Discrète ? Effacée ? La Première Dame des Etats-Unis en a étonné plus d'un en se rendant cette semaine en visite officielle en Haïti et au Mexique. Un premier vol en solo dans la diplomatie américaine pour la femme de Barack Obama qui pourrait présager un plus grand engagement politique de la First Lady. Michelle Obama se la jouerait-elle Carla ? Non, elle fait mieux !
Michelle Obama a surpris les Etats-Unis en se rendant mardi en visite en Haïti en compagnie de Jill Biden, l'épouse du vice-président américain Joe Biden. Les deux femmes des hommes les plus influents de Washington ont survolé Port-au-Prince en ruines et ont rencontré le président haïtien René Préval pour lui assuré le soutien des Etats-Unis."C'est frappant. La désolation est vraiment frappante", a déclaré Michelle Obama, qui a souligné"l'engagement américain à aider Haïti à se rétablir et à se reconstruire, en particulier alors que la saison des pluies et des ouragans débute".
Viva Mexico !
Mais cette visite surprise n'était pas l'unique rendez-vous sur l'agenda décidément très chargé de la First Lady. La femme du 44e président des Etats-Unis s'est rendue pour la première fois seule en voyage officiel de trois jours au Mexique."Le Mexique est vraiment un premier pas naturel pour moi. Les relations entre nos deux pays sont larges et profondes", a expliqué la Première dame des Etats-Unis. Lors de sa visite, Michelle Obama s'est attachée à aller à la rencontre des enfants et des étudiants mexicains dans une situation financière ou personnelle difficile."Mon ordre du jour international, en tant que Première dame, portera sur le contact avec les jeunes", avait-elle annoncé depuis l'avion qui l'amenait à Mexico dans un message vidéo diffusé sur le site internet de la Maison Blanche."Yes, we can", tel est le message que la Première dame veut véhiculer à la jeunesse. Michelle Obama, avocate de profession, a rappelé ses origines modestes ainsi que celles de son mari."Quand nous étions jeunes, personne ne se serait imaginé que nous deviendrions le président et la Première dame des Etats-Unis", a-t-elle précisé, citant d'autres exemples célèbres tels que Jeanne d'Arc, Abraham Lincoln ou encore le révolutionnaire mexicain Benito Juarez.
Deux parcours bien différents
Tout semble opposer la femme du président Obama et notre Carla nationale. Rien ne peut être plus étranger à la Première dame française que l'enfance modeste de Michelle Obama, elle qui a évolué dès son plus jeune âge dans l'aristocratie italienne puis dans celle du show business. Dès son arrivée à l'Elysée, Carla Bruni-Sarkozy a multiplié les galas, toujours glamour, et les interviews, devenant la (meilleure) porte-parole de son président de mari. Michelle Obama s'est faite plus discrète et s'est cantonnée à son rôle de "mom-in-chief" de ses deux filles, Sasha et Malia. Cultivant un jardin bio à la Maison-Blanche ou faisant du hula hoop, Michelle Obama est longtemps restée dans l'ombre de son mari, ne prenant pas position dans la politique américaine. La Première dame étonne aujourd'hui aussi à l'aise avec son potager que lors de rencontres avec les grands de ce monde.
Michelle = Carla ou Hillary ?
A l'instar de Carla Bruni-Sarkozy, Mme Obama tranche avec le rôle traditionnel de la femme de chef d'Etat, souvent reléguée aux simples devoirs protocolaires. Tais-toi et souris, très peu pour elles. Les maris y trouvent aussi leur compte. Des femmes autant, voire plus, populaires que leur époux, rien de tel pour reluire l'image de la présidence après une réforme difficile. Carla a sa musique et sa fondation, Michelle, elle, aurait-elle d'autres ambitions ? Avec cette première visite officielle sans son Barack, Michelle Obama pourrait bien rêver à un destin à la Hillary Clinton, ex-First Lady, avocate elle-aussi, aujourd'hui secrétaire d'Etat.
Carla Bruni-Sarkozy se vend très bien
Le documentaire "Naissance d'une Première dame", de Marc Berdugo, n'a pas encore été diffusé sur France 3 qu'il a déjà été vendu à une dizaine de pays lors du MIPTV à Cannes, marché international des programmes audiovisuels. Il a été pré-acheté (c'est-à-dire acheté avant qu'il ne soit complètement fini) par sept pays : l'Allemagne, la Belgique, la Suisse, le Canada, la Suède, le Danemark et l'Autriche, a précisé à l'AFP Isabelle Graziadey, de la société Terranoa qui le distribue. L'Italie et l'Espagne devraient également l'acquérir, tandis que la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Grèce, le Portugal et l'Australie se sont montrés intéressés, a-t-elle ajouté. Le documentaire de 90 minutes pour la France (52 minutes pour l'international) devrait montrer"ce que devenir une Première dame change dans la vie d'une femme", un sujet qui passionne apparemment les médias.