TOUT EST DIT

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vendredi 13 janvier 2012

Front national, chiffres irréels et réelle menace

A cent jours du premier tour de l'élection présidentielle, la présidente du Front national constitue une menace très sérieuse, pour la droite comme pour la gauche, pour Nicolas Sarkozy comme pour François Hollande. Et, au bout du compte, pour la France.

Tous les indicateurs le démontrent : depuis qu'elle a pris la succession de son père, il y a un an, Marine Le Pen a permis au parti d'extrême droite de changer d'allure et de stature.

L'enquête de la Sofres que nous venons de publier témoigne que, depuis un quart de siècle, l'adhésion aux idées du FN n'a jamais été aussi élevée (31 %) dans l'opinion publique et que, à l'inverse, le rejet catégorique de ces idées n'a jamais été aussi faible (35 %). Quant aux intentions de vote en faveur de la candidate du FN, après avoir plafonné durant l'automne 2011, elles semblent à nouveau progresser et flirter avec la barre des 20 %, voire la dépasser.

A l'évidence, sans rien abandonner du coeur de son projet - rétrograde, nationaliste et xénophobe -, Mme Le Pen a réussi à dépoussiérer les vieilles rhétoriques dont son père avait usé et abusé. Elle poursuit avec énergie l'ambition de faire du FN un parti populaire et populiste, comme il en prospère dans nombre de pays européens. Elle entend sortir de la seule posture protestataire et incarner un mouvement capable d'offrir aux Français une véritable alternative politique et décidé à accéder, un jour, au pouvoir.

Pour le démontrer, elle vient de rendre public le chiffrage financier de son projet et, en particulier, de ses deux mesures phares : la sortie de l'euro (et, en réalité, de l'Union européenne) et la suppression de toute immigration en France.

Ses adversaires auraient bien tort, cependant, de se gausser trop vite de l'avalanche de chiffres fantaisistes ou imaginaires qu'elle a présentés et de ses jongleries plus qu'approximatives avec les milliards d'euros. Leur devoir est double, au contraire : non seulement procéder au démontage précis et pédagogique de cet échafaudage irréel, mais aussi lui opposer de manière sérieuse leurs propres solutions à la crise.

Car Mme Le Pen ne progresse, et ne continuera à le faire, que parce que ni le président sortant ni son concurrent socialiste ne parviennent, à ce jour, à convaincre les Français qu'ils sont porteurs d'un projet d'avenir. Tant le Front national se nourrit des faiblesses, des impuissances ou des abandons de la gauche dans les années 1990, de la droite depuis dix ans.

De même, les uns et les autres auraient tort de rêver, secrètement, que la menace Le Pen soit levée par l'impossibilité où se trouverait la candidate du FN de réunir les 500 parrainages nécessaires pour concourir. Si Marine Le Pen peine à réunir ces signatures, elle le doit d'abord à elle-même, à l'image et à l'histoire de son mouvement, à la gêne qu'il continue à inspirer à de très nombreux élus locaux. Mais si elle se retrouvait empêchée de se présenter, nul doute que la défiance des Français à l'égard de notre système politique en serait redoutablement renforcée.

Qui en face de Marine Le Pen ?

La nullité de la campagne présidentielle pour l'instant entre le Parti socialiste et l'UMP est abondamment reconnue. Elle est due à deux facteurs. Primo, à l'attitude de François Hollande qui doit s'extirper, s'émanciper, d'un projet socialiste d'avant primaires qui le handicape plus qu'il ne le sert. Il doit sans heurts, mais sans faillir, se hisser à la hauteur de l'enjeu et donc rendre lisible un autre projet : le sien, en lieu et place de celui du PS. À coups de petits arrangements, d'omissions et d'oublis peut-être ; mais, stratégiquement, il doit endosser la responsabilité personnelle de ses propositions. Pour l'instant, il n'a pas encore prouvé qu'il en était capable. Secundo, à la rage mal maîtrisée de quelques seconds couteaux de l'UMP qui dégainent mal à propos, parfois bêtement, en tout cas sans réfléchir. Bernard Accoyer a dérapé ; Jean-François Copé attaque à la tronçonneuse avec la délicatesse qui le caractérise et Nadine Morano assume sans complexe les gros sabots de la Lorraine qu'elle est. Tout cela, note un expert « risque de renforcer le vote protestataire ». La belle affaire ! N'en déplaise à l'UMP et au PS, ils ne sont pas seuls dans la bataille qui s'annonce. Leurs œillères les empêchent de voir tous les autres. Et notamment la candidate de l'extrême droite qui se régale et s'empiffrera bientôt de bulletins de vote offerts sur un plateau par ce qu'elle appelle l'UM-PS. Il n'y aura bientôt plus, à ce train-là, qu'une seule question : qui battra Marine Le Pen le 6 mai prochain ?

Cent

Connaissez-vous la scorpionite ? C’est une nouvelle maladie découverte par Monsieur Fillon. Elle se manifeste, a expliqué notre Premier ministre lors de ses vœux de Nouvel An, par une volonté constante du malade de tout dénigrer, au risque de s’empoisonner. Le docteur Fillon pensait bien sûr aux socialistes et à Monsieur Hollande. Mais la campagne des derniers jours montre que l’épidémie de scorpionite se répand vite chez nos politiques : ils n’en meurent pas tous, mais tous sont frappés, et se dénigrent à qui mieux mieux. Sale mec ! dit l’un. Honte nationale, jette l’autre. Homme dangereux, jure l’une, aussi néfaste qu’une guerre, complète son compère… S’ils devaient tous persister ainsi durant les cent jours qui nous restent avant le scrutin, nul doute que la scorpionite ferait bien des victimes. À commencer par nous, les ânes de la fable, dindons de cette triste farce.

C’est du brutal…

Comme dans la cuisine des Tontons flingueurs, ils sont passés aux alcools forts. Sans étiquette. Des mots, des formules, des images qui, en violence, dépassent largement les 40° officiels à l’alambic. Mais cette fois, pas de souvenirs de vieux combats partagés, ni du petit bouge de Bien Hoa, ni des faveurs de Lulu la Nantaise pour adoucir un peu les rasades au vitriol. Il n’y a même pas de pomme dedans, variété Chirac 95, qui aurait pu instiller un peu de poésie rustique dans le mélange. C’est du brutal.

Dans le village politique, ça défouraille à tout va depuis quelque temps et l’orée de la campagne est déjà une pétaudière où l’on règle ses comptes sans craindre l’incident de tir, y compris dans son propre camp. Même si les assassinats les plus réussis se font encore au silencieux, la droite revendique bruyamment l’arme lourde. Tout excité comme un enfant qui joue à se faire peur, le secrétaire général de l’UMP s’en amuse : « ici c’est massacre à la tronçonneuse ». Très gore en effet dans un milieu où, pour prévenir de l’intensité d’une attaque, on use fréquemment de cette formule familière : « il y aura du sang sur les murs ».

Après l’épisode du très visuel croc de boucher promis (implicitement) par Nicolas Sarkozy à Dominique de Villepin, on va au-delà des ustensiles de la vengeance crue. Maintenant on cogne d’abord et on parle après. Comme si les adversaires frustrés d’avoir si peu d’espace pour les bagarres idéologiques déversaient soudainement leur fiel comme un acide surconcentré. Le malaise général engendré par la crise désinhibe : puisqu’il n’y a plus de limites et que l’époque bascule dans l’inconnu, on s’affranchit des politesses républicaines. A l’antisarkozysme grossier des premières années du quinquennat répondent aujourd’hui des campagnes de décrédibilisation de la gauche qui assument la mauvaise foi, voire la cultivent. A droite, la crainte d’être chassé du pouvoir exacerbe l’agressivité. Puisqu’il n’y a plus rien à perdre, on se lâche. On joue le tout pour le tout. Apocalypse tomorrow si la gauche revient à l’Élysée !

Les sémiologues établissent une comparaison entre ces débordements verbaux et le déchaînement, bien plus haineux encore, des années 30. Tout à l’ivresse noire d’un parler politique en roue libre, un discours propagandiste généralisé, qui cherche moins à convaincre qu’à impressionner les esprits, s’installe inexorablement. C’est toujours la même histoire, hélas. La crise et les moments de grande mutation inspirent le pire… Il est encore temps de réagir.

Vite, revenir à l'essentiel

À cent jours du premier tour, la campagne a des airs de comédie dans un décor de tragédie. Si ses acteurs n'admettent pas qu'ils se trompent de spectacle, ils s'exposent à des déconvenues, dans les urnes ou dans la rue.

Les affaires et les invectives agitent toutes les campagnes. Mais il est navrant de confondre l'accessoire et l'essentiel quand le pays vacille au bord du précipice.

Cette distorsion entre le politicien et le Politique résulte d'une combinaison nouvelle et malsaine. Jamais nous n'avions eu des partis, et surtout un pouvoir, aussi experts dans l'art de la cible mouvante. Pour maîtriser l'ordre du jour médiatique, on crée un événement pour faire oublier l'autre. On fait appel à l'émotion plus qu'à la raison. On transforme l'envie de révolte en culpabilité. On exploite la moindre bourde pour discréditer l'ensemble du projet. On exhibe l'étude qui arrange et tait celle qui dérange.

Le nucléaire, le quotient familial, la TVA sociale, le temps de travail... sont quelques illustrations récentes de ce tournis politico-médiatique. Ces techniques classiques sont plus efficaces aujourd'hui, parce que l'Internet généralise l'instantanéité, la répétition, l'éclatement de l'information. Au détriment de la mise en perspective, de l'explication, de la réflexion.

Bref, plus les questions d'avenir deviennent lourdes et complexes, moins elles sont rendues intelligibles. Il ne faudra pas s'étonner d'une fragilisation de la démocratie.

La crise renforce encore cette dérive. Elle explique assez largement la cacophonie des uns et la précipitation réformiste des autres. Les incertitudes du lendemain obligent à naviguer à vue et à se méfier de promesses trop précises. La réduction des marges de manoeuvre rend les projets présidentiels peu affriolants.

Il faut être courageux pour espérer gagner des voix en disant la vérité, quand elle est aussi sombre. Il est alors très tentant d'en dire le moins possible, d'être plus agressif dans la critique qu'offensif dans la proposition. Mais il faut se méfier de cette tactique de harcèlement : elle finit par lasser, elle nourrit le rejet des uns sans susciter d'adhésion aux autres, elle encourage le vote protestataire et l'abstention.

Pourtant, nous savons à peu près ce qu'il faut faire : dépenser moins, mieux partager l'effort contributif, décourager la spéculation pour orienter massivement l'épargne vers la production.

François Bayrou, il y a cinq ans, et François Hollande, depuis des mois, ont été les premiers à dire qu'il fallait faire de la fiscalité la clé de voûte de tout projet de redressement. D'abord, parce qu'il n'y a pas d'autre solution que de résorber les déficits, voisins de 100 milliards par an. Ensuite, parce qu'une dégradation de la note française, le 7 mai au matin, serait le pire scénario, quel que soit le vainqueur. Enfin, parce qu'il n'y aura pas de sacrifices consentis sans justice sociale et fiscale.

En revanche, nous savons mal comment le faire. Nous pressentons seulement que ce n'est pas en se rejetant, public contre privé, riches contre pauvres, patrons contre salariés, centres contre banlieues, dogmes de gauche contre dogmes de droite, que l'on s'entendra sur un avenir commun acceptable.

Communiqué du Saint-Synode de l’Église de Grèce au sujet de la détention préventive de l’archimandrite Éphrem de Vatopédi

Lors de sa séance du 12 janvier 2012, le Saint-Synode permanent de l’Église de Grèce, sous la présidence de  l’archevêque d’Athènes, « a examiné la question de la détention préventive du révérendissime archimandrite Éphrem, higoumène du saint monastère de Vatopédi sur le Mont Athos. Ladite question a été examinée en tenant compte particulièrement du moment de sa notification et de son exécution à savoir les jours des grandes fêtes du christianisme, et aussi de la transgression des saints usages et l’inobservation des procédures légales découlant de l’auto-administration de la sainte Montagne de l’Athos. Cet événement, qui affecte gravement l’autorité de notre Église et qui, à juste titre, a peiné profondément le plérôme chrétien orthodoxe de la Grèce et encore au-delà de ses frontières, a simultanément provoqué une remise en question sérieuse et la critique sévère de la part de distingués praticiens du monde juridique.
Notre Église respecte les décisions de justice et par conséquent ne saurait empiéter d’aucune façon sur ses compétences, bien que leur rectitude ait été parfois ébréchée. Cependant, avec la multitude des fidèles, le Synode exprime la sympathie de tous ses membres à l’égard de l’higoumène qui est éprouvé, ainsi que le souhait et l’espoir que soit réexaminée impartialement l’éventualité de sa libération. Dans les jours qui viennent, S.B. l’archevêque (d'Athènes, ndlr) lui rendra visite à la prison de Korydallos ».

Nicolas Sarkozy choisit le mouvement pour combler ses handicaps

A cent jours de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a choisi une stratégie de mouvement qui s'apparente à une fuite en avant pour tenter de surmonter le handicap d'un déficit persistant de popularité et d'un bilan plombé par la montée du chômage.
Loin de la pause dans les réformes qu'il avait envisagée en 2010 pour la fin de son mandat, le chef de l'Etat a ainsi annoncé dans ses voeux aux Français du 31 décembre vouloir légiférer rapidement sur un chantier de taille : le financement de la protection sociale pour qu'il repose moins sur le travail.
Il a en outre évoqué des décisions sur la formation des chômeurs ou encore, plus symboliquement, sur la taxe sur les transactions financières.
Ces trois dossiers, ainsi que celui, tout aussi sensible, d'un nouveau contrat de travail plus "flexible", seront au coeur d'une réunion avec les partenaires sociaux sur l'emploi convoquée le 18 janvier à l'Elysée.
Même si l'on assure au gouvernement qu'aucune décision n'a été prise à l'avance sur ces questions, dont certaines, comme la "TVA sociale" rebaptisée "fiscalité anti-délocalisation", inquiètent jusqu'au sein de la majorité, tout doit aller vite.
Les principales mesures issues du "sommet pour la croissance et l'emploi" seront présentées dès le 25 janvier en conseil des ministres et le Parlement, qui devait suspendre ses travaux le 24 février, siégera jusqu'à début mars pour les voter.
Nicolas Sarkozy a également en tête d'ouvrir rapidement d'autres chantiers comme le financement du logement, un autre sujet sensible, jugeant anormal que les prix de l'immobilier aient continué de monter dans la crise.
Cité dans l'hebdomadaire Le Point, le président de la République, qui n'est toujours pas officiellement en campagne pour sa réélection, dit avoir en tête "huit ou dix mesures fortes" pour lutter contre la crise, avec la volonté de "réformer les failles structurelles du système français".
"PASSER LA SURMULTIPLIÉE"
"Il faut passer la surmultipliée. Si je suis candidat, c'est avec la certitude que la France doit faire des changements pour s'adapter au monde qui nous attend. Il faut des idées nouvelles", ajoute-t-il.
Avec une cote de popularité en rechute et un retard encore conséquent sur son rival socialiste François Hollande dans les intentions de vote, Nicolas Sarkozy "est condamné à prendre tous les risques", dit un de ses ministres.
"Le favori c'est François Hollande, le challenger, et l'outsider c'est le président sortant, c'est une situation inhabituelle", constate Gaël Sliman, responsable du département opinion de l'institut BVA.
"Même si François Hollande baisse dans les sondages, il sera toujours plus populaire", ajoute-t-il. "Du coup, Nicolas Sarkozy se sent obligé d'être très actif et de proposer des choses, fussent-elles impopulaires, pour se présenter en candidat plus solide, plus courageux, plus volontaire".
Il ne manquera certes pas de s'exposer aux critiques lui reprochant de ne pas avoir mené ces réformes depuis quatre ans et demi, "mais ne rien faire serait la certitude de perdre", souligne Gaël Sliman.
Pour Guillaume Peltier, le spécialiste des études d'opinion à l'UMP, "l'idée du président est d'être en action en permanence, de faire des propositions assez neuves et audacieuses, de continuer à briser les tabous de la société française. C'est ce qui a fait son succès depuis 2007".
Mais le transfert partiel des cotisations patronales sur une fiscalité anti-délocalisations, avec au moins une part de hausse de la TVA, n'enthousiasme guère les élus de la majorité, qui redoutent un effet boomerang dans les urnes.
RESSERRER LES BOULONS
Quant à l'instauration à marche forcée d'une taxe sur les transactions financières, des économistes la jugent dangereuse pour l'économie si la France fait cavalier seul, comme Nicolas Sarkozy se dit prêt à le faire pour enclencher le mouvement.
Mais pour un ministre, les risques pris sont compensés par un avantage : celui d'avoir "un gouvernement qui ne s'est pas arrêté de travailler huit mois avant terme pour se contenter de faire de l'électoralisme."
"Il s'agit de ne pas donner l'image d'une majorité essoufflée. Aujourd'hui, c'est plutôt la gauche qui a du mal avec les propositions", dit-il sous le couvert de l'anonymat.
Il reste qu'une partie de cette majorité semble tétanisée par la proximité des échéances électorales, ce qui a amené Nicolas Sarkozy et le Premier ministre, François Fillon, à resserrer les boulons.
Lors du dernier petit déjeuner hebdomadaire des chefs de la majorité, le président de la République a déclaré mardi que c'était le moment ou jamais, pour ceux qui hésitaient à le soutenir, de se manifester.
François Fillon a embrayé en appelant les députés UMP à faire bloc derrière Nicolas Sarkozy et à mettre en sourdine leurs doutes sur la stratégie menée, dans une allusion aux réserves exprimées sur le projet de "TVA sociale".
"Par rapport à cette stratégie et à la réaction de l'opinion publique on a tous des interrogations. Mais nous allons avoir un candidat, c'est lui qui pilote la stratégie", a-t-il dit. "Je vous invite à faire preuve de la plus grande unité derrière cette stratégie."

L'heure tourne en Grèce, préviennent les créanciers

Un accord sur l'échange de dette grecque entre Athènes et ses créanciers privés pourrait être trouvé d'ici la fin de la semaine prochaine et une offre formelle est possible d'ici début février, a déclaré jeudi une source ministérielle grecque.
Des délégués de l'Institut de la finance internationale (IFI) ont rencontré ce jeudi des responsables grecs à Athènes pour évoquer les détails d'un plan qui doit permettre de réduire la valeur de la dette détenue par le secteur privé via l'échange de nouvelles obligations et de cash afin d'éviter un défaut de la république hellénique.
"D'ici la fin de la semaine prochaine, nous pourrions avoir les grandes lignes d'un accord avec le secteur privé", a déclaré un responsable du ministère des finances sous le sceau de l'anonymat.
"Nous pourrions avoir une offre formelle d'ici le début du mois de février."
Le groupe représentant les créanciers privés de la Grèce a déclaré plus tôt que certains points clef des discussions portant sur un échange volontaire de dette n'avaient toujours pas été résolus et qu'il ne restait plus beaucoup de temps pour trouver un accord.
"Une série de questions ont été discutées et certains points clef n'ont pas été résolus. Les discussions avec Athènes vont continuer demain, mais il reste peu de temps pour trouver un accord", a souligné l'IFI dans un communiqué.
La Grèce pourrait devoir demander une contribution supplémentaire à ses partenaires européens si la participation des créanciers privés à l'échange volontaire de dette visant à réduire l'endettement du pays n'est pas suffisante, a déclaré jeudi le vice-ministre grec des Finances.
"Si le pourcentage de participation n'est pas, par exemple, de 100%, alors la Grèce pourrait avoir besoin d'un soutien additionnel de la part de nos partenaires", a déclaré Filippos Sachinidis au micro de la radio Skai.
ACTIONS COLLECTIVES RETROACTIVES
Des sources européennes ont déclaré à Reuters que la Grèce pourrait recourir à un système de clauses d'actions collectives (CAC) rétroactives pour contraindre les créanciers de la Grèce à accepter l'échange de dette si Athènes ne parvient pas à convaincre suffisamment d'investisseurs privés à participer à son sauvetage.
"La Grèce pourrait introduire, de façon rétroactive, des CAC sur l'ensemble des obligations en circulation, et contraindre ainsi les hedge funds, qui traînent des pieds dans l'espoir de réaliser des bénéfices rondelets, d'accepter le nouvel accord", a dit l'une des trois sources de Reuters.
Des banquiers ont rapporté mercredi que les discussions sur la participation du secteur privé se passaient mal, émettant l'hypothèse que les Etats de la zone euro pourraient devoir accroître leur contribution au deuxième plan d'aide à Athènes.
Athènes discute depuis des mois avec ses banques et ses fonds d'investissement créanciers d'un plan de restructuration de sa dette lui permettant de ramener son endettement de 160% à 120% du produit intérieur brut (PIB) du pays d'ici à 2020.
Cet accord est une condition essentielle à la mise en place d'un deuxième plan d'aide de 130 milliards d'euros des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce, sans lequel le pays risque de faire défaut autour du 20 mars. A cette date, 14,5 milliards d'euros de dette grecque arrivent à échéance.
LA RECESSION S'AGGRAVE
Ces négociations se déroulent sur fond d'aggravation de la récession économique et du déficit budgétaire de la Grèce, le tout accompagné d'une hausse de son taux de chômage.
Selon les chiffres du ministère des Finances publiés jeudi, le déficit budgétaire s'est creusé l'an dernier, malgré les espoirs du gouvernement de trouver de nouvelles ressources via des taxes exceptionnelles destinées à compenser l'aggravation de la récession à la suite des mesures d'austérité.
Ce déficit, qui exclut plusieurs éléments importants et notamment les comptes des autorités locales, a augmenté de 0,8% en 2011, à 21,64 milliards d'euros.
Par ailleurs, le taux de chômage du pays a encore augmenté sensiblement au mois d'octobre, à 18,2% contre 17,5% en septembre, selon le service des statistiques qui ne publie pas de données ajustées des variations saisonnières.
Le taux de chômage moyen des 17 pays de la zone euro, ajusté des variations saisonnières, a légèrement progressé en octobre, à 10,3%, contre 10,2% en septembre.

Le danger Marine Le Pen

Comment combattre Marine Le Pen ? En évitant d'en parler,  comme le préconisait naguère Martine Aubry qui soulignait: "plus on met le FN dans le jeu, plus on fait sa campagne"? En  renvoyant  les élus FN à leur mauvaise gestion passée comme l'a fait ce matin sur France Info la même Martine Aubry qui s'est exclamé:  "Partout où le Front national s’est installé, ça s’est terminé par une gabegie ; les maires de Toulon […] les maires de Vitrolles ont été condamnés pour détournement de fonds publics ; il faut  dire cela aussi". 
Vaut-il mieux, comme le croit François Hollande, attaquer sur les valeurs, rappeler "la violence sociale et la vindicte ethniciste" contenues dans le projet de la candidate d'extrême droite, dénoncer un projet  "anti républicain" comme le pense François Bayrou ou concentrer le tir sur "la rupture protectionniste"que  la candidate s'est employé aujourd'hui à crédibiliser en chiffrant une à une les mesures qu'elle préconise, comme le croient nombre d'élus UMP ?
La mue "ethno socialiste" du Front national, pour reprendre les termes du politologue Dominique Reynié, fait de Marine Le Pen une cible mouvante, particulièrement difficile à atteindre. Elle a entrepris de ripoliner le projet de son père en gommant les plus fortes aspérités. Elle ne dénonce plus l'Etat providence et le modèle social français mais veut au contraire les défendre contre l'Europe, les riches et les banquiers et les réserver aux seuls français. Les idées qu'elle défend se banalisent : un tiers des français y adhèrent, selon l'enquête TNS Sofres réalisée début janvier pour Le Monde, France Info et Canal + soit 9 points de plus qu' il y a un an. 40 % de l'électorat ouvrier se reconnait dans ses idées. Elle progresse dans le monde rural et chez les actifs. Le protectionnisme qu'elle défend est peu ou prou récupéré par tous les candidats qui font du patriotisme économique l'alpha et l'oméga de leur projet.
Aucun  politologue ne la voit remporter l'élection présidentielle mais sa dangerosité n'en est pas moins forte : elle est le syndrome de la crise française sur laquelle butent les autres candidats.

Même trouver de l'aspirine devient problématique en Grèce

Les pharmacies grecques commencent à connaitre des pénuries de certains médicaments essentiels, et il devient même difficile de trouver de l’aspirine dans 12.000 pharmacies grecques. Les pénuries touchent presque la moitié des 500 références de médicaments les plus utilisés.
« La crise grecque est en train de faire mûrir une «tragédie grecque » en ralentissant l’accès aux soins médicaux et en aggravant l’état de santé des patients », a écrit Martin McKee, un professeur de santé publique à la London School of Hugiene and Tropical Medecine, dans un article paru dans la revue médicale britannique The Lancet.
A l’origine de cette crise, on trouve une décision du gouvernement grec pour réduire le coût des frais de santé qui ont représenté plus de 13 milliards d’euros en 2010, soit 5% du PIB de la Grèce. Pour fixer le prix de base de remboursement des médicaments, le gouvernement grec se base sur la moyenne des prix auxquels on peut les trouver dans les 3 pays de 22 pays d’Europe où ils sont les moins chers. Du coup, les grossistes de médicaments préfèrent exporter leurs marchandises pour en obtenir un meilleur prix, ce qui a alimenté un marché noir, affirment les entreprises pharmaceutiques. « Même les Polonais payent plus que les Grecs pour l’aspirine », explique Heinz Kobelt, le secrétaire général de l’EAEPC, l’Association des sociétés de l’industrie Pharmaceutique d’Europe, qui explique qu’il a vu des boites d’aspirine Bayer qui venaient de Grèce en Pologne, parce qu’elles y étaient vendues plus chères qu’en Grèce.
En outre, les grossistes et les pharmaciens se plaignent des délais de remboursement de la sécurité sociale, et d’un manque de liquidités du secteur. La sécurité sociale doit 330 millions d’euros aux pharmaciens pour les médicaments achetés depuis avril de l’année dernière. Selon les pharmaciens, les délais de remboursements sont compris entre 3 mois et 1 an. En conséquence, les grossistes ne veulent plus faire crédit aux pharmaciens, qui en retour réclament à leurs clients de payer les médicaments au lieu d’attendre le remboursement de la sécurité sociale.
Enfin, selon Richard Bergstrom, le directeur général de l’European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations, les fraudes au remboursement provoquent d’énormes détournements des ressources du pays consacrées à la santé. Les pharmaciens réclament le remboursement à l’Etat pour des médicaments qu’ils n’ont pas remis à des patients, mais revendus pour être exportés dans d’autres pays. Bergstrom précise que le ministère de la Santé grec a estimé que ces fraudes lui coûtent plus de 500 millions d’euros par an.

Temps de travail, l’étude qui fâche

L’institut COE-Rexecode, proche du patronat, rallume la polémique. Il estime que les Français travaillent 225 heures de moins par an que les Allemands. Un calcul-choc qui n’explique pas les écarts entre les deux pays. 

Ce chiffre-là a de quoi surprendre : un Français travaillerait 225 heures de moins par an qu’un Allemand, soit six semaines d’écart. C’est le constat dressé par le COE-Rexecode dans une étude publiée mercredi. Proche du patronat, cet institut montre que le temps de travail annuel s’établit à 1.679 heures en France en 2010, la durée la plus faible de l’Union européenne, derrière la Finlande. En Allemagne, elle atteint 1.904 heures. Pire, selon ces économistes, la durée du travail aurait baissé de 13,9% entre 1999 et 2010 en France, contre un recul de 6,1% en Allemagne.
Le COE-Rexecode s’appuie sur des données inédites fournies par Eurostat, organisme européen peu suspect de partialité. Il faut dire que, pour son rapport précédent sur le coût du travail comparé entre la France et l’Allemagne, il avait utilisé des données obsolètes. Il n’aura pas voulu revivre cette mésaventure. Sans s’épargner une volée de critiques.

"Ces comparaisons sont partielles"

L’institut a rallumé la polémique droite-gauche sur le temps de travail, à une semaine du sommet social de l’Elysée. "On le voit aujourd'hui, avec l'étude qui est publiée, il faut qu'on travaille davantage, il faut qu'on fasse travailler davantage de monde", a réagi le ministre du Travail, Xavier Bertrand. Pour sa part, Pierre Moscovici, directeur de la campagne de François Hollande, a dénoncé une manipulation : "Je suis extrêmement surpris. C'est une étude d'un institut notoirement patronal, qui donne des chiffres rigoureusement inverses à ce que tous les instituts ont donné jusqu'à présent, y compris les instituts publics, Eurostat, Insee..." Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, y voit "une campagne du culpabilisation des salariés". Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, est sur la même longueur d’onde. Il considère que le rapport est "inévitablement truqué". "Ces comparaisons sont partielles, sont des manipulations, qui ne tombent pas au hasard de la part du patronat", a-t-il critiqué.
Le chiffre du COE-Rexecode se prête à la polémique. Et pour cause. Il concerne uniquement les salariés du privé à temps plein. Or le temps partiel est plus développé en Allemagne. Il concerne 23,3% des salariés, notamment des femmes, contre 16,3% en France. Outre-Rhin, des milliers de mères de famille rentrent après le déjeuner car l’école finit plus tôt qu’en France. Une différence culturelle majeure curieusement occultée dans les comparaisons habituelles entre les deux pays. Dans les faits, les temps partiels allemands sont plus courts que les temps partiels français (830 heures contre 930).
Du coup, lorsqu’on mesure l’ensemble des heures travaillées dans l’économie, la différence s’estompe. L’ordre entre les deux pays s’inverse même s’agissant de la réduction du temps de travail. Le volume total des heures travaillées a baissé de 4,6% en Allemagne entre 1999 et 2010, et de 1% en France.

La productivité horaire des Français est supérieure

Surtout, la durée du travail ne suffit pas à elle seule à expliquer les écarts économiques. Tout dépend de l’activité réelle une fois démarrée la journée… Les données d’Eurostat montrent que la productivité horaire des Français est supérieure à celle des Allemands. Un salarié tricolore produit 42,6 euros de richesses par heure, contre 36,8 euros pour son homologue germanique. Ces chiffres figurent en annexes dans le rapport du COE-Rexecode. Autrement dit, le temps de travail légal a été réduit de ce côté-ci du Rhin, mais les objectifs à remplir n’ont pas changé dans les entreprises. Les salariés feraient en 35 heures ce qu’ils faisaient autrefois en 39 heures. "Si malgré ce classement (du COE-Rexecode), la France réussit à se maintenir c'est parce qu'il y a une formidable productivité en France, mais la productivité ne suffit pas, il faut aussi la compétitivité", a ainsi nuancé Xavier Bertrand.
Davantage que le temps de travail, la productivité française est au cœur des préoccupations de nombreux économistes. Elle augmentait par le passé d’environ 2% par an. Depuis quelques années, la tendance a été divisée par deux. Le vieillissement des salariés, la faiblesse des investissements et l’inadéquation entre la formation des jeunes et les besoins des employeurs en seraient les explications principales.