TOUT EST DIT

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samedi 11 mai 2013

Europe : l'union politique est nécessaire


La commémoration du 8 mai 1945 nous rappelle que la guerre a existé et donc qu'elle peut toujours survenir. D'ailleurs, elle a sévi de nouveau en Europe lors de l'éclatement de la Yougoslavie.
Grâce aux dirigeants Mikhaïl Gorbatchev et Helmut Kohl, la Guerre froide s'est terminée sans l'explosion si longtemps redoutée. Depuis, la crise économique a incité les pays européens aux économies et les budgets militaires sont les premiers à décroître. Pourtant, c'est une illusion que de croire que la guerre est écartée pour toujours. Ce fléau peut revenir à l'occasion de tensions qui tourneraient mal à l'intérieur ou à l'extérieur de notre continent.
On voit la menace que constitue un pays comme la Corée du Nord. On constate la rivalité de la Chine et du Japon, une Chine dont la puissance militaire ne cesse de croître. Plus près de nous, outre l'Irak, l'Afghanistan, de fortes tensions existent au Pakistan ou en Iran. On assiste également au bouillonnement de plusieurs pays arabes et au probable éclatement de la Syrie. Celui-ci aura inévitablement des répercussions sur tout le Moyen-Orient. Nous sommes, d'une manière ou d'une autre, concernés.
Pour toutes ces raisons, l'Union européenne devrait resserrer ses liens et accélérer sa construction. Il s'agit de relever ensemble les défis qui s'annoncent et de s'y préparer. Sinon, ces difficultés nouvelles pourraient faire réagir diversement lesdifférents partenaires européens, et les divisions qui s'en suivraient pourraient devenir dramatiques.
Dépasser les égoïsmes nationaux
L'Europe, que nous avons fêtée le 9 mai, nous a valu la plus longue période de paix jamais vécue sur notre continent : 70 années. Elle est notre véritable sauvegarde. Pourtant, ces derniers temps, elle n'a jamais été aussi critiquée et décriée de manière agressive, par de nouveaux groupes extrémistes, populistes qui renaissent dans presque tous nos pays et qui, de plus, menacent la démocratie. 
Heureusement, des voix s'élèvent pour nous alerter : « Le culte du chacun pour soi freine l'action commune exigeante à laquelle se substitueront le retour des affrontements entre les États, la concurrence entre les salariés et les territoires, l'abaissement des standards sociaux... La coopération et la solidarité doivent prévaloir. Sans elles, les Européens seront les déclassés de la mondialisation... L'Europe manque d'un gouvernement économique », écrivent plusieurs parlementaires européens, français et allemands, dans Libération, le 9 mai.
De son côté, Bernard Guetta, dans le même journal, résume bien la situation : « Il faut que les pays de l'euro se fixent un calendrier d'harmonisation fiscale et sociale ; développent une politique industrielle commune ; mutualisent leurs emprunts ; se dotent d'une défense commune pour réduire leurs dépenses militaires, et solennellement annoncent qu'au terme de ce processus, l'union politique est leur objectif. »
On voit combien sont hors de propos les minables critiques récentes de certains politiques français à l'égard de l'Allemagne qu'on veut faire passer pour le mal européen. Alors même que, lors du 50e anniversaire du traité de l'Élysée, les parlements allemands et français ont déclaré : « La coopération franco-allemande est devenue, aujourd'hui, un socle national et fiable du processus d'intégration européen. »
À l'évidence, il est plus que temps de dépasser les égoïsmes nationaux !

Fillon se prend pour Pompidou..., il ressemble à Rocard


Vous revenez sur la phrase prononcée hier au Japon parFrançois Fillon, qui s'est déclaré candidat à la présidentielle, "quoi qu'il arrive". L'attitude de l'ancien Premier ministre vous rappelle deux de ses prédécesseurs. Votre parti pris : Fillon se prend pour Pompidou, il risque de finir comme Rocard...
Écartons d'emblée l'erreur d'interprétation : contrairement à ce qu'il a dit ensuite, François Fillon a bien parlé d'être candidat en 2017 - donc pas à la primaire UMP, mais à la présidentielle. Cette annonce indirecte, depuis l'étranger, rappelle étrangement l'"appel de Rome" de Pompidou, qui, en 1969, s'était posé en successeur de De Gaulle et, du coup, avait accéléré sa chute. De même, Fillon espère pousser Nicolas Sarkozy vers la retraite pour prendre la relève. Mais dans la longue histoire des Premiers ministres qui ont rêvé de l'Élysée, c'est plutôt à Michel Rocard qu'il fait penser : lui aussi avait juré de se présenter quoi que ferait François Mitterrand. Et il a fini par s'effacer...
Donc pour vous, pas de doute : il faut lire la phrase de François Fillon comme une attaque explicite contre Nicolas Sarkozy...
Loser, ça c'est certain.
C'est sûr. Quand il dit "quoi qu'il arrive", il faut entendre "qui qu'il arrive". C'est la réponse à cette question lancinante et qui l'insupporte : que fera-t-il si Nicolas Sarkozy veut revenir ? Le problème de Fillon, c'est que dans tous les sondages l'électorat de droite lui préfère largement Sarkozy pour 2017. En plus, ses partisans doutent de sa fermeté - il a déjà renoncé à la présidence de l'UMP et à la mairie de Paris... Donc, il cherche à la fois à rassurer ses troupes (sur lui-même) et à dissuader Nicolas Sarkozy (d'un come-back). On verra sur quel front il sera le plus convaincant...
Si on considère sa déclaration de Tokyo comme une entrée en lice quasi officielle, est-ce que François Fillon ne part pas un peu tôt ? La présidentielle, c'est dans quatre ans !
C'est vrai, mais jusqu'ici il se concentrait sur la primaire, et 2016, c'était déjà loin. S'il accélère, c'est qu'il ne pensait pas que Nicolas Sarkozy aurait un retour en grâce aussi rapide dans l'opinion. D'où les piques qu'il lance contre lui, les désaccords qu'il a exprimés (toujours après coup) sur les 35 heures, la compétitivité ou le FN ("irréconciliables", dit-il dans le documentaire de Franz-Olivier Giesbert diffusé sur France 3). Dans Le Monde, en février, il disait que si Nicolas Sarkozy revenait avec un projet susceptible de convaincre les Français, il le soutiendrait. On voit bien qu'il n'en croyait pas un mot. Depuis un an, il voulait incarner une force tranquille ; aujourd'hui, il est plutôt dans la force fébrile.
Quelle peut être la réaction de Nicolas Sarkozy ? Plusieurs de ses proches ont déjà réagi en attaquant François Fillon... C'est la guerre à droite qui recommence ?
C'était écrit. Les sarkozystes ont toujours considéré que François Fillon n'était pas un chef de guerre - et d'une certaine façon, la façon dont il a mené (et perdu) la bataille pour l'UMP les a confortés. Sans le contrôle du parti, il n'a pas d'autre carte à jouer que de contester publiquement le leadership de Nicolas Sarkozy. Donc, on est passé des échanges d'amabilités à l'ouverture des hostilités. Il faudra se souvenir que c'est un jeudi de l'Ascension que François Fillon a donné le signal de... l'escalade.

Mise en examen de Sarkozy: 105 députés UMP soutiennent Guaino contre le juge Gentil

Le député des Yvelines  (), poursuivi par l'Union syndicale des magistrats (USM) après ses propos contre le juge bordelais Jean-Michel Gentil, qui a mis en examen  dans le cadre de l'affaire Bettencourt, a reçu le soutien d'une centaine de parlementaires UMP, indique Le Figaro samedi.
"Dans une lettre ouverte au procureur de Paris, ils s'étonnent de la décision du parquet d'ouvrir une enquête préliminaire sur les propos de Guaino", écrit le quotidien, soulignant qu'ils reprennent à leur compte les attaques de leur collègue député: "Comme lui, nous affirmons que le juge (. 

..) +a déshonoré un homme, a déshonoré les institutions et a déshonoré la justice+" en mettant M. Sarkozy en examen.
Cette phrase, explique Le Figaro, M. Guaino l'avait prononcée le 22 mars, au lendemain de la confrontation entre le juge Gentil et l'ancien chef de l'État. Pendant près d'une semaine, précise le quotidien, il avait dénoncé dans plusieurs médias une "décision
grotesque", "irresponsable", une "salissure pour la France".
L'Union syndicale des magistrats (USM) a déposé plainte pour "outrage à magistrat et discrédit jeté sur une décision de justice" contre le député UMP, proche de M. Sarkozy. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.
L'ancien chef de l'Etat a été mis en examen par le juge Gentil pour abus de faiblesse à l'encontre de Liliane Bettencourt.
L'ancien conseiller du président de la République "ne renie pas ses propos, bien au contraire", affirme le quotidien, auquel il a déclaré: "Ce que j'ai dit est certes violent, mais c'est mon opinion, et jusqu'à nouvel ordre, le délit d'opinion n'existe pas! Sinon, on est plus en République. Personne ne doit pouvoir échapper à la critique."
"Dans sa croisade", il "a été rejoint par une bonne moitié du groupe UMP à l'Assemblée", note Le Figaro.
"Parmi les signataires figurent Jean-François Copé et ses principaux soutiens, comme Christian Jacob, Michèle Tabarot ou Claude Goasguen. D'autres poids lourds du parti, comme Xavier Bertrand ou Benoist Apparu, font également partie des signataires. Les fillonistes, eux, sont moins nombreux, à l'exception notable de Laurent Wauquiez", détaille le quotidien.
"Nous faisons nôtres tous (c)es propos", écrivent les signataires dans leur lettre ouverte. Quitte à s'exposer eux-mêmes à des poursuites judiciaires: "Nous entendons assumer toutes les conséquences", ajoutent-il.
Dans un communiqué, la porte-parole du PS Laurence Rossignol déplore que "la droite sarko-copéiste tente, une fois de plus, d'impressionner les magistrats".
"Il y a toujours eu dans la droite française un courant antidémocratique, hostile à la séparation des pouvoirs, à l'indépendance de la justice et au parlementarisme. La contestation des urnes par la rue, l'abus de pouvoir que constitue l'injonction de parlementaires aux juges, les atteintes répétées à la laïcité sont autant de pointillés qui tracent une ligne politique dangereuse pour la République et ses valeurs. Une ligne politique qui favorise la connivence et de la porosité aux thèmes du Front national", poursuit-elle.

Non-lieu requis contre Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt


Le parquet de Bordeaux a requis vendredi un non-lieu au bénéfice d'Eric Woerth et de Patrice de Maistre, mis en examen pour trafic d'influence passif et actif dans l'enquête sur la fortune de Liliane Bettencourt.
L'ancien gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal est mis en cause pour avoir embauché en 2007 l'épouse d'Eric Woerth dans sa société de gestion de patrimoine.
Le ministre UMP du Budget lui a personnellement remis la Légion d'honneur l'année suivante, et les juges soupçonnent un échange puisque Patrice de Maistre était membre du club des donateurs fortunés de l'UMP, le "Premier cercle".
"Le parquet estime que le lien de corrélation entre les deux faits - condition nécessaire à la caractérisation du délit - n'est pas formellement démontré", écrit vendredi le procureur de Bordeaux dans un communiqué.
"Le parquet a remis, ce jour, son réquisitoire définitif afin que les susnommés soient admis au bénéfice de non-lieux", ajoute-t-il.
Le parquet juge par ailleurs que l'action d'Eric Woerth dans la mise à disposition, en 2009, d'une parcelle de l'Etat pour la réalisation d'un auditorium financé par Liliane Bettencourt, "n'encourt aucun reproche". Cette mise à disposition avait été décidée par un arrêté signé par celui qui était alors ministre du Budget.
La décision finale de renvoyer ou non devant un tribunal les deux hommes reviendra toutefois aux juges en charge de l'instruction.
"LE BON SENS TRIOMPHERA"
Tout en disant attendre la position des juges, l'avocat d'Eric Woerth a salué vendredi une "bonne nouvelle".
"Nous disions depuis maintenant plusieurs années que cette suspicion et ces hypothèses ne reposaient sur rien, je suis évidemment heureux que le parquet de Bordeaux partage cette analyse qui me paraît évidente", a déclaré Me Jean-Yves Le Borgne sur i>télé.
"Je ne doute pas qu'un jour ou l'autre, le bon sens triomphera, et qu'on s'apercevra que rien ne pouvait être reproché à Eric Woerth dans ce contexte", a-t-il ajouté.
Outre sa mise en examen pour trafic d'influence passif, son client a été mis en examen pour le "recel" de 150.000 euros dans un autre volet de l'affaire Bettencourt. Cette somme lui aurait été remise par Patrice de Maistre.
Me Jacqueline Laffont, l'une des avocates de Patrice de Maistre, s'est également dite "très satisfaite" de ce réquisitoire.
"Nous avions déposé une demande de non-lieu démontrant qu'il n'y avait pas le moindre indice d'un trafic d'influence et que cela n'était qu'une construction intellectuelle", a-t-elle dit à Reuters.
"On attend maintenant la position des juges d'instruction et on pense qu'elle devrait suivre les réquisitions prises par le procureur de la République de Bordeaux."
Dans son communiqué, le procureur de Bordeaux juge par ailleurs que les délits de financements illicites de campagne électorale et de parti politique, pour lesquels Eric Woerth et Patrice de Maistre n'ont pas été mis en examen, "ne ressortent (...) nullement caractérisés", et rappelle que ces faits sont couverts par la prescription.

Le djihad des ratés

L’attentat de Boston a donné une excellente occasion à tout un essaim d’experts pour développer une fois de plus des théories savantes sur les causes et la nature de l’extrémisme islamiste. Certains experts ont vu non sans raison une similitude entre le cas du terroriste toulousain Mohammed Merah et celui des frères Tsarnaev pour mettre les sociétés européennes et américaine en garde contre une très probable propagation du phénomène qu’on pourrait qualifier comme « terrorisme du voisin ». C’est là un avertissement qui aurait été tout à fait judicieux s’il ne portait pas une connotation strictement anti-islamiste.
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Pourtant tout comme dans le cas de Mohammed Merah les motivations religieuses des terroristes de Boston n’étaient que circonstancielles. C’est surtout leur incapacité de s’adapter aux sociétés qui les ont accueillis, la frustration et la conscience de leur propre médiocrité qui ne faisait dans le même temps qu’attiser leur désir de s’affirmer par n’importe quel moyen, qui sont à l’origine de leurs actes inhumains. Dans ces circonstances l’islam ne représentait pour eux qu’une référence aussi facile qu’artificielle.
Et c’est, à mon avis, l’unique détail, somme toute sans grande importance, qui fait la différence entre les cas de Mohammed Merah et des frères Tsarnaev et par exemple ceux beaucoup plus nombreux des WASP des Etats-Unis dont les représentants s’amusent à canarder presque quotidiennement leurs compatriotes dans les écoles, les magasins et dans les rues pour se venger de leur propre nullité.

Question de circonstances

Question de circonstances


Ils sont extraordinaires, nos révolutionnaires, fils de la Grande Révolution, élevés dans le culte du « Grand soir », qui nous gouvernent. Ils n’ont à la bouche que les mots de légalité, respect des institutions, admiration pour les forces de l’ordre…
De qui se moque-t-on ? Sinon de nous ?
Ces gens-là, jouent les provocateurs, les transgressifs, les subversifs, mais, attention ! Dites-le leur, manifestez votre mécontentement et, aussitôt, les grandes orgues du pouvoir, de l’ordre et de la morale vous joueront l’air du « Tiens-toi tranquille, vilain petit canard ».
En face, de notre côté, les autorités morales, spirituelles, religieuses, renchérissent dans le rappel de nos devoirs – nous sommes des chrétiens – donc nous devons aimer nos ennemis, tendre la joue gauche après avoir reçu une gifle sur la droite, ne pas nous transformer en zélote qui réclamerait la royauté temporelle d’un messie crucifié dont le règne n’est pas de ce monde, nous laisser dévorer comme les brebis le sont quand arrivent les loups… et penser qu’après tout, Dieu étant maître de l’histoire, sa victoire éclatera un jour, plutôt de l’autre côté de la vie… etc.… etc.…
Mais alors, pourquoi manifester ?  Pourquoi marcher ? Pourquoi crier ? N’est-ce pas déjà une pression ? Une occupation du domaine public ? N’est-ce pas fatigant, épuisant pour les forces de l’ordre ? Ne mettons-nous pas leurs nerfs à dure épreuve ? Où s’arrête notre droit ? Taubira, ta loi en n’en veut pas Taubira, Ta réforme, si tu savais, … Elle doit être choquée, la pauvre Taubira… elle doit mal dormir… se bourrer de tranquillisants… faire trois fois plus de vélo… s’énerver sur la pédale… est-ce qu’il ne faudrait pas, par hasard, ou par charité, être moins pressant ? Laisser faire ?... de toutes les façons, ce monde, qui n’est pas le nôtre, croulera demain devant notre foi… falbala …
Déjà, il y a un peu moins de quatre siècles, voyant les efforts, l’argent, les hommes, les armes que Richelieu déployait devant La Rochelle pour arracher cette place forte à l’hérétique et à l’étranger, le Cardinal de Bérulle disait « à quoi bon ? Si Dieu le veut, La Rochelle tombera… Prions et espérons… ».  A quoi, l’autre Cardinal, l’homme d’Etat répondait :« Qu’il prie, moi, je déploie mes armées. »
Nous sommes au Royaume de Jeanne. Nous sommes les compagnons de Jeanne. Tout homme qui tient une place et ne la rend pas est compagnon de Jeanne d’Arc. Et tout homme qui la rend, cette place, est un salaud. Ainsi, ou à peu près, en tout cas beaucoup mieux, parlait Péguy. Que, pour des raisons tactiques, pour des raisons de bon sens évident, nous ne harcelions pas aujourd’hui des forces de l’ordre dont il faut reconnaître que, dans l’ensemble, elles sont bienveillantes… personne ne le met en doute. Nous ne nous en prenons pas aux gendarmes, aux policiers, aux CRS, mais à ceux qui les utilisent… mais, s’il faut faire du droit et de la morale…. allons y.
De quel droit les autorités qui utilisent la force armée m’interdisent-elles d’aller jusqu’à l’Assemblée nationale, où siègent les députés qui, parait-il me représentent ? De quel droit ma liberté de circuler dans ma ville – la ville où je paie l’impôt foncier et la taxe d’habitation, la taxe sur les bureaux et la taxe sur la voirie – est-elle ainsi entravée ? Parce que je suis hostile à un projet de loi et que je manifeste mon hostilité ? Mais où est le droit qui fonde la légitimité de cette violence qui m’est faite ? L’Assemblée nationale est ma maison, mon palais, ma chambre… c’est moi qui paie, c’est moi qui vote, c’est moi le peuple.
Seraient-ils ces messieurs-dames qui utilisent contre moi la force armée dépositaires d’un droit divin ? Où est l’eau, l’huile, le chrême qui leur a donné l’onction ? Où est le sacrement qui rend inviolable cette autorité ? Ils ont été élus ! La belle affaire ! Dans quel texte, la Constitution qui définit leur autorité dit-elle que cette autorité a un fondement supérieur à ma volonté ? Pour eux, ils l’ont proclamé, rien n’est sacré, ni le mariage, ni la vie humaine à son commencement, ni la vie humaine à sa fin. Ils peuvent en disposer. Ils sont dans le relativisme absolu. Alors, moi aussi, je dispose d’eux ; leur autorité est relative. Entre eux et moi, il n’y a rien d’autre qu’un rapport de force.
Lénine le disait déjà, dans sa brutale lucidité, l’Etat c’est « détachement d’hommes armés, juges, prisons ». Les bourgeois l’utilisent contre la révolution. Le prolétaire l’utilise contre le bourgeois. Ce cynisme absolu n’a qu’un défaut : il fait fi de la conscience, de la simple humanité de ceux qui composent cet instrument d’Etat. Les policiers, les officiers, les gendarmes, les CRS, les juges, les militaires ne sont pas des jouets mécaniques. Ce sont des hommes. Des animaux qui pensent, qui parlent, et qui, même, parfois, prient et réfléchissent. Des hommes comme vous et moi.
Aussi, arrive-t-il, dans l’histoire, que, contrairement à ce que pensait Lénine, des hommes aient une vue claire de ce qu’est leur devoir, devoir d’Etat, c’est le cas de le dire. Alors, il existe une sorte d’harmonie entre le peuple et l’Etat. Alors la lutte des classes s’arrête – Marx lui-même le reconnaissait – dans les époques bénies… mais pour en arriver-là… Eh bien ! il faut travailler, lutter, prier, se battre. Jeanne ne s’est pas contentée de prier, de conseiller, de parler ; Jeanne a conduit les batailles, ce qui signifie, non seulement recevoir des coups, mais encore, mais surtout, en donner.
Que les professeurs de morale et les pontifiants d’éthique mettent une sourdine à leur propos. Si, pour des raisons d’évidente prudence, il n’est pas recommandé d’utiliser la violence dans nos manifestations, cette prudence ne découle d’aucun impératif catégorique, qui descendrait du ciel d’une prétendue morale intangible. C’est une question de circonstances, de tactique ou de stratégie, comme on voudra… qui, demain, peut parfaitement se poser autrement. C’est une décision d’opportunité, pas un cas de conscience.
Nous ne sommes pas des zélotes. Nous sommes des Francs. « Vive le Christ qui aime les Francs ! » Jésus n’a pas voulu être roi d’Israël, mais Il est venu pour être le Roi de l’Univers. Ce qu’Il est… Et toutes les nations reconnaitront Sa Gloire ! La nôtre, la nation française, comme les autres !
Et peut-être, en raison de ce qu’elle a reçue, plus que les autres ! Là est notre devoir. Là est notre vocation… qui est passée, si souvent, par l’emploi des armes. N’oublions jamais les mots du bienheureux Frédéric Ozanam, notre vocation, c’est « la gloire temporelle du christianisme ».
Cette gloire temporelle, la jeune génération l’incarne aujourd’hui sur les places des villes de France, sur l’Esplanade des Invalides – l’hôtel militaire et royal, la demeure guerrière et impériale, image de la France qui s’est faite au fil de l’épée – génération qui veille et qui prie, mais aussi génération qui  marche et qui crie, et dont le sang généreux montre déjà qu’elle est prête à aller, comme Jeanne, son modèle, jusqu’à la Victoire.

Schizophrénie à tous les étages : ces couples infernaux qui brouillent la ligne politique du gouvernement


Pierre Moscovici, ministre de l'Économie, et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, se sont encore opposés jeudi par médias interposés, cette fois sur le dossier de la reprise de Dailymotion par Yahoo!. Les deux hommes s’étaient déjà affrontés sur le dossier de la Banque publique d'investissement. Des conflits qui semblent révélateurs d'une divergence de vision de l'économie. Peut-on parler de « couple infernal » à leur sujet ? Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici peuvent-ils cohabiter longtemps dans le même périmètre ministériel, voire dans le même gouvernement ?





Thomas Guénolé : Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg n’ont pas la même vision de la politique économique à suivre. C’est une évidence. Pierre Moscovici est sur la même ligne que François Hollande : rendre les entreprises françaises plus compétitives grâce à la baisse des coûts de production, elle-même obtenue grâce à la baisse des cotisations sociales et aux crédits d’impôt. Arnaud Montebourg est sur la même ligne que Jean-Luc Mélenchon : a minima, entreprendre ponctuellement des nationalisations, comme il l’a proposé pour Gandrange ; a maxima, remettre en cause les règles du libre-échange, comme il l’avait proposé pendant la primaire socialiste de 2011.

Cette divergence de fond n’empêche pas les deux hommes de cohabiter dans le même gouvernement, car dans toute coalition gouvernementale, vous trouvez des divergences politiques fondamentales. Cela tient au fait que dans les rapports de forces électoraux, aucune ligne politique cohérente n’obtient à elle seule la majorité absolue nécessaire pour atteindre le pouvoir. Il faut donc faire des alliances qui, faute d’homogénéité de la ligne politique, ont un « ciment par défaut » : l’opposition commune à l’alliance du camp d’en face.

Par exemple, dans la coalition socialiste-communiste du début des années quatre-vingt, Jean-Pierre Chevènement et Michel Rocard n’avaient rien en commun sur la politique économique et monétaire, mais ils avaient en commun un rejet très net de la droite flanquée du centre. Autre exemple, François Bayrou et Philippe Séguin n’avaient rien en commun sur l’Europe au milieu des années quatre-vingt-dix, mais cela ne les a pas empêchés d’être dans le même gouvernement, celui d’Alain Juppé, après avoir soutenu le même candidat, Jacques Chirac.

Existe-t-il d’autres "couples infernaux" au sein de ce gouvernement ? Lesquels ?


On peut déjà citer le « couple infernal » Valls-Taubira. D’un côté, Manuel Valls, seul socialiste de droite connu à ce jour, tient sur la politique pénale un discours de répression identique à celui de l’UMP. De l’autre, Christiane Taubira tient un discours reprenant une ligne abandonnée par la gauche depuis dix ans : la prévention, la réinsertion, et la préoccupation sociale pour les conditions de vie des détenus. À l’échelle de tout l’électorat, c’est la position de Manuel Valls qui est majoritaire, puisque l’extrême droite, la droite et le centre-gauche y adhèrent. À l’échelle de la gauche, au contraire, c’est la ligne de Christiane Taubira qui est majoritaire, puisqu’elle correspond à la pensée politique historique de la gauche sur ce thème.
l'intérieur et la justice noire

On peut ensuite citer le « couple » Ayrault-Fabius qui, sans être « infernal », tient de la rivalité feutrée. Certes, Jean-Marc Ayrault est le chef du gouvernement, sous la forme d’un « super-chef de cabinet » du président de la République qu’induit le passage au quinquennat. Pour autant, Laurent Fabius, fort de sa qualité d’ancien Premier ministre de François Mitterrand et de chef d’un puissant courant du Parti socialiste, se comporte en vice-présidentde facto. Il joue ainsi un rôle de « maître censeur » sur les enjeux de politique économique – rappels à l’ordre adressés à mots à peine couverts à Arnaud Montebourg – et plus encore sur la politique extérieure, du fait de ses fonctions de ministre des Affaires étrangères. Son rôle ressemble ainsi à celui d’Alain Juppé pour le dernier gouvernement de François Fillon, dans une similitude de situation très frappante.

Sans que cela soit incarné par une tension durable entre deux membres du gouvernement, l’on peut enfin citer quelques singularités incarnées tour à tour par un ou plusieurs ministres.Les positions de Vincent Peillon et de Cécile Duflot sur la dépénalisation du cannabis, les tensions entre Aurélie Filippetti et Jérôme Cahuzac quant à la publicité sur France Télévisions et à la taxation des écrans d’ordinateurs, la position à peine voilée de Manuel Valls contre le droit de vote des immigrés non-européens, le bref envisagement par Jean-Marc Ayrault de revenir aux 39 heures, le front anti-austérité Montebourg-Taubira-Duflot-Hamon, en sont autant d’exemples.

Ces "couples infernaux" représentent-ils des clivages idéologiques profonds ?


Pas toujours, mais le plus souvent, on peut en effet retrouver dans une tension au gouvernement un des grands clivages idéologiques qui traversent la gauche.

Premièrement, le clivage entre gauche social-démocrate et gauche socialiste sur la politique économique et industrielle : c’est par exemple la confrontation Ayrault-Montebourg sur Gandrange. Deuxièmement, le clivage entre gauche de la répression et gauche de la prévention : c’est la confrontation permanente Valls-Taubira. Troisièmement, le clivage entre austérité et relance : c’est la confrontation de plus en plus nette entre le bloc Montebourg-Taubira-Duflot-Hamon et la ligne de François Hollande, qu’on retrouve d’ailleurs à l’Assemblée nationale et au sein du Parti socialiste. Quatrièmement, le clivage entre gauche libérale et gauche conservatrice sur les mœurs : c’est par exemple la confrontation entre les positions de Vincent Peillon et de Cécile Duflot sur le cannabis, et la fin de non-recevoir de Jean-Marc Ayrault.

Vincent Peillon, Fleur Pellerin, Aurélie Filippetti : dans la composition de leur gouvernement, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont opté pour des personnalités fortes au détriment d’une vraie cohérence idéologique. Après un an d’exercice du pouvoir, peut-on dire que c’était le bon choix ?

Incontestablement, l’on trouve dans ce gouvernement des profils différents à tous points de vue. Au-delà des divergences d’idées, inhérentes à la diversité des familles de pensée de la gauche française, cela va jusqu’à des positionnements en termes de clientèle sociologique, qui parfois proviennent d’abord des vies des ministres. Par exemple, Fleur Pellerin a un parcours, un vécu, elle provient d’un milieu, qui s’adressent aux très diplômés et aux chefs d’entreprise ; là où Aurélie Filippetti, sous les mêmes angles, a une fibre ouvrière marquée.

Toujours est-il que l’accumulation de fortes personnalités, chacune dotée de sa singularité, dans l’orchestre gouvernemental, constitue un vrai atout pour le gouvernement, à double titre. Cela lui permet de couvrir le spectre du « peuple de gauche » dans toute sa diversité. Cela rompt avec le déséquilibre en vigueur sous Nicolas Sarkozy, où un soliste, certes virtuose, ne laissait d’espace autour de lui que pour des choristes ou des métronomes.Encore faut-il que la polyphonie ne vire pas à la cacophonie. C’est tout le problème de l’actuel gouvernement.

Visiblement, il manque à ce gouvernement une stratégie de répartition cohérente des messages entre ministres, pour parvenir, comme dans un tableau impressionniste, à un ensemble lisible. Faute d’une telle stratégie, chacun apporte sa palette sans être encadré : d’où un rendu illisible et rédhibitoire, sauf à apprécier l’art abstrait.

François Hollande, connu lorsqu’il était premier secrétaire du PS pour son goût de la synthèse, semble avoir voulu reproduire la même méthode dans sa gestion du gouvernement. Mais celui-ci peut-il vraiment être géré de la même manière que le PS ?


François Hollande a effectivement reproduit à la tête de l’État ses méthodes de pilotage du Parti socialiste du temps où il en était premier secrétaire. Dans un premier temps, la cacophonie des courants s’exprime dans toute sa diversité et ses divergences. Dans un second temps, il rétablit la paix et fixe un agenda, par une motion de synthèse. Cependant cette dernière apporte par définition autant de frustrations que de satisfactions. En outre, avant qu’elle advienne, l’opinion publique assiste au flou et à l’illisibilité du cap, ce qui est extrêmement anxiogène par temps de crise. Enfin, cela alimente le procès en versatilité et en inconsistance de François Hollande. « Choisis ton camp, camarade ! »