TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 2 octobre 2010

Promenade sur les anneaux de Saturne





ET POURTANT SATURNE. Vous l’aurez sans doute reconnue, grâce à ses anneaux : cette boule incandescente, c’est Saturne, l’une de nos planètes géantes, avec Uranus, Jupiter et Neptune. Photographiée à 65 reprises par le spectromètre à infrarouges de la sonde Cassini, elle nous montre ici, en une seule image composite, toute la splendeur et l’étendue de ses aurores boréales. Magnifique, mais surtout utile. Car« le plus vieil objet d’observation céleste »(voir à ce sujet, sur Dailymotion, l’extraordinaire conférence de l’astrophysicien André Brahic : Promenade sur les anneaux de Saturne) ne cesse de nous éclairer sur le passé, le fonctionnement et l’avenir de la Terre. Un superbe luminaire, merveilleusement lumineux.





André Brahic - Promenade sur les anneaux de Saturne
envoyé par les_ernest. - Les derniers test hi-tech en vidéo.


LA RÉFORME DES RETRAITES À CÔTÉ DE ÇA, QUELLE CONNERIE !

Social-démocratie contre socialisme anachronique : leçon de fair-play

La guerre des Atrides n'aura pas lieu. Les frères ennemis du Parti travailliste anglais ne se déchireront plus. Du moins pour le moment. Dans un geste d'une rare élégance, David Miliband, 45 ans, ancien ministre des Affaires étrangères, battu d'un petit point par son frère Ed, 40 ans, pour la direction du Labour, a décidé de jeter l'éponge. Il se retire du shadow cabinet afin de ne pas gêner son cadet par sa seule présence dans le gouvernement fantôme et les instances dirigeantes du parti.

Il faut dire qu'Ed et David ont beau être les fils d'un intellectuel marxiste, espèce assez rare au Royaume-Uni, le premier a incontestablement mieux assimilé les idées de son père au point d'avoir été surnommé par la presse "Ed le rouge". D'ailleurs, les seuls discours prononcés par l'un et l'autre depuis le résultat-surprise de l'élection au Parti travailliste, le 25 septembre, sont, sur ce point, révélateurs : David Miliband y a évoqué les défis qui attendaient son parti maintenant qu'il est dans l'opposition, tandis qu'Ed consacrait son allocution à faire un réquisitoire en règle de la politique économique du gouvernement de Gordon Brown... auquel appartenait David. Ambiance !

Recentrage

Cela fait des années que les deux frères manifestent ouvertement leur désaccord. Gauche anachronique d'avant Margaret Thatcher ou nouvelle gauche à la Tony Blair. Mais leurs différends étaient plus facilement gérables quand le Labour était au pouvoir. Et que David était sur le devant de la scène. Lui qui a toujours été jugé le plus brillant et le plus innovateur des deux, même par leur père, l'idéologue marxiste. Lui qui était le favori des sondages pour prendre le parti et n'a été battu dans un scrutin à trois collèges électoraux que par le vote des syndicats, alors que militants et députés avaient voté majoritairement pour lui.

Au fond, en acceptant de quitter le devant de la scène alors que personne ne l'y obligeait, David Miliband va peut-être permettre à Ed de faire plus facilement un recentrage qui paraît indispensable pour l'avenir de son parti, s'il ne veut pas, dans une Europe où la gauche est devenue partout ou presque sociale-démocrate, retomber dans les errements des gouvernements travaillistes des années 1970, style Wilson et Callaghan, ou dans ceux de certains archaïques du Parti socialiste français, style Henri Emmanuelli ou Benoît Hamon.

Ah ! Les beaux châssis?


Tout juste après la guerre on allait au bal à pied, quelquefois à vélo. C'était au village d'à côté, quelques kilomètres seulement. Les filles portaient des robes serrées à la taille, qui tournoyaient quand l'accordéon jouait Le dénicheur. Au petit matin, on les raccompagnait comme on était venu, à pied, ou le vélo à la main tenu par la potence du guidon avec ce rien de désinvolture qui faisait contenance. C'est ainsi que dans ces années de fureur de vivre, bien des enfants du baby-boom ont été conçus sous les chênes de nos campagnes enfin paisibles. La génération d'après doit plus à la voiture qu'au romantisme des feuilles à l'envers. La voiture, cette bulle qui nous protégeait du monde, qui incarnait notre liberté et le bouillonnement de nos libérations soixante-huitardes et enfumées.

Passent les années, coulent les modes, près de l'île Seguin glisse la Seine et la charge psy de la sacro-sainte bagnole est toujours aussi forte. Les valeurs se sont déplacées et les bilans carbone ont remplacé les pleins pour trois fois rien. La fée électricité est devenue tendance, elle envahit les magazines et les concepts de la pop voiture en projetant dans nos imaginations disponibles les images du futur. Encore objet de nos passions, la voiture est un concentré de technologies pointues et de recherche appliquée qui préparent les évolutions de notre quotidien le plus utilitaire.

Balance commerciale, emploi, compétitivité : la santé de nos grands constructeurs est un tel levier pour notre économie que l'on pourrait presque dire que quand l'automobile va, tout va. Aide à la conduite, GPS, radars, airbags, systèmes de freinage, pneus, roues, le progrès s'incarne dans nos voitures.

Mais l'automobile est aussi le produit d'une certaine vision de la société. Notre idolâtrie de l'individualisme et notre incapacité récurrente à concevoir des transports publics adaptés au nouvel espace urbain nous condamnent à la voiture. Repenser l'urbanisme et les mobilités ne fera pas disparaître le besoin d'automobile. Mais de cette réflexion entre passion et révolution peut venir le signal d'une rupture durable et la conviction que les moyens de déplacement collectifs sont l'avenir de la voiture.

La Renaissance Lula


Pourquoi l'élection présidentielle brésilienne intéresse-t-elle tant en dehors de son contexte géographique sud-américain ? Parce que le président sortant Luiz Inacio Lula da Silva reste un personnage hors du commun. L'exemple même, rarissime, du chef d'Etat responsable placé à la tête de l'une des plus grandes démocraties du monde. Même si Lula n'est plus candidat, la Constitution lui interdisant un troisième mandat, c'est bien pour le « système Lula » que les Brésiliens vont se prononcer. Et peu importe que la « dauphine » Dilma Rousseff l'emporte au premier ou au second tour !


Car le « système Lula » est si simple et si mobilisateur ! Il relève de promesses électorales suivies depuis huit ans. Il relève aussi de la probité : à la moindre suspicion de « conflit d'intérêt », Lula a toujours su limoger dans l'heure, que les personnalités compromises aient été de son entourage proche ou de sa parenté.


Certes, l'œuvre de Lula est loin d'être achevée. Néanmoins, la réduction très sensible de la pauvreté et la percée des « classes moyennes » sont à mettre au compte d'une politique menée au nom d'un socialisme démocratique que la gauche européenne semble ignorer depuis longtemps. Et sans rêverie du « grand soir », sans ces utopies bolivaro-marxistes à la Hugo Chavez qui, à l'exemple du castrisme, ont toujours abouti aux dictatures et aux camps de concentration.


Les résultats parlent d'eux-mêmes. Le Brésil, tout en restant une société encore largement inégalitaire et toujours en proie à l'insécurité, occupe aujourd'hui le huitième rang des puissances économiques mondiales, à égalité avec le Canada. Dans cinq à dix ans, selon les prévisions basées sur la croissance, le Brésil se hissera au cinquième rang en prenant la place de la France. Une place que d'ailleurs, sur le plan diplomatique, le Brésil occupe déjà : dans tous les dossiers internationaux, Brasilia sait affirmer sa différence en n'hésitant jamais, si nécessaire, à contrecarrer les Etats-Unis. Comme la France à l'époque lointaine du général de Gaulle


Qu'on le comprenne bien. Le Brésil n'est plus un « pays émergent ». Mais un pays de plus de 190 millions d'habitants qui a « émergé ». Donc, théoriquement dans le cadre de la mondialisation, le Brésil devrait s'inscrire en partenaire de l'Europe. A condition que l'UE sache négocier ce partenariat, ce qui est loin d'être acquis, faute d'ambition et de vision à long terme à l'échelle des 27.


Voilà pourquoi, dans un avenir proche, il faudra plutôt voir le Brésil en concurrent . En espérant un concurrent bienveillant..

Immortel


Les Immortels de l'Académie sont sages, car ils savent qu'ils ne le sont pas, immortels. Ils savent même s'en moquer : Bourzeys, Bourdon, Arbaud, tous ces noms dont pas un ne mourra, que c'est beau, s'amusait Rostand. En conséquence, ils ont décidé de ne plus élire de nouvel Immortel ayant dépassé les 75 ans. Pure sagesse, a commenté Hélène Carrère d'Encausse, leur secrétaire perpétuel qui ne sait pas l'être non plus, perpétuelle, quoiqu'ayant déjà atteint l'âge respectable de 81 ans. Les mœurs ont changé, le temps est plus resserré, a poursuivi la perpétuelle, soulignant que cette barrière opposée aux plus aînés sera favorable aux femmes, trop souvent priées de patienter. Madame d'Encausse devrait s'en aller conter cela à ses voisins du sénat, à Monsieur Badinter, 82 ans, par exemple, ou Monsieur Dassault, 85 ans - qui peut-être s'imaginent vraiment immortels.

La France des droits de l'homme a des exigences et nous oblige

Ainsi, le gouvernement français n'est pas un gouvernement fasciste. Le président de la République n'est pas un raciste endurci. La politique française concernant les étrangers n'a rien à voir avec les sinistres pratiques des nazis lors de la Seconde Guerre mondiale, comme les avaient évoquées quelques personnes dont Viviane Reding, commissaire européenne à la Justice, aux Droits fondamentaux et à la Citoyenneté. Cette dernière avait notamment déclaré, à propos du traitement des Roms par le gouvernement français : « Je pensais que l'Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Seconde Guerre mondiale. »

Aujourd'hui, la Commission fait marche arrière et abandonne l'accusation de discrimination. C'est le moins qu'elle pouvait faire si l'on regarde la manière dont la France se comporte avec les demandeurs d'asile et les ressortissants étrangers. Ainsi, notre pays donne la nationalité française à 140 000 étrangers par an, en moyenne, depuis dix ans, rappelle Michel Godet dans Le Figaro (1).

« La France est globalement parmi les premiers pays d'accueil pour les demandeurs d'asile. La durée de rétention y est aussi la plus courte d'Europe. Le nombre des expulsions n'est pas non plus très élevé », écrit, dans Le Monde, le chef de la division des migrations internationales de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), Jean-Pierre Garson (2). Il ajoute qu'en ces domaines, « comparée à d'autres pays, la France n'a pas à avoir honte ».

Malgré les escalades verbales de ces dernières semaines et les outrances diverses, nous éprouvions bien ce sentiment que la France restait le pays des droits de l'homme et ne méritait pas toutes ces comparaisons insultantes.

Cependant, nous devons nous demander pourquoi notre pays a-t-il pu faire l'objet d'autant de critiques acerbes et d'accusations. Sans doute, d'abord, parce que la France a la belle réputation d'être le pays de la liberté par excellence. Cela lui impose d'être irréprochable sur ces questions.

Refusertoute discrimination

Or, soyons lucides et reconnaissons humblement nos erreurs et nos errements : paroles outrancières ; expulsions, peut-être légales, peut-être nécessaires, mais qui, hélas, donnent trop souvent lieu à des brutalités inadmissibles ; circulaire stigmatisant un groupe humain ; décision inappropriée (pour le moins) que de placer, par exemple, à Metz, en centre de rétention administratif, un bébé de sept mois né en France accompagné, certes, de ses parents en situation irrégulière depuis 2009.

Saisi, le juge des libertés a estimé que les conditions de vie dans le centre étaient, pour le nourrisson, contraires à l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme (traitements inhumains et dégradants). Toute la famille a, dès lors, été remise en liberté.

Mais voilà qu'une nouvelle évolution législative, désastreuse pour notre image et plus encore blessante à notre endroit, car contraire à notre conception de l'égalité, est adoptée par le Parlement. On pourra désormais dénaturaliser certains Français coupables de certains crimes. Nul n'approuve l'agression contre les représentants de l'État français, mais la faute est aussi grave, qu'elle soit commise par un Français naturalisé ou non.

Avec cette loi, nous discriminons et nous allons à l'encontre de la Constitution qui, dans son article premier, « assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion ». Pierre Méhaignerie, président de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales à l'Assemblée nationale, qui a voté contre, ne s'y est pas trompé en estimant que « ce n'est pas un signe positif... Il y a risque d'être confronté à un problème constitutionnel ».

Peut-être nous faut-il être plus exigeants envers les personnes qui souhaitent devenir françaises par naturalisation. Mais lorsque celle-ci a eu lieu, considérons vraiment ce nouveau Français comme un Français à part entière et non comme un Français à part !

Nous savons combien ces questions d'immigration sont délicates. Raison de plus pour les traiter avec délicatesse, d'autant plus que nous ne sommes qu'au début d'une période où, d'une part, les migrants seront plus nombreux et, d'autre part, ils seront plus nécessaires à nos pays vieillissants.

(1) Le Figaro, 29/09/2010.

(2) Le Monde, 29/09/2010.