Le numéro un mondial des téléphones mobiles, Nokia, a annoncé, jeudi 21 octobre, la suppression de 1 800 emplois, malgré des résultats trimestriels bien meilleurs que prévu. "Au cours des cinq semaines passées depuis mon arrivée à Nokia, j'ai trouvé une entreprise avec de nombreux points forts et une histoire jalonnée de succès sans équivalent", déclare le Canadien Stephen Elop, ancien responsable de la suite bureautique Office chez Microsoft et premier non-Finlandais à la tête du groupe, dans le rapport financier trimestriel.
"Mais notre entreprise fait face à une période de perturbations remarquables dans le secteur, avec des résultats récents montrant que nous devons réévaluer notre rôle et notre approche", ajoute le nouveau directeur général. Sur les 1 800 suppressions d'emploi, 750 concernent la Finlande. Elles visent principalement des personnes travaillant sur le système d'exploitation Symbian, jugé dépassé et dont l'obsolescence est vue comme une des raisons des difficultés de Nokia dans les smartphones. En 2008, Nokia avait dépensé plus de 260 millions d'euros pour obtenir toutes les parts de l'entreprise Symbian.
DIFFICULTÉS DANS LE DOMAINE DES SMARTPHONES
Au troisième trimestre, tant les bénéfices que le chiffre d'affaires ont toutefois été au-dessus des attentes. Le chiffre d'affaires est en hausse de 5 % sur un an et de 3 % par rapport au trimestre précédent, à 10,27 milliards d'euros, tiré par un prix de vente moyen des téléphones en hausse, à 65 euros l'unité contre 61 au deuxième trimestre.
Sur la même période, Nokia a dégagé un bénéfice net de 529 millions d'euros, selon son rapport financier, nettement au-dessus du consensus des analystes, qui tablaient sur seulement 229 millions. L'an dernier à la même période, Nokia avait subi des pertes historiques de 559 millions, les premières des années 2000.
Mais le numéro un mondial peine à trouver la parade à la percée de l'iPhone d'Apple et des téléphones sous système Android, de Google, qui rognent ses profits dans le marché des smartphones. D'après les données publiées au mois d'août par l'institut Gartner, Nokia représente 34 % du marché mondial de la téléphonie mobile, devançant Samsung (20,1 %) et LG (9 %).
Dans le secteur des smartphones, le système d'exploitation Symbian représente encore plus de 40 % du marché, devant les systèmes d'exploitation des Blackberry (18,2 %), des terminaux Android (17,2 %) et d'Apple (14,2 %). Mais le groupe finlandais représentait plus de 50 % un an plus tôt. Nokia mise donc beaucoup sur son nouveau smartphone, le N8, en cours de lancement.
Après l'annonce du plan social, et des résultats du troisième trimestre l'action Nokia, s'est envolée de 6,8 %, à 8,25 euros à la Bourse d'Helsinki.
jeudi 21 octobre 2010
Nokia porté par les smartphones, 1 800 postes supprimés
Lion Capital rachète les surgelés Picard pour 1,5 milliard d'euros
Le fonds d'investissement britannique Lion Capital a finalisé le rachat de Picard, spécialiste français des produits surgelés, pour un montant de 1,5 milliard d'euros, a indiqué jeudi 21 octobre une source proche du dossier, qui a requis l'anonymat.
"Lion Capital et BC Partners (actionnaire majoritaire du groupe français) ont bouclé la cession de Picard", a déclaré un porte-parole du distributeur français, confirmant une information du Figaro. L'opération s'élève à 1,5 milliard d'euros, dont 590 millions ont été versés en liquide, tandis que le reste est financé par emprunt auprès des banques (625 millions d'euros) et des marchés (300 millions d'obligations à haut rendement).
823 BOUTIQUES EN FRANCE
"La croissance de l'activité permettra de générer du cash pour rembourser la dette", a déclaré le PDG de Picard, Philippe Pauze, jeudi au Figaro. Picard, qui compte aujourd'hui huit cent vingt-trois boutiques en France, dont plus d'une centaine à Paris, et trente en Italie, change de propriétaire pour la quatrième fois en dix ans. Sur cette période, le spécialiste des produits surgelés, qui emploie quatre mille salariés, a doublé son chiffre d'affaires. Celui-ci a atteint 1,15 milliard d'euros l'an dernier, et ce malgré la crise économique.
Europe : l'austérité ne fait pas consensus dans les pays endettés
Les nouvelles potions amères que les gouvernements s'apprêtent à administrer en Irlande, en Grèce et au Portugal, passent mal auprès des opinions et des forces d'opposition.
IRLANDE
GRECE
PORTUGAL
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On October 18th President Nicolas Sarkozy called ministers to a crisis meeting to work out a strategy for guaranteeing petrol supplies. France has begun to tap its industrial stocks, and fuel supplies to the main Paris airports have been resumed after a stoppage, although pilots were advised to refuel abroad where possible. Yet despite the government’s insistence that there would be no petrol shortages, some 500-1,000 service stations are running low on stocks or have run dry altogether, according to the Union of Independent Petrol Importers, which supplies hypermarket stations.
Lorry drivers have joined the striking oil workers, organising slow-moving convoys that block motorways, in what is known as “operation snail”. Pupils from hundreds of lycées, too, are disrupting schools, ahead of tomorrow's strike, in which turnout is expected to be high (anything between 1.2m to 3.5m took to the streets in the previous one-day strike last week). Fewer trains are running even before the strike begins.
This week is crunch time for both sides. For those on strike, time is running out to stop the pension-reform bill going through. It has already been passed by the lower house of parliament, and the upper house is due to conclude its voting this week. Leaders of the hardline unions, including the communist-backed Confédération Générale du Travail, the country’s most powerful, are under pressure from their grass-roots not to cave in. Some argue that, even if the upper house approves the bill, protests should continue; there are further legislative steps before the bill becomes law. There is precedent for such a move: in 2006, student-led protests against a proposed labour reform forced the government of the day to retreat even after it had been signed into law.
For its part, Mr Sarkozy's government is hoping to keep a lid on protests and a grip on petrol supplies until the end of the week. By then, not only should the bill be passed by the Senate, but schools will have broken up for a ten-day half-term. French unions like their holidays too much to organise strikes during the school break. Mr Sarkozy has already made some concessions on the margin, such as allowing more generous rules for women who take time out for maternity leave. But he has repeatedly said that he will not budge on the retirement age itself.
Much depends on whether organised protest turns into disorganised chaos. The petrol shortages are a worrying sign. French governments, haunted by 1968, are always nervous when students take to the streets. Though the pension reform does not touch students, it has become a touchstone for general grievances and a pretext for troublemakers to join in. Schoolchildren have been egged on by some opposition Socialist leaders, including Ségolène Royal. One pupil was hit in the eye by a police flash ball last week.There have been other sporadic clashes with police.
Should the demonstrations fizzle out by the end of the week, amid popular exasperation, the trick may well lie in finding a way for the unions to save face. Should they spin out of control, however, Mr Sarkozy could find his plans to reshuffle the government once pension reform is passed will have to be put on hold.
Jean-Claude Trichet réservé sur la réforme du pacte de stabilité
La Banque centrale européenne a annoncé jeudi 21 octobre que son président, Jean-Claude Trichet, avait des réserves sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance adoptée lundi 18 octobre par les ministres des finances de l'Union européenne. "Le président de la BCE ne souscrit pas à tous les éléments de ce rapport", a déclaré un porte-parole de la BCE, répétant un mémorandum des services du banquier central publié mercredi soir par le Financial Times.
Les ministres des finances des Vingt-Sept se sont mis d'accord lundi sur une réforme du pacte de stabilité et de croissance censée renforcer les règles budgétaires et éviter de nouvelles crises de la dette souveraine en cas de déficits excessifs dans la zone euro. En vertu d'un compromis entre la France et l'Allemagne, la réforme concilie la volonté française de conserver un contrôle politique sur les sanctions et les positions allemandes de les rendre plus systématiques.
NOUVELLES SANCTIONS
De nouvelles sanctions seront créées contre les pays laxistes et elles s'appliqueront plus facilement et plus rapidement, mais pas de manière automatique. Or, Jean-Claude Trichet est l'un des plus fervents défenseurs d'une discipline budgétaire stricte et de sanctions pour les gouvernements qui ne respecteraient pas le pacte. Au cours du week-end, il avait jugé que les délais dans la procédure de déficit excessif devaient être "significativement réduits" et que les sanctions devaient être appliquées "quasi automatiquement".
Cet accord est déjà vivement critiqué au sein de l'UE. Les principaux groupes politiques du Parlement européen, toutes tendances confondues, ont accusé mercredi la France et l'Allemagne d'avoir imposé leurs vues au reste de l'Europe sur la discipline budgétaire avec un accord insuffisant tandis qu'en Allemagne certains médias ont reproché à Angela Merkel d'avoir capitulé devant Nicolas Sarkozy sur la question des sanctions.
L'accord trouvé a été également attaqué mercredi par l'économiste en chef de la BCE, Jürgen Stark, en marge d'une conférence sur les statistiques organisée à Francfort par l'institution financière. Ce compromis a été "célébré comme un grand jour pour l'Europe", mais "il reste à déterminer si c'est vraiment un grand jour et si, au final, le renforcement des règles fiscales, le renforcement du pacte de stabilité et les nouvelles procédures de surveillance macro-économique vont vraiment entraîner un bond en avant", a-t-il déclaré.
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EDDY TRIOMPHE À L'OLYMPIA.
Accompagné d'une formation classique et d'une impressionnante section de 12 cuivres, Claude Moine a été reçu comme un prince par un public multi-générationnel fervent.
Dans un décor sobre de rideaux noirs et blancs et un éclairage variant subtilement selon le climat de chaque titre, l'ancien "Chaussettes noires" a interprété notamment les cultissimes "Route de Memphis", "Couleur menthe à l'eau" ou encore "Lèche bottes blues" dans une version aux accents funky.
Parmi les chansons de son nouvel album, auquel il à l'intention de donner une suite contrairement à cette tournée présentée comme "sa dernière séance", Eddy Mitchell a joué notamment "L'esprit grande prairie", ballade évoquant son enfance et sa passion des westerns écrite à quatre mains par Alain Souchon et Laurent Voulzy.
"Ca faisait plus d'un an que je leur réclamais une chanson, J'aurais eu tort de désespérer: elle est magnifique".
Aux premières notes de "J'ai oublié de l'oublier", la salle chavire. Puis pour "Pas de boogie-woogie avant vos prières du soir", Eddy Mitchell tombe la veste et l'Olympia est debout. Le rocker envoie des baisers aux fans et serre des mains. Il revient pour un unique rappel avec le titre de son dernier album taillé pour la scène, "Come back".
Un clin d'oeil, puisqu'il reviendra ces jours-ci à l'Olympia pour quatorze autres concerts à guichet fermé. Eddy enchaînera ensuite une tournée en province d'une cinquantaine de dates avant un ultime retour à Paris en avril 2011 pour cinq concerts au Palais des Sports.
"Cinquante ans de chansons derrière moi/Il est un peu tard pour appuyer sur replay", dit-il sur "Come back". Que les fans se rassurent, quand le rideau de cette ultime tournée sera tombé, Eddy Mitchell a encore l'intention de fréquenter les studios et les plateaux de cinéma. César du meilleur acteur dans un second rôle pour "Le bonheur est dans le pré", il devrait être à l'affiche du prochain Etienne Chatiliez en 2011.
J’adore Charles, mais il explique très bien lui-même que lorsqu’il est sur scène aujourd’hui, sa chemise, il peut la remettre le lendemain: pas une goutte de sueur! Alors que moi, ça ne peut être qu’une chemise neuve!
(Rires.) Je continuerai à enregistrer des disques, mais je voudrais prendre le temps de refaire du cinéma. Peu de propositions très intéressantes encore, mais déjà pour l’an prochain un projet avec Etienne Chatiliez…
J’ai beaucoup de respect pour lui. Il a toujours été très discret, ne s’est jamais permis de me taper sur le ventre, pas même sur l’épaule. Et je n’ai jamais eu de horde m’attendant en bas de chez moi, ce dont je le remercie. Bref, il est poli envers moi, ce public, et j’essaie de me montrer à sa hauteur.
"Ça fait un peu peur d’entrer de son vivant dans les manuels"
Des tonnes. Je me rappelle d’une date surréaliste à Lyon, fin 1970, où le promoteur local, un fou furieux, nous avait généreusement invités à boire et à manger. On est tous sortis de table un peu cassés, on en avait marre soudain du tour de chant habituel, alors, arrivés dans la salle, on a improvisé toute la soirée sur des tubes de James Brown. Je crois que le public avait été désarçonné de ne pas entendre mes vieux classiques.
C’est sûr que si j’avais écrit moi-même un truc semblable, ça aurait fait "ramenard". Mais je ne m’appelle pas Bernard-Henri, ma femme ne s’appelle pas Arielle et je n’ai pas l’habitude de me la raconter. Ça faisait plus d’un an que je leur réclamais une chanson. J’aurais eu tort de désespérer: elle est magnifique.
Glandeur, braqueur, je n’avais pas envie de suivre la ligne tracée par mon père, qui travaillait à la RATP. Et comme ma mère, c’était à la banque…
Mon grand-père paternel était aussi à la RATP! L’autre, le maternel, c’était La Bête humaine. Lorsqu’il enlevait ses lunettes sous les traces de charbon, on ne voyait que ses grands yeux bleus.
A 14 ans. Un âge courant. Elle en avait 20 et elle était déterminée à m’émanciper!
Non, mais en avoir 70 ne me met pas en joie non plus. Un gamin qui bossait avec nous au studio m’a inspiré la chanson. Il vient de tout planter pour partir en Nouvelle-Zélande et tenter une aventure personnelle. A une époque où les gens vivent beaucoup du social et sur l’assistanat, il a fait mon admiration.
Ça fait un peu peur d’entrer de son vivant dans les manuels. Ça me fait penser aux statues de grands hommes dans les jardins: elles finissent immanquablement par être la cible des pigeons… Je l’ai rencontré cet enseignant, très sympa: je lui ai dit: "Vous avez vraiment imposé ça à vos élèves? Ils doivent me maudire!" Mettez-vous à leur place: "Oh non, encore une disserte sur Eddy Mitchell…"
Eddy Mitchell, Come Back ***, Polydor, 17 euros. Sortie ludi. A l’Olympia du 19 octobre au 6 novembre. Rens.: 08 92 68 33 68.
> Le site officiel d'Eddy Mitchell
La pub plaît de moins en moins aux Français
Selon une enquête menée par l'institut TNS pour le compte de l'agence Australie, 8 français sur 10 trouvent la publicité plutôt ennuyeuse et un tiers d'entre eux se revendique publiphobe. Un niveau jamais atteint depuis 2004, année de lancement de ce baromètre annuel.
Entre les Français et la publicité, le divorce serait-il consommé ? Au vu de la dernière enquête réalisée par TNS Sofres pour le compte de l'agence Australie, on peut le penser. Selon ce sondage, 80% des consommateurs considèrent la publicité plutôt comme une source d'ennui. 52% des personnes interrogées par l'institut assurent ne pas prêter attention aux messages des annonceurs et, cerise sur le gâteau, plus d'une sur trois se revendique ouvertement publiphobe. Cette catégorie de consommateurs ne représentait que 25% en 2005.
Jamais les rangs de ceux qui aiment regarder les spots à la télévision n'ont été aussi clairsemés. Car ce n'est pas la première année que l'agence Australie mesure l'appréciation que portent les Français aux messages conçus par les agences de publicité pour le compte de leurs clients. Elle a fait poser les mêmes questions tous les ans depuis 2004. Or jamais, depuis cette date, les annonceurs n'avaient eu à faire face à une volée de bois vert aussi sévère.
Pour autant, Vincent Leclabart, le président de l'agence Australie veut voir dans ces résultats une source d'espoir. D'abord les publiphiles (14% des Français interrogés) se disent nettement plus attirés par les grandes marques que les autres. Signe que la publicité les influence bien. Ensuite, 64% d'entre eux reconnaissent qu'ils sont « accros à la consommation » alors que, en moyenne, moins d'un Français sur dix accepte de se ranger dans cette catégorie.
Mais Vincent Leclabart aimerait surtout que cette enquête puisse éclairer les annonceurs dans leur stratégie de communication. «Ils doivent prendre plus de risques » souligne-t-il, avant de préciser : « Cela qui ne signifie pas faire de la publicité transgressive ou gonflée. Les Français veulent surtout qu'elle soit distrayante et divertissante ».
La contestation ne s'essouffle pas et le soutien de la population à un mouvement qui pourtant pose des problèmes dans la vie de tous les jours est toujours aussi fort. Réussir à faire descendre dans la rue des millions de personnes alors que le débat au Sénat paraît bouclé et que les vacances approchent est un fait rare dans l'histoire sociale de notre pays. En jouant la fermeté et le déblocage des dépôts de carburant, Nicolas Sarkozy et le gouvernement ne font qu'exacerber les tensions et accroître la combativité de la jeunesse contre une réforme des retraites qui concentre tous les mécontentements de la crise et des inégalités sociales qu'elles a engendré.
Le temps s'accélère pour les syndicats qui savent que le vote définitif va intervenir dans les prochains jours et qui craignent que l'aggravation de la pénurie d'essence ne finisse par jouer en leur défaveur. Pour autant, il est peu probable que Nicolas Sarkozy réussisse à briser le front de la revendication comme il l'espère. Certes, les syndicats ont des divergences d'appréciation sur la manière de terminer le conflit mais, quoi qu'il arrive, ils réaffirmeront leur unité comme ils le font depuis le début pour pouvoir dire au gouvernement que sa réforme n'est pas légitime.
Le mouvement connaîtra encore quelque temps de mobilisation avant l'adoption définitive de la loi. Puis les centrales chercheront à sortir la tête haute et solidaires pour que le passage en force et la dureté apparaissent clairement du côté de Nicolas Sarkozy. Et parce que l'ardoise ne sera pas facile à effacer, ils penseront ensuite à préparer d'autres échéances.
En voulant reprendre la main, Nicolas Sarkozy cherche à démontrer qu'il garde la maîtrise de la situation et envoie des signes à son électorat. Tous les messages de fermeté possibles ont été passés tout au long de la journée d'hier. Ils ne convaincront pas l'opinion populaire. On peut au contraire craindre qu'ils ne cristallisent le paysage social et ne soient un véritable handicap pour les futures négociations avec des partenaires qui garderont le sentiment d'avoir été traités avec mépris. Réformer c'est aussi savoir gagner l'adhésion du plus grand nombre.
Olivier Besancenot compte sur la révolte populaire pour battre l’Élysée. Surtout, “que ça continue à monter, à se radicaliser”.
Certes, le mouvement social reflète un profond rejet de Nicolas Sarkozy. Sa politique, mais aussi ses manières, rebutent de plus en plus les Français. De là à délégitimer le président, qui n’aurait “aucun mandat” pour mener la réforme des retraites…
Le facteur de Neuilly, ici, se débarrasse un peu vite des enveloppes du suffrage universel. “Élections, piège à cons”, comme on disait au bon vieux temps.
Justement, M. Besancenot rêve à voix haute “d’un mai 68 aux couleurs du XXI esiècle”. Sarko à Baden-Baden et les usines, ou ce qu’il en reste, bloquées !
Daniel Cohn-Bendit, rangé des voitures du Quartier Latin, renâcle. À ses yeux, une grève générale ne fera pas le printemps. Démocrate pépère, il propose un Grenelle “gauche-syndicats” pour élaborer un programme alternatif avant 2012. Le conflit se réglera alors dans l’isoloir.
Honte à Dany, l’icône déchue des barricades ! Il s’est “embourgeoisé” au Parlement européen. La troupe fraîche des jeunes insurgés l’accable maintenant. “Moi aussi, j’ai eu votre âge” pourrait leur expliquer l’ex-rouge blanchi sous le harnais. Quitte à aggraver encore son cas…
Vu de l'étranger, il suffit parfois d'une photo à la Une d'un quotidien, ou d'une courte séquence dans un journal télévisé, pour diffuser la conviction qu'un pays est littéralement à feu et à sang. Certains y verront une terrible distorsion de la machine médiatique, et c'est souvent le cas. D'autres préféreront relativiser l'impact réel de cette représentation spectaculaire. Peu importe. Depuis quelques jours, l'image de la France qui circule chez nos voisins est celle, somme toute sans surprise réelle, d'un pays qui opte régulièrement pour la grève et la rue pour exprimer son mécontentement.
L'image d'une France « qui brûle », prisonnière d'une spirale de violence, est d'ailleurs aussi bien à la Une des quotidiens liés à la grande finance internationale, comme le Financial Times, que des journaux de gauche plus sensibles aux humeurs de la société comme le belge De Morgen. Signe que notre pays est bien sous observation, et cela à plusieurs niveaux.
Le monde économique est le premier à scruter l'évolution du débat français. Il y a deux siècles, les barricades inquiétaient les Cours européennes. Aujourd'hui, elles peuvent affoler les salles des marchés. Comme les autres pays en délicatesse avec leur déficit budgétaire, la France est attendue au tournant. Entre le nécessaire tour de vis budgétaire et les turbulences d'une nouvelle guerre monétaire qui pénalise la zone euro, la voie est étroite. D'autant plus étroite que les prévisions du Fonds Monétaire International annoncent clairement que la rigueur va peser sur la croissance, au point, peut-être, de nous gratifier d'une deuxième phase de récession, en début d'année prochaine.
Le monde politique européen n'est pas moins attentif à l'évolution de la crise française. À Dublin, Lisbonne ou Athènes, les gouvernants ont été ou sont contraints, compte tenu de l'ampleur des déficits et des pressions internationales, de faire avaler des potions particulièrement amères à leurs concitoyens. Depuis hier, l'austérité parle anglais avec un plan de rigueur sans précédent, de près de cent milliards d'euros, présenté par le gouvernement de David Cameron. Un demi-million de postes vont être supprimés dans la fonction publique. Les Britanniques vont, dans les prochains jours, être beaucoup plus attentifs aux coûts sociaux de ce plan qu'à l'âge de départ à la retraite des Français. Leurs dirigeants ne redoutent pas moins un mouvement social. La gestion française de la crise est, à cet égard, un signal à surveiller.
D'autant que la vraie grande inconnue demeure, comme toujours, l'opinion. Les mouvements de grève et les manifestations en France sont observés à l'étranger tantôt avec stupeur, tantôt avec envie. La stupeur, c'est celle de tous ceux qui doivent déjà partir plus tard, comme en Allemagne, en Espagne ou en Suède. L'envie, c'est celle de nombreux salariés, en Europe du Sud notamment, qui estiment que les mouvements sociaux français ont, par le passé, obtenu des résultats dont leurs propres syndicats ont toujours rêvé.
La presse européenne ne s'y trompe d'ailleurs pas en ne se limitant pas à l'héritage folklorique des protestations à la française. Au-delà des véhicules brûlés et des lycées bloqués, la réforme des retraites ne justifie qu'en partie l'ampleur du malaise. Un malaise nourri par deux ans de crise, elle, sans frontière.
ENFIN UNE FRANCE DE MERDE, QUOI !
C'est la rançon des civilisations les plus évoluées. La revanche d'un hasard vaincu par la nécessité. Quand l'obstacle scientifique est dépassé, se dresse l'obstacle moral, et il est incontournable. Des manipulations de la génétique pour la procréation aux recherches sur l'embryon, la maîtrise de la vie implique, à un moment ou un autre, des choix douloureux parce qu'ils ne peuvent pas être gagnant-gagnant.
Il est vraiment dommage que la révision des lois de bioéthique proposée par le gouvernement vienne sur le devant de l'actualité au moment où les esprits sont ailleurs. Loin d'être de simples actualisations, elle engage la société dans une réflexion essentielle. Si les mesures présentées par Roselyne Bachelot sont aussi clivantes, c'est parce qu'elles bousculent des interrogations universelles qui ne peuvent trouver de réponse unique, ni même suggérer un bon et un mauvais chemin.
Ici, il n'est question, ni de bien ni de mal. Ni de droite, ni de gauche. Ni de conservatisme, ni de libéralisme libertaire. Ni d'options politiques confinées dans des idéologies. Au delà des réserves, parfois radicales, des milieux catholiques les plus traditionnels - ils plaident notamment pour le respect absolu de l'embryon humain - nous avons presque dépassé les obscurantismes qui soumettaient le progrès à des représentations monolithiques. La confrontation du doute et de l'audace donne au débat toute sa profondeur. Et toute sa résonance intellectuelle. Saura-t-on prendre le temps de l'écouter, et de s'abandonner un peu aux vertiges de ses contradictions, dans un temps qui livre parfois son âme à la transparence et à l'efficacité ?
C'est bien la question des limites qui est posée. Existent-elles vraiment ? Nos esprits cartésiens doivent bien se résigner à ne pas trouver d'échappatoire satisfaisant dans les méandres de l'identité cachée ou révélée. Et aucune loi ne résoudra jamais le mystère multiforme du contrôle des cellules et de leur appartenance...
Reste l'organisation de la générosité, qui échappe aux règles rationnelles. Le don ne se calcule pas mais il faut bien qu'il soit encadré. Sur ce terrain-là, la science est impuissante. Seule la confiance en elle-même d'une société peut allumer cette petite lumière fragile et incertaine qui éclaire le cheminement hésitant de notre humanité.
Ah, on peut dire qu'ils y auront mis du temps, nos députés, à entendre leurs électeurs. Les représentants de la Nation ont eu la comprenette laborieuse... Normal, il s'agissait d'argent : si nos députés nous entendaient mal, c'était qu'ils sont durs d'oseille. Avec l'argent des autres, pas de problème : on taille, on dépense, on réforme sans tarder ni faiblir. Mais avec son argent... Il aura ainsi fallu plus de six mois pour que les députés se résignent enfin à réformer leur propre régime de retraite. Il faut dire qu'il était vraiment très généreux, et qu'on ne renonce pas aisément, fût-on député, à un avantage acquis. Mais tout de même, Monsieur Accoyer, vous qu'on a si souvent entendu haranguer les Français sur la réforme nécessaire et de bon sens, ne croyez-vous pas que votre assemblée aurait pu donner l'exemple, et montrer que la réforme peut également être juste ?
EXIL FISCAL – Du beau monde à la frontière
Les Français fuient de plus en plus nombreux la France et son casse-tête fiscal. Avec la fin "annoncée" du bouclier fiscal, les plus riches se précipitent à la frontière. La suppression de l'ISF pourrait-elle les convaincre de rester ? Faut-il encore le faire…
Johnny Hallyday, Alain Prost, Pierre Cardin ou encore Alain Afflelou, tous ces chefs d'entreprise ou personnalités ont préféré quitter la France pour ne pas finir étouffés par la pression fiscale française. Ils sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à suivre leur exemple et faire le choix de traverser la frontière pour vivre en Suisse, aux Etats-Unis (Yannick Noah) ou en Belgique. Même plus la peine d'être milliardaire pour rêver d'asile fiscal, les cadres sup' sont aussi du voyage.
Fini le tabou, au revoir la France
"Depuis quelques semaines, les dossiers de délocalisation fiscale se multiplient", note Valérie Harnois-Mussard, avocate chez Fidal. D'après les chiffres de Bercy, 821 redevables à l'ISF ont quitté la France en 2008, contre 719 en 2007. Ils devraient être encore plus nombreux en 2010. Mais qu'est-ce qui effraie tant nos concitoyens les plus aisés ? La suppression du bouclier fiscal bien sûr. Mis en place en 2007, ce bouclier plafonne l'impôt à 50% des revenus. Or, comme l'a annoncé le Premier ministre le 3 octobre dernier dans l'émission Capital de M6 : "Rien n'est tabou", pas même "la suppression du bouclier fiscal".
Zut, y'a plus de bouclier !
Cette annonce a de quoi faire trembler les Français fortunés qui s'attendent à ce que ce bouclier passe à la trappe lors de la grande réforme sur la fiscalité du patrimoine prévue pour juin 2011. Les promesses de Nicolas Sarkozy de ne pas augmenter les impôts n'auraient donc plus lieu d'être, surtout à l'approche d'élections présidentielles où l'UMP n'a jamais été aussi bas dans les sondages en particulier auprès des classes moyennes et populaires."Nous assistons à une ambiance de fin de règne. Les élections de 2012 en ligne de mire, l'avenir des riches contribuables demeure flou. La possible suppression du bouclier fiscal est une des raisons qui pousse les Français fortunés à nous contacter", confirme François Micheloud, responsable d’une société lausannoise spécialisée dans l’assistance aux étrangers désireux de s’établir sur territoire suisse.
Youpi, plus d'ISF ?
Si la majorité des parlementaires, toutes tendances confondues, sont favorables à une suppression du bouclier fiscal couplée à celle de l'Impôt sur la Fortune – en Allemagne par exemple, aucun des deux n'existe -, le porte-parole du PS a tiré la sonnette d'alarme, parlant de "cadeau 4,5 fois plus important aux plus riches". L'ISF coûte en effet beaucoup plus cher (près de 4 milliards d'euros) à l'Etat que le bouclier fiscal (700 millions). L'opposition pourrait donc s'opposer au projet. Un compromis qui consisterait à exclure la résidence principale du calcul de l'ISF ou à relever la première tranche de 790.000 euros à 1 million d'euros, convaincrait difficilement les plus riches à rester dans l'Hexagone. "Cela soulagera les classes moyennes supérieures qui sont tombées à l'ISF du fait de la flambée de l'immobilier. Mais cela ne freinera pas les exils fiscaux. Car les candidats au départ ont un autre profil", analyse Cyril Valentin, avocat chez Freshfields.
Mais plus que les mesures envisagées, c'est bien ce débat fiscal sans fin qui pousserait les Français à quitter la mère patrie."Les contribuables regrettent en définitive de ne pas pouvoir accorder leur confiance au système français, qui est trop instable", explique Luc Jaillais, avocat associé de CMS Bureau Francis Lefebvre. En cas d'incertitude, les Français fortunés ont en effet tendance à écouter leur porte-monnaie.
MacBook Air : finalement, Apple aime le flash…en stockage
La “marque à la pomme” vient de se rattraper.
A l’occasion d’une présentation à San Francisco, Steve Jobs a présenté un nouveau modèle MacBook Air disponible avec un écran haute résolution rétro-éclairé par LED (11,6 pouces soit 28 cm de diagonale ou 13,3 pouces soit 33 cm de diagonale).
Il disposera également d’une “coque unibody haute précision en aluminium et hautement recyclable”. Voilà pour la touche green IT.
Particularité du nouvel ordinateur portable Apple “compact et léger” livré sous Mac OS X Snow Leopard : MacBook Air embarque des capacités de stockage SSD (flash). Ou comment dire adieu au bon vieux disque dur mécanique.
Les deux nouveaux appareils disposent de la même capacité de mémoire (2 Go) mais il existe une différenciation sur l’étendue du stockage flash (64, 128 voire 256 Go) qui est repercutée sur le prix final du terminal.
“Nous avons exploité ce que nous avons appris avec l’iPad -stockage flash, sortie de veille instantanée, autonomie incroyable en veille, miniaturisation et construction légère–pour créer le nouveau MacBook Air”, déclare Steve Jobs, cité dans le communiqué de presse.
Une configuration susceptible de fournir une autonomie batterie “jusqu’à sept heures” et “jusqu’à 30 jours d’autonomie en veille”.
Apple fournit des caractéristiques techniques du MacBook Air nouvelle génération : processeurs Intel Core 2 Duo, puce graphique NVIDIA GeForce 320M, connectivité Wi-Fi (802.11n), épaisseur dans la fourchette 0,3 cm - 1,7 cm et un poids qui varie entre 1,04 kg (modèle 11 pouces) et 1,32 kg (modèle 13 pouces).
Il intègrera la nouvelle caméra et le logiciel FaceTime pour Mac (et pas iSight), qui permettra d’utiliser une déclinaison du service de visiophonie d’Apple initialement prévu sur l’iPhone 4 et l’iPod Touch.
Disponibles dans les canaux de vente habituels (réseaux de magasins Apple Store, revendeurs agréés, site d’Apple), le prix grand public pour le modèle 11,6 pouces varie entre 999 euros et 1149 euros TTC.
Comptez une fourchette 1299 euros - 1599 euros TTC pour la déclinaison 13,3 pouces.
Evidemment, ce qui tire les ventes de l’entreprise de Steve Jobs, ce sont l(surtout) es IPhone (14 millions vendus ces trois derniers mois) et (un peu) le décollage de l’IPad, la tablette tactile. Il s’en est vendu 7 millions et demi depuis son lancement. C’est un peu moins que prévu et les marchés ont sanctionné l’action en Bourse, mais c’est encore beaucoup – et il faut rappeler que la tablette coûte cher (surtout en Europe) : 600 euros avec une carte 3G !
Le modèle gagnant d’Apple tient en trois mots : Innovation, Intégration et ... Désintégration. Innovation : pas seulement avec la simplicité des produits ou leur design, mais avec l’idée d’avoir un temps d’avance. C’est Apple qui a démocratisé le numérique et l’Internet Mobile auprès des particuliers. Avec l’IPad, ce sont les entreprises qui sont séduites, elles font travailler leurs cadres en réseau. Intégration : la rupture est totale avec ce qui se faisait jusqu’à maintenant puisque le consommateur, chez Apple, bénéficie d’une offre complète, intégrée. Le matériel, le logiciel, les services, tout est signé Apple. Enfin, la Désintégration, enfin, de la chaîne de fabrication. Apple s’occupe de la conception des produits, de leur marketing, un peu de la vente mais c’est tout. La production et la logistique se font ailleurs, surtout en Chine.
Donc, Apple est au sommet... Au sommet pour une entreprise qui était très petite il y a quelques années. Ce qui est vrai est que dans ce secteur, on est toujours menacé. Au sommet ou sur la pente descendante. Notamment parce que les « barrières à l’entrée » sont faibles, en clair, il faut peu d’argent pour se faire une place et grimper si vous avez l’idée de génie. Sony, par exemple, qui a longtemps été une star avec ses baladeurs, s’est banalisé. Nokia a été le roi des téléphones portables, il est concurrencé de partout.
Apple doit cependant faire face à plusieurs menaces. D’abord, Steve Jobs, le patron emblématique, est malade. Ensuite, quand vous êtes le leader, les suivants cherchent à vous rattraper, ils vont imiter l’IPad pour moins cher. Enfin, Apple est critiqué : est-ce une bonne entreprise américaine ? Elle emploie 25.000 personnes aux Etats-Unis, mais dix fois plus en Chine. Cela dit, il ne faut pas s’inquiéter pour elle : ce qu’elle a réussi ces dernières années est exceptionnel.
AAA (triple A)
Dans la Finance, l’excellence est notée « trois A ». Ce qui ne réduit pas le mérite.
« Triple A » en anglais, a exactement le même sens qu’en Français « triple A »….et çà veut dire « vachement bien », ou « top ». Une obligation « triple A », c’est la version Finance d’une très bonne andouillette.
La vraie différence entre l’anglais et le français tient dans la prononciation. Si vous voulez faire initié, ne vous trompez pas et ne dites jamais « trip’l Ah » à la française, dites « trippppeule éï ». Accents US ou UK, peu importe, mais évitez les autres, çà fait juste rigolo.
Noter que « AAA » est bien meilleur que « A+ », lequel pourrait bien avoir le même sens que le « A+ » de tous les jours. « Salut ! On se quitte ! Et on se reverra dans quelques temps ! » . Passer de AAA à A+, d’un seul coup ce n’est pas une simple rétrogradation, c’est une dégradation sur le front des troupes avec arrachage des médailles. C’est dire que « A+ » n’est pas une note terrible. C’est quand même mieux que « BBB ». Pour le coup passer directement de AAA à BB, est une sorte de communiqué sur une faillite annoncée. Les chances de se relever sont minces. Vous vous reporterez vers l’entrée « notation » pour tout savoir sur les différentes catégories de notation et le processus d’attribution.
Donc, « AAA » c’est top ! Enfin…çà devrait l’être ! Malheureusement, il y a des ratés dans la machine à distribuer les notes. La crise en 2008 s’est abondamment nourrie de créances AAA, devenue pourries, du jour au lendemain. (Voir cette entrée)
Pourtant, nous autres français pouvons être fiers
« Cocorico...: l'Etat français est noté AAA, la meilleure note possible, aucun risque de faillite. ». Comme l’Allemagne ! Même note ! Selon certains auteurs, l’explication est simple : « la France bénéficie d'un généreux donateur...le contribuable » p24 Axel de Tarlé, Petit manuel éconoclaste, Jc lattes 01/ 2009. C’est pourtant un peu court : l’Islande qui a aussi des contribuables est dans les choux en matière de notation !!! Et puis, il y a des Agences de notation qui aiment faire les audacieuses pour montrer qu’elles savent parler de l’avenir : une agence chinoise a dégradé la France de AAA à AA+ !!! Il suffira d’attendre un peu et les Etats-Unis devraient suivre !!!
Crise financière : le catalyseur de l’euro
Étonnamment, le premier pays à entreprendre ces réformes fut l’Allemagne. Grâce à un environnement favorable aux entreprises exportatrices et surtout à une discipline salariale, l’Allemagne a commencé à afficher une balance des paiements fortement excédentaire. Cette tendance a pris aujourd’hui une ampleur dramatique et permet de soutenir la croissance économique allemande et le taux de chômage le plus faible d’Europe.
L’histoire est bien différente dans les autres pays de la zone euro. Les PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne) ont grandement bénéficié de l’euro grâce non seulement au retrait des barrières commerciales liées à la monnaie mais aussi parce que leurs taux d’intérêt ont chuté à des niveaux impensables à l’époque d’avant l’euro.
En outre, et parce que ces pays n’avaient plus de contraintes de compte courant, ils ont pu dépenser au delà de leurs moyens sans aucun dommage immédiat apparent pour leurs économies. Ce coup de fouet artificiel donné à leur croissance économique ne les a pas encouragé à accélérer la mise en place de réformes impopulaires dans l’esprit de l’agenda du Lisbonne de l’Union Européenne.
Puis vint la crise globale. Pendant cette période (2007-2009), l’utilité de l’euro et la résilience de la zone euro furent bienvenues partout dans le monde. Les problèmes ne sont apparus qu’au moment de la sortie de la crise.
L’ampleur des dettes publiques, qui ont gonflés pendant la crise dans de nombreux pays et les écarts grandissants de compétitivité entre les états membres ont commencé à inquiéter les marchés. Certains investisseurs, dubitatifs quant à la viabilité de la dette de certains pays, ont commencé à s’inquiéter de la viabilité de l’euro lui-même.
Les réactions face à cette situation délicate ne se sont pas faites attendre. Une rapide et impressionnante mobilisation des ressources s’est produite au niveau Européen. Et le président de l’Union Européenne, Herman van Rompuy, travaille à l’établissement d’un cadre pour une meilleure surveillance, prévention et résolution en matière budgétaire. Comme l’avait fait remarquer l’un des pères fondateurs de l’intégration européenne, Jean Monnet, dans ses mémoires il y a 35 ans, « la construction européenne progresse pendant les crises, et elle sera constituée de la somme des solutions apportées pour les surmonter. »
Personne ne peut nier que des réformes structurelles sont en marche dans tous les pays de la zone euro frappés par la crise. La réforme est soudain devenue une impérieuse obligation, si ce n’est – compte tenu des pressions des marchés financiers – une question de survie.
Prenons l’exemple de la Grèce, le pays de la zone euro traversant les complications les plus délicates. Les réformes de son marché du travail, de son système de pensions et celles en cours ou prévues dans de nombreux secteurs et professions – tous générateurs d’énormes réserves pour une croissance renforcée, et donc, de l’espoir – reflètent un profond changement dans la perception de l’opinion publique des besoins du pays à long terme. Malgré le malaise social endémique, une grande majorité des Grecs admet en effet le besoin de changement et ne s’y oppose pas.
Les eurosceptiques diront que ce n’est pas l’euro mais bien la crise elle-même qui est le catalyseur des réformes. A l’évidence, l’euro seul n’a pas été l’unique déclencheur. Mais, compte tenu de l’expérience européenne passée, il y a de sérieuses raisons pour douter que, en l’absence de l’euro, la crise seule aurait donné l’impulsion nécessaire.
Avant l’euro, un pays confronté à une crise des finances publiques aurait été entrainé dans suite d’événements prévisibles et sans espoir : dévaluation de la monnaie, suivie d’une inflation qui aurait allégé le poids de la dette publique. Il n’aura pas fallu longtemps pour que les affaires reprennent leur cours habituel, comme d’habitude, sans réelle réforme structurelle. Combien de crises grecques auront finalement ouvert la voie à la crise à laquelle la Grèce fait face aujourd’hui ?
La dévaluation concurrentielle, appelée de leurs voux par les sceptiques, doit être cette fois-ci évitée. Les membres de la zone euro confrontés à une perte de compétitivité ne peuvent plus se permettre de reculer sur les réformes difficiles mais nécessaires par une « bidouille » monétaire qui ne fait que déplacer le fardeau sur les épaules de leurs partenaires commerciaux : comme toujours, les politiques protectionnistes récompensent le laxisme et pénalisent la vertu.
Pour ce qui est des réformes structurelles en cours ou prévues, la question la plus importante n’est pas tant de savoir si c’est l’euro, la crise ou une combinaison des deux qui les a provoqué, mais si elles vont fonctionner. Il est évident qu’un échec impliquerait des coûts politiques que les dirigeants tenteront d’éviter à tout prix. Ils ont déjà démontré une remarquable détermination, avec des raisons d’être optimiste sur le fait que cette fois-ci, en effet, les choses seront effectivement différentes.
Nicolas Sarkozy consulte François Bayrou
Il l'avait déjà rencontré à trois reprises ces derniers mois, deux fois en tête à tête et une fois dans sa circonscription. Comme nous le révélions hier sur notre site Internet, Nicolas Sarkozy s'est une nouvelle fois entretenu hier avec François Bayrou à l'Elysée. Un rendez-vous à l'initiative du chef de l'Etat, assure-t-on sans l'entourage du leader centriste, axé sur la situation sociale et les retraites (François Bayrou, qui fustige le report de la deuxième borne à 67 ans, l'a appelé à faire de nouveaux « gestes »), mais aussi sur le remaniement à venir. Le chef de l'Etat rêve de faire rentrer le centriste, qui a recentré son discours, dans le giron présidentiel. Les proches du président du Modem, eux, assurent que cela n'aurait « aucun sens » avant la présidentielle de 2012.
HAMON A UNE GRANDE GUEULE MAIS LES IDÉES COURTES
Royaume-Uni : 500.000 fonctionnaires en moins
George Osborne, le chancelier de l'Echiquier britannique, a maintenu hier tous les objectifs de rééquilibrage des comptes publics du Royaume-Uni d'ici à 2015. Concrètement, ce sont 81 milliards de livres d'économies budgétaires conjuguées à une hausse des impôts de 29 milliards de livres qui vont ramener le déficit budgétaire britannique de 10,1% du PIB cette année à 1,1% en 2015. C'est le plan de consolidation budgétaire le plus violent en Europe et qui ne peut se comparer qu'au plan de rigueur irlandais. Face à cette « purge » qui va affecter l'économie, les critiques ne se sont pas fait attendre. « Ce n'est pas une revue des dépenses publiques mais un massacre », s'est indigné le leader du syndicat Unite, un des principaux du pays, tandis qu'Alan Johnson, le nouveau « shadow chancelor » travailliste, a estimé que le gouvernement « prenait un pari inconscient avec la vie des gens ». Cependant , pour le jeune ministre des Finances, qui a une nouvelle fois fustigé l'état des comptes publics dont il a hérité du Labour, il s'agit de restaurer « de la décence » financière. « C'est un chemin difficile mais il conduit à un futur meilleur », a-t-il déclaré. Même si Bob Crow, le représentant du syndicat du rail RMT, a expliqué que les syndicats anglais devraient s'inspirer de leurs homologues français, les syndicats n'ont encore engagé aucune action de protestation d'ampleur.Une partie de la droite estime que le gouvernement de coalition de David Cameron ne met pas assez l'accent sur la croissance. George Osborne a répliqué que 30 milliards de livres seraient investis dans les infrastructures de transports, soit plus que pendant les quatre dernières années, et que plusieurs grands projets d'« économie verte » verraient le jour.