dimanche 4 décembre 2011
Hollande à Berlin, déplacement délicat
L'Allemagne risque de se retrouver isolée, dit Helmut Schmidt
"Si nous succcombons à la tentation de dominer les autres, nos voisins se dresseront contre nous", a averti l'ancien chef du gouvernement, aujourd'hui âgé de 92 ans, qui s'exprimait à la
tribune assis sur un fauteuil roulant. "Nous devons nous montrer généreux envers nos amis et voisins, et particulièrement envers la Grèce", a-t-il ajouté dans un discours d'une heure devant une salle comble.
Législatives test pour Poutine
MOSCOU (AP) — Environ 110 millions d'électeurs russes étaient appelés aux urnes dimanche pour renouveler la Douma, la chambre basse du Parlement. A trois mois tout juste de la présidentielle, le scrutin pourrait être marqué par une certaine érosion de la domination de Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, en dépit des efforts déployés par le Kremlin pour marginaliser l'opposition.
Des formations rivales et plusieurs observateurs ont fait état d'irrégularités importantes dans le déroulement du vote et la participation semblait faible dans de nombreux secteurs. Dans les régions de Sakhaline et du Kamtchatka, sur la côte Pacifique, la mobilisation électorale oscillait notamment entre 45% et 48% seulement à deux heures de la fin du scrutin dans ces zones.
Vladimir Poutine s'apprête à briguer de nouveau la présidence en mars prochain pour succéder à son protégé Dmitri Medvedev. Mais après plus d'une décennie de domination politique, le style de l'ex-chef d'Etat et actuel Premier ministre, symbole d'une dérive autocratique de l'exercice du pouvoir, semble susciter un mécontentement populaire croissant. La corruption officielle et le fossé entre les citoyens "ordinaires" et les très riches provoquent aussi l'insatisfaction. Considérée comme un outil de répression de l'opposition et la représentation d'une bureaucratie corrompue, Russie unie est souvent accusé d'être le "parti des escrocs et des voleurs".
Avec 315 sièges sur 450, Russie unie dispose d'une majorité des deux tiers dans la Douma sortante. Mais selon une enquête diffusée fin novembre par le centre indépendant Levada, la formation ne serait créditée cette fois-ci que de 53% des intentions de vote, un résultat qui pourrait la priver du nombre des députés nécessaire pour modifier la Constitution sans contestation possible.
Un bon score de Russie unie serait cependant précieux pour Vladimir Poutine qui entend reprendre les rênes du pays lors de la présidentielle du 4 mars après ses deux mandats à la tête de la Fédération entre 2000 et 2008.
A la veille de la journée du "silence" électoral, il a averti vendredi, à l'instar du président Dmitri Medvedev, que trop de diversité politiques à la chambre basse du Parlement conduirait à l'instabilité et à la paralysie. Avant le vote, il a par ailleurs accusé des gouvernements occidentaux de vouloir influencer le cours des élections. La seule organisation indépendante de suivi des élections, Golos ("vote"), qui reçoit des fonds européens et américains, a subi de fortes pressions officielles durant la semaine qui a précédé le vote.
Son site web ne fonctionnait pas dimanche, tout comme celui de la radio indépendante "Echo de Moscou". Tous deux ont invoqué des actes de piratage informatique. "L'attaque contre le site, un jour d'élection, est évidemment liée aux tentatives de s'immiscer dans la diffusion d'informations sur les violations", a estimé sur Twitter le rédacteur en chef de la radio, Alexeï Venediktov.
Seuls sept partis ont été autorisés cette année à présenter des candidats, les formations d'opposition les plus virulentes n'ayant pu s'inscrire pour le scrutin.
Dimanche, le Parti communiste (57 élus dans la Douma sortante), qui pourrait bénéficier d'un vote de protestation, ainsi que la formation Iabloko se sont plaints de violations électorales visant à favoriser Russie unie.
Selon le chef de file des communistes Guennadi Ziouganov, les observateurs de son parti ont déjoué une tentative de bourrage des urnes dans un bureau de vote de Moscou. Ils auraient découvert 300 bulletins déjà présents dans l'urne avant le début du vote.
Il a précisé que des incidents du même type avaient été signalés dans plusieurs bureaux de vote de la capitale, Rostov-sur-le-Don et de nombreuses régions. A Krasnodar (sud), des personnes non identifiées se faisant passer pour des observateurs du parti communiste se sont présentées à des bureaux où les vrais observateurs n'ont pas été autorisés à entrer, a encore précisé M. Ziouganov.
A Vladivostok (Extrême-Orient russe), des électeurs se sont plaints auprès de la police que Russie unie proposait de la nourriture gratuite en échange de promesses de vote pour le parti. Et à Saint-Pétersbourg, un photographe de l'Associated Press a vu un emblème de la formation de Poutine collé sur le rideau d'un isoloir.
Selon Golos, des observateurs et des membres de partis d'opposition ont été empêchés à Samara, sur la Volga, de vérifier l'état des scellés des urnes dans tous les bureaux de vote.
Nombre des violations concernaient des votes par correspondance, a aussi rapporté la directrice de l'organisation, Lilia Chibanova, qui avait été contrainte vendredi de remettre son ordinateur portable aux forces de sécurité après avoir été retenue une douzaine d'heures dans un aéroport. L'ambassadeur des Etats-Unis en Russie John Beyrle dit avoir appelé samedi Golos pour exprimer son "soutien".
Mikhaïl Kassianov, ancien Premier ministre sous la présidence de Poutine, a précisé qu'il ne se faisait aucune illusion sur le respect des règles électorales. Pour lui, "les autorités ont créé une contrefaçon d'une institution très importante qui a pour nom élection libre, mais qui n'est pas libre et n'est pas une élection".
Quelques dizaines de militants du Front de gauche (opposition) ont tenté dimanche d'organiser une manifestation devant la Place rouge à Moscou avant d'être rapidement dispersés par la police. Une dizaine d'entre eux ont été interpellés.
A Bryansk (ouest), un inconnu a jeté une bombe incendiaire dans la vitre du bureau local de Russie, sans faire de blessé. Les flammes ont été rapidement éteintes, d'après la police.
Les premiers résultats complets sont attendus lundi vers 6h GMT (7h à Paris). AP
Les cyberattaques, une arme contre les détracteurs du régime russe
Les cyberattaques en Russie contre des sites indépendants et les blogs d'opposants, comme cela a encore été le cas dimanche, jour des législatives, se sont multipliées au fur et à mesure que l'opposition s'est tournée vers l'internet.
La méthode utilisée dimanche pour bloquer les sites d'une demi-douzaine de médias indépendants et l'ONG d'observation électorale Golos consiste à bombarder leurs sites de demandes de connexion.
En début de soirée, les sites du quotidien Kommersant, de l'hebdomadaire New Times, de la radio Echo de Moscou, du site d'information slon.ru, de Golos et de sa carte des fraudes électorales étaient toujours inaccessibles. D'autres sites, bloqués dans la journée, fonctionnaient de nouveau dimanche soir.
Les autorités n'ont pas réagi à ces attaques, qui ont aussi visé la plate-forme de blogs LiveJournal, très populaire en Russie, sans pourtant la mettre hors service, selon un message affiché sur ce site.
Dmitri Merechko, porte-parole de Golos, a expliqué que l'attaque dans la matinée par déni de service (DDoS), dont son organisation a été victime, avait été "massive", avec "50.000 demandes par seconde".
"C'est une organisation importante avec beaucoup de moyens qui a dû faire ça", a renchéri Lilia Chibanova, la dirigeante de Golos.
L'ONG, dont les adresses électroniques des collaborateurs ont aussi été bloquées, est depuis jeudi dans la ligne de mire de la justice après avoir recensé des milliers d'infractions dans la campagne électorale, imputées pour la plupart au parti au pouvoir, Russie Unie.
Pour Ilia Barabanov, l'un des rédacteurs en chef de l'hebdomadaire New Times, il n'y a aucun doute que le régime russe est derrière cette offensive.
"Il est clair, selon moi, que les responsables (des attaques) sont les mêmes que ceux qui mènent la campagne contre Golos", a-t-il dit.
"Les personnes chargées d'assurer un score élevé à Russie Unie ne veulent pas que l'on sache comment ces bons résultats ont été bricolés", a-t-il ajouté, selon le journal en ligne Gazeta.ru.
Alexeï Venediktov, directeur de la rédaction d'Echo de Moscou, a dénoncé sur son compte Twitter "une tentative d'empêcher la publication d'informations sur les fraudes".
Echo de Moscou a annoncé avoir demandé au Parquet, à la Commission électorale et au ministère de l'Intérieur d'enquêter, ainsi qu'au service de sécurité de la division médias de Gazprom, le géant du gaz et propriétaire de la radio.
A l'époque, les soupçons s'étaient concentrés sur des mouvements proches des autorités, comme les jeunesses pro-Poutine Nachi. Le président Dmitri Medvedev, féru de l'internet, avait dénoncé avec vigueur le procédé.
Le site spécialisé sur les services secrets Agentura.ru a relevé que depuis le début des années 2000, le FSB (ex-KGB) s'était doté de tous les outils pour surveiller les publications et les bloquer.
Des boîtes noires ont été installées chez les fournisseurs d'accès à cette fin et les services spéciaux se sont dotés de programmes informatiques dits "sémantiques" pour repérer les publications susceptibles de les intéresser.
Par ailleurs, des cadres des services de sécurité n'ont pas caché leur volonté d'aller plus loin. Au printemps, le chef du centre de sécurité des communications du FSB avait proposé d'interdire des messageries en Russie si ces dernières refusaient de livrer les clés de leur système de cryptage.
"L'utilisation généralisée sur l'internet de moyens de communication chiffrés et cryptés, en premier lieu des produits étrangers, suscite une grande inquiétude au FSB", avait expliqué Alexandre Andreetchkine, citant "Gmail, Hotmail et Skype" comme des services pouvant représenter "une menace d'ampleur pour la sécurité de la Russie".
"Poutine veut gouverner la Russie jusqu'à la fin de ses jours"
Ancien vice-premier ministre sous Boris Eltsine, l'opposant Boris Nemtsov explique pourquoi les élections législatives de ce dimanche sont une farce.
Le suspense est tellement absent de cette farce électorale que je peux déjà vous donner les résultats: numéro un: Russie Unie; deux: les communistes de Guennadi Ziouganov; trois: les nationalistes de Vladimir Jirinovski; enfin, quatre: le parti La Russie Juste, inféodé au Kremlin. Quant à l'opposition véritable, elle n'est pas autorisée à participer au scrutin, car le Kremlin lui refuse une existence légale.
Quant à nous, nous avons décidé de transformer ce 4 décembre en une journée de protestation. Notre slogan est: " Votez contre tous les candidats. Votez contre le gouvernement des escros et de voleurs." Car, de facto, tous les politiciens élus à la Douma, qu'ils appartiennent ou non à Russie Unie, sont des corrompus achetés par le système poutinien.
Au niveau institutionnel, le Kremlin contrôle le comité électoral (censé veiller à l'équité des scrutins) dont elle nomme le président. Dans les régions, les gouverneurs, nommés par le pouvoir, se mettent d'accord à l'avance avec le Kremlin pour déterminer, au pourcentage près, le résultat des élections. Ce travail est effectué de manière sophistiquée: il mobilise des sociologues afin que le résultat paraisse crédible.
Au niveau politique, le Kremlin contrôle tous les partis qu'il finance au moyen de sa caisse noire. Seulement sept d'entre eux sont autorisés. Si l'un d'entre eux franchit la ligne jaune de la critique autorisée, alors le Kremlin assèche ses finances. Quant à ceux qui, comme moi, veulent sérieusement s'opposer au pouvoir, ils sont exclus du débat et victimes d'intimidation, d'agression, d'attaques physiques.
Le 31 décembre dernier, après un meeting autorisée en plein Moscou, j'ai été arrêté et emprisonné pendant deux semaines. A l'extérieur de la prison, la fausse information selon laquelle j'étais soi-disant agressé sexuellement par des co-détenus a été lancée par les sbires du pouvoir. Leur but: m'affaiblir moralement et me discréditer. Heureusement, malgré la prime de 3000 dollars qui leur était proposée, aucun détenu n'a accepté de produire un faux témoignage devant la caméra. Le code d'honneur des détenus de droit commun est supérieur aux cynisme absolu des gens en place au Kremlin !
Pour toutes ces basses oeuvres, le pouvoir utilise le mouvement de jeunesse Nachis (Les Nôtres). Créé en 2005, il se compose de quelques milliers de hooligans qui constituent un corps d'inspiration nazi. Ce sont les "Poutine-jugend". Leur mission : intimider l'opposition, occuper la rue s'il le faut et empêcher la naissance de toute protestation populaire.
Élections législatives sous tension en Russie
Le scrutin est voué à renforcer la domination du parti Russie unie de Poutine. Plusieurs sites d'information indépendants sont inaccessibles.
"C'est une attaque massive", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Golos, Dmitri Merechko. "L'attaque est dirigée contre tous les sites qui vont essayer de raconter ce qui se passe dans les élections", a-t-il ajouté. Quelque 110 millions d'électeurs sont appelés à désigner les 450 députés de la chambre basse du Parlement (Douma) lors d'un scrutin-test pour le Premier ministre russe Vladimir Poutine qui s'apprête à revenir en 2012 au Kremlin, après deux mandats de président (2000-2008).
Médias muselés
Le rédacteur en chef de la radio Écho de Moscou Alexeï Venediktov a été le premier à dénoncer dimanche matin une attaque. C'est "clairement une tentative de gêner la publication d'informations sur les fraudes", a écrit sur Twitter le responsable de cette radio contrôlée par le géant gazier Gazprom, mais restée jusqu'à présent la principale station russe à offrir des informations indépendantes. Samedi, des blogueurs russes avaient déclaré qu'ils avaient été victimes d'une attaque contre la plate-forme LiveJournal, un des principaux sites hébergeant des blogs.Une autre porte-parole de Golos, une association financée par des fonds occidentaux, a de son côté indiqué que l'ONG avait des difficultés à poursuivre son activité. "Notre messagerie électronique ne fonctionne plus, nous n'avons plus que Skype et les blogs pour communiquer avec notre réseau dans les régions", a déclaré Olga Novossad. Golos avait dénoncé, samedi, une "campagne de harcèlement par le pouvoir" après que sa dirigeante a été retenue à la douane d'un aéroport de Moscou pendant douze heures et qu son ordinateur avait été confisqué. Cette ONG a été reconnue coupable, vendredi, de violations de la loi électorale et condamnée à une amende de 30 000 roubles (700 euros).
Ses ennuis se sont multipliés depuis l'intervention de Vladimir Poutine le 27 novembre au congrès de Russie unie où il a fustigé le financement par l'étranger d'ONG russes ayant pour but "d'influencer le cours de la campagne électorale". Il a comparé ces ONG à "Judas".
Par ailleurs, le rédacteur en chef de Gazeta.ru, Mikhaïl Kotov, a indiqué à Interfax qu'il avait été convoqué pour dimanche par le service fédéral des médias (Roskomnadzor), qui l'accuse de "violations sur la couverture des élections". Un de ses adjoints avait démissionné jeudi dénonçant des pressions "sans précédent" exercées sur le site à l'approche des élections. Le site était toujours accessible dimanche matin.
Scène politique verrouillée
Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures, heure locale à Moscou, huit heures après les régions d'Extrême-Orient, et fermeront à 18 heures (heure de Paris) dans l'Ouest. Outre Russie unie, trois autres formations de l'assemblée sortante - le Parti communiste, le Parti libéral-démocrate et Russie juste (centre gauche) - devraient franchir le seuil minimum de 7 % pour être de nouveau à la Douma. Le parti d'opposition Iabloko, crédité de 4 % des suffrages, a peu de chances d'y d'entrer. Quant au parti d'opposition libérale Parnass, il a été écarté du scrutin et a appelé, comme l'opposition radicale, à le boycotter ou à voter nul en signe de protestation.À Vladivostok, l'adjudant Nikolaï Ponomarev a indiqué avoir voté pour Russie unie : "Dès le printemps, ma famille va recevoir un appartement dans un nouveau district", a-t-il dit, soulignant que le parti de Poutine défendait les intérêts de l'armée et qu'il attendait une hausse de salaire en janvier. En revanche, Anastasia Levtchenko a, elle, donné sa voix à Russie juste après avoir voté pour le parti de Poutine en 2007 : "Je suis déçue, presque rien n'a été fait en quatre ans", a déploré cette retraitée de 62 ans.
Russie unie, qui domine une scène politique verrouillée depuis une décennie, ne devrait cependant pas parvenir à maintenir son écrasante majorité des deux tiers à la Douma. Selon le dernier sondage de l'institut indépendant Levada, le parti de Vladimir Poutine, dont la liste est conduite par le président Dmitri Medvedev, était créditée de 56 % des intentions de vote en novembre, après avoir perdu 12 points en un mois. ONG et opposition ont dénoncé des pressions innombrables sur les électeurs pendant la campagne. Pour parer à tout éventuel rassemblement contestataire, le mouvement de jeunesse pro-Kremlin Nachi a annoncé qu'il réunirait jusqu'à 15 000 militants dans le centre de Moscou pour "neutraliser" toute action visant à contester le scrutin.
LES RUSSES SE RENDENT AUX URNES POUR ÉLIRE LEURS DÉPUTÉS
Les Russes se rendent aux urnes dimanche pour élire les députés de la Douma (chambre basse du parlement). Sept formations sont en lice: le parti au pouvoir Russie unie, le parti social-démocrate Russie Juste, le Parti libéral-démocrate, le Parti communiste, le parti socialiste et nationaliste Patriotes de Russie, le parti libéral Iabloko et le parti de droite Juste Cause.
A 14h00 GMT, 94% des électeurs avaient voté en Tchétchénie et plus de 90% en Kabardino-Balkarie..A 11h00 GMT, 56,4% des électeurs se sont rendus aux urnes au Daghestan, 55,4% en Ingouchie, et 65,8% dans la république des Karatchaïs-Tcherkesses , selon les commissions électorales républicaines.
Selon les données fournies par le bureau du représentant spécial du président russe dans la région fédérale du Caucase du Nord, à 11h00 GMT, 52,4% des électeurs avaient voté en Ossétie du Nord et 30,33% dans le territoire de Stavropol.
A Moscou, le taux de mobilisation était de50,03% à 14h00 GMT contre 33,89% à 11h00 GMT, selon la Commission électorale moscovite. 3.374 bureaux de vote sont ouverts à Moscou qui compte plus de 7 millions d'électeurs. Près de 100.000 personnes sont engagées dans la capitale russe pour organiser le scrutin et en contrôler le déroulement, dont les représentants de tous les partis politiques en lice. Le vote est également suivi par les observateurs internationaux représentant l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Communauté des Etats indépendants (CEI) et l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).
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En Lituanie, le taux de participation a atteint 12,59% à 13h00 (11h00 GMT), a annoncé la porte-parole de l'ambassade de Russie Marina Birioukova. Près de 13.500 Russes résident en Lituanie.
Plus de 2.000 Russes ont voté en Lettonie à 11h00 (09h00 GMT), a annoncé l'ambassadeur de Russie à Riga Alexandre Vechniakov. Environ 30.000 électeurs russes résident en Lettonie. 1.850 ressortissants russes y ont voté par anticipation.
En Estonie, environ 7.500 ressortissants russes ont donné leur voix pour un candidat à la Douma à 10h00 GMT, selon la porte-parole de l'ambassade russe à Tallinn.
Au Bachkortostan (Oural), le taux de participation a dépassé 65% vers 14h00 GMT, selon la secrétaire de la Commission électorale centrale de la république.
Près de 7.000 Russes résidant au Tadjikistan ont voté à 11h00 GMT, selon l'ambassade russe à Douchanbé.
Afin d'être représenté à la chambre basse, un parti doit recueillir au minimum 7% des suffrages exprimés à l'échelle nationale. Cependant, un parti réunissant 5% à 6% des voix recevra un siège, et deux sièges en cas de score compris entre 6% et 7%.
La crise rebat les cartes de la présidentielle
"L’opposition aphone"
Le couple Poutine-Medvedev en campagne d'adulation
Avant les législatives de dimanche, le premier ministre et le président jouent la modestie face à leurs partisans.
Les deux membres de l'exécutif ont répondu trois heures durant aux questions d'un groupe de deux cents supporteurs réunis dans un quartier branché de la capitale. Comme à l'habitude, les participants avaient été sélectionnés par le parti pour leur humeur docile: un militaire bardé de médailles qui célèbre les vertus de sa «grande patrie», un médecin qui avait ausculté devant les télévisions l'épaule de Poutine, démise lors d'une séance de judo, la lauréate 2011 d'un concours de beauté… Une assistance trop révérencieuse pour être sincère, et qui avait reçu pour consigne de célébrer les mérites du couple Poutine-Medvedev.
Signes d'impatience
Mais ce dernier n'a pas été dupe des louanges. «Votre salaire n'est pas vraiment hors normes», a fait remarquer le chef du Kremlin à un chirurgien qui se félicitait de gagner, grâce à l'État… 19.000 roubles par mois (450 euros). «Grâce aux nouvelles salles d'opérations de notre clinique, nous travaillons dans des conditions très confortables et, chaque année, la qualité de nos diagnostics progresse», a insisté le praticien. Peu convaincu, Poutine a jugé que le système de santé russe «ne répondait pas toujours aux standards modernes».À son tour, une habitante de Nijnyi Novgorod, dont l'habitation a disparu dans les incendies de l'été 2010, a qualifié les deux chefs d'État de «magiciens». Grâce à vous, a-t-elle ajouté, «je vis dans une maison bien chauffée». «Mais les autres problèmes ont-ils été résolus?», a demandé Poutine, obligeant son interlocutrice à changer de partition pour avouer que, faute de fosses sceptiques adéquates, les eaux usées des maisons gouvernementales sont aujourd'hui évacuées par camion… Le premier ministre est théoriquement informé de ces malfaçons : en septembre 2010, il avait fait installer une caméra dans son bureau pour suivre en direct l'avancement des travaux.
À plusieurs reprises, face à ces discours convenus, les deux hommes ont manifesté des signes d'impatience. Depuis quelques semaines, Vladimir Poutine, dont la cote de popularité subit un effritement, reproche au parti Russie unie de placer le pouvoir exécutif sous couveuse, tout comme les anciens dirigeants soviétiques reprochaient à leur entourage de leur «cacher la réalité du pays». «Russie unie n'est pas toujours à la hauteur et ne réagit pas forcément de manière adéquate», a déclaré le premier ministre, lors du congrès de la formation, dimanche. Le président du parti à la Douma, Boris Gryzlov, terne apparatchik, pourrait être prochainement démis de ses fonctions.
«Depuis l'URSS, le conservatisme règne en politique, déplore le cinéaste Fiodor Bondartchouk, membre de Russie unie. Nous n'avons aucune culture du débat, qui n'a cours que sur Internet. Or, comme l'a montré le printemps arabe, on ne peut pas en faire l'économie.»
Russie unie remet en jeu son hégémonie
Le parti de Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev pourrait sortir affaibli des législatives de dimanche.
Fait inédit, l'hypothèse d'une coalition parlementaire est évoquée. Ainsi, la primauté que Vladimir Poutine exerce sur le pays depuis dix ans s'en trouverait entamée, tout comme l'autorité de l'actuel président, Dmitri Medvedev, qui dirige en personne la liste de Russie unie. Un véritable test à l'approche de l'élection présidentielle de mars 2012, en vue de laquelle les deux hommes ont déjà «échangé» leurs fonctions. En province, le fatalisme l'emporte : «Quoi que l'on vote, rien ne change et on voit toujours les mêmes têtes», soupire Alexandra, professeur d'anglais à Pavlovsk, un village de Sibérie orientale. À Moscou, l'humeur est plus frondeuse. «Il y a un intérêt pour cette élection que je n'avais pas ressenti lors du précédent scrutin, il y a quatre ans», témoigne Natalia, une enseignante qui s'apprête à voter pour Iabloko, un petit parti indépendant. À des années-lumière de la propagande officielle servie par la télévision d'État, la blogosphère est devenue le lieu de rencontre virtuel des opposants au régime qui, le reste du temps, peinent à réunir plus de cent personnes dans les meetings de la capitale. La dernière vidéo qui a fait fureur sur Internet montre Vladimir Poutine se faire siffler sur un ring de boxe.
Craintes de falsifications
Les internautes décrivent les multiples pressions exercées par les autorités pour convaincre les électeurs de voter pour Russie unie. Les partis ou les hommes politiques trop critiques ou indépendants à l'égard du pouvoir, comme l'oligarque Mikhaïl Prokhorov, ont été écartés de la course. «Toutes les formations en lice ont été créées par le Kremlin, à l'exception du LDPR», accuse le président de ce parti, Vladimir Jirinovski, qui n'est pourtant pas avare de soutiens occasionnels à Poutine.Des falsifications sont attendues dans les bureaux de vote. L'OSCE, qui est chargée de contrôler la régularité du processus électoral, a dû, sous la pression des autorités, réduire la taille de sa mission d'observateurs. Nachi, le mouvement de jeunes pro-Kremlin, prévoit d'envoyer 15 000 militants dans le centre de Moscou afin de «neutraliser les provocateurs qui mettraient en doute le soutien à Russie unie».
Une période délicate s'ouvre pour le tandem exécutif au pouvoir. Vendredi, Dmitri Medvedev a appelé les électeurs à «faire le bon choix», sans citer Russie unie, mais en agitant le spectre d'un Parlement multicolore, «déchiré par les contradictions».
Russie : Des élections législatives sous tension
Rien n'est impossible. Et Russie Unie semble le percevoir. Dimanche, plusieurs sites Internet étaient inaccessibles, dont ceux de médias et d'une ONG recensant les fraudes électorales. Pour le rédacteur en chef de la radio Echo de Moscou Alexeï Venediktov, c'est « clairement une tentative de gêner la publication d'informations sur les fraudes ». « L'attaque est dirigée contre tous les sites qui vont essayer de raconter ce qui se passe dans les élections », a commenté pour sa part un porte-parole de l'ONG Golos.
Les Iakoutes résistent au pouvoir central
Un train vers l'Alaska
Pour l'instant, ce dernier se résume à des traverses posées par un petit groupe d'ouvriers iakoutes. «Mais ce qui se prépare est un changement révolutionnaire qui résoudra le problème de transports de la Iakoutie pour les cinquante ans à venir», affirme Alexandre Doudinkova. De Iakoutsk, rêve l'ingénieur, la ligne se poursuivra jusqu'à Magadan, l'un des grands ports de l'Extrême-Orient russe. Un autre tronçon rejoindrait l'Alaska.Ce matin de novembre, il fait - 33 °C, et comme c'est le cas sept mois par an, la Lena est prisonnière des glaces. Les riverains la traversent à l'aide de boudins pneumatiques tractés par un énorme moteur à hélices. Grâce au projet ferroviaire, expliquent les officiels locaux, les marchandises circuleront librement entre l'Extrême-Orient et la Sibérie orientale, les prix baisseront et la république Iakoute, essentiellement dépendante du trafic aérien, se désenclavera. Des arguments que Russie unie, exploite à satiété avant le scrutin. En 2007, le parti de Vladimir Poutine avait récolté 64 % des voix, le même résultat qu'au niveau national. «La construction de la gare de chemin de fer permettra la création de 1 000 emplois. Les revenus des habitants et nos ressources budgétaires augmenteront, tandis que les prix des produits alimentaires baisseront », promet le chef de l'arrondissement de Bestiakh, Vladimir Ptitsyn.
Rites chamaniques
Bien qu'elle ne soit pas insensible à ces sirènes, la population iakoute reste méfiante. «De nouvelles personnes vont arriver ici et la drogue risque de se répandre», craint Ivan Chamaev, directeur d'un des lycées de la capitale. «Tout comme à l'époque tsariste, où l'on envoyait les bandits en Iakoutie, la construction du pont conduira au retour des malfaiteurs », renchérit Fedor Toumoussov, tête de liste de Russie juste, un parti d'opposition au Kremlin. Ces opinions, qu'aucun fait ne vient étayer, s'expriment en boucle, à tous les échelons de la société.Vivant sur un territoire grand comme six fois la France, mais peuplée de seulement un million d'habitants, la société iakoute reste rétive aux changements imposés du haut. Sous le joug stalinien, elle avait su préserver sa langue - de racine turcophone - ses rites chamaniques et sa culture musicale. Et refuse aujourd'hui de succomber à la verticale du pouvoir, façon Poutine.
Déjà, en 2006, l'État fédéral avait mis la main sur la compagnie de diamants, Alrossa, l'une des principales richesses de la région, avec le charbon et les minerais de fer. À présent, certains craignent que Moscou cherche à fusionner le territoire avec les régions voisines de Magadan et de la Tchoukotka, au risque que la Iakoutie perde son statut de république, et le iakoute, son statut de langue officielle, garanti par la Constitution. «Medvedev explique que les fusions ne seront pas imposées du haut et que la population décidera elle-même. Mais vous savez tout comme moi comment on prend des décisions dans ce pays», ironise Ivan Chamaev.
Dans cette région assommée par le froid polaire, où les échos de la campagne électorale moscovite arrivent assourdis, la résistance est souterraine. À la différence d'autres régions sibériennes voisines, les Iakoutes ont massivement investi les postes de pouvoir locaux. Bien que nommé par le Kremlin, le président de la petite République est un représentant de cette ethnie. Même en cas de mauvais résultat de la liste Russie unie, que conduit personnellement l'apparatchik, ses opposants en viennent à souhaiter que ce dernier poursuive son mandat. La stabilité, voire l'inertie politique, est le meilleur gage de longévité de la société iakoute, que ne devrait pas même pas bouleverser l'arrivée du chemin de fer. L'idée d'un tel projet ferroviaire, font remarquer les élites locales, avait déjà été lancée à la fin du XIXe siècle, sous le règne de Nicolas II…
Russie : des sites indépendants paralysés
"Les hivers seront plus chauds"
Jean Jouzel, climatologue, explique les risques d’un dérèglement climatique grandissant. Il est également directeur de recherches au CEA et vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Extraits de l'interview à paraître dans le Journal du Dimanche du 4 décembre.
En France comme en Europe, clairement, le réchauffement climatique fait des siennes. Si rien n’est fait pour lutter contre ce réchauffement, les vagues de chaleur seront dix fois plus fréquentes à la fin XXIe siècle qu’elles ne l’étaient à la fin du XXe, trois à quatre fois plus dès 2050. Le changement climatique pourrait aussi expliquer la plus grande fréquence de très fortes pluies, avec d’énormes quantités d’eau tombant en très peu de temps, comme dans le Var le mois dernier. Là aussi, si nous n’agissons pas, il y aura à la fin du siècle deux fois plus de fortes précipitations qu’il y en a aujourd’hui, avec des risques importants de crues.
Le constat est là : en trente à quarante ans, la température a augmenté d’au moins 1°C. La tendance est donc au raccourcissement de la saison d’enneigement, surtout à basse et moyenne altitudes. Mais il est impossible de savoir quel temps il fera cet hiver. À court terme, jusqu’à cinq jours, la prévision météo est très bonne. Jusqu’à dix jours, à peu près fiable. Et à long terme, nous avons aussi une capacité de prédiction : sans pouvoir annoncer que l’hiver 2050 sera plus froid que le suivant, nous savons grâce aux tendances climatiques qu’ils seront tous deux plus chauds que les hivers actuels, effet de serre oblige. Par contre, à l’échelle saisonnière, deux à trois mois, on a de réelles difficultés de prévision dans nos régions, où le temps est très influencé par l’Atlantique. Or, nous ne savons pas prévoir les températures à sa surface.
Deux ou trois. Première certitude : la concentration des gaz à effet de serre augmente rapidement avec 40 % de plus de gaz carbonique qu’il y a deux cents ans, deux fois et demie de plus de méthane, 20% de plus de protoxyde d’azote. Deuxième certitude : cette modification est due aux activités humaines. Pour le gaz carbonique, c’est l’utilisation des combustibles fossiles – pétrole, charbon, gaz naturel –, la déforestation aussi. Troisième certitude : cela se traduit par une accumulation de chaleur dans les basses couches de l’atmosphère. Qui plus est, la fonte des glaces de l’Arctique et la diminution de la neige suppriment des surfaces réfléchissantes au profit de surfaces absorbant la chaleur, comme les océans.
Jacques Delors interview: Euro would still be strong if it had been built to my plan
Former president of the European Commission Jacques Delors talks to Charles Moore about the fate of the euro.
To use that British understatement that Continentals enjoy, one might suggest that it has not been a good year for the euro. And now, some say, only about a week remains to put things right. So who better to question than the man who invented it? In Paris on Wednesday, I called on Jacques Delors.
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From the Web
Deciding not to beat about the bush, I ask the man who prides himself on being an architect of European Union whether he got it all wrong. Unhesitatingly, he denies it. It is a fault in the execution, not of the architects, which he claimed to have pointed out in 1997 when the plans for introducing the euro finally came together. At the time, he says, the best of the eurosceptic economists, whom he refers to as “the Anglo-Saxons”, raised the simple objection that if you have an independent central bank, you must also have a state.
Mr Delors thinks “they had a point”, but the way round this problem was to insist on the economic bit of the union as much as the monetary. As well as creating a single currency, you also had to create common economic policies “founded on the co-operation of the member states”.
I get the impression from Mr Delors that he thinks Mrs Thatcher would have agreed with this view. She certainly would not have agreed, however, on the Delors version of what that co-operation should produce — the harmonisation of most taxes, plans to deal with youth and long-term unemployment, and that social dimension for which he always called because “it is not just a question of money. I said all these things, but I was not heard. I was beaten.”
There was also a problem of “surveillance”. The Council of Ministers should have made it its business to police the eurozone economies and make sure that the member states really were following the criteria of economic convergence. This did not happen.
For a long time, the euro did remarkably well, Mr Delors argues, bringing growth, reform and price stability to the weaker members as well as the stronger. But there was a reluctance to address any of the problems. “The finance ministers did not want to see anything disagreeable which they would be forced to deal with.” Then the global credit crisis struck, and all the defects were exposed.
Whom does he blame most for this? He thinks that “everyone must examine their consciences”. He identifies “a combination of the stubbornness of the Germanic idea of monetary control and the absence of a clear vision from all the other countries”.
What of his own country’s role? Mr Delors patriotically declined to be drawn on this point, though I detect some dissatisfaction. He reminds me that he is, after all, speaking to an English not a French newspaper.
By way of a friendly aside, Mr Delors adds that Britain, though not in the euro and therefore not “sharing the burden”, is “just as embarrassed” as the Europeans by the financial crisis.
“I can see Mr Cameron’s worries,” he goes on, “It is a big worry for the British if we can create and trade eurobonds in Paris and Frankfurt.’
In general, says Mr Delors, among all the 17 member states of the eurozone, the reaction to problems from 2008 to today has been “too little, too late”.
Surely, I say, that is exactly what you would expect from such a system faced with such difficulties. No, he replies sharply: look at what happened at the end of the 1980s with the fall of the Berlin Wall. Helmut Kohl, François Mitterrand, George Bush senior and Mikhail Gorbachev (Mrs Thatcher is not included in his gallery) “could all have spoken and acted too little, too late”. But in fact “they reacted quickly to this revolution, thanks to the intelligence of these men. There was an aspect of sangfroid and political vision”.
He clearly sees the fall of the Wall as the high-water mark of Western strength. He equally clearly sees no such political vision today.
So will the euro survive? Mr Delors does not, of course, deviate from his belief in the European single currency. He is also very conscious of the danger of someone in his position saying anything that might help to destabilise the situation. I am struck, however, by his downbeat interpretation of events.
“Jean Monnet [the founding father of the European Union] used to say that when Europe has a crisis it comes out of the crisis stronger … but there are some, like me, who think that Monnet was being very optimistic. You must be very vigilant to make sure that you do come out of a crisis in a better state … I am like Gramsci [the Italian Marxist philosopher]: I have pessimism of the intellect, optimism of the will.”
Right now, Mr Delors judges, “even Germany” will have great difficulty in sorting out the mess. “Markets are markets. They are now bedevilled by uncertainty. If you put yourself in the position of investment funds, insurance companies and pension funds, you will understand they are looking for a clear signal.”
All the heads of government need to give this signal together. Instead, there has been, at least until the end of October, “a cacophony of statements”.
The euro can emerge from this crisis only if two conditions are met. “The first is that the firemen must put out the fire. The second is that there must be a new architecture. If you have one of these things without the other, the markets will be sceptical.”
The choice is “either to accept a greater transfer of sovereignty or to submit to a common discipline”.
But surely, I ask, as someone who has always advocated more European democracy, isn’t he worried by the takeover of the technocrats? In Greece and Italy, leaders have been parachuted in without anyone asking the voters. This does not bother Mr Delors at all.
“This is not the first time in history that we have put in a non-political person to ensure the transition. The markets are reassured that there is a man in place who knows what he’s doing. He can calm the many, many antagonisms.”
Jacques Delors is a master of all the technicalities of the argument, and all the Byzantine structures of the institutions, and speaks confidently in their jargon, but his mind seems burdened by deeper thoughts, too. He sees the crisis of the euro as part of something deeper and wider even than the credit crunch itself. He believes that the main social and economic “players” have their doubts about European policies.
“You hear it every day. You hear it in the markets. This is reinforced by populism in certain countries. Whether we like it or not, we are part of the West, and the West could possibly lose its leadership, and it is important that we preserve the values that matter not only to Europe, but to Britain and the United States — the values that are Judeo-Christian in origin — Greek philosophy and Greek democracy and Roman law, and the Age of Enlightenment and the French Revolution.”
Yet obviously, at the same time, we cannot “tell the President of China what to do. Other peoples want to preserve their values, and we want to preserve ours. This is the great challenge.”
So the crisis of the euro is all part of a crisis of the Western way of doing things? “Oui, c’est ça.”