mardi 25 septembre 2012
Est-il bien raisonnable pour le gouvernement de faire semblant de ne pas voir le problème avec la participation des Verts ?
La gauche prépare-t-elle le retour de DSK ?
A observer l’actu DSK depuis quelques semaines, il semble
bien difficile de ne pas y voir un nouveau plan de communication du clan
DSK avec pour unique but : l’imposer de nouveau comme acteur
incontournable de la scène publique. Avec un François Hollande affaibli
par les sondages, et surtout ses atermoiements, une crise de l’euro qui
se cristallise, un avenir sans lueurs, il existe une ouverture unique
pour DSK, à saisir maintenant.
Nonobstant le fait qu’il ait été directeur du FMI pendant 4 ans, donc
aux commandes de l’économie mondiale, et qu’il a, au pire, contribué à
laisser la crise prospérer, au mieux, démontré son incapacité à
l’endiguer, certains sont prêts à croire au mythe du sauveur de la zone
Euro.
DSK : Un mythe nourri par des plans de com depuis 2007
Depuis quelques semaines, tout en attaquant les médias pour «
atteinte à la vie privée », il multiplie les apparitions publiques,
toutes orchestrées par les mêmes, et éternels, communicants. On a connu
le plan de com initial, fondateur du mythe « DSK présidentiable ».
Rappelons-nous. Dans son ouvrage paru en 2010, prémonitoire, la fameuse
Cassandre prête aux communicants de DSK des propos éloquents.
« L’histoire débute en janvier 2007, juste après les primaires
socialistes. [...] Notre feuille de route était simple : nous devions
trouver l’idée qui permettrait à DSK de rebondir sans risque. [...]
Stéphane [Fouks] nous avait résumé la situation en deux phrases : il
faut protéger Dominique d’une autre piquette. En clair, on a quatre ans
pour le transformer en messie. »
Article complet (http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-livre-qui-demonte-la-strategie-dsk_889807.html)
Souvenons-nous du plan com qui a suivi l’affaire du Sofitel de
New-York en mai 2011. Retour surmédiatisé à Paris, Interview sur une
grande chaine Télé par une amie de sa femme, quelques mois plus tard.
Rien n’est fini. Un homme tel que DSK dispose toujours d’un réseau
actif résiduel, malgré la séparation – apparente ?- d’avec son épouse et
pourvoyeur, Anne Sinclair.
Examinons l’actualité récente et les différentes composantes du
magnifique plan de communication qui prépare le retour de DSK sur la
scène publique, depuis quelques mois.
La séparation
Réelle ou pas, elle semblait inéluctable et se révèle un élément
indispensable au retour de l’un et de l’autre. L’un, DSK, sur le devant
de la scène politique, l’autre, Anne Sinclair, à la télé.
Car, en femme fière et ambitieuse, Anne pouvait-elle supporter plus
longtemps les conséquences de cette relation « sacrificielle » à un
époux, qui l’a, au final, considérée comme un porte-monnaie et un
fantassin de ses ambitions ? Elle pouvait certes tout sacrifier, tant
que cela n’atteignait pas sa propre ambition. Or, il s’est produit le
camouflet de trop, la goutte qui a fait déborder le vase, quand elle
s’est faite virer par BFM TV de la soirée du second tour des
présidentielles pour cause de médiatisation à outrance de son
incontrôlable mari.
Dès lors, il fallait s’attendre à cette séparation, qui sera,
peut-être un jour, suivie de retrouvailles, une fois DSK remis en selle
sur le plan public. Si 2012 s’est achevée en eau de boudin, 2017 n’est
peut-être pas perdu. En attendant, cette séparation a été agrémentée
d’une « petite amie » de DSK, réelle ou pas, dont les magazines people
se sont répandus et devront en répondre, et même d’un amoureux, réel ou
hypothétique, d’Anne Sinclair. Si cela fait partie du plan de com, c’est
bien vu, il faut le reconnaître. Cela fait ainsi plus vrai. Un scénario
qui ne pourrait naître que dans l’esprit du quatuor d’Euro RSCG : Ramzi Khiroun, Stéphane Fouks, Anne Hommel et Gilles Finkelstein.
Du moins retrouvons-nous l’un des quatre, Stéphane Fouks derrière la conférence de Yalta.
Le sommet de Yalta, organisé par son communicant Stéphane Fouks (Euro RSCG)
Au sommet de Yalta, qui s’est déroulé en septembre, et fut largement
évoqué dans la presse, l’on retrouve les mêmes organisateurs et amis de
DSK : Stéphane Fouks (Euro RSCG) et son ami, le milliardaire, Victor
Pintchouk. Les echos.fr a commenté l’intervention de DSK « Dominique
Strauss-Kahn propose que les pays, comme l’Allemagne et la France, qui
s’acquittent de taux d’intérêt faibles «remettent au pot une partie de
cet écart de taux», de telle sorte que la facture des pays dont la prime
de risque est la plus élevée – l’Espagne et l’Italie par exemple – soit
allégée. Les pays de la zone euro se réuniraient par exemple tous les
quinze jours pour déterminer quelle part de taux serait reversée. »
De nombreux analystes ont jugé cette proposition inadéquate voire
stupide. Capitaine economics en fait une analyse qu’il présente de façon
très simplifiée, et conclut que l’idée de DSK, d’une part n’est pas
innovante et rappelle les eurobonds, mais qu’en outre, elle
n’apporterait qu’une solution temporaire et illusoire aux problèmes de
l’Europe, récompensant au passage la mauvaise gestion de certains pays
(PIIGS). Article à lire ici.
Les interventions de DSK sur la crise depuis l’affaire du Sofitel de New York
Depuis 2011, DSK a donné de nombreuses conférences, espérant ainsi se
propulser de nouveau sur la scène publique comme un interlocuteur
incontournable, et réveillant les espoirs de ses soutiens, qui ont
continué d’espérer son retour en politique. Il suffit pour s’en
convaincre d’observer l’agenda très actif qu’il s’était préparé en
pleine campagne des présidentielles, avec plusieurs conférences sur
l’économie mondiale : Pékin, Cambridge, Bruxelles et Kiev.
A l’époque, l’on pouvait lire dans un journal Ukrainien « L’ancien
responsable du Fonds monétaire international (le FMI) Dominique
Strauss-Kahn livrera un cours public à Kiev le 4 avril. La conférence
est organisée par Victor Pinchuk (Fondation) abordera les questions de
l’économie mondiale et leurs conséquences pour l’Europe et l’Ukraine. »
On se souvient de Cambridge, où il fut chahuté par les étudiants, de
la conférence de Bruxelles, annulée suite à la décision du président du
conseil Européen. Quant au Maroc, pays de son enfance, il y compte de
nombreux amis et y a déjà conféré maintes fois.
Le retour de la gauche et le classement sans suite des affaires Lilloises
A ce jour, cette stratégie n’a recueilli aucun résultat concret,
permettant à DSK d’obtenir le moindre rôle dans la scène publique. Il
joue pour le moment un one-man show qui semble n’intéresser personne.
Ses tentatives de déconnecter vie privée et compétence économique n’ont,
à ce jour pas abouti à faire oublier le côté glauque de l’homme.
Aura-t-il plus de chance à l’avenir ? La période actuelle sera-t-elle
plus propice à lui permettre de se refaire une place en politique ?
En effet, depuis mai 2011, la gauche est revenue aux affaires, et ses
amis – Valls, Moscovici- occupent des postes clés. Et puisque ses
soutiens ont accusé Nicolas Sarkozy de « complot » anti-DSK, sans aucune
preuve, et sans vergogne, ils forment logiquement le secret espoir que
ses amis socialistes vont l’aider à effacer son passé judiciaire.
Avec la gauche, qui a porté DSK sur le devant de la scène, désormais
revenue au pouvoir, le doute est-il permis sur le fait que les ennuis
français de DSK vont enfin d’apaiser ? Sans soupçonner quiconque
d’intervenir directement dans les dossiers, il est évident que lorsque
l’on dispose d’un ami fidèle au poste de ministre de l’intérieur, ce
dernier ne peut que se satisfaire de voir son mentor sorti d’affaire,
voire le voir revenir aux affaires..
Est-il surprenant d’entendre, que, moins de 6 mois après l’arrivée de
la gauche au pouvoir, le procureur s’apprête à classer l’accusation de
viol à Lille ?
N’allons-nous pas voir toutes les affaires – françaises- classées les
unes après les autres ?
Reste l’affaire de New-York, l’épine au pied
Les rumeurs de négociation entre les avocats de Nafissatou Diallo et
ceux de DSK résonnent d’une drôle de musique. « Je suis innocent mais
pas prêt à affronter des jurés avec ma vérité ». Sûr que la vérité de
l’un n’est pas celle de l’autre, comme il n’y a pas de fumée sans feu.
Hors de nos frontières se trouve le talon d’Achille de DSK : Nafissatou
Diallo, adossé à son avocat, maitre Thompson, qui ne relâchera jamais la
pression, sauf s’il arrive à négocier un bon chèque pour sa cliente
(c’est peut-être déjà fait si l’on en juge par le silence assourdissant
du Bronx sur le sujet).
DSK peut-il revenir aux affaires publiques ?
Un DSK qui a été gavé aux délices du pouvoir ne peut accepter à long
terme la déchéance publique. Coupable ou pas, il œuvrera dur à son
retour, à sa revanche sur la disgrâce. Il rêve d’un pied de nez à tous
ceux qui lui ont craché dessus. Ce sera sa vengeance. Il y arrivera
peut-être un jour. Dés lors qu’on a permis à la gauche caviar, sa
famille politique, de revenir au pouvoir , tous les espoirs lui sont
permis.
Hollande patauge, et les amis de DSK préparent son retour façon «
François, on n’y arrive pas, il faut le laisser faire ». François
Hollande est sans doute déjà en ballotage dans les probables rendez-vous
secrets entre DSK, Valls, Moscovici, Pupponi, Cambadélis et Cie.
Aurons-nous bientôt un président de paille ? Parfois, il suffit
d’imaginer le pire pour se donner une chance de l’éviter. Dire à
l’ennemi que l’on connaît sa stratégie peut l’obliger à en changer.
En parallèle, ses amis communicants travaillent encore à un plan de
communication qui amadouera l’opinion publique encore très remontrée
contre DSK. Ils trouveront bien quelques journalistes pour les y aider.
Les mêmes journalistes, qui à coups de sondages et de communiqués de
presse Euro RSCG, ont permis de fabriquer un DSK futur président de la
République, après son échec aux primaires socialistes de 2006 (20%
contre plus de 60% à Ségolène Royal).
Cependant, cette fois, les limites ont été franchies comme jamais
auparavant, par quiconque. Peut-on vraiment effacer un tel parcours,
d’où il ressort que DSK n’a finalement pas brillé comme directeur du
FMI, ayant échoué à prévenir ou atténuer la crise ( 4 années tout de
même à la tête de la docte institution), et ayant plutôt brossé dans le
sens du poil tous les dictateurs d’Afrique, en parallèle d’une vie
privée très active, où le mépris des femmes, de sa femme restera gravé
dans les mémoires.
Personne n’oubliera les sms évoquant du « matériel » à propos des
femmes, les dialogues salaces avec des commissaires de police véreux, où
il semblait déjà vendre des morceaux de son futur pouvoir présidentiel
contre de la chair fraîche (ou pas).
Il demeurera l’impression qu’il s’est foutu de bien des gens, et que
maintenant il nous ferait un bras d’honneur en revenant en sauveur
triomphant de l’Europe moribonde, foulant au pied l’opinion de l’anonyme
citoyen. Qui va oublier et applaudir au retour du faux sauveur, dont on
ne saura jamais s’il a vraiment tenté de violer une pauvre femme de
chambre noire? Les affaires auront eu le mérite de nous révéler le
caractère dominant et méprisant du bonhomme, attesté par la call-girl de
Lille, Tristane Banon et d’autres.
Audrey Pulvar et l’argent : l’indécence c’est maintenant !
Audrey Pulvar a publié une chronique
sur le site internet du magazine du banquier choisi par le gouvernement
de son petit copain pour un contrat juteux. Elle s’est fendue d’une
sorte de tirade lyrique pathético-démagogique où elle plaint, les uns
après les autres, les petits salariés de notre pays. Quelques jours
après, on apprend que son petit boulot de chroniqueuse pour la nouvelle chaine de Canal+, D8, pourrait lui rapporter 20 000 euros par mois. #gauchemoraleougauchecaviar
Le 11 septembre 2012, Audrey Pulvar publiait un billet intitulé « #3615quin’enveut? »
dans le magazine qu’elle dirige, Les Inrockuptibles. Avec une démagogie
et un populisme larmoyants, elle s’y apitoyait sur le sort des pauvres
travailleurs de France, smicards et ouvriers.
Pour vous donner une idée de ce morceau de Zola pour midinette, voici un extrait éloquent :
« Que faites-vous des 80 % de Français qui gagnent moins de 31
000 euros par an ? Des 90 % gagnant moins de 40 000 euros et des 99 % à
moins de 95 000 par an ? Tous des ratés ?
Émus jusqu’aux larmes par cet amas de stéréotypes dont on ne prendra pas la peine, par respect pour madame Pulvar, de commenter le style, quelle ne fut pas notre surprise en apprenant, cette semaine, que l’intello en minijupe avait décroché un contrat qui pourrait atteindre un montant de 20 000 euros mensuels pour deux heures d’émission par jour.
Pendant qu’elle écrivait son petit mélo sur les pauvres pauvres, elle était en pleine négociation pour essayer de gratter 20 Smic par mois à son futur employeur…
C’est sûr que les ouvriers ne bénéficient pas de « contacts » ni de « notoriété personnelle » qui leur ouvrent les portes d’une telle opportunité : être payé 20 000 euros par mois pour faire des blagues pendant deux heures chaque jour (sauf le weekend, bien entendu) avec Laurence Ferrari.
Quelle indécence de la part de la journaliste d’écrire cette chronique quelques jours avant que l’on apprenne la teneur de ses rétributions pour la futur émission Le grand 8 ! Oser écrire un tel article dans ce contexte, c’est lamentable !
Cette gôche
Elle ferait mieux de demander à son homme de tenir ses promesses faites aux ouvriers de PSA !
Hidalgo, FN, nazisme : inculture et bêtise socialiste
Après avoir fait parler d’elle en censurant Twitter, Anne Hidalgo
a frappé à nouveau en expliquant que le Front National avait été
collaborationniste pendant la seconde guerre mondiale. Une attaque
d’autant plus idiote que le Front National a été fondé en 1972, soit 27
ans après la fin de la guerre évoquée par l’intello Hidalgo.
Les socialistes finissent toujours par traiter leurs opposants de
nazis, c’est même à ça qu’on les reconnait ! Mais cette fois ci, Anne
Hidalgo a poussé encore plus loin la sottise et l’ignorance.
La brochette à cramer d'urgence |
Logiquement, la réponse du FN, qui n’en demandait pas tant, ne s’est pas faite attendre. « Anne Hidalgo s’est couverte de ridicule », s’est amusé Steeve Briois, secrétaire général du FN, qui a tenu a rappeler que « comptant parmi ses membres fondateurs quelques unes des figures les plus éminentes et honorables de la lutte contre la barbarie nazie, le Front national n’a aucune leçon à recevoir d’une élue bobo, élevée dans le culte de François Mitterrand, illustre décoré de la Francisque et ami fidèle du déporteur zélé René Bousquet ».
Le FN a précisé qu’il poursuivrait Anne Hidalgo en justice pour ces propos diffamants.
En se positionnant en position de « sachante » et en invoquant une « Histoire » dont elle ne connait visiblement rien, l’élue des quartiers branchés parisiens montre son vrai visage de militante socialiste (mépris, sectarisme, haine, ignorance, aveuglement idéologique).
A force d’invoquer systématiquement le nazisme pour décrédibiliser ses adversaires de droite, la gauche semble oublier le sens du « zi » de Nazi (National Socialisme), tout comme la position planquée des communistes français pendant la guerre, tant que leur guide Staline était encore allié à Hitler. Les socialistes semblent surtout oublier que face au Front Populaire qui a voté lâchement les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, ce fut le gaullisme qui lutta en France contre le nazisme. Un gaullisme que les membres de la gauche française de tous poils, de Mitterrand à Cohn Bendit, se sont empressés de souiller dès qu’ils en ont eu l’occasion…
Plongée dans la psychologie des enseignants français
Les enseignants français se caractérisent par une mentalité
pour le moins spécifique. En fait, il s'agît tout simplement d'un
sentiment de persécution selon Patrice Ranjard.
En fait, il s'agît tout simplement d'un sentiment de persécution[1].
Le mécanisme et les causes de ce sentiment sont fort bien exposés par Patrice Ranjard, dans Les Enseignants persécutés, un livre relativement ancien puisqu'il parut en 1984. Mais cette ancienneté lui donne un intérêt tout particulier : plus proche des grandes réformes qui ont modifié notre système scolaire, en particulier la loi Haby sur le collège unique (1976), il donne bien à voir la façon dont les enseignants s'y sont adaptés.
Ou, plutôt, comment ils refusèrent de s'y adapter.
Pour résumer, on peut dire qu'ils préférèrent collectivement conserver les avantages de leur profession, quite à subir l'inadaptation croissante de leur métier avec les besoins du nouveau public produit par la massification scolaire. Ces avantages sont très intelligemment expliqués et combinés par l'auteur.
Par exemple, les enseignants bénéficient d'un temps choisi à faire pâlir d'envie n'importe quel travailleur. Ils n'assurent que 18 heures de service devant élèves (15 heures pour les agrégés qui, pourtant, font exactement le même travail que les certifiés) ; n'évoquons pas les vacances ; ils peuvent moduler en partie leur emploi du temps et profitent de la régularité des horaires ; pour ce qui est du travail de préparation et de correction, il est impossible de quantifier avec exactitude le temps consacré, celui-ci variant grandement selon les matières, le type d'établissement, l'expérience et le tempérament de chaque enseignant. Virtuellement, un enseignant pourrait ne travailler que 20 à 25 heures par semaine... [2] De ce fait, les enseignants profitent d'un temps libre qu'ils organisent comme ils veulent. Patrice Ranjard présente cet avantage comme le plus précieux pour les enseignants, dont beaucoup sont des femmes.
Toutefois, cette préférence pour le temps choisi à de nombreuses répercussions sur le fonctionnement du système scolaire : elle rend impossible d'organiser différemment le travail des élèves, notamment au collège. On ne peut ainsi demander aux enseignants de rester plus longtemps dans leur établissement que le temps strictement nécessaire à leur enseignement. Or, écrit Patrice Ranjard, ce temps supplémentaire leur permettrait de guider l'apprentissage des élèves qui, pour beaucoup, en auraient grand besoin et de réfléchir à mieux adapter leurs méthodes de travail aux élèves. L'auteur met donc là le doigt sur un verrou bloquant toute amélioration significative du système scolaire, blocage dont souffrent bien évidemment les élèves mais également les enseignants qui se trouvent confrontés à des classes de plus en plus ingérables[3]...
Cet exemple, parmi d'autres, illustre alors cette apparente contradiction : les enseignants se plaignent sans arrêt, tout en refusant les transformations salutaires qui pourraient contribuer à les sortir de l'ornière où ils sont bloqués ! En réalité, ils veulent le beurre et l'argent du beurre, ce que Patrice Ranjard analyse comme un véritable infantilisme déconnecté de toute réalité.
Sur ce point, il est intéressant de voir l'évolution de l'auteur lui-même, en comparant avec un autre livre, écrit vingt ans plus tard : Les Profs suicident la France. Sociopathologie du corps enseignant, Robert Jauze, 2003. Dans ce livre, qui reprend les mêmes thèmes, Patrice Ranjard ne montre plus la même neutralité explicative et bienveillante, c'est une véritable charge pamphlétaire contre le conservatisme des professeurs, que l'auteur traite en véritable pathologie mentale collective !
Cette plongée dans la psychologie collective des professeurs est passionnante. Comme je suis enseignant moi-même, je ne peux manquer de m'interroger : suis-je aussi ainsi ? Malheureusement, dois-je avouer, je partage des traits communs avec mes collègues et j'ai l'impression que c'est plus vrai aujourd'hui qu'au début de ma carrière... Cela ne m'empêche pas de soutenir en pleine salle des professeurs qu'il faudrait supprimer le statut de la fonction publique ou que les syndicats sont hypocrites et très responsables du merdier actuel. Pour l'heure, je n'ai jamais subi de mesures de rétorsion... À quand la défense de la privatisation ?
Notes :
- Je me souviens d'un collège classé ZEP où les professeurs débrayèrent sur la simple information que le gouvernement escomptait déclasser certains établissements, et sans même que la moindre rumeur n'identifiât le collège comme sur la liste des établissements concernés... ↩
- Je confirme par ma propre pratique. Je reprends rarement mes cours d'une année sur l'autre, mais je vais à l'économie ; pour les corrections, que je trouvent franchement ennuyeuses, je ne cesse de chercher des solutions pour les rendre les plus rapides possibles - sans trop de succès néanmoins. Je connais cependant des collègues qui consacrent beaucoup plus de temps à la préparation de leurs cours. Cependant, comme le note Patrice Ranjard, l'important n'est pas le temps de préparation de la leçon, mais l'efficacité de celle-ci auprès des élèves. Il vaut mieux faire un bon cours en vingt minutes qu'un exécrable en deux heures. Cette remarque n'est pas pure cuistrerie, mais la mise en exergue d'un dysfonctionnement du système scolaire : les professeurs sont payés pour enseigner et non pour que les élèves apprennent. Que ceux-ci le fassent ou pas, la paie et la considération sociale de l'enseignant n'en sont pratiquement pas affectés ! (On connait tous cette réplique de professeur : « Franchement, cela m'est égal. Que vous travailliez ou pas, je suis payé pareil ! ».) Patrice Ranjard en tire la conclusion qu'en dépit de l'objectif proclamé de démocratisation, la raison d'être du système scolaire n'est pas la réussite des élèves, y compris ceux des classes populaires, mais la sélection au profit de ceux issus des bonnes classes sociales. ↩
- Depuis les années 1980, il y eut quelques évolutions. Néanmoins, le modèle écrasant reste celui du « Je viens pour assurer mes cours puis je rentre vite chez moi ». Les professeurs ne sont pas disponibles aux élèves en dehors du temps de classe. Certains, aujourd'hui, l'admettent et disent qu'ils ne seraient pas contre rester plus longtemps dans l'établissement, mais à la condition de bénéficier de locaux spécifiques, comme un bureau ou une salle de travail. Or, de tels locaux sont très généralement inexistants ou très insuffisants. C'est donc probablement un vœu hypocrite (d'autant qu'il ne s'accompagne d'aucune réflexion sur la façon de procéder avec les moyens existants : après tout, il n'est pas rare qu'un enseignant ait sa propre salle de classe...) ↩
Vive l’amitié !
Que de marques d'amitié exprimées ce week-end ! Amitié franco-allemande célébrée en grande pompe par François Hollande et Angela Merkel. Amitié entre les gouverneurs de la Bundesbank et de la BCE. Amitié entre le PS et EELV à propos de la signature du traité européen.
Alors que la ville de Francfort et l’Allemagne célébrait la naissance
de Johann Wolfgang von Goethe, le gouverneur de la Bundesbank Jens
Weidmann – celui dont on a déjà parlé et dont la démission a été
plusieurs fois évoquée ces dernières semaines –, a lâché une véritable
petite bombe en disant que « Goethe avait déjà pris il y a 180 ans toute
la mesure du principal problème économique à savoir que chaque
politique monétaire se termine par un excès de papier-monnaie fatal ».
Mon allemand n’étant pas très évolué, en gros, le patron de la banque
centrale allemande a profité de ces commémorations pour rappeler à tous
que nous avions besoin d’une monnaie stable et de la confiance des
agents économiques dans la pérennité de notre monnaie, et qu’il fallait
protéger la politique monétaire de la tentation de la planche à billets,
et que la voie choisie par la BCE et son gouverneur Mario Draghi, prêt à
acheter des obligations d’États de façon illimitée, n’était pas la
bonne et qu’il n’allait pas se priver de le dire.
Pour la petite histoire, dans l’ouvrage Faust de Goethe, un
long passage est consacré à l’inflation… Qui est un problème récurrent
des monnaies puisque leur espérance de vie est d’environ 18 ans… Et que
cela se termine à chaque fois de la même manière.
Jean-Marc Ayrault veut « donner plus de temps à la Grèce pour s’en sortir »
Pendant ce temps, dans un entretien à Médiapart
diffusé dimanche, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, s’est dit
« favorable » à ce que l’on donne « plus de temps » à la Grèce « pour
s’en sortir », mais « à une condition : qu’(elle) soit sincère dans
l’engagement des réformes, notamment fiscales ».
Interrogé sur la situation de ce pays, M. Ayrault indiquait que « la solution ne peut être la sortie de la Grèce de l’euro ».
« On peut déjà lui donner plus de temps pour s’en sortir ». Ce qui
est extraordinaire, dans cette déclaration, c’est l’idée de sincérité
dans l’engagement des réformes. Cela ne veut strictement rien dire. Il
faut donc retenir que pour la Grèce, comme pour la France, nous aurons
besoin de plus de temps, beaucoup plus de temps. D’ailleurs, si cela
pouvait s’accompagner également de l’impression de beaucoup de billets,
ce serait mieux…
Pour le Premier ministre, ne pas signer le traité européen, c’est sortir de l’euro…
Pendant ce temps, Europe Écologie Les Verts a décidé de rejeter le
traité budgétaire européen… Psychodrame dans la majorité, et d’ailleurs
cela fait désordre. D’un autre côté, cela a le mérite d’une certaine
cohérence puisque ce traité budgétaire est un véritable problème pour
notre pays. Il nous impose de revenir rapidement à l’équilibre financier
et d’y rester. En soi, l’idée est plutôt bonne et ce n’est pas moi qui
dirais le contraire. Le problème, c’est que la politique d’ajustement
qui devrait y mener sera très douloureuse et porteuse de récession,
comme nous avons pu déjà l’expliquer.
Et puis, soyons honnêtes, nous n’avons pas l’air de prendre le chemin
des réductions de dépenses. Quant à celui des augmentations d’impôts,
lorsque l’on nous explique ce week-end, que non, le gouvernement ne sera
pas celui du matraquage fiscal, après nous avoir expliqué qu’il ne
serait pas non plus celui de l’austérité, il y a de quoi commencer à se
gratter sérieusement les capillaires. Point de TVA sociale. Une
augmentation de la CSG ? N’y pensez plus. Bon, il manque bien, pour le
moment, 37 milliards d’euros pour boucler le budget… Enfin boucler,
c’est vite dit, disons pour être moins à découvert que d’habitude. Mais
franchement, 37 milliards, ce n’est rien. Une broutille. C’est plus de
10% des recettes, mais chut.
Donc, du coup, Jean-Marc Ayrault, très prolixe dimanche, met en garde
ceux qui ne veulent pas ratifier le traité budgétaire européen. Pour
lui, « la conséquence logique de leur démarche, c’est la sortie de
l’euro ». Le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, a lancé un «
appel à la raison à la gauche » sur le traité budgétaire européen. « Le
non de soutien » au président Hollande, « ça n’existe pas ». Jean-Marc
Ayrault a précisé que « nous, nous allons jusqu’au bout de la défense de
l’euro. Non par dogmatisme, mais par sens des réalités », et que ni le
président François Hollande ni lui-même « ne prendraient jamais la
responsabilité de laisser disparaître l’euro ». C’est bien de ne pas
vouloir quitter l’euro, mais on ne s’attaque pour le moment à aucune des
causes des difficultés actuelles de la monnaie unique.
La raison majeure reste un problème de conception même.
En réalité, il existe une multitude d’unions monétaires. Le franc en
était une. La lire également, et la peseta aussi ! Dans une union
monétaire, les riches paient pour les pauvres, ou plutôt les régions
riches pour les régions pauvres. Lors de la réunification allemande dans
les années 90, il y avait bien la monnaie de l’Est et celle de l’Ouest.
Et c’est bien l’Ouest riche qui a financé la mise à niveau des régions
défavorisées. Cela est l’exemple même d’une union de transfert.
Cette idée, appliquée au niveau de l’Europe, signifie que les pays
riches doivent payer, pas prêter, ni imprimer des billets, ni demander
quoi que ce soit en échange, non, ils doivent payer à vie, pour
toujours, pour les régions les plus pauvres qui globalement le resteront
pour l’éternité ou presque. L’Italie du Nord est l’une des régions les
plus industrielles du monde et les plus riches. L’Italie du Sud est
toujours fauchée… Même deux siècles et quelques après l’unification
italienne, et ils continuent de payer. C’est bien cela le procès fait à
l’Allemagne. C’est dans ce sens-là que certains disent que les Allemands
ne jouent pas le jeu. D’un autre côté, si on nous demandait, à nous,
Français, de payer à vie, pour que les Grecs se la coulent douce, je ne
suis pas sûr que l’on se sentirait très Européens…
Alors voilà où se trouve l’Europe aujourd’hui. Dans une espèce de
situation figée, comme paralysée, un peu dans l’œil du cyclone. Chacun
s’observe. On a encore gagné du temps. On attend de voir dans quel sens
le vent va se mettre à tourner. Mais au fond de nous, nous savons tous
que les désaccords sont trop profonds et trop graves pour que l’euro
puisse perdurer dans sa forme actuelle.
On ne peut pas demander aux Allemands de payer notre retraite à 60
ans, alors qu’ils travaillent jusqu’à 67… Ce qui tombe bien vu qu’ils
n’ont absolument pas l’intention de payer. En attendant, on fait mine de
ne pas voir le fossé qui nous sépare. Ce fossé, de jour en jour,
grandit. C’est ce que vient de rappeler ce refus d’une partie de la
majorité – sans juger du bien-fondé – de l’austérité imposée par le
voisin allemand.
L’année de l’amitié franco-allemande
Le Président français et la Chancelière allemande
ont lancé, ce week-end, « l’année de l’amitié ». Mais rassurez-vous,
nous sommes amis, on s’aime bien, on n’a plus envie de se faire la
guerre. Non, le problème n’est pas l’amitié. Le problème, c’est la
divergence des deux principales économies de la zone euro alors que
jusqu’en 1995, l’Allemagne et la France étaient relativement proches.
Aujourd’hui, nous nous sommes résolument situés dans le camp de
l’Europe du Sud. Revenir dans le peloton de tête va nous demander des
efforts considérables. Rien ne dit que la France y soit prête.
M. Placé.