mardi 19 août 2014
Le riz de Fukushima de nouveau en vente à l’étranger
Le riz de Fukushima était l’un des plus réputés du Japon. Trois ans et demi après l’accident nucléaire, il est de nouveau exporté.
La Fédération japonaise des coopératives agricoles a annoncé recommencer à exporter ce mois-ci du riz de la préfecture de Fukushima, pour la première fois depuis l’accident nucléaire survenu le 11 mars 2011 dans un complexe atomique de la région. La première destination de ce riz soumis à des contrôles particuliers sur la radioactivité est Singapour, qui a montré sa « compréhension » vis-à-vis des mesures prises pour éviter la distribution de produits contaminés.
Des sacs de 5 kilogrammes de riz de type Koshihikari (un des plus réputés du Japon) y seront vendus dès le 22 août. Une campagne de promotion aura lieu sur place pour expliquer que ce riz est sûr et qu’on peut le consommer en toute tranquillité.
Le riz de Fukushima, contrôlé, est déjà vendu dans l’archipel mais les pays étrangers comme la Chine et la Corée du Sud qui importaient ce type d’aliment de la région de Fukushima (nord-est) avant la catastrophe atomique ont stoppé les achats par précaution. Pour le moment, Singapour est la seule destination qui a accepté de recevoir à nouveau cette production. Plusieurs pays imposent encore de fortes restrictions sur les aliments de la province agricole et rizicole de Fukushima, ce qui ennuie les autorités nippones enclines à juger infondées ces mesures.
Le gouvernement, la Fédération des coopératives, les collectivités locales et diverses organisations s’escriment à tenter de prouver que les produits de Fukushima mis sur le marché sont sûrs, dans le strict respect de la limite sévère de césium radioactif fixée à moins de 100 becquerels par kilogramme. Toutefois, la population étrangère et une partie des Japonais restent méfiants et réticents à acheter les fraises, pêches, concombres, tomates ou autres produits de la région saccagée par le désastre atomique provoqué par un gigantesque tsunami.
Les pages « obsèques » ne seront plus jamais les mêmes
C’est un scandale ! L’avis de décès de Nicole Boucheton ne pourra pas paraître dans Ouest-France. Pourtant, tout le monde sait que faire paraître un avis de décès dans la presse, et en particulier dans Ouest-France, est un droit inaliénable en République Française. Quelle abomination discriminatoire horrible se cache encore sous cette pénible affaire ?
Je pressens ici que le lecteur habitué de ces colonnes se demande à présent pourquoi diable je l’entretiens du décès de cette dame, par ailleurs assez peu connue, et pourquoi les démêlés de sa famille avec la rédaction de Ouest-France pourraient avoir un quelconque intérêt. Saine interrogation qui me permettra de fournir un peu de contexte.
De son vivant, Mme Boucheton était une fervente partisane de l’euthanasie et de la liberté de mourir dignement. Atteinte d’un cancer, elle a décidé lorsqu’il fut en phase terminale d’aller en Suisse pour joindre ses actes aux paroles et en finir avec la maladie qui la rongeait, ce pays – au contraire de la France – autorisant cette forme de suicide assisté. Ceci explique sans doute pourquoi la famille a voulu faire paraître dans Ouest-France un avis faisant part du décès de (je cite) « Mme Boucheton, vice-présidente de l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité), à l’âge de 64 ans, contrainte de s’exiler en Suisse, pays humaniste, pour y mourir selon sa volonté le 7 août 2014″.
Devant la proposition, le premier quotidien régional français a décliné. Pour lui, les pages « obsèques » ne sont pas le lieu d’un débat sur l’euthanasie, d’autant que, comme l’explique François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France,
« On a donné la parole» à Mme Boucheton, en publiant samedi un article citant des extraits de son texte posthume. Il y a des endroits dans le journal pour le débat, les points de vue. Ouest-France ne milite pas pour l’euthanasie mais est ouvert au débat et donne la parole à des opinions contradictoires. »
Et de façon parfaitement prévisible, cette petite anicroche qui aurait pu se résoudre si la famille avait transigé (en modifiant son texte) ou avait décidé de choisir un autre journal (avec une moindre diffusion) s’est immédiatement transformée en petite tornade fumigène. En l’espace de quelques heures, ce qui aurait dû rester cantonné dans quelques obscurs journaux régionaux, à la pages Obsèques (ou « faits de sociétés » si l’on se contente de relater les faits) s’est retrouvé repris dans différents quotidiens nationaux, du Figaro à Le Point en passant par 20 Minutes, Midi-Libre ou TF1 et en incluant même des journaux étrangers.
Il faut dire que Jean-Luc Romero, le président de l’association dont l’euthanasiée faisait partie, l’ADMD, n’a pas hésité à monter sur ses grands chevaux et, sabre au clair, s’apprête à saisir le Défenseur des Droits tout en rouspétant vertement de la décision du rédacteur en chef :
« Ce journal qui est largement subventionné par les aides à la presse (6 centimes par numéro) – donc par nos impôts ! – refuse de publier un faire-part « payant » comme il le propose habituellement à tous ses lecteurs. C’est une décision indigne, discriminatoire et peu républicaine de la direction de ce journal. C’est même une censure contre lequel ce journal est censé pourtant se battre. »
Voilà, tout les ingrédients sont donc réunis pour que cette histoire puisse correctement monter en mousse épaisse et que, de dépêche AFP en reportage frissonnant sur les chaînes généralistes en fin de 20H, on tienne ici une bonne grosse affaire de société avec débat ridicule à la clef.
Je dis « ridicule » parce qu’ici, il n’y a qu’assez peu de chance qu’on évite les écueils évidents déjà dispersés dans le débat.
Ainsi, on passera rapidement sur la tirade des impôts subventionnant un journal qui, malgré cet argent public, refuse de dévier de sa ligne éditoriale. Il est piquant que Jean-Luc Romero découvre ainsi qu’en France, le fait de payer, de force, pour un journal, n’entraine pas immédiatement de droits imprescriptibles sur la parution d’un article (ou d’un faire-part dans le cas qui nous occupe). On peut s’amuser deux minutes en imaginant s’il en allait autrement ; quelle joie malicieuse ce serait alors pour les uns ou les autres de faire paraître, dans les colonnes d’un journal foncièrement opposé à leurs opinions politiques, des articles ou des faire-parts volontairement provocateurs !
Allons, M. Romero, nous sommes en France. Si le fait de payer des impôts donnait des droits quelconque sur les services ensuite rendus, ça se saurait. Plus prosaïquement, au lieu d’utiliser cet argument bancal, faites comme moi : réclamez enfin qu’on arrête de subventionner cette presse qui, finalement, ne rend pas les services qu’on lui demande et fait parfois, mine de rien, une propagande assez douteuse. Mais en tout cas, ne feignez pas de croire que ces subventions vous donnent le moindre droit de placer vos agendas sociétaux dans des faire-parts.
Maintenant, sur l’argument principal qui revient à qualifier de censure discriminatoire la décision du rédacteur en chef, permettez-moi de pouffer. Par nature, un journal n’est ni neutre, ni un espace où n’importe qui peut exprimer n’importe quelle opinion n’importe comment. Le faire-part proposé exprime bel et bien une opinion, de façon absolument limpide. Qu’on soit d’accord avec celle-ci est ici sans la moindre pertinence : par décision unilatérale du journal, la rédaction n’accepte pas les opinions ou les débats dans ses pages « obsèques », et c’est tout. Jusqu’à preuve du contraire, Ouest-France, tout subventionné qu’il est (ce que je regrette), reste une propriété privée dont le contenu ne dépend que du bon vouloir de ses propriétaires. Et non, il n’y a pas de droit imprescriptible à utiliser les faire-parts de décès comme tribunes.
Et là encore, s’il s’avérait qu’à la suite d’une hardie décision de justice, il en aille différemment (on n’est à l’abri de rien dans ce pays), il n’est pas interdit d’imaginer voir alors fleurir des avis de décès dans lesquels les uns, farouches militants politiques, enverront des tacles sévères et posthumes vers les autres, qui répondront de même. Les pages « Obsèques » ne seront plus jamais les mêmes.
Mais de façon encore plus importante, en s’agitant ainsi pour réclamer bruyamment le droit de passer de tels faire-parts, M. Romero s’expose à la possibilité, assez désagréable, de donner à son tour une tribune à tous ceux qui ne partagent absolument pas ses opinions en terme de fin de vie. On peut alors se demander comment lui, et l’ensemble des militants, réagiraient si une partie des faire-parts renvoyaient, eux aussi, à des opinions tranchées en la matière. Comment Romero et son association réagiraient-ils s’il devaient lire, régulièrement et dans les colonnes de Ouest-France, des avis dans lesquels on trouverait « Décédé par suicide sans l’assistance de personne » ou qu’untel s’est « ôté dignement la vie de façon indépendante », ou tous autres termes qui ne manqueront pas d’aviver la polémique ?
Non, décidément, ce n’est pas une horrible censure qu’ont subi Romero et la famille Boucheton. C’est, simplement, un petit rappel de décence, celle qui veut que les morts ne fassent plus ni politique, ni militantisme, un acte certes désagréable mais nécessaire du rédacteur en chef pour éviter que les pages obsèques des journaux français ne deviennent une vaste empoignade obscène. L’euthanasie est un sujet trop grave pour le laisser dans les mains des morts.
La France qui gagne
Une France qui brille, qui vole de succès en succès, qui récolte médailles et félicitations ? C’est arrivé, ce week-end, aux championnats d’Europe d’athlétisme à Zurich. Le contraste est cruel avec les performances de nos athlètes du gouvernement, qui enregistrent échec sur échec. Le meneur de l’équipe de France, François Hollande, est obligé, depuis deux ans, de renoncer un à un à ses objectifs, de la diminution du chômage à la relance de la croissance en passant par la réduction des déficits publics et la distribution de pouvoir d’achat. Le président de la République serait bien inspiré d’étudier les recettes de celui qui est l’âme des exploits des athlètes français à Zurich : Ghani Yalouz. Le directeur technique national résume ainsi sa méthode : « Une bonne dose de bon sens, des valeurs, de l’humain et de l’exigence. » Pour lui, la qualité d'un manager se mesure à sa capacité à « fédérer une équipe autour d'un objectif commun ». « J’agis en rassembleur », dit-il.
A cette aune, la performance de l’équipe coachée par François Hollande et Manuel Valls est piteuse. Plus de huit Français sur dix ne font pas confiance au gouvernement pour redresser l’économie, selon un sondage Ifop publié dimanche par le JDD. « Il nous manque l’étincelle » dit dans le même journal l’ex ministre des Finances Pierre Moscovici, qui contribua pourtant à l’étouffer en abusant de l’assommoir fiscal lors de son passage à Bercy. Il nous manque, surtout, le dessein, la volonté et la méthode. Comme l’explique Ghani Yalouz, pour gagner, il faut tout donner, ne rien lâcher. Et mouiller le maillot. Car en politique, encore plus qu’en sport, ce qui compte, c’est le résultat.
La tentation totalitaire
Tiens, la dernière polémique de ce début du mois d’août m’avait échappé. Une pétition d’une vingtaine de personnalités, publiée dans Libération, appelle au boycot du "Rendez-vous de l’histoire à Blois" en protestation contre le discours inaugural de Marcel Gauchet.
La logique à l’oeuvre dans cette pétition est celle de la diabolisation, de l’exclusion, de la censure inquisitoriale. On ne débat pas, on boycotte, c’est-à-dire que l’on fustige, on blame, on refuse d’écouter, on brûle. Pourquoi Marcel Gauchet? Philosophe connu, co-directeur de la revue le Débat, il a bien La perspective adoptée conduit à reconnaître la spécificité chrétienne comme un facteur matriciel et déterminant dans la genèse des articulations qui singularisent fondamentalement notre univers [...] C’est dans les potentialités dynamiques exceptionnelles de l’esprit du christiannisme qu’il convient d’en situer la première racine [...] Elle fournissent un foyer de cohérence permettant de saisir la solidarité essentielle…" Le désenchantement du Monde, Gallimard, 1985. Serait-ce le seul fait de développer une vision positive de la religion chrétienne qui provoque cet accès de fureur bienpensante? Je l’ai rencontré une fois à la fin de l’un de ses cours à l’EHESS. Il ne paie pas de mine, très grand, avec sa voix douce, son allure un peu rurale, timide, pataude, d’une gentillesse, discrétion, simplicité et modestie extrêmes – signes de l’intelligence qui trompent rarement – tout le contraire d’une star médiatique. L’air du temps – ou l’idéologie dominante – est fondé sur le libre arbitre absolu de l’individu. Tout ce qui y résiste dans l’ordre des idées est considéré comme inadmissible, intolérable. L’esprit critique, l’intelligence, la pensée seraient à abattre. Nombre de nos grands penseurs de ces dernières décennies seraient sans doute aujourd’hui interdits ou contraints à l’autocensure: Claude Lefort, Gilles Lipovetski… En d’autres temps et d’autres lieux, les intellectuels réfractaires à l’idéologie officielle étaient décapités, pendus, traînés dans les camps de concentration ou les hôpitaux psychatriques. Nous n’en sommes pas là bien évidemment mais nous sentons bien monter autour de nous, peu à peu, subrepticement, l’intolérance aux idées dissidentes, le rejet du débat d’idées et la nostalgie de l’époque totalitaire.
davantage la réputation d’un penseur modéré que d’un réactionnaire. Ces derniers mois ont été marqué par les autodafés de plusieurs auteurs pour avoir contesté les bienfaits de la société multiculturelle. Une première vague a frappé les journalistes Alain Zemmour, Ivan Rioufol, Elisabeth Levy, le sociologue Hugues Lagrange. Puis une seconde a touché l’écrivain Alain Finkielkraut, dont l’élection à l’Académie française a suscité un tollé, l’auteur Lorent Deutch, auquel était reproché le seul fait d’avoir évoqué la bataille de Poitiers… Maintenant, Marcel Gauchet… L’étau se resserre. Que peut on bien lui reprocher, à lui? Je retrouve dans un de ses livres, trônant dans ma bibliothèque, les mots suivants: "L’avenir à pile ou Valls !
L’avenir à pile ou Valls !
Il est désormais acquis que François Hollande va jouer son avenir politique à pile ou Valls ! Entendez par là que le chef de l'État n'a plus guère d'autre issue, pour sauver son quinquennat, que de s'en remettre à l'action résolue de son Premier ministre. Quitte à brutaliser sa propre majorité de plus en plus rétive aux admonestations de Matignon. Le pari n'est pas dépourvu de risques. Mais on voit mal, aujourd'hui, François Hollande retirer sa mise et sacrifier Manuel Valls sur l'autel d'une synthèse devenue impossible. Il est désormais trop tard pour « changer de cap », comme l'y invitent les députés frondeurs.
Il n'est pas sûr que la réorientation sociale-libérale enfin assumée par François Hollande et impulsée par Manuel Valls garantisse la sortie de crise. Mais un nouveau revirement, lui, serait synonyme d'un échec certain. Une bonne politique est évidemment affaire de choix, mais c'est surtout une politique inscrite avec cohérence dans la durée. Et sur ce plan, François Hollande a échoué en multipliant dans la première partie de son mandat les louvoiements et les concessions pour préserver l'unité de sa majorité aux dépens de la nature des réformes.
Ce temps gaspillé va beaucoup manquer désormais à François Hollande. À supposer que le pacte de responsabilité fonctionne avec l'adhésion des patrons, il ne produira pas d'effets tangibles avant deux ans. De quoi nourrir les récriminations des « irresponsables » frondeurs. Pour n'avoir pas parlé clair dès le départ, François Hollande envoie désormais Manuel Valls au casse-pipe.
Les contestataires qui n'ont eu, jusqu'à présent, que le courage de signer des motions sans franchir le Rubicon, ont trouvé du grain à moudre dans les derniers chiffres économiques. Les universités d'été du PS et de ses partenaires promettent d'être « chaudes » pendant que Manuel Valls effectuera une rentrée politique hautement symbolique devant le Medef. Ce sera un chiffon rouge de plus agité sous le nez des « frondeurs ». Jusqu'où ira cette guérilla interne ? Ne pourrait-elle conduire François Hollande, plutôt qu'à changer de cap, à changer de majorité ?
L’hommage solennel à l’Armée d’Afrique
L’hommage solennel à l’Armée d’Afrique
?« C’est nous les Africains
Qui revenons de loin
Venons des colonies
Pour sauver le pays… »
En ce 15 août 2014, c’est assurément ce chant que nous aimons, le chant des Africains repris en chœur par des dizaines de combattants, survivants du débarquement de Provence, qui restera le plus beau souvenir de ce 70e anniversaire où fut rendu un hommage solennel à l’Armée d’Afrique.
« C’est grâce à vous que la France est redevenue souveraine », a ainsi souligné François Hollande, en saluant ces « héros de Provence » et en rappelant que « la moitié des soldats engagés en ce 15 août 1944 portaient l’uniforme de l’armée du général De Lattre ».
« Il y avait surtout les soldats de l’Armée d’Afrique », a redit le président français en rendant hommage à cette Armée d’Afrique, composée notamment de combattants algériens (les plus nombreux), de goumiers marocains et de tirailleurs sénégalais qui, après avoir libéré Toulon et Marseille, réussit à gagner les Vosges en quatre semaines.
« Au Mali, j’honorais la dette historique de la France »
En présence des représentants de vingt-huit pays, dont dix-neuf chefs d’Etat ou de gouvernement des pays africains dont les soldats furent engagés dans la première armée française, le président de la République a glorifié cette page de notre histoire commune. En trouvant – une fois n’est pas coutume – les mots justes. « A la jeunesse d’Afrique, je veux dire que nous n’avons pas oublié le sacrifice des anciens, que la France sait ce qu’elle leur doit. » Avant d’enchaîner : « A ceux issus de l’immigration, je veux dire qu’ils sont les héritiers de cette page de l’histoire de leur pays et qu’ils peuvent en être légitimement fiers. »
Nous avons, ici même, beaucoup trop d’occasions légitimes pour critiquer François Hollande et dénoncer la politique funeste et antinationale qu’il mène depuis deux ans et ses réformes scandaleuses comme le « mariage homo », pour ne pas apprécier pour une fois à leur juste valeur les propos qu’il tient quand il se conduit – c’est si rare – en véritable chef de l’Etat, fier de son pays et de son histoire. Devant un public, certes conquis, de militaires dont l’immense majorité gardent en leur cœur l’âme de la France et l’honneur de servir. Un beau discours où on aura reconnu « la patte » de son chef d’état-major particulier et grand spécialiste de l’Afrique, le général Benoît Puga.
« Nous nous souvenons que c’est en Afrique que la France libre a trouvé ses premières forces. C’est en Afrique qu’ont été menées les premières attaques contre les forces de l’Axe. C’est en Afrique que les Alliés ont remporté leurs premiers succès ouvrant la voie à la victoire finale. »
Ce 70e anniversaire du débarquement de Provence fut donc l’occasion extraordinaire de redire à tous la « gratitude de la France » pour sa liberté recouvrée. Et François Hollande de justifier une nouvelle fois haut et fort, au nom de l’histoire, les récentes interventions militaires françaises en Afrique… pourtant si décriées parfois dans son propre camp.
« Lorsque j’ai pris la décision de lancer l’opération Serval au Mali, j’honorais la dette historique de la France », a-t-il ainsi rappelé, car « cette dette n’est pas seulement morale ou financière. Cette dette est politique et elle nous oblige, nous la France, à une solidarité face aux menaces d’aujourd’hui, à toutes les menaces », à commencer bien sûr par le terrorisme des « djihadistes » qui sévit toujours dans les pays du Sahel et menace de s’étendre à toute l’Afrique si nous baissons la garde.
Seule concession du président au « politiquement correct » : quand il affirme qu’ « au Moyen-Orient, ce sont les mêmes valeurs qui sont bafouées par un groupe sanguinaire qui se réclame faussement de l’islam pour piller, voler, violer, détruire, persécuter, anéantir ». Non, Monsieur le Président, les chrétiens d’Irak, les Yazidis et toutes les minorités « qui se trouvent pourchassés par un obscurantisme barbare », comme vous dîtes, sont bel et bien persécutés par des « fous d’Allah » de l’Etat islamique voulant imposer son califat sur toute la région… au nom de l’islam.
YVES BRUNAUD
La Grèce vend la villa de Mussolini pour payer ses créanciers
Au milieu des 80'000 propriétés mises en vente par le gouvernement grec pour renflouer ses finances figure la villa construite sur l'île de Rhodes pour Benito Mussolini à la fin des années 1930.
Une ancienne base militaire américaine en Crète, un château médiéval à Corfou, trois hôtels de luxe, plusieurs marinas, des portions d'autoroutes, des sites liés aux Jeux olympiques de 2004, un immeuble lié à la représentation diplomatique grecque à Washington: la liste des biens immobiliers mis en vente par le gouvernement grec est impressionnant. Pas moins de 80'000 propriétés sont proposées par l'Etat pour renflouer ses finances. Alors qu'il doit trouver près de 50 milliards d'euros pour honorer ses engagements, le gouvernement d'Antonis Samaras multiplie les pistes pour augmenter les recettes. Près de 4,9 milliards auraient déjà été récupérés, dont 1,8 milliard via de cessions de biens immobiliers.
Une ancienne base militaire américaine en Crète, un château médiéval à Corfou, trois hôtels de luxe, plusieurs marinas, des portions d'autoroutes, des sites liés aux Jeux olympiques de 2004, un immeuble lié à la représentation diplomatique grecque à Washington: la liste des biens immobiliers mis en vente par le gouvernement grec est impressionnant. Pas moins de 80'000 propriétés sont proposées par l'Etat pour renflouer ses finances. Alors qu'il doit trouver près de 50 milliards d'euros pour honorer ses engagements, le gouvernement d'Antonis Samaras multiplie les pistes pour augmenter les recettes. Près de 4,9 milliards auraient déjà été récupérés, dont 1,8 milliard via de cessions de biens immobiliers.
Or, parmi la longue liste des 80'000 biens mis en vente actuellement figure une propriété qui sort de l'ordinaire: une bâtisse en ruines dans la campagne de l'île de Rhodes. La villa de Vecchi date de l'époque où l'archipel du Dodécanèse (et Rhodes notamment) étaient sous domination italienne (entre 1912 et 1948). Et le commanditaire n'était autre que Benito Mussolini en personne.
Une demeure construite en 1936
Le Duce avait fait édifier cette demeure en 1936 pour ses vacances et pour sa fin de vie, alors qu'il pensait pouvoir léguer une Italie restaurée dans sa puissance antique à un successeur. A l'image de l'empereur Dioclétien qui s'était retiré à Spalato (Split) et s'y était fait bâtir un palais après avoir renoncé à la direction de l'Empire romain, Benito Mussolini s'était tourné vers l'Est pour édifier son refuge: au pied d'une montagne baptisée Ilias (du nom du prophète Elie), dans le centre de Rhodes.
Une architecture mêlant pierre, grandes baies vitrées et boiseries, inspirée des villas des XVIIIe et XIXe siècles, à 50km de la ville de Rhodes et quelques centaines de mètres du village de Salakos, avec une vue superbe sur la mer. De dimensions modestes, la villa n'était prévue que pour le Duce et ses invités devaient être hébergés dans un bâtiment proche, l'Hôtel Elaphos et Elaphina, construit quant à lui sur une inspiration alpine. Un peu plus loin, un monastère byzantin témoigne d'une occupation ancienne du site.
Au final, la villa n'a jamais accueilli le Duce: entre 1936 et 1940 c'est le gouverneur italien de l'île, le général di Vecchi (qui a laissé son nom à la villa) qui y résidait lorsqu'il souhaitait quitter la ville. Dès le début de la guerre, les autorités italiennes ont renoncé à y faire résider des personnages de haut rang, le site constituant une cible trop facile pour les Alliés.
Après la mort de Benito Mussolini le 28 avril 1945, la demeure est laissée à l'abandon. La rétrocession du Dodécanèse à la Grèce en 1948 voit la propriété échoir à l'Etat, qui n'entreprend pas de travaux de restauration d'ampleur. Contrairement à l'hôtel proche qui a été privatisé et accueille des clients depuis plusieurs années.
Priorité au plus offrant
Depuis le début de la crise de la dette grecque, les gouvernements successifs avaient d'abord refusé de vendre les biens de l'Etat. L'équipe d'Antonis Samaras a rompu avec cette stratégie et mis en vente de nombreux biens immobiliers et fonciers. Pas encore au niveau de ce que suggérait un député allemand en 2010 (Josef Schlarmann avait invité la Grèce à privatiser des îles entières), mais avec la volonté d'augmenter les rentrées d'argent.
Un Fonds de privatisation (HRADF) a été mis en place pour écouler ces biens. «Il y a eu un réel changement de comportement chez les investisseurs locaux ainsi qu'à l'échelle mondiale: notre seul critère est de retenir l'offre la plus élevée pour chaque bien», a précisé Andreas Tarpanzis, le directeur général de l'immobilier pour le fonds de privatisation dans un entretien accordé au journalKathimerini.
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