TOUT EST DIT

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vendredi 11 février 2011

Hosni Moubarak quitte le pouvoir



Moubarak démissionne, l’Egypte en liesse




Egypte en direct: Hosni Moubarak a démissionné

Le président égyptien Hosni Moubarak a quitté le pouvoir ce vendredi à 17h. Suivez cette journée, heure par heure.

17h00 Le président Hosni Moubarak a démissionné et remis le pouvoir à l'armée, a annoncé le vice-président Omar Souleimane. Place Tahrir, les opposants laissent exploser leur joie. 
La Bourse de New York repart à la hausse après l'annonce de la démission du président égyptien Hosni Moubarak. 
17h C'est l'heure de la prière. Sur la place Tahrir, le calme règne. 
16h55 Une personne a été tuée et 20 blessées lors de heurts vendredi à Al-Arich, dans le Sinaï égyptien, entre manifestants et policiers, selon un responsable des services de sécurité. 
Le manifestant a été tué lors d'un échange de tirs entre policiers et protestataires qui tentaient de libérer des détenus dans un poste de police. Selon des témoins, un millier de manifestants ont lancé des bombes incendiaires sur le poste de police et mis le feu à des véhicules. Ces heurts interviennent au moment où au moins un million de personnes manifestent à travers le pays pour réclamer la démission du président Hosni Moubarak. 
16h38 Le secrétaire général du parti au pouvoir, Hossam Badrawi, nommé il y a quelques jours, va démissionner 
15h44 La présidence égyptienne va diffuser sous peu un communiqué "important et urgent", a annoncé vendredi la télévision d'Etat, peu après que le parti du président Hosni Moubarak eut indiqué que ce dernier avait quitté Le Caire pour la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh. 
15h24 Le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen vient d'appeler publiquement au "départ de Moubarak". "Le président a fait une énorme erreur hier", a-t-il déclaré, faisant référence à la décision de Moubarak de rester à la tête de l'Etat jusqu'en septembre prochain. C'est la première fois depuis le début du soulèvement égyptien qu'un chef d'Etat européen réclame le départ du président Moubarak. 
14h56 La journaliste de la BBC Lyse Doucet rapporte sur son compte Twitter que Moubarak et son épouse seraient partis pour Charm El-Cheikh, une information confirmée par le parti au pouvoir, le PND. La destination avait déjà été évoquée jeudi au moment des rumeurs persistantes concernant le départ du président
13h45 Le président Moubarak a quitté Le Caire avec sa famille, selon une source proche du gouvernement, confirmant une information de la chaîne Al-Arabiya. Quelques minutes avant, la même chaîne avait annoncé qu'Hosni Moubarak avait quitté l'Egypte, avant de rectifier. 
12h50 La colère des manifestants est renforcée par le communiqué de l'armée. Les manifestants rassemblés devant le palais présidentiel lourdement gardé, dont la plupart espéraient obtenir le ralliement de l'armée, ont laissé éclater leur colère en apprenant la position des militaires, et l'un d'entre eux a arraché le micro des mains de l'officier pour protester. "Vous nous avez déçus, on avait mis tous nos espoirs en vous", a-t-il crié, tandis que la foule entonnait des slogans réclamant que le président Moubarak soit jugé. 
Désormais, le peuple égyptien est seul,analyse Christian Makarian, directeur adjoint de la rédaction de L'Express. 
11h55 Sur la place Tahrir au Caire, c'est jour de prière. L'imam a appelé les manifestants à rester forts et à ne pas reculer sur leurs exigences, selon Al Jazira. D'après l'AFP, il s'est évanoui à la fin de son prêche, après avoir appelé l'armée égyptienne à "agir d'une manière qui soit acceptable devant Dieu le jour du Jugement dernier". 
11h15 L'armée égyptienne a assuré qu'elle garantirait des "élections libres et honnêtes", dans un communiqué lu à la télévision d'Etat vendredi, au 18e jour de manifestations contre le régime du président Hosni Moubarak. L'armée "met en garde contre toute atteinte à la sécurité de la nation et des citoyens". Le conseil souligne aussi "la nécessité d'un retour au travail dans les établissements de l'Etat et le retour à la vie normale". 
10h28Le Proche-Orient sera "bientôt débarrassé des Etats-Unis et d'Israël", a affirmé vendredi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad en évoquant les révoltes en Egypte et en Tunisie dans un discours célébrant le 32e anniversaire de la révolution islamique de 1979. "On verra bientôt un nouveau Proche-Orient sans les Etats-Unis et sans le régime sioniste, et dans lequel les oppresseurs n'auront aucune place", a-t-il affirmé.  
Ce discours intervient alors que les Etats-Unis occupent désormais une position ambigüe dans cette crise. Fidèles alliés de l'Egypte et d'Omar Souleimane, les Etats-Unis ont qualifié d'insuffisantes les réformes annoncées récemment par Hosni Moubarak.

9h50 Les manifestants réclament aussi bien le départ du président que celui de son vice-président Omar Souleimane, devenu jeudi soir "président de facto" de l'Egypte. Mais qui est le nouvel homme fort du Caire? Retrouvez son portrait ici. 
9h30 Les manifestants affluent par milliers place Tahrir au Caire pour faire de vendredi une journée de mobilisation massive. Les protestataires espèrent que la mobilisation sera d'une ampleur sans précédent depuis le début du mouvement de contestation le 25 janvier. Des grèves lancées ces derniers jours et suivies par des dizaines de milliers de travailleurs en Egypte augmentent les chances de manifestations monstres vendredi, jour férié en Egypte. 
8h35 Le conseil suprême des forces armées égyptiennes va adresser un "important communiqué au peuple", a annoncé vendredi l'agence officielle Mena. "Le conseil suprême des forces armées, présidé par le ministre de la Défense Hussein Tantaoui, a tenu une importante réunion ce matin. Le conseil va adresser un important communiqué au peuple après la réunion". Retrouvez cette information dans cette vidéo de BFM TV. 


Egypte : "un communiqué au peuple" est attendu
envoyé par BFMTV. - L'info internationale vidéo.

 7h50 "Les manifestants de la place Tahrir sont pacifiques", affirme Ramy Raoof, un militant égyptien, sur Al Jazira. "Si des heurts devaient se produire, ils seraient le fait d'hommes du régime", assure-t-il. On se souvient de l'irruption d'hommes à dos de chevaux ou de chameaux, ou encore du face à face entre pro et anti-Moubarak, au cours de ces 18 jours de mobilisation. Ces hommes ont même un nom: les baltaguias. 
7h10 L'opposant égyptien Mohammed ElBaradei s'est exprimé jeudi soir sur Twitter: "L'Egypte va exploser. L'armée doit sauver le pays maintenant". Interrogé sur la chaîne de télévision américaine CNN, il a par ailleurs dénoncé "une tromperie à grande échelle" de la part du président égyptien qui a transmis le pouvoir à son "jumeau" Omar Souleimane, selon lui. "Les gens sont stupéfaits ici. Les gens sont très en colère."
"Ma grande peur est que cela dégénère en violence", a-t-il ajouté depuis Le Caire, alors que de nombreux appels à des manifestations massives ont été lancés pour ce vendredi. Dès jeudi soir, des manifestants déçus proposaient de marcher vers l'immeuble des médias et vers le palais présidentiel à Héliopolis... 
7h Les Etats-Unis, dont l'Egypte de Moubarak est l'alliée régionale, hausse le ton. Le président Barack Obama a qualifié d'insuffisantes les réformes annoncées par le dirigeant contesté. "Les Egyptiens ont reçu l'assurance qu'il y aurait une transition du pouvoir, mais il n'est pas encore évident que cette transition soit immédiate, significative ou suffisante", indique son communiqué au ton particulièrement ferme, diffusé dans la nuit. 




HOSNI S'EN VA.

Egypte : Moubarak a quitté le Caire

Après le vrai faux départ de jeudi, le raïs a t-il définitivement quitté son poste de Président ? Il est trop tôt pour l'affirmer notamment pour les milliers d'Egyptiens déjà échaudés par le discours de Moubarak, jeudi soir. Alors que beaucoup s'attendaient à la démission du chef de l'Etat, ce dernier avait fait faux bon en annonçant simplement qu'il renonçait à ses pouvoirs. Mais d'après une source proche du gouvernement le raïs et sa famille auraient quitté le Caire dans la nuit de jeudi à vendredi.
Cette source qui a préféré garder l'anonymat n'a pas précisé si Moubarak avait quitté l'Egypte et donc la probabilité qu'il se soit simplement rendu dans sa résidence de Charm el-Cheikh n'est pas à exclure. Seule certitude, le Président égyptien souhaite trouver « une sortie honorable ». Peu avant son allocution télévisée, il s'est entretenu avec le député travailliste israélien Binyamin Ben Eliezer auquel il a confié son intention de quitter la scène politique. « Il sait que c'est fini, que c'est la fin de la route. Il ne m'a dit qu'une seule chose peu avant son discours, c'est qu'il cherchait une voie de sortie ».
Reste à savoir si Moubarak estime ce départ en pleine milieu de la nuit comme « une sortie honorable » et définitive ? Peu probable. C'est en tout cas ce qu'affirme le porte-parole de PND, qui assure que le Président s'est simplement rendu à Charm el-Cheikh. Vraie info ou simple couverture ? L'interrogation n'a, pour l'instant, pas été levée.

Mille radars de plus en 2012 pour renforcer la sécurité routière

Brice Hortefeux a décidé de sévir et d'agir. Mille radars supplémentaires vont être implantés sur les routes de France d'ici 2012. Cette mesure vise à réduire le nombre de morts qui a augmenté de 21,2 % le mois dernier par rapport à janvier 2010.


Alors que le mois de janvier a été meurtrier sur les routes - 331 morts, soit une hausse de 21,2 % par rapport au même mois de l'année précédente -, le gouvernement a été pointé du doigt par les associations pour avoir baissé la garde sur le sujet. En cause notamment, l'assouplissement du permis à points. Dans ce contexte tendu, Brice Hortefeux a annoncé jeudi, à Saint-Arnoult-en-Yvelines, son « plan national de lutte contre l'insécurité routière ». Il a annoncé la mise en place de « 1.000 radars supplémentaires » sur les routes d'ici 2012 et la généralisation du PV électronique.
Rien de nouveau puisque l'an dernier déjà, le gouvernement avait annoncé l'installation de 800 nouveaux radars fixes d'ici à 2012 (dont 400 en 2011) auxquels s'ajouteront 100 radars tronçons (calculant la vitesse moyenne d'un véhicule sur un trajet de plusieurs kilomètres) et 90 radars discriminants (permettant de différencier les poids lourds des véhicules légers et de désigner la voie empruntée par le véhicule en infraction).
De même, 1.800 éthylomètres supplémentaires embarqués ainsi que 326 dispositifs de lecture automatisée des plaques d'immatriculations alors qu'il n'y en avait que 23 en 2010.
Par ailleurs, les préfets devront établir « département par département, un diagnostic approfondi des causes des accidents et une cartographie des axes routiers les plus dangereux sera réalisée pour adapter la politique de sécurité routière aux réalités locales ».
Tout un programme, qui tombe à pic, après les mauvais chiffres sur la sécurité routière annoncés en milieu de semaine.
LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE N'A RIEN A VOIR AVEC CES RADARS, C'EST L'ARGENT, IL FAUT DE L'ARGENT, LE RACKET ROUTIER EST JUTEUX. 

Primaires : Delanoë candidat?

Le PS pourrait avoir un candidat de plus aux primaires ce week-end en la personne de Bertrand Delanoë, selon les informations du service politique d'Europe 1. Une assemblée générale de son courant se tiendra en tout cas samedi à Paris avec un grand discours à la clé. Depuis quelque temps, la présence médiatique du maire de Paris est beaucoup plus soutenue. Le mois dernier, il a effectué une dizaine de déplacements en région sous couvert d'élections cantonales.

Mais, plutôt qu'une candidature personnelle, Bertrand Delanoë pourrait surtout tenter de peser à nouveau sur le débat politique national et, pourquoi pas, appliquer ses idées au gouvernement si la gauche devait l'emporter en 2012.

UN DE PLUS UN DE MOINS, OÙ EST LA DIFFÉRENCE ???

La famille Cassez en appelle à l'Elysée

L'avocat français de Florence Cassez a exhorté vendredi Nicolas Sarkozy à saisir la Cour internationale de Justice de La Haye contre l'Etat mexicain, après le rejet du pourvoi en cassation de la Française. "J'attends de l'Etat français (...) qu'il manifeste des actes. Son soutien passerait par une saisine de la Cour internationale de Justice de La Haye", a déclaré Frank Berton lors d'une conférence de presse à son cabinet lillois en présence des parents de Florence Cassez.

"Il faut que l'Etat français dénonce à la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye le comportement de l'Etat mexicain à la fois sur la violation des droits de l'Homme, la violation de sa propre constitution et la non-application des conventions internationales", a-t-il ajouté.

OÙ EST LA VÉRITÉ ? 

«Moubarak engage un nouveau bras de fer avec le peuple»



«A bas Moubarak ! dégage, dégage !», pouvait-on entendre parmi la foule réunie place Tahrir, au Caire, tandis que d'autres brandissaient leurs chaussures en direction de l'écran où était retransmis le discours d'Hosni Moubarak, une insulte dans les sociétés arabes.

Des manifestants appelaient à une grève générale et demandaient à l'armée, largement déployée autour de la place de les rejoindre dans la révolte : «Armée égyptienne, le choix est maintenant le régime ou le peuple !», criaient-ils.

Plus tôt, sur la place, symbole de la contestation lancée le 25 janvier, des dizaines de milliers d'Egyptiens s'étaient rassemblés afin de fêter ce qu'ils pensaient être le dernier discours de Moubarak, depuis près de 30 ans au pouvoir.

Sarkozy sur TF1 : ce qu'en pense la presse

Au lendemain de la prestation de Nicolas Sarkozy dans la deuxième édition de "Paroles de Français", regardée par 8,3 millions de téléspectateurs, les éditorialistes soulignent en premier lieu l'absence de contradicteurs. "Pas de syndicaliste surtout !" ironise L'Humanité.
La prestation de Nicolas Sarkozy jeudi soir sur TF1 a-t-elle convaincu, à la fois les éditorialistes et les Français ? Une chose est sûre : l'émission Paroles de Français, deuxième du nom, était encore plus impatiemment guettée que la première édition. Elle a été regardée par 8,3 millions de téléspectateurs, soit 34% de part d'audience, selon les chiffres de Médiamétrie - à comparer aux 8,6 millions de téléspectateurs, soit 32,4% de part d'audience, de la première émission en janvier 2010. Un pic d'audience a même été enregistré à 20h40 avec 9,6 millions de téléspectateurs. 
Mais ce succès d'audience n'entraîne pas nécessairement un gain politique, et en ce vendredi matin, la presse se montre plutôt dubitative. Les titres soulignent surtout l'absence de véritable débat, et les éditorialistes pointent la criante absence de contradicteurs lors du grand oral du chef de l'Etat face à un échantillon de neuf Français. "Monsieur avait demandé à être servi sur un plateau - quelque chose de simple et convivial - et surtout de ne pas être dérangé. Pas de syndicaliste surtout !", ironise Patrick Apel-Muller, dans L'Humanité.
Paroles de Français ? "Comprendre : Paroles du Président"
Un constat que partage Yann Marec dans Midi Libre jugeant que "le remake télévisuel de l'an dernier, formaté pour dérouler la politique gouvernementale, manquait singulièrement de contradiction." "Parole usée, électorat déboussolé, image brouillée, opinion désabusée, serments éculés", énumère Rémi Godeau dans l'Est républicain, "dans une mise en scène sur mesure, le crypto-candidat a dévoilé sa stratégie". "Censé être à l'écoute, il a souvent 'oublié' les questions du panel faire-valoir", accuse l'éditorialiste.
"Ce n'était pas Sarkozy, c'était un Pinocchio dont le nez s'allongeait à la mesure de cette interminable émission", assène Jean-Marcel Bouguereau dans la République des Pyrénées. "Une émission sur mesure d'où l'on avait soigneusement choisi les Français en évitant, comme lors de la précédente émission, tous les gréviculteurs qui l'avaient pollués." "Hier soir, Paroles de Français aura donc permis à Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages, de se livrer à une tentative de reconquête de l'opinion via un échantillon choisi aux petits oignons", renchérit Jacques Guyon dans la Charente libre. "Pourquoi s'embarrasser de journalistes susceptibles de vous gâcher un solo de compassion ou une improvisation sur la justice sociale quand on a la chance d'avoir un choeur de 'vrais' gens, posant les 'vraies' questions et face auxquels on peut faire un vibrant récital de nouvelles promesses?"
Etienne Mougeotte dans Le Figaro exprime un point de vue radicalement opposé, estimant qu'en "répondant aux questions concrètes de neuf Français anonymes plutôt qu'aux admonestations péremptoires de stars des médias, le président a voulu conjuguer les contraintes de la mondialisation avec le volontarisme hexagonal". Mais pour Jacques Camus de la République du Centre, dénonçant les "questions-prétexte posées par les Français sélectionnés" et qualifiant Jean-Pierre Pernaut de "Monsieur Loyal", l'émission "s'appelait improprement Paroles de Français mais évidemment, il fallait comprendre Paroles du Président." 

LA CRITIQUE EST TOUJOURS FACILE SURTOUT POUR DES ÉDITORIALISTES QUI N'ONT QUE LE VERBE HAUT, MAIS IL LEUR MANQUE L'ACTION. 
AGISSEZ MESSIEURS LES ÉDITOS, NOUS DONNERONS NOTRE AVIS ENSUITE !!!

Banque centrale européenne : et si Trichet restait ?

L'abandon du candidat allemand relance la course à la tête de la BCE. Parmi les scénarios, le maintien de l'ancien gouverneur de la Banque de France à Francfort.

L'hypothèse commence à circuler dans les milieux français et à Bruxelles: si Jean Claude Trichet, qui achèvera le 31 octobre prochain sa présidence de la Banque centrale européenne (BCE), rempilait ?
Il ne faut pourtant pas rêver: non seulement le mandat de huit ans à la tête du prestigieux organisme n'est pas renouvelable mais il convient aussi de rappeler que l'ancien président Chirac avaient arraché aux Allemands qu'ils acceptent que le mandat du premier président de la BCE, Wim Duisenberg, soit amputé de moitié pour céder la place à son poulain Trichet.
Pourtant, avec l'annonce, hier, du retrait de la course à la succession du candidat le plus sérieux, l'allemand Axel Weber, l'hypothèse d'une extension du mandat du Français prend de la consistance. Car elle laisserait au couple franco-allemand le temps nécessaire pour résoudre trois problèmes.
Primo, trouver un candidat allemand pour la tête de la BCE "acceptable" aux yeux des partenaires de Berlin, à commencer par l'Elysée, qui avait fait savoir depuis plusieurs mois son opposition à la candidature d'Axel Weber.
Deuxièmement, permettre au président de la BCE de mener à bien, en liaison avec les gouvernements et les institutions européennes, le chantier de la rénovation de l'Union économique et monétaire. Un travail largement entamé et pour lequel l'action du gouverneur de la BCE est unanimement reconnue.
Enfin, troisième avantage, cette prolongation pourrait servir de contrepartie dans le fameux "deal" franco allemand en cours de négociations autour du pacte européen de compétitivité, qui sera certainement au menu des discussions, vendredi, du conseil économique franco-allemand. Quant à Angela Merkel, si elle milite pour imposer un candidat allemand à la tête de la BCE, elle pourrait voir un avantage à prolonger de quelques mois le mandat du Français à Francfort. À Bruxelles, il se murmure en effet que la chancelière, dont le mandat s'achève fin 2013, lorgnerait le poste d'Herman Van Rompuy à la tête de la présidence de l'Union européenne...

«Après le G8, DSK pourra s'exprimer»




Egypte - Revolution du peuple, Tahir à Suez




Cairo calms, but holds breath
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Un coup pour rien ?

Il n’y a eu qu’un seul véritable événement hier soir, et c’est au Caire qu’il s’est produit. Pas sur TF1. Si la soirée en Égypte a été placée sous le signe de l’inattendu, la prestation du président de la République a été absolument sans surprise.

Était-ce volontaire ? On peut se le demander. Le chef de l’État s’est appliqué à résister aux emballements péremptoires qui lui permettent, d’ordinaire, de faire le show. Dans ses réponses aux «Paroles de Français», aucune formule ne fera date. Aucun échange. Pas même un incident qui aurait donné un peu de chair au programme. L’Élysée ne s’en plaindra pas. Au risque d’ennuyer ou de décevoir, Nicolas Sarkozy a choisi d’apparaître lisse, sur le registre qu’il avait adopté lors du débat du second tour de la présidentielle. Un sacrifice qu’il a mis au service d’une stratégie médiatique délibérée

Hier soir, pratiquement aucune attaque contre ses adversaires. Pas d’emportement théâtral. Pas de bon mot. Et même pas d’ironie mordante. Le président a pris bien soin de maintenir à distance un climat polémique dangereux pour transformer la soirée en aimable conversation de salon. C’est à peine si la colère des juges ou les vacances gouvernementales en Tunisie et en Égypte ont agité le plateau. L’une et l’autre ont été survolées dans le propos présidentiel, ramenées à la dimension de simples péripéties. Le malaise des enseignants, lui, a été cantonné aux équations comptables de l’éducation nationale.

Avec des questions ouvertes et peu incisives, le panel de questionneurs, beaucoup plus effacé que celui de l’an dernier, et parfois même absent, n’a pas inquiété le chef de l’État, mais ne l’a pas non plus tiré vers le haut. Il ne s’est guère aventuré, en effet, au-delà de généralités flirtant trop souvent avec des propos de café du commerce. Au mieux, une tranquille promotion de son fonds de commerce habituel. Sur les jurés populaires, la sécurité, les ravages des 35 heures, l’islam de France qui ne doit pas être «l’islam en France», l’identité nationale délaissée au profit des cultures venues d’ailleurs, l’immigration et le refus des régularisations massives, rien de nouveau. A l’oreille, cela faisait déjà entendu.

Au prix d’un certain nombre de facilités, Nicolas Sarkozy a pu offrir, malgré tout, une nouvelle image aux Français. Celle d’un dirigeant calme, allant jusqu’à reconnaître les limites de son action. Et même des échecs. Si l’objectif était de faire retomber un peu la température, alors il aura été atteint. Mais le Président a peiné à donner un coup de neuf à son catalogue. Il n’y avait pas beaucoup de foi dans les nombreux «ce sera fait avant l’été» ou «avant la fin de l’année» non chiffrés. Ils ont montré que la séduction du candidat de 2007 appartenait au passé et que celle du prétendant à sa réélection en 2012 restait à inventer.



Les risques du direct


Sans sous-estimer son talent télévisuel, Nicolas Sarkozy avait, hier soir, autant à perdre qu'à gagner dans sa franche confrontation avec les Français.

Premier risque, la concurrence de l'actualité. Entre le retrait du président égyptien, les vacances hasardeuses de Michèle Alliot-Marie et les protestations des magistrats et des enseignants, le moment pour repartir à la conquête de l'opinion était pour le moins délicat.

Au lieu de cela, l'affaire Laëtitia et la grève des magistrats lui fournissent l'occasion d'une très longue explication, sur un mode compassionnel, de rectifier son propos sur les personnels judiciaires et de détailler la hausse des moyens. L'affaire des voyages ministériels, évoquée comme une question parmi d'autres, lui permet, sur le ton de l'humilité, de reconnaître des faiblesses.

Second risque, la lassitude. Quatre ans d'omniprésence médiatique banalisent le discours. Confronté à une cristallisation de ses oppositions et à un élargissement de la fracture entre le peuple et l'élite ¯ ce que révèle l'émoi autour des voyages ministériels ¯ il lui faut tenir un discours convaincant.

Reconnaissons qu'il sait faire. Sa rhétorique, ses affirmations chiffrées ¯ parfois trop chiffrées ¯ sa connaissance des hommes, des métiers et des lieux, son mélange d'humanité et de fermeté lui permettent d'épouser la cause de son interlocuteur. D'oser des complicités. De convaincre durablement ?

Troisième risque, le brouillage de son image. Depuis quelques mois, dans la perspective de 2012, il avait organisé un nouveau partage des rôles : à lui les grandes manoeuvres internationales à la tête du G20 qu'il a lui-même initié ; à François Fillon les joies de la gestion domestique.

Or, voici que Nicolas Sarkozy reprend le costume de poly-ministre : de l'Intérieur (réformer le tribunal des enfants, la relation laïcité-religions), de l'Industrie (il récite la navale par coeur), de l'Emploi (500 millions de plus), de la Santé... À vouloir se montrer trop proche, voici, sous le costume présidentiel, que réapparaît le Premier ministre. À nouveau ¯ mais c'est la règle de l'émission ¯ il concentre sur sa seule personne tout ce qui est mis au débit de sa politique.

Quatrième risque : l'effet pervers des promesses. À multiplier les annonces, le Président admet, en creux, tout ce qu'il n'a pas fait, tout ce qui ne va pas dans le pays, malgré une prolifération législative qui change peu la vie quotidienne.

Mais ces engagements obligent à reconnaître les échecs en matière de récidive, de violences des mineurs, de hausse des taxes, de chômage. Les Français comprennent intuitivement qu'on ne pourra plus se contenter de réponses classiques pour améliorer la justice, l'emploi, la sécurité ou l'école. À trop déplorer les défaillances de nos organisations, on se demande comment ce qui n'a pas été réussi, en quatre ans, le serait dans les quinze mois qui viennent.

L'Élysée fait le pari qu'à force d'explications et de meilleurs indices économiques, cette pédagogie finira par infuser et réduire l'écart entre les chiffres et le ressenti des Français, d'ici à la présidentielle. Quinze mois, c'est court. Cent vingt minutes d'émission aussi !

Hyper


Le temps de l’hyper Président est fini, nous disait-on... Sans doute. Mais nous avons découvert hier soir un hyper Premier ministre. Un homme qui, après s’être dans la journée occupé de tout, confie se coucher en regrettant de ne s’être pas occupé du reste. L’émission le voulait, sans doute, avec ce défilé de situations particulières, qui ont amené Nicolas Sarkozy à rentrer dans le détail de chacune - et des solutions à proposer. Les annonces d’actions et de crédits ont ainsi pris le pas sur la pédagogie d’ensemble, comme s’il fallait prendre de vitesse l’inquiétude et la défiance des Français. Mais avec une dominante, toujours: le retour aux fondamentaux de la droite, contre les impôts, le multiculturalisme et les magistrats, pour la sécurité et les suppressions d’impôts. Une tactique de premier tour, en quelque sorte, comme un hyper candidat déjà en train de mobiliser son camp.

Paroles de Français, mais lesquels?

Voici Nicolas Sarkozy, sur TF1, de nouveau à l’écoute des “Paroles de Français ”. Rien de mieux qu’un contact direct, spontané, pour corriger d’éventuels malentendus. En 2010, lors de la première édition, la plupart des “panélistes” semblaient tétanisés par le trac. Cette fois, ils seront plus à l’aise face au chef de l’État. Ils le connaissent un peu, maintenant, et pourront l’aborder sans timidité excessive. En osant lui rappeler, par exemple, ses promesses pas toujours tenues… Mais non. Sophie, la productrice de lait désemparée, ne reviendra pas. Ni Martine, l’infirmière en galère. Ni Pierre, le virulent syndicaliste poussant loin la contestation. Ni Nathalie, la jeune diplômée au chômage… Plutôt que de jouer la continuité, qui faisait sens en pareil cas, la production a préféré changer les têtes. La recette de “Plus belle la vie”, avec ses personnages récurrents, ne s’applique pas au show élyséen. Oublions donc les “héros du quotidien” découverts l’an dernier. Rien n’a changé dans leur banale existence depuis l’épisode 1, ou si peu. Déçus, ils risquent de plomber l’ambiance. Mieux vaut présenter un inédit et frais “panel”, à qui le président tracera les perspectives d’un avenir meilleur. Le plan de communication, ici, relève de l’évidence. Quant au suivi de l’affaire… Reverra-t-on, en 2012, les citoyens invités hier soir ? Sans doute pas chez Jean-Pierre Pernaut, mais sûrement dans l’isoloir. Là où l’audimat devient suffrage universel.

DSK dévoile son intention,
mais réserve sa décision

La confidence d’Anne Sinclair, qui ne souhaite pas que son mari fasse un second mandat au FMI, apporte une clarification incontestable sur les intentions de DSK, mais elle brouille les cartes pour la primaire socialiste.
Anne Sinclair a confié au "Point" qu’elle ne souhaitait pas que son mari Dominique Strauss-Kahn fasse un second mandat à la tête du FMI. Cette confidence apporte une clarification incontestable sur les intentions de DSK mais elle brouille les cartes pour la primaire socialiste.

Remontons un peu le film. Depuis une semaine, Dominique Strauss-Kahn perd des points dans les sondages. Il reste certes en tête par rapport aux autres prétendants au PS, mais disons que cette chute (- 7 dans le baromètre Sofres-"Figaro magazine") ébranlait le dogme de l’infaillibilité électorale de l’ancien maire de Sarcelles. A défaut de pouvoir se déclarer, il doit « poser des petits cailloux » imploraient ses amis et s’agaçaient ses rivaux.

En fait de petit cailloux, c’est une grosse pierre que DSK a lancé dans la marre socialiste, via son épouse – règles du FMI obligent. Alors, on ne connaît pas encore sa décision, qu’il ne prendra officiellement que fin juin, voire début juillet, mais il est de plus en plus difficile de douter de ses intentions. Le coup tactique est habile, mais il n’a pas l’efficacité d’un coup de baguette magique.

Certes, Pierre Moscovici a dit aussitôt qu’il était prêt à faire le « sacrifice » de sa candidature, mais c’est le contraire qui aurait été une surprise. Manuel Valls aussi a dit « souhaiter » une participation de DSK aux primaires. Mais pour le reste, on sent au PS plus l’expression de l’agacement que la disposition à l’adoubement.

Jean-Marc Ayrault a refusé de faire « l’exégèse » des propos d’un conjoint. François Hollande, qui ne veut pas voir sa progression interrompue par un retour de DSK a comme souvent manié l’ironie en soulignant que, lui, il s’exprimait « par lui-même ». Et surtout, de Dakar, Martine Aubry a rabroué les journalistes qui l’interrogeaient sur la phrase d’Anne Sinclair. « Vous me faites honte », « vous êtes givrés ». Les journalistes sont peut-être givrés, mais, visiblement, la première secrétaire du PS a, elle, pris un coup de chaud.

Comment expliquez cette réaction de Martine Aubry. Le pacte qui la lie à Dominique Strauss-Kahn devrait la conduire à se réjouir de ce pas en avant. Mais en fait de pacte, DSK, visiblement, ne s’est pas tellement soucié d’elle. A commencer par le moment choisi pour faire sortir cette phrase d’Anne Sinclair. Le jour-même où Martine Aubry prononçait à Dakar un discours qui se voulait important sur la France et l’Afrique. Un discours du coup passé au second plan. On comprend que ça l’agace. Mais la faute n’en revient pas aux journalistes mais à son ami Dominique Strauss-Kahn.

Et surtout, par rapport aux propres ambitions de la maire de Lille, DSK la met dans l’embarras. Tant qu’il était silencieux, Martine Aubry pouvait se préparer, progressivement, à se mettre dans les habits de la candidate. S’il se déclarait formellement, elle saurait à quoi s’en tenir et pourrait soit s’effacer, au nom du fameux pacte de Marrakech, soit, pourquoi pas, choisir de le défier dans la primaire.

Mais là, DSK en dit à la fois trop et pas assez. Martine Aubry doit donc toujours attendre et envisager tous les scénarios. En politique, le conditionnel est l’arme de ceux qui posent la question et le supplice de ceux qui attendent la réponse.

Un paradis fiscal qui coûte cher aux contribuables britanniques

Les contribuables britanniques vont payer pour sortir de la faillite un paradis fiscal. » « The Times » s'interroge sur la décision du gouvernement de Sa Majesté d'accorder un prêt de 160 millions de livres (190 millions d'euros) aux îles Turques-et-Caïques. La raison avancée par Londres : cet archipel des Antilles ne peut tout simplement plus payer ses fonctionnaires et est au bord de la faillite. Ce qui n'empêche pas ce territoire du Royaume-Uni de se refuser à toute création d'impôts et de taxes pour conserver son attrait pour les « investisseurs ».

Le seul prélèvement dans ce petit paradis de 36.000 habitants est l'« assurance nationale » qui pèse à hauteur de 8 % pour les salariés du privé et de 7 % dans la fonction publique. En décidant cette aide financière à un territoire qui est classé par les Etats-Unis comme une des « juridictions suspectes » en terme fiscal, Londres prend un risque face à une opinion publique qui ressent déjà les sacrifices à faire pour renflouer les caisses du royaume. « L'incapacité du gouvernement des Turques-et-Caïques de payer les salaires de ses fonctionnaires est la conséquence, en terme social, des priorités du gouvernement de l'archipel de favoriser la jet-set qui fraude le fisc plutôt que ses propres citoyens », a affirmé au « Times » le secrétaire général du Trade Union Congress, Brandan Barber. Mais le gouvernement britannique a défendu sa décision en affirmant qu'accorder un prêt aujourd'hui permettait d'éviter de payer beaucoup plus demain pour secourir l'archipel.

Le gouvernement de Sa Majesté a-t-il vraiment le choix d'ailleurs ? En 2009, Londres a dû reprendre les rênes effectives du pouvoir du Territoire après la démission du Premier ministre, Michael Misick, suspecté par plusieurs enquêtes de corruption. Pour une période transitoire, le pouvoir de l'archipel qui a toujours pour souveraine la reine Elisabeth II, est exercé par son gouverneur. En tout cas, le Canada ne peut que se féliciter que les négociations pour une intégration des îles Turques-et-Caïques au sein de la confédération, entamées il y a plus d'une dizaine d'années, n'aient pas encore abouti. Sinon la facture aurait été envoyée à Ottawa.

Jean-Paul Agon

Le directeur général de L'Oréal n'est pas du genre à se faire mousser, même s'il a commencé sa carrière en vendant du shampoing Dop aux habitants de Normandie. A défaut de posséder la flamboyance de Lindsay Owen-Jones, auquel il doit succéder le mois prochain à la tête du groupe, ce Parisien diplômé de HEC a démontré son opiniâtreté au long des trente-trois années qu'il a passées dans les rangs du champion des cosmétiques. Expatrié en Grèce, à un poste qu'avaient refusé cinq candidats pressentis, puis en Allemagne, en Chine et à New York, où il s'installa quelques jours après les attentats du 11 septembre, il a su se tirer au mieux des situations de crise. Promu numéro 2 il y a quatre ans et demi, ce passionné de voile a encore démontré sa capacité à naviguer par gros temps en évitant les écueils après le déclenchement de la tempête économique, comme en témoignent les bons résultats publiés hier, et surtout en parvenant à ne pas se laisser éclabousser par les remous de l'affaire Bettencourt. Après avoir déclaré que François-Marie Banier avait dû ses généreux contrats avec l'entreprise à « un vrai service donné », il a viré opportunément de bord. Cela lui a permis de se retrouver lors du récent défilé Armani aux côtés de Liliane Bettencourt et de sa fille, un voisinage qui valait adoubement. Quant à la réconciliation des deux femmes, ce dénouement digne d'une tragédie grecque ne pouvait que réjouir cet as de la versification, que l'on dit capable de trousser des discours en alexandrins.

Incertitudes égyptiennes


L'Egypte va-t-elle basculer dans le chaos ? Après le départ de Ben Ali de Tunisie, les jours d'Hosni Moubarak à la tête de son pays semblaient comptés. Au 17 e jour de leur mouvement, les manifestants de la place Tahrir au Caire s'apprêtaient à célébrer leur « victoire » lorsque, provoquant déception et colère dans les rues du Caire, le raïs a annoncé hier sa décision de transférer ses pouvoirs à son vice-président sans toutefois présenter formellement sa démission. Alors qu'une vague de grèves menace désormais de paralyser l'économie du pays, ce nouvel épisode complique une situation déjà problématique. Il montre combien il est difficile d'organiser la transition dans un pays émergeant avec peine de plus de trente ans d'un règne qui, sans la pression de la rue, aurait débouché sur une succession dynastique.


Si l'on est loin, à l'évidence, de l'instauration d'une démocratie, il est même encore trop tôt pour connaître l'objectif réel de l'armée et du vice-président Omar Souleimane qui, avant d'être nommé la semaine dernière par Hosni Moubarak, avait dirigé les services de renseignement militaire. Derrière la décision des militaires de ne pas intervenir pour disperser les manifestants, certains ont vu leur volonté de mener à bien un coup d'Etat tout en gardant leur légitimité. De même, personne ne peut prédire encore le rôle que joueront demain les Frères musulmans, même s'ils ont été dépassés eux aussi par les événements. Peut-on imaginer une évolution comme en Turquie, où l'armée est le garant des valeurs de la République avec un président « fort » ?


Les tergiversations de Moubarak rendent plus lancinantes les incertitudes dans lesquelles le pays est aujourd'hui plongé. Les regards se tournent vers les Etats-Unis, qui, surpris dans un premier temps par l'ampleur du mouvement de protestation, n'ont pas encore définitivement arrêté leur politique en espérant ne pas perdre le contrôle de la situation. Il faut espérer que les événements en Egypte finiront par être le premier pas vers une transition démocratique, non seulement dans ce grand pays arabe, mais aussi ailleurs, peut-être demain en Syrie, en Jordanie, au Yémen. Et pourquoi pas en Iran, trente ans après la révolution confisquée par les ayatollahs ?

Paris, ses rues, sa pub

La Mairie de Paris veut réduire la place de la publicité dans la capitale. Louable souci : le dernier « règlement local » qui s'applique à ce domaine date de 1989, et sa révision a été retardée par la longue bataille juridique menée par les afficheurs. Or, depuis vingt ans, le nombre des emplacements publicitaires a augmenté, et les techniques souvent agressives (d'éclairage, d'animation) se sont perfectionnées pour capter les regards du public. Il est donc question, entre autres mesures, d'accroître la distance requise entre les panneaux, de diminuer leur taille maximale autorisée (de 12 à 8 mètres carrés), de les interdire aux abords des écoles, de restreindre les annonces lumineuses en haut des immeubles. L'ardeur du débat montre à quel point le sujet est sensible, et l'argumentaire des publiphobes radicaux traduit parfois un préjugé idéologique ou quasi religieux : un élu du Parti de gauche accuse la publicité d' « attaquer la liberté de conscience » ; une passante, interrogée dans un journal télévisé devant la bâche publicitaire qui recouvre la façade de l'opéra Garnier en travaux, oppose l' « impureté » de cette image à la pureté d'un temple de l'art lyrique... La diabolisation, sans doute, est parfois excessive, mais le constat est unanime : quand elle devient envahissante, quand elle obstrue un panorama urbain ou quand elle dénature un site architectural, la publicité en ville est une véritable nuisance.

Ce qu'on oublie cependant dans cette querelle, c'est que l'affichage n'est pas seulement un moyen de vendre une marque, mais aussi un spectacle, plus ou moins agréable. On se plaint de la « pollution » publicitaire, mais on visite avec plaisir les expositions consacrées aux grands affichistes du passé récent, comme Savignac ou Villemot, ou plus ancien, comme Mucha, Toulouse-Lautrec ou Chéret. Il est bon de limiter quantitativement l'espace concédé aux panneaux, mais il faudrait aussi prévoir, dans le nouveau règlement parisien, une commission de l'esthétique pour bannir le droit à la laideur...

Nicolas Sarkozy à la télé : Les mesures annoncées

Lors de l'émission « Paroles de français » sur TF1 jeudi soir, Nicolas Sarkozy a promis et annoncé plusieurs mesures en termes de chômage, de sécurité et de dépendance notamment. En voici les principales et quelques autres déclarations du chef de l'État.

Sécurité
Pour la délinquance des mineurs et la récidive, Nicolas Sarkozy a reconnu n’avoir « pas réussi ». « Je vais demander à ce que, avant l’été, nous adoptions de nouvelles mesures » pour la délinquance des mineurs, a-t-il fait savoir. Le chef de l'État a également déclaré que son projet des jurés populaires serait mis en place avant l'été. « Vous les Français, vous serez appelés à siéger dans le tribunal correctionnel de votre département une semaine par an, avant l'été. La justice sera rendue au nom du peuple français », a-t-il poursuivi.

Chômage

Il a annoncé qu'un budget de 500 millions d'euros serait mis en place en 2011 pour proposer « une formation ou un emploi à chaque chômeur de plus d'un an ». Il a également annoncé un plan de bonus/malus pour les entreprises françaises de plus de 250 salariés afin de favoriser la création de postes d'apprentissage en France. Cependant, Nicolas Sarkozy a précisé que ces 500 millions d'euros, versés dans l'emploi en 2011, se feraient au dépens d'économies sur l'ensemble des autres ministères.

Voyages de MAM et de Fillon en Tunisie et en Egypte

Le président Nicolas Sarkozy a déclaré « comprendre » que les vacances de François Fillon en Egypte et de Michèle Alliot-Marie en Tunisie « puissent choquer » même si « pas un centime d'argent public n'a été détourné » à ces deux occasions. De manière elliptique, il a expliqué que les événements en Tunisie et en Egypte étaient peu prévisibles et que les populations arabes elles-mêmes avaient été « surprises » par la portée des manifestations. Il a toutefois estimé que « ce n'était pas la meilleure idée d'aller en Tunisie » au sujet des vacances de Noël de Michèle Alliot-Marie, mais qu'il ne « pensait pas » en revanche que le séjour de François Fillon en Egypte fût « une faute ».

Dépendance
Nicolas Sarkozy a annoncé la création « cet été » d'une cinquième branche de la protection sociale sur la dépendance, au côté de la maladie, de la retraite, des accidents du travail et de la famille. « Cela nous concerne tous », a-t-il dit.

Multiculturalisme

Pour Sarkozy, le multiculturalisme est un « échec ». « On s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait et pas assez de l’identité du pays ». Evoquant l’islam, il a déclaré qu'« il ne peut s’agir que d’un islam de France et non pas d’un islam en France ».

TVA sociale

S’il a jugé le débat lancé par Jean-François Copé « intéressant » et qu'il n'était « pas une mauvaise idée », Sarkozy a estimé qu’on ne pouvait pas « le faire tout de suite » et que cela ne pouvait pas se traduire par une baisse du pouvoir d’achat.

''Le multiculturalisme est un échec''

 Nicolas Sarkozy a estimé que le modèle allemand du « multikulturalism » était un échec. Il a également dit que « jamais » il n'accepterait la régularisation massive des sans-papiers.

Au sujet de l'immigration, le chef de l'État est allé dans le sens de la Chancellière allemande Angela Merkel qui a reconnu dernièrement l'échec de la politique du « multiculturalisme » dans son pays. « Nous ne voulons pas une société où les communautés vivent les unes à côté des autres (…) Chacun ne doit pas oublier qu'il appartient à une communauté nationale », a déclaré Nicolas Sarkozy jeudi soir.

« Dans toutes nos démocraties, nous nous sommes trop préoccupés de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de celui qui y vivait », a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy a alors immédiatement dévié sur le sujet de la religion prenant en exemple la communauté musulmane. « Nos compatriotes musulmans doivent pouvoir vivre leur foie comme n'importe quel autre juif ou catholique (...) Mais nous ne voulons pas de prosélytisme religieux en France », a-t-il déclaré en reprenant le débat des prières de rues de certains musulmans en France.
« Nous ne voulons pas en France que l'on prie de façon ostentatoire dans la rue. Mais nous disons qu'il est complétement normal qu'il y ait des lieux de cultes en France ».

La pharmacienne, Fathia Djegaoud victime de quatre cambriolages à Nice et qui avait ouvert le bal des questions/réponses avec le sujet de la sécurité jeudi soir, a mis en avant la dualité de l'intégration des immigrés en France « alors qu'on les a tellement tous regroupés ensemble ». « Le nombre a fait qu'il n'y a pas pu avoir d'intégration », a alors affirmé Nicolas Sarkozy.
Le président de la République a par ailleurs déclaré que l'immigration zéro n'avait « aucun sens » et qu'il comptait travailler sur la maîtrise des flux migratoires. Mais que « jamais » temps qu'il serait président de la République, il « n'accepterait la régularisation massive des sans-papiers ».

Egypte : Moubarak transfère ses pouvoirs à Souleimane mais reste président

Le raïs égyptien veut rester en place jusqu'à la fin de son mandat, en septembre. Le vice-président Omar Souleimane devra organiser la transition avec l'opposition.
 Les Egyptiens s'attendaient à le voir partir, certaines rumeurs faisaient même état d'une fuite depuis le début de l'après-midi. Aminci, Hosni Moubarak leur a répondu que « jamais » il ne quitterait sa « patrie chère ». Contrairement aux rumeurs qui ont circulé jeudi, Hosni Moubarak n'a toujours pas abandonné la présidence égyptienne. Mais sa présence se fait de plus en plus symbolique. Au terme d'une allocution télévisée depuis le Palais royal, le raïs reste à son poste, mais il a annoncé avoir chargé « le vice-président (Omar Souleimane, NDLR) des fonctions présidentielles, conformément à la Constitution ». Un transfert de pouvoirs qui entérine la situation déjà en vigueur. Chargé de mener les négociations avec l'opposition, « Souleimane a dirigé le pays la semaine dernière » selon le ministre des Finances Samir Radwan.
En délégant ses pouvoirs à son vice-président, Moubarak n'a pas confirmé les annonces qui ont rythmé la journée, notamment de la part de la CIA. Il n'a pas plus répondu aux demandes de la foule, extrêmement nombreuse sur la place Tahrir, et qui a vivement manifesté sa colère après ce nouveau discours du raïs, au pouvoir depuis 1981. « Moubarak, dehors », ont immédiatement scandé les manifestants en réponse au discours de leur dirigeant. Les protestations sont également vigoureuses à Alexandrie, deuxième ville du pays.

Amendements constitutionnels pour mener la transition

Les opposants du régime ne se satisfont pas des concessions accordées par un Président qui voulu s'adresser à son peuple « comme un père à ses fils, ses filles ». Après avoir promis la fermeté pour punir les responsables de la mort de « victimes innocentes », Moubarak a promis des adaptations constitutionnelles pour assurer la transition. « Vos martyrs ne sont pas partis pour rien », a-t-il assuré, se disant « convaincu de la pureté de vos actions ».
Le raïs a annoncé la modification de cinq articles (76, 77, 88, 93 et 189) portant notamment sur les pouvoirs présidentiels et les possibilités d'amendement de la Constitution. L'article 179, relatif aux prérogatives de la police en situation de terrorisme, est lui supprimé. Hosni Moubarak prétend ainsi « faciliter la préparation des candidatures à la présidentielle », en septembre. Il promet également la levée de l'état d'urgence (en vigueur depuis l'assassinat du président El Sadate en 1981)...dès que les conditions le permettront.

Possible intervention armée

Plus tôt dans la soirée, Barack Obama avait dit « soutenir une transition dans l'ordre vers la démocratie ». Réponse sans appel de Moubarak : « Pas un seul jour je n'ai accepté les pressions de l'étranger. (...) Nous montrerons que nous ne sommes les valets de personne. »
Omar Souleimane a immédiatement réagi à l'annonce de Moubarak. L'ancien chef des services de renseignement s'engage « à prendre les mesures nécessaires pour une transition pacifique du pouvoir ». Il appelle les manifestants à retourner « chez eux » et « au travail ». Plus tôt dans l'après-midi, l'armée avait annoncé avoir commencé à prendre les « mesures » nécessaires « pour protéger la nation » et « pour appuyer les demandes légitimes du peuple ». La chaîne Al-Arabiya annonçait une intervention militaire si les manifestants refusent le transfert des pouvoirs de Moubarak au vice-président Omar Souleimane. Vendredi, jour synonyme de grande mobilisation depuis le début de la contestation, pourrait marquer une nouvelle étape dans les troubles qui agitent l'Egypte depuis le 25 janvier.


Sur TF1, Nicolas Sarkozy bétonne à droite

Il n’est pas candidat déclaré. Mais à quinze mois de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a choisi de bétonner son camp, de rassurer ses partisans et de donner des gages à la droite populiste. Pendant deux heures trente, le chef de l’Etat a répondu jeudi soir sur TF1 à neuf français sous la médiation de l’animateur vedette de TF1 Jean-Pierre Pernaut. Tunnels d’exposés, excès de chiffres, sujets sans fil directeurs, l’émission ressemblait à l’addition de ces tables rondes en province que le président affectionne. Ce sont un peu les lieux fétiches du président qui s’étaient déplacés dans le studio télévisé, avec l’ouvrier soudeur des chantiers de Saint-Nazaire ou la pharmacienne d’un quartier sensible de Nice.
Finis l’ouverture du début de quinquennat ou les discours ambigus de la campagne de 2007, destinés à réconcilier la France qui souffre et les élites mondialisées, le chef de l’Etat s’est adressé à la droite traditionnelle. On a commencé sur la sécurité, avec l’exemple d’une pharmacienne agressée à Nice. Le bilan du chef de l’Etat est contesté. Il a fait comme prévu un mea culpa sur les résultats insuffisant sur la délinquance des mineurs et l’hyper violence de certain criminels. Mais il a persisté face aux magistrats dans l’affaire Laëtitia. Ce ne sont pas ses paroles qui sont la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. “Ce qui a fait déborder le vase, c’est cette jeune Laëtitia”, assène M. Sarkozy. Il a donc repris le discours compassionnel de celui qui reçoit les victimes “je suis aussi un être humain” et a rappelé que le juge d’Outreau n’avait eu droit qu’à une réprimande inscrite au dossier.
Les fonctionnaires, de manière générale, ont été plutôt malmenés. “Lorsque la crise arrive, aucun fonctionnaire ne se trouve au chômage partiel”, a indiqué plus tard M. Sarkozy, avant de revenir sur le dossier en fin d’émission à propos des enseignants : “Le choix qui a été fait d’embaucher toujours plus d’enseignants et de les payer toujours moins a été une erreur stratégique colossale”, a estimé M. Sarkozy. Par chance, M. Pernaut a justement des graphiques, qui expliquent que les effectifs enseignants ont augmenté alors que ceux des élèves reculaient.
Second sujet, les impôts. On rassure les propriétaires sur la réforme de l’ISF : “je suis opposé à la taxation des plus values sur la résidence principale”. Un retour sur la TVA sociale, qui doit permettre de faire contribuer les importations à la protection sociale. Le président ne le dit pas, mais c’est aussi un moyen de faire payer les vieux, électorat principal de l’UMP, épargnés dans la réforme des retraites et qui seront bénéficiaire de la protection-dépendance que le chef de l’Etat veut mettre en place d’ici à l’été. Enfin, M. Sarkozy a défendu les PME, et à une entrepreneuse de Saint-Brieuc, il explique ce qu’il répète à chaque déplacement : il faut privilégier le capitalisme familial, “privilégier les gens comme vous qui investissent dans l’entreprise”. Toutefois, la droite de M. Sarkozy est une droite sociale : et les emplois aidés, villipendés au début du quinquennat, remis à l’ordre du jour pendant la crise, on encore de beaux jours devant eux, avec une enveloppe de 500 millions d’euros pour les chômeurs de longue durée et les jeunes.
Troisième sujet, l’islam. Le chef de l’Etat répond à une question posée par les internautes sur le multiculturalisme. “Ma réponse est clairement oui, c’est un échec”, assène M. Sarkozy dans la lignée de la chancelière allemande Angela Merkel et du premier ministre britannique David Cameron. Il est contre l’immigration zéro, mais trouve qu’on a trop porté attention à l’identité des immigrants plutôt qu’à celle du pays d’accueil. “Si on vient en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté qui est la communauté nationale”, exige M. Sarkozy. Puis sur l’Islam, “on ne résout pas le problème en refusant d’en parler”, prévient M. Sarkozy. “Il ne peut que s’agir d’un islam de France et non pas un Islam en France”, explique M. Sarkozy, qui ne veut pas qu’on touche au calendrier en France ou que es Imams puissent prêcher la violence.
L’émission s’achève. On demande à M. Sarkozy de commenter le retrait annoncé d’Hosni Moubarak. “C’était inéluctable”, lance M. Sarkozy à propos de celui qui fut son allié stratégique depuis le début de son quinquennat.

C'EST TYPIQUEMENT UN ARTICLE DU "MONDE", GAUCHISTE À SOUHAIT