TOUT EST DIT

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samedi 17 septembre 2011

Grèce: les 17 pays de la zone euro sont à la peine

Réunis en Pologne à Wroclaw, les ministres des finances n'ont pas fait de progrès significatifs dans la mise en application du plan de sauvetage de la Grèce. 

La réunion de Wroclaw les 16 et 17 septembre a illustré, une fois de plus le décalage entre le temps des marchés financiers -ultra-rapide- et celui de la politique qui doit s'accomoder des lenteurs de la démocratie. Les 17 pays de la zone euro peinent à mettre concrètement en place le plan de sauvetage de la Grèce, adopté le 21 juillet, et qui prévoit notamment d'élargir le champ d'action du Fonds européen de stabilité financière, sorte de FMI européen. "Notre objectif est d'appliquer cet accord, tout cet accord et rien que cet accord," a martelé le ministre des finances français, François Baroin. Une manière de dire que toutes les solutions d'apocalypse brassées par la rumeur -et par les politiques eux-mêmes- ces derniers jours (faillite de la Grèce, sortie de la zone euro) n'étaient pas à l'ordre du jour. 
La Finlande pose problème 
Son homologue belge, Didier Reynders, a résumé la situation par cette formule: "nous demandons à la Grèce de respecter ses engagements, nous devons aussi respecter les nôtres". Le ministre a malicieusement souligné que, malgré son instabilité institutionnelle, la Belgique faisait partie de la poignée de pays, avec la France et l'Espagne, dont les parlements avaient voté les mesures du 21 juillet. "J'espère que tout le monde sera en ordre de marche à mi-octobre", a-t-il souligné. Or la Finlande, entres autres pose problème: elle exige des garanties sur mesures pour participer au plan de 21 juillet. A Wroclaw, une solution n'a pas été trouvée. 
Comme si 17 voix, souvent discordantes, ne suffisaient pas, une 18ème s'est ajoutée: celle de Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor américain, invité exceptionnel de cette réunion. Il a enjoint les Européens à surmonter leurs divisions. Des propos de bon sens s'ils ne venaient pas du représentant d'un pays où républicains et démocrates se déchirent sur la manière de gérer les finances publiques. Ils ont beaucoup agacé ses collègues européens. 

Les Français ne veulent plus aider la Grèce

68% des Français se disent opposés à la décision du gouvernement français d'augmenter sa contribution dans le plan d'aide à la Grèce. 
Les Français en auraient-ils assez d'aider leurs voisins grecs ? Ils sont en tous cas largement opposés à la décision de l'État français d'augmenter de 15 milliards d'euros sa contribution dans la plan d'aide à la Grèce. 68% d'entre eux se déclarent en effet opposés à cette décision de la France, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France.
Dans le détail, 30% se déclarent « tout à fait » hostiles, 38% « plutôt » hostiles. En face, ils sont seulement 32% à approuver la décision du gouvernement français d'accroître son aide à la Grèce. 5% des personnes interrogées l'approuvent « tout à fait ».

Ce sont les sympathisants de gauche qui se montre les plus favorables à l'augmentation financière de l'aide à la Grèce. 42% d'entre eux approuvent l'augmentation de 15 milliards d'euros contre seulement 30% des sympathisants de droite. Ce sont, sans surprise, les personnes se reconnaissant dans les idées du Front national qui se montrent le plus hostiles à la décision du gouvernement français. 90% d'entre elles s'opposent à l'augmentation de l'aide financière à la Grèce.
Le paradoxe de ce sondage est qu'une très large majorité de Français – 84% - estiment que « si la dette grecque n'est pas sauvée, les difficultés de la zone euro vont s'accroître dangereusement ».
Cette enquête Ifop pour Dimanche Ouest-France montre également l'évolution de l'opinion publique concernant la crise grecque. Il y a un peu plus d'un an, en mai 2010, 66% des Français était favorables à une aide française pour sauver l'économie grecque. On parlait alors de « solidarité européenne ».

Si la Grèce sortait de l'euro... Le scénario catastrophe, pas à pas

La faillite de la Grèce n’est plus à exclure, ce qui pourrait la contraindre à abandonner la monnaie unique.

L’avenir de la Grèce s’assombrit encore, si cela est possible. Les ministres de la zone euro, réunis vendredi et samedi à Wroclaw, en Pologne, pour trouver une position commune sur le sujet, sont dans l’impasse. Les 8 milliards d’euros d’aide promis au gouvernement de Papandréou et qui devaient être versés début septembre sont toujours bloqués. Les experts chargés d’évaluer les progrès du plan grec d’économies s’inquiètent du retard pris par le pays tandis que la Finlande, qui réclame des garanties supplémentaires avat de donner son aval au versement, campe sur ses positions. Les négociations sont donc au point mort et cette conférence de Wroclaw semble donc se terminer en eau de boudin. Seule véritable décision prise  par les Européens, celle de se retrouver début octobre afin de décider du versement, ou non, des 8 milliards. Cette réunion sera celle de la dernière chance pour la Grèce. L’Etat est plus que jamais au bord de la faillite et, selon Filippos Sachinidis, vice-ministre des Finances, les caisses seront vides à  la mi-octobre. Si l’aide n’arrive pas rapidement, le défaut de paiement redouté par les politiques comme par les économistes se produira inéluctablement.

Pour la Grèce, ce scénario se déroulerait en plusieurs étapes.

1. Le gouvernement décide d’abandonner l’euro. Le retour à la drachme lui permettrait de décider de sa propre politique monétaire, et donc de dévaluer massivement pour redevenir compétitive. Le Premier ministre, Georges Papandréou, annonce officiellement sa décision. La drachme remplace l’euro. Pour se donner de l’air, il annonce également qu’une partie des dettes du pays ne seront pas honorées, ce qui lui permet de revenir à un taux d’endettement supportable.
Le timing est très important. En faisant sa déclaration le vendredi soir, après la clôture des marchés, il bénéficie de deux jours de délai avant la panique générale, deux jours qu’il peut utiliser pour tenter tant bien que mal de calmer les esprits. 
2. Sauver l’économie. La Bourse est fermée pour plusieurs jours ; cela permet aux entreprises cotées de ne pas s’effondrer dès le lundi matin, ce qui les mettrait artificiellement en faillite. Dans le même temps, la Grèce ferme ses frontières économiques : plus un sou ne peut entrer ou sortir du territoire. Cela force les groupes étrangers à conserver leurs investissements dans le pays. Leurs filiales grecques ne sont donc pas fermées et contribuent à faire tourner l’économie. C’est ce qu’avait fait la Thaïlande en 1997, quand elle s’est trouvée au bord de la faillite.
3. Le système bancaire est menacé. La vraie menace vient du système bancaire. Dès le lundi matin, tous les Grecs se précipitent pour retirer leurs économies, et les banques n’ont pas assez de liquidités afin de répondre à la demande. En même temps, la dévaluation des obligations grecques leur fait perdre des dizaines de milliards d’euros. Pour sauver les banques, l’Etat dispose de deux leviers. D’abord, il limite les possibilités de retrait de ses citoyens (l’Argentine l’a fait au début des années 2000). Ensuite, il apporte sa garantie aux bilans des établissements bancaires. Cela signifie qu’il prête autant d’argent que nécessaire aux banques. Il peut même les nationaliser. 
4. L’inflation explose. Pour alimenter la machine, il faut en effet faire tourner la planche à billets, ce qui revient à réduire artificiellement la valeur de la drachme. Par ailleurs, les prix des produits importés grimpent en flèche, ce qui contribue à la hausse généralisée des prix.
5. Redresser le pays. Une fois encaissé le premier contrecoup, il faut relancer la machine économique nationale. La dévaluation permet à la Grèce de redevenir compétitive, ses produits retrouvent de leur attrait face à la concurrence européenne et se vendent donc plus facilement. Parallèlement, la chute du cours de la drachme attire à nouveau les touristes, ce qui relance l’activité dans le pays.

Le PS sous le feu des projecteurs

Le débat sur la primaire socialiste a-t-il répondu aux attentes qu'il suscitait ? Pour l'audimat de France 2, assurément. Le passage de DSK dimanche sur le plateau de Claire Chazal fera-t-il de l'audience ? Tout laisse à le croire. Le PS sortira-t-il dynamisé de ces deux rendez-vous et ses électeurs mieux éclairés ? Rien n'est moins sûr. Cette première rencontre entre les six candidats socialistes s'est avérée studieuse et maîtrisée. Mais, trop corsetée, avec l'expression de divergences marginales (ou tardives…), elle s'est avérée poliment ennuyeuse et n'a permis de ne faire émerger ni réel vainqueur (Manuel Valls, voire Arnaud Montebourg ont sans doute gagné quelques points, faisant valoir une stature et une cohérence dépassant largement les clichés qu'on leur accole), ni vrai perdant (même si François Hollande, qui avait le plus à craindre est apparu le plus en retrait). De quoi faire toujours peser sur le vote d'octobre le poids des sondages et de la prime au supposé « meilleur opposant à Sarkozy », soit donc une redite du schéma de 2007… Demain sur TF1, changement d'ambiance, assurément, même si le ton sera sans nul doute tout aussi feutré et maîtrisé. Le PS se retrouvera rattrapé par l'affaire DSK et englué dans une politique people bien éloignée du débat auquel aspire le « peuple de gauche », et au-delà. Entre ses rendez-vous télévisuels, Ségolène Royal, Martine Aubry et Arnaud Montebourg sont attendus aujourd'hui à la Fête de L'Huma. Un sacré contraste. Rendez-vous « archaïque » selon les critères de la communication politique moderne, mais témoignage plus authentique de l'engagement militant populaire.

L’abolition, un combat loin d’être terminé...

Pour le Front national c’est une figure imposée. De passage sur le plateau de TF1, jeudi soir, Marine Le Pen n’a pas manqué de plaider pour le rétablissement de la peine de mort et de promettre un référendum sur le sujet si elle était élue. Ce n’était pas pure bravade: en 2006, un sondage n’avait-il pas mis en évidence que 42% des Français restaient favorables à la restauration de la sentence capitale ? La présidente du FN sait parfaitement que cette proposition n’a aucune chance d’aboutir mais elle a voulu flatter le sentiment d’une partie non négligeable de l’opinion française trente ans - pile - après l’abolition proposée par Robert Badinter, discutée et votée par l’Assemblée nationale les 17 et 18 septembre 1981.

Depuis, la ratification par la France du protocole de la Convention européenne des droits de l’homme puis la révision constitutionnelle de 2007, pourtant, ont rendu impossible - ou presque - tout retour en arrière. Mais le progrès de civilisation, initiée par les philosophes des Lumières dès le XVIII e siècle et que Jacques Chirac résuma en 2001 en déclarant que «Jamais la mort ne peut constituer un acte de justice», est loin de s’être imposé dans tous les esprits. La question reste latente dans l’inconscient collectif de notre pays. On le voit bien: à chaque fois qu’un crime particulièrement spectaculaire surgit dans l’actualité, la tentation de l’exécution du meurtrier grimpe proportionnellement à l’émotion suscitée par les faits. Personne n’ose imaginer ce que donnerait aujourd’hui le résultat d’une nouvelle enquête d’opinion sur la question au lendemain d’un meurtre d’enfant... Mais en dépit de l’importance prise par les thèmes sécuritaires dans le débat public, la classe politique, dans son ensemble, a tenu bon. Elle n’envisage pas un instant de rouvrir ce dossier, y compris pour les auteurs d’actes de terrorisme sanglants. Une proposition de loi du RPR allant dans ce sens, en 2004, fit long feu.

L’abolition - que la France fut l’un des derniers pays occidentaux à décider - va dans le sens d’une évolution constante de l’humanité. Plus de 140 pays sur 193 n’appliquent plus la peine capitale. Mais cette avancée reste très relative puisque 60% de la population mondiale vit dans des États où les exécutions capitales ont toujours lieu. Parmi eux, les dictatures bien sûr, mais aussi les quatre pays les plus peuplés de la planète: la Chine, l’Inde, l’Indonésie et... les États-Unis.

Ces derniers, dont 15 États de la fédération sur 50 ont désormais renoncé à la peine de mort, se convertissent peu à peu à «la perpétuité réelle». Mais nombre d’élus de la droite républicaine considèrent toujours la mort comme un châtiment approprié. Sans aucun état d’âme. Parmi eux, Rick Perry, gouverneur du Texas, l’un des challengers les plus sérieux de Barack Obama pour conquérir la Maison Blanche en 2012...

Dialogue et paix

Ils étaient des centaines, venus du monde entier, appartenant à de nombreuses nations, professant des religions différentes. Ils se retrouvaient, jeunes et vieux, tous pleins d'espérance à Munich, cette ville symbole où, en 1938, les gouvernements européens cédèrent à la force arrogante du national-socialisme. Ainsi, étaient ouvertes les portes de la folle aventure qui mena à l'effroyable Seconde Guerre mondiale. Munich, toute proche de la petite ville de Dachau où fut établi l'un des tout premiers camps de concentration et d'extermination.

Ils étaient là pour la 25e rencontre de la Communauté de Sant'Egidio, fondée en 1968, au lendemain du Concile Vatican II, par l'universitaire italien Andrea Riccardi. Depuis cette date, cette communauté est présente et active dans de nombreux domaines, avec un but qu'elle poursuit ardemment : l'établissement de la paix dans le monde et cela notamment par le dialogue entre les cultures, les peuples, les religions...

Cette année, ce fut d'abord la commémoration de l'attentat de New York, le 11 septembre 2001, qui retint l'attention. « N'avons-nous pas perdu dix ans ? » se demandait Andrea Riccardi, comme si le choc des civilisations était inévitable, comme s'il fallait interpréter l'histoire comme un conflit permanent entre l'islam et l'Occident, entraînant les guerres d'Afghanistan, d'Irak et leur cortège de destructions, de morts et de déplacements de populations.

Pour contrer ces dérives, pour contribuer à la recherche de solutions plus profondes, une quarantaine de tables rondes étaient organisées pour étudier les conséquences du Printemps arabe, de la mondialisation, des évolutions en Afrique, sans oublier l'islam en Europe ou le rôle des femmes dans les diverses religions, et bien d'autres questions encore.

Rencontres d'Assise

Ainsi, par exemple, on s'interrogeait entre Palestiniens et Israéliens sur les possibilités de la paix entre ces deux peuples. La Chancelière allemande Angela Merkel n'hésitait pas à rappeler « la nécessité de l'existence de deux États », tout en affirmant l'obligation pour l'Europe et pour les pays riches d'instaurer une économie respectueuse des ressources de la terre. En effet, dit-elle, nous sommes responsables de l'avenir. « Nous ne devons pas vivre sur le dos des générations futures. »

Des représentants des Frères musulmans, venus de Libye, assuraient qu'ils voulaient construire la démocratie dans leur pays, mais que les démocrates occidentaux devaient admettre que cette démocratie pouvait être différente de la leur.

Ainsi, chrétiens, catholiques, orthodoxes, musulmans, bouddhistes, shintoïstes témoignaient de la force de l'esprit capable de dépasser les différences et les oppositions pour parvenir à faire vivre ensemble les hommes dans une paix qui respecte les diverses appartenances.

Déjà, voici vingt-cinq ans, Jean-Paul II avait réuni à Assise les représentants de toutes les religions. Le 27 octobre prochain, le Pape Benoit XVI à son tour se rendra à Assise pour commémorer cet événement qui veut montrer que les religions, si elles sont vécues dans la vérité, ne peuvent pas utiliser l'image de Dieu pour combattre les autres.

C'est tout cela que voulaient proclamer à Munich les membres de la Communauté de Sant'Egidio pour qui, selon le mot d'Andrea Riccardi, « la paix est le nom même de Dieu ».

Trois zones euros valent mieux qu’une

Il faut se rendre à l’évidence : certains pays membres de la monnaie unique n’ont que peu de choses en commun, ce qui rend impossible toute sortie de crise. La solution, préconise un économiste néerlandais, est la création de trois groupes aux règles plus ou moins strictes. 

Lors de l’introduction de l’euro, l'un des principaux objectifs était la convergence des économies des Etats membres participants. Si ce n’était pas le cas, un Etat membre sans cesse à la traîne sur le plan économique, se retrouvera marginalisé par manque de compétitivité.
Et c'est aujourd'hui ce qui se passe pour un certain nombre de pays de l’Europe méridionale, dont la Grèce et le Portugal. Dans ces pays, la productivité est trop faible, le coût de la main-d’œuvre est trop élevé, les exportations sont insuffisantes et les importations excessives. En outre, les finances publiques de ces pays sont en piteux état, en partie pour les raisons évoquées, mais aussi par manque d’éthique dans l’administration publique.
Depuis maintenant un an, les hommes politiques européens s’efforcent de doter ces pays, en particulier la Grèce, de nouveaux moyens pour que leur déficit public puisse être financé. L’idée commence cependant à germer que ces transferts des pays riches de la zone euro vers les pays fragilisés, par l’intermédiaire du Fonds européen de stabilité financière, n’offrent pas une solution à long terme.

Une baisse considérable des salaires grecs est impossible

Une première amélioration nécessaire serait de faire baisser les prix des produits de ces pays, ce qui les rendrait attrayants pour les pays solides que sont l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas (AAP). A cet égard, l’euro constitue manifestement un obstacle. Si les pays en difficulté avaient leur propre monnaie, une dévaluation produirait aussitôt les effets souhaités. Avec l’euro, une baisse des prix n’est possible que s’il y a une baisse générale des salaires.
Imaginons que les Grecs acceptent une contraction de leurs salaires de 20 %. On a du mal à imaginer comment une telle mesure pourrait être mise en œuvre. Il est relativement facile de réduire les salaires des fonctionnaires, mais cela s’arrête là. Autre inconvénient d’un tel remède : une baisse des salaires provoquerait des bouleversements sur le marché du travail, car l’offre de travail deviendrait soudain moins intéressante. Or le fonctionnement du marché du travail en Grèce doit au contraire être amélioré pour faire face à la concurrence des pays AAP.

La crise n'est plus inévitable

En définitive, la solution réside dans le démantèlement de la zone euro. A la place d’un euro, nous en introduirions trois : le neuro, le meuro et le seuro. Le seuro serait introduit dans des pays comme la Grèce et le Portugal et le neuro dans les pays AAP et apparentés. Le meuro serait introduit dans les pays qui n’ont pas encore vraiment prouvé qu’ils pouvaient appartenir à l’euro : l’Irlande, la France et l’Espagne pourraient l’adopter. L’adhésion au seuro serait volontaire, mais les pays qui l’adopteraient se verraient déchargés d’une partie de leur dette publique. Pour adhérer au neuro, des exigences strictes devraient être respectées concernant les finances publiques, le marché du travail et le solde des paiements courants.
Le démantèlement de l’euro va-t-il conduire à la "mère de toutes les crises financières", comme l’économiste américain Barry Eichengreen et, dans son sillage, une multitude d'hommes politiques néerlandais le plus souvent de gauche, veulent nous le faire croire ? Une crise surviendra, disent-ils, parce que les titulaires de comptes craignant que leurs euros soient transformés en seuros, qui ont moins de valeur, se précipiteront pour retirer leurs précieux euros de la banque. Cela déclenchera une ruée sur les guichets des banques, et par conséquent une crise bancaire.

Van Rompuy est le messager de Sarkozy et de Merkel

Il faut bien entendu l’éviter. Le président de l'UE Herman Van Rompuy doit donc réunir vendredi soir dans le secret le Conseil européen. Dans la nuit de vendredi, la circulation de capitaux dans les pays de la zone euro doit être restreinte et un accord doit être conclu pour subdiviser les pays de l’euro dans les trois nouvelles zones. Le samedi matin, la BCE commence à imprimer les neuros, les meuros et les seuros et le dimanche matin les fourgons de transport de fonds partent avec les nouveaux billets de banque vers les distributeurs de monnaie dans les diverses zones euros, pour que le lundi matin...
Mais je crois que je rêve, parce qu’il n’y a pas du tout de président de l’UE. Herman Van Rompuy n’est que le messager de Merkel et de Sarkozy, et ils tiennent coûte que coûte à garder unie la famille de l’euro. Le perpétuel cauchemar de la prise de décision dans le cadre de l’UE sur la crise de l’euro va donc encore durer un certain temps.

Le FESF pourrait couvrir les manques du privé en Grèce

Le fonds de soutien à la zone euro, le FESF, pourrait être utilisé pour compenser le manque de participation du secteur privé au second plan grec, a indiqué vendredi le ministre belge des Finances Didier Reynders.

Selon plusieurs sources proches du dossier, la participation du secteur privé s'établit à l'heure actuelle à environ 75%, alors qu'Athènes souhaite une proportion de 90% de créanciers qui acceptent une décote de 21% sur leurs avoirs en dette souveraine grecque dans le cadre d'un programme d'échange de titres de dette de l'ordre de 150 milliards d'euros.

«Normalement, pour la mi-octobre, on devrait avoir l'ensemble des chiffres. Voilà une estimation, nous verrons. Nous verrons à ce moment quels sont les possibilités d'action. Je rappelle qu'au même moment, nous aurons probablement renforcé la capacité d'action du FESF», a déclaré Didier Reynders à la presse.

«C'est l'une des solutions possibles. Si le secteur privé ne prend pas ses responsabilités, il faudra bien que quelqu'un le fasse», a-t-il précisé à Reuters, en référence aux gouvernements de la zone euro.

Le national, c’est pas si mal

Le spectre d'un défaut de paiement grec constitue un tournant pour une UE arrogante et dominatrice. Le retour à une dimension plus nationale est donc une perspective positive, estime un chroniqueur britannique. 

J’avais peut-être tort. Je croyais que les gouvernements européens dépenseraient sans compter, qu’ils imposeraient une austérité sans limite afin de sauver autant de banques que possible de leur témérité et de leur folie. Car toutes ces banques étaient trop grosses pour sombrer, et aucune dette n’était si importante qu’elle ne pouvait être épongée. L’Europe était aux mains des banquiers.
Pourtant, l’impensable est peut-être inévitable. Les prêtres de la zone euro, parlent soudain du défaut de paiement de la Grèce avec des "quand" et plus des "si". Les Grecs eux-mêmes considèrent apparemment la dévaluation comme une punition moins douloureuse qu’une austérité imposée par l’Etat, et ils ont probablement raison. Leur retrait de l’euro déclencherait un véritable séisme, qui impliquerait une restructuration de la dette, et même des devises à la périphérie de la zone euro, aussi bien en Grèce qu’en Irlande, au Portugal, en Espagne et en Italie. Ce serait radical, mais puisque cette éventualité a été prédite dès Maastricht en 1992, on ne peut pas dire que ce soit du domaine de l’inimaginable.

Un instant enthousiasmant pour les sceptiques

A ce stade, il est temps que les "pro-européens" cessent de raconter n’importe quoi. Alaric n’est pas aux portes de Rome. Napoléon n’est pas rentré de l’île d’Elbe. Tout ce qui risque d’arriver, c’est que les démocraties d’Europe, méprisées, déformées et corrompues pendant un quart de siècle par les oligarques de Bruxelles, sortent en rampant de l’ombre de l’Acropole, où elles naquirent. Pour tous ceux que laissent sceptiques les fédérations grandioses, les alliances dorées et les mafias huppées concoctées de tout temps dans les stations balnéaires de luxe du continent, l’instant a de quoi être enthousiasmant.
Une zone monétaire composée d’entités politiques compatibles n’a rien de répréhensible. Mais une union doit être le reflet d’une réalité économique sous-jacente, dotée d’institutions politiques capables de lier le vote à la fiscalité et aux dépenses, l’emprunt au remboursement. Paul Krugman, prix Nobel d’économie, a commis une excellente histoire de l’euro. Il y opposait la zone du dollar américain, avec son gouvernement fédéral, sa langue et sa culture politique communes, à la zone euro, qui n’a rien de tout cela. Et il en concluait que "cela, dès le départ, laissait planer le doute quant aux perspectives de la monnaie unique”. Pire encore, le concept a fini par “enflammer l’imagination des élites européennes". La monnaie unique est devenue un viatique vers une utopie bureaucratique, un portail vers une union toujours plus glorieuse.
Je me considère comme un "bon" Européen, mais en ce qui concerne l’Union européenne, chaque nouvelle montée en puissance du pouvoir de Bruxelles au détriment des contribuables et des législateurs européens est venue peu à peu grignoter mon idéalisme. Une étude récente a montré que l’UE avait en toute légèreté versé un milliard d’euros de trop aux agriculteurs grecs. L’Union continue de rejeter à la mer plus de poissons morts qu’elle n’en garde. Elle n’a pas renoncé à la construction d’un extravagant palais de 320 millions d’euros à Bruxelles, proprement obscène.

Contre l'absolutisme étatique du mouvement européen

Parce qu’être “pro-européen” est une question de foi plus qu’une politique, les partisans de l’Europe n’osent pas articuler le moindre reproche face à ses excès. Fait qui n’a rien d’inédit dans l’histoire européenne, un supra-Etat centralisé lance à l’assaut du continent toute une cohorte de conciliateurs complaisants incapables de voir l’arbre qui cache la forêt des salaires exonérés d’impôts.
Que l’Allemagne soit peut-être le seul pays capable d’organiser de façon sensée le sauvetage de l’euro est doublement ironique. Sa Constitution a en effet été conçue par les alliés vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale pour l’empêcher de dominer l’Europe. Le gouvernement allemand a été pensé de telle façon que son pouvoir reste limité et qu’il est à la merci de ses provinces et de leur électorat. Si, comme on peut s’y attendre, les électeurs d’Angela Merkel finissent par en avoir assez de devoir renflouer la Grèce, ou les banques, c’en sera fini de ce beau système.
Le lobby de la monnaie unique supplie aujourd’hui l’Allemagne de bander ses vieux muscles. Il appelle les Allemands à ordonner à la Grèce de procéder à une réduction drastique dans ses dépenses et de mettre ses travailleurs au chômage – si cela ne suffit pas, il faudra retirer tout pouvoir à ses acteurs politiques arriérés et leur imposer la cohésion budgétaire.
Les accords d’après-guerre étaient censés affranchir les plus petits pays d’Europe de ce genre de traitement, libérer leur histoire, leur culture et leur identité des siècles d’oppression de la part des grandes puissances. Et le symbole de cette indépendance c’était le droit de fixer le montant de ses impôts, de décider de sa sécurité sociale et de la valeur de sa monnaie. Il n’y avait pas besoin de l’euro. Même au plus fort de la croissance, selon les estimations les plus optimistes, la monnaie unique n’aurait dopé les échanges commerciaux que de 10 à 15 %, mais son abandon devrait coûter bien plus cher.
Les plans de sauvetage de l’euro désormais évoqués ne sont pas sans rappeler les réparations imposées à l’Allemagne après la Première Guerre Mondiale, avec les conséquences qu’on connaît. Ce n’est peut-être que "justice" mais l’appauvrissement forcé des Grecs, des Portugais et des Italiens pour honorer la valeur papier des dettes françaises et allemandes doit être ce que la politique moderne a fait de mieux pour inciter à la révolte. Personne ne s’intéresse donc à l’histoire à Bruxelles ? L’histoire européenne est en train de vivre sa Réforme, avec un Saint-Empire romain germanique centralisé et autoritaire, qui s’engraisse sur le dos de ses sujets et qui, à force de se montrer trop ambitieux, est confronté à une véritable crise de légitimité.
L’Europe est de toute évidence en train de changer de cap, elle se retourne contre l’absolutisme étatique du mouvement européen et le carcan de sa monnaie, ses flots de migrants économiques et ses subventions à tout va, ses crises permanentes et l’humiliation de ses gouvernements démocratiques. L’Europe revient à l’identité nationale, et l’UE ne pourra rien faire pour l’en empêcher.

Vu de Bucarest

Mariés avec l’euro

"La zone euro est une sorte de mariage catholique dont on ne peut pas sortir sauf avec les pieds devant, fustige Adevărul. Théoriquement, le mariage est pour la vie. Mais la séparation est réglementée légalement partout dans le monde. De même, le traité de Lisbonne prévoit les conditions dans lesquelles un Etat peut quitter l’Union européenne. En revanche, il n'existe aucun cadre légal par lequel un Etat peut quitter l'union monétaire. Les hommes politiques qui ont négocié sa constitution étaient parfaitement conscient de cette erreur, ils sont coupables de crime avec préméditation". Le quotidien bucarestois explique les manifestations contre l'austérité par le fait que "les dirigeants d'aujourd'hui, comme ceux de l’époque trompent la population". "Ion, Janos, Johann, Jan, Jean et Juan sont taxés de la même manière et aucun n'est coupable des décalages économiques accumulés depuis des centaines d'années". Selon cet éditorial, "les Etats Unis d’Europe peuvent très bien exister sans que leurs citoyens n’aient de monnaie commune ou ne soient les esclaves d'une bureaucratie supranationale (…). La force de l'Europe ne réside pas dans la tentative de créer une supra-nation!"

Le vote danois confirme le rejet en Europe des pouvoirs sortants

Au lendemain de la victoire des sociaux-démocrates aux législatives danoises, que signifie le retour de la gauche au pouvoir, après dix ans de gouvernement libéral-conservateur ? Cette alternance historique pour le Danemark est surtout le résultat de la crise économique. La montée du chômage et la morne croissance ont été imputés à l'équipe sortante, menée par le libéral Lars Loekke Rasmussen.

Avec un taux de chômage de 4,1 % (10 % pour les jeunes) et un déficit qui devrait représenter  4,6 % du PIB en 2011, le Danemark affiche pourtant des statistiques dont rêveraient nombre de pays européens. Mais ces chiffres sont très en deçà de ses performances habituelles. Le pays a énormément souffert de la crise de 2008 (après laquelle l'Etat a dû nationaliser neuf banques) et affiche la plus mauvaise performance économique des nations scandinaves, évitant de justesse cette année un retour à la récession grâce à un maigre rebond de croissance au deuxième trimestre (+ 1 %).
La sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt a promis d'augmenter  les dépenses publiques et les taxes. Elle propose également d'allonger le temps de travail de douze minutes par jour, soit une heure par semaine, afin de relancer l'économie. Toutefois, "avant d'être un vote d'adhésion aux idées sociales-démocrates, le vote de jeudi marque le rejet du pouvoir en place en matière d'économie", analyse Jacob Christensen, professeur associé en sciences politiques à l'université d'Odense.
L'EXTRÊME DROITE EN RECUL
Les Danois semblent ainsi s'inscrire dans un vaste mouvement d'alternance à l'échelle européenne : avant le Danemark, l'Irlande, le Royaume-Uni, le Portugal et les Pays-Bas ont tous connu des changements à l'occasion d'élections. En Espagne, les socialistes au pouvoir sont affaiblis à l'approche des législatives du 20 novembre, tandis que la chancelière allemande Angela Merkel essuie une série de revers électoraux depuis mai 2010.
L'économie a complètement éclipsé les thèmes de l'immigration et de la sécurité dans la campagne danoise, deux dossiers qui ont pourtant nourri ces dernières années la rhétorique de l'extrême droite. Ce recul des thèmes sécuritaires sur l'agenda politique explique en parti le repli du Parti du peuple danois (DF) sur l'échiquier parlementaire : le DF a en effet perdu trois sièges, mais garde un noyau dur d'électeurs à 12,3 % des voix, son niveau de 2001 (contre 13,9 % en 2007).

Jacob Christensen avance une autre explication à ces résultats du DF : la réforme des retraites approuvée juste avant l'été. "Le DF avait promis de ne pas toucher à l'âge de départ en retraite mais, en mai, il est revenu sur sa promesse [l'âge de départ a été reculé de 65 à 67 ans et la fin progressive des départs anticipés, jusqu'alors possibles dès 60 ans, a été entérinée]. Il est fort probable que des électeurs du DF, qui se sont sentis trahis, aient reporté leur voix sur les sociaux-démocrates."
PAS D'ASSOUPLISSEMENT DE LA POLITIQUE MIGRATOIRE
Ce relatif affaiblissement de l'extrême droite danoise signifie-t-il une libéralisation de l'opinion publique vis-à-vis des thèmes de l'immigration et de la sécurité ? "On va peut-être assister à une libéralisation et à un assouplissement des conditions d'accueil des étrangers, prédit Jacob Christensen. Mais dans l'ensemble, la politique migratoire danoise fait consensus : elle est approuvée par les deux tiers de la population." Pour le politologue, la future première ministre, Helle Thorning Schmidt, ne touchera pas aux mesures phares de cette politique migratoire. Notamment à la très symbolique "règle des 24 ans", qui fixe un âge minimum au regroupement familial pour lutter contre les mariages blancs, une mesure à laquelle l'opinion publique danoise reste attachée.
Il n'y a donc pas d'assouplissement spectaculaire à attendre en matière de politique migratoire ou sécuritaire. En revanche, l'arrivée au pouvoir des sociaux-démocrates donne un sérieux coup de frein à l'escalade anti-immigrés et anti-islam de ces dernières années. Des dizaines de lois ont été passées au cours de la décennie écoulée sur ces thèmes, sous l'impulsion du Parti du peuple. La dernière en date, emblématique, concerne la réintroduction en mai de contrôles permanents aux frontières intra-européennes du pays. Mais le Parti du peuple se trouve désormais marginalisé au sein du Parlement. "Ses voix ne sont pas essentielles aux sociaux-démocrates, analyse Jacob Christensen. Helle Thorning-Schmidt n'aura donc pas à leur faire de concessions sur ces sujets."
En revanche, la future première ministre aura fort à faire pour constituer une coalition solide et trouver un terrain d'entente entre des groupes politiques aussi hétéroclites que la Liste de l'unité (6,7 % des voix), située à l'extrême gauche, et le Parti radical (9,5 %), économiquement à droite. Selon le quotidien Berlingske, Helle Thorning-Schmidt "adore être sur la brèche et n'est pas intimidée par une forte pression médiatique". Jacob Christensen se montre lui aussi confiant : "Contrairement à la France, nous sommes habitués à avoir des gouvernements minoritaires. Nous avons une tradition de compromis plus forte."
C'EST BIEN UNE ANALYSE DU "MONDE", ÇA !

Les rentiers de la gloire

C'est en pays conquis - aux deux sens du terme - que David Cameron et Nicolas Sarkozy ont débarqué hier. Un accueil de héros devant des foules en liesse, des hommages vibrants rendus à leur action. En retour, leur discours, lyrique, axé sur la réconciliation et l'unité du pays avait la hauteur de vue qui convenait à cette première visite de dirigeants occidentaux en Libye depuis la chute de Kadhafi. Pour deux chefs d'État en délicatesse avec leur opinion publique, cette journée avait valeur de baume salvateur. Elle s'est apparentée à une tournée des vainqueurs venus retirer, en rentiers de la gloire, les bénéfices d'un engagement précoce et déterminé dans le conflit libyen. Bon pour le moral et l'ego, cet accueil enthousiaste à Tripoli et Benghazi n'aura pas forcément de répercussions sur la popularité des deux chefs d'État une fois de retour au pays, tant la politique internationale à peu d'impact en la matière. En revanche, l'Angleterre et la France peuvent espérer marquer des points dans la captation du juteux marché pétrolier libyen. S'agissant de Nicolas Sarkozy, cette journée lui a aussi permis de conforter son image présidentielle, dans les pas d'un François Mitterrand en visite à Sarajevo sous les bombes. Et le choix opportun de la date lui permet de dégonfler l'impact médiatique du premier débat de la primaire socialiste. D'un côté un président ovationné par un peuple qui se libère d'un tyran, de l'autre des candidats du PS se chamaillant dans une lutte partisane. L'effet d'image est flagrant. Moins géostratégique, mais pas moins important pour l'usage hexagonal qu'il entend en retirer.

Grèce : Les ministres des finances ne trouvent aucun accord