TOUT EST DIT

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lundi 8 août 2011

L'euro face au dollar: l’aveugle et le paralytique

L’euro reste une monnaie forte en dépit de la crise de la dette en Europe. La devise européenne profite des difficultés économiques et politiques américaines qui font planer des doutes sur la solidité du dollar. Un équilibre instable.
La crise de la dette de part et d’autre de l’Atlantique donne le tournis. Et chamboule les repères. Normalement, depuis le temps que les alertes et sauvetages en catastrophe se multiplient dans la zone euro, la monnaie européenne aurait dû perdre de sa valeur. Il n’est pas une opération de sauvetage, de l’Irlande à la Grèce en passant par  le Portugal, qui ne se termine sans qu’une autre se profile, en Grèce une deuxième fois et bientôt peut-être en Italie. Avec en toile de fond les prédictions de tous les adversaires plus ou moins déclarés de l’euro sur son prochain effondrement.
Il n’est pas question seulement de techniques financières, mais aussi de détermination politique. Dans d’autres situations, l’euro n’aurait pas résisté à une dégradation de la solidarité entre pays membres, seul ciment politique qui fonde la monnaie unique. Or, la crise grecque et la lenteur à trouver des solutions a fortement ébranlé cette solidarité. En plus, à peine une solution est-elle enfin élaborée comme le second plan de 158 milliards d’euros pour sortir la Grèce de la faillite, que déjà des doutes sont exprimés sur l’efficacité des mesures. Mais l’euro, cette fois, n’a pas bougé, ou presque sur les marchés de change.
Encore ne parle-t-on là que du sauvetage d’un pays qui ne pèse que 2% du PIB de l’Union européenne. Mais imaginons  qu’un poids lourd de la zone euro – l’Espagne, l’Italie ou la France – doive à son tour être soutenu. Les réponses ne pourraient être identiques à celles qui furent trouvées pour la Grèce: trop lourd! Ces risques font partie des hypothèses tout à fait réalistes qui devraient d’ores et déjà faire flancher l’euro.  Mais il tient bon. Voilà  de quoi donner du grain à moudre à ceux qui affirment que l’Europe est face à une crise de la dette, pas à une crise de l’euro.

L’euro, toujours une monnaie forte

La monnaie européenne s’échangeait à 1, 40 dollar à la mi-juillet, demeurant à son niveau d’octobre 2010. Le deuxième plan de sauvetage grec du 21 juillet a eu peu d’incidence sur le marché des changes. Puis le 5 août, après l’accord américain sur le relèvement du plafond de la dette et  juste avant la dégradation de la note des Etats-Unis par l’agence Standard & Poor’s, l’euro cotait près de 1,43 dollar. Depuis le début de l’année, l’euro a oscillé entre un minimum de 1,30 dollar début janvier et un maximum de 1,50 début mai.
Voilà une dizaine d’années, la valeur de la monnaie européenne par rapport au dollar avait dégringolé, à son plus bas, jusqu'à 0,85. A l’inverse, à son zénith de 1,60 dollar en juillet 2008, elle asphyxiait les exportateurs français. En pleine crise de la dette publique, malgré les alertes, les psychodrames politiques et des situations de faillites tout à fait inédites dans la zone euro, la monnaie européenne reste à un niveau élevé. Pourquoi?

Le dollar ne rassure pas

Tout simplement parce que les valeurs des devises sont relatives. Et que le dollar américain n’a absolument rien actuellement d’une devise refuge. Dès le début de l’été, le risque de dégradation des Etats-Unis émis par deux agences de notation (Moody’s et Standard & Poor’s), a confirmé aux marchés qu’il serait risqué d’arbitrer en faveur de la monnaie américaine contre l’euro  .
Puis, les passes d’armes entre Démocrates et Républicains pour relever le plafond de la dette américaine ont mobilisé les médias mais rien réglé au plan économique, les deux camps ayant surtout cherché à élargir leur base électorale en vue des prochaines élections présidentielles. Standard s Poor’s en a tiré les conclusions conformément à ses annonces précédentes, sanctionnant «le processus dans le cadre duquel sont décidées les politiques publiques», a déclaré l’agence de notation. Ce qui en dit assez long sur la gestion de l’économie aux Etats-Unis ainsi que sur la capacité de la première économie mondiale à enclencher une vraie dynamique de reprise. D'où la grande fragilité de la monnaie américaine.
La Chine, premier détenteur étranger de créances américaines avec près de 10% de la dette, ne modère pas ses critiques. Dadong, sa jeune agence de notation, a même dégradé la note des  Etats-Unis avant Standard & Poor’s. La mobilisation ce week-end de la BCE (Banque centrale européenne) et des pays du G7 pour tenter d’éviter une propagation de l’inquiétude créée par la situation américaine et une nouvelle aggravation de la crise de la dette, illustre assez bien la déroute du système dont le dollar est un pilier.

Planche à billets américaine

D'un autre côté, le dollar aurait déjà dû plonger depuis plusieurs mois, si on considère que la Réserve fédérale américaine s’est engagée dans une politique de rachat d’emprunts d’Etat… en faisant tourner la planche à billets. Après l’injection annoncée de 600 milliards de dollars en octobre 2010, le relèvement du plafond de la dette fédérale devrait accentuer ce recours à la planche à billets. C’est cette situation qui a été poinyée par les agences de notation, ce qui aurait dû logiquement être fatal au billet vert. Mais la parité entre la monnaie européenne et le billet vert est malgré tout restée, jusqu’à présent, stable. Car lundi 8 août au matin, après la dégradation de la note américaine par Standard & Poor’s, la devise européenne valait juste un peu plus de 1,43 dollar, seulement 0,5 cent de plus que le vendredi précédent, Comme si, au plan des monnaies, cette dégradation était presque un non évènement.

Rappel de forces négatives

En réalité, le dollar se tient à cause des inquiétudes qui pèsent sur la zone euro et sur le risque de propagation de la crise de la dette à des poids lourds de la zone. Et l’euro se maintient à cause de la fragilité du dollar qui retient les opérateurs de marchés de s’y réfugier. Drôle d’équilibre, forcément très instable, obtenu par un rappel de forces négatives. On ne doit pas s’étonner que chacune des deux monnaies profite des faiblesses de l’autre, même si elles souffrent toutes les deux de la corrosion qui attaque leur fondamentaux. 

Le spectre d’une guerre des monnaies

Les Etats, dans leur ensemble, n’ont pas intérêt à bousculer ce fragile équilibre. En octobre 2010, le FMI estimait le montant des réserves de change allouées en devises étrangères à 4500 milliards de dollars, dont 61% en dollars et 27% en euros. Pour des pays comme la Chine (qui détient 30% des réserves internationales),  le Japon (11%), l’Arabie Saoudite, la Russie, le Brésil, Taïwan ou la Corée (entre 3 et 5%) selon l’agence Bloomberg, l’effondrement de l’une ou l’autre des monnaies causerait d’importants préjudices. Cette situation est source de déséquilibre, et le G20 a d’ailleurs inscrit à son programme de travail la réduction du besoin d’accumulation des réserves. Mais on n’a pas enregistré, jusqu’à présent, de réelles avancées sur la question.
La zone euro elle-même n’a aucun intérêt à voir le cours du dollar baisser. Les Etats-Unis y gagneraient une plus grande compétitivité à l’exportation alors que, à l’inverse, les exportateurs européens seraient pénalisés. Et la monnaie européenne, déjà trop forte pour les pays dans le collimateur des agences de notation (les PIGS: Portugal, Irlande, Grèce et Espagne), se verrait encore renforcée par rapport au dollar, ce qui ne pourrait qu’aggraver leur cas.
Le G20 a soulevé le problème en constatant que le risque de guerre des monnaies existe. Il a donc aussi inscrit à son agenda une réforme du système monétaire international «pour assurer la stabilité financière d’un monde multipolaire». Le triplement des fonds dont dispose le FMI en 2009 entre dans cet objectif. L’Europe en a profité l’an dernier pour la Grèce. Mais il en faudra beaucoup plus pour espérer stabiliser le système.

La Grèce ou mourir de rire avec Ségolène Royal





DU N'IMPORTE QUOI AVEC EN PRIME LA BROSSE À RELUIRE, LE DISCOURS DÉCOUSU ET LA CHALEUR DE SKIATHOS, ILE TOURISTIQUE HAUT DE GAMME.

Sarkozy se représidentialise grâce à la crise

Le contexte économique mouvementé offre au chef de l'Etat un rôle taillé sur mesure pour réconquérir l'opinion.

Après des mois de disette sondagière, la popularité de Nicolas Sarkozy remonte en cette période de récession. La crise qui secoue actuellement la zone euro est perçue à l'Elysée comme une occasion de se relancer politiquement à neuf mois de l'élection présidentielle. 
Lors du sommet européen du 21 juillet dernier, Nicolas Sarkozy s'était félicité d'avoir arraché un second plan d'aide à la Grèce après une rencontre de plus de sept heures avec Angela Merkel. Depuis le Cap Nègre où il est en vacances, le Président de la République continue de vouloir être en première ligne pour résoudre la crise de la dette européenne.  
Selon Libération, il aurait ainsi activement travaillé ce week-end "à la mise au point d'une initiative commune avec la chancelière Angela Merkel". Ce qui aurait permis d'aboutir à la déclaration à quatre mains publiée dimanche soir afin de défendre les principes de solidarité européenne.  
Période propice
Pour renforcer sa stature d'homme d'Etat sur la scène intérieure, Nicolas Sarkozy cherche aussi à faire voter la fameuse "règle d'or", qui prévoit d'inscrire dans la Constitution l'obligation d'un retour à l'équilibre budgétaire. Sous l'habit consensuel du père de la nation, le Président de la République a ainsi écrit une lettre à tous les parlementaires dans laquelle il les appelle à "se rassembler" au-delà "des intérêts partisans" pour remettre en ordre les comptes publics du pays.  
Mais la parole de Nicolas Sarkozy se fait également plus rare. Malgré son activisme ce week-end, le il s'est abstenu d'intervenir publiquement, laissant à François Baroin, le soin de rassurer l'opinion. Depuis trois mois, Nicolas Sarkozy a en effet signé un retour à la "méthode Pilhan": moins prolixe, il laisse son fidèle Claude Guéant, assumer les débats les plus clivants sur l'immigration ou la sécurité. 
"Les crises ont plutôt profité au Président, analyse d'ailleurs Bruno Jeambar, directeur général adjoint d'Opinion Way. La dernière période où il a rebondi dans l'opinion, c'était entre septembre 2008 et septembre 2009 quand il fut confronté à la crise géorgienne et à la crise économique. C'est une période propice à l'expression de son volontarisme." De quoi nourrir l'espoir d'une réélection.  

Les clés pour comprendre la crise financière

Pourquoi les marchés financiers paniquent? Va-t-il y a avoir un krach boursier? Quelles conséquences aura la dégradation de la note des Etats-Unis? La crise de la dette en zone euro est-elle contagieuse? Les réponses de "l'express" (www.lexpress.fr)
 Les faits: les Bourses plongent
Cela fait deux semaines déjà que les Bourses mondiales dévissent. Chaque jour, depuis le 22 juillet, une mauvaise nouvelle économique fait s'enfoncer un peu plus dans le rouge les places de marché. La Bourse de Paris a ainsi signé vendredi soir sa dixième séance consécutive de baisse, du jamais vu depuis la création du CAC 40 en 1987. L'indice phare de la place parisienne a perdu près de 15% de sa valeur au cours des deux dernières semaines. De Francfort à Milan, en passant par Londres et Madrid, le schéma est le même. La situation est tout aussi catastrophique de l'autre côté de l'Atlantique: le Dow Jones a perdu près de 10% en deux semaine, le Nasdaq de 11%. Les Bourses asiatiques ne sont pas non plus épargnées. "On peut le dire, il s'agit bien d'un krach estival même si ce mot reste souvent murmuré du bout des lèvres", écrit dans sa note quotidienne Philippe Cohen, gérant chez Barclays Bourse.
Lire sur le sujet: Les dessous du krach estival
Le coup de tonnerre: la perte du "AAA" américainStandard and Poor's a dégradé d'un cran vendredi soir, après la clôte de la Bourse de New York, la note de la dette américaine, de "AAA" à "AA+". C'est une première historique pour le pays, qui bénéficiait de la meilleure notation possible depuis la création de l'agence de notation financière, en 1941. Vu la place des Etats-Unis dans l'économie mondiale - première puissance avec un PIB annuel de plus de 14 500 milliards de dollars, dollar considéré comme valeur refuge car c'est la principale monnaie de réserve de change cette décision de S&P pourrait avoir des effets dévastateurs pour l'ensemble de la finance mondiale. C'est pourquoi la réouverture des marchés après ce week-end était attendue avec anxiété. Si les Bourses asiatiques ont bien plongé, les Bourses européennes, elles, ont réagi avec plus de modération (suivre en direct les évolutions de la Bourse, ici).
Lire aussi: Les Etats-Unis ont perdu leur triple A, quelles conséquences?
Les réactions: mobilisation internationale pour enrayer la paniqueConscients de la gravité de la situation, les dirigeants des principales économies de la planète ont interrompu leurs vacances pour éviter que ne se produise une crise financière aussi grave que celle de l'automne 2008, après la faillite de Lehman Brothers. En France, Nicolas Sarkozy a multiplié depuis sa résidence du Cap Nègre les appels téléphoniques avec ses homologues européens, notamment avec la chancelière allemande Angela Merkel. Après s'être réunis dans la nuit de dimanche à lundi, les ministres des Finances du G7 se sont engagés à "prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la stabilité financière et la croissance". En clair: les Banques centrales sont prêtes à injecter des liquidités dans les marchés afin de soutenir leur bon fonctionnement. La Banque centrale européenne (BCE) s'est quant à elle dite prête à racheter de la dette espagnole et italienne, si des investisseurs se retirent.
En savoir plus: Comment la planète se mobilise pour éviter une nouvelle crise financière
Le contexte de fond: la crise de la detteLa dégradation de la note souveraine américaine ne suffit pas à expliquer ce mouvement de panique boursière. Aux Etats-Unis, le déroulement conflictuel des débats sur le budget, pour arracher in extremis mardi 2 août un accord du le relèvement du plafond de la dette, a considérablement inquiété les marchés. Et même si un accord entre républicains et démocrates a été trouvé, le problème des finances publiques américaines est loin d'être réglé - comme le prouve la décision de S&P. Cette crise de la dette américaine fait douloureusement écho à celle que traverse la zone euro depuis deux ans déjà. Le deuxième plan de sauvetage grec élaboré en juillet ne suffit toujours pas à rassurer les marchés et les craintes de contagion continuent de s'accentuer. L'Italie et l'Espagne sont de nouveau sous la pression des marchés.
Lire sur le sujet: Les trois leçons de la crise de la dette américaine
L'Espagne et l'Italie ont-elles besoin d'un plan d'aide?
L'avenir: les craintes d'une nouvelle récessionLes marchés s'inquiètent pour la santé de l'économie mondiale. Car aussi bien d'un côté de l'Atlantique que de l'autre, les nouvelles sont mauvaises. Aux Etats-Unis les doutes sur la vigueur de l'économie se font chaque jour plus fort, avec l'accumulation de signes inquiétants. L'activité manufacturière est en baisse, la consommation des ménages cale et le PIB n'a augmenté que de 1,3% au premier semestre. Si les chiffres du chômage de vendredi sont meilleurs que prévu, il reste au niveau très élevé de 9,1%. En Europe, l'Espagne et l'Italie ont affiché des croissances poussives de 0,2% et 0,3% au deuxième trimestre. La France risque de ne pas faire mieux: après un début d'année en fanfare, la croissance française a nettement ralenti et le chômage est reparti à la hausse. Résultat, la Banque de France et l'Insee table sur une hausse du PIB d'à peine 0,2% au deuxième trimestre, après +0,9% au trimestre précédent. La reprise mondiale n'est donc plus aussi solide qu'elle ne paraissait en 2010.
Lire aussi: Obama a-t-il les moyens de relancer l'économie américaine?

Un nouveau gouvernement contre la crise
Politis, 5 août 2011
Une semaine après la démission du gouvernement et alors que le pays est sous le feu des agences de notation en raison de l'importance de sa dette publique, le président Dimitris Christofias a présenté son nouvel exécutif. Alors que certains portefeuilles n'étaient pas encore attribués dans la matinée du 5 août, "les ministres déjà nommés ont immédiatement commencé à travailler", titre le quotidien Politis.
Soutenu par le seul parti communiste (AKEL), dont est issu le nouveau ministre des Finances Kyriacos Kazamias (un ancien membre de la Cour des comptes européenne), et composé d'un grand nombre de technocrates, le nouveau gouvernement entre en fonction dans un "climat politique lourd" : l'explosion d'une cargaison de munitions qui a provoqué 13 morts le 11 juillet a laissé une partie de l'île sans électricité, tandis que la crise économique pousse chaque jour dans la rue des milliers de manifestants qui s'opposent aux mesures d'austérité, réputées pourtant nécessaires. A cela s'ajoute le fait que Chypre doit assurer la présidence de l'UE en juillet 2012 "tandis que la question de la division de l'île, depuis 1974, n'a toujours pas été réglée", conclut le journal.

Le problème est politique

La crise financière mondiale, qui fixe nos regards sur la réouverture des marchés ce matin, est avant tout une crise de confiance. Elle a certes des raisons économiques - le poids anormalement élevé de la dette aux États-Unis comme en Europe - mais aussi des raisons politiques. Les marchés ne croient pas, ne croient plus, à la capacité des systèmes politiques en place à trouver et à imposer les solutions nécessaires à la reprise de l'économie sur des bases saines.

Ce qui est en jeu pour l'Amérique, c'est son statut dans le monde. Pour la première fois dans son histoire, une agence de notation financière vient d'abaisser la note de sa dette. Ce qui est en jeu pour l'Europe, c'est l'existence de l'euro et donc la survie même de la construction européenne.

Mais, des deux côtés de l'Atlantique, les discours des dirigeants en place sonnent souvent creux. Aux États-Unis, Barack Obama a déçu ses partisans. Il se voulait un président sur le modèle d'Abraham Lincoln et Franklin D. Roosevelt, un homme qui « transforme » le monde dont il hérite. En réalité, contraint à des compromis permanents, il se révèle un homme de « transactions » plus que de « transformations ».

Certes, les divisions idéologiques profondes au sein de la société américaine sur le rôle de l'État ne rendent pas sa tâche aisée. Le dysfonctionnement du système politique américain, la capacité de blocage au sein du Congrès de minorités comme le « Tea Party », ne sont jamais apparus aussi évidents. Les qualités traditionnelles qui ont fait la force de l'Amérique, l'individualisme, la flexibilité, le culte de l'excellence, l'inventivité, le dynamisme se retrouvent encore au niveau des individus. Mais sont-elles toujours présentes au niveau de la collectivité ?

Les défis auxquels l'Europe est confrontée sont plus graves encore. La nature hybride de la construction européenne peut-elle survivre à la gravité de la crise sans faire l'objet, « à chaud », d'une vraie révision ? L'Amérique, elle, dispose d'un système fédéral qui lui donne un semblant d'unité. Ce n'est pas le cas de l'Europe. Aujourd'hui, « dans l'urgence », peut-elle décider de se doter d'un nécessaire ministre commun de l'Économie et des Finances et de règles de fiscalité commune ?

On sent bien la contradiction profonde entre la tentation du repli identitaire, la montée des populismes qui encouragent à voir l'Europe comme le problème et non comme la solution, et la nécessité rationnelle d'une intégration plus grande face à la crise.

Certes, les dirigeants des grandes nations européennes ont une lourde part de responsabilité dans cet état de fait. À force de choisir des personnalités en fonction de leurs « limites » plus que de leurs « mérites », pour occuper les postes clés au sein de l'Union, ils ont contribué à décrédibiliser la construction européenne. Et à force de penser la politique en termes tactiques - « Je sais ce qu'il faut faire pour mon pays, mais je ne sais pas comment être réélu si je le fais » -, c'est le concept même de démocratie qu'ils ont contribué à affaiblir.

Ainsi l'Europe souffre-t-elle d'une double crise d'incarnation et de légitimité, au moment où ses citoyens ont le plus besoin d'être rassurés et entraînés. Il n'y a pas de solution économique qui ne passe par un sursaut politique.

La crise de la dette change la donne politique

Pour la majorité, l'aggravation de la situation devrait inciter les socialistes à voter la fameuse «règle d'or».  À neuf mois de la présidentielle, si la crise s'installe, elle pourrait peser sur l'élection.

Une course contre la montre. En attendant la réouverture des marchés, Nicolas Sarkozy a passé le week-end à recevoir des appels de ses homologues, via ses précieux «transmetteurs» qui, avec son aide de camp, le suivent où qu'il soit. L'objet de ces échanges tous azimuts: tenter de trouver des solutions pour calmer les marchés, inquiets du ralentissement de la croissance mondiale et d'une contagion de la crise de la dette en zone euro. Dimanche soir, le président de la République et la chancelière Angela Merkel ont publié un communiqué commun en ce sens.
Pour l'heure, seul le ministre de l'Économie, François Baroin, a rejoint Paris. Ni Nicolas Sarkozy ni François Fillon n'ont prévu de rentrer: «On change plusieurs fois par jour nos batteries de téléphone mais pour appeler Berlin ou Washington, il n'est pas nécessaire de se trouver à Paris», argue un conseiller du chef de l'État. Si nécessaire, Sarkozy «se repliera» sur le fort de Brégançon, non loin de la propriété de sa belle-famille, au Cap Nègre (Var). Mais ce n'est pas d'actualité, indique l'Élysée.

Le temps politique et le temps boursier

Si l'inquiétude devant la dégradation de la situation est réelle, elle n'empêche pas les stratèges élyséens de commencer à évaluer les conséquences politiques de cette nouvelle crise. Première préoccupation à l'Élysée: le décalage entre le temps politique et le temps boursier. «Les mesures pour sauver la Grèce le 21 juillet doivent être mises en œuvre vite mais le temps de la démocratie n'est pas celui - à la vitesse de l'éclair - des marchés, s'inquiète un conseiller. C'est un vrai sujet.» À l'UMP, certains, à l'instar du député Hervé Mariton, en appellent à une réunion du Parlement «dès le mois d'août» pour adopter de toute urgence le plan d'aide à la Grèce: «Il est surprenant que cet accord du 21 juillet ne puisse être voté à cause des… vacances!», déplore le député de la Drôme.
Deuxième sujet politique examiné à l'aune de l'aggravation de la crise: la fameuse «règle d'or», qui prévoit d'inscrire dans la Constitution l'obligation d'un retour à l'équilibre budgétaire. Pour l'exécutif, la crise change la donne: «Le président a été visionnaire en la matière, indique un conseiller. Comment peut-on être contre la “règle d'or”, dans ce nouveau contexte? Si la gauche veut continuer à aller dans le mur en klaxonnant, libre à elle. Mais les Français sauront, le moment venu, donner raison à qui de droit.» La décision de convoquer ou non le Congrès à Versailles - pour entériner cette «règle d'or» - sera prise à l'automne.

«Tout cela pèsera sur l'élection»

L'opposition a annoncé qu'elle voterait contre. Une position intenable, estime l'exécutif. «Se lier par la Constitution est la preuve ultime de notre détermination à réduire les déficits et désendetter le pays à terme, indique au Figaro la ministre du Budget, Valérie Pécresse. En refusant de voter la “règle d'or”, la gauche se voit soupçonner de ne pas vouloir prendre le risque de s'appliquer cette règle à elle-même. Son refus était injustifiable. Au regard du nouveau contexte, il l'est encore plus.» Des arguments qui laissent le PS de marbre. «La “règle d'or” n'est qu'une intention qui vaut pour l'après-présidentielle, rétorque Jean-Marc Ayrault. La crise s'aggrave: c'est maintenant qu'il faut agir, pas en 2013!»
Pour le patron des députés PS, Nicolas Sarkozy devrait profiter de l'examen du projet de loi de finances rectificative, début septembre, pour prendre des mesures destinées à rassurer les marchés, comme «la suppression des niches fiscales», ces «cadeaux fiscaux faits aux plus riches». Le coordinateur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, ne dit pas autre chose: «La “règle d'or” est un engagement vague pour après-demain. Nous sommes en pleine tourmente financière! Le vrai débat, c'est comment on s'engage enfin sur un chemin de finances publiques qui soit crédible et juste. Je vois le piège dans lequel Sarkozy veut nous faire tomber. Mais c'est lui-même qui est dans la nasse.»
Pour le chef de l'État, la situation est de facto périlleuse, à neuf mois de la présidentielle. «L'aggravation de la crise renforce la stature d'homme d'État du président, note un conseiller élyséen. Mais si la crise s'installe, cela deviendra dangereux socialement. Et donc politiquement. Tout cela pèsera sur l'élection.»

Affaire Tapie : polémique sur l'implication de l'Elysée

L'enquête ouverte vendredi sur Christine Lagarde pour son rôle dans l'affaire Tapie-Adidas vire au règlement de comptes. Stéphane Richard, directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Economie en 2007, se défend dans le JDD d'être intervenu dans la procédure d'arbitrage, démentant les mises en cause d'un haut fonctionnaire.
 Si l'enquête ouverte vendredi par la Cour de justice de la République (CJR) sur Christine Lagarde, directrice générale du FMI, pour "complicité de faux" et "complicité de détournement de biens publics" dans l'affaire Tapie-Adidas semble ne pas trop faire de vagues outre-Atlantique (La Tribune du 5 août), elle a relancé les hostilités en France et prend un tour de plus en plus politique.
Fait rare, un haut fonctionnaire est sorti du bois nommément vendredi. Dans une interview au "Monde", Bernard Scemama affirme avoir reçu des consignes claires de Stéphane Richard, alors directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Economie, pour que la voie judiciaire soit abandonnée au profit d'un arbitrage privé dans le conflit qui opposait l'homme d'affaire Bernard Tapie à l'ancienne banque publique Crédit Lyonnais au sujet de la vente d'Adidas en 1993. Estimant l'indemnité accordée à Bernard Tapie "disproportionnée" (284 millions d'euros hors intérêts dont 45 millions au titre de préjudice moral), Bernard Scemama précise que "tous les actes aujourd'hui contestés ont été pris avec l'approbation ou à la demande de la ministre".
Pas de "feu vert de l'Elysée"
Stéphane Richard, aujourd'hui PDG de France Télécom, a rétorqué immédiatement dans les colonnes du "Journal du Dimanche". Rappelant, à l'instar de Christine Lagarde, que l'Etat a opté pour un arbitrage privé afin de solder quinze ans de procédure et après moult validations de Bercy et de juristes, il affirme qu'"il n'y a eu ni insistance particulière ni feu vert de l'Élysée". Mieux, les "compromis d'arbitrage" ont permis de ramener les demandes d'indemnisation de Bernard Tapie de 2 milliards d'euros à moins de 300 millions.
Stéphane Richard qualifie de "délire" les rumeurs selon lesquelles Bercy aurait modifié a posteriori le texte du protocole et serait intervenu dans le choix des trois membres du tribunal arbitral, dont l'un d'entre eux, le magistrat en retraite Pierre Estoup, est réputé "proche" de Bernard Tapie. Et de suggérer que c'est Dominique Strauss-Kahn qui a "en quelque sorte" "lié l'Etat à l'affaire Adidas" en ajoutant celle-ci dans le portefeuille du consortium de réalisation (CDR), organisme public chargé de gérer le passif du Crédit Lyonnais. Une façon de répondre à l'opposition, qui soupçonne l'arbitrage privé d'être un retour d'ascenseur de Nicolas Sarkozy à Bernard Tapie, l'homme d'affaires l'ayant soutenu lors de la présidentielle de 2007.

Il ne manquait plus que cela…

Il y a l’amour-propre des Américains piqué au vif par la dégradation de leur note souveraine. Il y a surtout un vrai risque : Washington, qui dépense déjà annuellement plus de 410 milliards de dollars pour la charge de sa dette, versera – si les taux d’intérêts ne grimpaient que d’un point – encore 100 milliards de plus à ses créanciers dans l’espoir de se refinancer. Avec des conséquences pour toute l’économie : hausse des taux à la consommation et dans l’immobilier, baisse des investissements avec regain du chômage et, peut-être, de nouveaux krachs dans les banques et assurances. Sans oublier le poids de la politique intérieure. Républicains et Démocrates se renvoient les responsabilités. À quinze mois de l’élection de 2012, l’avenir présidentiel de Barack Obama s’annonce bien sombre…

Évidemment, cette situation ne sera pas sans répercussions ailleurs. Un pilier de la mondialisation se fissure. Dès demain, les marchés donneront leur avis. Peut-être sous un nouveau vent de panique, peut-être avec lassitude : après tout, voilà dix jours que les places financières avalent couleuvre après couleuvre. Plus déterminants sont les moyens et longs termes. Le dollar vient de perdre sa superbe et, avec elle, un statut jusqu’à présent inébranlable de devise internationale, un statut garantissant plus que la puissance militaire le leadership américain. La réaction de la Chine est, à cet égard, aussi significative qu’inquiétante. Principal créancier des États-Unis avec plus de 1 100 milliards en bons du Trésor US, Pékin sermonne Washington, contribuant encore à affaiblir une confiance déjà ébranlée. Il est vrai que, dans l’affaire, la Chine risque de perdre au moins 100 milliards par la dépréciation des papiers américains. Néanmoins, une réaction qui est un comble quand on sait que la note de la Chine est inférieure de trois crans à celle des États-Unis, faute de transparence dans ses comptes sous un yuan dévalué et opaque…

Une autre conséquence devrait vite se faire sentir. Franchement, quand Standard & Poor’s s’en prend à la première puissance économique du monde, comment, sur des plans purement mathématiques, les autres agences de notation pourraient-elles ne pas suivre ? Avec les critères appliqués aux États-Unis, aucun pays de la zone euro ne pourra longtemps se targuer d’un triple A. À l’exception de quelques «moins grands» et de l’Allemagne qui, contrairement à la France qui accumule les déficits commerciaux, sait contrebalancer sa dette souveraine (la troisième du monde en volume) par un dynamisme économique et de formidables excédents. Si le système actuel devait perdurer, autant dire que les années à venir seront celles de la rigueur et des hausses fiscales, aux États-Unis et en Europe, France comprise malgré les promesses électorales à venir.

Incapable de résoudre sa crise interne, la zone euro claudique désormais en compagnie des États-Unis. Ce n’est pas une consolation. Tout le système financier et monétaire international nécessite une sérieuse refonte. Un G7 de plus n’y suffira pas. Encore faut-il une vraie volonté politique au niveau international, alors qu’elle n’existe déjà pas au niveau européen. Or tout cela paraît bien utopique quand on sait quel accueil a été réservé à l’idée d’un nouveau «Bretton Woods» lancée par Nicolas Sarkozy en 2007-2008…

Et maintenant, wait and see… En guettant aussi les bouleversements géopolitiques que ne manquera pas d’apporter ce «11-Septembre financier».

Des « crédits-revolving » pour la Grèce et les Etats-Unis ! Un système « Madoff » à l’échelle des Etats.


Si j’ai des difficultés à finir le mois, je ferai appel à des crédits-revolving pour gagner du temps. Moyennant un fort taux d’intérêt, j’emprunterai pour mes dépenses courantes et rembourser les traites échues. Au bout d’un certain temps, je serai mis en « surendettement », mes créanciers devront patienter mais je ne pourrai plus emprunter et on ne me laissera que la portion congrue pour les dépenses indispensables, qui seront restreintes de ce fait. Le crédit-revolving sera accusé de tous les maux et ses dangers évoqués. On me dira que j’ai engraissé les organismes de crédit et me suis encore plus « enfoncé » !
Le paradoxe est que, semble-t-il, ce qui est nocif pour ma personne soit bénéfique pour les états. Que se passe-t-il pour ceux qui n’ont pas assez d’argent pour leurs dépenses courantes et le règlement des intérêts des prêts échus ? De l’argent supplémentaire leur est prêté ! Ainsi la Grèce a été « sauvée » l’an passé par des prêts de 110 milliards d’euros. Un an après, la même somme lui est nécessaire pour éviter la faillite et les prêts en conséquence lui sont consentis. L’Europe « sauve » la Grèce chaque année !

Les Etats-Unis, ont, eux aussi, évité la faillite, les députés acceptant que le dette nationale, déjà de 14000 milliards de dollars, puisse augmenter encore de 2100 milliards, ce qui permettra de tenir.... deux ans ! Jusqu’en 2013 ! Ils sont « sur-surendettés » et pour s’en sortir, ils doivent s’endetter encore plus ! Je ne parlerai pas de notre France, dont le budget est en déficit depuis plus de 30 ans !
Que font pratiquement tous les pays : ils empruntent à Paul pour rembourser Pierre. N’est-ce pas ce type de cavalerie qui a valu à Mr Madoff une peine de 150 ans de prison ?
De graves financiers, experts en science économique ( tu parles d’une science !) vont me dire que je n’y connais rien et il est vrai que j’ai déjà bien du mal à tenir mes comptes.
Eux, que savent-ils ? En 2006, ils n’ont pas vu venir la crise. En 2008, ils n’ont pas su la comprendre. En 2009-2011, ils n’ont pas pu la résoudre. Ils sont tout aussi ignorants que moi !

La consommation de Cognac sur la planète atteint des records

Il se vend désormais cinq bouteilles de cognac chaque seconde sur la planète. L'équivalent dans la balance commerciale française de la vente de 35 Airbus A320.

A boire apparemment sans modération. Les professionnels du cognac souligne qu'en 2010, "la 1ère eau-de-vie AOC au monde bat son record absolu en terme de chiffre d'affaires en atteignant cette année 1,860 milliard d'euros. Durant la crise économique mondiale, le Cognac a particulièrement bien résisté avec une seule année (2009) de baisse du chiffre d'affaires mais largement rattrapée en 2010 avec une hausse de près de 30 %."

Au total, plus de 12,8 millions de caisses de cognac ont été expédiées en 2010, soit 153,1 millions de bouteilles (+17,9 %) et ce vers toutes les destinations. Du coup, les volumes de production atteignent 555 000 hectolitres hors réserve climatique.

Toutes les qualités profitent de l'embellie

La quatntité mais aussi la qualité : car les cognac les plus fins (VSOP et XO) deviennent majoritaires avec 54,5 % du marché. Une "prémiumisation" comme le disent les professionnels qui précisent que les ventes de XO ont crû l'an passé de 36,6 % et les VSOP
de 27 % quand le VS plus basique ne progresse que de 6,6 %.

5 bouteilles de Cognac vendues dans le monde à chaque seconde

En répartition géographique, les ventes sont très équilibrées. Certes, l'Extrême-Orient reste le marché privilégié pour cet alcool avec 33,2 % du marché en volume et un bond annuel de 34,3 %. L'Asie devient ainsi le premier marché mondial en volume pour le cognac (4,42 millions de caisses) alors qu'elle l'était déjà en valeur depuis 2008.

Mais le continent américain vient juste derrière avec 32,2 % du marché mondial. Les Etats-Unis restent d'ailleurs le premier pays consommateur avec 3,89 millions de caisses.
Et l'Europe n'est pas loin avec 30,5% des expéditions en volume avec 3,89 millions de caisses et une croissance de 11,7 %. Elle atteint même 18,3% en France même si l'exportation représente près de 97% des expéditions avec 1,83 milliard d'euros dans la balance commerciale française, soit l'équivalent de la vente de 35 Airbus A320 souligne le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (B.N.I.C.).

Airbus fait bien mieux que Boeing depuis le début de l'année

Airbus a annoncé, ce vendredi, que ses commandes nettes d'avions atteignaient 785 unités au 31 juillet, contre 249 commandes pour Boeing.

L'avionneur européen, filiale d'EADS, a terrassé son grand concurrent américain Boeing au dernier salon aéronautique du Bourget. Airbus a déclaré, ce vendredi, que fin juin, le total des commandes nettes du groupe atteignait déjà 640 exemplaires, contre 97 à la fin mai. Sur la même période, Boeing restait loin derrière, avec seulement 249 commandes nettes et 345 brutes, selon un bilan au 2 août.
En juillet, Airbus a accumulé 145 commandes de plus à son compteur et n'a subi aucune nouvelle annulation. Sur les sept premiers mois de l'année, les commandes brutes sont ressorties à 922 unités. Après prise en compte de 137 annulations sur la période, les commandes nettes se chiffrent donc à 785. L'avionneur a également livré 298 appareils depuis le début de l'année dont 12 A380.
Le directeur général délégué du groupe, Fabrice Brégier, avait déclaré en juin s'attendre à ce que les prises de commandes en 2011 dépassent celles de 2010, grâce notamment à la version remotorisée du monocouloir A320. La proportion d'annulations de commandes devrait rester cette année similaire à celle de l'an passé, avait-il ajouté.
En 2010, Airbus a enregistré 70 annulations, soit 11% de ses prises de commandes brutes de 644 appareils.

Paris et Berlin se mobilisent pour contrer la crise

La France et l'Allemagne ont appelé à l'adoption avant fin septembre du plan de sauvetage de la Grèce du 21 juillet. La BCE discutait dimanche soir d'un éventuel rachat de la dette italienne et espagnole. 

L'incendie qui ravage les marchés financiers menace désormais les murs porteurs de l'économie mondiale. En retirant aux États-Unis leur note «AAA», l'agence de notation Standard & Poor's a fait basculer, vendredi soir heure américaine, la crise de la dette dans une nouvelle dimension, encore plus dramatique. Cette décision intervient en effet dans une période de tensions extrêmes : au cours des deux dernières semaines, la Bourse de New York a chuté de 10 %, enregistrant neuf séances consécutives de baisse ce qui ne s'est jamais vu depuis 1929 ! Les prémices de l'onde de choc qui devrait toucher ce lundi matin les places financières occidentales ont été ressenties dès dimanche sur les places moyen-orientales. À Tel Aviv - où les échanges ont même dû être interrompus pendant une heure -, la Bourse a abandonné plus de 7 %.
Maintenant que les États-Unis ont été dégradés, aucun autre pays noté «AAA» ne peut s'estimer complètement à l'abri à moyen terme. Quant aux pays les moins bien notés, ils risquent de voir leurs conditions de refinancement se durcir nettement. Au final, tous les gouvernements vont devoir redoubler d'efforts pour réduire leurs déficits. Quitte à sacrifier, pour certains, une croissance encore balbutiante.
Afin d'amortir l'ampleur du choc, les dirigeants de la planète ont multiplié les entretiens téléphoniques durant le week-end. Aucune réunion formelle ne s'est tenue, même si, selon les autorités sud-coréennes, une conversation au niveau du G20 a peut-être eu lieu dimanche matin après que les ministres du G7 et leurs sherpas se furent parlés dans la nuit de samedi. Dimanche, en fin de journée, Paris et Berlin ont publié un communiqué réaffirmant leur engagement à adopter, avant fin septembre, l'accord du 21 juillet sur le sauvetage de la Grèce. Ce calendrier doit rassurer les marchés qui doutent. Ils ont salué également les efforts de l'Espagne et tout particulièrement ceux de l'Italie, deux maillons faibles de la zone euro actuellement.

Somme colossale 

«Prenant acte» de la volonté des états membres d’accélérer leurs consolidations budgétaires, la Banque centrale européenne, qui a tenu dimanche soir une réunion d’urgence, a indiqué, dans la foulée, qu’elle allait mettre en œuvre son programme de rachat d’obligations «activement». La BCE est en effet, à court terme, la seule institution capable d’agir. Tant que l’accord signé le 21 juillet n’a pas été ratifié, le Fonds européen de stabilité financière n’a pas les moyens d’intervenir à l’échelle de l’ensemble de la zone. D’où le rôle pivot de la banque de Francfort, qui a tardé cependant à se lancer dans la bataille. «Lors de sa réunion, jeudi, la BCE a déçu en n'annonçant pas le rachat de la dette italienne, résume Laurence Boone, chef économiste europe de Bofa-Merrill Lynch. Mais la décision prise vendredi soir par le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, d'avancer d'un an le retour à l'équilibre budgétaire devrait satisfaire Jean-Claude Trichet et faciliter l'intervention de la BCE sur la dette italienne.» Un tel geste sera-t-il efficace ? Lorsqu'elle a volé au secours du Portugal, de la Grèce et de l'Irlande, la BCE a racheté environ 12 % de la dette de ces pays, soit 74 milliards d'euros. Avec l'Espagne et le Portugal, le stock de dette est de 2 300 milliards, ce qui signifie que la banque de Francfort devra mettre au moins 240 milliards sur la table si elle veut peser. Une somme colossale.
L'autre question qui va revenir, lancinante, tout au long de la semaine concerne la croissance. Tour à tour, la réserve fédérale américaine, puis la banque d'Angleterre doivent s'exprimer sur l'évolution récente de la conjoncture dans leurs deux pays. Elles devraient prendre acte de la multiplication des signaux de ralentissement. Quant à la zone euro, elle rentre dans la période de publication de ses chiffres de croissance au second trimestre qui s'annoncent décevants. La France est en ligne de mire. «Compte tenu du fléchissement de la consommation des ménages, la croissance a peut-être été nulle au deuxième trimestre, après la forte hausse du premier trimestre», avance Laurence Boone. De quoi accroître le pessimisme ambiant et fragiliser encore plus la zone euro.

Samaras: Les mesures d'austérité plonge la Grèce dans la récession

Le médicament administré à la Grèce n'a pas eu d'effet, les mesures d'austérité ne fonctionnent pas, les sacrifices que font les gens ne donnent pas de résultats, a affirmé le président de la ND, Antonis Samaras, avertissant que "le traitement est si violent, que l'économie encourt le risque de mourir avant même la radiation de la dette”.

M. Samaras, qui s'exprimait dans le journal Guardian pour commenter le barrage de mesures fiscales, de réductions des salaires et des retraites requises par la Troïka en échange de l’aide économique, a insisté que les mesures d’austérité, qui ont suivi le paquet d’aide à hauteur de 110 milliards d’euros à la Grèce, n’ont non seulement pas contribué à régler le problème de la dette publique sans cesse croissante, mais ont plogné le pays dans la plus grande récession depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Aussi longtemps que l’économie grecque s’enfonce dans la récession, rien ne peut servir sa dette, même avec de meilleures conditions de remboursement, a tranché M. Samaras, à propos de la décision du Sommet de la zone euro saluée par le premier ministre, Georges Papandréou, comme une “décision historique”, pour déplorer encore plus qu’après chaque amélioration des conditions de remboursement pour la Grèce, la crise n’a cessé d’empirer.
“La seule chose logique est le changement de dosage de politique économique”, a poursuivi M. Samaras, citant à ce titre Einstein qui disait que “la définition de la folie, c’est faire la même chose à plusieurs reprises encore et s'attendre à des résultats différents”. Et pour insister encore plus à ce point que la prévision officielle du gouvernement était que le déficit allait être réduit de 4% au 1er semestre 2011 en glissement annuel, alors qu’au contraire il a augmenté de 27,5%.
Enfin, M. Samaras a tranché qu’il “ne consentira pas à ce qui est contre le bien de la Grèce”, faisant valoir que “mon seul critère est le redressement économique de la Grèce”.

Crise de la dette: branle-bas de combat dans la zone euro

Contacts téléphoniques, réunions extraordinaires... Les dirigeants européens et la Banque centrale s'organisent en urgence ce week-end pour empêcher la débâcle à l'ouverture des marchés, après l'abaissement de la note des Etats-Unis par S&P. Récapitulatif.

L'heure est au branle-bas de combat pour les dirigeants et banquiers centraux des principales économies de la planète, en quête d'une réponse concertée à la menace imminente d'une nouvelle débâcle à la réouverture des marchés financiers lundi. 
S&P pourrait encore abaisser la note américaine
"Nous avons une perspective négative pour les six à 24 mois à venir", a déclaré ce dimanche le directeur général de S&P John Chambers sur ABC News."Et si la situation budgétaire se détériore encore aux Etats-Unis ou que les blocages politiques s'accentuent, cela pourrait mener à un abaissement. La perspective montre qu'il y a au moins une chance sur trois qu'un nouvel abaissement se produise sur cette période." 
Standard & Poor's (S&P) a retiré vendredi aux Etats-Unis la prestigieuse note "AAA", dont jouissent les émetteurs d'obligations (emprunteurs) les plus fiables. Une décision contestée vivement par le Trésor américain, qui a remis samedi en cause "l'intégrité" de l'agence. De son côté, l'agence Moody's considère comme "prématuré" un éventuel abaissement de la note des Etats-Unis, a affirmé un de ses analystes au New York Times dimanche, tandis qu'un responsable de l'agence Fitch estimait qu'il fallait encore y réfléchir. 
Réunion extraordinaire de la BCE
Le Conseil des gouverneurs de la BCE doit se réunir par vidéo-conférence ce dimanche après-midi, selon des sources proches du dossier citées par l'agence financière Dow Jones Newswires. A l'agenda devrait figurer une éventuelle intervention pour venir en aide à l'Italie, troisième économie de la zone euro, dans le collimateur des marchés tout comme l'Espagne. Rome a affirmé vendredi que la BCE pourrait acheter dès lundi des obligations d'Etat du pays. 
Mais ce projet, susceptible de se heurter à des réticences de la part de certains autres pays européens, n'a pas été confirmé jusqu'ici à Francfort. Une telle intervention avait été réclamée avec force par les marchés. Jeudi dernier, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a promis de nouveaux achats sur le marché de la dette, mais cette annonce n'a pas eu l'effet apaisant escompté auprès des investisseurs
La Bourse de Tel Aviv dévisse
Premier indicateur de la température des marchés, la Bourse de Tel Aviv, l'une des rares à être ouvertes le dimanche, a plongé de plus de 6% en séance et a finalement perdu 7% à la clôture. 
Fébrilité avant la réouverture des marchés
De nombreux économistes craignent une descente aux enfers des marchés. "Le fait que Standard and Poor's ait finalement appuyé sur la gâchette (...) va sans aucun doute ébranler les marchés financiers à leur ouverture lundi", résume Paul Dales, analyste chez Capital Economics basé aux Etats-Unis. 
G7 et G20 sous pression
Les ministres des Finances et dirigeants des pays du G7 (Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Royaume Uni, Italie, Canada) ont multiplié les contacts téléphoniques ce week-end. Les pays du G20, qui regroupe les principales économies de la planète, ont tenu dimanche matin une téléconférence, a indiqué le vice-ministre sud-coréen des Finances Choi Jong-Ku. Cette concertation avait été précédée, dans la nuit, d'une téléconférence des ministres des Finances du G7 et de leurs conseillers, entourée du plus grand secret. Une autre, entre ministres des Finances et banquiers centraux du G7, devrait suivre avant la réouverture lundi matin des marchés financiers en Asie, selon des médias japonais, qui évoquent la possibilité d'une déclaration commune destinée à calmer les marchés. 
Le AAA de la France n'est pas menacé
La France ne court pas de risque immédiat de perdre le label suprême "AAA", a laissé entendre dimanche Jean-Michel Six, qui a réaffirmé que la note du pays était assortie "d'une perspective stable" pour Standard & Poor's. La situation est bien plus délicate pour l'Italie. Le Premier ministre Silvio Berlusconi a promis d'accélérer son plan d'austérité "dans le but d'arriver à l'équilibre budgétaire" dès 2013, et non plus 2014. M. Berlusconi avait avancé vendredi qu'une réunion du G7 Finances serait anticipée "dans les prochains jours", avant un possible sommet du G8 en cas d'accord. Mais l'Italie n'est pas assurée du soutien de l'ensemble de l'Union monétaire. Berlin estime que l'Italie est un trop gros morceau pour pouvoir être sauvée par le Fonds européen de soutien, a rapporté dimanche l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.