TOUT EST DIT

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samedi 8 mai 2010

La zone euro veut créer un fonds pour ses pays en difficultés

Les dirigeants de la zone euro entendent mettre en place "un mécanisme de stabilisation" pour aider leurs pays qui seraient confrontés à des difficultés financières, selon un projet d'accord dont l'AFP a obtenu copie.

Le projet de texte final de leur sommet à Bruxelles demande à la Commission européenne de propose "un mécanisme de stabilisation visant à préserver la stabilité financière de la zone euro".

Les chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé de convoquer une réunion dimanche des ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne pour finaliser le fonctionnement et le financement de ce dispositif inédit, qui pérenniserait le montage mis au point pour la Grèce.

"Ce mécanisme permettrait à la commission d'intervenir auprès des pays de la zone euro qui seraient
en difficulté", a souligné une source diplomatique européenne.

"Les ministres des Finances auront obligation d'arriver à un résultat concret d'ici dimanche soir, avant l'ouverture des marchés" lundi matin, a-t-elle ajouté.

Austérité ou rigueur, la potion Fillon sera de toute façon très amère

Le Premier ministre a annoncé un gel des dépenses publiques de l’Etat pendant trois ans. Austérité ou rigueur ? La bataille des mots semble bien dérisoire au lendemain de l’annonce par Matignon d’un gel des dépenses de l’Etat pendant trois ans. L’opposition crie haro sur la rigueur. Mais François Fillon s’en défend et se lance dans une explication de texte : « La rigueur, c'est quand on réduit les dépenses et qu'on augmente les impôts. Nous avons choisi, plan de relance mis à part, de réduire la pression fiscale lorsque c'était possible et de diminuer la dépense publique. »

Quoiqu’il en soit, la situation est trop grave pour jouer sur les mots. Et ce, même si au milieu de clignotants au rouge, une bonne nouvelle est tombée hier. Le déficit public a chuté à 28,9 mds
€ fin mars contre 46,3 milliards, un an plus tôt. Un résultat encourageant qui s’explique par des dépenses stabilisées et des recettes fiscales en hausse.

Il n’empêche. Le chemin est encore long avant de réduire le déficit public de 8 % du PIB en 2010 à 6 % en 2011, 4,6 % en 2012 et 3 % en 2013. Pour y parvenir, encore faudra-t-il économiser 95 mds € en 3 ans et que la croissance prévue de 2,5 % à partir de 2011 soit bien au rendez-vous.

Le gouvernement prend donc le taureau des dépenses par les cornes. Lors d’un séminaire, jeudi soir à Matignon, il a annoncé un gel en valeur des dépenses de l'Etat sur trois ans. Et une réduction en deux ans de 5 mds € des niches fiscales qui coûtent 70 mds € par an...

Mais il faudra bien d’autres mesures pour rétablir le budget. Entre autres, probablement un gel des dépenses des collectivités locales et de la sécurité sociale. Cela sera peut-être annoncé le 20 mai, lors de la conférence sur les déficits publics. N’oublions pas, enfin, les efforts qui seront demandés aux Français pour leurs retraites.

Car la France vit depuis vingt ans au-dessus de ses moyens. Fillon l’avait dit, dès septembre 2007 à Calvi : « Je suis à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier. » A l’époque, le centriste Bayrou avait réagi en parlant « d’un aveu estomaquant et révélateur ». Et le socialiste Arnaud Montebourg commentait : « La dette publique a augmenté de plus de 10 % en cinq ans, pendant que la droite tenait les rênes. Il est urgent de revenir sur le paquet fiscal voté cet été, qui a jeté par la fenêtre13,6 mds €. »

L'opposition fustige donc cette rigueur qui ne dit pas son nom et accuse la majorité d'utiliser la crise grecque pour donner un « tour de vis social ». Insupportable pour les classes moyennes et les plus démunis.

CHÈQUES : le ministre du Travail, Eric Woerth, a rassuré hier les salariés : pas question de taxer ni les chèques restaurant ni les chèques vacances.

8 mai 1945

La guerre avait éclaté en 1939 quand l'Allemagne et l'URSS avaient attaqué la Pologne. Le 8 mai 1945, les canons avaient cessé de tonner. L'ensemble des forces allemandes avait capitulé sans conditions.

Mais la guerre se poursuivit encore durant de longs mois dans le Pacifique contre le Japon. Là, la fin ne survint qu'après les explosions atomiques qui allaient détruire Hiroshima et Nagasaki.

Il faut dire encore et encore notre reconnaissance à ceux qui combattirent si courageusement la tyrannie nazie. Il faut rendre hommage à la Grande-Bretagne qui continua seule le combat pendant une année entière, après la défaite de la France et l'armistice signé le 22 juin 1940 à Rotonde.

Cependant, les héroïsmes n'empêchèrent pas les ravages entraînés par les combats utilisant les armes modernes dans des stratégies nouvelles qui consistaient, des deux côtés, à détruire les grandes villes de l'adversaire. Londres souffrit plus de destructions que n'en subit Paris. C'était la rançon de l'intransigeance de l'indomptable Churchill. « Lorsque l'incendie, au bout de six ans, s'éteignit, la terre était brûlée en Europe et en Asie », écrivit Raymond Aron (1) qui s'interrogeait : tout cela aurait-il pu être évité ?

De Sarajevo, en 1914, à Hiroshima, en 1945, les deux guerres ne furent-elles pas les épisodes d'une seule lutte ? Un tragique enchaînement de causes et d'effets produisit une guerre hyperbolique, renversant l'ordre établi en Europe. Une trêve de vingt ans s'installa entre les deux guerres.

Les armes de la paix

Cependant, la crise économique de 1929 fit de nouveau sauter « l'ordre péniblement rétabli des monnaies et des économies, emportant les masses allemandes dans le chômage et vers la frénésie [...] La générosité envers les vaincus de 1914-1918, la reconstruction en commun de l'Europe divisée auraient peut-être été payantes ? » se demande encore Raymond Aron (1).

D'autres occasions furent manquées après l'arrivée au pouvoir d'Hitler. N'aurait-il pas fallu « tenter de vaincre l'Allemagne sans la détruire, ne pas pousser la guerre jusqu'à l'anéantissement même du vaincu » ? (1).

Quoi qu'il en soit, de cette tragédie naquirent la guerre froide, la poursuite du développement des armes de destruction massive. Aujourd'hui, « le franc-tireur et la bombe atomique apparaissent comme les formes extrêmes de la violence illimitée » (1). C'est à cela que, désormais, il nous faut faire face. On voit combien la situation du monde, après la fin de la guerre froide, comporte de risques. Nous sommes loin d'avoir atteint une sécurité assurée, notamment en certains points de la planète pas si éloignés de nous... Ce qui pourrait nous entraîner dans de nouveaux désastres.

Aujourd'hui, réjouissons-nous tout de même de n'avoir pas vu éclater de conflits guerriers au sens strict du terme sur le continent européen depuis 1945. Mais notre volonté de paix nous fait un devoir de rechercher celle-ci partout et c'est la raison majeure qui nous pousse à renforcer l'Union européenne et à la défendre quand elle est menacée de l'extérieur ou, comme aujourd'hui, de l'intérieur. Il ne faut pas que nos héros soient morts pour rien. Ils nous ont redonné la paix. Défendons-la ! Étendons-la, aujourd'hui, partout avec les armes de la paix !



(1) Mémoires, 50 ans de réflexions politiques, Raymond Aron, Éditions Julliard.
François Régis Hutin

Merci, Angela !

Imaginons que, lorsque le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder lança en 2002 son plan de réformes – le fameux « agenda 2010 »- prévoyant de renforcer le contrôle de l’indemnisation du chômage et de repousser l’âge de la retraite à 67 ans- imaginons que la chef de l’opposition d’alors n’ait pas convaincu ses collègues démocrates-chrétiens de le soutenir : l’Allemagne n’aurait pas aujourd’hui cette balance commerciale excédentaire ( de 135 milliards d’euros, à comparer au déficit français de 50 milliards) que nous lui envions. Elle n’aurait pas été capable de sauver la Grèce. Elle ne serait pas le « maillon fort » de l’Europe, sur lequel nous comptons tellement.Imaginons que la fille de pasteur protestant d’Allemagne de l’Est se soit laissé griser. Sacrée par un magazine américain « femme la plus puissante du monde », elle aurait, après tant d’années de privations, dépensé à tout va. Et puis, au lieu de mettre ses pas dans ceux de son prédécesseur Conrad Adenauer- l’artisan, avec Charles de Gaulle, de la réconciliation franco-allemande - elle aurait prêché la « rupture » : L’Allemagne, sous son règne, n’est-elle pas devenue assez forte pour dicter sa loi à ses 26 partenaires…ou pour s’en éloigner ?

Imaginons qu’Angela Merkel ait craint de lasser les jeunes Allemands qui en ont assez qu’on leur parle de la culpabilité de leurs pères : elle se serait abstenue de rappeler très régulièrement à ses compatriotes, comme elle s’y applique, leur « devoir particulier envers la communauté juive et envers Israël en raison des horreurs de la Shoah ». Elle n’aurait pas fait le voyage jusqu’à Jérusalem afin d’y exprimer le repentir de son peuple et d’y promettre un plan de coopération. Elle n’aurait pas non plus, le 3 Octobre 2008, jour du 18ème anniversaire de la réunification des deux Allemagnes, terni la fête en annonçant qu’on célèbrerait aussi , le 9 novembre, le soixante-dizième anniversaire, horrible de la « nuit de cristal ». Qui sait, alors, si les vieux démons qu’elle tient sévèrement en lice avec ses airs d’institutrice grognon, n’en n’auraient pas profité pour revenir en force ?

Imaginons que la Chancelière, vexée de voir le président français nouvellement élu lui tourner pratiquement le dos pour aller faire sa cour à la reine d’Angleterre et au roi d’Espagne et blessée d’apprendre qu’il allait créer, sans même la consulter, une Union méditerranéenne, se soit tournée vers les pays de l’Est…D’autres qu’elle auraient cherché à reconstituer l’empire germanique. Dans le dos de Nicolas Sarkozy, ils auraient passé une alliance privilégiée avec Vladimir Poutine…Le maître de l’Elysée se retrouverait bien seul, maintenant. Et ce n’est pas sur ses amis britanniques, encore moins sur son cher Barack Obama, qu’il pourrait compter.

Imaginons que le ministre allemand de l’Economie, sommé par notre Christine Lagarde nationale de baisser les taxes et les impôts Outre Rhin pour inciter les Allemands à consommer davantage, voire à s’endetter, se soit exécuté : devrait-il, maintenant que le gouvernement français prêche à son tour la rigueur, opérer un virage, au risque d’affoler un peu plus les marchés ?

Imaginons que, pour rassurer des compatriotes qui ne sont pas tous riches , la Chancelière épouse leur colère contre ces peuples de la zone « Club Med » qui prétendent leur emprunter leurs petites économies sans consentir les mêmes efforts et qu’elle nous lance, ainsi qu’aux Grecs, aux Espagnols et aux Portugais « Vous chantiez ? Eh bien, dansez, maintenant ! »

Imaginons que, lasse de voir ses partenaires européens tirer l’euro vers le bas alors que les Allemands sont attachés viscéralement à un euro fort comme le bon vieux deutchsmark, la patronne de la première puissance économique européenne finisse par céder à la tentation de l’indépendance monétaire : comme nous regretterions, alors, les beaux jours où nous pouvions fustiger son indécision, sa lenteur et sa radinerie d’Harpagon !

Bien sûr, la chancelière idéale à nos yeux serait plus avenante, généreuse et rieuse. N’écoutant que son bon cœur, elle aurait volé au secours de la Grèce dès février de cette année. La chancelière idéale se moquerait bien d’élections régionales qui risquent, dimanche, de lui faire perdre la Ruhr : panache blanc au vent, elle aurait chargé, à la française, les marchés ennemis !

N’empêche que nous sommes bien contents d’avoir celle-là. D’abord parce qu’elle est un capitaine solide à la tête d’un grand navire solide et que, dans la tempête, c’est rassurant. Ensuite, parce qu’elle a, quoi qu’on dise, beaucoup de courage : vous en connaissez, des politiciens français qui auraient pris comme elle le risque de déplaire à leurs électeurs à la veille d’un scrutin décisif comme celui de ce dimanche ? Enfin, nous tenons en elle une responsable des ratés européens. Cela nous permet de nous défouler. Nous sommes comme ça, nous les Français : assez prompts à abandonner nos responsabilités entre les mains des gens de Washington, Bruxelles ou Berlin…pourvu que nous puissions, ensuite, les critiquer. Alors, merci, Angela !