lundi 4 mars 2013
Laurence Parisot : "Pourquoi je veux être candidate"
Elle annonce enfin officiellement sa candidature. Dans un entretien auMonde, daté samedi 2 mars, la présidente du Medef, Laurence Parisot, explique pourquoi elle veut changer les statuts de l'organisation patronale pour se maintenir à son poste. "J'ai l'audace d'espérerpouvoir soumettre ma candidature à un troisième mandat."
Lire l'intégralité de l'entretien : Laurence Parisot: J'ai l'audace d'espérer pouvoir être candidate (abonnés)
"Ma motivation est liée à la situation de notre pays, à son avenir, et au rôle potentiellement décisif des entrepreneurs", justifie Mme Parisot, qui invoque la gravité de la crise et son bilan à la tête du Medef pourjustifier son maintien. "Il faut passer par une union des réformateurs et un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes (...). Nous étions bloqués depuis des décennies dans une philosophie de l'antagonisme. Nous en sommes sortis grâce au paritarisme", dit-elle en évoquant l'accord du 11 janvier sur l'emploi. "De telles avancées reposent sur un équilibre fragile, et il ne faudrait pas le rompre", croit-elle.
"LE TAM-TAM SELON LEQUEL JE SERAIS UNE PUTSCHISTE"
"Ma démarche n'échappera à aucun moment au suffrage de nos électeurs", elle est "démocratique et vise même à un approfondissement de notre démocratie interne", assure la présidente qui s'engage à respecter les suffrages de l'assemblée générale du Medef lorsqu'elle se prononcera.
En attendant, la responsable patronale ne privilégie aucun scénario pour se maintenir à son poste. Elle dit attendre l'avis du comité statutaire du Medef, qui devrait être rendu "dans les deux prochaines semaines". En fonction, elle décidera si elle privilégie une prolongation de son mandat ou de se présenter pour être réélue. Le mandat de Laurence Parisot, élue présidente du Medef en 2005 et réélue pour trois ans en 2010, s'achève normalement à la fin du mois de juin. Les statuts actuels ne lui permettent pas de se représenter. Quatre autres patrons ont déjà déclaré leur candidature à la campagne, qui devrait normalement s'ouvrir début mai au plus tard.
"Hollande : bluff, surdité, bêtise ?"
"Hollande : bluff, surdité, bêtise ?"
L'aveuglement du chef de l'État se heurte à la réalité de la dramatique situation économique du pays. Que de temps perdu ! Est-il déjà trop tard ?
Comme tout un chacun, François Hollande a des défauts. Les siens propres. Mais il faut lui reconnaître une singulière qualité : la persévérance. Sa constance est admirable. Le problème est qu'il la met dans l'erreur, dans la pusillanimité et dans le cynisme. Son erreur initiale fut de se croire plus fort que la réalité avant même d'être élu, puis dès qu'il le fut. Plus fort que son rival, c'est normal, tel est le ressort de l'ambition de tout animal politique. Plus fort que la réalité, c'est en revanche le signe, le mauvais signe de l'aveuglement. Dans son entourage même, des voix s'élevaient déjà durant sa campagne pour mettre en question son analyse. La situation économique de la France était plus sombre qu'il ne le disait. Les remèdes qu'il proposait pour la redresser étaient insuffisants, ils s'inspiraient d'une idéologie inadaptée et d'une méthode contestable. L'accent mis sur la croissance n'était pas en soi une absurdité, mais l'erreur était de confondre la fin et les moyens, c'est-à-dire de faire fi des conditions à remplir pour assurer la croissance, des obstacles à vaincre et des priorités à établir. On ne progresse pas par enchantement.
Une inconscience folle !
Les premières désillusions n'y firent rien. Quelques gages de lucidité furent donnés après la publication du rapport Gallois. On commença à comprendre que la croissance dépendait de la compétitivité des entreprises, de l'abaissement du coût du travail et de la réduction des dépenses publiques. Mais, à quelques corrections de tir près, l'esprit et les fondements de la politique initialement choisis restèrent les mêmes. Rien n'a changé depuis. Il y a quelques jours, le président de la République faisait dire par sa porte-parole : "L'inversion de la courbe du chômage d'ici à la fin de 2013 n'est pas abandonnée. C'est un objectif jouable." Et lui-même déclarait superbement : "Il n'y a pas besoin d'ajouter de l'austérité en 2013."
C'est d'une inconscience folle. Bluff, surdité, bêtise ? Tout à la fois. Le taux de chômage est en progression dramatique, les perspectives de croissance réduites à zéro, le déficit public à - 3,7 % en 2013, dix milliards d'économies sont nécessaires d'ici à la fin de l'année, six milliards de recettes supplémentaires en 2014, etc. Et l'on n'aurait pas besoin d'ajouter de l'austérité !... Que signifie alors l'austérité pour M. Hollande ? L'austérité commence sans doute à ses yeux là où la rémunération des fonctionnaires diminue d'un dixième de point ! On ne lui a pas appris à l'Ena et à la Cour des comptes, lui qui n'a jamais exercé la moindre fonction productrice, que taxer à l'infini les entreprises, c'est à la longue générateur d'austérité, aux dépens même de son électorat ? Augmenter les impôts sans diminuer le coût du travail, n'est-ce pas indirectement faire le jeu de l'austérité ? L'expérience ne les instruira donc jamais ? Ni le bon sens ? À la question de savoir où ils trouveront les six milliards de recettes supplémentaires pour 2014, le rapporteur général socialiste du budget à l'Assemblée nationale répondait récemment : "Il me semble qu'il faut se tourner vers les entreprises." Bien sûr !
Le péché originel de François Hollande
On veut bien comprendre que le gouvernement cherche à éviter de diminuer le pouvoir d'achat des salariés et de créer une situation comparable à celle dont souffrent les peuples grec, portugais et espagnol, à l'exemple de ce que fit ces derniers mois en Italie M. Mario Monti, qui paie cher aujourd'hui son courage. Mais ce n'est pas davantage aux seules entreprises de consentir aux sacrifices nécessaires au redressement national. Il n'est pas question ici de morale, mais d'intelligence élémentaire. Surtaxer l'appareil productif, c'est hypothéquer son développement. Le faire en affichant de surcroît la haine de l'argent, c'est ajouter le cynisme à la bêtise. Cette erreur restera le péché originel de François Hollande.
Alors que faire ? Un rapport de l'Inspection générale des finances, que Le Point analyse cette semaine, montre de façon éloquente l'une des voies à emprunter pour contribuer à redresser la situation financière dramatique où se trouve la France. Il s'agit de maîtriser les dépenses de l'État par une politique drastique d'économies. Les propositions de l'IGF évaluent à près de 20 milliards d'euros le montant annuel des économies réalisables. Mais celles-ci, il est vrai, induisent une série de réformes qui vont contre l'idéologie de gauche, et concernent essentiellement une population que par tradition et par culture la gauche a sacralisée. Ces réformes exigent un courage dont la droite a souvent manifesté l'intention, une intention que la gauche a systématiquement brisée. Nous pensons notamment, puisqu'il revient au premier plan de l'actualité, au dossier des retraites. Qui ne se rappelle la curée que la gauche a menée contre la réforme Sarkozy, alors qu'aujourd'hui, au mépris de sa propre mémoire, elle s'apprête à la remettre sur le métier ? On attend à l'épreuve François Hollande. L'épreuve de sa vérité.
DSK : face au livre de Iacub, Tesson crache son "dégoût"
Philippe Tesson a lu Belle et Bête de Marcela Iacub. Il nous fait part ici de son indignation à propos d'une mise en scène qu'il juge perverse.
Nous ne sommes pas là pour défendre Dominique Strauss-Kahn. Mais quels qu'aient été les méfaits qu'il a pu commettre - et qui ont été jugés, cela suffit, l'affaire est close -, on ne peut pas ne pas cracher son dégoût devant le piège que lui a tendu, à lui et à Anne Sinclair, l'auteur du livre Belle et Bête qui devait paraître en librairie mercredi si la justice n'y met pas bon ordre.
La méthode perverse utilisée par cette voyeuse obscène pour abuser sa proie, la confusion qu'elle entretient et avoue cyniquement entre la vérité et le mensonge, entre la réalité et le fantasmatique, sa prétention délirante à sauver, à l'image des saints, "ceux qui sont honnis et méprisés" donnent d'elle l'image d'une malade qui ne le saurait pas au point de négliger ses intérêts.
Sillage nauséabond
On ne s'interroge ici sur elle que dans la mesure où elle entraîne dans son sillage nauséabond, comme une truie ses gorets, une horde de gens dont le métier est de penser. De moraliser. D'enseigner. De sauver l'homme. Or elle écrit ceci, entre autres insanités : "Je tiens à préciser, à souligner, à répéter mille fois qu'il faudrait médicaliser l'homme, l'enfermer, le neutraliser, et sauver le cochon." Comprennent-ils réellement, lorsqu'ils sont en face d'eux-mêmes, ces intellectuels, ce que cela signifie ? Ou bien sommes-nous parvenus à ce point où les mots n'auraient plus de sens, où rien n'aurait plus de sens. Croire, aimer, respecter...
Les outrances de Stéphane Hessel
Avec la mort de Stéphane Hessel, la gauche est en deuil. Une pétition réclame de l'accueillir au Panthéon. Mais ce Juste, ainsi nommé par ses fidèles, était d'abord le militant d'une cause. Celle des sans papiers, des exclus, des palestiniens. Il en portait les excès. Ses outrances seraient-elles excusables, au prétexte qu'il était de gauche, donc intouchable?
Priorités adroites
Priorités adroites
Montebourg et Batho sont dans une auto : lui défend les constructeurs tandis qu'elle se veut écolo. Qui va tomber de haut ? Bon, on peut trouver cette présentation au sujet du débat sur le prix du diesel un peu légère, tant il est vrai que c'est un casse-tête sacrément délicat auquel va se trouver confronté le gouvernement. Comment concilier défense de l'industrie automobile et protection de l'environnement en respectant les intérêts contradictoires des producteurs de voitures, des professionnels du transport, des consommateurs-automobilistes et des personnes sensibles exposées à la pollution ? Cela fait beaucoup de monde à ne pas mécontenter à la fois. Mission carrément impossible.
Il va donc falloir, pour le gouvernement, arbitrer entre des inconvénients et dégager des priorités le plus adroitement et le plus clairement possible. C'est-à-dire en affichant sans ambiguïté les objectifs poursuivis. En plaidant pour l'alignement de la fiscalité du gazole sur celle de l'essence, la Cour des comptes a ouvert une nouvelle boîte de Pandore.
Mais s'agit-il de donner de l'oxygène aux finances publiques (à qui cette ristourne sur le diesel coûte 7 milliards d'euros) ou de protéger les poumons des insuffisants respiratoires ? Si l'émission de particules fines hautement cancérigènes est effectivement responsable de 42.000 morts anticipées en France chaque année, il est légitime d'en faire un enjeu de santé publique, même si les constructeurs contestent la nocivité des nouveaux moteurs diesel.
En tout cas, le consommateur-conducteur, lui, a besoin de visibilité. À qui s'adresserait une prime de reconversion des vieux véhicules diesel ? Les productions françaises seraient-elles privilégiées ? On attendra avec impatience les conclusions du comité sur une fiscalité écologique encore bien balbutiante. Après avoir été poussés à la consommation de diesel, les Français veulent désormais savoir avec quel carburant… ne pas se faire rouler.
La popularité de François Hollande au plus bas
Le mois de février avait vu une petite embellie pour François Hollande dans les sondages. La rechute est brutale.
Selon une enquête réalisée le 28 février et le 1er mars par l’institut BVA pour le journal Le Parisien/Aujourd’hui en France , la défiance est à nouveau de mise.
Pas moins de 68 % des Français – et 44 % des électeurs ayant voté François Hollande au second tour de la présidentielle – se déclarent déçus par le président de la République.
Plus grave encore pour le chef de l’État : 51 % des Français pensent que Nicolas Sarkozy aurait fait mieux que lui s’il avait été réélu.
Si l’intervention au Mali avait valu à François Hollande un petit regain de popularité au mois dernier, les questions économiques et sociales ont repris le dessus en mars et ce sont elles qui plombent la cote du chef de l’État. Seuls 4 % des sondés pensent que la courbe du chômage pourra être inversée à la fin de l’année, comme le promet le président.
Et 10 % seulement croient que le gouvernement n’augmentera pas les impôts sur les classes moyennes. Le scepticisme est de rigueur pour 2013 et pour les années à venir. Une majorité de Français (54 %) juge que François Hollande ne va pas assez loin en matière de réformes.
Selon un autre sondage, de l’institut TNS-Sofres pour le Figaro Magazine , le chef de l’État et son Premier ministre ont tous deux perdu 5 points de cote de confiance auprès des Français, le mois dernier. Avec 30 % des Français qui lui font confiance, François Hollande devient le président le moins populaire depuis 1981, après dix mois de mandat. Jean-Marc Ayrault est à 28 %.
Chômage, l'extrême urgence
Chômage, l'extrême urgence
L'urgence n'attend pas. Et pourtant. Après vingt et un mois consécutifs de hausse épouvantable du chômage, le recours à la méthode Coué du chef de l'État et de son ministre du Travail, qui veulent se (ou nous) persuader que l'inversion de la courbe reste tenable pour la fin de l'année, s'apparente à un leurre.
Les Français, en mal de confiance, n'en peuvent plus de ces effets de langage politique (de gauche comme de droite, du reste) alors que le secteur de l'intérim est, lui aussi, en panne sèche. Ils ne vivent pas hors sol de la mondialisation. Savent pertinemment que la France, en stagnation économique, n'est pas au bout de ses peines alors que la désespérance sociale gagne du terrain.
Avec une croissance quasi nulle en 2013, comment pourrait-il en être autrement dans ce nouveau monde quand 1,5 point de PIB est nécessaire pour créer de l'emploi ?
Le pays s'enkyste dans une crise qui l'obligera à changer de braquet pour l'attaquer de front alors que les prévisions de Bruxelles noircissent le tableau. Le Vieux Continent, touché par l'explosion du nombre des sans-emploi, se désespère du manque de perspectives pour sa jeunesse (sur)qualifiée et ses seniors (sur)sacrifiés. Seule, l'Allemagne résisterait mieux mais sans jamais avoir compté autant de travailleurs pauvres.
La solution passera-t-elle par plus d'Europe et de synergies économiques pour faire face à la concurrence mondiale ? Oui sans doute. Mais commençons, d'abord, par faire réellement le gros du travail chez nous. Car avec près de 3,2 millions de chômeurs en catégorie A, le record absolu de janvier 1997 sera dépassé demain.
Pourquoi ? Parce que la France, pourtant pleine d'atouts, n'a pas vraiment réformé ses structures en profondeur. Parce qu'elle a laissé la désindustrialisation filer un mauvais coton depuis trente ans. Parce que la puissance publique a manqué de hauteur de vue en considérant, trop souvent, que la relance de l'économie reviendrait par la seule consommation, de surcroît étouffée, ces temps-ci, par une fiscalité galopante.
Pôle Emploi dépassé
Résultat : on patine. Pire, on recule, à l'image de notre compétitivité qui ne retrouvera son punch d'antan qu'au prix d'un soutien fort à nos entreprises créatrices de richesses. Et d'emplois.
Pas question pour autant de balayer les mesures mises en place pour atténuer la violence de ce chômage endémique. Cet accompagnement social, au nom de la solidarité, est d'une nécessité absolue. Quand bien même Pôle emploi, dépassé par le flux et le volume des chômeurs, ne remplit plus bien sa fonction. Quand bien même la formation professionnelle demande à être remise à plat pour la rendre plus efficace. Quand bien même le rapprochement entre le monde de l'entreprise et les sphères de l'Enseignement doit devenir une règle d'or.
La politique de l'emploi est un tout. Elle avance mieux lorsqu'elle repose sur un dialogue social responsable. Le récent accord sur la réforme du travail s'avère un (bon) point de départ sur fond d'aggravation du nombre de chômeurs de longue durée et/ou en fin de droits d'indemnisation.
C'est dire si on n'en fera jamais assez pour tenter de venir à bout du chômage de masse. Mais la kyrielle d'aides défensives - comme les nouveaux contrats d'avenir ou de génération - n'y suffira pas. Pour espérer gagner la bataille, il faut passer à l'offensive et, tous ensemble, s'armer de courage. Vite et pour de bon.
Le diesel passe de la casse à la caisse
Ça y est ! Le terrain a été correctement préparé, les graines anti-diesel et pro-environnement ont été plantées, on peut maintenant passer à l'étape suivante : récolter le fruit de ce beau travail de sape, et matraquer les possesseurs de moteurs diesel qui sont, comme chacun le sait, de gros privilégiés (et probablement des fachos capitalistes, il faut bien le dire).
Et c'est donc avec l'habituelle résignation, l'agacement évident et le curseur de la souris sur le "OK" de la commande pour deux palettes de vaseline que nous redécouvrons la joie de la prime à la casse, avec une très légère évolution de recette et un parfum "écolo" en promo ; le précédent gouvernement d'une droite qui n'existe pour ainsi dire plus l'avait en effet fait disparaître en 2010, et pour rappel, elle incitait les automobilistes à se séparer de leur vieille voiture pour en acheter une neuve.
Dans sa version 2013, il s'agirait essentiellement de favoriser les renouvellements des véhicules les plus polluants, c'est-à-dire ceux qui émettent le plus de particules, autrement dit les véhicules diesel. Cette idée, comme on le verra, est parfaitement stupide puisqu'assise sur une analyse fausse, et qu'elle apporte une réponse inadaptée pour ne pas résoudre un problème mal compris. À ce titre, on ne sera donc pas étonné de voir se précipiter en faveur de cette catastrophe budgétaire et écologique annoncée deux de nos ministres les plus incompétents tant en écologie qu'en économie, à savoir Arnaud Montebourg (en charge d'un dressement reproductif manifestement en panne de viagra actuellement) et Delphine Batho (au maroquin d'une écologie de midinette).
Tout part du constat effarant, apparemment propulsé par une Cour des Comptes qu'on a connue mieux inspirée (mais c'est un organisme d’État, après tout ne l'oublions pas) : les consommateurs de diesel ne sont pas autant taxés que ceux qui achètent de l'essence. Horrible. En gros, le consommateur se fait racketter de seulement 43 centimes par litre de gazole, là où le consommateur d'essence doit se fendre de 61 centimes de taxation. Pour les plus rigoureux d'entre nous, les armées de crânes d’œuf à Bercy ont fait les calculs et ils sont formels : cela fait 18 centimes d'écart. Eh oui. Calculette dans la main encore chaude du précédent calcul, la Cour des Comptes en profite pour ajouter que, je cite,
"...la taxation plus faible du diesel représente un manque à gagner de près de 7 milliards d'euros par an pour le budget de l’État."
Eh oui, il faut se résoudre à l'évidence maintes fois répétée en Socialie Maxima : s'il ne prend pas 100% d'une somme (et peu importe laquelle), l’État considère le différentiel comme un manque à gagner. Du reste, cette expression est intéressante et fort révélatrice d'un état d'esprit si répandu en France :
- C'est un "Manque", c'est-à-dire quelque chose qui n'est pas là et qui aurait dû y être, quelque chose dont l’État aurait eu bien besoin. Que ce manque, s'il est comblé, ne vous laisse absolument rien n'est ici d'aucune importance puisque l’État, dans sa grande magnanimité, va vous redonner ensuite quelque chose pour survivre. Ceci permet de bien vous faire comprendre que sans cette redistribution providentielle, vous seriez tout nu ! Et puis, l'Etat aurait pu vous redistribuer plus s'il n'y avait eu ce manque.
- C'est "à gagner", parce que ce manque n'est pas irréversible. La situation observée est triste, mais d'âpres représentants de l’État travaillent tous les jours pour rétablir les choses dans leur droit chemin. Et prendre 100% de vos revenus, taxer l'intégralité de votre travail, c'est de cette unique façon que l’État peut gagner
- D'ailleurs, tout ceci, les vibrants rédacteurs de Pravdabération l'ont bien intégré et, dans un chœur bien synchrone, le prouvent en fournissant un titre en adéquation avec cette vérité immanente de la République : si les consommateurs de diesel payent moins, c'est bien parce qu'il s'agit d'un privilège, que le gouvernement, dans sa belle recherche de l'égalité pour tous, en tous lieu, en tout temps, va bien vite raboter.
- Car oui, gredins de diésélistes, vous baignez dans un privilège honteux à l'heure
où blanchit la campagnefrémit la Nation / se serrent les ceintures et que la crise frappe durement tous et chacun : là où la veuve et l'orphelin doivent payer, eux, l'intégralité de la bonne taxe citoyenne sur l'essence, vous, consommateur chafouin de carburants diesel, avez trop longtemps tenté d'optimiser votre charge fiscale à leur détriment ! C'est à votre tour de passer à la caisse.Et si, en plus, votre véhicule est ancien, rouler avec ce produit méphitique provoque pollution et petites particules fines qui puent. Oui. On l'a déjà dit ailleurs, on le redit ici : il est Tabsolument Tévident que le diesel et les autres cochoncetés atmosphériques provoquent la mort de 42.000 personnes par an en France, c'est l'OMS qui le dit et c'est donc vrai (même si cette affirmation est extrêmement sujette à caution tant le chiffre a été tordu et torturé pour lui faire dire ce qu'on voulait lui faire dire). Partant de là, tant les valeureux scribouillards de Pravdabération que la Ministre elle-même ne peuvent s'empêcher de rappeler cette évidence : le diesel, c'est, peu ou prou, 8000 fois le nuage de Tchernobyl, 10.000 chatons tués inutilement, et 2 ours polaires à la minute qui disparaissent de la surface terrestre dans des petits couinements (d'ours) :« Il y a un vrai problème de santé publique sur le diesel. Les véhicules anciens, qui représentent 27% du parc automobile, sont ceux qui émettent le plus de particules. »Alors que les véhicules pas anciens, qui représentent 49.87% du parc, et les véhicules quasi-neufs (13.08%) ou les véhicules pas tip top mais bon ça passe (10.05%), eux, ne polluent pas. Eh oui : moi aussi, je peux utiliser des statistiques-Batho. Bref : Tout ceci est très très anti-écologique et absolument pas pandas-compatibles.Cependant, comme je le disais un peu plus haut et si l'on remet un peu quelques points sur quelques "i" esseulés, tout ce mouvement général de surtaxation du diesel cache mal l'indigence du raisonnement qui est derrière et le faux problème qu'elle est censée corriger.Non, le problème en France n'est pas que le diesel ne rapporte pas assez. Le problème, c'est que l'Etat dépense beaucoup trop ! Dans toute comptabilité, dans toute logique financière, on se doit, systématiquement, de décaisser moins ou en tout cas pas plus que ce qu'on encaisse, ce qui suppose, déjà, d'encaisser en premier, puis de dépenser ensuite. Toute la logique des socialistes (qu'ils fussent de droite ou de gauche) est entièrement basée sur la dépense la plus rapide et la plus extensive possible d'une collecte à venir. Et lorsque la dépense est trop forte, on ajuste alors la collecte en l'augmentant autant que possible.Bien évidemment, cette logique, qu'on lit en filigrane du raisonnement Batho, ne peut mener qu'à la catastrophe, l'endettement, le plantage et la misère : l'actuelle dette de 1800 milliards d'euros n'est que le début de l'illustration du désastre à venir. Et comme les payeurs n'ont jamais été, ne sont pas et ne seront pas les décideurs, messieurs les consommateurs de diesel, c'est dit : vous passerez à la caisse, et vous passerez par la casse.
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Vous reprendrez bien un peu d'action syndicale ? Allez-y, c'est permis
Quand des "chercheurs membres de l'Observatoire de la discrimination et de la répression syndicales" défendent l'amnistie des criminels s'ils ont agi dans le cadre de revendications sociales et syndicales, ils offrent un témoignage poignant de l'idéologie et du déni qui priment en France.
On savait que la liberté d'expression en France admettait pour limite les contours du prisme socialiste ; on sait désormais que ce prisme étroit laisse sa place à la plus grande bêtise, grâce aux signataires d'une tribune dansLibération, Une «démocratie sociale» qui ne résiste pas à l'épreuve de la répression syndicale : Sophie Béroud, politiste, Université de Lyon 2 ; Thomas Bréda, économiste, London School of Economics ; Jean-Michel Denis, sociologue, Université Paris-Est Marne la Vallée ; Cécile Guillaume, sociologue, Université de Lille 1 ; Karel Yon, sociologue, CNRS; Étienne Penissat, sociologue, CNRS ; Jean-Marie Pernot, politiste, IRES.
Ils tiennent avant tout à faire étalage de leur impressionnante capacité à déformer la réalité pour faire passer les syndicalistes français, ceux-là même qui n'hésitent pas à stocker des armes et détourner l'argent de leur employeur, pour de sympathiques défenseurs des salariés français – quand bien même les syndicats détruiraient l'emploi et les entreprises qui les emploient.
Il ne s’agit pas d’amnistier des criminels mais des salariés qui se sont engagés pour défendre leurs collègues.Un joli tour de passe-passe sémantique, mais on peut tout à fait envisager les deux à la fois – si tant est qu'on puisse considérer des actes de violence comme des gestes de "défense" et que les perpétrer serve la cause syndicale théorique depuis longtemps oubliée, à savoir la représentation des salariés et la défense de leurs intérêts.On peut également appeler les voleurs des citoyens qui se sont engagés pour sortir de la pauvreté et pour défendre leur niveau de vie, et sans doute la sémantique parviendra-t-elle également à faire que le viol semble acceptable. Mais il ne le sera jamais. L'égalité devant la loi n'admet pas d'exceptions, pas plus que les droits naturels et imprescriptibles de l'homme.Ce discours ne doit pas masquer une réalité plus crue : être syndiqué, exercer un mandat syndical, c’est bien souvent faire l’expérience de la répression et de la discrimination. [...] Pas étonnant que les salariés évoquent la «peur des représailles»comme principale raison de leur non adhésion à un syndicat (sondage TNS-Sofres, 2008).La répression et la discrimination seraient plutôt subies par les non syndiqués, qu'on empêche de travailler sans hésiter à recourir à la force, et ceux qui viennent constater les dégâts causés par "ceux qui se sont engagés pour défendre leurs collègues". Aujourd'hui, les salariés sont nombreux à avoir peur des représailles non pas de leurs employeurs s'ils se syndiquent, mais des syndicats s'ils ne cèdent pas à leurs requêtes parfois éminemment malsaines.Parce qu’elle contraint le patronat à composer avec les syndicats, la loi de 2008 sur la représentativité syndicale a pu apparaître comme un remède à ces difficultés.Il est si facile en France de dialoguer avec les syndicats que le terme approprié est "composer" et qu'il faut l'imposer aux chefs d'entreprise par la loi. Les syndicats français sont campés sur des positions nauséabondes et archaïques qui reviennent à lutter contre le capitalisme et à réduire à néant la propriété privée pour mieux s'en saisir.En tant que chercheurs, nous observons toute une série de pratiques visant à entraver et contrôler l’action syndicale : guérilla juridique contre les syndicats «combatifs», développement du recours à des cabinets experts dans la «gestion des relations sociales», mise en souffrance et sanction des syndicalistes qui osent revendiquer, flicage des syndiqués, résurgence de syndicats «maison», etc.Il n'y a que quand on est chercheur en France ou écrivain en novlangue qu'on peut qualifier l'action juridique contre des syndicats qui agissent régulièrement au mépris de la loi de "guérilla juridique", diaboliser la délégation du dialogue avec des individus fermés au dialogue et évoquer des faits sans ressentir l'impérieux besoin de démontrer leur réalité et leur pertinence. Il faut aussi être chercheur en France pour considérer les relations entre chefs d'entreprise et syndicats sont par essence conflictuelles et sont une manifestation de la nécessaire lutte des classes ; les syndicats représentent à peine 5% des salariés français, et ce n'est sans doute pas la faute du patronat.Parce que l’État fait mine d’ignorer ce problème public, la Fondation Copernic, la CFTC, la CGT, FO, la FSU, Solidaires, ainsi que le Syndicat des Avocats de France et le Syndicat de la Magistrature, avec l’appui de nombreux chercheurs et de personnalités qualifiées, ont décidé de créer un Observatoire de la discrimination et de la répression syndicales. Il s’agit de rendre visible un problème largement ignoré par la statistique publique, rarement pris en compte par les études menées sur les relations professionnelles, voire purement et simplement occulté ou nié par le patronat. Au delà de la mise à jour et de la dénonciation de pratiques patronales anti-syndicales, l’enjeu est de produire l’information la plus complète possible dans ce domaine.Un observatoire de plus, dont la création ne s'accompagne étrangement pas de celle d'un Observatoire de la discrimination et de la répression commises par les syndicats. Que le chercheur se rassure : de nombreux problèmes sont ignorés par la statistique publique, ainsi que par la presse et, plus grave, par les représentants du peuple, au nombre desquels figure notamment la dette de l’État qui rend l'enjeu des luttes syndicales plus que minable.Il serait bon de mettre à jour et dénoncer les pratiques syndicales anti-patronales, et anti-entreprise. Elles sont nombreuses et, grâce à une proposition de loi déjà acceptée par le Sénat, seront probablement amnistiées, tout simplement. On apprend dans le Nouvel Observateur qu'il faut faire des compromis sur les principes fondateurs du pays.La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, avait assuré que le gouvernement tenterait de trouver un "équilibre" entre "droit syndical" et "respect de la légalité républicaine".L'équilibre entre droit syndical et respect des droits naturels et imprescriptibles de l'homme est simple. Des droits imprescriptibles n'admettent ni exceptions, ni compromis. Envisager de trouver entre eux et quelque autre principe que ce soit, c'est avouer qu'on ne comprend ou n'admet pas leur caractère "imprescriptible".Il est effarant de constater qu'une loi instaurant une inégalité des citoyens devant la loi selon leurs motivations et le contexte puisse être votée par les représentants du peuple français. Les sénateurs remettent en cause l’État de droit, habitués qu'ils sont à jouir de nombreux privilèges et passe-droits qu'ils souhaitent aujourd'hui étendre aux syndicalistes. Après tout, les syndicalistes aussi préfèrent le pouvoir à la liberté et souhaitent dans leur majorité vivre aux crochets du reste du pays et lui imposer leurs décisions ; faire cause commune s'impose comme une évidence.Les signataires de cette tribune en faveur de l'amnistie des syndicalistes hors-la-loi et les sénateurs qui l'ont votée signent par là leur adhésion à une idéologie qui sacrifie ouvertement les droits individuels au profit du règne de la force. Ces droits sont inaliénables, et on ne peut y renoncer pour soi-même - bien que certains soient apparemment prêts à le faire ; que des représentants du peuple les lui enlèvent n'est qu'un signe de plus que la France prend le chemin du totalitarisme.
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