La baisse du chômage est un objectif aussi louable qu’impératif. On ne peut que féliciter François Hollande d’en avoir fait l’étalon de son action. Mais le levier choisi - la multiplication des contrats aidés – est illusoire. Depuis plus de 30 ans, la droite comme la gauche privilégient ce «traitement social du chômage». Peut-être parce qu’il permet aux hommes politiques de se sentir comme des démiurges capables « d’inverser la courbe » de l'emploi à coup de subventions massives. Jacques Chirac l’a inventé, Lionel Jospin l’a développé, Nicolas Sarkozy s’y est rallié, François Hollande s’y est accroché comme à une bouée. Plus d’un demi-million de personnes auront, à un moment où un autre, bénéficié d’un tel contrat en 2013. Ce qui aura coûté au moins 3 milliards d’euros aux finances publiques. Pour quel résultat ? La France compte, encore et toujours, plus de 3 millions de chômeurs. Et l’Insee n'attend aucune amélioration de la situation de l’emploi au premier semestre 2014.
Ces contrats sont aussi coûteux qu’inefficaces. Et si on essayait une autre politique ? Par définition, un emploi aidé est un emploi pour lequel l’employeur reçoit une subvention publique, afin qu’il lui coûte moins cher. N’est-ce pas là l’aveu que le coût du travail en France est beaucoup trop élevé ? Plutôt que d’essayer en vain d’en effacer les symptômes, les politiciens de gauche comme de droite feraient mieux de s’attaquer aux racines du mal. Le remède est connu: pour diminuer le coût du travail, il faut réduire les charges des entreprises. Pour cela, il n’est nul besoin de subvention coûteuse, d’artifice comptable ou d’inventivité bureaucratique. Juste d’un peu de bon sens. Et si on faisait un vœu?