samedi 21 avril 2012
DANS MA RUE
OUI, DANS MA RUE JOUFFROY D'ABBANS 75017 PARIS SARKO EST ÉLU AVEC 70% DES SUFFRAGES HOLLANDE N'EN PREND QUE 7% LE RESTE VA A MARINE LE PEN 13% ET CE CRÉTIN DE BAYROU EN PREND 8.
FERMEZ LE BANC
Désir de traditionnel
Cette campagne devait se dérouler sur les réseaux sociaux et les
plateaux télévisés, instruments d’une puissance virtuelle et nouvelle
capables de toucher tout le monde à l’instant T et en continu. À
l’arrivée, ce fut une course au remplissage des salles de meeting, des
marches en plein air, des marathons de porte-à-porte, de harassantes
tournées d’usines et de supermarchés au contact direct de l’ouvrier et
de la caissière. Cette étrange campagne s’achève par le déploiement de
ces armadas de militants qui, ce matin sur les marchés et dans les rues,
vont se mouiller au propre comme au figuré pour des convictions, des
envies, des idéaux. En exprimant ce besoin de rencontre directe et ce
désir de traditionnel dans la façon de s’adresser à lui, le citoyen,
lucide face à la crise, a montré qu’il ne voulait pas de candidat
intouchable. Il a signifié qu’il se méfiait des écrans, se défiait des
journalistes, ces filtres entre le politique et le peuple, que les
candidats traversent avec des grilles de lectures et des éléments de
langage pour éviter l’essorage. Il ne reste plus au citoyen qu’à aller
au bout de sa démarche : rencontrer demain son candidat dans l’urne.
Voter : un droit, un devoir !
Voter est un droit. Cela n’allait pas de soi jadis. Il a fallu le
conquérir dans des luttes difficiles, parfois meurtrières. Allons-nous
négliger cette possibilité de nous exprimer, de choisir l’orientation de
notre destin ? Ce serait une forme de mépris à l’encontre de ceux qui
nous ont légué ce droit, qu’aujourd’hui encore trop d’hommes et de
femmes, de par le monde, ne peuvent utiliser librement et qui nous
envient…
Voter est un devoir. Nous faisons partie d’une société qui, malgré toutes ses imperfections, s’efforce de nous apporter sécurité, bienêtre, dignité… Nous lui devons, en retour, de participer à son fonctionnement, de contribuer à l’améliorer, à la rendre plus féconde, plus juste, plus fraternelle. On ne peut en prendre les avantages sans lui apporter notre contribution, c’està- dire notre attention, notre participation, notre solidarité. C’est une obligation morale qui s’impose à tous. Cela s’appelle la citoyenneté. De plus, ne pas utiliser la liberté qui nous est donnée, c’est déjà fragiliser l’ensemble de nos libertés.
Peut-être, sommes-nous déçus par cette campagne électorale ? Déçus et quelque peu las car elle nous a paru interminable. Déçus aussi parce qu’au cours de ces mois, de ces longs jours, nous avons vu, entendu, ressenti, exprimé des sentiments qui ne nous honorent pas : mépris, aversion, dérision, haine, mensonges, attaques personnelles, jalousie, diffamation, etc.
Parce qu’aussi, nous avons vu désigner trop de boucs émissaires : les riches, les tire-au-flanc qui profitent des avantages en s’efforçant d’éviter toute contribution, les propriétaires, les patrons, les syndicats. Déçus aussi parce qu’on a lancé trop de menaces, trop d’interdictions.
Relever les nouveaux défis
Choqués enfin de voir les dures réalités qui nous attendent, dissimulées par toutes ces attaques, de voir aussi tout ce négatif proclamé au nom de la justice, de la liberté, au nom du peuple comme s’il ne devait y avoir qu’une seule voie, un seul choix.
Le philosophe Michel Onfray, dans Le Monde du 18 avril 2012, se fait l’écho de tout ce négativisme. Désabusé, il explique que, dans ces conditions, on peut ne pas voter ou voter blanc. Cependant, il rêve de moins de politique politicienne et de plus de politique citoyenne. Il a bien raison, mais, à notre avis, c’est en stimulant notre désir de liberté responsable – et en en usant –, en participant à la vie de la société, en l’enrichissant de nos diversités, que nous pourrons approfondir notre citoyenneté.
Heureusement, la confrontation des idées n’interdit pas le respect mutuel, la recherche de la concorde n’est pas l’apanage de quelques-uns, mais de tout citoyen digne de ce nom.
La concorde n’est pas le signe de l’affadissement ou de la faiblesse, mais au contraire la condition de l’efficacité. De cette efficacité qui respecte les personnes et se met au service du Bien Commun, de cette efficacité dont notre pays et l’Europe ont tellement besoin.
Voter, c’est déjà contribuer à relever ces nouveaux et considérables défis que le XXIe siècle nous impose à tous !
Voter est un devoir. Nous faisons partie d’une société qui, malgré toutes ses imperfections, s’efforce de nous apporter sécurité, bienêtre, dignité… Nous lui devons, en retour, de participer à son fonctionnement, de contribuer à l’améliorer, à la rendre plus féconde, plus juste, plus fraternelle. On ne peut en prendre les avantages sans lui apporter notre contribution, c’està- dire notre attention, notre participation, notre solidarité. C’est une obligation morale qui s’impose à tous. Cela s’appelle la citoyenneté. De plus, ne pas utiliser la liberté qui nous est donnée, c’est déjà fragiliser l’ensemble de nos libertés.
Peut-être, sommes-nous déçus par cette campagne électorale ? Déçus et quelque peu las car elle nous a paru interminable. Déçus aussi parce qu’au cours de ces mois, de ces longs jours, nous avons vu, entendu, ressenti, exprimé des sentiments qui ne nous honorent pas : mépris, aversion, dérision, haine, mensonges, attaques personnelles, jalousie, diffamation, etc.
Parce qu’aussi, nous avons vu désigner trop de boucs émissaires : les riches, les tire-au-flanc qui profitent des avantages en s’efforçant d’éviter toute contribution, les propriétaires, les patrons, les syndicats. Déçus aussi parce qu’on a lancé trop de menaces, trop d’interdictions.
Relever les nouveaux défis
Choqués enfin de voir les dures réalités qui nous attendent, dissimulées par toutes ces attaques, de voir aussi tout ce négatif proclamé au nom de la justice, de la liberté, au nom du peuple comme s’il ne devait y avoir qu’une seule voie, un seul choix.
Le philosophe Michel Onfray, dans Le Monde du 18 avril 2012, se fait l’écho de tout ce négativisme. Désabusé, il explique que, dans ces conditions, on peut ne pas voter ou voter blanc. Cependant, il rêve de moins de politique politicienne et de plus de politique citoyenne. Il a bien raison, mais, à notre avis, c’est en stimulant notre désir de liberté responsable – et en en usant –, en participant à la vie de la société, en l’enrichissant de nos diversités, que nous pourrons approfondir notre citoyenneté.
Heureusement, la confrontation des idées n’interdit pas le respect mutuel, la recherche de la concorde n’est pas l’apanage de quelques-uns, mais de tout citoyen digne de ce nom.
La concorde n’est pas le signe de l’affadissement ou de la faiblesse, mais au contraire la condition de l’efficacité. De cette efficacité qui respecte les personnes et se met au service du Bien Commun, de cette efficacité dont notre pays et l’Europe ont tellement besoin.
Voter, c’est déjà contribuer à relever ces nouveaux et considérables défis que le XXIe siècle nous impose à tous !
Comme un héron devant l’urne
Depuis trois mois dix candidats argumentent, objectent, pilonnent, ripostent, se justifient, mais cela n’enlève pas l’impression que tout file comme du sable entre les doigts. Par bien des points, cette campagne se termine comme elle a commencé. Retour aux arguments les plus sommaires, genre « sortez le sortant », comme si marteler un slogan semblait finalement plus efficace que de défendre un programme.
Dommage d’en rester là car bien qu’ils soient imprécis voire fanfarons, les programmes avaient fini par se dessiner. Sans doute pas des programmes à prendre au pied de la lettre mais au moins des poteaux indicateurs utiles.
On peut les trouver insuffisants, considérer que la campagne électorale n’a pas été à la bonne hauteur. Mais cette déception proclamée est aussi une commodité intellectuelle: il est facile de s’installer dans la posture du sceptique patenté ou du spectateur outré.
Non, programmes et candidats ne sont pas équivalents; ils représentent un large éventail d’options. Fermeture de la centrale de Fessenheim ou pas ? Sortie de l’euro ou pas ? Droit de vote aux étrangers ou pas? OGM ou pas ? Vigilance ou complaisance face aux paradis fiscaux ? Abrogation ou maintien de la réforme des collectivités territoriales ? Abandon ou maintien du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite? Ce sont quelques uns des points à trancher.
On dira que c’est insuffisant en regard des enjeux cruciaux, le chômage et la paupérisation de la classe moyenne. Mais ce n’est pas en rêvant à un président qui aurait le courage de Zorro, la fibre sociale de Robin des Bois et la douceur des Bisounours que l’on avancera.
À force de faire la fine bouche et de dédaigner la politique tel le héron de La Fontaine, on reste les deux pieds dans le même sabot. Pendant ce temps d’autres pays qui se moquent de nos hautes exigences critiques et de notre pessimisme existentiel passent à la vitesse supérieure et nous marginalisent un peu plus sur la scène mondiale.
Est-ce cela que nous voulons ?
Gauche Bling-bling : Hollande à la Star Ac
François
Hollande, le « candidat normal », a décidé de faire appel aux services
du coach vocal de la Star Academy, Marco Beacco, pour faire oublier ses
problèmes d’élocution. Le petit candidat de la gauche molle se
prendrait-il pour une vedette ?
Le coach des stars suit désormais l’ex de Ségolène sur tous ses meetings, où il prodigue ses conseils de spécialiste. Pour Marco Beacco sa présence auprès du compagnon de Valérie Trierweiler s’explique par « la caractéristique de la voix de François Hollande », qui « est haut perchée ». « Il a tendance à forcer sur les aigus », précise-t-il.
Le manque de charisme et de vision du candidat seront-ils moins visibles sans les cassures dans sa voix quand il essaye de simuler un peu d’enthousiasme ? Rien n’est moins sûr…
Hollande ferait mieux de ne pas dissimuler sa voix de diva et de faire des disques. Il serait tout aussi heureux et confortable qu’à l’Élysée, sa petite amie serait toute aussi fière de son homme et la France pourrait conserver ce qui lui reste de compétitivité…
Merkel se prépare au « pire scénario » en France
Engagée derrière Nicolas Sarkozy, la chancelière n'exclut pas l'échec de ce dernier.
Dimanche Angela Merkel aura
les yeux rivés sur la bataille présidentielle française. Jamais aucun
dirigeant allemand ne s'était à ce point engagé dans une campagne
électorale à l'étranger. La raison est simple: pour la chancelière, en
pleine tempête de l'euro, la réélection de Nicolas Sarkozy est
devenue un enjeu de politique intérieure allemande. Plus cruciale que
n'importe quelle élection régionale outre-Rhin, l'issue du scrutin
français sera déterminante pour son propre avenir politique. Consciente
que le pari de son allié de l'Élysée est loin d'être gagné, et guidée
par sa légendaire prudence, Merkel se prépare cependant à l'éventualité
d'une victoire de François Hollande.
«L'élection française, un supplice pour Merkel», annonçait cette semaine l'hebdomadaire Der Spiegel, soulignant le «double risque» auquel est confrontée la chancelière allemande. Si le candidat socialiste l'emporte, elle sera guettée par l'isolement sur la scène européenne. S'il est réélu, le président sortant, armé d'une nouvelle légitimité, sera un allié moins conciliant.
En dépit des sondages, la coalition de centre droit de la chancelière continue d'espérer que Sarkozy finira par l'emporter à l'arraché. «Si ce n'est pas le cas, le gouvernement fédéral aura un gros problème parce qu'il aura perdu son meilleur allié pour la culture de stabilité de l'euro», souligne le ténor libéral Otto Graf Lambsdorff. Pour Angela Merkel et ses troupes, François Hollande est l'incarnation des sociaux-démocrates dans ce qu'ils ont de plus rétrograde: plus de dépenses publiques, plus de fonctionnaires et plus de dettes.
Pourtant, une distance s'est installée dans le couple «Merkozy» ces dernières semaines. Le cavalier seul du président français sur une sortie des accords de Schengen a irrité la chancellerie. Et le revirement de Nicolas Sarkozy sur le rôle de la Banque centrale européenne pour muscler le soutien à la croissance inquiète Berlin, où la moindre atteinte à l'indépendance de la BCE est un tabou absolu. Mais au-delà de la geste électorale, Sarkozy reste une donnée maîtrisable dans les calculs de Merkel, cette tacticienne hors pair, qui s'est appuyée sur lui pour asseoir son pouvoir en Europe. Hollande à beau l'avertir qu'elle «ne peut être sûre de rien» avec Sarkozy, la chancelière campe sur une certitude: l'élection du candidat socialiste serait le pire scénario pour elle.
Cependant, Berlin peine à digérer l'intention affichée par Hollande de renégocier le pacte européen de discipline budgétaire, imposé à grand-peine par Merkel, pour y inclure des mesures en faveur de la croissance. Son soutien aux eurobonds risque de relancer le débat européen sur cette question et d'isoler la chancelière, pour laquelle ces obligations sont une incitation à ne pas se soumettre à la discipline budgétaire. Pis: l'arrivée au pouvoir des socialistes en France risquerait de remettre en selle les sociaux-démocrates allemands, que la chancelière pensait pouvoir maîtriser en vue d'une réélection lors des législatives allemandes de septembre 2013.
«L'élection française, un supplice pour Merkel», annonçait cette semaine l'hebdomadaire Der Spiegel, soulignant le «double risque» auquel est confrontée la chancelière allemande. Si le candidat socialiste l'emporte, elle sera guettée par l'isolement sur la scène européenne. S'il est réélu, le président sortant, armé d'une nouvelle légitimité, sera un allié moins conciliant.
Tacticienne hors pair
S'attirant des critiques jusque dans son propre camp, Merkel avait affiché ostensiblement son soutien à Sarkozy en donnant une interview télévisée à ses côtés en début d'année et en refusant de recevoir François Hollande, alors qu'elle avait rencontré en pleine campagne 2007 Ségolène Royal, candidate du PS. La dirigeante chrétienne-démocrate avait même prévu de participer, selon la CDU, à des meetings électoraux de l'UMP, jusqu'à ce que le président français finisse par l'en dissuader.En dépit des sondages, la coalition de centre droit de la chancelière continue d'espérer que Sarkozy finira par l'emporter à l'arraché. «Si ce n'est pas le cas, le gouvernement fédéral aura un gros problème parce qu'il aura perdu son meilleur allié pour la culture de stabilité de l'euro», souligne le ténor libéral Otto Graf Lambsdorff. Pour Angela Merkel et ses troupes, François Hollande est l'incarnation des sociaux-démocrates dans ce qu'ils ont de plus rétrograde: plus de dépenses publiques, plus de fonctionnaires et plus de dettes.
Pourtant, une distance s'est installée dans le couple «Merkozy» ces dernières semaines. Le cavalier seul du président français sur une sortie des accords de Schengen a irrité la chancellerie. Et le revirement de Nicolas Sarkozy sur le rôle de la Banque centrale européenne pour muscler le soutien à la croissance inquiète Berlin, où la moindre atteinte à l'indépendance de la BCE est un tabou absolu. Mais au-delà de la geste électorale, Sarkozy reste une donnée maîtrisable dans les calculs de Merkel, cette tacticienne hors pair, qui s'est appuyée sur lui pour asseoir son pouvoir en Europe. Hollande à beau l'avertir qu'elle «ne peut être sûre de rien» avec Sarkozy, la chancelière campe sur une certitude: l'élection du candidat socialiste serait le pire scénario pour elle.
Discipline budgétaire
Cela ne l'empêche pas de s'y préparer. L'entourage de la chancelière sonde l'équipe de Hollande sur ses réelles intentions, notamment le très germanophile Jean-Marc Ayrault. Les proches de Merkel espèrent que s'il arrivait au pouvoir, Hollande serait «dégrisé par la situation économique réelle de la France». Après tout, le couple franco-allemand a souvent fonctionné à rebours des affiliations politiques… La complicité de Schmidt-Giscard, Kohl-Mitterrand, Chirac-Schröder n'a rien à envier à celle du couple «Merkozy».Cependant, Berlin peine à digérer l'intention affichée par Hollande de renégocier le pacte européen de discipline budgétaire, imposé à grand-peine par Merkel, pour y inclure des mesures en faveur de la croissance. Son soutien aux eurobonds risque de relancer le débat européen sur cette question et d'isoler la chancelière, pour laquelle ces obligations sont une incitation à ne pas se soumettre à la discipline budgétaire. Pis: l'arrivée au pouvoir des socialistes en France risquerait de remettre en selle les sociaux-démocrates allemands, que la chancelière pensait pouvoir maîtriser en vue d'une réélection lors des législatives allemandes de septembre 2013.
La gauche et ses féodalités locales
Une des caractéristiques de la France
contemporaine est le poids qu’y ont pris, pour le meilleur et pour le
pire, des suites de la décentralisation, le monde des élus locaux et une
fonction publique locale pléthorique.
Le vieux pays jacobin des poncifs journalistiques est devenu à peu près le contraire de ce qu’il était : « La
France apparaît comme le pays le plus décentralisé d’Europe, celui où
le contrôle administratif est le plus faible, où la marge de manœuvre en
matière d’acquisition et d’utilisation des ressources financières est
la plus large, et celui où les élus ont la plus grande liberté pur
exercer les compétences locales. » (Jacques Ziller[1] ).
Le
pouvoir local est renforcé par le cumul des mandats nationaux et locaux
qui a ses avantages : une plus grande proximité des réalités de terrain
chez les politiciens nationaux, mais aussi ses inconvénients :
l’existence de baronnies locales quasi-inexpugnables entre les mains
d’hommes qui sont à la fois députés, sénateurs, maires des grandes
villes, présidents des conseils régionaux et généraux et surtout
"parrains" de la fédération locale du parti majoritaire dans le
département et donc, de ce fait, maîtres des investitures avec droit de
vie et de mort sur la carrière des jeunes. Aucune réforme qui toucherait à leurs privilèges n’aurait de chances d’être votée par le Parlement[2].
Cette classe politique professionnelle est ce qu’Yvan Stefanovitch appelle la "caste des 500"[3].
C’est à tort qu’on la confond avec les 618 384 élus locaux qui
composent les conseils municipaux de 36 761 communes que compte notre
pays. Ces élus, pour la plupart bénévoles, sont même sous le contrôle de
plus en plus étroit des premiers, les réformes successives aggravant le
problème au lieu de le résoudre.
De
manière significative, la projet socialiste veut revenir sur les
réformes de Nicolas Sarkozy qui avaient tenté, d’ailleurs
maladroitement, d’écorner ces privilèges, en fusionnant région et
département, mais ne touche pas à celles qui les renforcent, tel
l’alourdissement des structures intercommunales.
La
décentralisation, d’où procède l’émergence de ces caciques locaux, a
certes des avantages : un pays bien équipé, des villes de plus en plus
belles (malgré quelques réalisations de mauvais goût) , un réseau
routier local étroitement maillé, des services publics locaux nombreux
et de qualité.
Mais elle a aussi des inconvénients :
la hausse des prélèvements obligatoires où la part des collectivités
locales est passée de 4 % à plus de 10 %, en seulement trente ans.
Au même moment, la part de l’État (environ 20 %) qui aurait dû
diminuer à due proportion s’est maintenue. Celle de la Sécurité sociale a
cru en fonction de la démographie.
Par derrière ces chiffres, d’innombrables
doublons et une bureaucratie locale qui n’a plus rien à envier désormais
à la bureaucratie d’État.
Mais bien
pire est le développement d’une corruption étendue qui s’exerce
notamment au travers des marchés publics et dont certaines affaires
n’ont montré que la face immergée.
Dans ce développement d’une classe politique locale toute puissante, la gauche a eu plus que sa part.
Sans
doute les lois Defferre de 1982-1983 répondaient-elles à une
nécessité : la décentralisation était devenue indispensable.
L’engorgement de l’État, du fait de l’extension considérable de ses
compétences, appelait une redistribution du pouvoir.
Si le principe n’est pas en cause, les modalités en furent extrêmement discutables :
la préparation du projet fut confiée à un jeune fonctionnaire du
Conseil d’État qui se contenta d’appliquer des schémas scolaires où le
juridisme abstrait eut plus de part que le sens des réalités.
On
mit ainsi fin à ce que les juristes tenaient pour une anomalie : la
double fonction du préfet, à la fois représentant de l’État et exécutif
du conseil général. Cette construction quelque peu bâtarde,
insatisfaisante pour les esprits étroits, ne présentait cependant aucun
inconvénient réel : elle avait un caractère éminemment pragmatique et il
était possible d’accroitre les pouvoirs des élus locaux sans la
remettre en cause.
Le nouveau système
eut au départ peu d’inconvénients : on se contenta de couper en deux
les préfectures ; mais il enclenchait une logique qui se traduisit au
fil des années par le dédoublement coûteux de l’ensemble des
administrations : équipement, santé, culture. A concepts trop simples, réalité compliquée, comme il arrive souvent.
La gauche et sa maladie des dépenses publiques
Un autre handicap de l’économie française est
le poids excessif des dépenses publiques et, en conséquence, des
prélèvements obligatoires
C’est à tort que
certains idéologues néo-libéraux imputent ce poids au « modèle social
français », supposé issu du programme du Conseil national de la
Résistance, enfant monstrueux, disent-ils, de la collusion du gaullisme
et du communisme. Contre ce fantasme giraudiste, on rappellera que ledit
modèle fonctionnait dans les années cinquante, avec une France beaucoup
plus pauvre et 35 % du PIB (contre 56 % aujourd’hui).
Enrayer
cette propension exagérée à la dépense publique est beaucoup plus
facile en période de croissance : il suffit de ne pas alourdir les
charges pendant que les recettes fiscales augmentent et rendre aux
contribuables une partie des rentrées fiscales supplémentaires.
Mais encore aurait-il fallu qu’un gouvernement le veuille.
Par
quelle ironie du sort, ces périodes de croissance économique ont-elles
coïncidé au cours des vingt dernières années, avec la venue de la gauche
au pouvoir ?
Ce ne sont pas les mérites de la
gauche qui sont en cause, les taux de croissance étant largement
tributaires de cycles internationaux. Si une politique peut les
favoriser, elle n’agit qu’avec retard. Les gouvernements de
gauche ont ainsi profité des politiques des gouvernements précédents. A
l’inverse, la récession dont a pâti la droite ensuite est l’effet direct
de la politique du franc fort de Bérégovoy.
C’est
ainsi que Rocard bénéficia de 1988 à 1991 d’une belle croissance
économique (2,7 % par an en moyenne), qui lui aurait permis de ramener à
une part raisonnable du PIB la dépense publique, tout en préservant les
dépenses en cours. Gravement coupable à cet égard, Rocard profita de
cette manne pour engager des dépenses nouvelles : les unes légitimes,
comme le RMI ; d’autres plus discutables comme une augmentation très
politique des traitements des enseignants : on ne prit même pas la peine
de leur demander des contreparties comme une plus grande implication
dans la vie de l’école (par exemple un temps de tutorat). C’est en
raison de la conjoncture dont il a profité que Rocard a laissé le
souvenir, à tort, d’avoir été un premier ministre convenable, jusqu’à
être applaudi dans les assemblées du MEDEF. On ne s’est pas demandé ce
que cette conjoncture devait au coup de fouet que la politique de Chirac
avait donné à l’économie entre 1986 et 1988.
La
droite revenue au pouvoir pour quatre années difficiles (1993-1997),
avec 1,1 % en moyenne, l’expérience se réédita entre 1997 et 2002.
Jospin bénéficia à nouveau d’une conjoncture favorable -ce qui rend
d’autant plus regrettable pour la droite la dissolution de 1997- et n’en
profita nullement pour réduire le poids des charges publiques ou
l’endettement, déjà lourd. Le supplément de rentrées fiscales
fut fâcheusement assimilé à une "cagnotte" qu’il s’agit de dépenser,
alors qu’il eut été bien plus judicieux de la rendre au contribuable
français, déjà trop lourdement imposé.
Il
en va de même de la dette publique. Son évolution depuis 40 ans est
significative. Relativement contenue entre 1970 et 1981, elle s’accroit
ensuite sensiblement. Cet accroissement est certes imputable à toutes
les majorités, jusqu’en 2012, mais la gauche y a pris largement sa part.
Devoir électoral
Dimanche, les Français sont appelés aux urnes pour contribuer, chacun
avec l’infime parcelle de pouvoir que lui donne son bulletin de vote, à
définir l’avenir de la France. Quelle France ?
— La France où nous sommes, par la volonté et par la faute de ceux
qui la gouvernent, est celle dont les lois, la politique étrangère, le
visage « multiculturel », les moindres règlements et jusqu’à la taille
des fosses septiques ont été largement laissés au pouvoir de l’Europe.
L’Europe, cette Europe-là, ne se soucie pas du bien commun national de
la France. Ceux qui gouvernent à Bruxelles ne se soucient pas davantage
de la loi naturelle : ce minimum qu’il faudrait aujourd’hui, à partir de
l’héritage européen chrétien commun, faire fructifier pour retrouver la
sève de nos racines, la vie, en somme. C’est la France gangrenée par le
nihilisme qui gomme les différences : entre les peuples, les cultures,
les religions, et même les sexes.
— Ou bien la France française, libre et souveraine. Où tant de
choses sont à restaurer. C’est aujourd’hui une France qui tolère le
génocide de ses enfants à naître, où le pouvoir a laissé à la gauche,
depuis des décennies, la haute main sur la culture et l’éducation,
jusqu’à empêcher quasiment partout la transmission de ce qui fait la vie
de cette nation choisie. C’est une France où l’histoire n’est plus
partagée, où le sentiment patriotique est de plus en plus incompris, où
l’intelligence elle-même est saccagée. Mais une France qui peut renaître
à condition d’être elle-même.
Les Français voteront dimanche et leur devoir électoral, qu’ils en
soient conscients ou non, sera de choisir le bien pour une communauté de
destin qui s’appelle la France : pour eux-mêmes, et pour leurs enfants.
Nos enfants.
Ce devoir comporte un devoir de mémoire : pas seulement la
mémoire d’un patrimoine à sauvegarder (et encore davantage, à faire
revivre), mais la mémoire du mal qui a été fait à la France par ceux qui
l’ont bradée.
Mais aussi un devoir de lucidité. Si le résultat sorti des
urnes dimanche soir ne laisse pas espérer cette restauration de la
France française, ce ne sera pas totalement inattendu. Et il restera à
sauver ce qui peut l’être.
De nombreux lecteurs m’ont fait part de leur colère d’avoir « laissé
passer » la chronique de Jacques Trémolet de Villers ( a lire dans Présent aujourd'huj) annonçant son
intention de voter, au premier tour, pour Nicolas Sarkozy. Il n’a pas
donné de consigne de vote. Il a exprimé une opinion de chroniqueur, dans
un journal d’opinion, à un moment de l’histoire du mouvement national
français qui s’avère tourmenté et difficile, et où lui est laissée la
liberté de traduire sa vision de choses.
On est d’accord ou on ne l’est pas. Mais cette chronique ne fait pas de Présent un journal « qui roule pour Sarkozy ». Présent
est même le seul quotidien où le vote « national » n’est pas présenté
comme une honte ou un choix extrême, mais comme un pas raisonnable vers
la reconquête nécessaire des droits de la France.
Mais la chronique de Jacques Trémolet de Villers est le reflet d’une
désunion de ce mouvement national cristallisée dans la déception d’une
partie de son électorat historique qui se reconnaît souvent mal dans les
choix laïcistes et un certain « gauchissement » du discours électoral
de Marine Le Pen. Il n’est pas tabou de le dire, même « chez
nous », surtout pas « chez nous ». Il n’est pas inutile, il n’est pas
interdit de réclamer, à temps et à contretemps, les vraies solutions
pour la France. Aux uns comme aux autres. Et chaque électeur du
mouvement national, avec son infime parcelle de pouvoir, a ce souci
premier.
Ne nous divisons pas davantage. La division, cette division parmi
les Français est le fruit empoisonné d’un système qui les oppose les uns
aux autres parce qu’il faut choisir un camp et un bulletin de vote. La
renaissance française a besoin, aussi et peut-être surtout, de l’amitié
française.
Pour Sarkozy, deux tiers des bénéficiaires du RSA sans activité, c'est de la "capitulation"
Nicolas Sarkozy a déploré que les deux tiers des bénéficiaires du
RSA soient sans activité et qu'il fallait "avoir le courage de dire que
ce n'est pas de la solidarité mais de la capitulation".
Créateur du RSA, Nicolas Sarkozy s'est montré très critique vis-à-vis de cette allocation, mis en place par Martin Hirsch, au début de son quinquennat.
"Je veux réformer le RSA, pour avoir une solidarité tout entière tournée vers l'emploi. Avec 25% des bénéficiaires du RSA qui le sont depuis quatre ans, et 36% qui n'ont aucune activité, nous devons avoir le courage de dire que ce n'est pas de la solidarité, mais de la capitulation", a affirmé le président-candidat.
Il s'agit en réalité de "64%" d'allocataires qui sont sans activité, a-t-on précisé dans l'entourage du président.
Près de deux millions de foyers perçoivent le RSA, dont environ 1,3 million qui touche le RSA, "socle" qui a remplacé en 2009 le RMI, pour les personnes qui ne travaillent pas. Les autres touchent l'autre volet de la prestation, le RSA "activité" destiné à compléter un petit revenu du travail.
Selon lui, "la question des retraites l'illustre parfaitement. Vouloir faire payer par les salariés et les entreprises, par des charges sociales supplémentaires, un retour en arrière sur cette réforme, c'est l'incarnation du choix qui rend la France plus faible. Il y a un choix entre travailler plus ou bien payer plus d'impôts. J'ai choisi la première solution", dit-il.
"Je propose un projet qui rassemble les Français, y compris sur les sujets qui les divisent", affirme-t-il également, citant ses propositions de mieux contrôler les frontières de l'Europe ou d'harmoniser ses politiques d'immigration.
Il affirme également qu'il est "le premier président à avoir réduit les dépenses de l'Etat" et soutient que "le problème du coût du travail ne peut pas être ignoré, encore moins aggravé", d'autant que "nous avons perdu notre avantage compétitif" en la matière "vis-à-vis de l'Allemagne".
"Je veux réformer le RSA, pour avoir une solidarité tout entière tournée vers l'emploi. Avec 25% des bénéficiaires du RSA qui le sont depuis quatre ans, et 36% qui n'ont aucune activité, nous devons avoir le courage de dire que ce n'est pas de la solidarité, mais de la capitulation", a affirmé le président-candidat.
Il s'agit en réalité de "64%" d'allocataires qui sont sans activité, a-t-on précisé dans l'entourage du président.
Près de deux millions de foyers perçoivent le RSA, dont environ 1,3 million qui touche le RSA, "socle" qui a remplacé en 2009 le RMI, pour les personnes qui ne travaillent pas. Les autres touchent l'autre volet de la prestation, le RSA "activité" destiné à compléter un petit revenu du travail.
France forte conte France faible
A deux
jours du premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy
assure que "l'alternative est simple: il y a le choix courageux, celui
d'une France forte, et puis il y a le choix du passé, celui d'une France
faible", en allusion à ce qu'il estime être le choix de son adversaire
socialiste François Hollande.
Selon lui, "la question des retraites l'illustre parfaitement. Vouloir faire payer par les salariés et les entreprises, par des charges sociales supplémentaires, un retour en arrière sur cette réforme, c'est l'incarnation du choix qui rend la France plus faible. Il y a un choix entre travailler plus ou bien payer plus d'impôts. J'ai choisi la première solution", dit-il.
"Je propose un projet qui rassemble les Français, y compris sur les sujets qui les divisent", affirme-t-il également, citant ses propositions de mieux contrôler les frontières de l'Europe ou d'harmoniser ses politiques d'immigration.
Il affirme également qu'il est "le premier président à avoir réduit les dépenses de l'Etat" et soutient que "le problème du coût du travail ne peut pas être ignoré, encore moins aggravé", d'autant que "nous avons perdu notre avantage compétitif" en la matière "vis-à-vis de l'Allemagne".
Afflux de demandes de procuration avant le 1er tour
Dans un grand nombre de villes françaises, les citoyens prennent
d'assaut les commissariats afin de remplir leur devoir civique tout en
profitant des vacances de Pâques.
«Bonjour, je viens faire une procuration.»
Depuis quelques semaines, en France, c'est le même refrain dans les
commissariats, gendarmeries et tribunaux d'instance: les citoyens se
pressent pour remplir le précieux formulaire de demande de procuration.
Mercredi, on dénombrait 196.000 demandes, contre 125.000 en 2007, pour Paris et la petite couronne, selon les chiffres de la Préfecture de police. «Je n'ai jamais vu une telle affluence en vingt ans de métier», explique Claude Muller, commissaire du XVe arrondissement de Paris, au micro de France Info.
Même constat, à quelques jours du premier tour, dans de nombreuses villes de France où c'est la ruée vers les commissariats. «Ça n'arrête pas. Jeunes, moins jeunes, le flot est continu», assure au Midi libre Christian Salles, directeur départemental adjoint de la sécurité publique à Rodez. À Agen, plus de 1500 demandes de procuration avaient déjà été enregistrées mardi auprès de l'hôtel de police, un chiffre supérieur à 2007.
Et, pour faire face à cet afflux, certaines administrations ont pris les devants. Au commissariat de Saint-Brieuc, des réservistes sont en renfort pour répondre aux demandes des personnes qui ne pourront pas se rendre dans leur bureau de vote le 22 avril et le 6 mai. Cas de figure similaire à Rennes, où des réservistes de la police nationale ont été mobilisés pour accueillir le public, rapporte France 3 Bretagne.
Une course aux procurations qui pourrait s'expliquer cette année par un calendrier particulièrement défavorable: un premier tour en pleines vacances scolaires pour les trois zones et un deuxième tour qui tombe en plein pont du 8 mai. De quoi décourager potentiellement les électeurs de se rendre aux urnes le jour J mais aussi de quoi les inciter à établir une procuration.
D'autant que, depuis 2003, la procédure du vote par procuration a été simplifiée afin de permettre une plus large participation des citoyens aux élections et de mieux lutter contre l'abstention. Lors de l'élection présidentielle de 2007, 1,2 million de personnes avaient donné procuration au premier tour et 1,4 million au second, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Pour battre ce record, les Français ont jusqu'à samedi pour établir leur procuration.
Mercredi, on dénombrait 196.000 demandes, contre 125.000 en 2007, pour Paris et la petite couronne, selon les chiffres de la Préfecture de police. «Je n'ai jamais vu une telle affluence en vingt ans de métier», explique Claude Muller, commissaire du XVe arrondissement de Paris, au micro de France Info.
Même constat, à quelques jours du premier tour, dans de nombreuses villes de France où c'est la ruée vers les commissariats. «Ça n'arrête pas. Jeunes, moins jeunes, le flot est continu», assure au Midi libre Christian Salles, directeur départemental adjoint de la sécurité publique à Rodez. À Agen, plus de 1500 demandes de procuration avaient déjà été enregistrées mardi auprès de l'hôtel de police, un chiffre supérieur à 2007.
Un calendrier particulièrement défavorable
Même son de cloche à Périgueux, où l'on dénombre entre 60 et 80 demandes de procuration par jour, selon la mairie. À Béthune, les chiffres de 2007 devraient être dépassés à la vue du hall d'accueil du commissariat qui ne désemplit pas, constate La Voix du Nord . À quelques exceptions près, par exemple à Lyon ou à Marseille, où les demandes de procuration sont, pour l'heure, inférieures à celle de la précédente élection présidentielle, c'est le même scénario partout.Et, pour faire face à cet afflux, certaines administrations ont pris les devants. Au commissariat de Saint-Brieuc, des réservistes sont en renfort pour répondre aux demandes des personnes qui ne pourront pas se rendre dans leur bureau de vote le 22 avril et le 6 mai. Cas de figure similaire à Rennes, où des réservistes de la police nationale ont été mobilisés pour accueillir le public, rapporte France 3 Bretagne.
Une course aux procurations qui pourrait s'expliquer cette année par un calendrier particulièrement défavorable: un premier tour en pleines vacances scolaires pour les trois zones et un deuxième tour qui tombe en plein pont du 8 mai. De quoi décourager potentiellement les électeurs de se rendre aux urnes le jour J mais aussi de quoi les inciter à établir une procuration.
D'autant que, depuis 2003, la procédure du vote par procuration a été simplifiée afin de permettre une plus large participation des citoyens aux élections et de mieux lutter contre l'abstention. Lors de l'élection présidentielle de 2007, 1,2 million de personnes avaient donné procuration au premier tour et 1,4 million au second, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Pour battre ce record, les Français ont jusqu'à samedi pour établir leur procuration.
Exclu du PS pour avoir parrainé Marine Le Pen
Un maire socialiste de Haute-Garonne est visé par une procédure d'exclusion après avoir accordé son parrainage à la candidate frontiste.
La direction nationale du Parti socialiste a engagé une procédure d'exclusion contre le maire d'un village de Haute-Garonne ayant accordé son parrainage à Marine Le Pen pour la présidentielle, a-t-on appris auprès de la fédération départementale. "On peut faire beaucoup de choses au nom de la démocratie, mais je ne vois pas comment garder comme camarade un maire, Jacques Saint-Martin, apportant son parrainage à la candidate du Front national", a déclaré Sébastien Denard, secrétaire de la fédération de Haute-Garonne."La décision reviendra au bureau national ou à la commission des conflits nationale", a-t-il toutefois souligné. Sébastien Denard a minimisé la portée politique de ce parrainage en rappelant que le village de Francon ne comptait que 182 électeurs et en précisant que Louis Aliot, actuel numéro deux du FN et compagnon de Marine Le Pen, y a vécu et serait un ami d'enfance du fils du maire. Le Comminges et particulièrement Francon connaissent un microclimat politique favorable au Front national dans une région Midi-Pyrénées, qui lui est globalement hostile.
À l'élection présidentielle de 2007, Jean-Marie Le Pen est arrivé en tête à Francon avec 34,7 % des voix, alors que Nicolas Sarkozy n'en recueillait que 17,7 % (contre respectivement 10,44 % et 31,18 % au niveau national). Louis Aliot, tête de liste sud-ouest du FN aux européennes en 2009, y est arrivé en tête avec 34 % des voix et le FN a recueilli 21 % des voix à Francon aux régionales de 2010, contre moins de 10 % sur l'ensemble de Midi-Pyrénées.
LA DÉMOCRATIE SOCIALISTE DÉMONTRÉE PAR LE FAIT
Nadine Morano : "Ne brouillons pas la parole de Nicolas Sarkozy : il faut maintenir le cap à droite"
Alors qu'Alain Juppé et Valérie
Pécresse ont évoqué ces derniers jours l'éventualité d'une nomination de
François Bayrou comme Premier ministre, Nadine Morano insiste sur la
nécessité de "mobiliser l'électorat de droite pour engager une puissante
dynamique".
Un sondage CSA pour BFMTV, RMC et 20 Minutes publié ce mercredi place Nicolas Sarkozy 5 points derrière François Hollande au premier tour de la présidentielle. Les courbes se recroisent donc à nouveau. Comment expliquer cette chute du candidat UMP ?
Nadine Morano : Il
ne vous aura sans doute pas échappé qu’un sondage en contredit un autre
en permanence à vous donner le tournis. Info, intox, manipulation ? Au
fond, on ne sait plus vraiment sur quoi se fondent ces analyses. Je
crois pour ma part à la réalité du terrain et à ce que me disent les
gens. J’entends le ras-le-bol du matraquage contre Nicolas Sarkozy,
j’entends des souffrances, des indécisions, mais je ne ressens pas
d’adhésion à Hollande. C’est sans doute pour cela qu’il essaie de gagner
cette élection en faisant campagne contre Nicolas Sarkozy et non pour
lui-même et son projet.
En ce qui nous concerne, nous devons garder le cap, celui de la France Forte
qui protège. Nous devons nous concentrer sur le bilan dont nous devons
être fiers et que nous devons valoriser. Nous devons nous concentrer à
mobiliser notre électorat de droite pour engager une puissante
dynamique. Mais nous ne devons pas disperser nos expressions sur des
sujets qui ne sont pas la priorité du premier tour, comme je l’ai
entendu sur le choix du Premier ministre.
Vous parlez de « garder le cap ». La campagne de Nicolas Sarkozy ne manque-t-elle pas de lisibilité : après avoir insisté sur la crise, le candidat UMP a abordé la question des valeurs françaises, avant de revenir à la crise économique et financière, notamment via sa proposition de modifier le mandat de la BCE.
Nos
concitoyens sont conscients des crises internationales que nous
traversons. Ils attendent du chef de l’Etat une politique rigoureuse de
réduction de la dette, des déficits publics. La montée du chômage les
angoisse, et c’est légitime. Notre pays a mieux tenu que les autres et
les Français regardent ce qui se passe ailleurs, en Grèce, en Espagne,
au Portugal, en Angleterre etc… D’ailleurs, en cette période de crise,
nous devons plus que jamais maîtriser une immigration que nous serions
incapables d’intégrer. Il y a une grande cohérence dans l’expression de
Nicolas Sarkozy, sans doute parce qu’il a cette expérience
internationale et qu’il a assumé comme le dit Barack Obama un leadership
incontestable.
La France ne vit pas repliée sur
elle-même. Nous sommes dans la zone euro, dans la mondialisation des
échanges. C’est pour cela qu’il fait la proposition de revenir sur
l’espace Schengen unilatéralement si l’Europe ne consolide pas ses
frontières extérieures, comme la gréco-turque qui est une vraie
passoire. C’est pour cela aussi, qu’il propose de réserver la commande
publique à nos entreprises qui fabriquent en Europe pour protéger nos
emplois
Vous faites donc un lien direct entre la crise économique et l’immigration ?
Je
dis qu’en période de crise économique et au moment où le chômage
progresse, nous devons réserver nos emplois en priorité à ceux qui
vivent sur notre territoire et maîtriser fortement l’immigration.
Comment accepter chez nous des personnes qui seraient sans emploi et
leur permettre de vivre dignement ? Notre gouvernement a lutté contre
l’immigration illégale et procédé à des milliers de reconduites à la
frontière. Nous continuerons dans ce sens et nous diviserons par deux
l’immigration légale.
François Hollande lui
propose le droit vote des étrangers avec tout ce que cela comporte comme
message et appel d’air à l’immigration, mais aussi sur les risques de
politiques communautaristes. D’ailleurs, Monsieur Hollande n’a aucune
crédibilité en la matière, lui qui n’a pas voté la loi d’interdiction du
port de la burqa en France. Avec les événements que nous avons connus à
Toulouse, nous ne devons pas nous permettre le moindre laxisme sur ces
tentations d’envahir notre pays de comportement contraires à notre
République.
Ce cap à droite n’est-il pas remis en cause cette semaine au sein même de la campagne de Nicolas Sarkozy ? Le porte-parole adjoint de Nicolas Sarkozy, Guillaume Peltier, regrettait dans une interview pour Atlantico publiée ce mercredi des « prises de position divergentes »…
L’élection
présidentielle, c’est un candidat face au peuple français. Nicolas
Sarkozy a cette force de caractère qui consiste à entendre les conseils
mais qui consiste surtout à trancher. Il a l’expérience et le sang froid
nécessaire. Je me méfie plus des expressions de son entourage qui
pourrait lui nuire. J’appelle chacun à être vigilant et à faire
attention à ne pas brouiller la parole de Nicolas Sarkozy. Notre devoir
est de la renforcer, de la démultiplier, pas de la déformer ou de faire
passer ses propres idées personnelles.
Mais comment expliquez-vous alors ses difficultés dans les sondages ?
C’est
la dure réalité de l’égalité du temps de parole pour un candidat qui
est le Président sortant, qui plus est dans un contexte de crise
économique. Neuf candidats lui tapent dessus matin, midi et soir.
Salissez, critiquez, méprisez, il en reste toujours quelque chose. C’est
la campagne de l’anti-sarkozysme et pas celle d’un projet pour la
France. Je le regrette et sans doute les Français aussi.
N’est-ce pas toujours le cas, dans une certaine mesure, lorsque l’on est le Président sortant ?
Pour
avoir fait beaucoup de campagnes, je n’ai jamais vu une telle violence.
Certes, l’info en continu, internet et les réseaux sociaux ont changé
la façon de couvrir la politique avec une mémoire et une vision à courte
vue.
Quid de son bilan ? A-t-il été suffisamment défendu ?
Il
a tenu ses engagements de 2007 et je n’ai cessé de le valoriser tout au
long de son mandat. Je l’ai dit, il a tenu le cap et s’est adapté à la
crise. Le courage de faire la réforme des retraites, ou de réduire nos
déficits publics nous démontre qu’il a l’étoffe d’un président de la
République. Il a toujours privilégié l’intérêt général
face aux intérêts particuliers ou aux corporatistes. Il sait dire non
quand d’autres, dont François Hollande, ne pensent qu’à faire plaisir à
tous.
Tous les dirigeants de droite le font-ils également ? Certains ne pensent-ils pas actuellement avant tout à la suite de leur carrière plutôt qu’à faire réélire Nicolas Sarkozy ?
J’aurais
sans doute apprécié que tout le monde mette son énergie à faire preuve
de pédagogie tout au long de ces cinq ans. Mais pour le reste, vous ne
m’entraînerez jamais dans ce genre de débat. J’ai une famille politique.
Je ne tire jamais contre mon camp. C’est ma conception politique. Je
regrette certains débordements ponctuels ou le manque de loyauté et de
reconnaissance.
A quels débordements faites-vous référence ? Aux récents propos d’Alain Juppé ou Valérie Pécresse qui semblaient suivre une ligne plus centriste dans laquelle François Bayrou pourrait être le Premier ministre de Nicolas Sarkozy ?
Le
choix du Premier ministre est du ressort exclusif du président de la
République et ceci, après l’élection. Il n’est pas utile voire néfaste
d’aller sur ce genre de débat avant le premier tour.
Mais alors pourquoi de tels propos ?
Je
vous répondrais bien de poser la question aux intéressés, je préfère
vous dire concentrez vous sur l’essentiel et sur la parole de Nicolas
Sarkozy c’est la seule au fond qui compte, c’est lui le candidat.
Vous n’avez pas l’impression d’être le dernier soldat du sarkozysme ?
Le
soir du premier tour, vous pourrez voir combien de personnes comme moi
lui font confiance. Et je constate une force militante à ces côtés
encore plus forte qu’en 2007.
Vous parlez de « lutte contre l’immigration ». Mettez-vous l’ immigration légale et illégale dans le même sac ?
Non,
puisque l’une est légale, l’autre pas. Mais l’une et l’autre doivent
être contraintes. D’autres pays comme les Etats-Unis ou le Canada sont
rigoureux, nous le sommes aussi.
La droite assume-t-elle ses valeurs ? N’est elle pas masochiste en refusant d’assumer ses positions, de peur de froisser un certain microcosme médiatique parisien ?
Elle
le doit en tout cas. Je sens que nos valeurs sont majoritaires dans le
pays, c’est pour cela que nous devons les défendre. En Espagne, le
socialisme a échoué, en Grèce le socialisme a mis le pays par
terre. Quant au microcosme médiatique parisien, il vit bien loin des
réalités et les exprime bien mal.
Au fond, vous vous situez dans la ligne défendue par Patrick Buisson ?
C’est clair, je dois dire que je partage pas mal de ses analyses.
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