TOUT EST DIT

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samedi 28 janvier 2012

La Grèce refuse un contrôle européen de son budget

Perdant manifestement patience vis-à-vis de la Grèce, plusieurs pays de la zone euro, dont l'Allemagne, veulent un contrôle européen de son budget, ce qu'Athènes refuse catégoriquement.

"Il y a des discussions et des propositions au sein de la zone euro, dont une de l'Allemagne" pour "renforcer le contrôle des programmes et des mesures sur place", a déclaré samedi à l'AFP une source européenne sous couvert d'anonymat.
Une "expertise externe sur place pourrait être pilotée par les institutions européennes et devrait aussi avoir certains pouvoirs de décision", a ajouté cette source.
Interrogé, le ministère allemand des Finances n'a pas fait de commentaire.
A Athènes, des sources gouvernementales grecques ont confirmé qu'une note informelle en ce sens avait été présentée à l'Eurogroupe et ont dit leur refus catégorique d'une telle solution.
"La Grèce ne discute pas d'une telle éventualité, il est exclu que nous l'acceptions, ces compétences appartiennent à la souveraineté nationale", ont-elles souligné, faisant aussi valoir qu'une telle prise de contrôle "nécessiterait un changement des traités" européens.
"Il faut donner une claire priorité à la réduction du déficit budgétaire (...). En Grèce se pose notamment le problème d'une politique budgétaire très décentralisée. Un cadre légal contraignant pourrait apporter une plus cohérence, faciliter et accélérer les décisions", selon la source européenne.
Déjà les représentants de la "troïka" formée par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire internationale (FMI) sont en Grèce et aident à la mise en application et au contrôle des mesures d'austérité, mais leur mission n'a pas vocation à être permanente.
Mise sous tutelle depuis mai 2010 par la zone euro et le FMI en échange de son maintien sous perfusion financière pour lui éviter la faillite, la Grèce surendettée négocie actuellement d'arrache-pied sur deux fronts.
Athènes marchande d'une part avec ses créanciers privés pour obtenir l'effacement d'une partie de sa dette. Ces discussions difficiles, qui durent depuis trois semaines, devaient se poursuivre samedi.
D'autre part, Athènes négocie avec ses bailleurs de fonds publics la mise en oeuvre d'un second plan d'aide, d'un montant de 130 milliards d'euros, promis par les Européens en octobre, mais dont le versement dépend des efforts de la Grèce à se réformer.
Signe de l'impatience qui gagne les Européens, la proposition du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn de rallonger cette enveloppe de 10 à 15 milliards d'euros a été fraîchement accueillie par l'Allemagne et la France vendredi.
En Allemagne, des responsables des Unions chrétiennes CDU-CSU, le parti de la chancelière Angela Merkel, ont multiplié les avertissements à la Grèce.
"Il n'y aura pas d'argent si les réformes sont au point mort", a ainsi déclaré Horst Seehofer, le chef de la CSU, à l'hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi.
"Nous ne pourrons et ne devons aider en tant que communauté européenne que si les Grecs prouvent leur sérieux", a renchéri Rainer Brüderle, le chef du groupe parlementaire FDP, le parti libéral allié de Mme Merkel, interrogé par le même magazine.
Son homologue des Unions chrétiennes, Volker Kauder, avait déjà évoqué jeudi dans le Spiegel Online "un commissaire mis en place par l'Union européenne ou les pays de la zone euro" pour diriger la Grèce si elle ne parvenait pas à prendre elle-même les choix douloureux.

Angela Merkel devrait participer à des meetings de Nicolas sarkozy

Angela Merkel vote Nicolas Sarkozy. Tel est le message que doit faire passer Hermann Grohe, secrétaire général de la CDU, invité à s'exprimer, samedi 28 janvier, devant le conseil national de l'UMP réuni à Paris. Selon nos informations, le numéro deux de la CDU doit indiquer que la présidente du parti, Angela Merkel, souhaite "bonne chance" à l'UMP et à Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle à venir.

Hermann Grohe, un fidèle de la chancelière, doit même être plus précis et indiquer que pour la CDU, "Nicolas Sarkozy est l'homme qu'il faut pour être à l'Elysée, aujourd'hui et à l'avenir".
Selon l'AFP, qui s'est procurée des extraits du texte que M. Grohe va prononcer, ce dernier va annoncer qu'"Angela Merkel va soutenir Nicolas Sarkozy lors de rendez-vous de campagne au printemps".
Ce protestant (comme la chancelière) qui fait – comme celle-ci – partie des modérés du parti chrétien-démocrate, doit aussi décocher quelques flèches à l'égard de François Hollande. Jusqu'ici, "ses vagues propositions n'apportent aucune réponse aux problèmes urgents de notre temps", indique la CDU.
Le soutien de la CDU au candidat probable de l'UMP n'est pas une surprise. Les deux formations font partie de la même famille politique européenne. François Hollande a, lui, reçu le soutien du parti social-démocrate (SPD) qui l'a invité à prononcer un discours lors de son congrès le 5 décembre 2010 à Berlin.
François Hollande avait alors estimé que sa victoire constituerait un signal fort en Europe et préfigurerait peut-être la victoire du SPD lors des élections de 2013. Il n'en reste pas moins que François Hollande a bien pris soin de ne pas critiquer explicitement Angela Merkel et a affirmé à de multiples reprises qu'une fois élu président, c'est en Allemagne qu'il effectuerait sa première visite officielle. Mais son soutien aux euro-obligations, son souhait d'élargir le mandat de la banque centrale européenne et ses réserves face à l'inscription de la "règle d'or" budgétaire dans la Constitution sont autant de sujets qui le séparent des dirigeants allemands.
UN SOUTIEN PAS DÉSINTÉRESSÉ
Le soutien d'Angela Merkel à Nicolas Sarkozy n'est pas désintéressé. Depuis le début de la crise en Europe, chaque élection – en Irlande, au Portugal, en Espagne, au Danemark – a provoqué un changement de majorité. Si c'est également le cas en France, cela pourrait être de mauvais augure pour la chancelière. De plus, celle-ci ne peut que se féliciter que Nicolas Sarkozy indique que l'Allemagne soit l'exemple à suivre.
Néanmoins, la chancelière ne passe pas pour une sentimentale. Hasard du calendrier ? Le 13 janvier, quelques heures avant la dégradation de la France par l'agence de notation Standard & Poor's, le porte-parole d'Angela Merkel annonçait un calendrier de rencontres bilatérales sans précédent entre la chancelière et ses homologues européens en vue du sommet du 30 janvier. En dix jours, la chancelière a rencontré à Berlin pas moins de huit dirigeants européens. Comme s'il était déjà temps de préparer l'après-"Merkozy".

Sortir de l'euro ou sortir de l'Europe ?

A la lumière des news les plus récentes, il devient évident que la Grèce ne pourra pas d'ici longtemps se sortir, même aidée, du bourbier dans lequel elle s'est, mais surtout elle nous a tous fourrés. Pire, il serait encore question de devoir allouer une nouvelle rallonge de 15 milliards d'euros.


De fil en aiguille, c'est toujours plus d'argent, toujours davantage de concessions ... et pour quel résultat(s) ?
- au niveau de la Grèce, quel avenir ? la potion qu'exigent en contrepartie l'Europe et le FMI ne peuvent lui permettre de retrouver avant des années une quelconque croissance, ne fut-ce que pour s'acquitter des seuls intérêts de la dette abyssale qui sera la sienne.
- pire, la situation commence à gagner du terrain - et comment pourrait-il en être autrement puisque le médecin s'obstine à prescrire les mêmes remèdes ? C'est donc à présent le Portugal qui se trouve sur la sellette ... et demain ? avant que ce ne soit la France ? il aura fallu jouer les pompiers auprès de l'Espagne puis du Portugal ?

Imaginez-vous les sommes colossales qu'il va nous falloir mobiliser, en s'endettant toujours plus puisque nos brillants énarques ne sont pas même capables de présenter autre chose que des impôts supplémentaires mais pas de réduction de dépenses.

Puisque, après tout, il est désormais avéré que faute de gouvernement commun, "d'animus federandi", on a simplement fait coexister des égoïsmes nationaux (les exemples de l'Allemagne et du Royaume Uni viennent immédiatement à l'esprit mais soyons surs que ceux-là en ont autant à notre égard avec notre individualisme forcené et toutes nos "exceptions franchouillardes"), je ne vois plus vraiment l'intérêt de demeurer, non seulement dans l'euro mais bien dans l'Europe.

De la sorte, non seulement nous pourrions sortir en "claquant la porte" de l'Euro mais, faisant d'une pierre deux coups, celle de l'Europe aussi. Je ne serais pas loin de penser qu'un de Gaulle n'aurait sans doute pas hésité. Mais on n'en a plus de grand homme à l'horizon.

Des inconvénients, il en existe probablement. Encore conviendrait-il de les chiffrer, car c'est bien de cela qu'il s'agit : quel coût dans un cas et dans l'autre ? Gageons hélas que pour l'immédiat, aucun de nos grands stratèges, pourtant tous plus bardés d'experts les uns que les autres (et qui n'ont rien vu venir de cette crise qui nous terrasse actuellement) ne sera à même de les chiffrer...

Mais au-delà de l'aspect économique, rien qu'hier, une dépêche m'a fait bondir : la Cour de Justice Européenne a condamné la France à verser des dommages et intérêts à des militants ETA (mouvement séparatiste basque de triste mémoire) au motif qu'ils étaient restés en détention préventive durant 6 années, avant d'ailleurs d'être condamnés. Certes, notre système judiciaire n'est pas très performant ; mais de là à une telle condamnation, c'est ubuesque et l'on peut penser qu'il en aurait été différemment si nous n'étions pas "dans l'Europe" !

Imaginez à présent qu'un jour, la France décide de revoir son système de protection sociale et de cesser d'en faire un "appel d'air" pour toute la misère du monde, comme c'est malheureusement encore le cas actuellement, en prenant des dispositions qui les réserve à ses nationaux ou plus probablement, à ceux déjà sur son sol ? Eh bien, pour j'en comprends, elle ne le pourrait même pas dans le cadre de l'Europe !

Alors, j'entends déjà tous les esprits chagrins, tous les bisounours et autres angélistes m'opposer chiffres pour les uns, grands principes pour les autres allant à l'encontre de cette solution radicale de sortir de l'Europe.

A ceux-là, je réponds : ne pensez-vous que la coupe est trop pleine, alors que nos finances sont exsangues, pour continuer de jouer les grands seigneurs tandis que nous sommes déjà confrontés à une dette abyssale et à un taux honteux de chômage ?

Et pourquoi devrions-nous demeurer les "cocus" d'un système mondial dans lequel les Américains font tout pour torpiller l'Europe, dérangés par un Euro qui les a privés de leur rôle monopolistique de monnaie du monde, de Chinois qui ne veulent à aucun prix laisser leur monnaie s'apprécier à son juste cours, d'une Allemagne à laquelle profite le cours de l'Euro faute duquel elle aurait un Deutsche Mark bien surévalué mettant à mal ses exportations, d'un Royaume Uni qui n'a jamais joué sa partition qu'en solo (rappelez-vous pour les moins jeunes le "I want my money back!" de Mrs. Thatcher) ou d'une Pologne qui se remet à "chipoter" sur le montant de sa participation ... entre autres.

Pourquoi faudrait-il une fois de plus que nous soyons plus vertueux et surtout moins égoïstes que tous ceux-là, nous qui bêtement continuons imperturbablement à astiquer notre image de "coq prétentieux perché sur son tas de fumier" ?

Hollande: le candidat favori des media

Au lendemain du meeting de François Hollande au Bourget, dimanche, la presse écrite et les media audiovisuels ne tarissent pas d’éloges sur le candidat socialiste. Finies les accusations sur le flou de ses propositions, sur les couacs de son début de campagne, sur l’inconsistance du personnage soupçonné d’incarner «une gauche molle». Tout à coup l’ex-premier secrétaire du Parti socialiste est paré de toutes les vertus. Il se serait présidentialisé. Ces dithyrambes sont ridicules car le discours du Bourget n’est qu’un banal catéchisme de propositions fiscalistes, immigrationnistes, européistes et homosexualistes.
Les mesures annoncées sont plus catastrophiques les unes que les autres. Hollande prévoit ainsi de multiplier par cinq les pénalités pour les communes de plus de 3500 habitants ne disposant pas de 20% de logements sociaux comme les y oblige la loi SRU. C’est toujours la même méthode : faire crouler sous les amendes ceux qui ne plient pas (Orban en Hongrie, les nationalistes en France, etc.) On voit très bien le but de la manœuvre: il s’agit d’imposer à des municipalités récalcitrantes d’accueillir en nombre des allogènes. Et si elles ne se soumettent pas, elles subiront des pénalités d’un montant insupportable. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une mesure tyrannique bridant la liberté des maires pour étendre à tout le territoire national, y compris aux campagnes jusque-là préservées, la France plurielle.

Dans le même ordre d’idées, l’ex-concubin de Ségolène Royal propose la création de 150000 emplois jeunes alors même que le déficit public pour 2011 est officiellement de 90,8milliards d’euros. Or, ces emplois aidés qui, d’après les socialistes, coûteraient 1,5milliard d’euros par an, seront créés en priorité dans les quartiers défavorisés, c’est-à-dire dans les banlieues allogènes en vertu du principe de la discrimination positive, c’est-à-dire de la préférence étrangère. «Là où il y a 40% de chômage des jeunes, c'est là qu'il faut mettre ces emplois» a déclaré Hollande qui s’est bien gardé de préciser que si de nombreux Jeunes des cités sont officiellement sans travail, c’est parce qu’ils se livrent à toute une série de trafics qui leur permet de vivre, souvent très confortablement, sans avoir besoin de se lever tôt le matin pour se rendre au bureau, à la boutique ou à l’atelier.
Par ailleurs, alors que nous croulons sous la dette (plus de 1700milliards d’euros) et les déficits, que la France a perdu son triple A, le candidat socialiste ne trouve rien de mieux que de proposer la création de 60000 postes supplémentaires dans l’Education nationale. Or l’expérience prouve que plus l’on injecte de l’argent dans ce secteur qui est de loin depuis vingt ans le premier budget de l’Etat, loin devant celui de la Défense, plus les résultats sont désastreux. Tant que l’on aura une approche purement quantitative des problèmes qui se posent à notre pays en général et à l’école en particulier sans s’interroger sur les causes du désastre, tout ira toujours plus mal.
De manière tout aussi irresponsable et démagogique, le député de Corrèze a déclaré au Bourget: «Il sera mis fin à la règle aveugle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite». Pour financer ces mesures très dispendieuses, les socialistes, conformément à leur habitude, envisagent d’accroître massivement les impôts des classes moyennes et supérieures (augmentation de l’impôt sur le revenu, élargissement de l’assiette de l’ISF, fusion à un haut niveau de la CSGet de l’IRPP) et, on l’a dit, de supprimer le quotient familial pour les foyers avec enfants jugés suffisamment riches dès lors qu’ils perçoivent en tout 4200euros mensuels. On aide les parasites, les paresseux et les allogènes et l’on spolie les Français qui font l’effort de travailler dur !
Si la famille traditionnelle est donc la mal aimée de la gauche, que les homosexuels militants se rassurent. Hollande s’est en effet engagé, tout en maintenant l’actuel Pacs aggravé par Sarkozy, à légaliser le mariage homosexuel et l’homoparentalité avec droit à l’adoption pour les invertis et à l’insémination artificielle. Par ailleurs, le président du conseil général de Corrèze a promis d’ouvrir le droit de vote aux étrangers aux élections locales, mesure qui, en cas de victoire des socialistes aux législatives de juin 2012, devrait être adoptée sans difficulté désormais puisque la gauche dispose de la majorité absolue au Sénat, et qui s’appliquera donc dès  les municipales de mars 2014.....

L'arrogance et le gros rouge qui tache

On a vécu hier une parenthèse dans la campagne. Une journée creuse, vide, caricaturale, limite hystérique. Scandée par un mot : arrogance. Celui dont Alain Juppé, la veille au soir, avait accusé François Hollande au cours d'un face-à-face télévisé qui, quoique tendu et aigre, a plutôt relevé le débat politique. La nuit n'a pas porté conseil : le matraquage qu'on nous a infligé le lendemain l'a déshonoré. Tous les ténors - les ministres Guéant, Le Maire, Bertrand, Kosciusko-Morizet, le patron de l'UMP Copé - ont martelé en boucle le mot fétiche, tandis que le camp d'en face répliquait que c'est la droite qui « suinte d'arrogance ». On s'est d'abord demandé ce qui pousse à l'arrogance : le pouvoir ? On a découvert ensuite que Hollande n'était plus flou ou mou, mais arrogant. On s'est interrogé sur Juppé qui a parfois du mal à dissimuler une certaine morgue ; sur Copé qui en matière d'arrogance parle d'or ; sur Sarkozy qui n'est pas le dernier à laisser percer des sentiments de fierté mêlés d'insolence. Et aussi sur Hollande qui s'est montré présomptueux en se voyant et croyant déjà à l'Elysée. De là, à droite, à infantiliser la politique, à robotiser la parole publique, à se déchaîner sans compter ni penser tout en appelant benoîtement au débat d'idées... Y en a marre de ces fameux « éléments de langage » de l'Elysée, de Solférino ou d'ailleurs. Vous savez, ce gros rouge qui tache. Ces anti-sèches qui permettent aux récitants d'affronter les médias, de dézinguer l'adversaire et au fond de masquer leurs problèmes. Pour en revenir à l'arrogance, pas sûr du tout qu'elle soit le meilleur argument pour servir Sarkozy !

Sarkozy l’imprévisible

Laissant François Hollande à sa présumée “arrogance”, l’UMP engage une cure d’humilité. Reconversion tardive, l’exemple vient du sommet. Nicolas Sarkozy, sous couvert de confidences “off”, multiplie les mea culpa. Il regrette les festivités du Fouquet’s, la croisière sur le yacht Bolloré, le “cass’toi pov’con” du Salon de l’agriculture. Et aussi l’épisode de l’EPAD jadis brigué par son fils Jean, la virée égyptienne au bras de Carla…

Longtemps, le locataire de l’Élysée assuma crânement ses élans spontanés. Pourquoi chasser le naturel ? Quelques proches, s’inquiétant de l’effet produit, l’incitaient pourtant à modérer ses pulsions. Peine perdue, le partisan de la rupture refusait d’arrondir les angles. Il en rajoutait même, suivant le conseil de Cocteau : “Ce qu’on te reproche, cultive le, c’est toi.”


Mais les années “bling bling” du début de quinquennat écornèrent durablement l’image présidentielle. Elles ont figé M. Sarkozy dans une caricature qu’il paie aujourd’hui au fil des sondages. Frime et châtiment, ses comportements passés lui coûtent cher.


Les Français rejettent la personnalité du chef de l’État, plus encore que son action politique. À trois mois du scrutin d’avril, l’urgence commande de réagir. D’où l’idée d’esquisser, par la bande, une amorce de repentir. Ira-t-il jusqu’à l’exprimer publiquement, demain soir à la télévision ? Ce serait, une nouvelle fois, manière de ne rien faire comme les autres…

Les couturières d’Yssingeaux


Il faut sauver l’usine d’Yssingeaux. La résistance admirable d’une poignée de couturières auvergnates accrochées à leurs machines à coudre et aux fils ténus d’un improbable espoir a transformé la sous-préfecture de Haute-Loire en capitale du made in France profonde et en centre névralgique de la campagne présidentielle. Yssingeaux, c’est cette France des petites villes et des petites gens qui paient au prix d’emplois sacrifiés, de vies cassées et, de familles brisées cette mondialisation financière que les politiques ont laissé gouverner à leur place et que les industriels ont exploitée en délocalisant à outrance.


Ces combattantes qui refusent d’obéir le doigt sur la couture du soutien-gorge aux règles comptables du marché, qui n’insultent pas l’avenir en acceptant des indemnités misérables et qui avec une étonnante lucidité distinguent les repreneurs des récupérateurs ont réveillé les politiques des deux bords et aussi l’opinion sur les ravages de ce mal du siècle. L’élan de solidarité pour les ex Lejaby n’est pas un geste compatissant mais un message fort à l’adresse des politiques, des industriels, des banquiers : vous n’avez pas le droit d’abandonner les couturières d’Yssingeaux. Une nouvelle défaite face à la puissance du marché serait celle de trop.