vendredi 11 février 2011
Egypte en direct: Hosni Moubarak a démissionné
Le président égyptien Hosni Moubarak a quitté le pouvoir ce vendredi à 17h. Suivez cette journée, heure par heure.
La Bourse de New York repart à la hausse après l'annonce de la démission du président égyptien Hosni Moubarak.
17h C'est l'heure de la prière. Sur la place Tahrir, le calme règne.
16h55 Une personne a été tuée et 20 blessées lors de heurts vendredi à Al-Arich, dans le Sinaï égyptien, entre manifestants et policiers, selon un responsable des services de sécurité.
Le manifestant a été tué lors d'un échange de tirs entre policiers et protestataires qui tentaient de libérer des détenus dans un poste de police. Selon des témoins, un millier de manifestants ont lancé des bombes incendiaires sur le poste de police et mis le feu à des véhicules. Ces heurts interviennent au moment où au moins un million de personnes manifestent à travers le pays pour réclamer la démission du président Hosni Moubarak.
16h38 Le secrétaire général du parti au pouvoir, Hossam Badrawi, nommé il y a quelques jours, va démissionner
15h44 La présidence égyptienne va diffuser sous peu un communiqué "important et urgent", a annoncé vendredi la télévision d'Etat, peu après que le parti du président Hosni Moubarak eut indiqué que ce dernier avait quitté Le Caire pour la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh.
15h24 Le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen vient d'appeler publiquement au "départ de Moubarak". "Le président a fait une énorme erreur hier", a-t-il déclaré, faisant référence à la décision de Moubarak de rester à la tête de l'Etat jusqu'en septembre prochain. C'est la première fois depuis le début du soulèvement égyptien qu'un chef d'Etat européen réclame le départ du président Moubarak.
14h56 La journaliste de la BBC Lyse Doucet rapporte sur son compte Twitter que Moubarak et son épouse seraient partis pour Charm El-Cheikh, une information confirmée par le parti au pouvoir, le PND. La destination avait déjà été évoquée jeudi au moment des rumeurs persistantes concernant le départ du président.
13h45 Le président Moubarak a quitté Le Caire avec sa famille, selon une source proche du gouvernement, confirmant une information de la chaîne Al-Arabiya. Quelques minutes avant, la même chaîne avait annoncé qu'Hosni Moubarak avait quitté l'Egypte, avant de rectifier.
12h50 La colère des manifestants est renforcée par le communiqué de l'armée. Les manifestants rassemblés devant le palais présidentiel lourdement gardé, dont la plupart espéraient obtenir le ralliement de l'armée, ont laissé éclater leur colère en apprenant la position des militaires, et l'un d'entre eux a arraché le micro des mains de l'officier pour protester. "Vous nous avez déçus, on avait mis tous nos espoirs en vous", a-t-il crié, tandis que la foule entonnait des slogans réclamant que le président Moubarak soit jugé.
Désormais, le peuple égyptien est seul,analyse Christian Makarian, directeur adjoint de la rédaction de L'Express.
11h55 Sur la place Tahrir au Caire, c'est jour de prière. L'imam a appelé les manifestants à rester forts et à ne pas reculer sur leurs exigences, selon Al Jazira. D'après l'AFP, il s'est évanoui à la fin de son prêche, après avoir appelé l'armée égyptienne à "agir d'une manière qui soit acceptable devant Dieu le jour du Jugement dernier".
11h15 L'armée égyptienne a assuré qu'elle garantirait des "élections libres et honnêtes", dans un communiqué lu à la télévision d'Etat vendredi, au 18e jour de manifestations contre le régime du président Hosni Moubarak. L'armée "met en garde contre toute atteinte à la sécurité de la nation et des citoyens". Le conseil souligne aussi "la nécessité d'un retour au travail dans les établissements de l'Etat et le retour à la vie normale".
10h28Le Proche-Orient sera "bientôt débarrassé des Etats-Unis et d'Israël", a affirmé vendredi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad en évoquant les révoltes en Egypte et en Tunisie dans un discours célébrant le 32e anniversaire de la révolution islamique de 1979. "On verra bientôt un nouveau Proche-Orient sans les Etats-Unis et sans le régime sioniste, et dans lequel les oppresseurs n'auront aucune place", a-t-il affirmé.
Ce discours intervient alors que les Etats-Unis occupent désormais une position ambigüe dans cette crise. Fidèles alliés de l'Egypte et d'Omar Souleimane, les Etats-Unis ont qualifié d'insuffisantes les réformes annoncées récemment par Hosni Moubarak.
9h50 Les manifestants réclament aussi bien le départ du président que celui de son vice-président Omar Souleimane, devenu jeudi soir "président de facto" de l'Egypte. Mais qui est le nouvel homme fort du Caire? Retrouvez son portrait ici.
9h30 Les manifestants affluent par milliers place Tahrir au Caire pour faire de vendredi une journée de mobilisation massive. Les protestataires espèrent que la mobilisation sera d'une ampleur sans précédent depuis le début du mouvement de contestation le 25 janvier. Des grèves lancées ces derniers jours et suivies par des dizaines de milliers de travailleurs en Egypte augmentent les chances de manifestations monstres vendredi, jour férié en Egypte.
8h35 Le conseil suprême des forces armées égyptiennes va adresser un "important communiqué au peuple", a annoncé vendredi l'agence officielle Mena. "Le conseil suprême des forces armées, présidé par le ministre de la Défense Hussein Tantaoui, a tenu une importante réunion ce matin. Le conseil va adresser un important communiqué au peuple après la réunion". Retrouvez cette information dans cette vidéo de BFM TV.
Egypte : "un communiqué au peuple" est attendu
envoyé par BFMTV. - L'info internationale vidéo.
7h50 "Les manifestants de la place Tahrir sont pacifiques", affirme Ramy Raoof, un militant égyptien, sur Al Jazira. "Si des heurts devaient se produire, ils seraient le fait d'hommes du régime", assure-t-il. On se souvient de l'irruption d'hommes à dos de chevaux ou de chameaux, ou encore du face à face entre pro et anti-Moubarak, au cours de ces 18 jours de mobilisation. Ces hommes ont même un nom: les baltaguias.
7h10 L'opposant égyptien Mohammed ElBaradei s'est exprimé jeudi soir sur Twitter: "L'Egypte va exploser. L'armée doit sauver le pays maintenant". Interrogé sur la chaîne de télévision américaine CNN, il a par ailleurs dénoncé "une tromperie à grande échelle" de la part du président égyptien qui a transmis le pouvoir à son "jumeau" Omar Souleimane, selon lui. "Les gens sont stupéfaits ici. Les gens sont très en colère."
"Ma grande peur est que cela dégénère en violence", a-t-il ajouté depuis Le Caire, alors que de nombreux appels à des manifestations massives ont été lancés pour ce vendredi. Dès jeudi soir, des manifestants déçus proposaient de marcher vers l'immeuble des médias et vers le palais présidentiel à Héliopolis...
7h Les Etats-Unis, dont l'Egypte de Moubarak est l'alliée régionale, hausse le ton. Le président Barack Obama a qualifié d'insuffisantes les réformes annoncées par le dirigeant contesté. "Les Egyptiens ont reçu l'assurance qu'il y aurait une transition du pouvoir, mais il n'est pas encore évident que cette transition soit immédiate, significative ou suffisante", indique son communiqué au ton particulièrement ferme, diffusé dans la nuit.
Egypte : Moubarak a quitté le Caire
Mille radars de plus en 2012 pour renforcer la sécurité routière
Brice Hortefeux a décidé de sévir et d'agir. Mille radars supplémentaires vont être implantés sur les routes de France d'ici 2012. Cette mesure vise à réduire le nombre de morts qui a augmenté de 21,2 % le mois dernier par rapport à janvier 2010.
De même, 1.800 éthylomètres supplémentaires embarqués ainsi que 326 dispositifs de lecture automatisée des plaques d'immatriculations alors qu'il n'y en avait que 23 en 2010.
Par ailleurs, les préfets devront établir « département par département, un diagnostic approfondi des causes des accidents et une cartographie des axes routiers les plus dangereux sera réalisée pour adapter la politique de sécurité routière aux réalités locales ».
Tout un programme, qui tombe à pic, après les mauvais chiffres sur la sécurité routière annoncés en milieu de semaine.
Primaires : Delanoë candidat?
Le PS pourrait avoir un candidat de plus aux primaires ce week-end en la personne de Bertrand Delanoë, selon les informations du service politique d'Europe 1. Une assemblée générale de son courant se tiendra en tout cas samedi à Paris avec un grand discours à la clé. Depuis quelque temps, la présence médiatique du maire de Paris est beaucoup plus soutenue. Le mois dernier, il a effectué une dizaine de déplacements en région sous couvert d'élections cantonales.
Mais, plutôt qu'une candidature personnelle, Bertrand Delanoë pourrait surtout tenter de peser à nouveau sur le débat politique national et, pourquoi pas, appliquer ses idées au gouvernement si la gauche devait l'emporter en 2012.
La famille Cassez en appelle à l'Elysée
L'avocat français de Florence Cassez a exhorté vendredi Nicolas Sarkozy à saisir la Cour internationale de Justice de La Haye contre l'Etat mexicain, après le rejet du pourvoi en cassation de la Française. "J'attends de l'Etat français (...) qu'il manifeste des actes. Son soutien passerait par une saisine de la Cour internationale de Justice de La Haye", a déclaré Frank Berton lors d'une conférence de presse à son cabinet lillois en présence des parents de Florence Cassez.
"Il faut que l'Etat français dénonce à la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye le comportement de l'Etat mexicain à la fois sur la violation des droits de l'Homme, la violation de sa propre constitution et la non-application des conventions internationales", a-t-il ajouté.
Sarkozy sur TF1 : ce qu'en pense la presse
Banque centrale européenne : et si Trichet restait ?
L'abandon du candidat allemand relance la course à la tête de la BCE. Parmi les scénarios, le maintien de l'ancien gouverneur de la Banque de France à Francfort.
Il ne faut pourtant pas rêver: non seulement le mandat de huit ans à la tête du prestigieux organisme n'est pas renouvelable mais il convient aussi de rappeler que l'ancien président Chirac avaient arraché aux Allemands qu'ils acceptent que le mandat du premier président de la BCE, Wim Duisenberg, soit amputé de moitié pour céder la place à son poulain Trichet.
Pourtant, avec l'annonce, hier, du retrait de la course à la succession du candidat le plus sérieux, l'allemand Axel Weber, l'hypothèse d'une extension du mandat du Français prend de la consistance. Car elle laisserait au couple franco-allemand le temps nécessaire pour résoudre trois problèmes.
Primo, trouver un candidat allemand pour la tête de la BCE "acceptable" aux yeux des partenaires de Berlin, à commencer par l'Elysée, qui avait fait savoir depuis plusieurs mois son opposition à la candidature d'Axel Weber.
Deuxièmement, permettre au président de la BCE de mener à bien, en liaison avec les gouvernements et les institutions européennes, le chantier de la rénovation de l'Union économique et monétaire. Un travail largement entamé et pour lequel l'action du gouverneur de la BCE est unanimement reconnue.
Enfin, troisième avantage, cette prolongation pourrait servir de contrepartie dans le fameux "deal" franco allemand en cours de négociations autour du pacte européen de compétitivité, qui sera certainement au menu des discussions, vendredi, du conseil économique franco-allemand. Quant à Angela Merkel, si elle milite pour imposer un candidat allemand à la tête de la BCE, elle pourrait voir un avantage à prolonger de quelques mois le mandat du Français à Francfort. À Bruxelles, il se murmure en effet que la chancelière, dont le mandat s'achève fin 2013, lorgnerait le poste d'Herman Van Rompuy à la tête de la présidence de l'Union européenne...
Cairo calms, but holds breath
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Il n’y a eu qu’un seul véritable événement hier soir, et c’est au Caire qu’il s’est produit. Pas sur TF1. Si la soirée en Égypte a été placée sous le signe de l’inattendu, la prestation du président de la République a été absolument sans surprise.
Était-ce volontaire ? On peut se le demander. Le chef de l’État s’est appliqué à résister aux emballements péremptoires qui lui permettent, d’ordinaire, de faire le show. Dans ses réponses aux «Paroles de Français», aucune formule ne fera date. Aucun échange. Pas même un incident qui aurait donné un peu de chair au programme. L’Élysée ne s’en plaindra pas. Au risque d’ennuyer ou de décevoir, Nicolas Sarkozy a choisi d’apparaître lisse, sur le registre qu’il avait adopté lors du débat du second tour de la présidentielle. Un sacrifice qu’il a mis au service d’une stratégie médiatique délibérée
Hier soir, pratiquement aucune attaque contre ses adversaires. Pas d’emportement théâtral. Pas de bon mot. Et même pas d’ironie mordante. Le président a pris bien soin de maintenir à distance un climat polémique dangereux pour transformer la soirée en aimable conversation de salon. C’est à peine si la colère des juges ou les vacances gouvernementales en Tunisie et en Égypte ont agité le plateau. L’une et l’autre ont été survolées dans le propos présidentiel, ramenées à la dimension de simples péripéties. Le malaise des enseignants, lui, a été cantonné aux équations comptables de l’éducation nationale.
Avec des questions ouvertes et peu incisives, le panel de questionneurs, beaucoup plus effacé que celui de l’an dernier, et parfois même absent, n’a pas inquiété le chef de l’État, mais ne l’a pas non plus tiré vers le haut. Il ne s’est guère aventuré, en effet, au-delà de généralités flirtant trop souvent avec des propos de café du commerce. Au mieux, une tranquille promotion de son fonds de commerce habituel. Sur les jurés populaires, la sécurité, les ravages des 35 heures, l’islam de France qui ne doit pas être «l’islam en France», l’identité nationale délaissée au profit des cultures venues d’ailleurs, l’immigration et le refus des régularisations massives, rien de nouveau. A l’oreille, cela faisait déjà entendu.
Au prix d’un certain nombre de facilités, Nicolas Sarkozy a pu offrir, malgré tout, une nouvelle image aux Français. Celle d’un dirigeant calme, allant jusqu’à reconnaître les limites de son action. Et même des échecs. Si l’objectif était de faire retomber un peu la température, alors il aura été atteint. Mais le Président a peiné à donner un coup de neuf à son catalogue. Il n’y avait pas beaucoup de foi dans les nombreux «ce sera fait avant l’été» ou «avant la fin de l’année» non chiffrés. Ils ont montré que la séduction du candidat de 2007 appartenait au passé et que celle du prétendant à sa réélection en 2012 restait à inventer.
Le temps de l’hyper Président est fini, nous disait-on... Sans doute. Mais nous avons découvert hier soir un hyper Premier ministre. Un homme qui, après s’être dans la journée occupé de tout, confie se coucher en regrettant de ne s’être pas occupé du reste. L’émission le voulait, sans doute, avec ce défilé de situations particulières, qui ont amené Nicolas Sarkozy à rentrer dans le détail de chacune - et des solutions à proposer. Les annonces d’actions et de crédits ont ainsi pris le pas sur la pédagogie d’ensemble, comme s’il fallait prendre de vitesse l’inquiétude et la défiance des Français. Mais avec une dominante, toujours: le retour aux fondamentaux de la droite, contre les impôts, le multiculturalisme et les magistrats, pour la sécurité et les suppressions d’impôts. Une tactique de premier tour, en quelque sorte, comme un hyper candidat déjà en train de mobiliser son camp.
mais réserve sa décision
L'Egypte va-t-elle basculer dans le chaos ? Après le départ de Ben Ali de Tunisie, les jours d'Hosni Moubarak à la tête de son pays semblaient comptés. Au 17 e jour de leur mouvement, les manifestants de la place Tahrir au Caire s'apprêtaient à célébrer leur « victoire » lorsque, provoquant déception et colère dans les rues du Caire, le raïs a annoncé hier sa décision de transférer ses pouvoirs à son vice-président sans toutefois présenter formellement sa démission. Alors qu'une vague de grèves menace désormais de paralyser l'économie du pays, ce nouvel épisode complique une situation déjà problématique. Il montre combien il est difficile d'organiser la transition dans un pays émergeant avec peine de plus de trente ans d'un règne qui, sans la pression de la rue, aurait débouché sur une succession dynastique.
Si l'on est loin, à l'évidence, de l'instauration d'une démocratie, il est même encore trop tôt pour connaître l'objectif réel de l'armée et du vice-président Omar Souleimane qui, avant d'être nommé la semaine dernière par Hosni Moubarak, avait dirigé les services de renseignement militaire. Derrière la décision des militaires de ne pas intervenir pour disperser les manifestants, certains ont vu leur volonté de mener à bien un coup d'Etat tout en gardant leur légitimité. De même, personne ne peut prédire encore le rôle que joueront demain les Frères musulmans, même s'ils ont été dépassés eux aussi par les événements. Peut-on imaginer une évolution comme en Turquie, où l'armée est le garant des valeurs de la République avec un président « fort » ?
Les tergiversations de Moubarak rendent plus lancinantes les incertitudes dans lesquelles le pays est aujourd'hui plongé. Les regards se tournent vers les Etats-Unis, qui, surpris dans un premier temps par l'ampleur du mouvement de protestation, n'ont pas encore définitivement arrêté leur politique en espérant ne pas perdre le contrôle de la situation. Il faut espérer que les événements en Egypte finiront par être le premier pas vers une transition démocratique, non seulement dans ce grand pays arabe, mais aussi ailleurs, peut-être demain en Syrie, en Jordanie, au Yémen. Et pourquoi pas en Iran, trente ans après la révolution confisquée par les ayatollahs ?
Nicolas Sarkozy à la télé : Les mesures annoncées
Pour la délinquance des mineurs et la récidive, Nicolas Sarkozy a reconnu n’avoir « pas réussi ». « Je vais demander à ce que, avant l’été, nous adoptions de nouvelles mesures » pour la délinquance des mineurs, a-t-il fait savoir. Le chef de l'État a également déclaré que son projet des jurés populaires serait mis en place avant l'été. « Vous les Français, vous serez appelés à siéger dans le tribunal correctionnel de votre département une semaine par an, avant l'été. La justice sera rendue au nom du peuple français », a-t-il poursuivi.
Chômage
Il a annoncé qu'un budget de 500 millions d'euros serait mis en place en 2011 pour proposer « une formation ou un emploi à chaque chômeur de plus d'un an ». Il a également annoncé un plan de bonus/malus pour les entreprises françaises de plus de 250 salariés afin de favoriser la création de postes d'apprentissage en France. Cependant, Nicolas Sarkozy a précisé que ces 500 millions d'euros, versés dans l'emploi en 2011, se feraient au dépens d'économies sur l'ensemble des autres ministères.
Le président Nicolas Sarkozy a déclaré « comprendre » que les vacances de François Fillon en Egypte et de Michèle Alliot-Marie en Tunisie « puissent choquer » même si « pas un centime d'argent public n'a été détourné » à ces deux occasions. De manière elliptique, il a expliqué que les événements en Tunisie et en Egypte étaient peu prévisibles et que les populations arabes elles-mêmes avaient été « surprises » par la portée des manifestations. Il a toutefois estimé que « ce n'était pas la meilleure idée d'aller en Tunisie » au sujet des vacances de Noël de Michèle Alliot-Marie, mais qu'il ne « pensait pas » en revanche que le séjour de François Fillon en Egypte fût « une faute ».
Dépendance
Nicolas Sarkozy a annoncé la création « cet été » d'une cinquième branche de la protection sociale sur la dépendance, au côté de la maladie, de la retraite, des accidents du travail et de la famille. « Cela nous concerne tous », a-t-il dit.
Multiculturalisme
Pour Sarkozy, le multiculturalisme est un « échec ». « On s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait et pas assez de l’identité du pays ». Evoquant l’islam, il a déclaré qu'« il ne peut s’agir que d’un islam de France et non pas d’un islam en France ».
TVA sociale
S’il a jugé le débat lancé par Jean-François Copé « intéressant » et qu'il n'était « pas une mauvaise idée », Sarkozy a estimé qu’on ne pouvait pas « le faire tout de suite » et que cela ne pouvait pas se traduire par une baisse du pouvoir d’achat.
''Le multiculturalisme est un échec''
Au sujet de l'immigration, le chef de l'État est allé dans le sens de la Chancellière allemande Angela Merkel qui a reconnu dernièrement l'échec de la politique du « multiculturalisme » dans son pays. « Nous ne voulons pas une société où les communautés vivent les unes à côté des autres (…) Chacun ne doit pas oublier qu'il appartient à une communauté nationale », a déclaré Nicolas Sarkozy jeudi soir.
« Dans toutes nos démocraties, nous nous sommes trop préoccupés de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de celui qui y vivait », a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a alors immédiatement dévié sur le sujet de la religion prenant en exemple la communauté musulmane. « Nos compatriotes musulmans doivent pouvoir vivre leur foie comme n'importe quel autre juif ou catholique (...) Mais nous ne voulons pas de prosélytisme religieux en France », a-t-il déclaré en reprenant le débat des prières de rues de certains musulmans en France.
La pharmacienne, Fathia Djegaoud victime de quatre cambriolages à Nice et qui avait ouvert le bal des questions/réponses avec le sujet de la sécurité jeudi soir, a mis en avant la dualité de l'intégration des immigrés en France « alors qu'on les a tellement tous regroupés ensemble ». « Le nombre a fait qu'il n'y a pas pu avoir d'intégration », a alors affirmé Nicolas Sarkozy.
Le président de la République a par ailleurs déclaré que l'immigration zéro n'avait « aucun sens » et qu'il comptait travailler sur la maîtrise des flux migratoires. Mais que « jamais » temps qu'il serait président de la République, il « n'accepterait la régularisation massive des sans-papiers ».
Egypte : Moubarak transfère ses pouvoirs à Souleimane mais reste président
Amendements constitutionnels pour mener la transition
Les opposants du régime ne se satisfont pas des concessions accordées par un Président qui voulu s'adresser à son peuple « comme un père à ses fils, ses filles ». Après avoir promis la fermeté pour punir les responsables de la mort de « victimes innocentes », Moubarak a promis des adaptations constitutionnelles pour assurer la transition. « Vos martyrs ne sont pas partis pour rien », a-t-il assuré, se disant « convaincu de la pureté de vos actions ».Le raïs a annoncé la modification de cinq articles (76, 77, 88, 93 et 189) portant notamment sur les pouvoirs présidentiels et les possibilités d'amendement de la Constitution. L'article 179, relatif aux prérogatives de la police en situation de terrorisme, est lui supprimé. Hosni Moubarak prétend ainsi « faciliter la préparation des candidatures à la présidentielle », en septembre. Il promet également la levée de l'état d'urgence (en vigueur depuis l'assassinat du président El Sadate en 1981)...dès que les conditions le permettront.
Possible intervention armée
Plus tôt dans la soirée, Barack Obama avait dit « soutenir une transition dans l'ordre vers la démocratie ». Réponse sans appel de Moubarak : « Pas un seul jour je n'ai accepté les pressions de l'étranger. (...) Nous montrerons que nous ne sommes les valets de personne. »Omar Souleimane a immédiatement réagi à l'annonce de Moubarak. L'ancien chef des services de renseignement s'engage « à prendre les mesures nécessaires pour une transition pacifique du pouvoir ». Il appelle les manifestants à retourner « chez eux » et « au travail ». Plus tôt dans l'après-midi, l'armée avait annoncé avoir commencé à prendre les « mesures » nécessaires « pour protéger la nation » et « pour appuyer les demandes légitimes du peuple ». La chaîne Al-Arabiya annonçait une intervention militaire si les manifestants refusent le transfert des pouvoirs de Moubarak au vice-président Omar Souleimane. Vendredi, jour synonyme de grande mobilisation depuis le début de la contestation, pourrait marquer une nouvelle étape dans les troubles qui agitent l'Egypte depuis le 25 janvier.
Sur TF1, Nicolas Sarkozy bétonne à droite
Il n’est pas candidat déclaré. Mais à quinze mois de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a choisi de bétonner son camp, de rassurer ses partisans et de donner des gages à la droite populiste. Pendant deux heures trente, le chef de l’Etat a répondu jeudi soir sur TF1 à neuf français sous la médiation de l’animateur vedette de TF1 Jean-Pierre Pernaut. Tunnels d’exposés, excès de chiffres, sujets sans fil directeurs, l’émission ressemblait à l’addition de ces tables rondes en province que le président affectionne. Ce sont un peu les lieux fétiches du président qui s’étaient déplacés dans le studio télévisé, avec l’ouvrier soudeur des chantiers de Saint-Nazaire ou la pharmacienne d’un quartier sensible de Nice.
Finis l’ouverture du début de quinquennat ou les discours ambigus de la campagne de 2007, destinés à réconcilier la France qui souffre et les élites mondialisées, le chef de l’Etat s’est adressé à la droite traditionnelle. On a commencé sur la sécurité, avec l’exemple d’une pharmacienne agressée à Nice. Le bilan du chef de l’Etat est contesté. Il a fait comme prévu un mea culpa sur les résultats insuffisant sur la délinquance des mineurs et l’hyper violence de certain criminels. Mais il a persisté face aux magistrats dans l’affaire Laëtitia. Ce ne sont pas ses paroles qui sont la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. “Ce qui a fait déborder le vase, c’est cette jeune Laëtitia”, assène M. Sarkozy. Il a donc repris le discours compassionnel de celui qui reçoit les victimes “je suis aussi un être humain” et a rappelé que le juge d’Outreau n’avait eu droit qu’à une réprimande inscrite au dossier.
Les fonctionnaires, de manière générale, ont été plutôt malmenés. “Lorsque la crise arrive, aucun fonctionnaire ne se trouve au chômage partiel”, a indiqué plus tard M. Sarkozy, avant de revenir sur le dossier en fin d’émission à propos des enseignants : “Le choix qui a été fait d’embaucher toujours plus d’enseignants et de les payer toujours moins a été une erreur stratégique colossale”, a estimé M. Sarkozy. Par chance, M. Pernaut a justement des graphiques, qui expliquent que les effectifs enseignants ont augmenté alors que ceux des élèves reculaient.
Second sujet, les impôts. On rassure les propriétaires sur la réforme de l’ISF : “je suis opposé à la taxation des plus values sur la résidence principale”. Un retour sur la TVA sociale, qui doit permettre de faire contribuer les importations à la protection sociale. Le président ne le dit pas, mais c’est aussi un moyen de faire payer les vieux, électorat principal de l’UMP, épargnés dans la réforme des retraites et qui seront bénéficiaire de la protection-dépendance que le chef de l’Etat veut mettre en place d’ici à l’été. Enfin, M. Sarkozy a défendu les PME, et à une entrepreneuse de Saint-Brieuc, il explique ce qu’il répète à chaque déplacement : il faut privilégier le capitalisme familial, “privilégier les gens comme vous qui investissent dans l’entreprise”. Toutefois, la droite de M. Sarkozy est une droite sociale : et les emplois aidés, villipendés au début du quinquennat, remis à l’ordre du jour pendant la crise, on encore de beaux jours devant eux, avec une enveloppe de 500 millions d’euros pour les chômeurs de longue durée et les jeunes.
Troisième sujet, l’islam. Le chef de l’Etat répond à une question posée par les internautes sur le multiculturalisme. “Ma réponse est clairement oui, c’est un échec”, assène M. Sarkozy dans la lignée de la chancelière allemande Angela Merkel et du premier ministre britannique David Cameron. Il est contre l’immigration zéro, mais trouve qu’on a trop porté attention à l’identité des immigrants plutôt qu’à celle du pays d’accueil. “Si on vient en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté qui est la communauté nationale”, exige M. Sarkozy. Puis sur l’Islam, “on ne résout pas le problème en refusant d’en parler”, prévient M. Sarkozy. “Il ne peut que s’agir d’un islam de France et non pas un Islam en France”, explique M. Sarkozy, qui ne veut pas qu’on touche au calendrier en France ou que es Imams puissent prêcher la violence.
L’émission s’achève. On demande à M. Sarkozy de commenter le retrait annoncé d’Hosni Moubarak. “C’était inéluctable”, lance M. Sarkozy à propos de celui qui fut son allié stratégique depuis le début de son quinquennat.