TOUT EST DIT

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dimanche 8 avril 2012

Cécilia contrainte au silence, Carla bavarde, Valérie bouche cousue, bouche ouverte

Parler, ne pas parler, être là, ne pas y être... pas simple pour les ex, actuelle et future Premières dames... Si Carla et Valérie semblent maîtres de leurs choix (de leur com, c'est moins sûr...), Cécilia, elle, semble un peu plus liée par le secret. Pourquoi ? C'est en-dessous. Ah, ah !
Est-ce le signe que la campagne tourne à vide ? Pour déterrer le scoop people de la semaine, éliminez “ Voici ”, “ Public ”, “ Gala ” et consorts, ouvrez “ Le Nouvel Obs ” ! Hé oui, c’est là ce que ça se passe, ce samedi, ma bonne dame : dans la presse dite “ sérieuse ”. Ma, où va-ton ? Z’avaient pas plus consistant à nous mettre sous la dent ? Faut croire que non… à qui la faute, en même temps, on vous le demande un peu ? !

Cécilia coupable
En cette veille de Pâques, donc, à… faut-il le rappeler ?, J – 15 du premier tour, “ Le Nouvel Observateur ” se fend d’un dossier pour le coup assez bien ficelé sur les candidates premières dames, on a nommé Carla et Valérie. Son titre ? “ Duels de dames ”. Malin, le mag n’a pas oublié pour autant “ l’ex ”, on veut parler, bien sûr, de Cécilia qui, on le sait, est “ fâchée ”. La petite phrase-“ mea culpa ” — houlà ! — de Nicolas Sarkozy sur le Fouquet’s “ Maintenant, je sais où j’irais fêter la victoire, j’ai une famille solide ” n’est pas bien passée. Pas bien passé, non plus, le livre de Catherine Nay, “ biographe officielle du quinquennat ”, écrit “ L’Obs ”, pour qui “ l’ex-First Lady, par ses caprices, ses fatwas, ses absences, la douleur qu’elle a infligée à Nicolas, aurait saccagé l’entrée en scène du grand homme. Et sali à jamais sa présidence ”. Ca fait peut-être un peu beaucoup pour une seule femme, hmm ? !

Cécilia et Louis la menace : “ Si papa perd, ce sera ta faute ”
“ Coupable idéale ”, Cécilia ? Le mag s’interroge. A l’heure où “ VSD ”, “ Voici ” et “ Grazia ” annoncent qu’elle refuse désormais “ de prendre Nicolas au téléphone ”, “ Le Nouvel Obs ” nous informe que bien que “ meurtrie ”, “ elle se résout au silence ”. “ Richard (a pris) sa défense sur France Inter, précise-t-il, (mais) elle ne veut ni brouiller la campagne, ni porter préjudice à cet ex-mari qui la fascine encore ”. Ah, ah…, pensez-vous, les feux seraient-ils mal éteints ? C’est plus compliqué. L’hebdo l’explique en effet : Cécilia ne veut “ surtout pas décevoir Louis, leur fils, qui attend d’elle un soutien sans faille au paternel. L’adolescent qui, après une scolarité agitée, semble avoir trouvé sa voie dans une école militaire américaine, lui a récemment dit : “ Si papa perd, ce sera ta faute ”. Un comble pour celle qui, durant vingt ans, s’est appliquée à mener son mari à la victoire suprême ”, conclut le journal. On n’aurait pas mieux dit. Ah, les enfants…

Carla : “ L’anti-sarkozysme est un phénomène d’élite parisienne ”
Si Cécilia s’est — pour l’instant… — résolue au silence (“ Un jour, peut-être, dira-t-elle aussi ses regrets ”, note “ L’Obs ”), Carla, elle, l’ouvre, et en grand (en attendant de l'ouvrir carrément dans un livre, à paraître chez "un petit éditeur", dixit, toujours, "L'Obs"). Contrairement à Valérie Trierweiler qui “ a décliné la proposition (de “ L’Obs ”) en expliquant : “ Je ne veux pas entrer en compétition avec Carla Bruni. L’élection ne doit pas se déplacer sur ce terrain-là ”, la première dame en titre a accordé une interview de deux pages au magazine. “ Avez-vous conscience, lui demande-t-il, des réactions quasi-épidermiques que votre époux suscite ? ” —“ Sur le terrain, je ne ressens pas d’agressivité, les gens semblent aimer Nicolas. L’anti-sarkozysme est un phénomène d’élite parisienne ”.

Carla et son ami Pierre Bergé
“ Pour vous, la gauche, c’est fini ? ”, la relance “ L’Obs ”. —“ J’aimais la gauche de M. Rocard, pas la gauche caviar. Je lisais dans “ L’Obs ” un article sur la maison d’enchères achetée par Laurent Fabius avec une liste d’amis à couper le souffle, de grands financiers, le patron de HSBC, de Morgan Stanley ou de la banque Rothschild… Quelle dichotomie entre les leçons données et la réalité ! Je n’ai rien contre le fait que mon ami Pierre Bergé finance “ Le Monde ” ou M. Hollande. Mais il y a visiblement deux poids, deux mesures ”. Holà, holà, Carlita, t’es pas qu’à moitié en campagne, on dirait !

Le “ programme Première dame ” de Carla
Interrogée sur ce qu’elle “ ferait de plus si (son) mari (était) réélu ”, l’épouse de Nicolas Sarkozy, étonnamment, déploie un véritable programme de “ première dame ” : “ Ma conscience sur la condition des femmes s’est éveillée à travers les courriers que j’ai reçus à l’Elysée, dit-elle. Je ferai davantage pour elles. Je suis touchée par la précarité dans laquelle se trouvent celles qui élèvent seules leurs enfants. Et je ne supporte pas la violence faite aux femmes, je n’ai pas digéré ce qui a été dit, sur elles, sur Tristane Banon ou Nafissatou Diallo lors de l’affaire DSK par exemple ”. —“ Vous n’avez aucun doute sur la véracité des témoignages ? ”, remarque le journal. “ Je ne parle pas de cela mais de la vilénie de certains propos. Prouver la violence d’une agression est déjà si difficile. Les commentaires machistes me révoltent. Alors, voilà, si Nicolas est réélu, j’essaierai de soutenir les femmes. Et je poursuivrai mon combat contre l’illettrisme ”. Des promesses de compagne, une petite tape sur “ l’ogre ” DSK, Carla a mangé du lion. Roaaaaar !

Valérie bouche cousue redécouvre l'usage de la parole

Valérie Trierweiler a-t-elle bien fait de s'abstenir de parler ? Après avoir dit non à "L'Obs", la compagne de François Hollande a visiblement été saisie d'un remords... Dans "Libération" de ce samedi matin, surprise !, la journaliste s'épanche sur deux pages. "Pourquoi vous exprimer aujourd'hui ?", lui demande le quotidien. -"Parce que le silence donne lieu à des interprétations pas toujours justes sur mon rôle, ma pseudo-influence et des polémiques qui n'ont pas lieu d'être. Pendant la période de diffusion de mon émission sur Direct 8, je ne voulais pas qu'on me reproche de tirer parti de ma situation personnelle pour en faire bénéficier mon émission. Voilà. Je suis libre maintenant". Yipee !
 
 
François, Valérie et le mariage

-"François Hollande, la relance "Libé", a rappelé qu'"on n'élit pas une famille" et refuse d'envisager le mariage comme une contrainte sociale ou présidentielle. Est-ce aussi votre avis ?" -"Je suis totalement d'accord avec lui, répond-elle. C'est lui et lui seul qui porte cette responsabilité. Ensuite, sur la question du mariage, nous ne voulons pas nous marier par obligation. C'est un sujet qui concerne notre vie privée. Si nous le décidions, vous ne le sauriez qu'après !" Ah, les coquins...
 
 
Valérie et Sarkozy : "Je ne vois pas ce qu'il a à se déchaîner ainsi contre moi. Ce n'est pas digne d'un Président de la République"

Bon, et sinon, si on en venait au rôle de Val dans la campagne... "Je suis une spectatrice engagée, explique-t-elle. J'aime rester à l'arrière, et regarder ce qui se passe. Les gens viennent me parler, me donnent des courriers pour que je transmette à François. Je lui rapporte ce que j'entends et vois. Sinon, je veille à ce que le manteau ou l'écharpe ne soient pas loin, je gère aussi le thé et les pastilles au miel pour la gorge : de toutes petites choses pour mettre un peu de douceur dans cette campagne difficile". -"En on et off, rebondit "Libé", Nicolas Sarkozy multiplie les attaques contre vous. Cela vous choque-t-il ?" -"J'ai beaucoup de mal à comprendre son attitude, car personne n'attaque sa femme. Je ne vois pas ce qu'il a à se déchaîner ainsi contre moi. Ce n'est pas digne d'un Président de la République". Et comme dirait François Hollande qui fait cette semaine la couv de "Paris-Match" (où Valérie est toujours grand reporter) : "D'une manière générale, je ne me permets pas de parler de la conjointe du président sortant. Ce n'est pas elle qui se présente devant les Français. Elle n'a pas à être blessée ou touchée par une remarque qui viendrait de ma part". Synchro, Val et François...
 
 
Valérie première dame : "Je continuerai à travailler"

Synchro, les deux amoureux le sont un peu moins sur la question "Première dame"... Interrogé dans "Match" sur la Première dame que pourrait être Valérie Trierweiler, François fait cette réponse : "La question est prématurée. Vous le lui demanderez si cette situation se produit". Petit couac ? Interrogée à son tour sur le sujet par "Libération", la candidate Première dame, s'estimant peut-être "en situation", loin de se dérober, fait front : "Puisque rien n'est écrit, dit-elle, tout reste à inventer. Mais je continuerai à travailler d'une façon ou d'une autre si François est élu. Tout simplement parce que j'ai besoin de gagner ma vie. J'élève mes trois enfants et je ne suis pas rentière. Je ne veux pas vivre aux frais de l'Etat. Lorsque ma présence sera requise, ce sera différent, mais je continuerai à assumer ma vie personnelle. Pourquoi serait-ce choquant de travailler si c'est dans le respect de la déontologie journalistique. La gauche a toujours défendu la cause et l'indépendance des femmes et c'est une des raisons pour laquelle je me reconnais dans ses valeurs. Travailler ne m'empêchera pas d'être tournée vers les autres. Il y a tant de choses à faire en France et ailleurs. A Mayotte, une dizaine d'instituteurs, des profs, des sages-femmes sont venus me parler de la situation apocalyptique des quelque 6000 enfants livrés à eux-mêmes. Je me suis dit, je reviendrai, soit comme journaliste pour faire un reportage, soit comme première dame pour les aider. Même chose pour la Somalie où j'irai un jour. J'ai également rencontré des femmes d'origine algérienne qui voulaient me parler des difficultés dans les banlieues". Ma, on dirait qu'elle a déjà pas mal réfléchi à tout ça, Valérie... Quant à son projet de continuer à travailler, perso, on aimerait beaucoup, mais vu les précédents Ockrent, Sinclair et le ramdam actuel autour d'Audrey Pulvar, on voudrait pas lui porter la poisse, mais c'est pas comme qui dirait gagné...

Nicolas et la “ toute-puissance infantile ”, François dans le registre du “ bon père ”
Bon, on a beaucoup parlé de ces dames… qu’en est-il de ces messieurs ? “ Elle ”, figurez-vous, histoire de passer le temps…hmmm !, a eu l’idée, pas forcément nouvelle, mais toujours assez “ opérante ” de les coucher sur le divan. “ On a l’habitude de dire que l’on cherche un père dans une élection. Quelle sorte de pères sont les deux candidats favoris ? ”, demande le journal au psychanalyste Jean-Claude Liaudet, auteur de “ La névrose française ” (Odile Jacob). —“ Depuis le drame de Toulouse, répond-il, Nicolas Sarkozy a endossé le rôle du père protecteur. Mais il me semble que, aux yeux des gens, il apparaît plutôt comme un “ grand frère ”. Un grand frère suractif, qui en veut, qui fascine — ou rebute — parce qu’il s’autorise tout. Il a séduit une belle femme riche, il se place en permanence dans le coup d’éclat, dans la “ transgression ”, comme l’ont montré ses sorties sur la “ nullité ” de François Hollande. Tout cela ne renvoie pas à une attitude tellement paternelle mais plutôt à la toute-puissance infantile. François Hollande, lui, essaie de se placer dans le registre du “ bon père ”, qui défend de grands idéaux moraux, qui cherche à ne pas envenimer les conflits afin de rassembler. Ces derniers mois, il a essayé d’aller à son rythme, de ne pas tomber dans la frénésie, l’agressivité , de se montrer “ normal ”, d’où l’accusation, parfois, d’indécision ou de mollesse ”.

François : la loi du Père, Nicolas : le désir avant tout
—“ Au-delà des querelles de personnes, quel est le sens profond de l’affrontement entre les deux principaux candidats ? ”, interroge encore “ Elle ”. —“ Hollande, répond Jean-Claude Liaudet, incarne la psychologie collective républicaine. Elle est attachée à de grands idéaux comme la Justice, l’Egalité. Elle correspond, en psychologie, à la logique du névrosé, où le sujet est pris dans la loi du Père, qui l’autorise à désirer dans des limites données. Sarkozy incarne la psychologie collective libérale, où c’est le désir du sujet qui fait loi. Chacun peut faire ce qu’il veut comme il veut. Les libéraux peuvent paraître, en termes de maintien de l’ordre, du côté de la répression. Mais, au fond, ils se caractérisent par le refus de la loi. Ils sont contre un état fort, pour le dérèglementation. Ici, c’est le désir qui compte avant tout. Donc, celui, d’être Président ”. Sur ce, c’est Pâques : les petits lapins, on vous laisse remâcher tout ça. Pfiou ! Limite sujet de philo/éco du Bac, la revue de presse people de la semaine… Allez, plus que quatre semaines, hmm ?

Vous en voulez encore ?
Lisez le reste de l’interview que Jean-Claude Liaudet donne à “ Elle ” à propos de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, qui, dit-il, “ fonctionnent un peu en miroir, même si leurs idées sont très différentes ”. Assez titillante. Et complétez le tout par l’analyse que “ Grazia ” propose sur le désir sous-jacent de Jean-Marie Le Pen de voir sa fille échouer…
Vous voulez du people, du vrai ? Plutôt que l’interview de Jade Foret dans “ Be ”, où la fiancée d’Arnaud Lagardère annonce qu’elle est enceinte, lisez celle de Pete Doherty dans “ Elle ”, franchement touchante et assez inquiétante, en même temps, sur les ravages de la célébrité sur la personnalité. Ca ressemble très fort à un appel au secours.
Côté sondages, “ Grazia ” a interrogé les femmes sur les candidats qui “ ont su leur parler le plus ”. Les résultats ne sont pas flambants, flambants…
Rayon amour(s) : Eva Longoria aurait pardonné à Eduardo Cruz ses écarts avec… Kim Kardashian, du coup, ils ressortent ensemble (“ Gala ”, “ Voici ”, “ Oops ! ”, “ Public ”) ; Heidi Klum flirterait avec le publicitaire Thomas Hazo (“ Voici ”, “ Oops ! ”) ; Michelle Williams roucoule avec l’acteur Jason Segel (“ Oops ! ”, “ Be ”) ; Bradley Cooper et Zoe Saldana, c’est fini (“ Public ”) ; Barbra Streisand, 70 ans, ne veut plus entendre parler de son fils, Jason, 45 ans, qui collectionne les conquêtes masculines (“ Gala ”) ; la quatrième fille de Bruce Willis est née : elle s’appelle Mabel May (“ Voici ”) ; Robbie Williams va être papa pour la première fois grâce au top Ayda Field (“ Public ”) ; Megan Fox est enceinte de son premier enfant, fruit de ses amours avec Brian Austin Green, le “ monsieur à tout faire ” de “ Desperate Housewives ” (“ Public ”) ; Andrea Boccelli est papa pour la troisième fois d’une petite fille prénommée Virginia (“ Gala ”) ; Joey Starr est accro à Priscilla de Laforcade, l’ex de son copain Frédéric Beigbeder (“ Voici ”) ; Elodie Frégé et Stanislas Merhar ne se quittent plus (“ Public ”) ; Stéphane Plaza ne quitte plus non plus Veronika, mannequin à “ M6 Boutique ” (“ Voici ”)
En vrac, sinon : la fortune d’Amy Winehouse (3, 6 millions d’euros) ira en définitive à sa famille, et pas à ses ex (“ Public ”, “ Oops ! ”, “ Grazia ”) ; Lindsay Lohan est une femme libre (“ Voici ”) ; le prince Harry s’est installé dans un studio à Kensington, pas très loin de William et Kate. Vive l’autonomie ! ? (“ Gala ”, “ Oops ! ”) ; Laura Smet a été “ victime de la drogue du violeur ”, une info du “ Parisien ” reprise dans “ Gala ”, “ Be ” et “ Oops ! ” ; “ après “ Sexuality ”, Sébastien Tellier s’attaque à Dieu ” avec son nouvel album “ My God is Blue ” (“ Elle ”) ; Davina, l’ex-égérie avec “ Véronique ” de “ Gym Tonic ” est “ devenue la vénérable Gelek Drolkar, nonne bouddhiste dans le Poitou ” (“ Paris-Match ”) ; c’est Daphné Bürki qui devrait remplacer Alessandra Sublet sur France 5 pendant son congé maternité : Julie Andrieu a du mal à digérer (“ Voici ”) ; Sur France 2, Elizabeth Tchoungui (“ Avant-premières, 200 000 téléspectateurs) pourrait être remplacée par Stéphane Bern (“ Public ”).
Côté dossiers : “ Public ” fait un “ Big dossier : Si fusionnels et si mal assortis ” qui mange pas de pain, mais fait rigoler, “ Oops ! ” consacre son “ Gros dossier ” aux “ Stars traquées : leur vie est un enfer ” qui fait qu’on est content d’être comme on est. De leur côté, “ Be ” propose un spécial “ 20 week-ends à moins de 300 euros ” et “ Elle ” un spécial “ Voyages 2012 ”. Le voyage, nous, on dit : y’a que ça de vrai. Et y’a pas forcément besoin d’aller loin pour se dépayser. Sur ce, Joyeuses Pâques et bonne chasse aux œufs… Nous, on file à Nice, et on se demande si la Mum a donné cette année dans la cocotte ou le lapin. Le lapin, le lapin !



Le PS dénonce les propos outranciers de Sarkozy

Dans une série d'entretiens au Journal du dimanche publiés dimanche 8 avril, Nicolas Sarkozy s'attaque une fois de plus à son rival socialiste François Hollande. Après les piques acerbes lors de son discours de Saint-Raphaël, samedi, le président-candidat repart à la charge. Des propos mal accueillis par les différents membres du PS.
Nicolas Sarkozy estime que Français Hollande "est aujourd'hui l'otage de M. Mélenchon après avoir été celui d'Eva Joly et des factions du Parti socialiste", alors que lui, "veut parler au peuple français dans son ensemble". Il se demande "quel prix" le candidat PS devra "payer au deuxième tour pour rassembler" la gauche.
"N'EST PAS MITTERRAND QUI VEUT"

Dans cet entretien, le candidat de l'UMP vilipende une nouvelle fois François Hollande dont la "stratégie est l'esquive, l'ambiguïté, la faiblesse de dire oui à tout le monde". "M. Hollande, c'est 'j'imite François Mitterrand le matin, et j'en appelle à l'antisarkozysme le soir'". "Le problème, c'est que l'antisarkozysme, ce n'était ce qu'il croyait et n'est pas François Mitterrand qui veut", a asséné le président-candidat.

En réponse, le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, a dénoncé dimanche "la violence et l'agressivité de ton" de Nicolas Sarkozy contre la gauche, ainsi que "le caractère outrancier" de ses propos qui sont "indignes de la fonction présidentielle." "Les Français ont le droit d'avoir un président de la République qui ne méprise pas des catégories entières de ses compatriotes et qui sache rassembler son peuple au lieu de le diviser et apaiser les tensions plutôt que de les entretenir. C'est le choix de François Hollande qui, en cette circonstance comme depuis le début de la campagne, oppose la dignité à l'offense et la hauteur de vue à l'agitation", conclut le maire de Paris.
LA VAGUE "EN PLEINE FACE"
De son côté, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande, a accusé Nicolas Sarkozy de s'être livré à un "exercice de dénaturation" du programme du candidat socialiste. "Nicolas Sarkozy a annoncé que François Hollande voulait supprimer le quotient familial, ce qui est absolument faux. Ce que le candidat socialiste propose, c'est d'abaisser le plafond du quotient familial de 2 300 à 2 000 euros, une réforme qui affectera seulement 5 % des foyers fiscaux les plus aisés", a-t-elle souligné dans un communiqué.

Et en réponse au titre de ce deuxième entretien, où Nicolas Sarkozy estime que "la mobilisation sera plus forte que jamais" et qu'il sent "monter la vague", Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a déclaré sur Canal+ : "Moi aussi, je sens monter la vague et je ne suis pas persuadé qu'il ne va pas la prendre en pleine face, la vague."

LES PAUVRES CHOUX DU PS NE SUPPORTENT PAS LA CRITIQUE, C'EST TOUT DE MÊME INCONCEVABLE DE CRITIQUER LEUR GRENICHEUX APATHIQUE, COQUELUCHE DES TOUTE LA PRESSE ET DE TOUTES LES RADIOS DE FRANCE. 
DEMANDEZ DONC À JEAN MICHEL APATHIE QUI SÉVIT SUR R.T.L CE QU'IL EN PENSE, 
SANS CONCESSION!

Sarkozy se pose en candidat rassembleur

Dans un long entretien au "Journal du Dimanche", Nicolas Sarkozy se pose en rassembleur et adresse un clin d'oeil appuyé à l'électorat du centre.

 Ce n'est certes pas (encore) une réelle inflexion. Il n'en reste pas moins que dans sa longue interview au "Journal du Dimanche", Nicolas Sarkozy adresse un clin d'oeil à d'autres électeurs que ceux qu'il tente de séduire depuis le début de la campagne. Se voulant rassembleur et au dessus des partis, il déclare ainsi "vouloir parler au peuple français dans son ensemble et dans sa diversité (...). M. Hollande ne parle qu'à la gauche, dont il estime qu'il est légitime qu'elle est le pouvoir. La conception qui est la mienne de l'ouverture me fait un devoir de parler à tous les Français".
Ouverture vers le Centre
Et de se fixer une mission "je veux tréconcilier la France du oui avec celle du non, je veux parler aussi à ces Français modérés qui se reconnaissent dans le centre". L'effet Jean-Louis Borloo est passé par là. Mais il faut aussi pour le candidat-président penser au deuxième tour et aux voix de François Bayrou. Ainsi, comme il l'avait déjà fait lors de sa confarence de presse de jeudi, il 'exclut pas de travailler, en cas de réélection, avec dd'autres partis que l'UMP "Avec les crise que nous avons affrontées, un prtésident ne doit pas s'enfermer mais, au contraire, s'ouvrir. Travailler avec des personnes qui ne sont pas de ma famille politique, c'est une possibilité, c'est même un devoir".
Pour autant, Nicolas Sarkozy n'oublie pas ses fondamentaux et "cogne" très fort sur François Hollande: "Vous voulez le vote des étrangers non communautaires? Vous voules davantage d'immigration, davantage d'impôts? (...) Il faut savoir que cela aura un coût humain: de nouveaux impôts et de nouvelles souffrances".
Défense de son bilan
Sur le terrain économique, Nicoals Sarkozy ne fait pas de révélations au "JDD", préfèrant réitérer ses propositions énumérées depuis le début de la campagne: referendum sur la formation des chômeurs, amélioration de la compétitivité grâce à l'istauration d'une TVA sociale, , poursuite de la politique du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite qui sera étendue aux collectivités terriyoriales de plus de 30.000 habitants, etc. Là aussi, il a fustigé le programme de François Hollande , jugé trop dépensier. Enfin, Nicolas Sarkozy s'est évertué à défendre son bilan en répétant que la France est le seul pays à n'avoir connu aucun trimestre de réecession et qu'elle avait plutôt connu une progression du chômage contenue par rapport à ses voisins européens.

VIDEO. Grèce : le présentateur du JT bombardé de yaourts et d'oeufs

Panagiotis Bourchas, célèbre présentateur de la télévision grecque, s'est retrouvé au centre de l'actualité. Alors qu'il était en train de présenter le journal télévisé, vendredi, il s'est fait bombarder de yaourts et d'oeufs par des manifestants qui ont fait irruption dans le studio, raconte le site GreekReporter.com.

 


Les manifestants sont arrivés en masse, chantant, hurlant, avant de bombarder le journaliste pendant plusieurs minutes. Le présentateur, surpris au beau mielieu d'une interview, a bien essayé de se protéger des projectiles en se réfugiant derrière son bureau, en vain...   Les trublions l'ont traité de «fasciste !» durant leur intervention, lui reprochant d'avoir accueilli et interviewé un porte-parole de l' la semaine précédente.
C'EST CE QUI DEVRAIT SE PASSER AUX JT FRANÇAIS, CELUI DE PUJADAS ET FERRARI DE CANAL+ ET DES AUTRES ; TOUT EST D'UN TEL CONVENU, MONOTONE ET ACHROMIQUE
L'ANTRE DE LA PENSÉE UNIQUE SOVIÉTOÏDE.

La « Génération Y », mode d’emploi

Ceux nés entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1990 constituent ce qu’on appelle les « Yers ». La « Génération Y », comme le Y que forment les écouteurs du baladeur qui encadrent leur visage.
Définis comme cyberdépendants, individualistes, blasés et paresseux, les « Y » ont tout à prouver, en particulier dans le domaine professionnel. Ils sont surtout critiqués pour leur tendance à rester scotchés aux écrans. Les « Y » sont moins concentrés car envoûtés par leurs outils. Mais n’oublions pas l’autre aspect de cette génération : la précarité. Si les loisirs sont de plus en plus virtuels, le combat contre le chômage et l’exigence des entreprises est, lui, bien réel.
La « Génération Y » a pourtant ses atouts pour rebondir ; par exemple, l’habileté vis-à-vis des nouvelles technologies permet de sortir du lot et de s’adapter plus facilement.
Les membres de cette classe d’âge semblent ne se faire aucune illusion sur le monde du travail. Ils rament pour décrocher un CDI (contrat à durée indéterminée). D’où le leitmotiv : « autant travailler pour le plaisir. » Du coup, les « Yers » laissent aux employeurs une impression d’instabilité. Pourtant, cette génération a de la suite dans les idées, et veut trouver un sens à ce qu’elle fait.
Selon un sondage réalisé en janvier dernier par Ipsos, la « Génération Y » n’est pas très bien perçue par les salariés plus âgés. Ces derniers jugent ces représentants plus ambitieux, individualistes, moins efficaces et moins motivés.
Selon cette enquête, 55 % des salariés de plus de trente ans trouvent leurs nouveaux collègues plus « ambitieux » et 58 % plus « individualistes » qu’eux-mêmes. Mais ils sont aussi dépeints comme « moins efficaces », « moins motivés », « moins enthousiastes » et « moins polyvalents ».
De leur côté, les « Y » se voient comme plus polyvalents, plus motivés, plus efficaces, plus enthousiastes, mais admettent être plus individualistes et plus ambitieux.
La « Génération Y » a compris très vite qu’il fallait faire de la précarité un atout. Multiplier les stages lui a permis de cumuler les expériences et les rencontres. Souvent obligés d’avoir plusieurs activités pour gagner un peu plus d’argent, les « Yers » développent des compétences multiples, ce qui est très bien pour leur CV, mais donne encore l’image de l’instabilité aux recruteurs.
À l’inverse de leurs aînés qui rêvaient d’avoir un CDI et menaient finalement toute leur carrière dans la même entreprise, ces jeunes ont su tout de suite, avant même leur entrée dans la vie active, qu’il serait dur d’obtenir un tel contrat.
Le développement d’Internet a touché tous les domaines de leur vie, et les aide à être plus réactifs, créatifs, et à élaborer une nouvelle façon de travailler en traitant les dossiers à domicile.
Et ne les traitez pas d’incultes ! Car Internet est une vraie richesse, qui regorge de choses intéressantes. Les 18-30 ans, plus que quiconque, profitent d’un accès plus facile à la culture, au cinéma, à la musique.
Parce que la vie ne cesse de s’allonger, les « Y » n’ont pas forcément envie d’arriver tout de suite à l’âge adulte. Entre l’allongement de la durée des études et l’accumulation de petits boulots, le laps de temps qui s’écoule entre le moment où ils prennent leur envol et celui où ils fondent une famille, est de plus en plus important. Les « Y » sont indépendants, gagnent de l’argent même si leurs salaires ne sont pas énormes, préfèrent vivre en colocation plutôt qu’être propriétaires.
En résumé, la « Génération Y » est moins riche mais plus diplômée, elle est aussi moins indépendante mais plus autonome, moins collective mais plus interconnectée.

François Hollande ne peut pas être élu... en tout cas selon cette étude mathématique

A contre-courant des sondages, un modèle d'analyse s'appuyant sur les travaux d'économistes de renom prévoit la victoire de Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle. 

Les derniers sondages sur les intentions de vote au deuxième tour de l’élection présidentielle semblent conforter François Hollande dans son rôle de grand favori de l’élection, avec des résultats estimés autour de 53 à 54 %, selon les instituts de sondage, face au président sortant Nicolas Sarkozy.
A contre-courant des prévisions, un article publié sous l’égide du professeur Bertrand Lemennicier, inspiré des méthodes d’analyse politique de l’école dite du "Public choice" prédit l’échec du candidat socialiste et la victoire du candidat sortant.
Née au tournant des années 1960, sous l'influence des travaux d'Anthony Downs, Gordon Tullock et James  Buchanan -prix Nobel d'économie en 1986- l’école des "choix publics" applique l’analyse microéconomique aux phénomènes politiques et institutionnels et établit ainsi l’existence d’un "marché politique" où sont en confrontation constante des offres et des demandes politiques.
Les portes qui resteront fermées à Hollande
Cette école aide notamment à comprendre les offres politiques des candidats à une élection et leur positionnement au regard de ce qu'elle appelle l’électeur médian, c’est-à-dire cet électeur fictif qui se situe à la médiane d’une distribution statistique de l’électorat, en le séparant en deux parties égales. Concrètement pour remporter une élection un candidat doit partir à la conquête de cet électeur fictif car il lui permet d’obtenir au moins 50% des voix plus une : l’électeur médian. L’originalité de cette approche est qu’elle ne s’intéresse pas aux électeurs en tant que tels, mais qu’elle se met du point de vue de l’offre politique et de sa proximité avec l’électeur médian. Le professeur Bertrand Lemennicier rappelle cette loi d’airain en politique : "le dictateur dans une démocratie, c’est l’électeur médian".
Utilisé avec succès aux Etats Unis et en France, ce modèle d’analyse a permis de prédire le résultat des votes, souvent avec une grande précision, notamment lors du 2ème tour des élections présidentielles en 2007 entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
Appliqué en 2012, ce même modèle d’analyse spatiale des votes prévoit un score au second tour de l’élection présidentielle pour François Hollande entre 47,6% et 49,2%, soit une victoire du candidat UMP à 51-53%.

François Hollande trop à gauche pour l'emporter

L’étude fait un découpage de l’électorat français en cinq grandes catégories : extrême gauche, gauche, centre, droite et extrême droite. Dans cette répartition, deux blocs ressortent de manière prépondérante, la gauche et la droite, illustrant la structure bimodale du marché politique français.
Ce premier constat permet d’identifier où se situerait l’électeur médian global de l’ensemble de la répartition des votes, c'est à dire. au centre, même si celui-ci est amené à balancer entre le centre droit et le centre gauche. Le candidat qui est le plus prêt de l’électeur médian à l’issue des résultats du premier tour remporte l’élection au deuxième tour

La particularité d’une distribution bimodale est qu’elle fait apparaître dans chacun des deux camps un électeur médian intermédiaire qu’il est nécessaire de conquérir au premier tour dans pour maximiser son score du premier tour.
Au deuxième tour, la clé de la victoire repose sur la distance qui sépare l’électeur médian de chaque camp, à l’électeur médian global de l’ensemble de l’électorat. Autrement dit, chaque candidat va rapprocher son offre politique au centre à la recherche de l’électeur médian. Dans ce mouvement conjoint vers le centre, chacun des deux candidats doit s’efforcer de gagner des voix au centre en en perdant le moins possible sur sa gauche (pour le candidat de gauche) et sur sa droite (pour le candidat de droite).
Sur la base de ces analyses, les différents sondages d’intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle semblent témoigner d’une distance plus grande du candidat François Hollande (entre 8 et 12 points) que du candidat Nicolas Sarkozy (entre 4 et 8 points) par rapport à l’électeur médian, ce qui conduirait à une victoire du candidat de droite.
Il est nécessaire de faire quelques observations pour comprendre la portée de cette étude. Le modèle d’analyse utilisé par l’école du "Public choice" suppose la rationalité des électeurs dans leurs choix, ce qui suppose un vote au premier tour qui corresponde au choix de leur candidat préféré, et un vote au deuxième tour qui se reporte sur le candidat restant le plus proche des préférences exprimées au premier tour. Cela pose la question du report des voix et des comportements des électeurs, entre raison, passion et stratégies électorales.
Dans ce contexte, on comprend que pour remporter l’élection présidentielle, François Hollande doit non seulement bénéficier d’un excellent report des voix à gauche et d’une bonne partie du centre, mais il doit également grever l’électorat d’extrême-droite du premier tour qui devrait logiquement se reporter sur le candidat de droite. Ce cas n’est possible que dans un contexte d’anti-sarkozysme élevé que tente d’alimenter habillement la gauche, pour détourner les électeurs de droite ou d’extrême-droite du report rationnel au second tour par rapport au choix exprimé au premier tour.
Ce phénomène a également été étudié par l’école du "Public choice" dans ce que l’on nomme les cascades d’opinions ou cascades d’informations que constitue l’ensemble des campagnes d’informations, de dénigrement ou au contraire d’encensement d’un candidat par le biais des médias, en faisait pression sur l’opinion publique.
Afin de déjouer les cascades d’opinions à l’encontre de Nicolas Sarkozy, seul moyen pour François hollande de l’emporter au regard de la distribution actuelle des intentions de votes, la droite a tout intérêt à endiguer cette campagne négative en restaurant l’image de chef de l’Etat et d’homme fort face aux crises de Nicolas Sarkozy. A l’inverse, la droite a tout intérêt à alimenter une contre cascade d’opinions à l’encontre de François Hollande en insistant sur son manque d’expérience, la légèreté de son curriculum vitae, pour un poste qui nécessite une expérience internationale solide et une forte aptitude à la gestion de crise.
Les résultats de cette étude réalisée, pour les dernières données début mars, ne tiennent pas compte des récents sondages, les croisements des courbes d’intentions de vote au premier tour, et la poussée croissante de Jean-Luc Mélenchon. Ces derniers sondages confortent l’analyse spatiale des auteurs de l’étude de Bertrand Lemennicier. Toutes choses égales par ailleurs, avec une extrême gauche à 13%, François Hollande doit atteindre 32,5% des votes au premier tour pour franchir la barre fatidique des 50% au deuxième tour.

Les suicides en Grèce marquent-ils le déclenchement d’un printemps européen ?

Un homme de 77 ans s'est tiré une balle dans la tête dans les rues d'Athènes, à quelques mètres du Parlement grec. L'événement a provoqué l'émoi des Grecs. Un millier de personnes ont afflué spontanément sur les lieux du drame. Mais cette tragédie est loin d’être un cas isolé.
Le suicide spectaculaire d'un ancien pharmacien de 77 ans sur la place Syntagma à Athènes a mis en première ligne un phénomène jusque-là occulté par les considérations purement financières : l'augmentation rapide (+ 45% entre 2010 et 2011) des suicides en Grèce.
La Grèce se distinguait par le plus faible taux de suicides en Europe, 3,2 pour 100 000 habitants en 2004 (France : 18, Biélorussie et Russie, le triste record : 35). Les cigales méditerranéennes – l'Italie, à 8, est proche de la Grèce- étaient-elles immunisées contre le suicide ? Traditionnellement, on explique ce chiffre par la réticence des familles à déclarer publiquement un suicide et par la forte empreinte de l'orthodoxie qui, comme toutes les religions bibliques, n'approuve pas le suicide. Resterait à expliquer pourquoi l'orthodoxie russe n'a pas les mêmes effets... On invoque parfois l'ensoleillement, on peut aussi recourir aux valeurs antiques de la culture grecque, toujours sous-jacentes. Depuis l'Odyssée, chacun apprend qu'il vaut mieux, selon Achille, être berger sur la Terre que roi aux Enfers ! Les chants traditionnels, tout comme le rébétiko, chantent la valeur de la vie, l'urgence qu'il y a à profiter de cette vie terrestre face à un Hadès peu attirant, à une immortalité qui ne semble pas  toujours  garantie ou aux souffrances infernales présentées sur les fresques des églises. Jouir de la vie car on ignore ce que demain vous réserve : c'est l'épicurisme symbolique (et caricatural) de Zorba.
Pourquoi alors cette augmentation soudaine ? Zorba serait-il mort ? L'association Klimaka qui a créé en  2007 un numéro d'urgence pour les désespérés dit qu'en 2009 elle recevait 10 appels par jour, 25 cette année. La presse, depuis l'automne 2011, signale presque chaque jour un suicide, majoritairement des hommes de plus de 45 ans qui croyaient avoir une petite place au soleil, entrepreneur, petit patron, employé, commerçant, retraité et que brusquement le licenciement, la faillite, la baisse de retrait plonge dans la déchéance et le désespoir. Et ce dans tout le pays. Désespoir ? les experts vous donnent le choix entre la catastrophe immédiate ou la guérison dans 20 ans si vous acceptez le traitement proposé. Déchéance et déshonneur ?  pour un homme surtout, en ce monde méditerranéen, ne plus pouvoir assumer sa famille, être contraint à mendier...
La Troïka a voulu ignorer une valeur profonde du monde grec : l'honneur, la fierté, le respect de soi. Il est toujours difficile de connaître le faisceau de raisons qui conduit à un suicide, mais les morts récents laissent des mots explicatifs : ce n'est pas un simple abandon face à des difficultés financières, c'est la perte totale d'estime de soi, « ne plus être un homme libre » dit l'un d'eux. Or chaque Grec sait maintenant que ni lui ni son pays n'est libre, que la Grèce est passée du stade de berceau des arts et des lettres à celui déshonorant de PIG, qu'elle est, tel une colonie, entièrement gérée par la Task Force de la Troïka. Qui sait que son pouvoir va jusqu'à contraindre les navires des lignes intérieures à diminuer leur vitesse de 20% pour réduire la consommation de carburant ?
Mais le suicidé de la place Syntagma, par le lieu choisi et par le mot qu'il a laissé, place sa mort à un degré supérieur, ce n'est plus le désespoir, c'est un acte politique militant, de quelqu'un qui avait déjà manifesté en juin avec les Indignés. « Le gouvernement d’occupation de Tsolakoglou (le Pétain grec) a littéralement anéanti tous mes moyens de subsistance, qui consistaient en une retraite digne, pour laquelle j’ai cotisé pendant trente-cinq ans (sans aucune contribution de l'Etat). Mon âge ne me permet plus d’entreprendre une action individuelle plus radicale (même si je n’exclus pas que si un Grec prenait une kalachnikov, je n’aurais pas été le dernier à suivre), je ne trouve plus d’autres solutions qu’une mort digne, ou sinon, faire les poubelles pour me nourrir. Je crois qu’un jour les jeunes sans avenir prendront les armes et iront pendre les traîtres du peuple, sur la place Syntagma, comme l’ont fait en 1945 les Italiens pour Mussolini, sur la Piazzale Loreto, à Milan ».
Un tel texte a submergé le pays d'émotion, les cierges, les mots de soutien, les déclarations révolutionnaires sont déposées en grand nombre sur la place Syntagma, les blogs crient vengeance. Stathis Kouvelakis, il y a un mois,  parlait de faire de la Grèce « la Tunisie » de l'Europe (Revue des livres, 1/03/2012, « Grèce : la destruction programmée d'un pays »), Panagiotis Grigoriou qui n'avait sans doute pas lu cet article, a fait faire à son pays un pas dans cette direction. La presse de gauche en témoigne qui cite l'exemple tunisien. Mais la Grèce sera-t-elle la Tunisie ? Les révoltés tunisiens espéraient un changement, les amis de la Troïka ont persuadé une large part des Grecs qu'il n'y avait aucun changement possible sinon vers une situation pire encore. Alors... 5 autres suicides ont déjà suivi celui de Syntagma. Une « épidémie » ou une révolution ? Mourir dignement plutôt qu'à petit feu dans la honte ? Et finalement si tous les chômeurs de plus de 45 ans et tous les retraités pauvres se suicidaient, les caisses sociales ne feraient-elles pas enfin des économies ?

 LA GRÈCE A CETTE CARACTÉRISTIQUE D'ÊTRE AVANT TOUT UN PEUPLE PLUTÔT QU'UNE NATION, 
C'EST POURQUOI LES GRECS RELÈVERONT LA GRÈCE.

“Le jour où l’Europe est morte à Sarajevo”

Il y a 20 ans, le 6 avril 1992, "les unités paramilitaires et l’Armée populaire yougoslave (JNA) ont commencé à pilonner Sarajevo encerclée, le jour où l’Union européenne et les Etats-Unis ont reconnu l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine”, rappelle Delo. Le quotidien slovène souligne que “les préparatifs pour la guerre avaient commencé bien avant”, mais que personne n’avait pris au sérieux ceux qui annonçaient le conflit.
Le début du siège de la capitale bosniaque marque “le jour où l’Europe est morte à Sarajevo”, affirme Delo, qui ouvre pour l’occasion ses colonnes à l’écrivain bosniaque Dzevad Karahasan. A son sens,
"la Bosnie-Herzégovine est toujours dans une crise grave, car les accords de Dayton [qui mirent fin à la guerre, en décembre 1995] ont imposé une structure étatique qui n’est pas viable d'un point de vue juridique, ni même logique. Et lorsque les bureaucrates internationaux et locaux essaient d’y toucher en vue de le changer, on les en empêche tout de suite, en expliquant que cela risque de perturber l’équilibre et la paix. La seule paix en Bosnie est celle des cimetières. Et encore..."
De son côté le quotidien de Sarajevo Dnevni Avaz consacre plusieurs pages aux cérémonies pour la commémoration des “Deux décennies depuis l’agression contre la Bosnie-Hezégovine”, et notamment à la “ligne rouge” formée ce 6 avril par 11 541 chaises de la même couleur alignées sur l’avenue Tito en mémoire des habitants de la ville morts pendant la guerre. Le journal rappelle par ailleurs que la journée sera l’occasion de célébrer également “les 550 ans de la fondation de Sarajevo et les 67 ans de la libération du fascisme”.
Ce qui pourra permettre à la Bosnie de tourner la page, c’est la perspective de l’adhésion à l’Union européenne. Mais le chemin est loin d’être facile, comme le souligne Die Presse. Dans un éditorial intitutlé “l’Union européenne et la schizophrénie bosnienne”, le quotidien viennois estime que l’UE doit revenir davantage à ses origines et se positionner comme un projet de paix. Mais que pour l’instant, elle se distingue avant tout par un manque d’intérêt pour ce qui se passe en Bosnie :
"L’UE a fait comprendre aux politiciens bosniens que leur pays ne pourra pas adhérer avec ses structures compliqués inventées par la communauté internationale à Dayton. Mais il n’existe pas d’accord intra-bosnien sur de nouvelles structures."
A Madrid, El País souligne enfin que l’après-guerre ne sera fini que le jour où la Bosnie-Herzégovine entrera dans l’UE :
"La Bosnie-Herzégovine n’a pas de fête nationale, les hommes politiques ne s’accordent pas sur la bonne date. [...] Le pays est toujours divisé en deux entités. [...] Un administration dupliquée et un manque complet de sentiment national partagé définissent aujourd’hui un pays qui a pansé ses plaies physiques mais n’est pas parvenu à la réconciliation."

Démocratie à l’essai

Le 1er avril, l’Union européenne est devenue plus démocratique. Tel est l’argument des défenseurs de l’Initiative citoyenne européenne (ICE) entrée en vigueur ce jour là. Désormais, les citoyens de l’UE peuvent “inviter la Commission européenne à présenter une proposition législative”.
Ils doivent pour cela réunir un million de signatures sur “un domaine dans lequel l’UE est habilitée à légiférer”. Dans ce cas, ils peuvent défendre leur proposition devant l’exécutif européen et lors d’une audition publique organisée par le Parlement européen. Après la remise des signatures, les commissaires ont trois mois pour accepter ou pas de prendre à leur compte la proposition, qui entre alors dans le processus législatif communautaire habituel.
Alors que la Commission est vue depuis des années comme un bastion d’eurocrates coupés des citoyens et le Parlement comme une assemblée d’élus sans lien réel avec leurs électeurs, l’ICE représente indéniablement un progrès.
Mais alors que le fameux “déficit démocratique” de l’UE régulièrement dénoncé par les eurosceptiques est aujourd’hui pointé par des intellectuels comme Jürgen Habermas, et tandis que d’autres, comme Ulrich Beck, en appellent à une Europe des citoyens, il est étonnant que l’entrée en vigueur de l’ICE n’ait pas suscité plus de réactions dans la presse européenne. Comme si l’absence de dramatisation politique et d’absurdité technocratique à noter privait la question de tout intérêt.
Il s’agit pourtant bien d’un fait politique européen, même si la complexité de la procédure lui impose d’entrée beaucoup de limites. Prenons la manière dont le million de signatures devra être rassemblé : les paraphes devront provenir d’au moins sept pays de l’Union, collectés par un comité de sept personnes issues de sept pays; de plus, un nombre minimal de signatures a été établi pour chaque pays en fonction de sa population.
Cela veut dire que pour qu’une proposition soit valable, elle doit transcender les frontières, les problématiques nationales et les différences politiques et culturelles. C’est à dire que potentiellement, l’ICE peut marquer l’émergence d’une politique réellement européenne, avec des débats et des actions transnationaux.
Et que si cette procédure s’avère utile et efficace, elle aura montré la voie à ce projet utopique : l’élection des députés européens sur des listes transnationales, voire la création de vrais partis politiques paneuropéens. Ce qui représenterait bien sûr un tournant décisif de la contruction européenne.
Mais nous en sommes encore loin, et les défenseurs de l’ICE doivent encore prouver qu’elle garantit plus de démocratie dans l’Union. Tout d’abord, bien sûr, il faudra voir si la Commission prend en compte beaucoup de propositions citoyennes. Mais il faudra également que les propositions soient pertinentes et représentatives.
C’est-à-dire qu’elles n’émanent pas d’intérêts catégoriels ou de revendications basées sur l’émotion du moment. A cet égard, le risque vient autant de groupes idéologiques, même s’il est précisé qu’une “proposition d’initiative citoyenne ne doit pas être manifestement abusive, fantaisiste ou vexatoire”, que de lobbies économiques. Car ces deux types d’acteurs du débat public sont ceux qui pourront le plus facilement trouver sept individus dans sept pays pour créer un comité, et mobiliser leurs sympathisants.
L’ICE, outil sous contrôle de la démocratie participative, mérite donc d’être prise au sérieux et d’être évaluée sans concession, sous peine de ne devenir qu’un gadget communautaire de plus.

Sarkozy : "La mobilisation est plus forte qu'en 2007. Je sens monter la vague"

Les meilleurs extraits de l'interview de Nicolas Sarkozy au Journal du Dimanche, à paraître ce dimanche 8 avril. 
• Deux débats entre les deux tours ? "Si chacun en était d’accord, je serais même prêt à participer à deux débats. Ainsi aucun sujet ne sera laissé dans l’ombre."

• Une campagne ennuyeuse ? "La mobilisation est plus forte que ce que j'ai connu lors de la précédente campagne. (...) Je sens monter la vague."
• François Hollande rhabillé pour l'hiver : "M. Hollande c'est, j'imite François Mitterrand le matin et j'en appelle à l'anti-sarkozysme le soir. Le problème, c'est que l'anti-sarkozysme, ce n'était pas ce qu'il croyait et n'est pas François Mitterrand qui veut."
• Carla Bruni, sarkozyste convaincue "Carla a longtemps pensé que la gauche était l’ouverture, le respect de la personne, la modération dans les jugements. Elle découvre une forme de haine, de systématisme et parfois de vulgarité."
• Le "président des riches"? "Le mot riche me fait penser au Moyen Âge, quand on parlait des sorciers. C’est-à-dire la personne qu’on détestait et qu’on ne pouvait pas exactement définir. Le riche, c’est l’autre. C’est intéressant car cela vient des mêmes qui disent : ne stigmatisez pas l’étranger. Le riche pour François Hollande, c’est toute personne qui gagne plus de 4.000 euros par mois, cela fait un certain nombre de gens !"
• Une nouvelle proposition : passer le code au lycée. "Les auto-écoles viendront dans tous les lycées apprendre le code aux jeunes et l'examen sera organisé dans les établissements. (...) Tous les lycéens quitteront l'école avec le code en poche."
"Enfin, à tous ceux qui effectuent le service civique, nous offrirons la possibilité d'apprendre à conduire et de passer le permis." Une proposition émise quelques heures plus tôt par François Hollande, à Aulnay-sous-Bois.

Bayrou : "La France est dans un état critique"

Dans un entretien au Monde, François Bayrou, président du MoDem, accuse les responsables politiques et les médias d'éluder les sujets sur lesquels le débat électoral devrait porter.
Au début de cette campagne, vous bénéficiiez d'une excellente dynamique dans les sondages. Ce n'est plus le cas. Comment l'expliquez-vous ?
François Bayrou : Je n'ai jamais fait de politique en fonction des sondages. Le climat de la campagne électorale devrait inquiéter tous ceux qui voient la réalité de la situation du pays. La France est dans un état critique. Probablement, parmi les Etats européens, est-elle la plus menacée par une crise profonde. De cela, on ne parle pas. On ne parle que de sujets superficiels et de diversion.
Pour ma part, je ne varierai pas d'un millimètre : je traite les vrais sujets, et eux seuls. Et le premier sujet, pour moi, c'est l'emploi, la reconstruction de la production dans notre pays, toutes les productions et tous les emplois.
Pourquoi, alors, n'êtes-vous pas entendu ?
Je crois, au contraire, que je vais être entendu, que la campagne va se concentrer sur les sujets nécessaires. Mais il est vrai qu'il est très difficile, pour un pays, de prendre conscience de la réalité de sa situation lorsque tous ses responsables politiques et médiatiques évitent tous les sujets critiques. Comment voulez-vous que les citoyens, seuls contre tous, mesurent la gravité des choses ? On leur explique que tout va bien, que la crise est derrière nous, qu'on peut dépenser...
En fait, on est en train de refaire, trente ans après, un remake de 1981. On fait comme si la France pouvait dépenser sans mesure, qu'on pouvait emprunter à tout va, comme s'il était sans conséquence de multiplier les promesses dispendieuses. Mais rejouer 1981 en 2012, avec la menace imminente de la crise financière et sociale au-dessus de la tête, c'est mener le pays au pire accident.
Vous n'êtes pas le seul à parler de réduction des déficits. François Hollande l'a fait, pour ne citer que lui, et son programme fiscal n'est pas si éloigné du vôtre...
Moi, je baisse les dépenses et, lui, il les augmente. Excusez du peu ! C'est une divergence notable. Nicolas Sarkozy et François Hollande annoncent tous deux des dépenses supplémentaires. François Hollande veut les augmenter de l'ordre de 28 à 30 milliards d'euros, Nicolas Sarkozy de 10 à 15 milliards d'euros, ou davantage, puisqu'il ajoute 1 milliard tous les jours. Ils n'ont pas le premier centime.
Quand je pense qu'on s'est glorifiés d'avoir un déficit à 5,2 % du PIB ! Le déficit, mesuré par rapport aux recettes de l'Etat, représente plus de 10 % de ces recettes. C'est comme une entreprise ou une famille qui aurait 900 euros de ressources par mois et en dépenserait 1 000. C'est ça, la situation du pays. Il est criminel de ne pas en traiter. C'est une absolue irresponsabilité.
L'Italie a vu, à l'inverse de la France, ses taux d'intérêts augmenter de 6 %, 7 %, 8 %. La France, en quelque sorte, est-elle passée trop loin du boulet ?
La charge de la dette est de 55 milliards d'euros cette année. Les recettes de l'impôt sur le revenu, c'est 45 milliards. Quel est l'Etat d'un pays dont la totalité de l'impôt sur le revenu ne suffit pas à payer les intérêts de la dette ?
M. Sarkozy a indiqué, jeudi 5 avril, qu'il entend équilibrer les comptes publics, en 2016, en associant les grandes collectivités locales à l'effort de réduction de la dépense...
Sur cette dernière affirmation, il a évidemment raison. Il n'est pas imaginable d'obtenir un équilibre des comptes sans que les collectivités locales partagent les efforts. Il faudra négocier un pacte de réduction de la dépense publique, dont ces collectivités seront signataires avec l'Etat et la Sécurité sociale.
Mais, comme souvent, les chiffres avancés par Nicolas Sarkozy m'apparaissent tout à fait fantaisistes. Il annonce un déficit de 115 milliards d'euros et, à la ligne suivante, sans filet, une correction de 53 milliards. Il manque 62 milliards. Rien que ça !
Vous promettez, vous-même, de réduire les dépenses publiques de 50 milliards d'euros en les gelant en valeur. Pouvez-vous être plus précis ?
La France est le pays où la part des dépenses publiques est la plus importante. Elles représentent 57 % du produit intérieur brut (PIB), alors que la moyenne des pays de l'OCDE est de 43 %. Or il n'est pas vrai que notre niveau de contrat social soit de 20 % supérieur à celui des pays qui nous entourent. Il faut dépenser moins et servir mieux.
On peut le faire, par exemple, en étalant les programmes d'investissement des collectivités locales dans le temps ou en faisant intervenir le numérique dans la gestion de l'Etat. Dans le domaine de la santé, on peut réorganiser les urgences et la politique du médicament. Je récuse l'idée que les économies entraîneraient une moindre efficience de l'Etat et des systèmes sociaux. Je crois le contraire : nous pouvons améliorer le service au citoyen et faire des économies en même temps.
De toute manière, il n'y a que deux options. La première, c'est de se retrouver dans la situation de l'Espagne. La seconde, c'est de résoudre les problèmes avant que d'y être forcés par la plus rude des contraintes. Cela seul est optimisme et volonté, effort et espoir.
Les politiques réformatrices dures, telles celles menées en leur temps par Alain Juppé en France ou Margaret Thatcher au Royaume-Uni, ont rebuté l'opinion...
Qu'un journal comme Le Monde en vienne à me comparer ou à comparer Juppé avec Margaret Thatcher prouve une préoccupante perte de repères ! Mme Thatcher était dans la mise en cause radicale du modèle de solidarité dans la société britannique. Je vous dis, au contraire, que c'est la dernière fois qu'on peut sauver le modèle social et républicain. Je ne vous dis pas qu'il faut l'abattre, je vous dis qu'il faut avoir le courage de le sauver.
Vous semblez dire que ce sera indolore. Est-ce possible ?
J'ai dit qu'on peut dépenser moins et servir mieux. Pas que ce serait sans conséquences ou sans changements. Il s'agit d'éviter le risque d'avoir à diminuer de 15 % ou de 20 % salaires et retraites, comme dans d'autres pays. Il s'agit de la seule politique qui puisse sauver, tant que c'est encore possible, notre modèle social et républicain.
Pour l'heure, c'est Jean-Luc Mélenchon qui crée une dynamique de campagne...
Il y a, dans une partie importante de la population française, l'idée que le grand soir est possible et qu'il suffirait de le décider pour qu'on ne rembourse pas la dette, ou pour que tous les revenus augmentent. C'est un mensonge et un égarement dramatique.
Je suis frappé par ce qui s'est passé en Suisse. Dans un pays qui va bien, un référendum a été organisé pour savoir si les citoyens voulaient deux semaines de vacances supplémentaires. Ils ont répondu non. Les principales forces des peuples, ce sont leur conscience et leur volonté.
Pour paraphraser de Gaulle, les Français sont-ils des veaux ?
Sûrement pas ! Je suis un démocrate qui croit à la démocratie. Si les "élites", comme on dit avec les guillemets d'usage, font leur travail, les peuples sont au rendez-vous. Mais il arrive que les élites trahissent leur devoir.
Les élites qui ont trahi, c'est une thèse de Nicolas Sarkozy...
Je ne classe pas les élites comme lui. Moi, je suis un défenseur des corps intermédiaires.
Alors qui sont ces élites ?
Une partie du monde politique et du monde médiatique, qui trahit, parce qu'elle connaît la réalité de la situation et qu'elle a renoncé à en rendre témoignage. Avez-vous écrit une seule fois : "La situation est plus grave qu'on ne vous le dit" ? En Italie, cette phrase a été écrite. Elle ne l'a pas été en France ! Si vous l'écriviez, probablement le climat du pays changerait-il.
M. Sarkozy prévoit une réduction du nombre de députés et l'instauration d'une dose de proportionnelle aux législatives. Y voyez-vous une main tendue ?
J'ai observé ces dernières heures que mes propositions de moralisation de la vie publique, de réduction du nombre des parlementaires, de correction proportionnelle recueillaient beaucoup d'appréciations positives de la part de Nicolas Sarkozy aussi bien que de François Hollande. Ce doit être l'effet d'une soudaine force de persuasion...
Vous avez reçu récemment des signaux de droite et de gauche...
Dans la seule journée d'hier, de Nicolas Sarkozy et de ses proches, autant que de François Hollande et de ses proches... Vous laissez entendre qu'il y aurait des arrière-pensées électorales pour le second tour.Vous avez l'esprit drôlement mal tourné.
Pour moi, j'y vois la reconnaissance de notre indépendance et le besoin de la résistance aux extrêmes.
A droite, certains vous font miroiter le poste de premier ministre de Nicolas Sarkozy.
Je suis inaccessible au miroitement. Je suis déterminé à maintenir mon cap, sans varier d'un millimètre. Je ne me laisserai attirer ni dans un cap ni dans l'autre, ni par des manœuvres, ni par des chatoiements, ni par des signes de connivence.

Jean-Luc Mélenchon répète qu'il serait impossible pour le Front de gauche de participer à un gouvernement autour de François Hollande qui laisserait une place à François Bayrou. Qu'en pensez-vous ?
Que ma vision de la France soit incompatible avec celle que Mélenchon développe, c'est une évidence. Je mets de côté le personnage, l'orateur tribunicien. Mais laisser croire aux Français qu'on peut décider le smic à 1 700 euros le lendemain de l'élection, où fixer la retraite à 60 ans à taux plein, sans qu'une seule pension soit inférieure au niveau de ce même smic, ou créer 800 000 postes de titulaires dans la fonction publiques, cela pour moi est une telle énormité qu'il s'agit d'une atteinte à l'intérêt national. Et à la bonne foi des citoyens qui se laissent embarquer dans cette illusion... Seuls aiment le peuple ceux qui ne lui mentent pas.
Il n'y a aucun moyen, je vous le dis pour le présent et l'avenir, de sortir la France de la crise par l'influence des extrêmes. Pas plus de l'extrême gauche que de l'extrême droite. Et pas davantage dans la guerre des deux camps.
L'UMP et le PS, est-ce la peste et le choléra, les mettez-vous sur un pied d'égalité ?
Je suis là pour que le pays ait un choix qui ne le ramène ni dans les bras des uns, ni dans les bras des autres.
Il y a l'éthique de responsabilité et l'éthique de conviction. Voulez-vous être dans l'action ?
Les leçons d'éthique je les reçois, mais je les pèse à leur juste poids. Je livre la bataille pour l'élection présidentielle parce qu'elle est vitale pour le pays. Je suis le seul choix pour les Français qui permette d'écarter la pression des extrêmes. Nicolas Sarkozy est sous la pression de l'extrême droite, où il va puiser ses voix. François Hollande est sous la pression d'une extrême gauche en résurgence.
Mais si vous n'êtes pas au second tour...
Ne faisons pas de la politique avec des si!
Vous avez dit, au début de la campagne, que vous prendriez vos responsabilités. Cela est-il toujours votre ligne ?
J'ai toujours pris mes responsabilités.
En 2007 aussi ?
Absolument. J'ai dit, alors, que je ne voterais pas pour Nicolas Sarkozy.
Considérez-vous que les conditions du rassemblement ont progressé par rapport à 2007 ?
Non, c'est à peu près pareil. On en reste à la politique classique et clanique. Or, cette politique - vous pouvez l'écrire et l'encadrer - ne pourra offrir au pays une issue pour s'en sortir. Le rassemblement ne peut se produire que si les Français en décident ainsi.
 NOTRE DONNEUR DE LEÇON N'A PAS COMPRIS LA SEULE QU'IL AURAIT DÛ RETENIR.
JAMAIS DEUX SANS TROIS.
IL EST PASSÉ DÉJÀ DEUX FOIS POUR UN CON, LA TROISIÈME NE VA PAS TARDER.

COUP DE GUEULE 


Je ne félicite pas "Le Point" pour son dernier numéro vendu 4 euros: parce que la couverture est "spéciale".
Quant aux pseudo-psys de pacotilles qui nous dresse une analyse sur le comportement et la gestuelle des prétendants présidents, je me demande s'ils ne devraient pas retourner de là où il viennent, c'est à dire l'anonymat.

Quand les Français sauront qu'ils sont des Grecs 

Pardonnez-moi de troubler cette digestion interminable qui nous occupe, nous autres Français, pendant cette surréaliste campagne électorale.
Le brouet que les candidats nous servent n'est pourtant pas très lourd. Des promesses, rien que des promesses qui, bien sûr, ne seront pas tenues. C'est juste une habitude à prendre.
Les candidats nous parlent d'à peu près tout, sauf, bien sûr, de l'essentiel. Le nez sur les sondages, ils évoquent surtout l'emploi et le pouvoir d'achat que les Français ont mis en tête de leurs priorités, ce qui se comprend, pour l'élection présidentielle.
Mais, à quelques exceptions près, la classe politique se garde bien de traiter les deux sujets qui, si l'on n'y prend garde, risquent de changer les fondements du pays et la nature même du pacte républicain: les finances publiques qui partent en vrille et la laïcité mise à mal, voire bafouée, à tous les étages de la société et que la constitutionnalisation de la loi de 1905, proposée par Hollande, permettrait de mieux défendre. Deux signes patents de ce déclin français qu'on nous annonce depuis si longtemps et qui sera peut-être consacré si, après les échéances électorales, notre pays est dégradé par les deux agences de notation Moody's et Fitch, après l'avoir été par Standard & Poor's.
En attendant, pendant cette campagne en apesanteur, il ne nous reste plus qu'à danser et à faire la fête en applaudissant les conteurs de sornettes, avant de nous préparer à vider des caisses que le Saint-Esprit ou l'Allemagne aura remplies pour nous.
Un jour, nous nous réveillerons et nous nous rendrons compte que nous sommes devenus des Grecs.

comme je le disais dans un post précédant, si, par malheur
françois hollande était élu, la note de la france basculera de a+ à b
si nicolas sarkozy accède à un second mandat la france restera en a+

L’élection présidentielle: une vérité qui dérange

 L’article traduit ici est issu du magazine « The Economist » du 31 mars 2012 et est disponible dans sa version originale ici. Quand il s’agit de sécurité, les Français sont attentifs. Mais quand il s’agit des dangers auxquels leur économie est confrontée, ils sont encore peu vigilants.
Une semaine après que la France fut secouée par les fusillades d’un terroriste dans la ville de Toulouse et ses environs, les candidats à l’élection présidentielle ont repris leur campagne. Le ton est un peu moins strident, les concurrents respectueux de l’humeur sombre. Pourtant, le retour à la campagne électorale a néanmoins une qualité surréaliste, contrairement aux nouvelles inquiétudes sur la sécurité. Les candidats échouent complètement à reconnaître que le pays fait face à une crise économique imminente.
La vérité qui dérange est que la France, la deuxième plus grosse économie dans la zone euro après l’Allemagne, se retrouve coincée dans l’étau de ses finances publiques. La dépense publique française représente maintenant 56% du PIB (voir le graphique 1), comparé à la moyenne de l’OCDE qui est de 43,3%, ce qui est même plus élevé qu’en Suède. Pendant des années, la France a offert à son peuple un modèle social de services, d’allocations et de protection dans le style suédois, mais a échoué à créer assez de richesses pour le financer.
Aujourd’hui, la France continue à se comporter comme si elle avait les finances publiques de la Suède ou de l’Allemagne, alors qu’en réalité elles sont plus proches de celles de l’Espagne. Bien que la France et l’Allemagne aient un niveau d’endettement public comparable, supérieur à 80% du PIB, il diminue en Allemagne alors qu’en France, il est à 90% et en augmentation. Une agence de notation a déjà déchu la France de sa note financière AAA, illustrant les inquiétudes à propos d’une dette élevée et d’une croissance faible. L’instance d’audit du pays, la Cour des Comptes, dirigée par Didier Migaud, un ancien député socialiste, a averti qu’à moins que des «décisions difficiles» soient prises cette année et celles à venir, la dette publique pourrait atteindre 100% du PIB d’ici 2015 ou 2016.
L’érosion de la compétitivité française soulève des questions difficiles sur le contrat social. Les Français chérissent l’idée que chaque individu ait droit à des services décents dans des délais corrects et un filet de protection généreux pour les mauvaises situations. Mais à quel niveau la France a réellement les moyens d’offrir une protection à ses citoyens en cas de maladie, de chômage, de naissance ou de vieillesse? Comment le pays peut-il justifier son administration publique gigantesque – un millefeuille de communes, de départements, de régions et de l’État central – qui emploie 90 fonctionnaires pour 1000 habitants contre 50 en Allemagne ? Comment la France peut-elle alléger le fardeau fiscal, en incluant les charges sociales sur la masse salarie, pour encourager l’entrepreneuriat et la création d’emplois ?
Pour faire simple, la France est sur le point de faire face aux durs choix auxquels Gerhard Schröder, l’ancien chancelier allemand, a été confronté au début des années 2000 ou aux choix que la Suède a dus faire au milieu des années 90, quand son propre système social devenu insoutenable s’est effondré. La crise de la zone euro, qui a rendu les marchés obligataires intraitables sur le management économique laxiste, montre que ces décisions sont devenues de plus en plus urgentes et difficiles. Quel que soit le candidat élu à l’issue des deux tours de l’élection présidentielle le 22 avril et le 6 mai, il devra choisir. S’il échoue à être assez rigoureux sur le déficit, les marchés réagiront négativement, et la France pourrait se retrouver au centre d’une nouvelle crise de la zone euro. S’il s’attaque frontalement au déficit avec une hausse des impôts à tous les niveaux et même par des coupes dans les dépenses publiques, les électeurs n’y seront même pas préparés.
«Le vrai risque pour la zone euro n’est pas la Grèce, mais la France» a dit un haut dirigeant français de la finance. Nicolas Baverez, un commentateur qui avait prévu les problèmes de la dette qui menaçaient le pays dans un ouvrage paru en 2003, est d’accord: «Je suis convaincu que la France sera au centre d’une prochaine crise dans la zone euro».
Les candidats, cependant, réussissent avec talent à esquiver toutes ces questions. Avant que les fusillades de Toulouse n’interviennent, la campagne a tourné autour d’affaires pressantes comme les abattoirs halal, ‘immigration et la taxe sur les exilés fiscaux. Bien que Nicolas Sarkozy, le Gaulliste sortant, et François Hollande, son rival socialiste, aient adhéré à la réduction des déficits, chacun jurant de ramener le déficit de la France à 3% du PIB l’année prochaine, aucun n’a promis de le faire par des coupes radicales dans les dépenses publiques.
Les deux favoris à la présidentielle insistent plutôt sur le rééquilibrage des comptes par des hausses d’impôts. M. Sarkozy a déjà augmenté l’imposition sur les entreprises et les revenus.
Il dit qu’il veut taxer même ceux qui ont quitté la France pour échapper à l’impôt. M. Hollande a promis de prélever 75% au delà d’un million d’euros ($ 1,3m) par an, ce qui signifie qu’ils paieront 90% en prenant en compte les charges sociales. Il veut aussi augmenter l’impôt sur le patrimoine, prélevé annuellement sur une assiette de plus de 1,3 millions d’euros et augmenter l’impôt sur les dividendes. Il jure de remonter le salaire minimum, de créer 60 000 emplois d’enseignants, de diminuer l’âge de départ à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler jeune, et de «renégocier» le Pacte de stabilité et de croissance européen, un compris obtenu de haute lutte qui garantit une stricte discipline budgétaire.
Comment la France peut-elle continuer à tenir une élection qui a significativement échoué à se confronter aux vraies questions? Quelles sont les chances pour que n’importe quel candidat, s’il est élu, soit prêt à faire face à la crise à venir ?
Un univers parallèle
L’été dernier, Jean-Pascal Tricoire, le président du directoire de Schneider Electric, une entreprise française dans les services de l’énergie fondée en Bourgogne en 1836, a fait ses bagages pour Hong-Kong pour diriger l’entreprise depuis l’Asie. Il a pris deux hauts dirigeants avec lui ; d’autres ont suivi. Ils se sont joints au nouvel exode français vers Hong-Kong, [qui concerne] plus particulièrement les entrepreneurs. Le siège social officiel de Schneider Electric, et donc sa domiciliation fiscale, reste en France. Mais avec seulement 8% de son chiffre annuel réalisé en France actuellement, les yeux de la firme sont tournés vers le reste du monde.
Passez du temps avec les chefs des plus grandes entreprises françaises, comme Schneider Electric, vous verrez que leurs préoccupations sont globales. Ils parlent du Brésil et de la Chine, et ils regardent constamment leur ompétitivité internationale. Avec plus d’entreprises que n’importe quel autre pays européen dans le classement des 500 plus riches entreprises mondiales au palmarès « Fortune 500″, la France a un leader mondial dans quasiment chaque secteur, de l’assurance (AXA) aux cosmétiques (L’Oréal). Ces firmes connaissent parfaitement bien les dégats que pourrait occasionner une imposition à 75%. «Une catastrophe» dit un des dirigeants. «Complètement fou» dit un autre.
Pourtant, les Français ordinaires paraissent presque tous hostiles à ces mêmes entreprises, et aux marchés mondialisés qui ont aide à faire de leur économie la cinquième au monde. Seulement 31% des Français pensent que l’économie de marché est le meilleur système possible, selon un sondage pour Globescan, une entreprise de sondage (voir graphique 3). En dix ans de sondage, les Français ont constamment été les plus méfiants vis-à-vis du capitalisme. C’est la France qui a voté «non» en 2005 au référendum sur le traité constitutionnel européen, dans un contexte de peur de plombiers polonais déferlant en France sous la coupe des règles du marché unique. Et c’est cette France qui a fait d’un livre intitulé «La Démondialisation» un best-seller l’année dernière.
Les Français vivent avec cette contradiction nationale – ils profitent de la richesse et des emplois que les entreprises transnationales ont apporté et dénoncent en même temps le système qui les a créés – parce que l’élite dirigeante et les médias les ont convaincu qu’ils sont victimes des marchés mondialisés. Les syndicalistes ont nettement plus de temps d’antenne que les hommes d’affaires. On a constamment raconté aux Français qu’ils sont innocents et victimes de banquiers imprudents qui ont prêté déraisonnablement, ou de spéculateurs sans morale, ou des agences de notations «anglo-saxonnes». M. Sarkozy a appelé à une moralisation du capitalisme pour juguler ses abus. M. Hollande a déclaré que son «principal opposant est le monde de la finance». Peu de politiciens s’attachent à souligner que la plus grande partie du problème est la dette accumulée par les gouvernements français successifs, qu’ils ont eux même accrus les décennies passées.
Pourquoi ?
L’explication est pour moitié une histoire de conviction et pour moitié une question de calcul. La droite et la gauche en France n’ont jamais été en faveur du marché, sauf sous la contrainte. En dépit de l’élan libéral de circonstances, M. Sarkozy fait partie de la famille gaulliste, qui rejette fondamentalement une telle doctrine. La plupart des dirigeants socialistes actuels se sont fait les dents en travaillant pour François Mitterrand (M. Hollande a fait partie de son équipe présidentielle); le parti est toujours beaucoup plus préoccupé par la redistribution que par la création de richesses. «L’âme de la France» a déclaré M. Hollande quand il a lancé sa campagne, «est l’égalité.» Les candidats n’ont rien donné. Dix ans plus tôt, le plus récent candidat de cette mouvance, Alain Madelin a obtenu à peine 3,9% des voix.
Discours dangereux
C’est la réalité des élections d’aujourd’hui. Plutôt que de réagir à ces attitudes et de secouer les Français pour les faire sortir de leur zone de confort, les deux favoris se plient aux attentes du peuple. A un rassemblement géant à Villepinte, au nord de Paris, M. Sarkozy a craché sur les règles du commerce au sein de l’Union Européenne, qui selon lui est à l’origine d’une concurrence «sauvage» ; il a appellé à un «Buy European Act» pour les marchés publics si les partenaires commerciaux non européens n’ouvraient pas leurs marchés, et il a menacé de retirer le pays de la zone de libre-circulation qu’est l’espace Schengen si les pays membres ne décidaient pas de renforcer le contrôle de l’immigration à l’extérieur de la zone. Non sans ironie, ce fils d’un immigré hongrois commence à s’engager sur un terrain glissant, abordant le sujet des « étrangers trop nombreux » en France. Tout celà a pour but de rassurer l’électeur français qui s’agite, pensant que l’Europe ne le protège pas de la concurrence mondiale.
Bien sur, Sarkozy peut mettre à son actif quelques réformes libérales utiles, comme le relèvement de l’âge minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans, ou l’autonomie des universités. Il a aussi signalé le poids écrasant des charges sociales françaises sur les employeurs, qui étouffent la création d’emplois et qu’il a raboté un peu. Mais le politicien, qui a écrit qu’il désapprouvait «la France [qui] n’a pas arrêté de décourager l’initiative et de punir le succès», augmente aujourd’hui les impôts sur les riches et tape sur les grands patrons et les banquiers à tout bout de champ.
Tout ceci est aussi tactique. Au premier tour des élections en France (comme dans les primaires américaines), les candidats essaient de consolider leur base; au tour décisif, ils virent au centre. A l’extrême-droite, M. Sarkozy doit affronter Marine Le Pen, la candidate télégénique du Front National. Les derniers sondages la place à la troisième ou quatrième place avec 16 à 18% des voix au premier tour, contre 28% chacun pour Sarkozy et Hollande. Mais personne n’a oublié son père, Jean-Marie, qui a arraché une place au second tour en 2002 au dépens du candidat socialiste. La fougeuse Mme Le Pen, qui a sorti son parti de son image musclée, n’est pas à même de répéter l’exploit. Sa campagne forte cadre néanmoins beaucoup avec le débat électoral avec ses appels à quitter l’euro, à réindustrialiser le pays et à endiguer l’islamisation.
M Hollande fait face à une pression similaire sur sa gauche. Avec sa réputation de modéré, qui a promis d’introduire sa propre loi d’équilibre budgétaire, il doit lutter pour repousser la gauche radicale incarnée par Jean-Luc Mélenchon, trotskyste dans sa jeunesse et ancien sénateur socialiste désormais soutenu par le parti communiste (stalinen). A un récent rassemblement organisé, avec un symbolisme théâtral, à la Bastille, M. Mélenchon a appelé à une «insurrection civique» contre «l’ancien régime». Il veut des pensions à taux plein pour tous à 60 ans, une hausse de 20% du salaire minimum et un plafond de 360 000 euros annuels pour les salaires. Avec son style agressif et ses manières bourrues, la campagne de M. Mélenchon a fait sensation. Plus d’un Français sur dix a l’intention de voter pour lui. Même si la plupart des électeurs de Mélenchon vont se rassembler derrière M. Hollande au second tour, sa récente pointe dans les sondages grignote quelques points à M. Hollande, tassant la vague qui pourrait l’amener à la victoire. Ainsi, ses propositions pour une nouvelle taxe sur les transactions financières, l’abolition des « stock options » et le taux d’imposition à 75%. De là aussi ses attaques cinglantes sur la finance et les richesses et la dénonciation des nouveaux super riches comme « arrogants et cupides ».
Opération décryptage
Beaucoup de commentateurs français ne prennent pas en considération ces propositions qu’ils estiment être une simple posture politique. Les soutiens des deux favoris assurent, qu’en réalité, chacun comprend ce qui est en jeu. La taxe de 75%, dit Olivier Ferrand, le dirigeant de Terra Nova, un think-tank lié au parti socialiste, n’est « qu’une mesure symbolique ». Même M. Hollande a concédé que cela ne rapporterait que peu de recettes. Derrière toute cette réthorique, M. Ferrand insiste, « le parti socialiste s’est modernisé, et il comprend le besoin d’améliorer la compétitivité et de contrôler les déficits ».
M. Hollande a un caractère jovial en privé, il rejette l’idée qu’il est dangereux, comme il l’a affirmé – en Anglais – à son arrivée à Londres en février. Il a chargé de sa campagne deux hommes, Pierre Moscovici et Manuel Valls, qui ont été proches du modéré Dominique Strauss-Khan, ancien-patron du FMI, qui a été évincé de la course suite à un scandale sexuel. Une fois au povuoir, les socialistes français peuvent finir par faire des choses bien. Avec M. Strauss-Khan comme ministre des finances, Lionel Jospin, le premier ministre socialiste de 1997 à 2002, a privatisé plus d’entreprises françaises que tous ses prédécesseurs réunis. «Nous avons libéralisé l’économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations», a rappelé M. Hollande avant de venir à Londres.
Pourtant, cela nécessite beaucoup d’indulgence de la part de l’électorat d’accepter que le candidat ne fera pas la moitié des choses qu’il a promis de faire. Il y a un risque sérieux de déception si, par exemple, le président Hollande était amené à dire lors de ses prises de fonctions: «Nous avons examiné les comptes publics et, quel dommage, il n’y a plus de monnaie pour faire ce que j’ai promis.» Mais d’abord pour désamorcer ce risque, le nouveau président devrait mettre en place quelques unes de ses idées loufoques, seulement pour une question de posture politique. La dernière mesure de ce type qu’on mise en place les socialistes était la semaine des 35 heures.
Décoder M. Sarkozy n’est pas facile. Il a lâché du lest sur le côté le plus déplaisant de sa rhétorique, mais elle reste en bonne partie tout simplement malhonnête. Il y a déjà, par exemple, une réforme de Schengen qui devrait autoriser les membres à suspendre la liberté de circulation lors de circonstances exceptionnelles. Son idée d’un impôt dans le style américain sur les Français expatriés, mais seulement les exilés fiscaux, serait tout bonnement impossible à appliquer. Peut-être le sait-il, comme beaucoup, et qu’il ne le ferait donc pas. En effet, les amis de Sarkozy affirment qu’il deviendrait un président réformiste s’il est réélu, «Sarkozy a débuté sa campagne en appelant à des réformes dans la veine de celles menées en Allemagne» a dit un des conseillers. «Mais il a réalisé qu’il n’avait aucune chance de gagner avec ça, parce que c’est impopulaire, donc il a préféré plutôt défendre des mesures populistes de droite.» En poste, affirme le même conseiller, il serait un «président réformiste très actif.»
Au milieu de tout ce double langage, le seul candidat qui a constamment parlé du besoin de réduire la dette publique et de couper dans les dépenses est François Bayrou, un centriste. Il est un concurrent de longue date à la présidentielle, sans soutien d’un parti puissant, il sort de son tracteur dans sa ferme du Béarn tous les cinq ans pour concourir au poste à Paris. M.Bayrou n’est pas un libéral: il veut un «juste prix» pour les produits agricoles, et il propose des droits de vote aux syndicats dans les conseils d’administration des entreprises. Mais il a promis au moins 50 milliards d’euros de coupes budgétaires (parallèlement à 50 milliards d’euros de hausse d’impôts, incluant une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu à 50%, et relevant à 44% la tranche marginale actuelle). Considérant la tranche imposable à 75% d’Hollande comme «insensée», il déplore le [faible] niveau du débat politique. «Nous ne posons aucune des questions dont dépend la survie future de la France» a dit M. Bayrou. «Quand un pays ne se pose aucune de ces questions, il court le risque d’une catastrophe». Pour le moment, les votants ne semblent guère prêter attention à ce message: les chiffres de Bayrou ne sont pas meilleurs que ceux de Mélenchon, qui sont monté jusqu’à 12-13%.
Promesses de rupture
Tout cela laisse aux électeurs la tâche peu enviable de décrypter les messages de chaque candidat pour en déceler la partie crédible de celle qui est de la pure fantaisie. L’idée la plus probable est que les deux favoris, pour leur propre sécurité politique, auraient besoin de mettre en place quelques unes de leurs idées excentriques. Cela pourrait causer d’énormes dégâts. En 2007, après avoir parlé très durement de l’immigration, M. Sarkozy se lança et créa le ministère de l’identité nationale, pour finalement le supprimer plus tard, après avoir causé beaucoup d’indignation en cours de route. Si, une fois président, Hollande mettait en place sa nouvelle tranche d’imposition à 75% – au moment même où la Grande-Bretagne a diminué le taux de sa tranche marginale de 50 à 45% – cela enverrait un signal négatif à l’étranger sur la façon dont la France traite les succès financiers, comme la semaine des 35 heures a terni l’image du pays pendant des années. Sa politique fiscale pousserait dans l’ensemble les entrepreneurs français à croire qu’ils feraient mieux de lancer leurs nouvelles idées à l’étranger.
La vérité qui dérange est que quiconque remporte la victoire le 6 mai aura besoin d’une approche rigoureuse du déficit, pour faire face à des marchés obligataires méfiants et à une possible récession. Sarkozy devrait trouver de nouvelles économies budgétaires, en dépit de sa promesse de «protéger» les Français de l’austérité. Hollande serait forcé de remettre à plus tard quelques unes de ses promesses coûteuses, et de goûter à l’inflexibilité allemande s’il insistait à pousser la chancelière Angela Merkel à revoir le pacte de stabilité. De toute façon, le résultat serait une crise pour les Français, et ni l’un ni l’autre ne les a préparés à cela.