche, qui porte une analyse juste sur la situation, sache convaincre le peuple qu’elle peut gouverner ». Une urgence car, dans le contexte de crise actuelle, ce qui se passe « est pire que la junte » car ils mettent à la tête des gouvernements « des technocrates sans visage ». « Ils organisent l’affrontement entre le Nord et le Sud », affirme-t-il.

Alors Papachristos lance un appel aux Indignés européens, au mouvement Occupy Wall Street, aux forces de gauche dans leur diversité à s’unir pour créer une nouvelle résistance à la technocratie sans visage, à la troïka, aux banquiers et aux financiers.

Commémoration sous tension

Ce 17 novembre 2011 pourrait avoir à Athènes une connotation particulière. Comme ce 28 octobre où le pouvoir, débordé 
par les manifestants, n’a pu organiser, comme prévu, 
les cérémonies officielles. À partir de 14 heures, 
à Polytechnique, auront lieu discours et prises de parole officiels. Mais ensuite des jeunes ont prévu de manifester. 
Et ils seront suivis par des cortèges de syndicalistes, 
politiques, citoyens. « Il faut faire de cette commémoration 
un nouvel épisode de la résistance à la troïka », explique Angelika, trente ans. Pour de nombreux Grecs, il faut 
se souvenir de 1973 pour mieux lutter en 2011.

Des Vertes et des pas mûres

Elle a beau affirmer “ne pas se tromper d’ennemi”, on cherche le sens de son combat. La candidate EELV à l’Élysée dénonce rageusement l’accord passé avec le PS… par EELV. Bonjour la schizophrénie ! Que ses camarades aient pu lâcher tant de lest sur le nucléaire ébranle la vertueuse Eva Joly.

On sent bien que l’affaire, à ses yeux, s’apparente à une trahison. Cécile Duflot, ondulante stratège, a revêtu la tunique de Judas. La brunette a vendu l’idéal commun non pour trente deniers, mais soixante circonscriptions… Eva la blonde lui en garde sévère rancune.

Quant aux socialistes, elle les pourfend sans retenue. Jusqu’à réduire Hollande à l’état de petit bois dont on fera des marionnettes… Les Guignols de Canal n’y avaient pas pensé.

L’ex-magistrate, plutôt que fustiger la droite, donne de la trique à ses alliés. Elle ressemble désormais à une “flingueuse” siglée UMP, concurrente sérieuse de Nadine Morano.

Sa ligne paraît illisible, même pour son porte-parole officiel. Yannick Jadot a démissionné hier, le poids des mots devenait trop lourd.

Quel chienlit, au sein du parti ! “Nous allons dans le mur”, soupire Cohn-Bendit, navré par tant d’immaturité politique.

Tandis que s’éternise le psychodrame chez les Verts, Nicolas Sarkozy reprend espoir. La crise s’aggrave, les sondages restent mauvais, mais une bonne nouvelle pointe à l’horizon. On dirait que la gauche a remis en route la machine à perdre…

Où va Eva ?

Il faut croire que l’autodestruction provoque des sensations extrêmes. La gauche s’y livre avec une ardeur avide qui étonne ses propres fidèles. C’est presque un concours: comment perdre un maximum de points en un minimum de temps ?

Depuis dix jours les socialistes et les écologistes rivalisent d’ingéniosité pour ruiner la crédibilité de leur - éventuelle - coalition gouvernementale. À ce petit jeu, EELV-Les Verts font très fort dans ce numéro de duettistes suicidaire. S’ils voulaient montrer qu’ils sont restés fidèles à eux-mêmes, c’est parfaitement réussi: ils sont toujours aussi groupusculaires, imprévisibles, insaisissables.

Ils ont préféré une candidate différente, originale au risque d’être marginale, à celui qu’ils caricaturaient comme «un animateur télé» trop consensuel ? Ils sont servis ! Un triomphe. La voilà en roue libre au point de perdre totalement les pédales à la première accélération de la longue épreuve présidentielle.

Parmi ses amis, on condamne une attitude jugée «folle». Mais à y regarder de près, c’est une folie cohérente. Eva Joly ne fait que maintenir ce qu’elle a toujours dit. Elle avait simplement sous-estimé le cynisme des dirigeants de son mouvement prêts à composer avec le grand frère socialiste, après avoir juré qu’un compromis sur le nucléaire était inenvisageable.

Houhou Eva ! Il faut se réveiller... C’est la présidentielle. Un univers où l’amateurisme est un danger mortel que la candidate a oublié. Il faudrait un miracle - ou que la France ait carrément déjanté - pour qu’elle fasse un résultat correct au premier tour.

Croyant faire moderne, ceux qui l’ont poussée savaient qu’ils prenaient un risque. Ils savent aujourd’hui qu’ils ont perdu leur pari : leur créature leur échappe broyant sans merci les bons résultats de leurs dernières consultations électorales.

Leurs alliés socialistes, eux, ne savent pas trop quoi dire, et ça s’entend. Interdit, François Hollande ne se «ségolènise» pas: il se jospinise. Une mutation inquiétante en campagne où le temps perdu ne se regagne pas. Il était inéluctable que le candidat du PS perde du terrain mais pas si rapidement. En attendant, le président de la République peut continuer d’affirmer sans être dérangé que le nucléaire est une «énergie propre». Il a simplement oublié un petit détail: les déchets radioactifs. Une paille...

La lettre Samaras en anglais

As stated in the meeting of the three Party Leaders under the auspices of the President of the Hellenic Republic C. Papoulias: “it has been agreed upon that the task of the new Government will be to materialize the decisions taken at the European Council of October 26th 2011 and to implement the economic policies linked to those decisions”.
The new Prime Minister has already pledged to fulfill this task.
Nea Demokratia is committed to support the new Prime Minister.
Nea Demokratia is strongly committed to the success of fiscal consolidation and structural reforms, rebuilding market confidence and fostering economic growth.
Nea Demokratia fully supports the targets of fiscal adjustment, regarding all issues on eliminating the deficit and reversing the debt dynamics; it also supports “tools” already implemented (albeit poorly); namely, public expenditure cutting, fighting tax evasion, structural reforms, privatization programs and capitalizing on idle real estate public property.
On the evidence of the budget execution so far, we believe that certain policies have to be modified, so as to guarantee the Program's success. This is more so, since according to the latest European Economic forecasts, Greece in 2012 will be the only European country with 5 consecutive years in recession!
We intend to bring these issues to discussion, along with viable policy alternatives, strictly within the framework outlined by the Program. We give great emphasis to allowing for prompt recovery, so that public revenues generated will help us achieve the targets set.
We also attribute special emphasis to the implementation procedures which have to be streamlined and upgraded.
The commitment of the Greek people and of Nea Demokratia to the European Union and the Euro is strong and irrevocable.
Nea Demokratia believes that Greece can get out of the crisis and safeguard its social cohesion.
We are committed to make that happen.
Sincerely,
Antonis C. Samaras
President of Nea Demokratia

SAMARAS EST LE POLITIQUE LE PLUS DÉTESTABLE DE GRÈCE, C'EST EN PARTIE À CAUSE DE LUI, QUE LA DETTE GRECQUE EST AUSSI ÉNORME.

Les hommes providentiels n'ont plus la cote en Europe

En Espagne, en Italie ou encore en Grèce, la crise pousse les peuples à appeler aux affaires des dirigeants qui ne les font pas rêver, certes, mais qui sont réputés intègres et compétents. 

Indignés, peut-être, mais plus encore dépités, les Espagnols viennent d'accorder à la droite sa plus belle victoire depuis l'avènement de la démocratie, en 1976. Mais, surtout, infligent à la gauche la plus lourde défaite qu'elle ait jamais connue. On peut dire que le peuple espagnol, peu enclin à l'indulgence à l'égard de ses gouvernants, a l'habitude de les sanctionner durement: en 2004, trois jours avant les élections, les attentats terroristes du 11 mars avaient balayé Aznar et ses ministres, jugés dramatiquement incompétents, après la mort de 191 personnes dans des trains de la banlieue de Madrid. La percée socialiste qui s'en était suivie avait porté au pouvoir José Luis Rodriguez Zapatero, instigateur d'une phase de croissance saluée de toutes parts, qui se soldera néanmoins par une crise économique sans précédent. Sept années de règne du Parti socialiste (PSOE), clôturées par des mesures d'austérité radicales - 10 milliards d'euros d'économies en 2010 - qui n'ont pas suffi à rassurer les marchés. Fin de cycle? Pas vraiment. 
Contrairement à la Grèce, l'Espagne n'a pas triché; et, à l'inverse de l'Italie, son président du gouvernement était vertueux (et noblement féministe). Mais, sans reprendre l'antienne de la dette souveraine, le royaume se retrouve aujourd'hui affublé d'un taux de chômage de plus de 21%, qui affecte près de 46% des jeunes de moins de 25 ans. Autant dire que le prochain chef de gouvernement, Mariano Rajoy (Parti populaire), dispose d'une marge de manoeuvre quasi inexistante. A tel point que ce dernier a tenu à exprimer lui-même sa retenue, au soir de la victoire, en garantissant, en quelque sorte, qu'il n'y aurait "pas de miracle".  
Exigence de résultats
C'est bien là le point commun à l'Espagne, l'Italie et la Grèce (et bien au-delà, comme l'ont montré auparavant les choix électoraux des Irlandais, des Portugais et des Slovaques). Quelles que soient les différences nationales de circonstances, de majorités ou de personnalités, la crise actuelle pousse les peuples d'Europe à appeler aux affaires des dirigeants réputés intègres et raisonnablement compétents, et non des messies dispensateurs de promesses. L'attente des opinions publiques ne relève vraiment pas de l'extraordinaire; elle se transforme en prime attribuée à ceux qui invoquent sobrement le redressement et qui se montrent a priori capables de le conduire. Une sorte de "préférence gestionnaire" conditionne les regroupements partisans, opère une sélection naturelle entre les hommes et les femmes politiques, force les équipes à se constituer de manière hétéroclite. 
Sans doute n'est-ce pas la fin des combines, mais il y a là un signal démocratique qui doit faire méditer. Avec 186 sièges obtenus par la droite sur les 350 que compte le Congrès des députés espagnol, l'exemple ibérique montre que, plutôt que de s'indigner, l'écrasante majorité des citoyens se voit mieux confier le pouvoir (ou si peu) à une formation dûment mandatée pour le "sale boulot". C'est ainsi qu'une lame de fond fait émerger un gouvernement qui ne fait en rien rêver l'Espagne. Pas d'état de grâce. Qu'il s'agisse de Mariano Rajoy, de Mario Monti ou de Lucas Papademos, les vagues politiques présentes et à venir semblent correspondre non plus à un élan soulevé par un homme et son clan, ni par un courant et un slogan, mais à une exigence de résultats qui ne se soucie guère du charisme du "redresseur". Quel sera le pays suivant? 

Elargissement de l'UE : la France juge urgent de ne pas se hâter

La France a précisé sa stratégie, mercredi 23 novembre, en matière d'élargissement. Paris demande la prise en compte de la "capacité d'absorption" de l'UE et "l'impératif de consolidation interne". Le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a abordé cette question au cours du conseil des ministres. "Pour que cette politique [d'élargissement] demeure un atout, elle doit être maîtrisée, en prenant en compte la situation actuelle de l'Union", précise le compte-rendu publié dans la foulée.

Traduction : la crise majeure de l'UE, qui met au jour les faiblesses de son intégration politique, impose une très grande prudence dans la poursuite de l'élargissement vers l'est et le sud-est. Cette mise au point intervient à l'approche du Conseil européen du 9 décembre, où les chefs d'Etat de gouvernement se prononceront sur les relations avec les pays des Balkans occidentaux et la Turquie.

FACE AUX "OBSTACLES POLITIQUES ARTIFICIELS"
Concernant cette dernière, la position de la France demeure ferme : hostilité à toute intégration. Tandis que le président turc, Abdullah Gül, dénonçait dimanche les "obstacles politiques artificiels" qui bloquent les négociations d'adhésion, Paris ne varie pas de ligne. Prudemment, la France envisage de "relancer la relation" européenne avec la Turquie via "des avancées concrètes" : "rapprochement des normes, dialogue politique renforcé, visas, réadmission et contrôle aux frontières".

En revanche, la France soutient l'attribution à la Serbie du statut de candidat, "moyennant la reprise du dialogue engagé avec le Kosovo et des avancées concrètes en ce sens". Les délégations des deux pays ont repris leurs discussions, sous l'égide de l'UE, lundi et mardi, après deux mois sous haute tension dans le nord de l'ancienne province serbe, devenue indépendante en février 2008. Serbes et Kosovars n'ont réussi à s'entendre qu'au sujet de la reconnaissance mutuelle des diplômes universitaires. Aucun progrès, en revanche, sur le passage des postes-frontières au nord, si chèrement disputés entre Pristina et la population serbe locale. Une nouvelle rencontre devrait avoir lieu la semaine prochaine.

La candidature de la Croatie à l'UE, elle, est tellement avancée que le gouvernement n'a pas jugé nécessaire d'y faire référence. Invitée comme observateur au sommet du 9 décembre, la Croatie devrait devenir le 28e Etat-membre à la mi- 2013, une fois que les Vingt-Sept auront ratifié le traité et qu'un référendum se sera tenu en Croatie. Concernant le Monténégro, la France juge "prématurée" une ouverture des négociations dès décembre. Elle réclame six mois de plus pour juger l'efficacité des réformes engagées, "notamment pour le renforcement de l'Etat de droit".
Quant au Kosovo, la France "pourrait marquer un accord de principe" sur l'ouverture d'un dialogue en matière de libéralisation des visas, "à terme".

ÇA SUFFIT, PAS DE KOSOVO PAS DE SERBIE, NOUS AVONS DÉJÀ LES POLONAIS QUI NOUS EMMERDENT.
STOP !

Grèce : les jeunes diplômés fuient le pays

40 000 Irlandais ont abandonné leur île l'année dernière. Au Royaume-Uni pour la première fois, les Espagnols arrivent dans le top 5 des immigrés. On estime entre 30 000 et 70 000 le nombre de Portugais candidats au départ. Chômage, crise de la dette, le vieux continent perd ses diplômés. Et c'est encore plus vrai en Grèce.

L'exil des diplômés commence fortement à inquiéter le gouvernement grec. On estime autour de 9 %, le nombre de jeunes partis chercher du travail à l'étranger. Destinations l'Allemagne, le Royaume-Uni, les pays nordiques, ou encore l'Australie.
7 jeunes grecs sur 10 disent vouloir quitter le pays
Ces jeunes, qualifiés, ne trouvent pas de travail à la hauteur de leurs compétences, ni même de travail tout court. Selon les statistiques officielles du pays, la moitié des chômeurs a moins de 26 ans.
Pour le moment l'exode est contenu, mais il pourrait s'aggraver : 7 jeunes grecs sur 10 disent vouloir quitter le pays. Comment les retenir ? Le gouvernement grec tente de les inciter à lancer leur propre business. Une méthode limitée sans aide financière à l'entreprenariat.
Des chasseurs de tête européens, eux, se sont mis sur le marché à la recherche de cadres confirmés. Le Suédois Paragona, qui se présente comme le leader européen du recrutement dans le secteur de la santé, multiplie les publicités sur internet en garantissant un bon salaire.

Ultime chance pour la Grèce de conserver l'euro, dit sa banque

La Grèce a obtenu une dernière chance de rester dans la zone euro et doit faire un "effort maximum" pour éviter d'être ramenée plusieurs décennies en arrière, a averti mercredi la banque centrale hellénique.

Dressant un tableau sévère des finances du pays, la Banque de Grèce a dit que l'incapacité à atteindre ses objectifs fiscaux, les retards de mise en oeuvre de réformes et une forte contraction économique avaient remis en cause ses récentes affirmations quant à la soutenabilité de la dette du pays.
"Le pays doit éviter à tout prix de nouveaux retards ou déviations par rapport aux objectifs; tous les efforts possibles sont nécessaires pour faire mieux que les objectifs", a déclaré la Banque dans son rapport intérimaire de politique monétaire.
"La conjoncture actuelle est la période la plus critique de l'histoire grecque de l'après-guerre. Ce qui est en jeu est de savoir si le pays va rester au sein de la zone euro."
Le nouveau Premier ministre, Lucas Papadémos, a promis de faire avancer les réformes, bien qu'il rencontre un soutien mitigé concernant les principaux partis et une opposition syndicale au nouveau plan d'austérité auquel il s'est engagé.