TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 18 juillet 2010

Marine ou Eva?

L’argument le plus piteux, toujours le même, c’est celui de Le Pen, Le Pen qui monte, Le Pen à qui profiterait le crime de vérité! C’est, ces jours-ci,
un mantra UMP, il fut socialiste auparavant: sous Jospin, dénoncer l’insécurité ambiante faisait prospérer Jean-Marie; sous Sarkozy, s’indigner de l’affaire Bettencourt servirait Marine. Silence dans les rangs, et il fallait donc que la République oublie les classes populaires victimisées, et tolère désormais les arrangements des bien-nés, pour ne pas servir les ennemis de la liberté?


C’est pervers. Et c’est idiot. Si Marine Le Pen devait entraîner les foules avec son "tous pourris", c’est que "tous" l’auraient cherché, ayant cadenassé leur système d’entraide et de questions interdites. Intimider les médias, proclamer terminée une affaire qui inspire chaque jour plus de craintes, ridiculiser la parole présidentielle, puisque les scandales ne s’arrêtent jamais quand Jupiter tonne, refuser de confier le dossier Bettencourt à un juge d’instruction… Par peur d’être découvertes, ou par simple arrogance, les élites – quel méchant mot – abîment la République en accumulant les évitements… De ces vaines tentatives se nourrit le sourire retrouvé des Le Pen.

Depuis quelques jours, une étrange imprécatrice vient rompre ce charme, et rend la dénonciation au camp démocratique, comme Sarkozy jadis (l’un et l’autre détesteront le parallèle) sut reprendre la sécurité à l’extrême droite. Eva Joly ne s’embarrasse pas de délicatesses, quand elle déshonore Philippe Courroye, procureur de Nanterre, "aux ordres", selon elle. Mais elle le fait au nom des valeurs de la justice, des enquêtes indépendantes, d’un intérêt général qui justifierait ses philippiques. Ainsi (et le parallèle ne devrait pas les hérisser) l’ancien Sarkozy prétendait rétablir l’ordre républicain, quitte à humilier publiquement un flic jugé laxiste.

Ce n’est pas Marine Le Pen qui l’emportera, mais Eva Joly, ou tout démocrate qui dénoncera le système au nom d’une République insoupçonnable. Au-delà des Bettencourt, des Woerth et des enveloppes de Neuilly, il s’agit de ramener la France aux normes : en finir avec ces faux-semblants où l’on demande à l’Inspection des finances de dédouaner son supérieur, où un procureur soumis à sa hiérarchie doit éclaircir ou blanchir une ténébreuse affaire. C’est un système français sans règle claire ni sanction, qui autorise les dérives et provoque les excès – ceux de la presse aussi. Au Royaume-Uni, désuète monarchie démocratique aux antipodes de notre République absolue, des scandales peuvent naître, mais l’Etat n’en tremble pas. L’affaire des frais de bouche n’a pas empêché les conservateurs d’emporter l’alternance, ni les travaillistes de leur résister. Mais la vérité avait été proclamée, des coupables désignés, des carrières brisées: une justice était passée, qui seule permet la démocratie. En France, nul ne tombe jamais, nul ne démissionne, nul ne paye avant les grands fracas.

Claude Askelovitch

A mi-mandat, Obama déçoit

A quatre mois d’élections cruciales, sa popularité est à la baisse jusque dans la communauté noire.


Il était invité, il n’est pas venu. Les congressistes de l’Association nationale pour l’avancement des gens de couleur (NAACP) pensaient que le président Obama reviendrait les faire vibrer, comme il l’avait fait l’an passé à l’occasion du 100e anniversaire de leur institution. Ils ont eu droit à la place, cette semaine dans le gigantesque centre de conventions de Kansas City, à Michelle Obama. "Nous avons bien compris qu’il n’était pas question de nous reposer sur nos lauriers", a-t-elle martelé d’entrée de jeu en parlant de son mari et du gouvernement.

Si la First Lady avait voulu déminer les critiques croissantes au sein de la communauté noire sur l’insuffisance des programmes de la présidence vis-à-vis des Africains-Américains, elle ne s’y serait pas prise autrement. Il se trouve en effet que la popularité d’Obama est encore à la baisse ce mois-ci. Notamment parmi les électeurs noirs: selon le dernier sondage Gallup, le président a perdu presque 10 points auprès d’eux depuis l’automne dernier. Bien moins qu’au sein de la communauté latino (chute d’un tiers) ou chez les électeurs indépendants (baisse de plus de la moitié), mais le résultat est préoccupant. La hausse brutale du chômage, la lenteur de la réforme de la santé, les balbutiements de la réforme du système éducatif public, les conséquences de la marée noire en Louisiane et dans l’Alabama : les mauvaises nouvelles s’additionnent pour nourrir le désenchantement progressif des Noirs américains, deux fois plus nombreux en proportion à souffrir de la crise actuelle que les Blancs.
Jesse Jackson et Al Sharpton en défenseurs

A plusieurs reprises, au cours de ces derniers mois, interrogé par des journalistes de la presse africaine-américaine, le président Obama a répondu qu’il était "au service de tous les Américains, et pas seulement d’une partie d’entre eux". Impartial mais brutal. La réplique a été mal vécue. Pour faire diversion, les leaders charismatiques de la communauté, à l’image des révérends Jesse Jackson et Al Sharpton, sont venus dire à Kansas City que les démocrates, y compris le premier d’entre eux, n’étaient pas à blâmer. Que les lenteurs à réformer le pays venaient de l’obstruction des républicains et de la montée en puissance des Tea Parties, le mouvement anti-fédéral ultra conservateur emmené par Sarah Palin.

L’accusation de "racisme" a même fusé assez vite pour qualifier les Tea Parties, coupables, selon la NAACP, de révisionnisme vis-à-vis des droits civiques accordés aux Noirs dans les années 1960. Est-ce la façon la plus habile de remobiliser l’électorat à l’heure où le porte-parole de la Maison-Blanche avoue lui-même que "les élections de mi-mandat en novembre prochain peuvent très bien voir les républicains reprendre la Chambre des représentants"? Toujours est-il que la NAACP a décidé à Kansas City de devenir le fer de lance de la lutte contre la droite dure américaine. Elle organisera début octobre, avec 170 autres organisations de gauche, une marche sur Washington.

Me Gillot : pourquoi ne pas auditionner Bettencourt ?

L'avocat de l'ex-comptable de l'héritière de l'Oréal s'interroge dans le Parisien sur le fait que celle-ci n'ait pas encore été entendue. Il accuse le procureur Courroye de «faire obstruction» à la justice.

La question qui fâche. Alors que quatre proches de Liliane Bettencourt ont été placés en garde à vue cette semaine pendant 36 heures, l'avocat de l'ex-comptable et du majordome Me Antoine Gillot s'interroge : pourquoi l'héritière de l'Oréal, au coeur de l'affaire qui touche aujourd'hui la classe politique, n'a-t-elle pas encore été entendue par le parquet de Nanterre ?

«Son avocat, Me Georges Kiejman, passe son temps à dire qu'elle est en pleine forme et qu'elle a toute sa raison. Le parquet a rejeté la plainte pour 'abus de faiblesse' déposée par sa fille. Mme Bettencourt elle-même reconnaît qu'elle a commis une fraude fiscale et a annoncé qu'elle rapatrierait ses fonds en Suisse», observe ainsi l'avocat dans le Parisien. Avant de s'indigner : «Et on ne l'interroge pas ? Et on ne la met pas en garde à vue ?».

«Philippe Courroye a choisi son camp»

L'avocat y voit deux raisons. «La première», dit-il, «c'est que Liliane Bettencourt fait partie, en raison de ses liens avec le président de la République, de la caste des intouchables» dès lors que «comme l'a révélé ma cliente Claire Thibout, l'héritière de L'Oréal est un des principaux bailleurs de fonds de l'Etat UMP».

La deuxième raison, c'est toujours, selon l'avocat, que le procureur Philippe Courroye «est au fond convaincu que cette vieille dame de 87 ans est affaiblie» et qu'en limitant ses auditions à ses quatre collaborateurs, «il reconnaît implicitement qu'elle est vulnérable».

Jugeant que dans cette affaire le parquet «se décrédibilise chaque jour un peu plus», il juge «urgent qu'une instruction indépendante soit confiée à un juge» et «demande solennellement à Michèle Alliot-Marie, garde des Sceaux, d'intervenir». Avant d'estimer : «Il doit être mis fin à ce déni de justice. Dans cette affaire, le procureur Philippe Courroye a choisi son camp. Ce n'est pas celui de la vérité».

IL A RAISON !
BOUCLEZ LA VIEILLE !
BRANCHEZ LA À LA GÉGÈNE, ELLE FINIRA PAR CRACHER LE MORCEAU !
ELLE NOUS DIRA ENFIN CE QU'ELLE A FAIT DE SON FRIC !!
C'EST VRAIMENT MOCHE D'ÊTRE RICHE EN FRANCE BORDEL DE MERDE !!!!

La belle vie des décroissants

Il est un peu en retard. A pied, forcément, c'est plus long. Depuis longtemps, Christophe n'a plus de voiture. Six enfants, les trois siens et les trois de ses colocataires, courent dans le jardin de sa maison qui, paradoxe amusant, jouxte un supermarché Lidl. Très vite, il met les choses au point : il n'aime pas le terme "décroissance" et lui préfère celui de "simplicité volontaire". "A un moment, nous consommions." Trop, sans doute : il tombe dans la spirale du surendettement. La décroissance, pardon la simplicité volontaire, est-elle une manière d'apprivoiser cette pauvreté ? "Nous avons pris conscience que rien de cela n'était nécessaire, et arrêté tous les crédits."
Aujourd'hui, il fait son compost, se chauffe avec un poêle à bois, récupère l'eau de la machine à laver pour arroser. " C'est une démarche d'autonomie par rapport à l'énergie : s'il n'y en a plus, nous voulons pouvoir nous débrouiller par nous-mêmes. " Le jardin, un rien désordonné, est un laboratoire.

Lui et sa femme fabriquent leur lessive avec de la cendre de bois, se brossent les dents avec de l'argile verte, réalisent des matériaux de construction avec de la sciure, de la chaux, du sable et 60 % de papier. "On peut en faire des meubles", dit-il, regardant d'un air ravi ce mélange de système D et de philosophie. Des rouleaux de carton remplis d'un mélange d'huile et de sciure de bois servent de combustible. Autour du poêle, des briques de terre gardent la chaleur. Lui utilise un rasoir mécanique et porte un pull marron récupéré. " On s'habille avec des vêtements usagés et on se meuble avec du matériel trouvé dans les poubelles. " Il rit : " Celles de Marseille sont très riches. "

LE TEMPS PLUTÔT QUE L'ARGENT

La famille vit avec 1 400 euros par mois. Christophe est fonctionnaire, ce qui lui laisse un temps plus précieux à ses yeux que la fortune. Il refuse les banques auxquelles il veut "en laisser le minimum", et remplit des enveloppes hebdomadaires avec du liquide. "J'aimerais qu'on puisse commercer de façon proche, que tout ce qu'on utilise vienne d'un rayon de 200 kilomètres. Je préfère acheter du riz de Camargue que du riz thaï."

En vacances, une fois par an, la famille retrouve les membres d'une association d'instruction à la maison. " Je refuse de prendre l'avion. J'ai même du mal à comprendre qu'on ne l'interdise pas sur des petits trajets tant le coût écologique est grand. " Pour l'instant, il ne consent qu'à une concession : vivre en ville, quand beaucoup de décroissants la quittent pour la campagne. " Comme cela, nous pouvons avoir un plus gros impact sur notre entourage. " Il a créé une association, le Centre de développement des alternatives. Il a Internet, on leur a donné une télévision, qu'il garde "pour les enfants". Il ne s'interdit pas de louer une voiture en "autopartage", système de garage coopératif.

C'est sur l'éducation qu'il se montre le plus radical. Ses enfants, il les élève lui-même. "L'école ne respecte pas leur maturité. Elle dédaigne les rythmes biologiques de l'enfant. Et nous refusons la compétition, qu'on leur apprend tellement." L'Education nationale admet ce mode de vie, à condition que les enfants aient acquis, à 16 ans un certain nombre de connaissances, soumises à inspection.

Ce refus de l'école s'est étendu à l'hôpital, au moins en ce qui concerne les naissances des deux derniers, qui ont eu lieu à la maison. " Le système médical impose des règles, des heures de tétée. Nous n'en voulions pas. Ce sont l'allaitement maternel, puis l'instruction à la maison qui nous ont fait entrer dans tout un monde alternatif, qui est aussi notre réseau social. La marginalité, on ne s'en rend pas compte.

"KHMERS VERTS"

Ce n'est pas d'aujourd'hui que les idées de la décroissance, mêlant préoccupations écologiques, retour à la nature, rejet de la consommation et vision apocalyptique d'un monde à la dérive, ont la faveur d'une marge du public. D'après un sondage Ifop Sud-Ouest de novembre 2009, 27 % des Français seraient prêts à restreindre de façon significative leur consommation. Dans les années 1970, elle rejoignait la mouvance des babas cool et des néo-ruraux, beaucoup caricaturés depuis.

Un journal, La Gueule ouverte, fondé en 1972 par Pierre Fournier, en parlait régulièrement, et un film (L'An 01), qui vit débuter en 1973 Jacques Doillon et fut coréalisé par Alain Resnais d'après une bande dessinée de Gébé, lui servit de plate-forme. Son slogan était clair : "On arrête tout."

Françoise n'a pas vu L'An 01. Elle n'a pas non plus tout arrêté. Grande, belle, elle a choisi elle aussi la " simplicité volontaire " : habits usagés et fonctionnels, aucun maquillage. Elle se lave au savon d'Alep, se nettoie le visage au beurre de karité, ne regrette pas la coquetterie. "La décroissance, c'est un cheminement. Très tôt, je me suis posé des questions sur le sens de l'organisation du travail, sur l'entrée après des études dans un tunnel qui m'amènerait jusqu'à la retraite. ça m'a fait peur."

Elle abandonne sa carrière pour un réseau d'insertion sociale puis des boulots alimentaires avant de trouver Eco-Sapiens, une Scop (société coopérative de production) montée avec deux autres passionnés qui publie un guide d'achat éthique en ligne classant les labels écologiques de "top" à "truand". "Je me suis dit : je ne chercherai plus de travail dans ma formation. Je lâche tout un système. " Aujourd'hui, c'est son conjoint qui abandonne aussi un travail rémunérateur "pour trouver quelque chose de plus conforme à ses convictions". "C'est à la fois une démarche écologique et un choix de vie. Nous voulons arrêter d'acheter uniquement parce que nous avons les moyens de le faire. C'est ridicule, et ensuite cela m'encombre. Consommer, faire les magasins me prend un temps que je veux consacrer à autre chose."

La voie n'est pas toujours évidente. "C'est difficile de créer un monde en marge. Il faut aussi composer avec la réalité." Ainsi de l'école, qu'elle avait pensé faire arrêter à ses enfants pour tenter, comme Christophe, une autre éducation. "Nous avons cherché une voie alternative du type Freinet, mais prendre la voiture tous les matins c'était une concession trop importante. Nous avons donc choisi une école de proximité."

La vie est en fait un "arbitrage quotidien et au coup par coup". Pas de voiture ? Si, une, mais qu'on n'utilise qu'en cas de nécessité. Pas d'avion ? Le moins possible, mais quand son mari doit aller voir sa famille au Liban, il le faut bien.

Ils consomment localement, et presque jamais des produits emballés, réduisent au minimum leurs déchets. Elle fabrique sa lessive elle-même, récupère l'eau des bains pour les toilettes, s'habille en faisant les dépôts-vente, refuse les jeux électroniques.

Ils gardent un téléphone portable pour toute la famille, maintiennent le chauffage à 19 °C, avec du gaz et des panneaux solaires, et mettent deux pulls quand il fait froid. Leur consommation de viande se limite au week-end. Ils partent en vacances dans des accueils paysans. " Mes enfants ne connaissent pas Mario Bros mais ils ont donné le biberon à des agneaux." Aucun de leurs meubles n'est neuf, lorsqu'ils en achètent, c'est chez Emmaüs. Dans leur jardin, il y a un potager.

Les parents de Françoise les trouvent imprudents. La jeune femme essaie de ne pas s'emporter dans les réunions de famille : "Parfois, je me fâche quand je vois leurs gaspillages. Mais ça braque les gens plus que ça n'ouvre le dialogue." Un jour, chez un membre de sa famille, elle a éteint tout ce qui était inutile. "Ca a été houleux. Mais j'essaie d'accepter leur mode de vie comme je leur demande d'accepter le mien. Quand j'entends parler de “Khmers verts”, de “talibios”, je me demande un peu ce que nous avons fait pour mériter des termes aussi violents. Quand je suis seule à vélo face à mille bagnoles, je ne les traite pas de nazis. La violence n'est pas de notre côté. "

PREMIÈRE RÈGLE : LE BÉNÉFICE ZÉRO

Pierrick a étendu ce mode de vie à son métier. La consommation, il a connu. Des études de commerce international l'ont amené à travailler dans des entreprises "qui ne me correspondaient pas. Il n'y avait aucune éthique de fonctionnement". Il rencontre là un garçon qui se pose les mêmes questions. Ensemble, ils décident d'ouvrir, en 2003, un lieu de commerce équitable à Marseille. Ainsi naît Le Grain de sable, un restaurant végétarien. "C'était un choix de vie qu'il fallait affirmer."

Première règle : le bénéfice zéro, une gestion de bons pères de familles qui permet de payer les salaires, et c'est tout. "On arrive entre 9 heures et 10 heures, on finit à 15 heures, et on peut profiter de la vie. Nous avons réfléchi à la notion de taille critique. Nous pouvons avoir quatre employés. Après, nous sommes dépassés." Il lisse de la main sa petite moustache à la d'Artagnan. Le copain des débuts est parti, remplacé par un Canadien, Daniel, accent chantant et chemise à carreaux. Lui aussi avait tenté de monter un café équitable, mais avait échoué. La serveuse, une artiste béninoise, est là trois heures par jour.

Autre règle : boycotter la grande distribution. Le lundi, ils vont acheter des légumes directement au producteur et, selon les arrivages, font le menu de la semaine. Puis ils complètent avec un marché paysan. "Nous sommes le caillou dans la chaussure de l'économie classique." Ils valorisent le sens de la trouvaille. "On essaie de prouver aux gens qu'ils peuvent savourer un goût riche dans des mets sans viande." Comme des blinis de courgettes au gingembre en blinis ou un curry thaï préparé avec du lait de coco bio-équitable.

S'il y a, au fond, une bibliothèque consultable qui ne laisse guère de doute sur les choix de la boutique (Naomi Klein y côtoie les suppléments du Monde diplomatique), ses patrons veulent que les gens se rendent compte où ils sont le plus tard possible. " Nous voulions un projet plus cohérent que militant. Suggérer, c'est aussi bien qu'expliquer. " Ils font bien sûr du compost et transportent l'après-midi leurs 30 litres quotidiens d'épluchures aux plantations de leur producteur de légumes.

RÉVOLUTION CULTURELLE

Leur vie s'essaie à être aussi cohérente que leur projet économique. Pas de voiture, sinon pour aller chercher les légumes, pas de télé ni de téléphone portable, tous les déplacements à vélo… Bien sûr, il y a de l'électricité. "Mais comment faire autrement ? Un projet ne vit que par ses paradoxes." Eux aussi ont Internet. "Je ne suis pas contre la technologie ou le progrès scientifique, explique Daniel. Ce serait idiot. La technologie me fascine, c'est une forme d'art. Mais après, qu'est-ce qu'on en fait ? " Pierrick aimerait bien que leur démarche débouche sur quelque chose de plus politique, mais il n'attend pas grand-chose de la mairie de Marseille, même si de nombreux élus viennent manger au Grain de sable.

Quel impact ont aujourd'hui les idées pro-décroissance en France ? Même ceux qui en sont proches ont du mal à le dire précisément. Le monde décroissant, comme beaucoup de petits mondes, est divisé en tendances, et la violence des échanges y prend des allures d'excommunication. "Nous touchons à la fois les vieux soixante-huitards, Attac ou les amis du Monde diplomatique, ainsi que de très jeunes gens. Naviguer entre ces deux tendances est très difficile", raconte Serge Latouche, économiste et fondateur de la revue Entropia.

Deux tendances se complètent et parfois s'opposent : ceux qui s'en tiennent à un changement personnel et individuel et qui, lorsqu'ils vont de l'individuel au collectif, ne dépassent jamais le niveau local ; et ceux qui prônent un mouvement plus radical et pensent, en gros, que tout cela est très joli mais qu'une vraie révolution est nécessaire. "Il faut une révolution culturelle, affirme Serge Latouche. Un changement de point de vue et de la façon de produire qui ne peut pas en rester à l'individuel."

Certaines initiatives locales sont allées dans ce sens : ainsi le combat de la mairie de Barjac pour faire adopter la nourriture biologique dans les cantines de l'école, les efforts pour devenir des "villes en transition" consentis par Grenoble ou Saint-Quentin-en-Yvelines. Yves Cochet, le député Vert le plus en pointe dans ce domaine (il met en avant les énergies de proximité, l'économie locale et s'est fait rabrouer en prônant le contrôle des naissances et en évaluant le coût écologique d'un nouveau bébé), pense que "le problème n'est pas de savoir si l'on est pour ou contre la décroissance, mais de savoir quelle décroissance nous allons mettre en œuvre. Elle est inéluctable. Tous les politiques ont un modèle périmé en tête. A droite comme à gauche, c'esLa crise a de toute évidence amené ces idées à ne plus paraître comme le seul refuge baba cool d'un mode de vie sinistre. Le mouvement s'exprime par plusieurs journaux et revues. Un mensuel, La Décroissance, attirerait 20 000 lecteurs. C'est surtout un adversaire tenace, virulent et un rien répétitif des "écotartuffes", les Cohn-Bendit, Hulot et autres chantres du "développement durable", escroquerie notoire d'après ses rédacteurs.t l'aveuglement ".
Nous aurions bien aimé entendre son rédacteur en chef, Vincent Cheynet, fondateur des Casseurs de pub, mais il ne souhaite pas parler à ce "sac à pub" qu'est Le Monde Magazine. La revue S!lence, créée il y a vingt-huit ans, ou Entropia, beaucoup plus récente (elle a 2 ans), sont au centre d'une réflexion qui remplit de plus en plus les salles où la notion est débattue.

"Nous avons voulu être le “think tank” de ce mouvement aux contours flous et qui a besoin de références solides", explique Serge Latouche. Flous, c'est incontestable. Si elles séduisent surtout à gauche, les idées de la décroissance ont aussi un écho fort à l'extrême droite, où Alain de Benoist, théoricien de la " nouvelle droite ", a publié un Demain la décroissance (E-dite, 2007).

Plusieurs thèmes divisent les décroissants. L'intérêt de la crise, par exemple. "La crise peut être une opportunité, dit Serge Latouche, le choc qui mènera à une vraie prise de conscience." Tous ne partagent pas sa vision. Vincent Cheynet, dont nous reproduisons le propos en espérant qu'il nous pardonnera cette souillure, craint qu'elle ne provoque "des crispations et des phénomènes de peur".

DÉCROÎTRE, MAIS JUSQU'OÙ ?

Autre thème qui divise : décroître, mais jusqu'où ? Quid des pays pauvres ? Peut-on sans indécence demander à un paysan burkinabé de réduire sa consommation ? "Non, bien sûr, répond Serge Latouche. Il y a encore des tas de choses qui doivent croître, chez nous comme chez les paysans pauvres ; ce qui importe, c'est de rompre avec le totalitarisme de la croissance. Le terme de “décroissance” ne me plaît pas, c'est un slogan. Je préfère celui d'“acroissance”, construit comme athéisme, c'est-à-dire sortir de la religion de la croissance."

"Il faut modérer le terme, ajoute Yves Cochet. Il y a des choses qui doivent décroître et d'autres qui vont croître. Il faut un projet de société plus libre et qui barde l'idée de qualificatifs rassurants. La décroissance ne s'applique bien sûr qu'aux pays de l'OCDE. Mais il faut que tous, y compris les pays émergents, comprennent qu'ils n'atteindront jamais le niveau de vie occidental. C'est déjà trop tard."

Mais le comprendre comment ? La politique fait peur aux décroissants – à beaucoup d'entre eux, du moins. Un mouvement s'est créé en 2005, le Parti pour la décroissance (PPLD). Aujourd'hui, il n'existe plus guère, ses fondateurs s'étant mangé le nez entre eux. "Il y avait là quelques jeunes très ambitieux mais pas très organisés", estime Yves Cochet.

Leurs idées ont été reprises par le MOC (Mouvement des objecteurs de croissance), créé en 2007, qui annonce 200 adhérents et une dizaine d'élus locaux. Ensemble, les deux ont créé l'Association des objecteurs de croissance. "Nos idées doivent fonder un débat, pas un parti, estime Serge Latouche. Le parti, c'est se rendre ridicule par les chiffres."

Et les Verts ? " Ils ont failli à leur mission historique. " Opinion que ne partage pas le député Yves Cochet, qui ne se leurre pas pour autant sur le côté individuel de la pratique. " Il y a de petits mouvements dans certains cantons, dans la Drôme, l'Ardèche, l'Ariège. Mais il n'y a pas de mouvement national ou social. " Cochet souhaiterait une VIe République où la France deviendrait beaucoup plus fédérale. Pour l'instant, il est assez seul. Tout au plus quelques personnalités de gauche, comme Jean-Luc Mélenchon ou les tenants du Nouveau Parti anticapitaliste, regardent-ils avec plus d'attention ces militants d'un nouveau type.

La prochaine étape ? D'ici quelque temps, Françoise et son compagnon projettent d'aller vivre à Forcalquier, au-dessus de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). "C'est à la campagne, près d'une petite ville. ça va dans notre sens." Elle pense continuer à travailler de chez elle avec son ordinateur, mais refuse la logique du ghetto. "Dans la vie, on n'est pas très nombreux à vivre comme cela. C'est important de garder le contact avec des gens différents."

Pour Pierrick, c'est trouver un terrain et aller au fond des bois pour vivre en paix. "La vie en marge, ce n'est pas dur, c'est plutôt drôle. En plus, on se retrouve avec des gens qui nous ressemblent." Prosélytes ? Même pas. "Ce qui nous pousse, c'est une volonté individuelle de vivre en cohérence avec nous-mêmes. Et c'est probablement la meilleure façon de faire changer les choses."


Hubert Prolongeau

Deux accords commerciaux après la visite d'Angela Merkel en Chine

La chancelière encouragé la Chine à ouvrir davantage encore son marché aux entreprises allemandes. Siemens et Daimler ont scellé deux alliances commerciales dans la foulée.
Ce n'est pas un hasard si, ce vendredi, deux importants accords commerciaux entre des entreprises chinoise et allemande ont été scellés. A l'occasion de sa visite à Pékin, Angela Merkel a appelé l'Empire du milieu à faciliter l'accès à son marché aux entreprises allemandes. La chancelière et le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, ont ensuite assisté à la signature de plusieurs accords dans les domaines commercial, énergétique et culturel. Daimler a ainsi reçu l'aval du gouvernement chinois pour fonder une coentreprise de poids lourds avec le groupe Beiqi Foton Motor, tandis que Siemens a annoncé une nouvelle coopération avec Shanghai Electric.

Angela Merkel est arrivée en Chine accompagnée de 25 grands chefs d'entreprises, avec un objectif clairement affiché : regagner du terrain sur le marché chinois afin de relancer ses exportations. Alors que la Chine a ravi l'an passé à l'Allemagne le statut de premier exportateur mondial.

Les échanges commerciaux entre les deux pays se sont pourtant intensifiés en 2009 pour atteindre 91 milliards de dollars, contre 41 milliards en 2001. Mais ces dernières années, la balance commerciale a penché en faveur de la Chine, dont les exportations vers l'Allemagne ont totalisé 55 milliards de dollars en 2009, contre 36 milliards pour les exportations allemandes vers la Chine. La chancelière compte bien inverser la tendance. Rappelant que les entreprises chinoises «jouissent d'un très bon accès au marché allemand », elle a espéré que «les entreprises allemandes pourront bénéficier d'un même accès au marché chinois». Coopératif, le Premier ministre chinois a ajouté : «Nous espérons que ces échanges puissent être équilibrés».
Déjà deux accords

Le discours de la chancelière semble avoir rapidement porté ses fruits. Le constructeur automobile allemand Daimler a annoncé ce vendredi qu'il avait reçu l'aval du gouvernement chinois pour mettre sur pied une coentreprise de poids lourds détenue à parité avec le fabricant de camions chinois Beiqi Foton Motor. Le secteur est prometteur dans cette région, car les investissements croissants dans de grands projets d'infrastructures, boostés par le plan de relance, entraînent une hausse de la demande de camions.

Le conglomérat industriel allemand Siemens a quant à lui annoncé la création d'une deuxième coentreprise avec son partenaire chinois Shanghai Electric. La société commune offrira des services aux opérateurs de centrales électriques, un marché lui aussi plein d'avenir du fait de la hausse constante des besoins d'énergie dans le pays. Le projet d'alliance avait été annoncé fin juin, mais a été scellé lors du voyage en Chine de la chancelière, qui était accompagnée du patron de Siemens, Peter Löscher. Les deux groupes envisagent également de coopérer dans les énergies renouvelables. Cette visite s'est aussi soldée pour Siemens par une importante commande de trains par la Chine, estimée à 2,2 milliards d'euros.

Un voyage largement rentable pour ces deux groupes, et une visite fructueuse pour Angela Merkel, qui allie l'agréable à l'utile, puisqu'elle doit maintenant se rendre à Xi'an pour visiter le Mausolée de l'empereur…

DES QUESTIONS SE POSENT ; POURQUOI L'ALLEMAGNE ET PAS LA FRANCE ? QUESTION D'IMAGE, IL ME SEMBLE.

Les « stress tests » devraient rassurer

C'est le 23 juillet que doivent être publiés les résultats de la nouvelle série de tests de résistance auxquels se soumettent 91 banques européennes. Les gouvernements de la majorité des pays concernés se disent confiants. De même que Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI.
Plus que sept jours avant le jour J. C'est vendredi 23 juillet à 18 heures que seront connus les résultats de la nouvelle série de « stress tests » ou tests de résistance auxquels sont soumises 91 banques européennes dans 20 pays. L'exercice a évidemment pour but de rassurer les marchés sur la solidité des banques du Vieux Continent et tout particulièrement celles de la zone euro. Les dirigeants politiques européens, les responsables d'organismes internationaux ont d'ores et déjà multiplié les déclarations rassurantes.

Les autorités ont aussi promis la transparence. En début de semaine, les ministres européens des Finances ont convenu que les résultats « consolidés » seront publiés à la fois de manière agrégée et banque par banque. La publication de ces résultats « déconsolidés » devrait intervenir, quant à elle, dans un délai « de deux semaines au maximum ».

« L'objectif est d'avoir une présentation qui donne les plus grandes garanties de crédibilité à l'ensemble des institutions », a expliqué Didier Reynders, en début de semaine à l'issue d'une réunion des ministres européens des Finances. Et d'apporter rapidement une solution si les tests faisaient ressortir la fragilité d'un établissement. En cas de difficulté, les banques concernées devraient d'abord chercher à se financer auprès des actionnaires ou sur le marché. Si elles n'y parvenaient pas, elles pourraient ensuite avoir recours aux aides et aux mécanismes de protection nationaux, avec l'accord de la Commission européenne. En cas de « problèmes extrêmes », les Etats pourraient se retourner vers l'Union en faisant appel au fonds d'aide d'urgence en cours de création, financé à hauteur de 60 milliards d'euros par le budget communautaire et capable de mobiliser, au total 750 milliards d'euros avec le soutien du FMI.

Tour d'horizon des prévisions, avec un maître mot : rassurant.

Dominique Strauss Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), se montre confiant sur le résultat des tests. « J'ai le sentiment que ce qui va sortir de tout cela sera plutôt rassurant », a-t-il dit ce vendredi dans une interview diffusée sur France 24. « Et qu'on va s'apercevoir que toutes les grandes banques européennes en fait sont suffisamment solides pour résister à un quelconque tremblement de terre», a-t-il poursuivi, même s'il n'exclut toutefois pas qu'il faille « peut-être » recapitaliser de petites banques.

Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroup, s'est voulu lui aussi confiant, assurant dans une interview accordée au journal autrichien « Kurier » : « je n'attends pas de grandes catastrophes » lors de la publication des résultats des tests.

En France, en Scandinavie ou encore au Royaume-Uni, on affiche une certaine sérénité face à ces tests. C'est aussi le cas en Irlande et en Italie. En Irlande, qui soumettra ses deux principales banques à l'exercice, « les banques rempliront les obligations en matière de capital que nous avons édictées », a déclaré Patrick Honohan, gouverneur de la Banque d'Irlande, qui estime que cela sera suffisant pour permettre aux banques irlandaises de résister aux scénarios de stress. Mario Draghi, gouverneur de la Banque d'Italie, s'est dit quant à lui « confiant dans le fait que les tests montreront que les ressources en capital des banques italiennes sont suffisantes et remplissent les critères au-delà du minimum requis ».

Même confiance au Portugal.« Les résultats obtenus indiquent que les institutions (financières, ndlr) montrent de bons ratios de solvabilité, ce qui confirme la solidité du système bancaire portugais et de ses institutions », a déclaré lundi dernier le secrétaire au Trésor portugais Carlos Pina. Et d'ajouter que le système bancaire du pays « n'a pas de problème de capital à résoudre ». Il se dit « convaincu que la publication des résultats des tests dissipera la plupart des malentendus sur les fondamentaux du système bancaire et renforcer la confiance des investisseurs internationaux ».

Les regards se tournent plutôt vers la Grèce, où plusieurs banques pourraient avoir besoin d'une recapitalisation compte tenu de la croissance à deux chiffres des créances douteuses. L'Espagne, qui a poussé en faveur de ces tests ( ils concerneront 27 établissements dans la péninsule ibérique), semble pour sa part prête à prendre les mesures nécessaires pour assainir son secteur bancaire. Quant à l'Allemagne, où 14 banques seront testées, le fonds « Soffin est prêt à agir rapidement, il est là pour ça et les structures sont en place », a tenu à rappeler la semaine dernière Florian Toncar, à la tête de la commission parlementaire supervisant le fonds de secours des banques allemandes. « Mais je ne m'attends pas à ce qu'il se passe grand chose à la suite des « stress tests » », a-t-il ajouté.

Sida: l’espoir, enfin

La 18e conférence internationale s’ouvre dimanche à Vienne. De nouvelles avancées vont être dévoilées.

Dépistage proposé à tous ceux qui le veulent, traitement simplifié administré plus tôt: la 18e Conférence internationale sur le sida, qui s’ouvre dimanche à Vienne, va débattre de ces nouvelles pistes prometteuses. Le grand raout planétaire organisé par l’IAS, une société scientifique internationale, accueille jusqu’au 23 juillet plus de 20.000 personnes: chercheurs, médecins, membres d’associations. Au cœur des discussions, le respect des droits de l’homme – accès égal aux soins de santé et à la prévention, non-discrimination. Pour les organisateurs, c’est le fondement d’une réponse adéquate à la pandémie. "Ce sera la conférence des sans-voix", résume le directeur exécutif de l’Onusida Michel Sidibé.
Traiter même des gens qui n’en ont pas besoin

Selon lui, il faut faciliter l’accès au traitement en privilégiant des traitements "plus intelligents, meilleurs et moins toxiques" et un système de distribution plus simple et moins coûteux. Une révolution susceptible, d’après l’agence de l’ONU, de réduire de 1 million par an les nouvelles infections et d’éviter 10 millions de décès d’ici à 2025. A Vienne, il sera donc également question de la généralisation d’un dépistage généralisé et d’un traitement proposé pour tous les séropositifs, même si leur niveau d’infection est très bas. "Il s’agit de traiter même des gens qui n’en ont pas besoin, pour réduire la quantité de virus en circulation", explique Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence française de recherches sur le sida (ANRS). Le traitement des uns jouerait un rôle préventif pour les autres. La prévention sera également au centre des débats.

" On ne peut pas se focaliser seulement sur l’utilisation du préservatif, ajoute Jean-François Delfraissy. Il faut généraliser la circoncision, qui protège partiellement les hommes, et les gels microbicides qui pourraient être utilisés par les hommes." Si ces pratiques sont adoptées, l’OMS estime que la pandémie pourrait être éradiquée d’ici à 2050. Il y a longtemps que la communauté des chercheurs n’a pas été "aussi optimiste", relève un virologue américain interrogé par l’Agence France Presse. "Il n’est plus improbable que nous parvenions un jour à éradiquer le virus", assure en écho le Pr Delfraissy.

Côté recherche, aucune avancée spectaculaire n’est à attendre sur la question du vaccin, mais des annonces sur d’autres points sont espérées. "La recherche se poursuit de façon très, très active", ajoute Jean-François Delfraissy, un peu inquiet devant la difficulté à trouver des financements.
Crise financière et lassitude des donneurs aidant, la question des financements sera à l’ordre du jour. Il faudrait, cette année, 25 milliards de dollars pour lutter contre la pandémie dans les pays pauvres, et il manque à ce jour 11,3 milliards, selon une analyse publiée dans la revue américaine Science. Inquiet, Bill Gates, coprésident de la fondation Bill & Melinda Gates, qui sera présent dans la capitale autrichienne, estime qu’il convient "d’optimiser les fonds existants" et de "concentrer les efforts de prévention là où ils ont le plus d’impact".