TOUT EST DIT

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lundi 26 mars 2012

Que se passe-t-il en Hollande ?

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, n’a pas encore pris ses distances avec le site anti-immigrés du parti de Geert Wilders. Un silence qui révèle les divisions des politiques et leur absence de vision sur l’immigration, estime le philosophe Paul Scheffer.

Ceux qui, à l’étranger, suivent un tant soit peu les informations sur les Pays-Bas, savent qu’elles tournent désormais autour d’une seule question : "Qu’est-il arrivé à ce pays tolérant ?"
Cette question dénote une déception sincère, mais revient également à adopter un nouveau cliché. De même qu’autrefois, tous les correspondants écrivaient sur la liberté apparemment sans limites au pays des tulipes, on recherche maintenant assidûment des exemples qui doivent illustrer les spasmes qui secouent le pays.
Et ce n’est pas tellement difficile, les occasions sont nombreuses, avec comme point culminant récent le “site de signalement” des Polonais [le site lancé par le Parti de la liberté appelle à signaler les "nuisances et la pollution" dont se rendent victimes les migrants d'Europe de l'Est, qui sont, aux Pays-Bas, principalement des Polonais].
Est-ce que quelqu’un se donne la peine, dans les hautes sphères gouvernementales, de lire la série déprimante d’articles sur le "Beschwerdeportal", "Ost-Pranger", "l’appel à dénoncer les migrants", "anti-Polish hotline", "Dutch anti-immigration websit" ? Et je me limite ici à l’allemand, au français et à l’anglais.

La tache sur le tapis continue de grossir

L’indignation des autres pays est évidemment en partie liée à leurs propres intérêts. Les dix ambassadeurs des pays d’Europe centrale et orientale, qui, dans une lettre ouverte, se sont élevés contre ce site, auraient bien des choses à expliquer au sujet des droits des minorités dans leurs propres pays.
Et en ce qui concerne le Parlement européen [qui, après un débat houleux, à demandé le 15 mars dernier au gouvernement néerlandais de prendre ses distances avec le site du PVV], on peut dire : plus l’influence est modeste, plus les paroles sont fortes.
En outre, il existe des problèmes réels autour de la libre circulation des personnes dans l'Europe [de Schengen] – encore plus si la Roumanie et la Bulgarie y faisaient leur entrée.
Malgré ces réalités, la tache sur le tapis continue de grossir. C’est ce que le premier ministre Rutte ne réalise pas suffisamment. A Bruxelles et ailleurs, on a désormais l’impression que l’on ment pas mal à La Haye à propos de l’influence réelle de Wilders sur le gouvernement [qu’il soutient sans y participer].
Cette affaire n’est pas isolée. La crise des caricatures [danoises] l’avait déjà montré : les conflits entre gouvernements augmenteront en raison de ce qui se passe à l’intérieur des sociétés nationales. La publication de caricatures de Mahomet a entraîné un déchaînement de réactions au Moyen-Orient.
A l’inverse, les conflits à l’étranger auront de plus en plus de répercussions sur nos villes, comme il est apparu, une fois de plus la semaine dernière, lors d’un attentat contre une mosquée de Bruxelles, qui était lié à la guerre civile en Syrie.

Les "allochtones" ou la 3e génération de l'immigration

Ces frontières de plus en plus ténues entre notre pays et l’étranger, où l’immigration joue un rôle essentiel, exigent une diplomatie active. Le gouvernement précédent [la coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates dirigée par Jan Peter Balkenende] était plus vigilant à cet égard.
Lorsque Wilders a sorti [en 2008] son film Fitna sur l’islam, les conséquences dommageables ont été endiguées d’une manière subtile. On est parvenu à atténuer la menace de réactions violentes au Moyen-Orient grâce à tout une série d’initiatives, où des personnalités de premier plan de la communauté musulmane sont également intervenues.
Une diplomatie de ce type n’est efficace que si elle repose sur un consensus raisonnable.Le silence gêné de Rutte montre un pays divisé vis-à-vis du monde extérieur. Il existe des divergences de vues  fondamentales sur l’immigration entre les partis qui soutiennent le gouvernement, et le désaccord au sein de la majorité n’a fait qu’augmenter ces dernières années.
Au début, il s’agissait encore de la nature de l’islam : est-ce une religion ou une idéologie politique ? Cette discorde pouvait encore être conjurée par un agreement to disagree (un modus vivendi). Désormais la divergence d’opinion touche le noyau de l’intégration européenne : la libre circulation des personnes.
Le “site de signalement” laisse entendre que l’on n’est pas tenu de traiter tous les citoyens de l’Union de manière égale, et ses initiateurs estiment que l’ouverture des frontières est une grande erreur.
Ceci cache une différence encore plus substantielle concernant l’approche de l’immigration. Lorsque des politiciens du Parti de la liberté (PVV) proposent qu’on continue de qualifier d’allochtone la troisième génération, c’est-à-dire les petits-enfants de ceux qui ont immigré, cela implique un choix évident.
Cela veut dire que les nouveaux arrivants et leurs descendants – en 2025 il s’agira approximativement d’un quart de la population – ne pourront jamais faire vraiment partie de la société.
Le site de signalement et le silence de Rutte témoignent d’une division croissante. La condamnation du Parlement européen est préoccupante, mais ce qui est plus pénible, c’est la timidité des partis du centre, y compris ceux de l’opposition.
Ces derniers ne réussissent toujours pas à tenir un discours porteur d’une vision d’avenir sur l’économie et la symbolique d’une société d’immigration. En dix ans, tout a été dit sur l’intégration, mais on ne parvient toujours pas à sortir de l’impasse politique.

Éric Ciotti : «Les socialistes n'aiment pas la police»

Député UMP des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti est secrétaire national de l'UMP chargé des questions de sécurité.

- Comment analysez-vous le retour du thème de la sécurité depuis les attentats de Toulouse et de Montauban?Éric CIOTTI. -Le PS et François Hollande font preuve d'hypocrisie et de lâcheté dans un moment tragique pour notre pays qui aurait nécessité une véritable union nationale. Il y a eu un discours de façade et des comportements indignes. J'en veux pour preuve les attaques contre le Raid au moment même où l'assaut venait d'être donné à Toulouse. J'en veux aussi pour preuve l'interview de François Rebsamen, ce dimanche dans le JDD. Pressenti comme ministre de l'Intérieur si François Hollande était élu président, il critique les décisions prises par la police tout en indiquant qu'il ne sait pas au fond ce qu'il aurait fallu faire. De la même manière, il souhaite voir les policiers du Raid auditionnés par le Sénat alors même qu'il ne souhaite pas voir le Parlement voter des dispositions législatives pour combattre le terrorisme. À chacun ses priorités. François Hollande doit choisir les siennes.
Êtes-vous aussi sévère envers François Hollande?
Il n'est pas très digne et encore moins courageux de faire monter des seconds couteaux pour émettre des critiques dans un tel moment. Nous sommes en présence d'un double langage réellement stupéfiant. Le candidat Hollande revendique son attachement à la sécurité alors même que le député Hollande s'est systématiquement opposé à tous les textes visant à renforcer notre sécurité depuis cinq ans. Bien plus, il a apporté son soutien à des propositions extrêmement dangereuses des sénateurs PS concernant l'abrogation des peines planchers, ou la suppression de toutes les condamnations à des peines d'emprisonnement de moins de trois mois. En vérité, le PS reste prisonnier de ses fantasmes en matière de sécurité. Il a toujours un problème relationnel et une défiance permanente vis-à-vis des forces de l'ordre. À lire les critiques, je crois véritablement que les socialistes n'aiment pas la police.
Les socialistes n'ont pas le droit de critiquer l'assaut du Raid?
Je suis stupéfait d'entendre certains socialistes s'étonner que la police n'ait pas arrêté plus tôt Mohamed Merah alors même qu'ils nous servent en permanence des discours sur la défense des libertés. Ils se sont opposés notamment à la mise en place de la carte d'identité électronique. Les Français ont le droit de connaître le projet dangereux de François Hollande en matière de sécurité. Ils doivent connaître les conséquences des mesures prônées par Daniel Vaillant, par exemple, qui propose de dépénaliser le cannabis ou encore de supprimer 15 000 places de prison comme le défend Mme Lebranchu. Je dénonce ce discours de façade aux réalités totalement différentes et dont l'application conduirait à un résultat catastrophique. Comme entre 1997 et 2002, où Lionel Jospin était à Matignon, qui a vu une augmentation de 600.000 du nombre des victimes.
Le PS critique le bilan de Sarkozy en matière de sécurité. Que lui répondez-vous?
Nous pouvons revendiquer notre bilan en matière de sécurité, qui est très positif, avec une diminution de 17 % de la délinquance depuis 2002 avec notamment une baisse de 50 % du nombre d'homicides. On peut aussi se féliciter de la plus grande efficacité de la police et de la gendarmerie qui ont vu, dans le même, temps leur taux d'élucidation grimper de près de 50 %.

Les horreurs de la démocratie 


Les élections régionales anticipées du Land de Sarre se sont soldées, hier, par la victoire de l’Union chrétienne-démocrate. Les chiffres n’étaient pas définitifs à l’heure où nos rotatives entamaient leur tourbillon, mais la CDU de la chancelière Angela Merkel affichait une avance irrattrapable, avec près de 35 % des voix. Elle conforte ses positions de 2009 et garde une avance d’environ quatre points et demi sur les sociaux-démocrates, principale force de l’opposition, en dépit des nets gains (autour de six points) de ceux-ci. Le SPD est face au célèbre verre à moitié vide, à moitié plein, tandis que la CDU fait mieux que résister et met fin à une série de revers en 2011. Vues du balcon de ce jeune printemps, les législatives fédérales à l’automne 2013, donc la lutte pour la chancellerie, s’annoncent indécises. D’autant qu’en Allemagne, l’issue des élections n’est pas seulement déterminée par la performance des deux principales formations, mais aussi par leur capacité à trouver des partenaires fringants pour une coalition gouvernementale viable.
Les sociaux-démocrates sont réservés, voire hostiles à une alliance avec la Linke (la Gauche), qui amalgame notamment des déçus de la SPD, dont Oskar Lafontaine, son champion en Sarre, et d’anciens communistes de la RDA recyclés. Voilà que son ascension, naguère prédite comme irrésistible, et qui inspire en France les amis de M. Mélenchon, est stoppée en Sarre, État pourtant plutôt ouvrier. En profite le nouveau parti des « Pirates », sorte d’ovni politique qui, pour l’heure, exclut de gouverner avec qui que ce soit et préfère jouer « l’opposition constructive ». Quant à une alliance avec les Verts, la modestie de leur score ne permet guère d’atteindre la majorité absolue. L’Union chrétienne-démocrate n’est pas mieux lotie. Le Parti libéral (FDP), son incommode partenaire au niveau fédéral, a subi hier une véritable débâcle, avec quelque 1,2 % des voix, trop peu pour obtenir le moindre élu. Comme on dit sur les réseaux sociaux, la CDU n’a pas « d’amis ». En conséquence, la Merkel locale, la présidente régionale Annegret Kramp-Karrenbauer, a déjà proposé une « grande coalition » dans laquelle les deux grands partis rivaux uniraient leurs efforts. En France, nous ne risquons pas de telles horreurs.

Rendez-nous les grands candidats !

Dans le dernier mois de la campagne présidentielle, le CSA impose aux médias audiovisuels l'égalité stricte des temps de parole entre les dix candidats. Comme la plupart des journalistes, vous n'êtes pas d'accord avec cette règle. Votre parti pris : rendez-nous les "grands" candidats !

Vous savez que cette règle est censée garantir l'équilibre dans le traitement des candidats. C'est-à-dire qu'il faut considérer qu'il n'y a pas de favoris, d'outsiders ni de candidats marginaux. C'est évidemment absurde. Ça revient à faire semblant de ne pas voir ce qui crève les yeux : il y a cinq candidats qui représentent peu ou prou les grands courants de la vie politique française, et cinq autres qui sont marginaux et dont le score n'aura qu'une influence marginale sur l'élection. Regarder les candidatures avec un critère quantitatif, et non qualitatif, c'est imposer une vision bureaucratique du débat politique. La France est le seul pays au monde où il n'y a aucune loi sur les conflits d'intérêts, mais où l'on chronomètre à la seconde près le temps de parole des candidats.
Il y a quand même un argument en sens inverse : pourquoi les médias pourraient-ils décider seuls de qui sont les "grands" et les "petits" candidats ?
En effet. Mais on peut aussi se demander pourquoi les télévisions diffusent les matches de Barcelone et du Real Madrid plutôt que ceux des équipes islandaises ou luxembourgeoises. On ne peut pas soutenir que c'est uniquement par subjectivité que les journalistes ont "décidé" que François Hollande et Nicolas Sarkozy sont favoris. Il y a aussi des critères objectifs - qui ne se limitent pas aux sondages. D'ailleurs, il suffit d'écouter ces candidats mineurs pour vérifier qu'aucun d'eux n'a la prétention de gouverner le pays. Au mieux, ils sont là pour diffuser quelques idées ; au pire, pour satisfaire leur ego - et collecter des fonds. Il n'empêche que la réglementation du CSA procède à la fois d'une infantilisation des citoyens et d'une étatisation de l'information - qui ne sont pas des indices de bonne santé démocratique...
Si cette règle n'existait pas, est-ce qu'on ne peut pas supposer que personne ne parlerait de ceux qu'on appelle les "petits" candidats ?
Personne, non. Les chaînes de télé et de radio consacreraient évidemment plus de temps aux cinq "grands", mais, si on croit aux vertus de la concurrence, on peut supposer qu'elles s'ouvriraient un peu quand même aux "petits", pour n'exclure aucun public. Du reste, le plus absurde, c'est que la règle du CSA ne s'impose pas aux sites internet, ni à Facebook ni à Twitter, et pas non plus à la presse écrite. Donc, on est à la fois chez Courteline et chez Kafka. À partir du 9 avril, on ne comptera plus seulement la parole des candidats, mais aussi celle des journalistes quand ils parleront des candidats - donc, si je dis du mal de François Bayrou ou de Philippe Poutou à ce micro, il faudra le comptabiliser sur leur temps d'antenne !
Quelle serait, selon vous, la meilleure solution ?
Je n'ai aucune honte à le dire : laisser les médias privés faire leur travail comme ils l'entendent. Imposer - éventuellement - aux chaînes de service public une équité dans le traitement des candidats. Et si on veut absolument mettre des contraintes - dans ce mélange d'égalitarisme et d'étatisme qui est tellement français -, des émissions spécifiques qui présenteraient les programmes des candidats. Et qui les expertiseraient. Pas sûr que tous les candidats seraient forcément pour. Ni les petits ni les grands.

Le passage à l’heure de vérité 


Au lendemain de la tragédie de Toulouse et d’une trêve bien brève, les candidats à la présidentielle n’ont pu zapper une séquence sur la sécurité. Le Président redevenu candidat l’aura allongée au maximum pour tirer avantage de sa posture, agacer la gauche que ce sujet embarrasse et affaiblir un François Bayrou victime d’un assaut précipité sur « le contexte de division ».
Nicolas Sarkozy ne peut prolonger sa campagne sur ce thème au risque d’une part de relancer Marine Le Pen, d’autre part de décrocher avec l’opinion. Car la publication ce soir des chiffres du chômage va ramener la campagne sur la préoccupation majeure des Français. Les usines ferment, la consommation patine, les entreprises tâtonnent sur les perspectives et bétonnent les effectifs, les caisses sont vides. Les Français savent que la recette miracle face au chômage n’existe pas, que les politiques subissent les aléas du marché et les règles internationales. Mais ils attendent des choix forts, des précisions concrètes et chiffrées sur l’organisation, la durée, le partage, le coût du travail, des idées crédibles pour relancer l’embauche et protéger l’activité. Ils n’accepteront pas l’approximation ni le flou, encore moins l’utopie. Ce soir, la campagne avance d’une heure. Elle passe à l’heure de vérité.

La chasse aux classes moyennes

On comprend que les candidats à l'élection présidentielle fassent la chasse aux classes moyennes. La France est, en effet, de tous les grands pays développés, celui où elles représentent la fraction de la population la plus grande.
Le Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) vient de publier sur le sujet une étude passionnante que devraient lire tous les acteurs de la vie publique (1). Si on définit l'appartenance aux classes moyennes à partir des revenus de chaque famille (pour un couple avec deux enfants, entre 2 440 et 5 240 € net par mois), cette catégorie sociale représente 58,7 % de la population chez nous, contre 53 % en Allemagne, 50,6 % en Italie, 48,2 % en Grande-Bretagne, 41,9 % aux États-Unis. Seuls quelques pays d'Europe du Nord (Pays-Bas, Norvège, Danemark) et quelques pays d'Europe de l'Est (héritage du communisme) comptent des classes moyennes plus peuplées que chez nous.
Comment expliquer cette singularité ? Principalement par des politiques sociales de redistribution des revenus plus ambitieuses qu'ailleurs. Les classes moyennes sont les enfants des systèmes de Sécurité sociale et de prélèvements fiscaux élevés. Elles sont aussi le reflet de systèmes politiques plus consensuels, avec de fréquentes coalitions au pouvoir. Sauf en France ! Nous faisons exception à cet égard, avec un système politique très majoritaire où gauche et droite ne s'allient guère, comme en Angleterre et aux États-Unis.
Depuis trente ans
Ces classes moyennes, si massives chez nous, ont-elles bien défendu leur niveau de vie au cours des années de turbulences économiques que nous connaissons depuis trente ans ? Quand on interroge les membres de cette catégorie sociale, ils répondent souvent « non » à cette question. Les chiffres donnent des résultats beaucoup plus nuancés. Depuis trente ans, le niveau de vie des classes moyennes françaises a progressé d'un peu plus de 1 % par an, ce qui est loin d'être négligeable. Mais il est vrai que c'est moins que la progression du niveau de vie aux extrêmes des classes sociales : la progression a été de 1,4 % par an chez les plus riches (plus de 5 240 € par mois pour une famille de deux enfants) et de 1,3 % chez les plus pauvres (moins de 2 440 € par mois).
Il est donc vrai que l'essor du libéralisme économique, parti des pays anglo-saxons, a davantage profité aux catégories sociales les plus aisées ; mais aussi aux plus pauvres, grâce précisément à la redistribution par l'intermédiaire de la Sécurité sociale et de la fiscalité.
Pour autant, en France, les classes moyennes n'ont pas reculé, en pourcentage de la population totale, au cours des trente dernières années, contrairement à ce que l'on observe dans d'autres pays développés. Le sentiment qu'elles peuvent ressentir d'être moins à l'aise aujourd'hui qu'hier tient pour beaucoup au changement profond intervenu dans leur mode de consommation. La partie « contrainte » des budgets familiaux, c'est-à-dire la partie sur laquelle les familles n'ont pas le sentiment de pouvoir agir, a littéralement « explosé ». C'est surtout vrai pour le logement, la voiture et les communications. Oserait-on le dire ?

Les secrets de la sexualité féminine dévoilés

Près de 3400 femmes ont répondu à un questionnaire détaillé sur Internet. Certains résultats sont étonnants.
Une femme sur trois éprouve de la pudeur (gêne) dans l'intimité sexuelle! C'est l'un des étonnants résultats -et il y en a bien d'autres- de l'enquête menée en mai-juin 2011 sur le site de l'Observatoire international du couple sous la houlette du Dr Philippe Brenot.
Plus de 3400 femmes ont accepté de répondre à un long questionnaire sur leur sexualité. Les résultats détaillés et surtout l'analyse du Dr Brenot, psychiatre, sexologue et anthropologue, sont réunis dans un livre qui sort le 29 mars (édition Les arènes). Certains chiffres attirent l'attention mais les commentaires ouverts n'en sont pas moins intéressants. Le Dr Brenot note d'ailleurs que «bien qu'elle soit très intime, la confession des fantasmes est aujourd'hui étonnamment facile pour beaucoup d'hommes et de femmes».
Signalons tout de suite une limite à laquelle les scientifiques sont familiers: en théorie, il faut se garder de toute extrapolation. Ces résultats concernent des femmes forcément hétérosexuelles et en couple (il s'agissait de deux conditions impératives pour participer à l'enquête) mais aussi volontaires pour passer près d'une heure à répondre bénévolement à des questions indiscrètes. Dès lors, on s'étonne moins de certains résultats a priori surprenants, comme le fait qu'une participante sur cinq (19 %) ait déjà ressenti un orgasme uniquement par stimulation de l'imagination ou qu'une sur trois (33 %) ait connu des orgasmes fontaine (avec émission de liquide), des aptitudes habituellement plutôt rares.

L'orgasme, mauvais indice de satisfaction

Considérons donc qu'il s'agit de femmes motivées et intéressées par la sexualité. Autre précaution: se garder de piocher les chiffres un par un car on risquerait d'en tirer des conclusions hâtives. Par exemple: imaginer qu'une femme sur trois n'est pas épanouie sexuellement puisqu'elles ne sont que trois sur quatre à avoir régulièrement des orgasmes lors du rapport sexuel (17 % toujours et 56 % souvent). En réalité, on s'aperçoit que si certaines femmes placent la barre très haut (une sur trois juge par exemple très important que le partenaire jouisse en même temps qu'elle), d'autres sont beaucoup moins centrées sur l'orgasme: une sur quatre estime peu important (23 %) ou pas important du tout (3 %) d'en avoir un lors du rapport. Il n'empêche que la moitié des femmes interrogées dit avoir déjà simulé l'orgasme.
Philippe Brenot ne s'y trompe pas qui dénonce une nouvelle fois cette injonction à jouir. «Malgré les injonctions et les mises en garde de toutes parts, le culte de la performance s'est insidieusement mis en place, au point qu'aujourd'hui, on a même plus besoin de prononcer le mot (performance) pour que chacun sache qu'elle est requise», estime-t-il. Et le sexologue de conclure: «Non, il n'y a pas de modèle idéal en matière de sexualité ; non, votre sexualité n'est pas anormale ; non, vous n'êtes pas astreinte à jouir quotidiennement ; non, l'orgasme n'est pas un but obligatoire de l'intimité entre deux personnes, les jouissances sont multiples et l'épanouissement mutuel passe par la reconnaissance du partenaire et de sa manière de vivre l'intimité quelle qu'elle soit, orgasmique ou non. C'est ainsi que la sexualité peut être épanouissante.»

Des résultats étonnants

En définitif, mais c'est aussi le but d'une enquête, bon nombre de résultats, qui vont un peu à l'encontre des idées reçues, ouvrent des pistes à creuser. Ainsi, la moitié des femmes pensent que sexe et sentiments ne sont pas forcément liés (l'année dernière on avait à l'inverse découvert dans l'enquête similaire menée chez les hommes que la moitié pensaient que le sexe et les sentiments étaient forcément liés!), en dépit d'un principe souvent enseigné dans l'éducation sexuelle, en particulier des petites filles, selon lequel c'est l'amour qui autorise la sexualité. Plus de la moitié des femmes ne trouvent pas leur sexe «beau et désirable», or des recherches ont montré le poids d'une mauvaise image du corps dans les troubles sexuels. Mais l'enquête ne permet pas d'en savoir plus sur les autres relations qu'entretiennent ces femmes avec leur corps. Font-elles par exemple partie des 44 % de femmes qui se disent stimulées par la pornographie (70 % le sont par l'érotisme), ou des 67 % qui se jugent néanmoins sensuelles?
Les femmes, le sexe et l'amour ouvrent des portes que personne n'avait osé pousser. A chacun de savoir s'il a envie de regarder derrière.

Ils se sont crus milliardaires, c'était un bug informatique 


 Quelque 300 Danois ont cru être devenus milliardaires grâce au loto après avoir reçu un e-mail de la société de loterie Danske Spil les félicitant de leur victoire.
"Trois cents de nos joueurs qui ont gagné au loto ont reçu un message disant qu'ils avaient gagné une somme en milliards. Et ils n'ont jamais gagné cela. Nous en sommes bien sûr très désolés. Nous leur avons maintenant écrit la somme qu'ils ont vraiment gagnée", explique l'entreprise. "Certains ont été déçus, d'autres furieux, nous pouvons bien le comprendre, mais la plupart l'ont bien pris". Dommage pour eux, il n'existe pas au Danemark une Cour de cassation qui puisse les dédommager à la hauteur du préjudice moral subi.

Grèce : le soleil n'est pas à vendre

Non au photovoltaïque allemand ! Après le Mémorandum, voilà que les Grecs se retrouveraient dépouillés des droits d'exploiter leur soleil... Panagiotis Grigoriou revient sur un projet environnemental de photovoltaïque avec l'Allemagne, qui reste dans les cartons du Parlement jusqu'à nouvel ordre pour cause de manifestation intempestive.

Gestuelles, gesticulations, et zeste de saison. D'abord le provisoire se rangeant pour une fois de notre côté, voilà une bonne nouvelle : l'amendement germano-ecclésiastique introduisant l'industrie photovoltaïque sur le Mont Pentélique, a été repoussé au « Parlement », par le ministre de l'Environnement Papakonstantinou lui-même. Il a fait marche arrière devant notre mobilisation. Colère, et surtout volonté exprimées à travers cette opposition, y compris par des actes, de nombreux acteurs à l'échelle locale et nationale, élus locaux des communes concernées, Union des ingénieurs agronomes des services de l'État (il n'a pas été encore démantelé !), WWF Grèce, Société ornithologique du pays, partis de la gauche et de l'écologie, les archéologues, pratiquement tout le monde y était.
 
« Le projet de la Société Anonyme Pronoia de l'Archevêché, n'est pas encore mûr en tant qu'investissement, et il n'y pas de rapport établi, sur les conséquences et sur la gestion écologique du projet, ce qui ne veut pas dire que nous nous opposons à la proposition de l'Église », a déclaré le ministre Papakonstantinou jeudi soir. Il avait déjà précisé récemment « qu'à ceux qui prétendent que nous vendons notre soleil aux Allemands, je réponds que tout en permettant les investissements étrangers en Grèce, nous gardons notre soleil car nous pourrons toujours nous rendre sur les plages. Et nous obtenons ceci en retour: des emplois, des impôts, de l'investissement étranger. Il s'agit d'une approche novatrice sur un nouveau territoire. Notre volonté politique consiste à vouloir entrer justement sur ce nouveau terrain », (entretient de Papakonstantinou au magazine WirtschaftsWoche – 18/03).
 
Le terrain n'est pas si nouveau, sauf qu'au PASOK, on a la mémoire courte. Sur le versant Est de notre vieux Pentélique, 9 973 soldats et officiers de l'Armée allemande y reposent en effet, depuis la dernière Occupation. Sous nos latitudes, et sous le soleil éternel exactement. Tous ces hommes, jeunes déjà sous la République de Weimar, ainsi arrivés ici en envahisseurs et disparus, leurs joies et leurs tristesses avec, leurs espoirs d'avenir éteints, reposant désormais à cet endroit antique, à deux pas des anciennes carrières des marbres du Parthénon... tristesse, méditation et recueillement.

De l'aménagement par le « béton armé »

Pour les photovoltaïques alors de monsieur Wolfgang Scheuble, l'emplacement choisi me semble aussi contre-indiqué, parce qu'il s'agit également d'un lieu de mémoire, impliquant à la fois le peuple grec, et le peuple allemand. Mais, de la mémoire au... mémorandum il n'y a qu'un pas finalement, l'anachronisme est à la clef, et la porte de l'histoire grand ouverte. Peu importe, Papakonstantinou reviendra à la charge, saisissant la première occasion, les élus locaux et le peuple du Pentélique le savent bien, restant ainsi sur le qui-vive.
 
Entre temps, hier, et pour s'opposer à un projet analogue d'aménagement par le béton armé, sur le site de l'ancien aéroport au sud d'Athènes à Elliniko, élus locaux et habitants, ont manifesté jeudi devant le « Parlement » sur la place de la Constitution. Ces mêmes élus, plus d'autres organisations du Front contre le Mémorandum, organisent demain samedi, à la veille de la fête nationale du 25 mars, une marche de protestation, entre le site de Marathon et le Kallimarmaron, ce stade antique d’Athènes, rénové pour les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne, en 1896.
MANIFESTATION ET PRÉVENTION
Le pouvoir sur place s'organise aussi, et comme il peut. Déjà, toute présence du public devant la tribune des officiels lors du défilé à Athènes sera interdite, sauf, celle des journalistes accrédités. On mobilise 7 000 policiers et partout, c'est l'effervescence. Ici ou là, le signal historique citoyen souligne que la lutte pour la liberté est plus que jamais d'actualité, (célébrant le soulèvement des Grecs contre la domination de l'Empire Ottoman en 1821).

De son côté, le maire d'Athènes, Georges Kaminis (soutenu par le PASOK), a donné l'ordre à ses services de voirie, de ramasser toutes les bigarades du centre ville, pour ainsi priver préventivement les manifestants potentiels et spontanés du 25 mars, de toute « munition ». Étrange ce pouvoir, qui n'est pas à ses premières oranges amères, ayant mis tout un peuple sous la botte de la bancocratie, ayant distribué tantôt des menaces, tantôt des pécunes aux médias pour ainsi faire passer la meilleure propagande, jamais orchestrée en Grèce depuis les temps de la Guerre civile (1944-1949). Eh bien, ce pouvoir a peur des plantes à parfum maintenant. Elle sentirait un peu l'ail notre fête nationale... 

Le socialisme est-il à jeter aux oubliettes de l'histoire

A l'heure où nombre de commentateurs émérites et cultivés, prédisent la fin du capitalisme, je me retourne sur les grandes réalisations du socialisme, philosophie qui permit de transformer le monde et de lutter contre les "dérives" du capitalisme. Je considère que ce socialisme, intrépide et contagieux, aux fondements solides et durables a forcément laissé derrière lui nombre de poussières radieuses et de bonnes influences qui ont permis à ce monde de contrer les violences bien connues du capitalisme libéral.
Je mets de côté cet accident qu'est le totalitarisme soviétique qui comme chacun sait n'a rien à voir avec la disposition essentielle à l'émancipation de l'homme qu'est cet inéluctable frémissement de liberté qu'est le socialisme. Hélas, je ne vois rien, n'en déplaise à Goucho, qui puisse justifier un tel engouement. Je ne vois rien de très positif... Le socialisme n'est qu'une aspiration, mais dans les faits je ne vois qu''inspirations néfastea et vaines réalisations... soutenues indirectement par le capitalisme. Le bonheiur des peuples est inversement proportionnel à l'allégeance au socialisme.
  Après avoir enfermé la Russie et les pays de l'est dans les ténébres, le socialisme a eu une grande influence sur les mouvements indépendantistes qui, au lieu de se contenter de mettre en place pas à pas un capitalisme libéral, se sont inspiré d'un socialisme éculé pour sombrer aujourd'hui dans les plus grandes difficultés. Ils se sont pris à rêver à une révolution universelle. Aujourd'hui, l'histoire pourait se reproduire en partie. Des opposants lors du printemps arabe semblent parfois se laisser influencer par la vacuité des sirènes anti(néo)libérales, ce qui les rend inopérant face aux machineries de l'islamisme. Le socialisme a offert en héritage aux pays délivrés du colonialisme les promesses les plus vaines. Sans le socialisme, ces pays s'en seraient beaucoup mieux sortis. Sans la vague antilibérale et désormais pétrie d'indignation, qui excuse même parfois les courants les plus liberticides, les opposants aux dictatures arabes et à l'islamisme auraient aujourd'hui quelque chose de plus solide à se mettre sous la dent pour sortir leur pays du marasme.

ET TOUT ÇA, C'EST LA FAUTE À ROUSSEAU !! 

Hollande renoue avec l'anti-sarkozysme

Le socialiste a profité de son déplacement en Corse pour pilonner le bilan du gouvernement en matière de lutte contre la délinquance. 

Il rentre dans les salons de coiffure, serre toutes les mains aux terrasses des cafés, fait des détours pour embrasser les femmes et les enfants. François Hollande était en campagne, samedi, sur l’île de Beauté. Et en le voyant prendre tant de plaisir à aller voir les gens dans les rues d’Ajaccio, on se disait que le socialiste était impatient que la présidentielle reprenne son cours normal. Quand il est monté sur la petite scène, place Foch, dos à la mer, François Hollande a levé les bras au ciel pour saluer les 500 personnes qui l’acclamaient. Un geste qu’il fait lors de tous ses meetings, mais qu’il s’était refusé à effectuer, jeudi dernier à Aurillac pour sa première réunion après la tragédie de Toulouse et Montauban.
"Je suis venu vous parler de la Corse et de la France à un moment où notre pays tout entier a été frappé par une terrible tragédie", lance le socialiste dès le début de son discours. Mais ce qui frappait en l’écoutant pendant près de quarante-cinq minutes, c’est que François Hollande avait retrouvé sa voix naturelle, son allure moins guindée et solennelle et… ses critiques à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Avec une cible prioritaire tout au long du meeting comme du déplacement dans la journée, la sécurité.
"Sur la sécurité, le président sortant a manqué aux objectifs qu’il s’était fixés à lui-même." Et pour donner du poids à sa critique, le député de Corrèze utilise la situation corse: "Comment puis-je admettre ici même qu’il y ait eu, depuis cinq ans, 20 homicides par an, 100 depuis le début du quinquennat? Pour la seule année 2011, 22 homicides et 16 tentatives – record en France et si je regarde au-delà de la France, hélas record européen! Et ils viendraient nous faire des leçons sur la question de la sécurité, sur la question des luttes contre les violences, sur la question des lois républicaines?"

"Ce n’est pas le jeu de “c’est celui qui dit qui y est” "

Hollande a enfoncé le clou, après le meeting: "C’est un sujet sur lequel il est aussi en échec, ce n’était pas le cas en 2007, les Français ne créditent pas Nicolas Sarkozy d’un bon bilan sur la sécurité, ce qui ne veut pas forcément dire que la gauche serait plus crédible sur le sujet." Et face aux journalistes, François Hollande poursuit ses attaques: "Le candidat sortant fait toujours les mêmes erreurs, il annonce des lois, et pourquoi ça n’a pas été fait? Une fois encore, il faut attendre un drame pour faire une loi. Il commet une deuxième erreur en donnant le sentiment de vouloir l’utiliser."
Mais le candidat socialiste ne s’est pas contenté de s’en prendre au bilan sécuritaire de Nicolas Sarkozy. Il a aussi critiqué la méthode du chef de l’État, lançant à l’adresse de son public : "Je vous demande de diffuser un message: la politique, ce n’est pas celle qui a été conduite, à mes yeux, depuis cinq ans. La politique c’est de faire des promesses et de les tenir. La politique, ce n’est pas une virevolte, ce n’est pas une improvisation. La politique, ce n’est pas une campagne électorale qui effacerait un mandat."
Et comme Nicolas Sarkozy l’avait traité de « nul » devant un journaliste du Monde, François Hollande lui a répondu. À la manière d’un enfant d’abord : "Ça se rapporte toujours à celui qui l’emploie." Et il est revenu à la demande des journalistes tout au long de la journée sur ce qualificatif employé par son adversaire. "Ça en dit long sur son auteur", une première fois. Puis, il récidive : "C’est un problème pour lui, pas pour moi, ce n’est pas le jeu de “c’est celui qui dit qui y est”, mais cela révèle sa personnalité, ça révèle qu’il est capable de parler comme ça." François Hollande croit toujours en ses chances, même si les sondages fléchissent un peu. Il sait que la campagne sera encore longue et dure.
"Rien ne nous sera épargné, ni les caricatures, ni les attaques personnelles, mais rien ne nous atteindra, rien ne nous empêchera", a-t-il prédit lors de son meeting. Parce qu’il ne veut pas que la peur l’emporte, le socialiste a adapté son slogan hier soir à Ajaccio, résumant son état d’esprit et sa stratégie : "l’espoir, c’est maintenant"
HOLLANDE OU LE NIVEAU DE LA COUR D'ÉCOLE !!!! 
ÇA ? UN FUTUR PRÉSIDENT ????
MAIS JE RÊVE !!!!!!

Merkel: une sortie de la Grèce de la zone euro serait "catastrophique"

La chancelière allemande Angela Merkel a estimé qu'il serait "catastrophique" de permettre à la Grèce de quitter la zone euro, qui s'en trouverait "incroyablement affaiblie", dans une interview télévisée à la BBC diffusée lundi.

"Nous avons pris la décision de faire partie d'une union monétaire. C'est une décision non seulement monétaire, mais également politique", déclare Angela Merkel, dont les propos sont traduits en anglais.
"Ce serait catastrophique si nous disions à l'un des pays qui a décidé d'être avec nous: Nous ne voulons plus de vous", a-t-elle ajouté.
"D'ailleurs les traités (européens) ne le permettent pas. Les gens dans le monde entier se demanderaient: Qui sera le suivant? La zone euro s'en trouverait incroyablement affaiblie", a-t-elle poursuivi.
Elle a ajouté que la Grèce, qui a fait l'objet de deux plans de sauvetage européens, avait devant elle une "route longue et ardue" mais que ce serait une "énorme erreur politique de permettre à la Grèce" d'abandonner l'euro.
"La situation est très tendue. L'Europe, et en particulier la zone euro, est en crise. Cette crise est la conséquence de la crise financière mondiale et elle a entraîné des discussions très dures dans de nombreux pays", a ajouté Mme Merkel, interrogée sur l'émergence d'un sentiment anti-allemand en Grèce.
"Nous avons des débats houleux dans nos parlements et nous utilisons des mots durs", a-t-elle déclaré. Mais "heureusement nous avons appris à résoudre nos conflits pacifiquement".
Angela Merkel a aussi réaffirmé son soutien à la présence du Royaume-Uni dans l'Union européenne malgré le refus de David Cameron de rejoindre le nouveau pacte budgétaire européen.
"La Grande-Bretagne doit savoir qu'en Allemagne nous voulons une Grande-Bretagne forte dans l'UE, c'est ce que nous avons toujours souhaité et ce que nous souhaiterons toujours", a-t-elle dit.


POUR EN FINIR, LES MEDIAS EN ONT TROP FAIT 


« Le fou d'Allah » était-il fou ?

Ils ont évacué toute commisération, ils ont nié toute considération morale au nom d'une cause suprême qui justifiait les atrocités commises.
On voudrait croire que Mohamed Merah était fou. Les assassinats qu'il a revendiqués seraient l'oeuvre d'un pur désaxé. On pourrait les oublier plus facilement puisqu'ils relèveraient de cette part de folie qu'on ne prévoit pas plus qu'on ne l'explique.
Mais on n'y croit pas vraiment. L'horreur des assassinats de Toulouse a trop de précédents. Personne ne croit que les soldats allemands qui creusaient d'immenses fosses pour y faire descendre des milliers de juifs - hommes, femmes et enfants -, les faisaient s'allonger avant de les tuer d'une balle dans la nuque, étaient tous des malades mentaux. On ne pense pas que le génocide rwandais à la machette fut le fait d'une horde de malades échappés d'un hôpital psychiatrique. Les procureurs des procès staliniens étaient fanatiques, pas psychopathes.
Juste avant de tuer, de torturer, de violer, ils étaient les plus ordinaires des hommes. Les circonstances, leur soumission aux ordres, leur fanatisme, les ont transformés en monstres. Ils ont évacué toute commisération, ils ont nié toute considération morale au nom d'une cause suprême qui justifiait les atrocités commises.
Des historiens, des philosophes, des écrivains, des artistes, ont tenté de comprendre ce qui a fait d'hommes normaux à la vie banale des monstres. On connaît mieux aujour-d'hui les mécanismes qui ont rendu possibles les phénomènes totalitaires et les dérives terroristes.
La société, en se retournant ainsi vers les heures sombres d'un passé qui n'en manque pas, construit une conscience universelle, propose des valeurs communes, nourrit un code de bonne conduite collective, apaise les tensions en les identifiant, démine les conflits par le débat.
Le même travail d'analyse s'appliquant aux horreurs contemporaines est plus difficile à mener parce que les phénomènes, trop proches, sont encore flous.
Et quand certains prennent le temps de l'observation patiente et objective, on ne les entend pas. On leur prête l'intention de chercher à comprendre pour mieux justifier.
La dernière livraison de la revue Le Débat prend le temps de présenter le travail d'un grand connaisseur de l'Islam et du monde arabe contemporain. Dans Quatre-vingt-treize, Gilles Kepel a pris le temps de déchiffrer l'islam en France à partir de la Seine-Saint-Denis où vivent quatre cent mille personnes de confession musulmane.
Il démontre qu'il est possible de regarder cette réalité-là en face, sans peur et sans préjugés.
Il est même très nécessaire de le faire. Le titre Quatre-vingt-treize désigne le département mais fait aussi référence au livre de Victor Hugo, qui traite de la Révolution française version Terreur.