TOUT EST DIT

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vendredi 4 octobre 2013

L'édito de Christophe Barbier

"Debré donne un visage aimable à la politique !"

Le président du Conseil constitutionnel a réuni quasiment tous les ministres vivants des gouvernements nommés depuis la Constitution de 1958. 

Si Jean-Louis Debré n'existait pas, il faudrait l'inventer. Président duConseil constitutionnel et fils du père spirituel de la Constitution de la Ve République Michel Debré, il a réuni jeudi plus de deux cents ministres, d'hier et d'aujourd'hui, pour célébrer le 55e anniversaire d'une Constitution qui, depuis sa promulgation, le 5 octobre 1958, paraît bâtie à chaux et à sable : construite autour du général de Gaulle et avec lui, elle a survécu, après lui, à tous les changements de président ou de majorité.

La Constitution a vu arriver, après Georges Pompidou - successeur immédiat de De Gaulle - et Valéry Giscard d'Estaing, qui s'en était déjà éloigné, le socialiste François Mitterrand, pour lequel la Constitution n'avait pas été taillée, mais qui, non seulement s'en accommoda, mais la mit à sa mesure. Puis Jacques Chirac, qui n'eut aucun mal, instruit qu'il était depuis longtemps par Georges Pompidou, à se couler dans le moule. Nicolas Sarkozy y entra à son tour, en donnant un tour nouveau, dans l'allure, l'énergie et le vocabulaire, à la fonction. Enfin, François Hollande, dernier en date des présidents, a mis sa "normalité" au service du texte constitutionnel.
La Constitution du 5 octobre aura connu la cohabitation, qu'elle n'avait jamais envisagée, et qui pourtant n'a pas fait chanceler les institutions : un président de gauche avec deux Premiers ministres de droite, un président de droite avec un Premier ministre de gauche, chacun a fini par retrouver ses marques. Elle a été vingt-quatre fois réformée, et notamment pour permettre l'élection du président de la République au suffrage universel, et amputer la longueur du mandat présidentiel, passé de 7 à 5 ans. 

Sarkozy et Chirac absents

Le plus étonnant, dans tout cela, est que les ministres de tous les gouvernements nommés depuis 1958 dans leur presque totalité - à l'exception des morts, nombreux, évidemment - se sont retrouvés autour de Jean-Louis Debré jeudi dernier pour entendre François Hollande reprendre le flambeau du référendum populaire : celui-ci, adopté par la réforme constitutionnelle de 2008, attend toujours, depuis cette date, faute d'accord entre l'Assemblée nationale et le Sénat, la loi organique qui le mettra en application. Ce devrait être chose faite avant la fin de l'année : ainsi François Hollande défend-il pour une fois l'engagement pris en 2007 par Nicolas Sarkozy, convaincu, comme l'était son prédécesseur, qu'il faut associer davantage les citoyens à la vie publique. Pas sûr cependant que dans un avenir plus ou moins proche, la perspective d'un référendum d'initiative populaire ou plus exactement d'initiative partagée ne rende pas la vie de tout président de la République, en poste ou à venir, plus difficile qu'elle ne l'est déjà. Ou tout simplement qu'il se révèle impossible à appliquer. Qu'importe, la modernisation n'a pas de prix.
Si forts que soient ses liens personnels avec Jean-Louis Debré, qui lui voue une sorte d'amitié filiale et lui rend visite avec fidélité le plus souvent possible, Jacques Chirac, retenu par ses problèmes de santé, n'était pas là. En revanche, l'absence de Nicolas Sarkozy, prévue, a un sens : celui-ci, membre de droit du Conseil constitutionnel puisque ancien président de la République, n'a pas apprécié, on s'en souvient, l'invalidation par les Sages des comptes de sa campagne de 2012 au point d'annoncer sa décision de démissionner du Conseil. Même si la démission d'un membre de droit n'est prévue par aucun règlement interne, il lui aurait été difficile de revenir sur les lieux du crime commis contre lui. 

Démocratie courtoise ?

À voir tous ces anciens ministres et Premiers ministres s'accueillir les uns les autres avec un plaisir évident, deviser gaiement sous les ors du Palais-Royal, échanger leurs souvenirs avec amitié et bonhomie, on s'étonne à l'idée que les affrontements entre la droite et la gauche soient si violents dans la vie de tous les jours, au Parlement et ailleurs. Quel regard les Français porteront-ils sur cet anniversaire-surprise (Jean-Louis Debré a gardé ses invitations secrètes jusqu'à avant-hier) ? Y verront-ils le signe d'une démocratie courtoise, de genre anglo-saxon, et en effet moderne, ou bien certains d'entre eux condamneront-ils l'accord de façade entre des gens que tout oppose et qui se livrent de façon continue une bataille acharnée ?
Comme si, sur les travées de l'Assemblée nationale tous les coups étaient permis, et même, attendus, alors qu'autour de Jean-Louis Debré, on se congratule et on serre des mains ? Bref, quand donc les hommes politiques sont-ils sincères ? Au Conseil constitutionnel ou sur les tréteaux ? À la buvette du Palais-Bourbon, lorsqu'ils se retrouvent le temps d'un café une fois leurs discours sévères prononcés ou dans leurs meetings où ils enchaînent menaces et provocations ? Les deux sans doute, avec ce qu'on pourrait appeler des sincérités successives. Dommage en tout cas que la politique n'ait pas toujours le visage aimable qu'elle avait jeudi au Conseil constitutionnel autour de Jean-Louis Debré

Budget 2014: le gouvernement en pleine improvisation fiscale


Entre la décision du gouvernement de revoir la future taxe sur l'excédent brut d'exploitation avant même qu'elle soit votée et la volonté des députés PS de toucher au Crédit d'impôt recherche, les entreprises ont une impression d'improvisation fiscale.

Les chefs d'entreprises ne cachent pas leur exaspération. Plus que les annonces, c'est la façon dont les lignes bougent qui inquiète ceux-ci.
Ainsi, la taxe sur l'excédent brut d'exploitation (EBE) par exemple, prévue dans le projet de budget 2014 : avant même son examen au Parlement, on est déjà en plein réajustement technique. Car les equipes de Bercy, alertées par des secteurs qui allaient voir leurs investissements pénalisés, ont décidé de revoir leur copie.
Autre exemple: à l'Assemblée, des députés socialistes s'apprêtent à donner un coup de griffe au Crédit d'impôt recherche (CIR), pourtant trés prisé des entreprises.

Où est la stabilité fiscale?

Beaucoup de questions donc : quelle forme exacte prendra la taxe sur l'excédent brut ou net d'exploitation ? Le gouvernement osera-t-il suivre les députés PS et toucher au Crédit d' impot recherche ? Va-t-il prévoir des contreparties ?
Au delà du sentiment d'improvisation, les chefs d'entreprises se demandent où ils vont, alors qu'en novembre 2012, le gouvernement leur avait promis la stabilité fiscale jusqu'a la fin du quinquennat !

Fleur Pellerin veut euthanasier le crowdfunding en France


Tous les jours, nous frôlons la catastrophe. Et tous les jours, le gouvernement, par son action décisive et intelligente, nous en protège. Vraiment, que ferait-on sans lui ?
Alors que les Américains sont sur le point de, justement, répondre à cette question, en constatant, comme les Belges il y a quelques années avant eux, que sans gouvernement, finalement, ça se passe très bien, en France, nous, au moins, n'aurons pas besoin de nous la poser : nous avons un sacré nom d'une pipe de gouvernement qui bosse comme quatre. Et à en juger par le rythme de son travail, on devrait s'en réjouir.
Prenez Fleur Pellerin (délicatement, parce qu'on la devine frêle malgré ses airs de politicienne capable d'écraser des chiots avec son talon) : grâce à son ministère, elle est parvenue à montrer une aptitude assez stupéfiante à fourrer son museau dans une quantité invraisemblable de dossiers dans lesquels elle n'entendait à peu près rien, mais pour lesquels chaque intervention se sera soldée, outre un bon quart d'heure de rigolade pour le chroniqueur que je suis, par un échec cuisant, une idée idiote ou une taxation ridicule et contre-productive (au choix, panachage possible).

Comme actuellement, chaque ministre est frénétiquement en train de tout faire pour que les médias s'intéressent à lui, avec une réussite mitigée pour certains, il était inimaginable que le petit appendice ministériel déléguée aux PME, à l'Innovation et à l'Économie numérique ne fasse pas une action tonitruante pour que son nom apparaisse enfin dans l'alerte automatique Google qu'elle a certainement fait mettre par l'un des techniciens chevronnés qu'elle garde enfermé dans l'une des caves humides de son ministère.
Et c'est donc sur la finance alternative qu'elle a jeté son dévolu. En plus, ça tombe assez bien : cela faisait un moment que le lobbying des banques l'asticotait avec ce sujet, et que Bercy cherchait un moyen de calmer les ardeurs de certains sur le sujet.
Justement, pour le camper un peu, précisons de quoi nous parlons. La finance alternative dont il s'agit ici est celle appelée "crowdfunding" outre-Atlantique, ou finance participative de ce côté-ci. L'idée est fort simple : si vous avez une idée géniale et pas un rond pour en financer la production ou le développement, vous exposez votre projet, ses tenants et ses aboutissants sur internet, et vous offrez aux internautes la possibilité de vous financer ; en échange, ceux-ci reçoivent au choix un retour sur investissement, les produits qu'ils ont donc simplement "prépayés", des parts d'entreprises, etc... En fait, on peut imaginer n'importe quel type de motivation (son nom associé au projet ou même la seule joie d'avoir aidé une idée géniale à prendre vie). Des sites (commeKissKissBankBank ou KickStarter) se sont d'ailleurs rapidement montés sur le principe où une foule d'individus (crowd) va donc financer (fund) un projet ; du côté du site, une petite commission est prélevée pour les frais de fonctionnement, qui sont en pratique les frais inhérents à la mise en contact de ces centaines de milliers de créditeurs avec ces centaines d'inventeurs ou de créateurs.
Vous noterez que, jusqu'à présent, l’État ou plutôt les États, puisqu'on est sur internet, n'interviennent pas du tout, et cela, depuis plusieurs années. De la création est lancée, de la finance est engagée, des risques sont pris et l’État n'a pas mis son groin humide au milieu de ces interactions humaines ? C'est intolérable ! Comme absolument aucun des acteurs concernés (les créateurs d'un côté, les internautes de l'autre, et les sites de crowdfunding au milieu) n'avait besoin de rien et n'a rien demandé à personne, Fleur Pellerin a (plus que probablement) jugé indispensable de répondre aux pressantes demandes du cartel bancaire français pour saboter tout ça bien vite.
Et si je dis saboter, c'est parce qu'en lisant la consultation ouverte par l'Autorité des Marchés Financiers, on ne peut qu'arriver à cette conclusion. L'idée n'est absolument pas d'encadrer la finance participative, comme on serait tenté de le croire à la lecture des quelques articles qui en parlent. Ou alors, si on parle d'encadrement, ce sera celui qu'on utilise pour les planches entomologiques sur lesquelles sont punaisés de jolis papillons. L'idée est bel et bien de réduire cette finance particulière à son expression la plus triviale : le crowdfunding en France sera donc cette action qui consistera, pour un nombre limité pardon encadré de personnes (jusqu'à 1200 maximum) à financer un projet en lui accordant une somme limitée pardon encadrée (jusqu'à 250 euros maximum).
fleur pellerin n'aime pas la finance parallèle
Bien sûr, nous précise la ministre et l'AMF, tous ces seuils sont appelés à évoluer. Mais ils les ont fixé bien bas et bien ridicules pour éviter que tout ceci ne débouche bêtement sur un truc qui pourrait fonctionner. On ne sait jamais : on commence comme ça, et en moins de deux, on se retrouve avec une Silicon Valley à la française, de la croissance et moins de chômage. Allons. Du calme. Pas de ça chez nous.
Et au-delà de ces seuils ridicules finement calculés, la lecture même rapide de la proposition de régulation ne laisse aucun doute : il s'agit de bien vite museler toute tentative de faire éclore un système de financement parallèle en dehors du giron rassurant des banques, que l’État s'est largement approprié à coup de lois et de normes (le code bancaire français est un régal à ce sujet).
Comme d'habitude, on retrouve les excuses habituelles pour justifier la distribution de coups de tonfas normatifs et de matraques télescopiques législatives. Comme il était difficile de dire ouvertement qu'avec cette consultation, on ouvrait un débat afin de lutter contre le terrorisme (excuse bidon n°1 de tous les interventionnismes récents), on se sera rabattu sur la sécurisation du pauvre public, habituellement trop niais pour distinguer les idées légitimes des petits marioles qui tentent de détourner du pognon facilement en lançant une industrie massive de tire-bouchons en plastique rose.
Bref : par un déversement d'articles aux alinéas palpitants, le projet propose d'obliger les organismes de financement participatif à se déclarer et s'immatriculer, obligatoirement en France (hein, pas de blague dans les Caïmans, on t'a vu venir, petit aigrefin, oh, hé !), et surtout entend règlementer absolument tous les petits aspects, des plus évidents aux plus pointus, qui pourraient échapper aux acteurs actuellement sur le marché, qui sont manifestement trop cons pour y avoir pensé dans leurs contrats passés de gré à gré.
Rappelons-le ici : mise à part quelques benêts qui avaient probablement émis de vagues remarques sur le mode"Oui mais si untel se tire avec le pognon de Tante Ginette qui n'est pas trop maline et s'y connaît mal sur les interwebs ?", il n'y avait guère de demande, ni de la part des créateurs, ni de la part des investisseurs, ni de la part des sites de crowdfunding pour ce genre d'usine à gaz législative encombrante.
Mais non, rien ne les arrête : comme c'était libre, entre adultes consentants, il FALLAIT absolument légiférer !
Le plus drôle est qu'en parallèle à cette volonté d'airain d'encadrer rigoureusement la façon dont les Français entendent dépenser leur pognon dans des initiatives créatrices de leur choix, l'Etat s'est attelé, depuis des décennies, à ne surtout pas encadrer même de loin la façon dont, lui, dépense le pognon des Français dans des idées aussi idiotes que délétères.
Eh oui, m'ame Pellerin, elle est où, la consultation qui permettra aux Français de hurler "Non, Je Ne Veux Pas De Ça Avec Mon Pognon !" à la dernière lubie gouvernementale, la «garantie-jeune», qui consiste à arroser d'une finance über-participative les jeunes de 18 à 25 ans (pour leurs projets de trafic d'armes et de drogue) ? Il est où, l'encadrement qui accompagnera nécessairement cette nouvelle allocation mensuelle d'un montant égal au RSA socle (soit 434 euros) et destinée à ces jeunes qui n'avaient pas, jusqu'à présent, accès au RSA ?
distributeur à primesParce que voyez-vous, m'ame Pellerin, à ce rythme, l’État, qui ressemblait déjà à un gros distributeur à primes et subventions, va devoir trouver un encore plus gros paquet de milliards d'euros dont il n'a pas le début de l'ombre pour parvenir à arroser cette population dont la dernière des envies est de tomber dans l'assistanat le plus tôt possible. (Encore que...)
Eh oui, m'ame Pellerin : votre idée, déjà parfaitement insupportable en ce qu'elle se mêle d'un truc qui fonctionnait très bien sans vous avant, est en plus en parfaite opposition avec ce que le reste du gouvernement fait dans votre dos. Vous ne pouvez pas demander une régulation ou un encadrement d'une forme de financement si, de l'autre côté, la coterie de clowns qui vous sert de camarades ouvre en grand les vannes d'une autre forme de financement.
C'est du n'importe quoi parfaitement, chimiquement, pur. Et ce n'importe quoi permet d'affirmer, haut et clair, que ce pays est foutu.

Phobie politico-médiatique

Phobie politico-médiatique

Suis-je en train de tomber malade? Oh non, ce n’est pas du "tous pourris"! Car j’ai le plus grand respect pour les maires et certains parlementaires modestes et discrets, qui sont passionnés par leur activité et se dévouent corps et âme au bien public dans le silence médiatique. Mais je ne peux plus souffrir la vision des politiques dont nous sommes gavés par les medias, télévision et radio, en particulier tous ceux de la nouvelle génération, les quadras ou jeunes quinqua. Quand je les vois apparaître sur mon écran ,  il se produit dans mon esprit une sorte de rejet instinctif et j’éteins ou je zappe aussitôt pour ne pas les voir. Pardon à ceux qui les aiment bien. C’est idiot je sais, sinon malsain, mais qui puis-je? En réalité, je ne peux plus supporter cette morgue, cette suffisance, ce contentement, cette tyrannie de la posture, ce nombrilisme de personnages qui n’incarnent à mes yeux que le néant et la prétention dont ils sont gonflés, sans caractère, sans idées, sans conviction, confits dans le carriérisme, parfois agressifs et haineux, obtus, clonés, persuadés de représenter le recours de la nation mais étrangers à toute notion de bien commun. Pour tous dire, de l’extrême droite à l’extrême gauche, je les ressens comme ridicules. Qu’ils soient dans le gouvernement ou à l’extérieur, j’ai le sentiment que leur présence relève de la pure manipulation médiatique, un peu comme une mauvaise publicité. Pourquoi ceux-là? Pourquoi leur donner tant d’importance, au détriment des hommes et des femmes de terrain? Le culte du vide et de la frime. La promotion permanente de tels petits bonshommes ou petites bonnes femmes, ne serait-ce pas le moyen de s’assurer  que l’on maintient la tête de la Nation sous l’eau jusqu’à la noyade?

Bisbilles sur les rythmes scolaires

Bisbilles sur les rythmes scolaires

Peillon s’entête dans sa réforme. Mais la réunion qu’on a dit « de crise » provoquée par Hollande mercredi à l’Elysée prouve bien que l’affaire n’est pas dans le sac. Parents, professeurs, communes et adversaires politiques s’entêtent eux aussi : tous les ingrédients se réunissent peu à peu pour une réécriture, voire un report de la dite réforme.
Pour la présidence de la République, c’est très clair, il y a eu, à cette réunion, « réaffirmation du bien-fondé de cette réforme entièrement dédiée à la réussite des enfants et à leur bien-être ». Et Vincent Peillon n’a pas manqué d’afficher sa « grande sérénité » : il s’agit juste d’un « temps d’adaptation », il faut faire quelques « efforts ». Mais le sourire est de façade. Europe 1 révélait dans le même temps le mécontentement de François Hollande : selon l’un des membres de son entourage, Peillon a « réussi l’exploit de nous couper d’une des bases électorales du PS, les enseignants ».
Ce n’est pas faux ! Le SNUipp-FSU Paris a parlé d’un effet « cocotte-minute » dans les écoles parisiennes, excédées par « la désorganisation », « le temps saccadé », l’absence totale d’information d’une mairie dépassée par l’ampleur d’une restructuration impossible. Les parents s’énervent sur les enseignants qui se déchargent sur les animateurs qui pourraient s’exciter sur… les enfants. Les arrêts maladie des directeurs d’école explosent. Même les agents communaux de la ville de Quimper étaient en grève, mardi, pour protester contre la désorganisation totale de leur journée. « On est face à un grand fouillis. » Le syndicat n’exclut pas de demander « la suspension immédiate » de la réforme.
Et pourtant, ce sont seulement 17 % des communes, soit 4 000 maires, qui ont adopté cette réforme à la rentrée. Réforme qui se traduit par le retour à la semaine de 4,5 jours avec école le mercredi matin et l’organisation des fameux TAP, les Temps d’Activités Périscolaires situés l’après-midi.

« La taxe Peillon »
L’inquiétude vient surtout du fait que ce mécontentement est aisément récupérable. Et le ministre de l’Education nationale a fortement appelé à ne pas « politiser la réforme », en dénonçant un « électoralisme à courte vue » qui est celle des municipales. « C’est démocratiquement mauvais » s’est-il défendu. Et en plus, ça bénéficierait, dans les faits, continue-t-il « à un autre parti » (sic) – lequel donc ?
Pourtant l’UMP s’est bel et bien engouffrée dans la brèche ouverte par les râleurs. Un peu facile d’ailleurs, car l’ancien ministre Luc Chatel avait été l’un des premiers à défendre les 4,5 jours en demandant un rapport d’experts en 2011, et à installer une conférence nationale des rythmes scolaires. La mémoire politique est toujours courte.
Dès lundi, Nathalie Kosciusko-Morizet a lancé un site internet, proposant aux parents d’élèves parisiens de cocher parmi une liste de problèmes potentiels liés à la réforme scolaire. Mercredi, à l’Assemblée Nationale, Vincent Peillon a été une cible choisie pour Jean-François Copé et la candidate à la mairie de Paris. Le groupe UMP a demandé une mission d’information au Sénat tandis que son président, Christian Gaudin, a fustigé une mesure qui « mécontente tout le monde ».
Copé a surtout parlé de « la taxe Peillon » – terme qui parle au peuple en ce temps d’impôts – qui pèsera sur les collectivités locales pour financer les activités périscolaires. « 300 euros par an et par enfant » selon lui, quand le ministère prévoit une prise en charge à hauteur de 50. Cette réforme est « emblématique de l’absence de professionnalisme et de rigueur » du gouvernement : signe évident du « fiasco de la méthode du président Hollande ». Et il appuie sa critique à grands renforts de tracts et d’affiches.

Des TAP en toc qui coûtent de l’or
Le premier problème est effectivement le financement de la réforme. Et l’Association des maires de France, l’AMF, est bien placée pour le savoir, qui a demandé un rendez-vous « en urgence avec le Premier ministre ». L’aide de l’Etat doit augmenter de 150 euros par enfant dans toutes les communes pour 2014, selon son président Jacques Pélissard. Sinon, ce sera aux communes de grever leur budget déjà bien alourdi et donc de réclamer de nouveaux subsides à ces parents qui n’ont jamais voulu de ces fameux TAP où, grâce à des jeux de ballon ou de l’origami, les enfants n’apprennent strictement rien. Les parents parlent même de « garderie ».
Mais auraient-ils voulu récupérer leurs enfants tous les jours à 15 heures ? Non. Et l’Etat n’aurait pas voulu non plus les leur rendre, éducation peillonnienne oblige… Il leur faudra donc payer pour une réforme mal ficelée qui devait tout simplement assurer une régularité des heures de coucher des enfants et du rythme de leur travail. Les autres pays européens fonctionnent depuis longtemps ainsi – et n’ont pas 20 % d’illettrés en fin de CM2. D’ailleurs, combien de jours de présence à l’école aviez-vous par semaine ? Entre 5 et 4,5. Comme dans la très grande majorité des pays.

S'il suffisait d'un recadrage...

S'il suffisait d'un recadrage...

François Hollande a failli réussir sa rentrée. À six mois des municipales, l'exécutif éprouve les plus grandes difficultés à s'affirmer. Le malaise dépasse largement l'affaire des Roms. Pour se remettre dans le sens du vent, le recadrage d'hier, en Conseil des ministres, aussi sévère soit-il, ne suffira pas.
Les indicateurs économiques s'ébrouent un peu ? Un bug improbable dans les inscriptions à Pôle emploi vient semer le trouble sur les chiffres du chômage, pour une fois à la baisse.
Jean-Marc Ayrault annonce un coup de frein de 15 milliards sur la dépense publique ? Pierre Moscovici admet lui-même l'existence d'un ras-le-bol fiscal et libère une exaspération qui met en doute la promesse présidentielle d'une pause fiscale.
Vincent Peillon espérait faire des rythmes scolaires un marqueur de la politique de gauche revenue au pouvoir ? L'UMP s'empare des cafouillages dénoncés par les maires, les parents et les syndicats d'enseignants, faute de moyens humains et financiers suffisants.
Répondant au sentiment d'insécurité, Manuel Valls tient un discours ferme, très ferme, sur les Roms ? Cécile Duflot en fait un psychodrame gouvernemental qui détourne les regards de la crise des écologistes et occulte le message de courage que François Hollande voulait délivrer, le même jour, à Florange.
Ces couacs exaspèrent d'autant plus François Hollande que les sondages sont fort minables pour la majorité, formidables pour le Front national. Or, ces thèmes qui font la vie quotidienne des Français - insécurité, impôts, vie scolaire... - sont précisément ceux qui profitent le plus à Marine Le Pen et dont Jean-François Copé espère faire son miel de campagne.
Corde raide
Le problème n'est pas tant le supposé manque d'autorité du président de la République que les conditions de gouvernance.
On dépend toujours de ceux dont on a besoin : Manuel Valls et sa popularité pour retirer des arguments à la droite ; Cécile Duflot pour préserver la tumultueuse coalition rose-vert. François Hollande ne pouvait donc sanctionner ni l'un ni l'autre. Tout juste en appeler à la solidarité gouvernementale, et exiger du Premier ministre qu'il tienne ses troupes.
Un dernier recadrage avant le prochain ? Quand le navire prend l'eau, la tentation du chacun pour soi devient un réflexe. Chacun joue sa partition : sécuritaire, écologique, fiscale. Cette perte de cohésion signifie tout simplement que la corde entre le souhaitable et le possible, entre ce que l'exécutif pense bon pour le pays et ce que chacun juge supportable pour lui-même, menace de se rompre.
Le gouvernement exige un effort sans précédent pour, dans le temps contraint du quinquennat, éponger les dettes et investir dans l'avenir. Mais un effort tel que les Français, qui n'en peuvent plus de voir monter les prélèvements et baisser le pouvoir d'achat, se désolidarisent de cette politique. L'impôt bien dosé, c'est le ciment de la solidarité nationale ; l'overdose d'impôt, une chape qui écrase le contribuable, le consommateur, l'investisseur.
Au final, le gouvernement s'affaiblit parce que l'exigence de solidarité fait basculer le citoyen du chacun pour tous au chacun pour soi. Situation propice, au sein de la gauche, à tous les démarquages ; et favorable à la droite qui additionne les mécontentements individuels. Même si l'exploitation des colères ne fait pas une politique de rechange, elle peut faire trébucher une majorité.

Arbitrages

Arbitrages

On attendait hier de François Hollande qu'il arbitre, qu'il recadre, qu'il donne la ligne. Mais il ne faut pas s'y tromper, l'arbitrage le plus important n'était pas forcément celui que guettaient avidement les chroniqueurs politiques. Non, l'arbitrage essentiel concernait hier les orientations de la nouvelle PAC (Politique agricole commune) et l'avenir d'une profession menacée de déclassement, celle des éleveurs. C'était autrement sérieux que ces bisbilles ministérielles qui dévalorisent l'action gouvernementale et rendent incompréhensible le cap suivi. On ne s'attardera donc pas sur les remontrances du chef de l'État et son appel pressant à la cohésion en Conseil des ministres. Tout cela était tellement général et ressassé que Valls et Duflot, dans leur chamaillerie, ont pu s'estimer confortés par le président.
Au fond, François Hollande a eu tout loisir de mesurer que les Français avaient d'autres préoccupations à l'esprit. L'accueil chahuté qu'il a reçu au Sommet de l'élevage, à Cournon, l'a rappelé aux réalités. Il n'y a pas de terrain conquis pour le chef de l'État qui a choisi d'affronter l'impopularité en allant au contact. On pourrait appeler cela la « jurisprudence Florange » après son voyage jugé courageux en Moselle.
En tout cas, il ne sera pas possible de reprocher à François Hollande une absence d'arbitrage, hier, en Auvergne. Alors que des divergences divisent les syndicats agricoles, il a pris le parti des éleveurs. Reconnaissant les difficultés structurelles de l'élevage, il a estimé qu'il y avait aujourd'hui péril dans ce secteur.
Sur les 63 milliards d'euros de la PAC 2014-2020, le rééquilibrage des aides sera effectif. Près d'un milliard d'euros par an seront ainsi transférés vers l'élevage. François Hollande a également annoncé une convergence des aides à l'hectare et un choc de simplification dans l'application des directives européennes. Incontestablement, à Cournon, François Hollande a semblé prendre le taureau par les cornes. Que ne l'a-t-il fait à Paris pour trancher dans ces disputes que le gouvernement nous offre régulièrement en pâture ?

Valls et son contraire

Valls et son contraire



François Hollande préfère l’ambiguïté : il n’en sortirait qu’à son détriment – toute sa politique dément les déclarations de Manuel Valls. Son choix est aussi dicté par la tactique.
Le réchauffement idéologique est en train de faire craquer les glaces du politiquement correct à gauche. La polémique sur les Roms n’en est qu’un révélateur. Certes, la précampagne pour les élections municipales et européennes de 2014 n’y est pas pour rien, mais comme les scrutins vont ensuite se succéder en 2015 (régionales) puis en 2016, avec la primaire de la droite, le débat n’est pas près de s’essouffler et c’est bien ce qui hante les élus de gauche : ils ne vont pas pouvoir y échapper.
Ministre de l’Intérieur et ministre des élections, Manuel Valls est bien placé pour le comprendre. Les résultats de toutes les élections partielles, les études d’opinion et les réactions du public en direct lui révèlent l’ampleur d’une colère qui ne faiblit pas. À la révolte contre l’impôt se mêle l’angoisse de voir porter atteinte à la culture et à l’identité des Français à travers toutes sortes de projets : cette insécurité s’ajoute à l’autre, la quotidienne, l’insidieuse, celle des mille cambriolages par jour. Alors, il parle.
Valls commence par torpiller la réforme pénale de Christiane Taubira (celle qui consiste à vider les prisons en ne faisant plus exécuter les peines inférieures à cinq ans) dans une lettre adressée au président de la République et qui est publiée dansle Monde« Moi, dit-il au même moment, je suis pour une exécution ferme des peines de prison, même les plus courtes. »
Il récidive au séminaire gouvernemental qui se tient, le 19 août, à l’Élysée. Il y est question de l’état de la France en 2025 ; il prend la démographie comme sujet, ce dont personne n’a prévu de parler, et il évoque les enjeux liés à l’immigration et à l’islam, en soulignant notamment le défi que posent les populations à fort taux de natalité venant d’Afrique. « La France et l’Europe doivent démontrer que cette religion […] est compatible avec la démocratie »… Ces propos, écrit le Parisien du 20 août, jettent « un froid polaire » parmi les ministres.
Troisième attaque, celle-ci vise les Roms, dont la présence dans des camps insalubres insupporte les communes concernées. « Il est illusoire de penser, dit-il le 24 septembre sur France Inter,qu’on règle le problème des Roms à travers uniquement l’insertion » ; il n’y a d’autre solution « que de démanteler progressivement les camps et de reconduire ces populations à la frontière ». Cette fois, c’est sans doute trop pour les vigiles de l’orthodoxie. Ceux-là l’accusent d’avoir franchi « la ligne rouge », de courir derrière Marine Le Pen, etc. Et Cécile Duflot profite des journées parlementaires de son parti pour dénoncer les propos de son collègue, lequel « s’est aventuré au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain ». Elle en appelle au président de la République, comme Christiane Taubira avant elle.
Alors, qui a raison ? Est-ce lui ou Taubira, lui ou Cécile Duflot ? Quand on est ministre de ce gouvernement, a-t-on ou non le droit de s’exprimer comme cela ? Le fait-il avec l’accord de François Hollande — mais si c’est le cas, comment peut-il se laisser insulter par Cécile Duflot ? Le président de la République laisse au premier ministre le soin de bredouiller un rappel au calme.
François Hollande préfère l’ambiguïté : il n’en sortirait qu’à son détriment — car toute sa politique dément les déclarations du ministre de l’Intérieur. Mais c’est aussi chez lui un choix dicté par la tactique : il tient autant à Valls, son ancien directeur de campagne de la présidentielle, qu’à Christiane Taubira et Cécile Duflot. Quand Delphine Batho, alors ministre de l’Écologie, se plaignait de son budget, il ne lui a pas fallu plus d’un déjeuner avec Ayrault pour s’en séparer : son poids politique était nul. Tandis qu’il sait que Taubira, Duflot, Montebourg et Hamon ont constitué un petit groupe qui pèse sur la gauche de sa majorité. Il ne veut pas voir Taubira lui refaire, en 2017, le coup qu’elle avait fait à Jospin en 2002 (en se présentant à la présidentielle, elle avait placé Le Pen devant lui) ; quant à Duflot, il en a besoin pour maintenir un semblant d’ordre chez les Verts (qui représentent entre les 2,3 % de Joly à la présidentielle et leurs 4,3 % aux législatives) dans la perspective des élections à venir.
Les membres du gouvernement peuvent donc continuer à s’insulter en public. Sauf que les élus socialistes savent ce que cela leur coûte, car en ne disant rien, le chef de l’État couvre aussi bien les déclarations de l’un que celles de l’autre. Une confusion qui ne fait qu’entretenir l’exaspération de l’opinion. On ne peut vouloir une chose et son contraire.

Mais où est donc passée la droite ?

Mais où est donc passée la droite ?

Le pouvoir ne se reconquerra que par l’opposition forte à des socialistes qui, faute de gérer la France, ont décidé de changer la société, de la dénaturer et de la déconstruire.
Rarement les débats de société ont été aussi nombreux. De l’impossibilité d’intégrer les Roms à la future réforme pénale. Des naturalisations massives voulues par Manuel Valls à la liberté de travailler le dimanche ou en soirée. De la réforme ratée des rythmes scolaires aux nominations sectaires au sein du Comité consultatif national d’éthique. Sans compter l’actualité toujours aussi désastreuse dans le domaine économique et social. Avec un budget composé de fausses économies et de vrais impôts supplémentaires. Avec des chiffres du chômage manipulés de façon grossière, qui n’arrivent pas à cacher les nouveaux plans sociaux. Et avec une Sécurité sociale plombée par un déficit record.
Malgré tous ces sujets de préoccupation qui animent les conversations de bureau, les repas de famille et se reflètent dans l’extrême impopularité de François Hollande, l’opposition est absente, muette et donc inaudible. C’est à croire qu’à force de se regarder le nombril en se demandant s’il faut ou non exercer un droit d’inventaire sur le quinquennat précédent, elle a fini par en oublier que des millions de Français attendent d’elle un message d’espoir, des idées nouvelles, un air de liberté et surtout une capacité à dénoncer l’amateurisme, voire l’impéritie, du gouvernement Ayrault.
L’opposition, c’est d’abord fait pour s’opposer, aurait dit M. de La Palice. Sauf que notre opposition est invisible. Sur les Roms, il est question des déclarations de Manuel Valls ou de celles, complètement contradictoires, de Cécile Duflot, mais pas des positions de la droite. Sur ce budget qui taxe un peu plus les Français et les entreprises sans donner lieu à de réelles économies structurelles, chacun a davantage entendu les désaccords entre l’aile sociale-démocrate de la gauche et l’aile jusqu’au-boutiste, que les critiques de l’UMP ou même celles du patronat. Quant au débat sur les naturalisations massives, les Français ont eu droit de la part de l’opposition à un étonnant silence radio.
Le pouvoir ne se reçoit pas. Il se conquiert. Région par région. Département par département. Ville par ville (on le verra dans six mois). Quartier par quartier. Et même porte par porte. Il se conquiert par la capacité à proposer des solutions face à l’exaspération incroyable des Français. Il se conquiert par l’omniprésence médiatique, afin de porter un projet, et non en bataillant les uns contre les autres. Il se conquiert par l’opposition forte face à des socialistes qui, faute de pouvoir relever la France, ont décidé de changer la société, de la dénaturer et même de la déconstruire.
Les millions de Français qui expriment chaque jour leur ras-le-bol à l’égard de cette majorité qui les “plume”, qui les empêche de travailler, qui redéfinit les programmes scolaires en fonction de son idéologie, qui déstructure le mariage et la famille et s’attaque maintenant à la propriété en faisant en sorte que les locataires aient toute possibilité de ne pas payer leur loyer, attendent des prises de position fortes, claires et nettes de l’UMP. Ils préfèrent savoir ce que l’on fera demain, en 2017, plutôt que de connaître les coulisses de la énième tentative de rabibochage entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou.
Compte tenu de ce néant, de ce silence assourdissant et des scènes de ménage qui émaillent les relations entre ténors de la droite, il n’est pas surprenant que Nicolas Sarkozy reste le candidat préféré des sympathisants UMP, très loin devant tous les autres. Il n’est pas étonnant que chacune de ses sorties en France donne lieu à une ferveur croissante. Son souvenir, sa présence et l’éventualité de son retour ont d’autant plus d’importance pour les Français qu’il reste le président qui s’est le plus battu pour défendre les valeurs qui fondent notre civilisation, une certaine forme de société et une idée de la nation qui sont toutes menacées par l’actuelle majorité.
Mais c’est bien connu, la nature a horreur du vide. De fait, moins la droite a le courage de s’opposer et d’exercer son devoir d’inventer, plus des partis peu représentés au Parlement comme le Front national ou Debout la République montrent leur capacité à séduire. Surtout, le pays réel, la France des invisibles, celle qui n’a jamais droit à la parole, commence à se faire entendre. Doucement. Mais sûrement. À travers les réseaux sociaux qui permettent de contourner l’omerta de l’audiovisuel public. Près de 2 millions de Français ont signé une pétition sur Facebook en faveur du bijoutier de Nice qui a fait l’objet d’un braquage. Moins la droite occupera le terrain de la riposte, plus les Français organiseront une résistance de l’intérieur. Comme d’autres générations ont su relever la France en fredonnant ces quelques mots : « Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ? »