TOUT EST DIT

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jeudi 3 février 2011

On a découvert un nouveau système solaire

Le télescope spatial américain Kepler vient de découvrir six planètes gravitant autour de l'étoile Kepler 11. Cette étoile est dans la constellation du cygne, à 2000 années lumières  de la terre. Ce système solaire est le plus compact connu à ce jour.
 Avec des périodes de 10, 13, 22, 31 et 46 jours, les cinq planètes internes de Kepler-11 sont toutes plus proches de leur étoile que Mercure du Soleil. Surtout, leurs orbites sont si rapprochées les unes des autres qu'elles tiendraient aisément entre Mercure et Vénus.

Trois d'entre elles : Kepler-11d, Kepler-11e et Kepler-11g, sont probablement enveloppées dans une épaisse atmosphère d'hydrogène et d'hélium. Kepler-11b et Kepler-11c pourraient être riches en eau, en méthane et en ammoniac.

Lancé le 7 mars 2009, Kepler doit observer pendant trois ans près de 100 000 étoiles des constellations  du Cygne et de la Lyre. Il a déjà repéré près 1235 planètes potentielles.
 

A gauche, le casse-tête des primaires pour 2012

Loin de la "maison commune" que Martine Aubry appelait de ses voeux à l'été 2009, le Parti socialiste, Europe Ecologie-Les Verts, voire le Front de gauche, organisent, chacun de leur côté, leur primaire pour la présidentielle, un parcours semé d'embûches.
Si le calendrier du PS a longtemps fait débat, les dates sont maintenant calées depuis plus de trois semaines: liste officielle des postulants entre le 28 juin et le 13 juillet, vote des sympathisants de gauche les 9 et 16 octobre.
Le Parti, qui ne désespère pas de rallier à sa primaire le PRG de Jean-Michel Baylet et le MRC de Jean-Pierre Chevènement, devra d'ici là résoudre des difficultés techniques liées notamment à l'organisation des bureaux de vote ou aux listes électorales.
Une inquiétude : le spectre de la fraude, plus de deux ans après le congrès controversé de Reims et l'affrontement Martine Aubry-Ségolène Royal. Le PS a donc mis en place mercredi une Haute autorité chargée de veiller à la régularité du processus. Pour la candidate Royal, l'appareil du PS doit être "exemplaire", "la pénible expérience du passé" devant "servir de leçon".
Le PS est en tout cas toujours suspendu à la décision de Dominique Strauss-Kahn, car celui qui est tenu au silence par le FMI reste le candidat le plus à même de l'emporter en 2012, malgré une récente baisse dans les sondages.
Surnommé le "DSK des écolos", Nicolas Hulot qui doit se décider en avril après avoir réglé ses affaires au sein de sa Fondation, chamboule l'organisation d'EELV qui, aux dernières Journées d'été, avait pourtant consacré Eva Joly.
La semaine dernière, les responsables écologistes étaient persuadés de boucler leur primaire d'ici l'été, soucieux d'être prêts avant le PS. "On va ainsi voir la force de l'organisation administrative écologiste!", se félicitait alors un dirigeant.
Mais à peine votés dans la douleur dimanche par le parlement "écolo", le calendrier et les modalités ont été remis en cause pour de nouvelles discussions au prochain Conseil fédéral (2-3 avril). Si la direction souhaite conserver les mêmes dates (vote par courrier et internet en juin, résultats 24 juin ou 9 juillet en cas de 2e tour), les pro-Hulot s'organisent pour repousser le scrutin à septembre.
Le corps électoral, lui aussi, est flou. En plus des militants et "coopérateurs" EELV (militants non adhérents), certains, comme Jean-Vincent Placé, veulent "ouvrir" le scrutin à tous ceux qui signent "le manifeste" d'EELV.
Mais pour d'autres, comme le candidat Yves Cochet, la primaire n'aura, de toute façon, pas lieu d'être si M. Hulot se décide car il y aura un "tsunami" en sa faveur, alors que plusieurs responsables EELV avouent écouter les interventions de Mme Joly avec une certaine appréhension.
Plus à gauche, ces primaires sont critiquées depuis des mois par le Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon n'y voyant rien d'autre qu'un "PMU politique". Mais le président du Parti de gauche, grand favori du FG pour 2012, pourrait bien se voir opposer d'autres candidats lors du vote final des militants communistes (16-18 juin).
André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme, a indiqué qu'il se retirerait de la course si la conférence nationale du PCF (4-5 juin) choisissait M. Mélenchon. Mais le député "orthodoxe" du Rhône André Gerin (PCF) souhaite, lui, se maintenir, ouvrant ainsi la voie à une mini-primaire.
Au NPA au contraire, personne ne se bouscule au portillon. Olivier Besancenot qui rechigne à y aller, pourrait malgré tout se présenter pour la troisième fois. Réponse en juin. Sans primaire.

Kenneth Jacobs

Outsider à la nomination inattendue, le PDG de Lazard à New York est parvenu en peu de temps à river leur clou à ses détracteurs. Choisi fin 2009 face à plusieurs concurrents plus chevronnés pour succéder à Bruce Wasserstein, cet homme du sérail entré dans la maison il y a vingt-deux ans a réorganisé tout l'état-major et annoncé hier des résultats flatteurs. Pour autant, depuis son accession à la plus haute marche, l'ex-basketteur à la haute silhouette et à la figure anguleuse est demeuré fidèle à son style discret, refusant même d'occuper le bureau jugé trop vaste de son prédécesseur. S'il est new-yorkais comme l'établissement centenaire qu'il dirige, ce fils d'enseignants élevé dans une localité de lointaine banlieue n'est pas né avec une cuillère d'or dans la bouche. Il a payé ses cours d'économie à l'université de Chicago en organisant des excursions en car pour les autres étudiants, avant de partir faire un MBA à Stanford. Après s'être ennuyé un moment dans une compagnie gazière, c'est en passant quatre années chez Goldman Sachs que ce fan de nouvelles technologies a eu confirmation de sa vocation pour la finance. Père de trois enfants, il a rencontré son épouse, une Française, à l'époque où elle travaillait elle aussi chez Lazard. Reconvertie dans le cinéma, elle a notamment produit « Fahrenheit 9/11 », la charge de Michael Moore contre l'administration Bush. Une manière de demeurer en communion avec son mari, qui affiche depuis toujours sa fibre démocrate.

Les journalistes étrangers, cibles des partisans de Moubarak

Peu inquiétés lors de la chute du régime de Ben Ali en Tunisie, les journalistes étrangers sont a contrario devenus des cibles en Egypte, victimes de graves violences, voire de "lynchages", de la part des partisans du président Moubarak qui les accusent de déstabiliser le régime.

Mercredi, alors que la situation commençait à devenir extrêmement tendue au Caire, des équipes de France 2 et de BFM TV, notamment, ont été violemment prises à partie. Depuis, toutes les rédactions ont demandé à leurs équipes de redoubler de vigilance et de ne sortir de leur hôtel qu'en cas de nécessité.

"La télévision publique éqyptienne a désigné les journalistes étrangers comme responsables de ce qui se passe, c'est une sorte d'appel au lynchage, non déguisé", témoigne Thierry Thuillier, directeur des rédactions de France Télévisions.

"Ils sont des témoins gênants, on assiste à un tabassage systématique des journalistes étrangers", insiste-t-il, ajoutant: "La consigne c'est l'extrême prudence tout en souhaitant qu'on puisse faire notre boulot".A BFM TV, trois journalistes qui tournaient dans un marché "ont été tabassés pendant un quart d'heure, à coups de bâton, de poings, de pieds", assure Guillaume Dubois, directeur général de la chaîne info.

"Ils ont été exfiltrés par un convoi de l'armée qui passait par là, puis ils ont passé neuf heures dans une caserne avant d'être reconduits à leur hôtel. Ils ont été vraiment choqués", poursuit-il. Ces trois journalistes devaient rentrer en France jeudi, une autre équipe de BFM demeurant sur place. "On réfléchit, en fonction de l'évolution de la situation, à renvoyer une nouvelle équipe", a précisé Guillaume Dubois.

A France 24, trois journalistes ont été interpellés mercredi et étaient toujours retenus par la police militaire jeudi midi.

"Je pense que l'affaire sera réglée dans les heures qui viennent. Ils ont été pris à partie par des manifestants, l'un a été tabassé à coups de barre de fer et secouru par un passant alors qu'il était sur le point d'être lynché", explique Jean Lesieur, directeur de la rédaction. Selon lui, les pro-Moubarak "ont clairement décidé de cibler les journalistes".

"En Tunisie, souligne-t-il, la situation s'était débloquée très vite. On pourrait plus comparer l'Egypte avec la Côte d'Ivoire, où il y avait eu des intimidations visant les journalistes".

A i-Télé, les envoyés spéciaux ont été "menacés, insultés, mais il n'y pas eu d'acte de violence physique", relève Albert Ripamonti, directeur de la rédaction. "Un de nos journalistes a raconté que, même sans caméra, le seul fait d'être occidental suffisait pour être pris à partie".

"J'ai été attaqué par des citoyens normaux qui faisaient la queue devant un distributeur de billets, j'ai dû me débarrasser de deux cartes pour sauver ma peau et celle du chauffeur. Un policier présent sur les lieux a réussi à calmer les gens", témoigne en écho un photographe de l'AFP.

Du côté des journaux, il y a manifestement eu moins de problèmes.

Un journaliste de Libération qui n'avait pu regagner son hôtel mercredi soir a cependant été interpellé jeudi matin par un comité de quartier après avoir dormi chez des Egyptiens. "Les gens du comité l'ont remis, ainsi qu'un photographe, à l'armée qui les a relâchés peu après sans violence", assure François Sergent, directeur adjoint de "Libé".

"Les trois envoyés spéciaux du Figaro ne rencontrent pas de problèmes particuliers à ce jour", relève Philippe Gelie, chef du service étranger du journal.

Sortir de l'illusion fiscale

Faut-il taxer davantage les revenus du capital, de manière à aligner leur imposition sur celle du travail ? Sans doute. Une telle réforme fiscale modifiera-t-elle substantiellement l'équation budgétaire française ? Point du tout : son effet sur les ressources de l'Etat sera marginal. Il serait temps que la gauche comme la droite cessent de se nourrir de rêves.
Des revenus du capital encaissés par les ménages, on a une connaissance confuse et lacunaire. Le Conseil des prélèvements obligatoires en fournit une image qui n'est qu'approximative. Que peut-on en retenir ? Les revenus du capital des ménages représentaient 150 milliards d'euros en 2007, dont on ne connaît pas la décomposition exacte, ce qui fait globalement 8 % du produit intérieur brut (PIB). Ces mêmes revenus sont taxés en moyenne à hauteur de 17 %, soit 1,4 % du PIB, avec une répartition inconnue entre produits de l'immobilier, plus-values, dividendes et intérêts.
Quid des revenus du travail ? Ils font l'objet d'un prélèvement obligatoire qui est en moyenne de l'ordre de 30 %. Un esprit trop rapide en déduirait qu'aligner l'imposition des revenus du capital sur celle du travail, donc passer d'un taux de prélèvement de 17 % à un taux de 30 %, permettrait de dégager des ressources supplémentaires de l'ordre de 1 % du PIB, soit 20 milliards d'euros. Ce n'est pas rien, sans être gigantesque. Un tel mouvement serait-il économiquement fondé ? La réponse est négative. Dans la comparaison des prélèvements, il faut en effet prendre en compte une donnée essentielle, le taux d'inflation.
Les barèmes de l'impôt général sur le revenu sont, de fait sinon de droit et grâce à la sagesse répétée du législateur, indexés chaque année sur la hausse des prix. Les revenus du travail sont donc imposés en valeur réelle. Une augmentation purement nominale de ces revenus n'entraîne aucun alourdissement de leur taxation.
Certains revenus du capital, qui sont « barémisés », suivent le même régime. Tel est le cas des loyers, taxables à l'impôt sur le revenu. Tel est le cas également des dividendes lorsque leurs bénéficiaires choisissent de les inclure tels quels dans leur revenu imposable, après un abattement de 40 % qui tient compte de la taxation en amont des bénéfices. Malheureusement, personne ne sait ce que représentent, dans les 17 % précités, ces deux sources importantes de recettes déjà taxées, peu ou prou, suivant le droit commun.
Restent les multiples taxations des revenus du capital en valeur nominale, donc inflation comprise. Hélas, nous sommes en face d'un véritable maquis dont nul ne semble capable d'appréhender le dessin. En effet, le régime d'imposition dépend de la nature du placement (immobilier, actions ou obligations) mais également du canal par lequel l'argent est investi, soit directement, soit à travers des organismes de placement collectif ou encore par le biais de contrats d'assurance-vie. Comment mettre un peu d'ordre dans ce fouillis ? Simplifions jusqu'à l'outrance.
Le régime de référence des contrats d'assurance-vie conduit à un prélèvement fiscal et social de l'ordre de 20 %. Un prélèvement forfaitaire s'applique sur les intérêts perçus directement, sur les dividendes quand le choix des bénéficiaires s'exerce en ce sens ainsi que sur les plus-values mobilières. Il est de l'ordre de 30 %, contributions sociales comprises. Dans aucun de ces cas, on ne connaît l'ampleur des sommes concernées.
La question est pourtant décisive. En effet, une partie de l'enrichissement obtenu par les titulaires de revenus du capital est fictive, du fait de l'inflation. Imposer un taux fixe, quel qu'il soit, sur l'assiette nominale des revenus perçus revient à une taxation réelle d'un montant bien supérieur. Supposons que le taux d'intérêt réel dans l'ensemble de l'économie soit de l'ordre de 1,5 %. Pour une inflation de 2 % l'an, le taux d'intérêt nominal est de 3,5 %. Imposer un prélèvement fixe de 20 %, soit 0,7 des 3,5, revient à taxer à 47 % le revenu réel des bénéficiaires. Et à 70 % dans le cas d'un prélèvement libératoire de 30 %.
Qu'en conclure, même si la constatation est désagréable ? Qu'il n'y a à peu près rien à gagner sur les revenus du capital qui sont déjà inclus dans le barème commun de l'impôt. Ni, sauf à spolier les bénéficiaires, sur ceux qui sont soumis à prélèvement libératoire au taux de 20 ou a fortiori de 30 %.
Laissons de côté les exonérations totales : Livret A, PEA, épargne logement, certains contrats d'assurance-vie et surtout plus-values immobilières, tant sur les résidences principales que secondaires. Qui osera y toucher ? En fait, le seul gisement rémunérateur proviendrait d'une taxation, à partir de valeurs locatives réalistes, de l'ensemble du parc foncier et immobilier des ménages (trois fois le PIB), ce qui nous rapprocherait plutôt d'un impôt généralisé sur le patrimoine à taux faible : les recettes nettes pourraient être de l'ordre de 20 milliards d'euros pour un taux d'imposition de 0,5. Je crains que dans ce domaine le zèle réformateur des uns ou des autres ne s'arrête assez vite. Mais, si tel est le cas, arrêtons de nous gorger d'illusions.

Déprofessionnalisation et perte de sens

Les initiatives pour renforcer la place de l’humain dans la société ont pris de l’ampleur en France au cours de l’année 2010. Elles illustrent l’actualité du débat. L’un de ses aspects, la souffrance psychique au travail, interpelle directement les dirigeants d’entreprises. L’expérience en entreprise et les discussions entre pairs indiquent que le sujet se pose.

Elles permettent aussi d’identifier l’une des sources du mal-être au travail : la "déprofessionnalisation".

L’équation que les entreprises ont à résoudre ne cesse de se compliquer. Depuis plusieurs décennies, les démarches de qualité les conduisent à viser l’excellence.

L’ouverture et la mobilité croissantes de l’économie, l’accélération des flux de données, la diffusion des NTIC ont accentué la pression. Le développement des nouveaux modes de consommation, comme le sur-mesure, le low-cost ou encore la décroissance ont ajouté des couches de complexité au sein des organisations. Les exigences drastiques de maîtrise des risques ont introduit un grand nombre de nouveaux points de contrôle.

Il en résulte une situation apparemment paradoxale : les besoins de compétences ont crû en même temps que la standardisation des processus.

Les injonctions à développer leadership et ownership se sont intensifiées alors que les contrôles de conformité (compliance) se généralisaient.

L’appel à innover et à se réinventer s’est accru au même rythme que le temps consacré à normaliser et documenter les tâches. Les investissements en formation se sont multipliés, mais aussi les dépenses d’audit.

Il n’est pas question, ici, de prétendre critiquer des évolutions de fond qui, au demeurant, se sont imposées. Il s’agit simplement de souligner que cette hésitation entre deux pôles opposés présente le risque, si l’on n’y prend garde, de favoriser un effet pervers : l’oubli du métier derrière le process, de la valeur ajoutée derrière l’indicateur, du professionnel derrière l’opérateur, du but derrière l’objectif.

Or, les employés souffrent de cette tendance à la déprofessionnalisation. En effet, elle s’accompagne d’une perte de sens, de valorisation et de dialogue.

Osons forcer un peu le trait : les envoyer en formation ne sert à rien si c’est pour continuer ensuite à se désintéresser de leurs métiers.

La réponse ne consiste évidemment pas à s’engager dans un combat contre-productif, prétentieux et illusoire contre la concurrence, l’informatisation, l’efficacité opérationnelle, ou encore la nécessaire et salutaire maîtrise des risques.

Elle consiste, en revanche, à prendre du recul par rapport aux tensions constatées pour en réaliser la synthèse. Il convient de rééquilibrer nos leviers d’actions, de manière très concrète, au quotidien, dans nos entreprises, en nous appuyant réellement sur les compétences autant que sur les process, sur l’intelligence autant que sur l’outil.

Ré-intéressons-nous au véritable contenu des métiers qu’exercent les employés. Reprofessionnalisons les relations de travail : ce n’est pas un slogan, mais un travail de fond à conduire de manière tenace. Et nous verrons s’estomper l’une des causes de mal-être au travail.


Egypte: "Pas d'évacuation" prévue pour les Français

Jeudi matin, quatre manifestants réclamant le départ d’Hosni Moubarak ont été tués sur la place Tahrir, au Caire. Les égyptiens sont une fois de plus dans la rue. L'ébullition a été également amorcée au Yemen, où l'opposition a appelé à manifester. Le point, minute par minute, sur les événements qui ébranlent le monde arabe. 


 
Protesters hurt in Tahrir Square
envoyé par CNN_International. - Regardez les dernières vidéos d'actu.
14h45: JORDANIE: Le roi Abdallah II s'est entretenu avec des Islamistes
Le roi Abdallah II de Jordanie s'est entretenu vers midi avec des dirigeants du principal parti d'opposition le Front de l'Action islamique (FAI). "Nous avons une audience avec Sa majesté le roi jeudi à 14h", indiquait, plus tôt dans la journée, un responsable du FAI sous le couvert de l'anonymat. Le Premier ministre désigné Maarouf Bakhit s'est déjà entretenu dans la nuit de mercredi à jeudi avec des responsables du FAI, qui ont jugé cette rencontre "positive" mais indiqué maintenir leur appel à manifester. L'amendement de la loi électorale est une des demandes prioritaires des islamistes qui estiment que son système uninominal est à leur désavantage ce qui les a poussé à boycotter les élections législatives en novembre dernier.

14h34: EGYPTE: Vodafone forcé de collaborer avec le pouvoir
Le géant britannique de la téléphonie mobile Vodafone a déploré jeudi d'avoir été obligé de diffuser à ses abonnés en Egypte des messages officiels, sans qu'ils soient clairement attribués au gouvernement, et affirme s'en être plaint aux autorités. Dans un communiqué publié à Londres, Vodafone a expliqué que les autorités égyptiennes faisaient usage, depuis le début des manifestations antigouvernementales, d'une loi contraignant les opérateurs de téléphonie mobile du pays (Vodafone, Mobinil et Etisalat) à relayer des messages officiels à destination de la population, sous forme de SMS.

14h10: EGYPTE: Le Premier ministre veut se rendre place Tahrir
Le Premier ministre égyptien Ahmad Chafic s'est dit prêt à se rendre place Tahrir, épicentre de la contestation du régime dans le centre du Caire, pour discuter avec les manifestants, selon des propos cités par l'agence Mena. Une offre de dialogue refusée quelques minutes plus tard par des groupes de jeunes militants pro-démocratie, initiateurs du mouvement de contestation.
14h YEMEN: Manifestation record à Sanaa

Des dizaines de milliers de partisans de l'opposition yéménite ont manifesté dans le calme à Sanaa pour réclamer un changement de régime, au lendemain de concessions annoncées, sous la pression de la rue, par le président Ali Abdallah Saleh. "Nous poursuivrons notre lutte pacifique jusqu'à la chute de ce régime injuste", ont clamé des orateurs du "Forum commun", une alliance de l'opposition parlementaire, s'adressant à une foule estimée par les organisateurs à quelque à 100.000 personnes. Il s'agit du plus grand rassemblement jamais connu contre le régime du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Simultanément, une contre-manifestation a été organisée par le parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG), sur la place Al-Tahrir (Libération), où l'opposition avait prévu de manifester, contraignant les protestataires à changer le lieu de leur rassemblement.


13h50: EGYPTE: Londres rapatrie le personnel de son ambassade
La Grande-Bretagne a commencé à rapatrier le personnel "non essentiel" de son ambassade au Caire ainsi que les membres des familles de diplomates en poste, a annoncé le ministère britannique des Affaires étrangères. "La décision de rapatrier le personnel non essentiel du Caire a été prise", a déclaré à l'AFP une porte-parole.
13h36: EGYPTE: Tirs aux abords de la place Tahrir
Selon des journalistes de l'AFP, des tirs nourris ont été entendus aux abords de la place Tahrir, dans le centre du Caire, théâtre d'accrochages entre partisans et opposants au président égyptien Hosni Moubarak. Dans la mêlée, des chars de l'armée auraient fait reculer des partisans pro-Moubarak.
13h32: EGYPTE: Rapatriement des salariés de Vinci et Bouygues
Les groupes français de bâtiment et travaux publics, Vinci et Bouygues, associés dans la construction de la ligne 3 du métro du Caire, ont indiqué qu'ils organisaient le retour de la quasi-totalité de leur quelque 180 expatriés et leurs familles en Egypte.

13h30: EGYPTE: La France est "extrêmement préoccupée"

Le Premier ministre François Fillon a déclaré être "extrêmement préoccupé" par la "dégradation" de la situation en Egypte, confirmant la position de la France: Pour "une transition rapide et ordonnée vers un gouvernement à représentation élargie".
13h00: EGYPTE: L'ONU évacue son personnel
"L'ONU se prépare à installer temporairement à Chypre jusqu'à 600 membres du personnel de l'ONU (et ses agences) et leur famille, grâce à quatre vols charters" de l'organisation, a déclaré Rolando Gomez, affirmant que le personnel indispensable restera en Egypte. Le porte-parole de l'ONU a précisé que la décision a été prise par précaution, au siège de l'organisation à New York, bien que le personnel n'a été visé par aucune violence.
12h48: Le groupe d'amitié France-Egypte appelle à une "issue pacifique" et "rapide"
Le groupe d'amitié France-Egypte du Sénat, présidé par la sénatrice Catherine Morin-Desailly, a appelé dans un communiqué "à la pacification du conflit", impliquant de passer notamment "par un rétablissement des libertés publiques élémentaires telles que les libertés de s'exprimer et de manifester et la liberté d'accès à Internet". Ce groupe devait se rendre en Egypte fin février, mais a décidé de reporter sa mission.
12h40: EGYPTE: Trois journalistes polonais interpellés par la police
"Le journaliste de la TVP Piotr Gorecki, son cameraman et son preneur de sons ont été interpellés par la police", a déclaré un responsable de la chaîne télévision publique polonaise (TPV), Piotr Krysiak. Deux autres cameramen ont été appréhendés un peu plus tôt par la foule et interpellés par la police avant d'être relâchés, a indiqué l'un deux.

12h08: EGYPTE: "Pas d'évacuation" prévue des Français

Michèle Alliot-Marie, la ministre française des Affaires étrangère, a déclaré à l'Agence France presse que pour le moment, il n'y avait "pas d'évacuation" prévue pour les Français résidant en Egypte.
11h39: EGYPTE: Des membres du Hezbollah en cavale
Quelque 22 membres du Hezbollah libanais figurent parmi les évadés de la prison Wadi Natroun, au nord du Caire, qui avait été abandonné par ses gardiens dimanche. Ils avaient condamnés pour avoir organisé des attaques sur le territoire égyptien, a indiqué une source de l'Agence France presse au sein des services de sécurité. Des membres du Hamas palestinien, des Frères musulmans et des milliers d'autres condamnés sont également en cavale depuis les évasions massives du week-end dernier.
11h19: EGYPTE: L'opposition rejette finalement tout dialogue avant le départ du Reis
La Coalition de l'opposition refuse finalement de négocier avec le pouvoir en place avant le départ d'Hosni Moubarak, a déclaré à l'Agence France presse un porte-parole.

11h09:YEMEN: Une autre manifestation dans le sud a été rapidement dispersée

Les manifestations contre le pouvoir central à l'appel du Forum Commun, coalition de l'opposition qui a organisé le rassemblement à Sanaa, ont eu lieu dans d'autres villes, notamment à Aden, au Sud du Yemen. Des centaines de personnes ont brandis des banderoles appelant "les corrompus et les tyrans à partir", affirmant que "le temps du changement est venu". Les forces de l'ordre, déployées en force depuis le levé du jour, ont assez rapidement dispersé les manifestants alors qu'ils voulaient entamer leur marche. Des balles réelles ont été tirées et des grenades lacrymogènes utilisés, selon un correspondant de l'Agence France presse et des témoins ont avancé que deux manifestants avaient été blessés.
10h56: EGYPTE: Les pro-Moubarak ont franchi la séparation des camps
Les manifestants pro-Moubarak ont franchi le cordon formé par l'armée afin de séparer les opposants des partisans du régime, près de la place Tahrir. Les heurts se sont déplacés vers une ruelle voisine où les partisans du régime ont jeté des cocktail molotov et des coups de feu ont été entendus. Une centaine jeunes hommes ont amené des pierres sur les lieux des affrontements, alors que plusieurs blessés ont été transportés vers les hôpitaux de campagne.
10h40: EGYPTE: La coupure d'Internet aura coûté 65 millions d'euros
La coupure d'internet qui a duré cinq jours devrait avoir coûté à l'Egypte 65 millions d'euros, et son impact pourrait être encore plus important sur le long terme, selon une première estimation publiée par l'OCDE.
10h30: EGYPTE: Ahmad Chaficla annonce l'ouverture d'une enquête sur les violences de mercredi
Les violences entre pro et anti-Moubarak qui ont fait au moins cinq morts sur la place Tahrir mercredi vont faire l'objet d'une enquête, selon le Premier ministre Ahmad Chaficla cité par la télévision publique.

10h29: EGYPTE: Cinq dirigeants européens appellent à lancer la transition "maintenant"

Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, David Cameron, José Luis Zapatero et Silvio Berlusconi ont déclaré conjointement que le "processus de transition doit commencer dès maintenant". Les chefs des cinq plus grands pays européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Espagne) ont également condamné "tous ceux qui utilisent ou encouragent la violence" en Egypte, dans une déclaration commune communiquée par l'Elysée. Par ailleurs, l'Union européenne s'est déclarée pour la condamnation des responsables: Catherine Ashton, cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, a appelé les autorités égyptiennes à traduire en justice les responsables des violences entre pro comme anti-Moubarak.
10h04: EGYPTE: Le pouvoir affirme qu'il dialogue avec l'opposition
Le vice-président égyptien Omar Souleimane a commencé le "dialogue" avec "les partis politiques et les forces nationales", a rapporté la télévision publique qui cite également le Premier ministre Ahmad Chafic: "Nous nous réunissons aujourd'hui avec les représentants des partis d'opposition et des forces nationales pour trouver une issue à la situation actuelle". Mais les les Frères musulmans demandent toujours le départ de Moubarak: "Nous demandons que ce régime soit renversé et réclamons la formation d'un gouvernement d'union nationale ouvert à tous les partis", indiquent-ils dans un communiqué lu à l'antenne sur la chaîne Al-Jazira.
9h24:YEMEN: Opposants et partisans du pouvoir ont manifesté dans le calme
Les opposants au pouvoir ont manifesté près de l'Université de Sanaa alors qu'un rassemblement similaire des partisans du pouvoir a eu lieu sur la place Al-Tahrir, à quelques centaines de mètres, selon les correspondants de l'Agence France presse. Les deux manifestations se sont déroulées dans le calme, comme le montrent ces images:


9h04: EGYPTE: Baroin invite les Français à quitter l'Egypte "dans les meilleurs délais"

Les Français n'ayant "pas d'urgence ou d'ardente obligation à rester sur le territoire égyptien" doivent revenir "dans les meilleurs délais", a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement François Baroin. "Le quai d'Orsay a mis en place un dispositif particulier" pour les ressortissants français en Egypte, "il faut évidemment redoubler de prudence, il ne faut pas participer à ces mouvements dans la rue", a-t-il ajouté.
8h41: YEMEN: 20.000 manifestants à Sanaa
Plus de 20.000 manifestants se sont rassemblés dans les rues de Sanaa, la capitale du Yémen, jeudi, pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh. Sa promesse de quitter le pouvoir en 2013 ne les a pas convaincu. L'ampleur du rassemblement est sans précédent depuis le début de la contestation, il y a deux semaines. Ali Abdallah Saleh est au pouvoir depuis 30 ans.
8h28: EGYPTE: Pour Villepin, "c'est une page qui se tourne"
"Manifestement, c’est une page qui se tourne, a déclaré Dominique de Villepin jeudi sur France Inter. On ne sait pas très bien encore pour écrire quoi. Hormis un scénario de départ rapide, dans l’honneur, je ne vois pas très bien comment le président Moubarak peut rester dans le contexte actuel." L'ancien Premier ministre a rejeté la crainte d'une menace islamiste. " Il y a une inspiration démocratique très forte qui s’exprime, je ne crois pas que la peur soit bonne conseillère", a-t-il jugé.

8h00: EGYPTE: Quatre manifestants tués

Quatre manifestants opposés à Hosni Moubarak ont été tués jeudi au Caire sur la place Tahrir, selon un médecin interrogé par l'AFP. Les tirs pourraient provenir des positions des partisans du président égyptien. Des tirs sporadiques ont commencé à se faire entendre vers 4 heures (2 heures GMT) jeudi et étaient toujours audibles une heure plus tard. L'armée s'est déployée en masse mercredi soir aux alentours de la place, immense esplanade dans le centre du Caire, devenue depuis le 25 janvier le point de ralliement des manifestants anti-Moubarak, qui y campent par milliers chaque nuit malgré le couvre-feu.
4h30: EGYPTE: Washington demande aux américains de partir "immédiatement "
Le département d’Etat des Etats-Unis invite les ressortissants américains à quitter l’Egypte “immédiatement”. "Tous les citoyens américains restants qui souhaitent quitter l'Egypte sur un vol du gouvernement américain et qui sont en mesure de le faire devraient se rendre immédiatement Terminal HAJ, Hall 4, aussi vite que possible le 3 février", indique un communiqué, qui évoque l’aéroport du Caire.

Trois opérateurs s'allient dans l'e-payment face à Paypal

Les opérateurs téléphoniques Bouygues Telecom, Orange (France Télécom) et SFR (Vivendi), se sont associés, jeudi 3 février, au groupe de services informatiques Atos Origin pour créer Buyster, un service de paiement sécurisé sur Internet et téléphones mobiles.
Le système sera disponible en France à la mi-2011 et proposé aux clients des trois opérateurs, soit plus de 50 millions de consommateurs. Eric Gontier, le directeur général de Buyster, a estimé que les achats effectués via un mobile pourraient représenter 10 % du chiffre d'affaires du eCommerce, soit un "montant estimé à un peu plus de 6 milliards d'euros".
Ce nouveau système permet au consommateur de payer depuis n'importe quel terminal connecté : ordinateur, smartphone, tablette ou télévision. Le client devra cependant avoir près de lui son téléphone portable. Après s'être identifié en donnant son numéro de téléphone et un mot de passe, il recevra par SMS un code à usage unique pour effectuer le paiement.

CONCURRENCER PAYPAL
De l'autre côté de la chaîne, Buyster doit convaincre le plus grand nombre de commerçants possible d'accepter ce type de paiement. Mais Atos Origin apporte une base de trente mille entreprises prêtes à l'utiliser.
Avec cette plate-forme de paiement en ligne, les grands opérateurs téléphoniques veulent concurrencer Paypal, mais aussi Google et Apple, qui accaparent une part toujours plus grande de la valeur ajoutée produite par les services électroniques en ligne. L'initiative s'inscrit dans la volonté plus large des opérateurs de diversifier leurs sources de revenus, alors qu'ils sont, dans la téléphonie, confrontés à une baisse graduelle des tarifs de communication.

Hermès affiche une santé florissante en 2010

Le groupe de luxe Hermès a annoncé un montant record de ventes, à 2,4 milliards d'euros, en hausse de 25,4 %, supérieur aux attentes des analystes, et indiqué tabler sur des hausses sensibles de sa marge opérationnelle et du résultat avant impôts, dans un avis financier publié jeudi.
Le montant des bénéfices d'Hermès sera publié le 4 mars, mais le sellier précise que sa marge opérationnelle devrait "progresser sensiblement d'environ 3 points" par rapport à 2009, contre 1 à 2 points prévus initialement. De même, "la croissance du résultat avant impôts par rapport à l'année dernière devrait être légèrement supérieure à 40 %", indique Hermès.
"L'objectif annuel de ventes a été dépassé grâce à une activité extrêmement dynamique dans les magasins du groupe pendant la période de Noël", souligne Hermès en indiquant qu'au quatrième trimestre, les ventes ont progressé de 25 %. Les analystes interrogés par l'agence financière Dow Jones Newswires tablaient sur un chiffre d'affaires annuel en hausse de 24 % en 2010, à 2,36 milliards d'euros, et un quatrième trimestre en progression de 18 %.
Le groupe de luxe avait déjà revu à la hausse deux fois en cours d'année son objectif de ventes à 15 % à taux constant. Il termine l'année à + 18,9 %, contre 4,1 % en 2009. En novembre, le gérant d'Hermès, Patrick Thomas, avait estimé que "2010 devrait être la meilleure année depuis dix ans et peut-être dans son histoire".

L'appel de cinq leaders européens à Hosni Moubarak

Sarkozy, Merkel, Cameron, Zapatero et Berlusconi demandent une transition immédiate. Les affrontements entre pro et anti-Moubarak se poursuivent au Caire.

12h08 : La ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, affirme que la France ne prévoit «pas d'évacuation» pour sa communauté résidant en Égypte, tout en appelant les autorités à assurer la protection des manifestants et des journalistes. Un peu plus tôt, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, avait pourtant annoncé que Paris appelait les Français en Égypte à revenir «dans les meilleurs délais», sauf raisons impératives.
12h01 : Le président égyptien Hosni Moubarak doit convoquer «immédiatement» des élections et «lancer un appel à l'arrêt de la violence», affirme la ministre espagnole des Affaires étrangères, après l'appel commun de cinq dirigeants européens, dont l'Espagnol José Luis Rodrigues Zapatero, à une transition immédiate.
12h : Le premier ministre égyptien, Ahmad Chafic, a présenté ses excuses pour les violences survenues mercredi place Tahrir, au Caire, selon la BBC.
11h47 : Les Nations unies annonce que les 350 personnes travaillant pour l'organisation en Égypte vont être évacuées «temporairement» vers Chypre afin d'assurer leur sécurité. Une partie du personnel reste toutefois dans le pays pour assurer «les fonctions essentielles». Deux avions de l'ONU vont effectuer dans la journée deux allers-retours entre l'aéroport chypriote de Larnaca et Le Caire pour récupérer le personnel et ses proches.
11h37 : Des membres d'une cellule du Hezbollah libanais, condamnés pour avoir fomenté des attaques sur le territoire égyptien, figurent parmi les détenus qui se sont évadés de plusieurs prisons le week-end dernier à travers l'Égypte, indique une source au sein des services de sécurité.
11h30 : Un journaliste travaillant pour l'un des principaux quotidiens grecs, Khaterimini, a été blessé mercredi dans les affrontements au Caire. Il a été hospitalisé, mais ses jours ne sont pas en danger, assure une source gouvernementale grecque.
11h19 : La Coalition nationale pour le changement refuse de négocier avec le pouvoir avant le départ du président Hosni Moubarak, déclare un porte-parole, après une annonce officielle sur une amorce de dialogue avec l'opposition. «Notre décision est claire: pas de négociations avec le gouvernement avant le départ de Moubarak. Après cela, on est prêts à dialoguer avec Souleimane (le vice-président égyptien, ndlr)», ajoute-t-il.
» Égypte: l'opposition éclatée face au défi de la transition
11h01 : Des partisans du président égyptien franchissent le cordon formé par l'armée pour séparer opposants et partisans du régime, près de la place Tahrir, dans le centre du Caire, selon une journaliste de l'Agence France-Presse.

10h55 : Au Caire, l'armée égyptienne s'interpose entre les manifestants soutenant le président Moubarak et ceux qui exigent son départ, semblant vouloir faire cesser les attaques des premiers sur les seconds, a rapporté un militant anti-Moubarak. Des soldats armés de fusils prennent ainsi position entre les deux camps, tandis que plusieurs centaines d'autres militaires se dirigent vers la ligne de front. Un peu plus tôt, quatre chars avaient dégagé un pont autoroutier, d'où les pro-Moubarak avaient lancé des pierres et des cocktails Molotov sur leurs adversaires.
10h49 : Des manifestants de la place Tahrir, dans le centre du Caire, où sont rassemblés les opposants au président Moubarak, participent au dialogue avec le pouvoir, affirme le premier ministre Ahmad Chafic.
10h43 : La coupure d'Internet pendant cinq jours par le gouvernement égyptien devrait coûter 90 millions de dollars (65 millions d'euros) à l'Egypte, et son impact pourrait être encore plus important sur le long terme, selon une première estimation publiée par l'OCDE.
10h30 : Les violences entre partisans et opposants au président égyptien survenues mercredi place Tahrir, au Caire, vont faire l'objet d'une enquête, selon la télévision d'Etat.
10h29 : Le «processus de transition doit commencer dès maintenant» en Égypte car «seule une transition rapide et ordonnée vers un gouvernement à représentation élargie permettra de surmonter les défis auxquels le pays doit faire face aujourd'hui», assurent dans une déclaration commune Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, David Cameron, José Luis Rodriguez Zapatero et Silvio Berlusconi.
Les cinq dirigeants européens condamnent également «ceux qui utilisent ou encouragent la violence». Avant d'ajouter : «Les Égyptiens doivent pouvoir exercer librement et pacifiquement leur droit de manifester et bénéficier de la protection des forces de sécurité. Les agressions contre les journalistes sont totalement inacceptables».
10h17 : L'Union europénne appelle les autorités égyptiennes à traduire en justice les responsables des violences survenues mercredi au Caire entre pro et anti-Moubarak et demandé à nouveau le début immédiat de la transition dans le pays.
» ZAPPING VIDÉO - Scènes d'extrême violence place Tahrir
10h03 : Le vice-président égyptien, Omar Souleimane, a commencé le «dialogue» avec «les partis politiques et les forces nationales», selon la télévision publique. Cette dernière cite également le premier ministre Ahmad Chafic déclarant : «Nous nous réunissons aujourd'hui avec les représentants des partis d'opposition et des forces nationales pour trouver une issue à la situation actuelle».
9h30 : Le mouvement des Frères musulmans, principale force d'opposition égyptienne, appelle au renversement d'Hosni Moubarak, indique al-Jezira. «Nous demandons que ce régime soit renversé et réclamons la formation d'un gouvernement d'union nationale ouvert à tous les partis», affirme le mouvement.
9h22 : Les violences survenues dans la nuit sur la place Tahrir, au Caire, ont fait sept morts, rapporte la chaîne al-Jezira, qui cite des médecins sur place.
Un reportage d'al-Jezira sur la place Tahrir mercredi soir :


8h31 : Paris appelle les Français en Egypte à revenir «dans les meilleurs délais», sauf raisons impératives, affirme sur France Info le porte-parole du gouvernement, François Baroin. «Le quai d'Orsay a mis en place un dispositif particulier» pour les ressortissants français en Egypte, «il faut évidemment redoubler de prudence, il ne faut pas participer à ces mouvements dans la rue», explique-t-il, se disant «très choqué» par les images «spectaculaires» des manifestations de mercredi.

6h51 : L'armée égyptienne procède à des arrestations après les violences provoquées par des partisans d'Hosni Moubarak sur la place Tahrir, indique la chaîne al-Arabia.

4h42 : Quatre personnes ont été tuées et treize autres blessées par des coups de feu tirés par des partisans d'Hosni Moubarak sur les manifestants rassemblés place Tahrir, au Caire, indique un médecin cité par la chaîne al-Aarabia.

4h27 : Le Département d'Etat américain presse les citoyens américains d'éviter l'Egypte et ceux d'entre eux qui souhaitent quitter ce pays de se rendre «immédiatement» à l'aéroport.

4h08 : Deux personnes ont été tuées par des coups de feu tirés contre des manifestants hostiles au régime sur la place Tahrir du Caire, rapportent des témoins. Des tirs en provenance du pont d'Octobre, où sont positionnés les partisans du président égyptien, ont également fait de nombreux blessés.

3h57 : La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton condamne les «choquants» affrontements sanglants survenus lors d'une manifestation anti-gouvernementale mercredi au Caire, dans un appel téléphonique au vice-président égyptien Omar Souleiman. Elle demande au gouvernement égyptien de sanctionner ceux qui sont responsables d'actes violents.
3h34 : Des partisans du président égyptien Hosni Moubarak ouvrent le feu sur les manifestants anti-gouvernementaux réunis sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, tuant une personne, selon la chaîne al-Arabia, qui cite un médecin présent sur place.
00h17 : Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, s'est à nouveau entretenu par téléphone avec le ministre de la Défense égyptien, Mohamed Hussein Tantaoui, de la situation en Egypte.
Mercredi soir : Après l'armée, le vice-président Omar Souleimane appelle les manifestants à rentrer chez eux et à respecter l'appel des forces armées au respect du couvre-feu. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, réclame de son côté au vice-président égyptien une enquête sur les violences survenues dans les manifestations au Caire. Des violences qui continuent dans la soirée, notamment place Tahrir, où des coups de feu sont entendus.
Mercredi : Alors que l'armée demande aux manifestants de rentrer chez eux, les anti-Moubarak affluent dès le début de la matinée par milliers place Tahrir, dans le centre du Caire, tout comme les partisans du régime. De violents affrontements entre les deux groupes éclatent dès la mi-journée dans la capitale, où les manifestants se battent à coups de poings, de bâtons et de jets de pierres. Bilan : au moins trois morts et 639 blessés, dont plusieurs journalistes.
Pro et anti-Moubarak s'affrontent dans les rues du Caire :
Parallèlement, l'Égypte continue de refuser les appels à une transition immédiate du pouvoir, malgré les appels répétés en ce sens de la communauté internationale, notamment des Etats-Unis, qui ont toujours été un allié du régime de Moubarak. Barack Obama déclare à son homologue égyptien que «le temps du changement est arrivé».

Par ailleurs, l'accès à Internet est en partie rétabli en Égypte et le couvre-feu, en vigueur depuis vendredi au Caire, à Alexandrie et à Suez, est allégé. Le Parlement égyptien a pour sa part suspendu ses séances jusqu'à la révision des résultats des dernières élections législatives, entachées par des accusations de fraude et de violences, selon l'agence de presse officielle Mena.

L'Égypte glisse vers la guerre civile

Les affrontements entre pro et anti-Moubarak se font de plus en plus violents. Sept personnes au moins ont été tuées en 24 heures, place Tahrir, au centre du Caire.

La place Tahrir devient le symbole de ce qu'il convient d'appeler désormais la révolution égyptienne. Mercredi, ce lieu situé au beau milieu du Caire a été le théâtre de violents affrontements entre des pro-Moubarak et des manifestants réclamant le départ du président égyptien. 
Sept personnes, au moins, ont été tuées en 24 heures, par des tirs visant les opposants au régime en place. Plusieurs centaines aurait été blessées. Jeudi, au matin, des partisans d'Hosni Moubarak lançaient toujours des cocktails Molotov en direction des manifestants. 

10 jours

Selon les opposants, les pro-Moubarak seraient en fait des policiers en civil. Une accusation très vite réfutée par le ministère de l'Intérieur. Le vice-président Omar Souleimane a, pour sa part, appelé les manifestants à rentrer chez eux. Pour lui, l'arrêt des manifestations hostiles à Moubarak est la condition sine qua non à l'ouverture d'un dialogue.
Malgré tout, les affrontement se poursuivent place Tahrir. La place est désormais le lieu représentatif de la révolte contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans. Ses opposants occupent les lieux depuis maintenant 10 jours.

La croissance expresso de Maison du Café

Malin ! Grâce à ses trouvailles ingénieuses – dosettes Senseo et capsules utilisables sur les machines du concurrent Nespresso – le numéro 3 du secteur peut vendre le café au prix fort.
Parole d’épicier, c’est l’un des plus beaux cartons de 2010. Depuis que Maison du Café a lancé, en avril dernier, ses fameuses capsules L’Or compatibles avec les machines du concurrent Nespresso, c’est la ruée dans les supermarchés. «Les premiers jours, nos clients allaient se servir directement sur les palettes», se souvient le directeur d’un Franprix parisien. Même stupéfaction au siège français du fabricant, à Villepinte : «Certains magasins ont dû rationner leurs clients pour que tout le monde soit servi», rapporte Martine Loyer, directrice marketing. Depuis, le succès ne se dément pas : 100 millions de ces capsules ont déjà trouvé preneur en neuf mois.
En allant ainsi marcher sur les plates-bandes de l’intouchable Nespresso, l’américain Sara Lee, propriétaire de Maison du Café, mais aussi de Senseo, savait qu’il jouait très serré. Nestlé croyait avoir trouvé la martingale imparable avec son fameux duo machine plus dosette, sa gamme de parfums à rallonge et ses boutiques de luxe. Et voilà qu’un coucou est venu faire son nid chez lui. Avec un allié redoutable : la grande distribution, pas mécontente de reprendre la main sur ce marché extrêmement juteux. Aujourd’hui, avec ses doses 10% moins chères (29 centimes au lieu de 33, en moyenne, chez Nespresso) et, surtout, accessibles dans des milliers de magasins, Sara Lee aurait déjà chipé 10% du business de Nestlé en France.
De quoi donner un sacré coup de fouet à ce groupe méconnu. L’américain est devenu le troisième torréfacteur mondial, avec un chiffre d’affaires de 3,2 milliards de dollars. Et son résultat d’exploitation, en hausse depuis trois ans, a atteint 586 millions de dollars en 2010. Ses plus belles performances, il les enregistre en France, son deuxième marché. Depuis 2002, ses ventes y ont plus que doublé (de 165 à 350 millions d’euros) et sa part de marché est passée de 16 à 25%, pour partie aux dépens du leader, Kraft (Carte noire, Grand’Mère…). «Et ce n’est qu’un début», pronostique Luc Van Gorp, le patron France.

Cette soif de conquête, Sara Lee l’avait un peu perdue ces dernières années. Après le rachat de Maison du Café, en 1977, le groupe ronronnait sur un marché français atone. Certes, il avait bien créé L’Or, une marque premium 100% arabica (plus subtil que le robusta), mais son business restait cantonné au paquet de moulu pour cafetière filtre classique.
Début 2000, changement de décor. Philips et les chercheurs du centre R & D de Sara Lee, à Utrecht (Pays-Bas), inventèrent avec Senseo une nouvelle façon de préparer le petit noir : une machine spécifique et abordable (moins de 100 euros), à basse pression (1 bar, contre 15 bars pour le percolateur professionnel), conçue pour accueillir une dosette en papier. A la clé, un café plus crémeux et nettement amélioré, à mi-chemin entre le filtre et l’expresso. Et surtout, plus rentable : le café moulu est vendu à peine 11 euros le kilo en format familial, mais plus du double en dosette individuelle.
Pour doper ses ventes, le torréfacteur n’a pas lésiné sur les moyens dans ses trois centres de recherche, aux Etats-Unis, en Asie et aux Pays-Bas, où travaillent des centaines d’ingénieurs, d’agronomes et d’experts en arômes. Leur job : imaginer les blockbusters de demain, à l’image de la Senseo, qui représente aujourd’hui 150 millions d’euros de chiffre d’affaires rien qu’en France et équipe un foyer sur cinq. Plus récemment, les cerveaux de Maison du Café se sont inspirés des blocs de lessive pour lave-vaisselle en créant la «pépite», une pastille de café compressé à déposer dans sa machine à filtre. Trois ans de recherche et plusieurs millions d’euros d’investissement ont été nécessaires pour industrialiser cette trouvaille, qui devait tout à la fois se dissoudre facilement et ne pas être friable.
Un parcours de santé, néanmoins, comparé à l’étape suivante, à savoir l’élaboration de capsules «Nespresso compatibles». Comprenez, utilisables sur les machines du concurrent, sans tomber sous le coup de la contrefaçon. Juristes et ingénieurs ont consacré quatre ans à éplucher les 1 700 brevets de Nestlé et à tester toute une batterie de mécanismes. «Ce projet a dû leur coûter une cinquantaine de millions d’euros», estime un ancien de Nestlé. L’astuce ? Cette dosette L’Or, plus petite que celle de George Clooney, est surtout prépercée, contrairement à celle du concurrent. Cette différence de technologie ne convainc pas le groupe suisse, qui vient d’attaquer Sara Lee pour viol de brevets. En attendant le verdict, l’américain peut regarder les profits pleuvoir ; on estime à 7%, voire 10%, les marges nettes dégagées sur ces petites doses.

A la sortie des labos, Sara Lee s’appuie sur une organisation industrielle d’une redoutable efficacité. En Europe, le groupe n’hésite pas à mettre en concurrence ses huit usines. «Nous sommes audités tous les ans, raconte un cadre du site français d’Andrézieux (Loire). On nous confie de nouvelles productions en fonction de nos performances.» Résultat : dans son usine, d’où sortent 27 000 tonnes de café torréfié chaque année, les machines tournent à 85% de leur capacité. Et sans rogner sur la qualité.
Quatre experts effectuent chaque jour plus de 5 700 prélèvements tout au long de la chaîne et dégustent 400 tasses selon un cérémonial bien précis, proche de l’œnologie : ils hument le café très chaud, en prennent une gorgée, la roulent en bouche et la recrachent. Ils s’assurent ainsi d’obtenir un goût constant, production après production, même si les assemblages de cafés verts varient un peu.
En amont, chaque lancement est précédé d’une série d’études. En France, deux fois par an, les équipes se réunissent pour un brainstorming général sur les nouvelles tendances repérées sur les cartes des restaurants, dans les rayons des supermarchés ou les magazines de cuisine. Quatre groupes d’une dizaine de consommateurs sont ensuite interrogés plusieurs heures pour affiner les idées. Le projet retenu est développé, puis soumis à nouveau à 500 clients potentiels. En cas de doute, Sara Lee s’autorise même un test grandeur nature en magasin. «C’est rare, car très compliqué à organiser, explique Martine Loyer. Mais cela nous est arrivé récemment pour un cappuccino.» Un projet de capsules à briser qui s’est révélé par trop audacieux.
Mais, une fois un projet validé, l’industriel sort le grand jeu promotionnel. Le dispositif déployé par Sara Lee pour soutenir ses capsules l’illustre. En magasins, une armada de 50 commerciaux ont installé dans 500 hypermarchés des présentoirs en carton pour les mettre mieux en valeur en rayon. Et, en 2010, le groupe est devenu le plus gros annonceur du secteur avec 28 millions d’euros de budget. Sans égérie : «Nous n’avons pas besoin de George Clooney, note, piquant, Luc Van Corp. Chez nous, la star, c’est le produit.» Sûr de son succès, le groupe prévoit déjà d’élargir sa gamme avec quatre nouveaux parfums et d’attaquer d’autres pays européens. «What else ?»

Malaise Alliot-Marie 

Michèle Alliot-Marie a passé ses vacances de Noël en Tunisie, avec son autre ministre de compagnon, Patrick Ollier, et ses parents. C’est leur droit. Le choix de la destination est plus contestable : le feu avait déjà pris en Tunisie (dans tous les sens du terme), et le Quai d’Orsay ne pouvait l’ignorer. En outre, les circonstances du séjour de MAM et de sa grande famille ne sont pas claires. Elle admet avoir été invitée dans son jet par un certain Aziz Miled, qui est un riche entrepreneur. Que celui-ci appartienne, comme l’affirme « Le Canard Enchaîné », au clan Ben Ali, ou qu’il ait été spolié par le beau-frère du dictateur en fuite, comme l’affirme Michèle Alliot-Marie, importe finalement peu. Ce qui devrait compter, c’est l’avertissement délivré en juin dernier par Nicolas Sarkozy, menaçant de sanctions « immédiates » les ministres qui ne paieraient pas leurs loisirs sur leurs propres deniers. La lettre du président faisait suite à l’affaire des cigares de Christian Blanc, le ministre du Grand Paris, et de l’utilisation abusive d’un jet par Alain Joyandet, le ministre de la Coopération.


Michèle Alliot-Marie et Patrick Ollier entrent-ils dans la catégorie des bénéficiaires de faveurs privées ? Si oui, ce serait un nouveau coup de canif dans la « République irréprochable » promise par le locataire de l’Élysée, et une nouvelle atteinte à l’image que se font les Français des hommes et femmes politiques. S’agissant de la ministre des Affaires étrangères, cette atteinte à l’image rejaillirait immanquablement sur notre pays, qui n’a pas besoin de ça.


La petite phrase prononcée le 11 janvier par MAM, quand elle a proposé au régime tunisien le « savoir-faire » français en matière de maintien de l’ordre, revient évidemment dans les mémoires à cette occasion. La proposition était déjà injustifiable, au vu des dramatiques événements tunisiens. Elle est encore plus inquiétante à la lumière de ce qu’on apprend sur les liaisons privées du couple ministériel. Malaise, malaise…


La polémique n’a pas seulement une dimension morale. Elle a des répercussions politiques. Alors que la diplomatie américaine s’active en Égypte pour canaliser, au profit des États-Unis, une révolte qui cristallise l’attention du monde entier, le Quai d’Orsay reste tétanisé par un énième dossier franco-français de conflit d’intérêts.

Les leçons inutiles

De deux choses l'une : ou Mme Alliot-Marie galvaude la composante éthique de sa responsabilité ministérielle ou elle a péché par manque d'analyse, voire par négligence ? Dans les deux hypothèses c'est la politique étrangère de la France qui sort affaiblie du tourbillon tunisien dans lequel la ministre n'en fini plus de se faire ballotter. Le cynisme est une composante de la diplomatie mais nous sommes là dans un amateurisme qui renforcera encore le sentiment que la diplomatie de la France est de plus en plus inaudible même dans ses zones d'influence naturelle. À moins qu'après quinze années passées dans les gouvernements, Mme Alliot-Marie n'est perdu tout sens des réalités et toute perception du catastrophique impact sur l'opinion de ses bourdes à répétition.

Nicolas Sarkozy appréciera sans doute, et à sa juste valeur, cette ouverture idéale du G20 que vient de lui offrir sa ministre des Affaires étrangères. Sans compter les répliques possibles car vu l'état de sympathie dans lequel les Tunisiens tiennent notre ministre depuis ses déclarations, il s'en trouvera toujours un pour confirmer que tout ce qui a été mis au jour est vrai. Peut-être même pour en rajouter. Et dire que d'aucuns s'étonnent encore du rejet grandissant de la politique dans l'opinion et de l'intention des citoyens de se laisser tenter par vote protestataire.

Le yatch de Bolloré, le jet de Joyandet, les cigares de Blanc, les conflits d'intérêts, les promesses de la République irréprochable ont si peu servi de leçon que la ministre des Affaires étrangères a accepté, en famille, un cadeau d'un homme d'affaires tunisien. En sachant les troubles qui avaient commencé à soulever le couvercle.

Les dénégations sur l'absence de liens entre l'ami voyagiste et le gouvernement de Ben Ali sonnent bien creux quand on sait qu'il n'y avait aucune entreprise qui ne soit pilotée par le clan. Pire même, la proposition, devant l'Assemblée, de mise à disposition de notre savoir faire antiémeute et l'avion chargé de « matériel » de maintien de l'ordre arrêté de justesse à Roissy seront interprétés comme le service après vente de la gracieuseté faite à la ministre française. Décidément notre vie politique n'en finit pas d'être adolescente.

Trop peu, trop tard

Sujet de réflexion pour les étudiants de Sciences Po : à quel moment un dirigeant perd-il le contact avec son peuple, s'enferme-t-il dans sa tour d'ivoire et en vient-il, tôt ou tard, à verser dans la déraison ? Les images que nous offre depuis quelques jours la télévision, c'est peu de dire qu'elles relèvent de l'absurde tant il existe, même dans celle-ci, une certaine forme de logique. Non, nous nous trouvons là devant Ubu roi, envoyant à la trappe ce qu'il s'entête à ignorer, persistant dans sa détermination à aller aussi loin que possible dans l'irréparable et faisant donner ses nervis - en réalité une déferlante d'agents de l'ordre, venus à cheval ou à dos de chameau, déguisés en contre-manifestants - face à la foule cairote qui réclame son départ. Il faut espérer que quelqu'un, et le plus tôt serait le mieux, va répondre : « Non Sire, c'est une révolution » à la question de Hosni Moubarak : « C'est une révolte ? » Croire que la mobilisation observée depuis huit jours était uniquement destinée à arracher la promesse qu'il n'y aurait plus, l'an prochain, de sixième mandat, assortie de quelques hochets socio-économiques, c'est faire insulte à l'intelligence du peuple ; c'est lui dénier tout droit à la plus chère de ses quêtes : celle de la dignité, après des décennies d'humiliations.
Jusqu'au bout le raïs aura cédé, réagissant au coup par coup, trop peu et trop tard. Le dernier fil, bien ténu en vérité, qui reliait le pouvoir à la base vient d'être rompu avec les affrontements de Midane al-Tahrir. Son tort aura été de croire en la solidité des autocraties quand elles sont plus fragiles en fait que les démocraties. Au Caire - et ailleurs, demain, de Sanaa à Amman ? - la leçon de Tunis ne semble pas avoir été retenue, pas plus que n'ont été suivis les conseils prodigués par les États-Unis, l'Union européenne, la Turquie.
À cet égard, il y a lieu de s'interroger sur l'attitude de Washington où, jusqu'à la semaine dernière, Hillary Clinton jugeait stable le régime, alors qu'il chancelait, puis, se ravisant, de l'appeler à des réformes purement cosmétiques. Hier même, dans les colonnes du New York Times, le candidat malheureux à la présidentielle de 2004 John Kerry soutenait que quelle que soit l'issue de la contestation en cours, la nature des relations entre le peuple et les dirigeants du pays est appelée à s'en trouver changée de manière définitive. Il va plus loin encore, prévoyant une modification des rapports avec les États-Unis, qui ne tiendraient plus compte, dit-il, du facteur Moubarak.
Il faut regretter que la mise en garde du sénateur du Massachusetts et président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre haute arrive avec quelque retard. D'autant plus que l'avertissement avait été précédé de multiples rapports établis ces derniers mois, dans lesquels un groupe de suivi US conduit par Michele Dunne et Robert Kagan revenait avec insistance, au fil des mois, sur la fragilité du pouvoir. La première, dès l'année 2008, s'interrogeait sur l'avènement d'une « Égypte postpharaonique ». Les premières lignes de l'article de cette parfaite arabophone dans le numéro de septembre-octobre de l'American Interest Online : « Lorsque cela se produira, le monde s'en trouvera ébranlé, à tout le moins pour quelque temps. L'octogénaire Hosni Moubarak, président du plus grand pays arabe, quittera ses fonctions, de son plein gré ou par décision de la Providence, probablement dans les trois années à venir (...). Les Égyptiens s'y préparent et nous ferions bien de les imiter. »
Au lieu de quoi, qu'entend-on ? Des voix, de plus en plus audibles, pour noter que l'aide militaire consentie sert à effrayer la population et à contrôler la sécurité. Les F-16 et les grenades lacrymogènes, répète-t-on dans la capitale fédérale, ont été fournis par le Pentagone. À l'image de l'administration, les politologues sont eux aussi divisés entre partisans du « pouvoir-au-peuple » et examen de conscience, avec une nette propension à l'autoflagellation. Tel cet éditorialiste qui décrète sentencieusement : si Moubarak n'avait pas régné en dictateur ces trente dernières années, les tours jumelles du World Trade Center seraient encore debout. Explication : internés dans les prisons, les islamistes ont été empêchés de lancer une révolution à domicile et forcés de l'exporter dans le monde. S'ensuit la longue litanie des faillites, du Rwanda à l'Irak, en passant par la Somalie. Nous citions tout à l'heure le père Ubu ? Il n'est pas seulement néo-égyptien mais universel par les temps qui courent.
Ah ! L'envie de taguer ces mots au bas d'une pyramide : « Lénine (enfin, son équivalent égyptien), reviens, ils sont devenus fous »...

Le temps des nervis... et de l’armée

L’agonie d’une dictature est toujours accompagnée de convulsions. Les nouveaux événements sanglants du Caire ne sont pas sans rappeler les jours sombres en Tunisie qui avaient suivi la fuite de Ben Ali. Tout régime autoritaire, surtout lorsqu’il est en place depuis des décennies, s’appuie sur une « clientèle » fidélisée par des « privilèges » et autres passe-droit. Sur sa garde prétorienne aussi, en l’occurrence la police, la tunisienne comme l’égyptienne. Que sur ordre, ces affidés cherchent à créer une situation insurrectionnelle, n’étonne pas. Ils ont tout à perdre et l’épuration les guette.

Plus étonnante est l’attitude de l’armée. Elle a laissé faire, se contentant d’observer les exactions avec apparemment pour seul ordre de protéger les bâtiments publics. Son message est très clair : il signifie que l’annonce faite la veille par Hosni Moubarak, sa volonté de rester jusqu’en septembre dans des fonctions déjà limitées par sa maladie, convient parfaitement à l’état-major. Peut-être même est-il à l’origine de cette décision prise en concertation avec le vice-président Souleimane. À l’opposition, toujours sans organisation autre que celle des « Frères musulmans » honnis par les militaires (du moins, par les officiers...), de le comprendre et de l’accepter.

Le message s’adresse aussi à l’étranger. Pas tant aux Européens qui, après avoir entendu la voix de l’Amérique, ont à leur tour exigé une rapide transition démocratique : ils ont depuis longtemps perdu toute crédibilité politique au Moyen-Orient. Mais d’abord aux États-Unis. Leur aide est indispensable à l’Égypte, en premier lieu à l’armée équipée par Washington... ce qui n’empêche pas les Américains d’être unanimement détestés par une population solidaire des autres nations arabes, notamment irakienne ou palestinienne.

Pour Barack Obama, c’est plus que de l’embarras. Il n’a déjà rien obtenu d’Israël également massivement soutenu par Washington. Pas la moindre concession sur la politique de colonisation que le gouvernement Nétanyahou poursuit de plus belle en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Voilà qu’un autre grand allié se rebiffe en faisant fi des injonctions de la Maison Blanche. Cet entêtement ne peut qu’inquiéter les autres « clients » des États-Unis dans la région, particulièrement en Arabie Saoudite et dans les émirats du Golfe. Et encourage tous les ennemis jurés de l’Amérique, en premier lieu l’Iran qui, tout en poursuivant sa politique nucléaire, vient d’installer le Hezbollah à la tête du Liban. Sans grande réaction de la part de Washington...

En Égypte, la démocratie n’est pas seule en jeu. Toute une géopolitique américaine bâtie depuis la première Guerre du Golfe en 1991 l’est également.

Éloge de la lenteur en politique

La relance, mal accueillie, du débat sur la TVA sociale confirme que l'on ne peut pas traiter n'importe comment et n'importe quand des questions aussi vitales, sans prendre le risque d'activer la machine à perdre les élections.

Personne ne nie que la France a un problème de compétitivité, de coût du travail et de déficits. En réponse, depuis des semaines, l'UMP craque des allumettes ¯ 35 heures, « niches » sociales, statut des fonctionnaires, fiscalité sur la résidence principale, hausse de la TVA... ¯ d'une manière qui inquiète la droite et l'opinion.À chaque fois, le Premier ministre doit jouer les pompiers de service. Sitôt ouvert, sitôt refermé : est-ce ainsi que l'on fait avancer la réflexion collective ?

Plusieurs facteurs expliquent cette cacophonie anxiogène. Jean-François Copé, déjà candidat pour 2017, cultive son image d'agitateur d'idées à la tête de l'UMP pour mieux se distinguer de son rival potentiel, François Fillon, et pour accentuer le contraste vis-à-vis d'une gauche qu'il veut ringardiser. Cette répartition des rôles renforce peut-être le rôle arbitral de Nicolas Sarkozy. En attendant, elle fragilise la majorité à quelques semaines des cantonales.

Il est vrai qu'en face, l'étirement du calendrier socialiste offre à la droite du temps et de l'espace. Faute de leader désigné, la gauche éparpillée peine à répondre de manière construite, ajoutant du flou à la confusion. Espérons que l'émergence des protagonistes officiels de 2012 aidera à clarifier les positions.

Mais ces deux explications conjoncturelles sont un peu courtes. La difficulté d'imprégner la société de questions complexes et de suggérer des réponses fines se heurte à des évolutions de fond.

Le quinquennat, en raccourcissant le temps politique, encourage les débats à marche forcée, le recours au marketing et la réponse mécanique et simpliste à toute question qui surgit. L'obsession quasi permanente du sondage et de la prochaine présidentielle encourage une précipitation et une inflation législative qui brouillent plus qu'elles n'éclairent.

Les instabilités brutales du monde ¯ de la crise financière aux révolutions arabes ¯ et leur impact sur notre vie rendent difficile de se faire une idée, d'avoir une grille de lecture claire et définitive de l'actualité.

Enfin et surtout, il est devenu très compliqué de conduire une réflexion sereine et approfondie entre, d'une part, une complexification des problèmes ¯ la fiscalité, par exemple ¯ et, d'autre part un émiettement, une individualisation, des attentes. Ajoutons que les formats médiatiques nouveaux ¯ le diktat d'Internet qui exige de faire vite et court ¯ accentuent cet effet, compliquent la pédagogie politique et retiennent le facile, le slogan, le bon mot.

Ces causes ne vont pas disparaître. Il y a tout lieu de redouter que nous n'en soyons qu'aux prémices d'une campagne dont les modalités ne grandiraient pas ses acteurs et ne feraient pas avancer le pays. On ne traitera pas de justice sociale ou d'équité fiscale en ne les regardant que par le petit bout de la lorgnette. Chaque question n'a de sens que si on l'intègre dans une globalité dont l'examen nécessite du temps. Après des années de culte de la vitesse, il faudrait refaire l'éloge de la lenteur en politique.

Un homme seul à l’Élysée


Trois mois après le remaniement, treize avant la présidentielle, Nicolas Sarkozy est déjà seul. Son Premier ministre est en cohabitation avec l’hyper-ambitieux Jean-François Copé. Briseur de tabous et inventeur décomplexé de la provocation libérale (RTT, TVA), ce boutefeu d’incendies sociaux brouille l’action de François Fillon en lui imposant des démentis permanents sur ses idées de réformes. Hier, verrouillé par l’Elysée, Fillon est aujourd’hui otage de l’UMP et renvoie une image d’immobilisme face à son rival Copé. Le fidèle Brice Hortefeux, chargé de garder le bastion policier, a transformé CRS, gardiens de la paix et épouses de gendarmes en manifestants. Du jamais vu. Sur la scène internationale, le Président du G20 paye les maladresses et... les vacances tunisiennes de sa ministre des Affaires Etrangères Michèle Alliot-Marie. Ce matin à Orléan sur la sécurité, jeudi prochain sur TF1, Nicolas Sarkozy redescendra donc dans l’arène face aux Français et à son impopularité comme au début de son mandat, quand il érigeait ce lien direct entre le chef d’Etat et le peuple en pierre angulaire de sa rupture, de sa méthode pour passer les messages et vanter son action. Il en avait mesuré les dangers et s’était doté d’un bouclier politique avec cette équipe chevronnée. En trois mois, les «grands» ministres sont redevenus des collaborateurs qui ne lui rendent pas forcément service. Pesante solitude des locataires de l’Elysée? Pas forcément. Le bouclier ministériel est fissuré mais comme les ténors de l’opposition tirent leurs flèches les plus acérées entre eux, le Président peut encore partir


en campagne sans escorte.

Une touriste au quai d’Orsay

Le fameux “effet domino” a franchi la Méditerranée. Une question, depuis hier, taraude l’Hexagone : “Ben Ali entraînera-t-il Michèle Alliot-Marie dans sa chute ?” Lorsque notre ministre des Affaires étrangères, en pleine “révolution du jasmin”, lui proposait une aide policière, on l’a cru mal informée. Jamais la République n’irait armer le bras d’une dictature. Seule une méconnaissance de la réalité tunisienne pouvait expliquer pareille “boulette”.

Mais non. Quinze jours plus tôt, entre Noël et jour de l’An, MAM passait justement ses vacances là-bas. Elle y a même voyagé en jet privé, aux frais de son ami Aziz Miled. Ce patron prospère d’une compagnie aérienne a forcément les faveurs du pouvoir en place. Le présenter aujourd’hui comme une victime de “la clique bénaliste”, voire un résistant de la première heure, relève de l’aimable plaisanterie.

Du quai d’Orsay aux plages de Djerba, il n’y a donc qu’un pas. Mme Alliot-Marie l’a franchi en touriste de luxe, sans rien remarquer de l’oppression alentour. Le soleil dans les yeux, voilà qui explique son aveuglement. À la veille de la fuite du tyran, parlant au nom de la France, elle s’accrochait encore à cette Tunisie de carte postale. Du coup, la jugeant “disqualifiée”, le PS réclame sa démission. Ce n’est pas à gauche qu’on verrait des choses pareilles ! Les somptueux séjours de François Mitterrand en Égypte, à l’invitation de Moubarak, ne sont plus qu’un lointain souvenir…

Apple : le retour de l'octroi

A première vue, le lancement, hier, de « The Daily », le premier quotidien conçu à 100 % pour l'iPad est une excellente nouvelle pour la presse. En crise, le monde du papier voit émerger avec la tablette d'Apple un nouveau canal de distribution lui permettant d'accélérer sa mutation numérique.

La réalité est malheureusement plus complexe. Car, après avoir dicté sa loi à l'industrie musicale - en imposant la vente à l'unité des chansons et leur prix de commercialisation -, Apple veut forcer la main à la presse. Alors que jusque-là les éditeurs pouvaient vendre directement des abonnements via l'iPad, la firme à la pomme a décrété qu'elle devenait l'unique agent de commercialisation. L'éditeur édite. Apple vend en empochant sa marge. « The Daily », qui accepte ces nouvelles règles, peut partir à l'assaut du marché. Ceux qui refuseront risquent d'être déréférencés de la boutique électronique d'Apple.

Les éditeurs, qui perdront du coup aussi bien des revenus qu'un lien direct avec leurs lecteurs, s'inquiètent. Et ils ne sont pas les seuls. Car demain rien n'empêchera Apple de chercher à imposer des conditions similaires à la Fnac ou à Amazon en prélevant une commission sur la vente de n'importe quel livre numérique. Et pourquoi pas, à terme, de n'importe quel bien physique dont l'achat serait finalisé via un iPad ? Bref, c'est un « octroi Apple », dont devront s'acquitter tous ceux qui voudront faire de l'iPad un canal de commercialisation. eBay ou la SNCF pourraient bien être les prochains.

On croyait qu'Apple voulait créer et gérer avec l'iPad l'équivalent d'une galerie commerciale dans laquelle différentes boutiques indépendantes existeraient. On se trompait. L'idée est plus de constituer un grand magasin, dont l'unique caisse sera contrôlée par la firme de Steve Jobs.

On rétorquera qu'Apple ne force personne à venir sur son iPad. Apple expliquera même que des tablettes concurrentes existent. Tout cela est exact, mais l'attitude de l'américain n'en reste pas moins choquante. D'abord parce que le géant de l'électronique se permet de modifier en cours de route, pratiquement sans préavis et de façon unilatérale, les règles du jeu. Ensuite, parce que aujourd'hui, l'iPad est encore très nettement dans une position dominante. Or, si les lois de la concurrence n'interdisent pas la domination, elles n'autorisent pas qu'on en abuse.

Pourquoi les marchés votent pour l'euro


Deux mille dix, une année épouvantable pour l'euro. Enfin, c'est ce que suggèrent les apparences. La crise grecque a ouvert une période chaotique. On a vu à l'oeuvre, si l'on peut dire, une Union monétaire sans mécanisme de coordination budgétaire. Il a fallu des semaines, des mois de négociation pour aboutir à des compromis pas toujours convaincants. Les opposants de toujours ont eu de quoi nourrir leur hostilité de principe à la monnaie unique ! Au lendemain de l'été, une accalmie s'était produite, elle n'a pas duré. L'Irlande, réputée sérieuse, sombrait ; il fallait s'attendre à ce que le Portugal suive et donc l'Espagne, et là ce serait vraiment le commencement de la fin.


C'est une façon de raconter l'histoire mais, curieusement, elle ne reflète pas tout à fait la réalité. Que voit-on en restant plus près des faits ? L'euro reste la monnaie internationale qu'elle est rapidement devenue après sa création. Sa part de marché dans le commerce, la finance ou les réserves mondiales n'a pas été affectée par les turbulences récentes. Revenons à son parcours : l'euro a été introduit à 1,19 dollar, ce qui correspond plus ou moins à sa parité de pouvoir d'achat, il a connu au début des années 2000 une période difficile, tombant à 0,84 dollar. Après les épreuves traversées en 2010, on pourrait imaginer un mouvement de défiance similaire. A en croire la presse financière anglo-américaine, l'euro devrait être moribond. Eh bien, pas du tout, l'euro fluctue depuis cinq ans au voisinage de 1,35 dollar, son niveau actuel. Non seulement l'Asie n'a pas vendu l'euro au coeur de la tourmente, mais la Chine a même augmenté (de 20 à 26 %) la part de l'euro dans ses pléthoriques réserves de change.


Ce qui s'est produit en Europe depuis un an est spectaculaire. La crise a forcé à reconnaître les défauts de conception de la zone euro. Une coordination budgétaire et financière plus étroite, ce que l'on appelle en France une sorte de « gouvernement économique de l'euro », se met en place. Douloureusement, c'est vrai, mais résolument. Deux aspects de ces négociations presque non-stop depuis avril dernier sont frappants : 1- Le retour de la coopération franco-allemande comme moteur de l'action commune, le sommet de Deauville en ayant été une illustration frappante ; 2- Un certain pragmatisme allemand qui, au-delà de réactions rhétoriques parfois maladroites, a en définitive servi l'intérêt général européen, en préservant ses intérêts propres, bien sûr, comment pourrait-il en être autrement ?


Beaucoup reste encore à négocier, aussi bien en matière de prévention que de gestion des crises. Mais l'issue ne fait plus de doute : il y aura en mars prochain accord sur les outils permettant à l'avenir d'encadrer les procédures budgétaires et de traiter le cas de pays en difficulté. C'est parce que ces efforts sont mieux compris que les marchés, tout en restant vigilants sur les nombreux écueils qui demeurent, accordent leur confiance à l'euro : la semaine dernière, le Fonds européen de stabilité financière a rencontré un succès impressionnant, levant 5 milliards d'euros face à des ordres s'élevant à 45 milliards !


Ce qui précède est évidemment un facteur d'espoir pour la zone euro, mais d'autres difficultés se profilent. Celles traversées depuis un an ont eu leur bon côté, l'euro est fort mais il est resté à une parité raisonnable, les exportateurs ont tiré profit de la reprise mondiale en 2010. Si notre pronostic est correct, il faut s'attendre à un nouvel engouement en faveur de l'euro (en juillet 2007, il avait été propulsé à 1,60 dollar) surtout si se diffusaient les inquiétudes sur la situation budgétaire aux Etats-Unis ou sur les conséquences du passage graduel à un monde multipolaire - et donc multimonétaire.


Il y a ensuite la question centrale de la croissance et de l'emploi en Europe. La croissance européenne reste faible, elle est incapable d'apporter une vraie amélioration du marché du travail, elle est décourageante par rapport aux performances d'autres zones, l'Asie bien sûr mais aussi les Etats-Unis, et ce serait pire si la monnaie unique était aspirée vers le haut. Il ne faudra pas se tromper de priorité en 2011. La dette des pays périphériques pourrait bientôt cesser d'être l'objet de préoccupations obsessionnelles. Il va falloir remettre sur le métier la question de l'investissement, de l'emploi, du régime de croissance futur. Sur ces questions-là, également, il sera bientôt temps de renforcer les mécanismes de coopération au sein de la zone euro. Quel que soit le nom qu'on lui donne, on n'a pas fini d'entendre parler en Europe de gouvernance économique et politique !