TOUT EST DIT

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mardi 25 septembre 2012

Est-il bien raisonnable pour le gouvernement de faire semblant de ne pas voir le problème avec la participation des Verts ?

On avait déjà connu le soutien (des communistes) sans participation (au gouvernement socialiste). Est-il venu le temps de la participation (des ministres écologistes) sans soutien (des parlementaires de ce parti) ? A observer le psychodrame qui se déroule actuellement dans la majorité gouvernementale, on est en droit de se poser la question.
Reprenons : jeudi dernier aux Journées parlementaires du PS à Dijon, Jean-Marc Ayrault exhortait la majorité à voter massivement en faveur de ce Traité budgétaire européen. Il s’adressait alors aux membres de l’aile gauche de son parti qui clament ouvertement leur refus d’apposer leur signature à ce texte négocié jadis par Nicolas Sarkozy. Samedi dernier, le Conseil fédéral d’EELV se prononçait à son tour à 70% des suffrages contre le Traité, donnant ainsi consigne à ses élus de voter "non", au grand embarras de Cécile Duflot, et à la fureur de Daniel Cohn-Bendit.
Des ministres désavoués par leur base militante. Voilà réunis les ingrédients d’une crise politique, voire la perspective d'un départ des ministres écologistes du gouvernement, qui sait ? Mais que nenni ! Après avoir envoyé les leaders socialistes à Canossa expliquer que les écologistes ont toute leur place dans l’équipe gouvernementale, c’est Matignon qui est monté au créneau pour expliquer que "leur démission n’était pas du tout à l’ordre du jour" et qu’ils "font pleinement honneur au gouvernement" !
De leur coté, les députés écolos présents au Palais Bourbon clament leur droit à la différence et expliquent à qui veut l’entendre que le Traité ne fait pas partie du pacte majoritaire signé avec le PS. Et sur France 2 la ministre du Logement, Cécile Duflot, a déclaré qu’elle resterait à son poste tant qu’elle serait "utile". "Ma position est très simple, être ministre, ça veut dire s'appliquer un principe de solidarité gouvernementale. Je soutiens (donc) le gouvernement. La question du départ des ministres écologistes du gouvernement ne se pose pas". Désavoue-t-elle pour autant ses amis ? On le devine, mais la ministre du Logement a pratiqué l’esquive en maniant la casuistique à haut débit (verbal).
Fin du premier acte, mais pas fin de l’épisode, car cette polémique va se poursuivre jusqu’au vote (sous les quolibets de l’opposition), et on verra probablement le groupe écologiste se diviser sur ce texte à l’Assemblée. Mais Jean-Marc Ayrault a d’autres chats à fouetter et il n’a qu’une hâte : en finir avec cette affaire au moment où il doit faire passer la pilule du budget et ses augmentations d’impôts ! Provoquer une crise et une remaniement aujourd’hui serait contre-productif et affaiblirait sa majorité.
Car tout le monde se tient par la barbichette : lorsque les écologistes se retranchent derrière leur cohérence, ils n’ont pas tout à fait tort : on leur demande aujourd’hui d’approuver un texte que toute la gauche refusait hier. Pendant la campagne présidentielle François Hollande n’affirmait-il pas qu’il renégocierait le Traité s’il était élu ? Une fois à l’Elysée, le président de la République a dû se rendre à la raison : le Traité imposant des budgets en équilibre aux pays membres n’a pas été modifié. François Hollande a certes obtenu le déblocage d’un fonds de 120 milliards d’euros pour relancer l’économie européenne. C’est au nom de cet argument que l’opposition d’hier devenue majorité, accepte (avec plus ou moins d’enthousiasme), de l’approuver ce Traité. Mais divisez 120 milliards par 27 (pays membres) : la somme dévolue à la France sera inférieure au montant du grand emprunt lancé par Nicolas Sarkozy !
Si dans la majorité tout le monde est tellement désireux de "mettre le couvercle sur la marmite", c’est parce que cette crise larvée est révélatrice du comportement des écologistes, partenaires privilégiés du PS. Ils ont beau avoir changé de nom et s’appeler désormais Europe-Ecologie les Verts, ils sont, comme l’a dit avec amertume un de leur père fondateur Daniel Cohn-Bendit, restés  "Les Verts". C’est-à-dire un parti gauchiste et intransigeant, où le compromis ne sert que les ambitions personnelles. Cécile Duflot rêvait d’être ministre. Elle a obtenu son portefeuille de ministre du Logement et a mis sa muselière. Irréprochable en apparence. Ses amis mènent la vie dure au gouvernement ? Sous la Vème République les ministres ne sont en théorie pas les représentants de leur parti politique, même s’ils en sont ou en ont été les dirigeants. Elle peut donc s’en laver les mains !
A l’époque de la gauche plurielle, quand Lionel Jospin était Premier ministre, les députés communistes, lorsqu’ils étaient en désaccord avec le gouvernement, faisaient trainer la discussion et s’abstenaient au moment du vote, mais n’ont jamais voté contre un projet gouvernemental. Qu'en sera-t-il lorsque les écologistes seront en désaccord avec un texte gouvernemental et non plus un Traité signé par des prédécesseurs ? Cécile Duflot affirme qu’elle restera au gouvernement tant qu’elle sera utile. Et indispensable ?

La gauche prépare-t-elle le retour de DSK ?

A observer l’actu DSK depuis quelques semaines, il semble bien difficile de ne pas y voir un nouveau plan de communication du clan DSK avec pour unique but : l’imposer de nouveau comme acteur incontournable de la scène publique. Avec un François Hollande affaibli par les sondages, et surtout ses atermoiements, une crise de l’euro qui se cristallise, un avenir sans lueurs, il existe une ouverture unique pour DSK, à saisir maintenant.
Nonobstant le fait qu’il ait été directeur du FMI pendant 4 ans, donc aux commandes de l’économie mondiale, et qu’il a, au pire, contribué à laisser la crise prospérer, au mieux, démontré son incapacité à l’endiguer, certains sont prêts à croire au mythe du sauveur de la zone Euro.
DSK : Un mythe nourri par des plans de com depuis 2007
Depuis quelques semaines, tout en attaquant les médias pour « atteinte à la vie privée », il multiplie les apparitions publiques, toutes orchestrées par les mêmes, et éternels, communicants. On a connu le plan de com initial, fondateur du mythe « DSK présidentiable ». Rappelons-nous. Dans son ouvrage paru en 2010, prémonitoire, la fameuse Cassandre prête aux communicants de DSK des propos éloquents.
« L’histoire débute en janvier 2007, juste après les primaires socialistes. [...] Notre feuille de route était simple : nous devions trouver l’idée qui permettrait à DSK de rebondir sans risque. [...] Stéphane [Fouks] nous avait résumé la situation en deux phrases : il faut protéger Dominique d’une autre piquette. En clair, on a quatre ans pour le transformer en messie. »
Article complet (http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-livre-qui-demonte-la-strategie-dsk_889807.html)
Souvenons-nous du plan com qui a suivi l’affaire du Sofitel de New-York en mai 2011. Retour surmédiatisé à Paris, Interview sur une grande chaine Télé par une amie de sa femme, quelques mois plus tard.
Rien n’est fini. Un homme tel que DSK dispose toujours d’un réseau actif résiduel, malgré la séparation – apparente ?- d’avec son épouse et pourvoyeur, Anne Sinclair.
Examinons l’actualité récente et les différentes composantes du magnifique plan de communication qui prépare le retour de DSK sur la scène publique, depuis quelques mois.
La séparation
Réelle ou pas, elle semblait inéluctable et se révèle un élément indispensable au retour de l’un et de l’autre. L’un, DSK, sur le devant de la scène politique, l’autre, Anne Sinclair, à la télé.
Car, en femme fière et ambitieuse, Anne pouvait-elle supporter plus longtemps les conséquences de cette relation « sacrificielle » à un époux, qui l’a, au final, considérée comme un porte-monnaie et un fantassin de ses ambitions ? Elle pouvait certes tout sacrifier, tant que cela n’atteignait pas sa propre ambition. Or, il s’est produit le camouflet de trop, la goutte qui a fait déborder le vase, quand elle s’est faite virer par BFM TV de la soirée du second tour des présidentielles pour cause de médiatisation à outrance de son incontrôlable mari.
Dès lors, il fallait s’attendre à cette séparation, qui sera, peut-être un jour, suivie de retrouvailles, une fois DSK remis en selle sur le plan public. Si 2012 s’est achevée en eau de boudin, 2017 n’est peut-être pas perdu. En attendant, cette séparation a été agrémentée d’une « petite amie » de DSK, réelle ou pas, dont les magazines people se sont répandus et devront en répondre, et même d’un amoureux, réel ou hypothétique, d’Anne Sinclair. Si cela fait partie du plan de com, c’est bien vu, il faut le reconnaître. Cela fait ainsi plus vrai. Un scénario qui ne pourrait naître que dans l’esprit du quatuor d’Euro RSCG : Ramzi Khiroun, Stéphane Fouks, Anne Hommel et Gilles Finkelstein.
Du moins retrouvons-nous l’un des quatre, Stéphane Fouks derrière la conférence de Yalta.
Le sommet de Yalta, organisé par son communicant Stéphane Fouks (Euro RSCG)
Au sommet de Yalta, qui s’est déroulé en septembre, et fut largement évoqué dans la presse, l’on retrouve les mêmes organisateurs et amis de DSK : Stéphane Fouks (Euro RSCG) et son ami, le milliardaire, Victor Pintchouk. Les echos.fr a commenté l’intervention de DSK « Dominique Strauss-Kahn propose que les pays, comme l’Allemagne et la France, qui s’acquittent de taux d’intérêt faibles «remettent au pot une partie de cet écart de taux», de telle sorte que la facture des pays dont la prime de risque est la plus élevée – l’Espagne et l’Italie par exemple – soit allégée. Les pays de la zone euro se réuniraient par exemple tous les quinze jours pour déterminer quelle part de taux serait reversée. »
De nombreux analystes ont jugé cette proposition inadéquate voire stupide. Capitaine economics en fait une analyse qu’il présente de façon très simplifiée, et conclut que l’idée de DSK, d’une part n’est pas innovante et rappelle les eurobonds, mais qu’en outre, elle n’apporterait qu’une solution temporaire et illusoire aux problèmes de l’Europe, récompensant au passage la mauvaise gestion de certains pays (PIIGS). Article à lire ici.
Les interventions de DSK sur la crise depuis l’affaire du Sofitel de New York
Depuis 2011, DSK a donné de nombreuses conférences, espérant ainsi se propulser de nouveau sur la scène publique comme un interlocuteur incontournable, et réveillant les espoirs de ses soutiens, qui ont continué d’espérer son retour en politique. Il suffit pour s’en convaincre d’observer l’agenda très actif qu’il s’était préparé en pleine campagne des présidentielles, avec plusieurs conférences sur l’économie mondiale : Pékin, Cambridge, Bruxelles et Kiev.
A l’époque, l’on pouvait lire dans un journal Ukrainien « L’ancien responsable du Fonds monétaire international (le FMI) Dominique Strauss-Kahn livrera un cours public à Kiev le 4 avril. La conférence est organisée par Victor Pinchuk (Fondation) abordera les questions de l’économie mondiale et leurs conséquences pour l’Europe et l’Ukraine. »
On se souvient de Cambridge, où il fut chahuté par les étudiants, de la conférence de Bruxelles, annulée suite à la décision du président du conseil Européen. Quant au Maroc, pays de son enfance, il y compte de nombreux amis et y a déjà conféré maintes fois.
Le retour de la gauche et le classement sans suite des affaires Lilloises
A ce jour, cette stratégie n’a recueilli aucun résultat concret, permettant à DSK d’obtenir le moindre rôle dans la scène publique. Il joue pour le moment un one-man show qui semble n’intéresser personne. Ses tentatives de déconnecter vie privée et compétence économique n’ont, à ce jour pas abouti à faire oublier le côté glauque de l’homme. Aura-t-il plus de chance à l’avenir ? La période actuelle sera-t-elle plus propice à lui permettre de se refaire une place en politique ?
En effet, depuis mai 2011, la gauche est revenue aux affaires, et ses amis – Valls, Moscovici- occupent des postes clés. Et puisque ses soutiens ont accusé Nicolas Sarkozy de « complot » anti-DSK, sans aucune preuve, et sans vergogne, ils forment logiquement le secret espoir que ses amis socialistes vont l’aider à effacer son passé judiciaire.
Avec la gauche, qui a porté DSK sur le devant de la scène, désormais revenue au pouvoir, le doute est-il permis sur le fait que les ennuis français de DSK vont enfin d’apaiser ? Sans soupçonner quiconque d’intervenir directement dans les dossiers, il est évident que lorsque l’on dispose d’un ami fidèle au poste de ministre de l’intérieur, ce dernier ne peut que se satisfaire de voir son mentor sorti d’affaire, voire le voir revenir aux affaires..
Est-il surprenant d’entendre, que, moins de 6 mois après l’arrivée de la gauche au pouvoir, le procureur s’apprête à classer l’accusation de viol à Lille ? N’allons-nous pas voir toutes les affaires – françaises- classées les unes après les autres ?
Reste l’affaire de New-York, l’épine au pied
Les rumeurs de négociation entre les avocats de Nafissatou Diallo et ceux de DSK résonnent d’une drôle de musique. « Je suis innocent mais pas prêt à affronter des jurés avec ma vérité ». Sûr que la vérité de l’un n’est pas celle de l’autre, comme il n’y a pas de fumée sans feu. Hors de nos frontières se trouve le talon d’Achille de DSK : Nafissatou Diallo, adossé à son avocat, maitre Thompson, qui ne relâchera jamais la pression, sauf s’il arrive à négocier un bon chèque pour sa cliente (c’est peut-être déjà fait si l’on en juge par le silence assourdissant du Bronx sur le sujet).
DSK peut-il revenir aux affaires publiques ?
Un DSK qui a été gavé aux délices du pouvoir ne peut accepter à long terme la déchéance publique. Coupable ou pas, il œuvrera dur à son retour, à sa revanche sur la disgrâce. Il rêve d’un pied de nez à tous ceux qui lui ont craché dessus. Ce sera sa vengeance. Il y arrivera peut-être un jour. Dés lors qu’on a permis à la gauche caviar, sa famille politique, de revenir au pouvoir , tous les espoirs lui sont permis.
Hollande patauge, et les amis de DSK préparent son retour façon « François, on n’y arrive pas, il faut le laisser faire ». François Hollande est sans doute déjà en ballotage dans les probables rendez-vous secrets entre DSK, Valls, Moscovici, Pupponi, Cambadélis et Cie. Aurons-nous bientôt un président de paille ? Parfois, il suffit d’imaginer le pire pour se donner une chance de l’éviter. Dire à l’ennemi que l’on connaît sa stratégie peut l’obliger à en changer.
En parallèle, ses amis communicants travaillent encore à un plan de communication qui amadouera l’opinion publique encore très remontrée contre DSK. Ils trouveront bien quelques journalistes pour les y aider. Les mêmes journalistes, qui à coups de sondages et de communiqués de presse Euro RSCG, ont permis de fabriquer un DSK futur président de la République, après son échec aux primaires socialistes de 2006 (20% contre plus de 60% à Ségolène Royal).
Cependant, cette fois, les limites ont été franchies comme jamais auparavant, par quiconque. Peut-on vraiment effacer un tel parcours, d’où il ressort que DSK n’a finalement pas brillé comme directeur du FMI, ayant échoué à prévenir ou atténuer la crise ( 4 années tout de même à la tête de la docte institution), et ayant plutôt brossé dans le sens du poil tous les dictateurs d’Afrique, en parallèle d’une vie privée très active, où le mépris des femmes, de sa femme restera gravé dans les mémoires.
Personne n’oubliera les sms évoquant du « matériel » à propos des femmes, les dialogues salaces avec des commissaires de police véreux, où il semblait déjà vendre des morceaux de son futur pouvoir présidentiel contre de la chair fraîche (ou pas).
Il demeurera l’impression qu’il s’est foutu de bien des gens, et que maintenant il nous ferait un bras d’honneur en revenant en sauveur triomphant de l’Europe moribonde, foulant au pied l’opinion de l’anonyme citoyen. Qui va oublier et applaudir au retour du faux sauveur, dont on ne saura jamais s’il a vraiment tenté de violer une pauvre femme de chambre noire? Les affaires auront eu le mérite de nous révéler le caractère dominant et méprisant du bonhomme, attesté par la call-girl de Lille, Tristane Banon et d’autres.

Même si, on l’admet, ce n’est pas un délit en soi.


LA HONTE,FRANCE TU VAS MAL

Djihad sur les Champs-Elysées !

Audrey Pulvar et l’argent : l’indécence c’est maintenant !

Audrey Pulvar a publié une chronique sur le site internet du magazine du banquier choisi par le gouvernement de son petit copain pour un contrat juteux. Elle s’est fendue d’une sorte de tirade lyrique pathético-démagogique où elle plaint, les uns après les autres, les petits salariés de notre pays. Quelques jours après, on apprend que son petit boulot de chroniqueuse pour la nouvelle chaine de Canal+, D8, pourrait lui rapporter 20 000 euros par mois. #gauchemoraleougauchecaviar
Le 11 septembre 2012, Audrey Pulvar publiait un billet intitulé « #3615quin’enveut? » dans le magazine qu’elle dirige, Les Inrockuptibles. Avec une démagogie et un populisme larmoyants, elle s’y apitoyait sur le sort des pauvres travailleurs de France, smicards et ouvriers.
Pour vous donner une idée de ce morceau de Zola pour midinette, voici un extrait éloquent :
« Que faites-vous des 80 % de Français qui gagnent moins de 31 000 euros par an ? Des 90 % gagnant moins de 40 000 euros et des 99 % à moins de 95 000 par an ? Tous des ratés ?

Oui, 99 % des Français ne sont pas concernés par cette taxe qui vous fait tant trépigner. 99 % des Français n’ont pas “réussi”. Tous ces écrivains, historiens, architectes, mathématiciens géniaux, découvreurs de vaccins, chefs cuisiniers, ingénieurs des ponts et chaussées, on en passe, que le monde entier nous envie… des ratés ! Toutes ces vies, construites maille après maille chaque matin dans l’adversité avec, chevillé au cœur, le désir d’un monde meilleur pour ses enfants, tous ces regards brouillés devant les portes d’une usine qui ferme, ces travailleurs levés à 3 heures, agriculteurs, artisans, petits entrepreneurs, tous ces invisibles qui nettoient la ville et ses bureaux : des ratés, on vous dit ! »
Émus jusqu’aux larmes par cet amas de stéréotypes dont on ne prendra pas la peine, par respect pour madame Pulvar, de commenter le style, quelle ne fut pas notre surprise en apprenant, cette semaine, que l’intello en minijupe avait décroché un contrat qui pourrait atteindre un montant de 20 000 euros mensuels pour deux heures d’émission par jour.
Pendant qu’elle écrivait son petit mélo sur les pauvres pauvres, elle était en pleine négociation pour essayer de gratter 20 Smic par mois à son futur employeur…
C’est sûr que les ouvriers ne bénéficient pas de « contacts  » ni de « notoriété personnelle » qui leur ouvrent les portes d’une telle opportunité : être payé 20 000 euros par mois pour faire des blagues pendant deux heures chaque jour (sauf le weekend, bien entendu) avec Laurence Ferrari.
Quelle indécence de la part de la journaliste d’écrire cette chronique quelques jours avant que l’on apprenne la teneur de ses rétributions pour la futur émission Le grand 8 ! Oser écrire un tel article dans ce contexte, c’est lamentable !
Cette gôche morale caviar considère vraiment qu’elle peut tout se permettre, qu’elle est intouchable.
Elle ferait mieux de demander à son homme de tenir ses promesses faites aux ouvriers de PSA !

Hidalgo, FN, nazisme : inculture et bêtise socialiste

Après avoir fait parler d’elle en censurant Twitter, Anne Hidalgo a frappé à nouveau en expliquant que le Front National avait été collaborationniste pendant la seconde guerre mondiale. Une attaque d’autant plus idiote que le Front National a été fondé en 1972, soit 27 ans après la fin de la guerre évoquée par l’intello Hidalgo.
Les socialistes finissent toujours par traiter leurs opposants de nazis, c’est même à ça qu’on les reconnait ! Mais cette fois ci, Anne Hidalgo a poussé encore plus loin la sottise et l’ignorance.

La brochette à cramer d'urgence
« L’histoire a du sens, le Front national n’est pas un parti qui s’est constitué dans le cadre républicain, c’est un parti qui a lutté contre la République, qui a soutenu pendant la guerre la collaboration avec les nazis », a donc déclaré la protégée de Delanoë sur i-Télé, le 24 septembre.
Logiquement, la réponse du FN, qui n’en demandait pas tant, ne s’est pas faite attendre. « Anne Hidalgo s’est couverte de ridicule », s’est amusé  Steeve Briois, secrétaire général du FN, qui a tenu a rappeler que « comptant parmi ses membres fondateurs quelques unes des figures les plus éminentes et honorables de la lutte contre la barbarie nazie, le Front national n’a aucune leçon à recevoir d’une élue bobo, élevée dans le culte de François Mitterrand, illustre décoré de la Francisque et ami fidèle du déporteur zélé René Bousquet ».
Le FN a précisé qu’il poursuivrait Anne Hidalgo en justice pour ces propos diffamants.
En se positionnant en position de « sachante » et en invoquant une « Histoire » dont elle ne connait visiblement rien, l’élue des quartiers branchés parisiens montre son vrai visage de militante socialiste (mépris, sectarisme, haine, ignorance, aveuglement idéologique).
A force d’invoquer systématiquement le nazisme pour décrédibiliser ses adversaires de droite, la gauche semble oublier le sens du « zi » de Nazi (National Socialisme), tout comme la position planquée des communistes français pendant la guerre, tant que leur guide Staline était encore allié à Hitler. Les socialistes semblent surtout oublier que face au Front Populaire qui a voté lâchement les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, ce fut le gaullisme qui lutta en France contre le nazisme. Un gaullisme que les membres de la gauche française de tous poils, de Mitterrand à Cohn Bendit, se sont empressés de souiller dès qu’ils en ont eu l’occasion…

Plongée dans la psychologie des enseignants français

Les enseignants français se caractérisent par une mentalité pour le moins spécifique. En fait, il s'agît tout simplement d'un sentiment de persécution selon Patrice Ranjard.

J'ai toujours trouvé que les enseignants, pris collectivement en tant que corps d'État, se signalaient souvent par une attitude, des propos, une mentalité pour le moins spécifiques. C'est une sorte de sentiment d'être injustement attaqués, critiqués, de manquer de reconnaissance, de n'être pas considérés à la hauteur de la dignité de leur fonction... Le tout se résumant dans une vive irritabilité assez peu ouverte à la remise en cause.
En fait, il s'agît tout simplement d'un sentiment de persécution[1].
Le mécanisme et les causes de ce sentiment sont fort bien exposés par Patrice Ranjard, dans Les Enseignants persécutés, un livre relativement ancien puisqu'il parut en 1984. Mais cette ancienneté lui donne un intérêt tout particulier : plus proche des grandes réformes qui ont modifié notre système scolaire, en particulier la loi Haby sur le collège unique (1976), il donne bien à voir la façon dont les enseignants s'y sont adaptés.
Ou, plutôt, comment ils refusèrent de s'y adapter.
Pour résumer, on peut dire qu'ils préférèrent collectivement conserver les avantages de leur profession, quite à subir l'inadaptation croissante de leur métier avec les besoins du nouveau public produit par la massification scolaire. Ces avantages sont très intelligemment expliqués et combinés par l'auteur.
Par exemple, les enseignants bénéficient d'un temps choisi à faire pâlir d'envie n'importe quel travailleur. Ils n'assurent que 18 heures de service devant élèves (15 heures pour les agrégés qui, pourtant, font exactement le même travail que les certifiés) ; n'évoquons pas les vacances ; ils peuvent moduler en partie leur emploi du temps et profitent de la régularité des horaires ; pour ce qui est du travail de préparation et de correction, il est impossible de quantifier avec exactitude le temps consacré, celui-ci variant grandement selon les matières, le type d'établissement, l'expérience et le tempérament de chaque enseignant. Virtuellement, un enseignant pourrait ne travailler que 20 à 25 heures par semaine... [2] De ce fait, les enseignants profitent d'un temps libre qu'ils organisent comme ils veulent. Patrice Ranjard présente cet avantage comme le plus précieux pour les enseignants, dont beaucoup sont des femmes.
Toutefois, cette préférence pour le temps choisi à de nombreuses répercussions sur le fonctionnement du système scolaire : elle rend impossible d'organiser différemment le travail des élèves, notamment au collège. On ne peut ainsi demander aux enseignants de rester plus longtemps dans leur établissement que le temps strictement nécessaire à leur enseignement. Or, écrit Patrice Ranjard, ce temps supplémentaire leur permettrait de guider l'apprentissage des élèves qui, pour beaucoup, en auraient grand besoin et de réfléchir à mieux adapter leurs méthodes de travail aux élèves. L'auteur met donc là le doigt sur un verrou bloquant toute amélioration significative du système scolaire, blocage dont souffrent bien évidemment les élèves mais également les enseignants qui se trouvent confrontés à des classes de plus en plus ingérables[3]...
Cet exemple, parmi d'autres, illustre alors cette apparente contradiction : les enseignants se plaignent sans arrêt, tout en refusant les transformations salutaires qui pourraient contribuer à les sortir de l'ornière où ils sont bloqués ! En réalité, ils veulent le beurre et l'argent du beurre, ce que Patrice Ranjard analyse comme un véritable infantilisme déconnecté de toute réalité.
Sur ce point, il est intéressant de voir l'évolution de l'auteur lui-même, en comparant avec un autre livre, écrit vingt ans plus tard : Les Profs suicident la France. Sociopathologie du corps enseignant, Robert Jauze, 2003. Dans ce livre, qui reprend les mêmes thèmes, Patrice Ranjard ne montre plus la même neutralité explicative et bienveillante, c'est une véritable charge pamphlétaire contre le conservatisme des professeurs, que l'auteur traite en véritable pathologie mentale collective !
Cette plongée dans la psychologie collective des professeurs est passionnante. Comme je suis enseignant moi-même, je ne peux manquer de m'interroger : suis-je aussi ainsi ? Malheureusement, dois-je avouer, je partage des traits communs avec mes collègues et j'ai l'impression que c'est plus vrai aujourd'hui qu'au début de ma carrière... Cela ne m'empêche pas de soutenir en pleine salle des professeurs qu'il faudrait supprimer le statut de la fonction publique ou que les syndicats sont hypocrites et très responsables du merdier actuel. Pour l'heure, je n'ai jamais subi de mesures de rétorsion... À quand la défense de la privatisation ?



Notes :
  1. Je me souviens d'un collège classé ZEP où les professeurs débrayèrent sur la simple information que le gouvernement escomptait déclasser certains établissements, et sans même que la moindre rumeur n'identifiât le collège comme sur la liste des établissements concernés...
  2. Je confirme par ma propre pratique. Je reprends rarement mes cours d'une année sur l'autre, mais je vais à l'économie ; pour les corrections, que je trouvent franchement ennuyeuses, je ne cesse de chercher des solutions pour les rendre les plus rapides possibles - sans trop de succès néanmoins. Je connais cependant des collègues qui consacrent beaucoup plus de temps à la préparation de leurs cours. Cependant, comme le note Patrice Ranjard, l'important n'est pas le temps de préparation de la leçon, mais l'efficacité de celle-ci auprès des élèves. Il vaut mieux faire un bon cours en vingt minutes qu'un exécrable en deux heures. Cette remarque n'est pas pure cuistrerie, mais la mise en exergue d'un dysfonctionnement du système scolaire : les professeurs sont payés pour enseigner et non pour que les élèves apprennent. Que ceux-ci le fassent ou pas, la paie et la considération sociale de l'enseignant n'en sont pratiquement pas affectés ! (On connait tous cette réplique de professeur : « Franchement, cela m'est égal. Que vous travailliez ou pas, je suis payé pareil ! ».) Patrice Ranjard en tire la conclusion qu'en dépit de l'objectif proclamé de démocratisation, la raison d'être du système scolaire n'est pas la réussite des élèves, y compris ceux des classes populaires, mais la sélection au profit de ceux issus des bonnes classes sociales.
  3. Depuis les années 1980, il y eut quelques évolutions. Néanmoins, le modèle écrasant reste celui du « Je viens pour assurer mes cours puis je rentre vite chez moi ». Les professeurs ne sont pas disponibles aux élèves en dehors du temps de classe. Certains, aujourd'hui, l'admettent et disent qu'ils ne seraient pas contre rester plus longtemps dans l'établissement, mais à la condition de bénéficier de locaux spécifiques, comme un bureau ou une salle de travail. Or, de tels locaux sont très généralement inexistants ou très insuffisants. C'est donc probablement un vœu hypocrite (d'autant qu'il ne s'accompagne d'aucune réflexion sur la façon de procéder avec les moyens existants : après tout, il n'est pas rare qu'un enseignant ait sa propre salle de classe...)

Vive l’amitié !

Que de marques d'amitié exprimées ce week-end ! Amitié franco-allemande célébrée en grande pompe par François Hollande et Angela Merkel. Amitié entre les gouverneurs de la Bundesbank et de la BCE. Amitié entre le PS et EELV à propos de la signature du traité européen.
Alors que la ville de Francfort et l’Allemagne célébrait la naissance de Johann Wolfgang von Goethe, le gouverneur de la Bundesbank Jens Weidmann – celui dont on a déjà parlé et dont la démission a été plusieurs fois évoquée ces dernières semaines –, a lâché une véritable petite bombe en disant que « Goethe avait déjà pris il y a 180 ans toute la mesure du principal problème économique à savoir que chaque politique monétaire se termine par un excès de papier-monnaie fatal ».
Mon allemand n’étant pas très évolué, en gros, le patron de la banque centrale allemande a profité de ces commémorations pour rappeler à tous que nous avions besoin d’une monnaie stable et de la confiance des agents économiques dans la pérennité de notre monnaie, et qu’il fallait protéger la politique monétaire de la tentation de la planche à billets, et que la voie choisie par la BCE et son gouverneur Mario Draghi, prêt à acheter des obligations d’États de façon illimitée, n’était pas la bonne et qu’il n’allait pas se priver de le dire.
Pour la petite histoire, dans l’ouvrage Faust de Goethe, un long passage est consacré à l’inflation… Qui est un problème récurrent des monnaies puisque leur espérance de vie est d’environ 18 ans… Et que cela se termine à chaque fois de la même manière.
Jean-Marc Ayrault veut « donner plus de temps à la Grèce pour s’en sortir »
Pendant ce temps, dans un entretien à Médiapart diffusé dimanche, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, s’est dit « favorable » à ce que l’on donne « plus de temps » à la Grèce « pour s’en sortir », mais « à une condition : qu’(elle) soit sincère dans l’engagement des réformes, notamment fiscales ».
Interrogé sur la situation de ce pays, M. Ayrault indiquait que « la solution ne peut être la sortie de la Grèce de l’euro ».
« On peut déjà lui donner plus de temps pour s’en sortir ». Ce qui est extraordinaire, dans cette déclaration, c’est l’idée de sincérité dans l’engagement des réformes. Cela ne veut strictement rien dire. Il faut donc retenir que pour la Grèce, comme pour la France, nous aurons besoin de plus de temps, beaucoup plus de temps. D’ailleurs, si cela pouvait s’accompagner également de l’impression de beaucoup de billets, ce serait mieux…
Pour le Premier ministre, ne pas signer le traité européen, c’est sortir de l’euro…
Pendant ce temps, Europe Écologie Les Verts a décidé de rejeter le traité budgétaire européen… Psychodrame dans la majorité, et d’ailleurs cela fait désordre. D’un autre côté, cela a le mérite d’une certaine cohérence puisque ce traité budgétaire est un véritable problème pour notre pays. Il nous impose de revenir rapidement à l’équilibre financier et d’y rester. En soi, l’idée est plutôt bonne et ce n’est pas moi qui dirais le contraire. Le problème, c’est que la politique d’ajustement qui devrait y mener sera très douloureuse et porteuse de récession, comme nous avons pu déjà l’expliquer.
Et puis, soyons honnêtes, nous n’avons pas l’air de prendre le chemin des réductions de dépenses. Quant à celui des augmentations d’impôts, lorsque l’on nous explique ce week-end, que non, le gouvernement ne sera pas celui du matraquage fiscal, après nous avoir expliqué qu’il ne serait pas non plus celui de l’austérité, il y a de quoi commencer à se gratter sérieusement les capillaires. Point de TVA sociale. Une augmentation de la CSG ? N’y pensez plus. Bon, il manque bien, pour le moment, 37 milliards d’euros pour boucler le budget… Enfin boucler, c’est vite dit, disons pour être moins à découvert que d’habitude. Mais franchement, 37 milliards, ce n’est rien. Une broutille. C’est plus de 10% des recettes, mais chut.
Donc, du coup, Jean-Marc Ayrault, très prolixe dimanche, met en garde ceux qui ne veulent pas ratifier le traité budgétaire européen. Pour lui, « la conséquence logique de leur démarche, c’est la sortie de l’euro ». Le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, a lancé un « appel à la raison à la gauche » sur le traité budgétaire européen. « Le non de soutien » au président Hollande, « ça n’existe pas ». Jean-Marc Ayrault a précisé que « nous, nous allons jusqu’au bout de la défense de l’euro. Non par dogmatisme, mais par sens des réalités », et que ni le président François Hollande ni lui-même « ne prendraient jamais la responsabilité de laisser disparaître l’euro ». C’est bien de ne pas vouloir quitter l’euro, mais on ne s’attaque pour le moment à aucune des causes des difficultés actuelles de la monnaie unique.
La raison majeure reste un problème de conception même.
En réalité, il existe une multitude d’unions monétaires. Le franc en était une. La lire également, et la peseta aussi ! Dans une union monétaire, les riches paient pour les pauvres, ou plutôt les régions riches pour les régions pauvres. Lors de la réunification allemande dans les années 90, il y avait bien la monnaie de l’Est et celle de l’Ouest. Et c’est bien l’Ouest riche qui a financé la mise à niveau des régions défavorisées. Cela est l’exemple même d’une union de transfert.
Cette idée, appliquée au niveau de l’Europe, signifie que les pays riches doivent payer, pas prêter, ni imprimer des billets, ni demander quoi que ce soit en échange, non, ils doivent payer à vie, pour toujours, pour les régions les plus pauvres qui globalement le resteront pour l’éternité ou presque. L’Italie du Nord est l’une des régions les plus industrielles du monde et les plus riches. L’Italie du Sud est toujours fauchée… Même deux siècles et quelques après l’unification italienne, et ils continuent de payer. C’est bien cela le procès fait à l’Allemagne. C’est dans ce sens-là que certains disent que les Allemands ne jouent pas le jeu. D’un autre côté, si on nous demandait, à nous, Français, de payer à vie, pour que les Grecs se la coulent douce, je ne suis pas sûr que l’on se sentirait très Européens…
Alors voilà où se trouve l’Europe aujourd’hui. Dans une espèce de situation figée, comme paralysée, un peu dans l’œil du cyclone. Chacun s’observe. On a encore gagné du temps. On attend de voir dans quel sens le vent va se mettre à tourner. Mais au fond de nous, nous savons tous que les désaccords sont trop profonds et trop graves pour que l’euro puisse perdurer dans sa forme actuelle.
On ne peut pas demander aux Allemands de payer notre retraite à 60 ans, alors qu’ils travaillent jusqu’à 67… Ce qui tombe bien vu qu’ils n’ont absolument pas l’intention de payer. En attendant, on fait mine de ne pas voir le fossé qui nous sépare. Ce fossé, de jour en jour, grandit. C’est ce que vient de rappeler ce refus d’une partie de la majorité – sans juger du bien-fondé – de l’austérité imposée par le voisin allemand.
L’année de l’amitié franco-allemande
Le Président français et la Chancelière allemande ont lancé, ce week-end, « l’année de l’amitié ». Mais rassurez-vous, nous sommes amis, on s’aime bien, on n’a plus envie de se faire la guerre. Non, le problème n’est pas l’amitié. Le problème, c’est la divergence des deux principales économies de la zone euro alors que jusqu’en 1995, l’Allemagne et la France étaient relativement proches.
Aujourd’hui, nous nous sommes résolument situés dans le camp de l’Europe du Sud. Revenir dans le peloton de tête va nous demander des efforts considérables. Rien ne dit que la France y soit prête.

Enfin, comme on est ami, c’est sûr, « tout sera bien qui finira bien »… Ou pas.

Dedans mais dehors… 


Il n’est pas surprenant que les Verts s’opposent à la ratification du traité budgétaire européen. Ne voulant pas de la rigueur, ils trouvent logique de placer la fidélité à leurs convictions avant la solidarité présidentielle.
Que des parlementaires, y compris dans la majorité, gardent leur liberté de vote n’a en soi rien de choquant. On s’est assez moqué des « députés godillots » qui marchaient comme un seul homme aux débuts de la V e République pour ne pas admettre une liberté de conscience, et donc de choix, avant de trancher un sujet majeur. La séparation entre pouvoir législatif et pouvoir exécutif est à la base du système démocratique.
La différence, c’est que deux écologistes sont ministres depuis quatre mois. Le problème se situe donc au sommet du pouvoir exécutif.
Quand M me Duflot souhaite la dépénalisation du cannabis, cela ne dépasse guère l’anecdote. Mais quand elle entend conserver son portefeuille dans un gouvernement favorable au traité budgétaire européen tout en restant dans un parti qui s’en écarte absolument, elle révèle une aptitude au grand écart qu’on attend plus d’une ballerine que d’une ministre. A ce niveau de pouvoir, cohérence idéologique et cohésion politique devraient aller de pair. Ce n’est pas le cas.
Outre qu’elles éclairent les fragilités du président et du gouvernement, les contorsions dialectiques des Verts soulignent l’incertaine maturité de ce parti qui se délecte de ses pieds de nez et n’en finit pas d’être dedans et dehors.
Cette subtilité est lassante. Quand approcheront les prochains scrutins locaux, les écologistes se feront-ils à nouveau les chantres du contrat municipal pour ensuite mieux faire étalage de leurs vertueux états d’âme ?
On sait le goût des Verts pour la bicyclette. Est-ce une raison pour qu’ils agissent indécrottablement en suceurs de roue ?

Boomerang

C’est tout le charme de la politique : ça ne se passe jamais comme on l’avait prévu. Ainsi, quand François Hollande est entré à l’Elysée, on lui prédisait du souci avec les Verts sur le nucléaire et avec les rouges du Front de Gauche sur l’Europe. Résultat, la première crise éclate sur l’Europe, mais avec les Verts ! Car les rodomontades de M. Placé et les palinodies de Mme Duflot ne doivent pas masquer l’importance de la querelle : l’Europe est devenue l’alpha et l’oméga de la politique française. C’est elle qui impose la marche forcée vers le zéro déficit et qui prépare de nouveaux partages de souveraineté avec nos voisins. Le problème est que notre Président nous l’a dit sans le dire, avec l’espoir de convaincre sans effrayer, en douce, sur la distance… Et là, tout d’un coup, c’est le réel qui lui revient dans la figure en boomerang – et peu importe que ce réel porte le masque de 
M. Placé.

« Mariage » homo : le rôle « prophétique » de l’Église


Sans prononcer le mot mais en s’adressant à des évêques français, Benoît XVI s’est attaqué ouvertement au projet socialiste du « mariage » homosexuel par ces mots sans ambages : « Défendre la vie et la famille dans la société n’est en rien rétrograde, mais plutôt prophétique. » Il a ainsi clairement répondu au sophisme de Jean-Marc Ayrault qui, pour riposter au discours du Primat des Gaules contre la dénaturation du mariage, avait déclaré qu’aucune religion « ne peut s’imposer à tous » (Présent de samedi)…
Ce n’est pas la religion ni l’Eglise catholique, la plus respectueuse de la (vraie) liberté religieuse, qui imposent quelque chose à l’homme en la matière. C’est la nature institutionnelle et donc la réalité du mariage, dont l’arbitraire socialiste veut aujourd’hui imposer la déconnection avec ce réel, c’est-à-dire l’aliénation. Mais ce n’est par hasard aussi si l’Eglise catholique est historiquement et prophétiquement la plus à même de nous garder de cette aliénation, en sentinelle confirmée du bien commun. Comme l’a dit le cardinal Barbarin : la première page de la Bible qui a traversé les cultures et les siècles a « un peu plus de force et de vérité que les décisions circonstancielles ou passagères d’un Parlement » !
A côté de mots plus faibles, le cardinal Vingt-Trois l’a dit aussi excellemment (sur le site du diocèse de Paris) : « Quand des mutations font courir un risque majeur à la société et à l’homme, nous devons d’abord jouer un rôle d’éveilleur ou de sentinelle, puis prendre nos responsabilités… Que devient une société dans laquelle le commandement de ne pas tuer est légalement contourné ? »
Alors que le gouvernement français s’apprête donc à contourner légalement la réalité morale et politique du mariage en l’ouvrant aux homosexuels (et donc en détruisant le mariage), le Pape s’est adressé solennellement, à Castel Gandolfo, à une trentaine d’évêques de l’ouest de la France, sans citer ce projet de loi, mais en se référant clairement au « débat » qui bat son plein en France :
« Celle-ci [la famille] est menacée en bien des endroits, par suite d’une conception de la nature humaine qui s’avère défectueuse. Défendre la vie et la famille dans la société n’est en rien rétrograde mais plutôt prophétique, car cela revient à promouvoir des valeurs qui permettent le plein épanouissement de la personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Nous avons là un véritable défi à relever. » La famille, « fondement de la vie sociale », est menacée par suite d’« une conception de la nature humaine qui s’avère défectueuse », a t-il bien précisé : « En effet, le bien que l’Eglise et la société tout entière attendent du mariage et de la famille sont des institutions qui doivent être promues et garanties de toute équivoque possible quant à leur vérité, parce que tout dommage qui leur est causé constitue de fait une blessure pour la convivialité humaine comme telle. »
Les visites de travail ad limina des évêques français qui s’étaleront jusqu’en décembre sont les premières effectuées sous le pontificat de Benoît XVI (les dernières remontant à la fin du pontificat de Jean Paul II, en 2003-2004). Elles se déroulent à un moment où les dossiers épineux ne manquent pas, de l’ouverture à la tradition à la chute dramatique des vocations, en passant par les projets du gouvernement socialiste sur le « mariage » homosexuel et la « fin de vie ».
« Eveiller » les consciences et « prendre nos responsabilités », affirme le cardinal Vingt-Trois face à la gravité de l’enjeu ? Peut-être pas alors à la manière indiquée par le porte-parole de l’épiscopat (Mgr Bernard Podvin) dans La Croix du 2 juillet dernier, alors que président et gouvernement socialistes affichaient clairement la couleur : « Du côté des évêques de France, il est hors de question de céder à la précipitation : l’Eglise catholique use et usera de sa liberté comme elle l’a toujours fait dans sa relation avec les pouvoirs publics pour s’exprimer sur les projets sociétaux. » Le problème est que si elle use de cette liberté comme elle l’a fait par le passé et notamment pour la légalisation du « crime abominable », il y a beaucoup de souci à se faire !
« Mon souci n’est pas de défendre un pré carré confessionnel », déclare encore Mgr Vingt-Trois. On comprend bien sûr qu’il se place stratégiquement et licitement au niveau de la loi (morale) naturelle. Mais le problème également est que la loi d’Amour, la loi surnaturelle apportée par Jésus-Christ, n’est pas vraiment un « pré carré », qui « enferme » dans une « morale étroitement ou strictement confessionnelle ». Elle vient de la Révélation d’un Dieu qui est le Bien commun surnaturel, le Dieu de tous et pour tous, Créateur du monde visible et invisible et donc garant de la loi naturelle. L’Eglise catholique n’est pas une association particulière mais la communauté la plus universelle qui soit, comme son nom l’indique. C’est à elle qu’il revient de défendre la dimension publique et sociale du Salut contre la prétention du laïcisme qui entend toujours la réduire, la privatiser ou la marginaliser sinon l’étouffer…
Jean Madiran l’avait déjà dit : « On ne reproche pas à l’incroyant de faire comme s’il n’était pas croyant… C’est le comme si du chrétien qui fausse tout en imaginant une zone de pensée et d’action où il serait possible de faire comme s’il n’était pas (encore) chrétien. L’ordre naturel n’est pas un compromis entre le chrétien et l’incroyant :… il est cette réalité que le chrétien aperçoit exactement s’il la considère dans une perspective surnaturelle, et que l’incroyant peut admettre dans une perspective naturelle » ( Cf. Sous le signe d’Antigone, p.183).
Sans doute faudrait-il des évêques qui sachent certes distinguer légitimement entre foi et raison, mais pour mieux les unir sous un mode réellement prophétique, comme leur demande le Saint-Père. « Otez le surnaturel, il ne reste que ce qui n’est pas naturel », résumait aussi Chesterton.