TOUT EST DIT

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samedi 17 avril 2010

Paralysé, Roissy se mue en royaume de la débrouille

"Des chiiips !" Sélène, 3 ans, se pend à la grosse valise de sa mère avec un regard enjôleur. Malina Marty se rendait à l'aéroport de Roissy en RER, avec ses bagages et ses deux filles, vendredi 16 avril, quand elle a reçu le SMS d'Air France, à 14 h 32, sur son Blackberry : "Le vol AF 2048 du 16/04 est annulé." Il est maintenant 16 h 30, Sélène veut des chips pour le goûter, et sa mère fait la queue depuis une heure et demie, sans savoir quand elles partiront à Barcelone.
Deux jours après le début de l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll, le nuage de cendres baladeur bloque toujours la plupart des vols européens. Malina Marty, cadre dans une banque, craint que cela lui coûte cher. Elle a loué un appartement en Espagne pendant une semaine pour faire une surprise à ses parents, Boyan et Nelly, qui vont avoir 60 ans et sont bulgares. Elle a aussi invité son frère et sa belle-soeur et payé les billets de toute la famille. Elle fait grise mine quand elle apprend que l'aéroport de Sofia est, lui aussi, fermé : "Ma surprise d'anniversaire est ratée."

L'aéroport Charles-de-Gaulle est officiellement "fermé", mais les passagers peuvent s'y rendre. Bon nombre d'entre eux, en cette journée de départs en vacances - à 20 000 passagers par jour en moyenne, contre 16 500 en temps normal - ont choisi de tenter leur chance.

"ON N'EST PAS DES CHIENS"

Un homme s'échauffe en brandissant sa carte de handicapé : "Je suis là depuis cinq heures du matin. On n'est pas des chiens !" Son vol pour Tunis a été annulé par deux fois, dit-il, et son fils est reparti avec ses bagages. Une hôtesse propose de l'emmener vers un comptoir d'embarquement, car le vol pourrait finalement décoller. "Mais non, c'est mort !", vocifère-t-il. L'avion pour Tunis s'envolera pourtant. Une vingtaine de départs et une dizaine d'arrivées ont été autorisés par la direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Les accès d'énervement restent cependant rares. Fatalistes, la plupart des voyageurs font preuve de calme, en patientant aux comptoirs des compagnies. L'aéroport paraît même fantomatique. Les guichets d'embarquement sont vides, les boutiques désertes, les portes automatiques des arrivées immobiles. Sur les panneaux lumineux, la mention "annulé" se répète en rouge. Les deux vendeurs du Relay H, au sous-sol du terminal 2F, se sont ennuyés ferme, ce vendredi. Ils ont à peine réalisé 10 % de leur chiffre d'affaires habituel.

Les loueurs de voiture, en revanche, ont fait des affaires. François Gruchet, un pharmacien de Grasse, et sa femme Angélique attendent les clés d'un véhicule, trop heureux d'en avoir enfin trouvé un, après trois tentatives vaines.

Ce couple de quadragénaires bronzés a quitté Tahiti, mercredi soir, a patienté sept heures à Los Angeles et devait prendre, vendredi matin, un vol de Roissy à Nice "pour aller chercher les enfants". Donné partant à 15 heures, le vol a été annulé deux heures plus tard. Après vingt heures d'avion, ils s'apprêtent donc à parcourir 960 km en voiture. En plein départs en vacances.

Etienne, Joël et les autres en feront à peine moins pour atteindre Milan, en s'entassant à sept dans leur Peugeot 807. Cette bande d'Angevins, venue en voiture à Roissy, n'a pas trouvé d'autre solution pour aller passer ces dix jours tant attendus en Calabre, chez une amie. De Milan, ils prendront l'avion pour Lamizia Terme, au lieu de passer par Rome. Alitalia leur rembourse le Paris-Rome et le Milan-Paris du retour. Ils se relaieront pour conduire. "Je m'en doutais que ça allait être "Koh-Lanta", notre truc", rigole Martine. L'humeur reste joyeuse.

Maria Bonifacio, 46 ans, venue vendre sacs et chapeaux à Paris, espère retrouver bien vite Florence et la Toscane. Elle ne comprend pas pourquoi elle resterait bloquée à Paris, "puisque le nuage de cendres est censé se trouver au nord de l'Europe". Son billet échangé, elle va s'inscrire sur la liste d'attente, espérant encore partir samedi matin. Elle ignore que la DGAC va prolonger la fermeture des trois aéroports parisiens. Si elle ne retrouve pas d'hôtel, elle fera "il barbone !" (le clochard).

Quant à Erkan Tuncay et Izzet Tanyol, deux hommes d'affaires turcs qui pensaient regagner Istanbul vendredi soir, ils cherchent aussi un hôtel en banlieue.

De son côté, Bruno Victor-Pujebet, après neuf heures d'avion entre Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, et Osaka (Japon), puis quatorze heures de vol entre Osaka et la France, a atterri à Lyon au lieu de Roissy. Il a calé quand on lui a proposé un retour en car à Paris et a préféré tenter le TGV, malgré les grèves à la SNCF.

Eurostar a mis en place huit trains supplémentaires pour Londres. Mais à Roissy, un petit malin se balade avec une pancarte, proposant quatre places en voiture pour Calais. "C'est 80 euros par personnes, j'en ai déjà trois. Venez, on sera à Calais à 20 h 30." Il paraît que le dernier ferry était à 23 heures.
Béatrice Gurrey

Un lycéen strasbourgeois a forcé 154 Twingo en un an

Un lycéen de 21 ans, qui avait ouvert pas moins de 154 Twingo entre avril 2009 et avril 2010, a été interpellé jeudi 15 avril à Strasbourg, apprend-on auprès de la police. Ce Mosellan, qui agissait surtout dans le quartier des facultés, opérait exclusivement sur des Twingo. Il disposait d'une technique qui lui permettait d'entrer dans les voitures en pliant les portières.
Il a reconnu les faits qui lui étaient reprochés et a expliqué qu'il pénétrait dans ces véhicules pour y boire et y fumer à l'abri. Il en profitait aussi pour faire main basse sur les divers objets qui pouvaient s'y trouver, comme des clés USB ou de la menue monnaie.

Le jeune homme avait enseigné sa technique à deux complices, ce qui a provoqué sa perte : ses deux émules ont été interpellés en état d'ivresse le 8 avril. Ils ont avoué aux policiers qu'ils avaient forcé 38 Twingo pour l'un, et 5 pour l'autre, en expliquant "la formation" qu'ils avaient reçue de la part du lycéen mosellan. Tous les trois ont reçu une convocation au tribunal.

ÊTRE AU LYCÉE À 21 ANS DÉNOTE DÉJÀ D'UN CERTAIN ÉTAT GÉNÉRAL DE "L'ADOLESCENT", ENSUITE LE FAIT DE FORCER 154 TWINGO PROUVE QUE LEUR SYSTÈME DE VERROUILLAGE LAISSE À DÉSIRER.

Pour un euro de plus


Les généralistes n'auront plus besoin de faire leur jogging autour du ministère de la Santé pour protester. Nicolas Sarkozy a sifflé hier la fin de la partie. Comme promis de longue date, la consultation passera bien de 22 à 23 euros au 1er janvier prochain. Qu'une si modeste augmentation à si longue échéance puisse satisfaire les syndicats laisse néanmoins pantois. Certes, à raison de quarante actes par jour, ce "geste du président" peut améliorer le quotidien des praticiens. Mais quand même... À rapprocher ces chiffres des honoraires du vétérinaire, de la facture du plombier ou de la note du coiffeur, on voit bien que nos médecins de famille, aujourd'hui baptisés de "proximité", ne sont pas les mieux payés. Voilà belle lurette qu'ils n'ont plus les moyens de s'offrir une assistante, un comptable ou des services informatiques. S'ils soignent toujours à toute heure les petits maux de patients de plus en plus exigeants, ils doivent aussi traiter eux-mêmes les bobos de leurs matériels et de leurs locaux. Bref, ce n'est pas une sinécure. On comprend en l'occurrence qu'ils aient exigé la qualification de "spécialistes en médecine générale" en reconnaissance de leurs mérites, même s'il y a de l'oxymore dans la fonction ! N'est-ce pas docteur ? Qu'ils aient droit au tarif plancher des spécialistes -non généralistes...- devenait légitime. Même si l'on ne doit jamais perdre de vue dans un pays où la santé est financée par la collectivité, que toute dépense supplémentaire s'ajoute à la dette abyssale du système. Le seul vrai bénéficiaire de la mesure pourrait être le président de la République. Pour un petit euro de plus, il pourrait calmer le prurit d'un électorat qui l'a lâché aux régionales pour avoir travaillé toujours plus sans voir se pointer le moindre fifrelin.

Une boule de feu géante traverse le ciel des Etats-Unis

Une énorme boule de feu a traversé le ciel de plusieurs Etats du Midwest des Etats-Unis, mercredi 14 avril. Selon CNN, les autorités du Missouri, de l'Illinois, de l'Indiana et du Wisconsin ont été inondées de témoignages décrivant une "gigantesque boule de feu", visible pendant une quinzaine de minutes aux alentours de 22 heures.
"La boule de feu a été vue traversant le ciel d'ouest en est. Bien avant d'atteindre l'horizon, elle a éclaté en plusieurs morceaux et a disparu", rapporte le National Weather Service. Une longue détonation a retenti, des maisons et des arbres ont tremblé, précise le service météorologique américain.

Le National Weather Service n'apporte aucune explication officielle à ce phénomène. Il souligne néanmoins qu'une pluie de météores du nom de "Gamma Virginids" s'est produite entre le 4 et le 21 avril, avec un pic mercredi et jeudi. "Une grande météorite pourrait avoir provoqué cette boule de feu", souligne l'organisme. Le terme "météore" désigne la traînée lumineuse produite par l'entrée dans l'atmosphère d'une météorite.

L'Élysée face aux critiques des ex de Matignon

La défaite de l'UMP aux régionales a réveillé les ambitions des anciens premiers ministres.

Il faut toujours se méfier des «ex». Depuis son élection en 2007, Nicolas Sarkozy a pris l'habitude de vivre avec les humeurs (bonnes et surtout mauvaises) des anciens premiers ministres. À tour de rôle et à des degrés variables, Édouard Balladur (80 ans), Alain Juppé (65 ans), Jean-Pierre Raffarin (61 ans) et Dominique de Villepin (56 ans) se relaient dans les médias pour délivrer des conseils, administrer des leçons ou carrément attaquer le président de la République.

Course à l'échalote

Depuis la déroute des régionales, cela a pris des allures d'offensive antisarkozyste. Surtout de la part des trois anciens chefs de gouvernement de Jacques Chirac, pas mécontents de prendre leur revanche sur leur cadet de l'Élysée. Loin de chasser en meute, Juppé, Villepin et Raffarin (qui sera l'invité dimanche du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI») se succèdent dans les médias pour dire tout le mal qu'ils pensent, pêle-mêle, du style Nicolas Sarkozy, de sa gouvernance, de ses réformes, du bouclier fiscal, de l'abandon de la taxe carbone. Entre eux, c'est un peu la course à l'échalote ! Et, cerise sur le gâteau, Juppé a même rejoint Villepin sur la ligne de départ de la présidentielle de 2012 en posant sa candidature au cas où… Sarkozy ne se représenterait pas.

À l'Élysée, on relativise la portée des critiques en distinguant les intentions de quatre personnalités bien différentes. Le président entretient d'ailleurs des rapports différents d'un ancien premier ministre à l'autre. Le cas Villepin est vite réglé : «Lui, on ne le calcule pas. C'est un bloc de haine. Isolé et dont le seul but dans la vie est de faire perdre Nicolas», soupire un conseiller.

Pour les trois autres (Balladur, Juppé et Raffarin), la situation est différente. Conscient que les anciens hôtes de Matignon sont en quête de hauteur et de reconnaissance, Nicolas Sarkozy les «traite», selon l'expression de l'Élysée. Le meilleur exemple est bien sûr Édouard Balladur, qui a présidé les travaux préparatoires sur la réforme de la Constitution et sur celle des collectivités. Le chef de l'État téléphone environ toutes les trois semaines à son ancien mentor et déjeune une fois par trimestre avec lui. L'occasion pour le président de fumer un cigare avec son ami et de tester quelques idées. En retour, l'ex-député de Paris lui parle franchement. Après les régionales, il lui a conseillé de «droitiser» sa politique et a évoqué sans détour la faiblesse de certains ministres : Bernard Kouchner ou Brice Hortefeux.

Jean-Pierre Raffarin ? Nicolas Sarkozy apprécie le côté chaleureux de celui qui fut son patron entre 2002 et 2004. Mais leur relation est «étrange», confie une connaissance commune. «Jean-Pierre aime faire sa petite cuisine de son côté. Au fond, Nicolas le juge trop politicien. À part sur les collectivités, où il prend en compte son expertise, le président ne le juge pas à son niveau», analyse un observateur qui connaît bien les deux hommes. Depuis 2007, Raffarin a accumulé plus de déboires que de satisfaction avec Sarkozy. La présidence de l'UMP, que le sénateur de la Vienne espérait récupérer, lui est passé sous le nez. Idem pour celle du Sénat en 2008. Sarkozy a bien essayé de se rattraper en lui proposant d'être commissaire européen ou ambassadeur de France en Chine (son pays préféré), mais quelque chose s'est cassé entre eux. «En général, quand Raffarin n'est pas content, il le dit à Nicolas, sauf quand il fait sa tribune contre la réforme de la taxe professionnelle dans le JDD. À ce jour, c'est le plus grand franchissement de la ligne jaune», constate-t-on à l'Élysée.

Rapport de forces inversé

Reste le cas Juppé. Pour comprendre la relation entre Sarkozy et le maire de Bordeaux, il ne faut jamais oublier que le premier a été le subalterne du second. En 1988, Sarkozy était secrétaire national à la jeunesse au RPR et Juppé son patron en tant que secrétaire général. Aujourd'hui, le rapport de forces s'est inversé. «Même si les critiques portées contre lui à intervalle régulier l'agacent, Nicolas sera toujours compréhensif avec Juppé», dit-on à l'Élysée, où personne ne croit vraiment à une candidature du maire de Bordeaux à la présidentielle. Un visiteur du président prédit même qu'Alain Juppé reviendra au gouvernement à l'automne. À Bercy, dans l'hypothèse où Christine Lagarde irait à Matignon.

LA DIVISION N'EST PAS LA MEILLEURE DES SOLUTIONS, MÊME SI L'UMP EST UN PARTI DÉMOCRATIQUE. COMME DIT LE PROVERBE: "AUTANT DE TÊTES AUTANT D'AVIS". AFFICHER SES DIVISIONS MÈNE À L'ÉCHEC. LES SOCIALISTES EN SONT L'EXEMPLE.

Scientifiques en ébullition

Le Centre d'observation des cendres volcaniques (VAAC, Volcanic Ash Advisory Center) de Toulouse est en ébullition : depuis mercredi, les prévisionnistes informent en temps réel l'aviation civile de l'évolution du nuage de cendres générés par le volcan islandais en éruption. La décision de fermer une vingtaine d'aéroports en France a été prise sur la base des analyses de spécialistes de Météo-France à Toulouse. Pour cela, ils examinent 24 heures sur 24 les images du satellite géostationnaire Meteosat. Le volcan Eyjafjallajökull relève de la compétence du VAAC de Londres qui fournit les informations sur le suivi des cendres volcaniques à Toulouse, qui couvre pour sa part l'Europe continentale, le Moyen-Orient, l'Afrique jusqu'au Piton de la Fournaise sur l'Ile de la Réunion. Etablir des prévisions pour les cendres volcaniques est un exercice difficile car la quantité de cendres émise par le volcan n'est pas connue. La tâche est compliquée car une perturbation atmosphérique se mêle aux nuages de cendres.

Les éruptions


EN 79 APRÈS JC, l'éruption du Vésuve a détruit Pompéi et Herculanum.
EN 1883, l'explosion du Krakatoa en Indonésie, est considérée comme le plus grand phénomène terrestre jamais observé. L'éruption, accompagnée d'un gigantesque tsunami, a fait plus de 36 000 morts.
EN MAI 1980, le Mont St. Helens aux Etats-Unis (N-O), entre en éruption faisant 57 morts. Des explosions et des tremblements de terre font s'écrouler le flanc nord du volcan.
EN NOVEMBRE 1985, en Colombie, des coulées de boue dévastent la ville d'Armero (25 000 morts), après l'éruption du Nevado del Ruiz.
EN JUIN 1991, aux Philippines, le réveil du Pinabuto fait plus de 800 morts, des dizaines de milliers d'hectares sont sinistrés, plus d'un million de personnes déplacées.
EN DÉCEMBRE 1991, a commencé pour l'Etna (Sicile) une des éruptions majeures des trois derniers siècles, par la durée (473 jours jusqu'au 1er avril 1993), la distance parcourue par la lave et sa quantité (plus de 250 M de m³).
EN AOUT 1997, Plymouth, la capitale de la petite colonie britannique de Montserrat, dans les Caraïbes, est rayée de la carte, suite à l'éruption de La Soufrière, un volcan toujours en éruption.
EN JANVIER 2002, l'éruption du volcan Nyiragongo qui surplombe Goma (République démocratique du Congo), a détruit le centre-ville ainsi que plusieurs quartiers résidentiels et une partie des infrastructures a été carbonisée.

Un jour sans ailes


L'avion a disparu et nous sommes perdus.
Hier fut une nouvelle. Celle qui raconte le mauvais tour d'un drôle de nuage, facétieux et maléfique, jouant avec les nerfs de ces fragiles Terriens, désorientés comme des fourmis qu'on aurait détournées de leurs itinéraires rituels. Et nous, tout étonnés, de regarder ce désordre imprévisible et soudain, déclenché 6 000 mètres sous les volutes du monstre islandais.
Par quelque sortilège, Antoine de Saint-Exupéry aurait pu, d'un souffle, déposer son Petit Prince sur une planète agitée par l'incompréhensible. Incrédule, le petit ange lui aurait demandé pourquoi, diable, il lui dessinait un mouton tout gris avec de la cendre dans la laine. Avide et curieux, il aurait voulu comprendre comment un seul volcan - et très gros et très puissant, d'accord - d'une île de l'Atlantique s'était débrouillé pour désorganiser de la sorte tout un continent. Et même au-delà, jusqu'à la lointaine Chine... Un tel désordre défiait la raison dans un siècle où un seul petit clic suffisait, parfois, à contrôler le cours des choses.
Les hommes semblaient surpris. Paralysés ? Plus que ça ! Pétrifiés parce qu'ils ne pouvaient plus voler. Le Petit Prince aurait trouvé l'idée jolie. Après tout, c'est un peu de liberté qu'on leur avait prise : elle méritait bien toute cette effervescence. Les voir, comme ça, tout démunis, cela les rendait infiniment sympathiques. Pour une fois, ils étaient égaux devant une infortune qui les dépassait. Il aurait souri, aussi, en imaginant les dirigeants les plus puissants du monde confisqués d'aéronefs, impuissants à forcer la voie des airs. Un peu d'humilité devant l'inattendu les ramènerait-ils sur la terre ferme ? Il ne fallait pas trop rêver tout de même, hein Antoine...
Et puis, il aurait été un peu triste aussi en écoutant toutes ces histoires petites et grandes, de rendez-vous ratés, de vacances gâchées, d'affaires compromises. Toutes ces déceptions devant le coup du sort. Toute cette humanité-là, on ne pouvait la résumer à un petit sanglot d'un bout de monde privilégié qui pouvait bien assumer sa petite part de contrariétés. Mais ce n'était pas si simple. La détresse n'a pas besoin d'être tragique et spectaculaire pour être ce qu'elle est. Le deuil ordinaire d'un moment volé, d'un instant de bonheur enfui.
Et puis il eut une inquiétude quand la nuit de ce jour sans ailes vint. Il se disait bien que ce n'était pas si grave, mais il se demandait : que feraient-ils tous ces gens désemparés quand ils n'auraient plus rien à mettre dans les réservoirs de leurs géants d'aluminium ? Et il préféra penser qu'ils auraient alors beaucoup d'imagination...

La bombe a explosé


La bombe a déjà éclaté ! La bombe, c'est le déficit du système des retraites, annoncé depuis longtemps. Le découvert est passé en deux ans de 10 milliards à 30 milliards d'euros. Si l'on continue à ce rythme, les besoins de financement seront de 75 à 100 milliards d'euros en 2050. Cela paraît très loin, mais si l'on s'en tient simplement à 2015, c'est-à-dire à cinq ans d'ici, le déficit sera de 40 milliards. Pourquoi ? Parce que nous avons la chance de vivre plus longtemps que jamais dans l'histoire de l'humanité. Ainsi, l'espérance de vie des Français, en 1950, était de 66 ans. En 2010, elle est de 81 ans. Ce phénomène engendre des retraités en plus grand nombre et de plus grande longévité. Mais, par ailleurs, et c'est la deuxième cause, nous avons la « malchance » (?) de subir la crise qui, accroissant le chômage, entraîne la diminution des cotisations et a rapproché de quinze ans les échéances.

Tout cela, nous le savons avec encore plus de précisions, depuis la publication, cette semaine, du rapport du Conseil d'organisation des retraites, le Cor. Il s'agit d'un groupe d'experts qui, sans se préoccuper des opinions diverses, analysent la situation froidement, lucidement, comme des experts honnêtes et compétents savent le faire.

Les données sont incontestables car, s'il est un domaine où l'on peut prévoir avec certitude, c'est bien celui de la démographie. On sait que le nombre des naissances d'aujourd'hui fera le nombre des travailleurs et des retraités de demain. On connaît le nombre de cotisants aux caisses de retraites. Aujourd'hui, pour 10 retraités, ils sont 18. Demain, ils ne seront plus que 12. Comment compenser l'apport perdu des 6 cotisants qui vont manquer ? Tel est le problème qu'il faut résoudre si l'on veut éviter l'effondrement des prestations de retraites dans les proches années.

Le système devient déficitaire non par suite d'une mauvaise gestion, mais à cause de l'évolution démographique de notre société. Cependant, politiques, patrons, syndicats et nous tous, nous serons responsables de la misère de nos retraités si l'on ne fait pas ce qu'il faut pour sortir de la catastrophe financière qu'est devenu le système public des pensions. Depuis le temps qu'on en parle, il est devenu urgent de définir, puis de décider les réformes, et d'arrêter le calendrier de leur progressive application.

Non à la démagogieoui à la solidarité

La démagogie n'a pas sa place ici. La vérité dure à entendre doit être dite : il faudra recourir à toutes les possibilités, jouer sur tous les tableaux pour rétablir l'équilibre, c'est-à-dire pour continuer à verser des retraites dignes de ce nom. Il faudra uniformiser les systèmes sans oublier l'équité entre le public et le privé, les hommes et les femmes. Il faudra tenir compte de la pénibilité du travail, augmenter des impôts, relever des cotisations, revoir même certaines exonérations bénéficiant aux retraités pour que les actifs cessent de supporter cette triste injustice : « Payer toujours plus cher les honnêtes pensions de leurs parents, voir s'éroder leur retraite future et n'en tirer de contrepartie, ni en emplois ni en salaires. » (1).

Comme le font les citoyens de nombreux pays européens, il faudra aussi travailler plus longtemps dans l'année et plus d'années dans une vie. Ainsi, si l'on voulait rétablir l'équilibre en dix ans, ce n'est pas de deux ans qu'il faudrait décaler l'âge effectif de départ à la retraite, mais de cinq ans.

La tâche est considérable et la réforme difficile. On le voit, il ne s'agit pas d'une question de droite ou de gauche, de patrons ou d'employés, de syndiqués ou de non syndiqués, de responsables politiques ou de simples citoyens ; tout le monde est concerné. Il s'agit de ce que Gaëtan de Capèle appelle « l'un des derniers ciments intergénérationnels de la nation » (2) ; c'est-à-dire de l'avenir des relations entre générations. Il s'agit donc de la paix sociale pour demain. Il s'agit, en un mot, d'une grande cause nationale, du bien public, du bien commun, c'est-à-dire de cette solidarité, signe de la fraternité, que la République a inscrite dans sa devise.

(1) Jean-Francis Pécresse, Les Échos, 14 avril 2010.

(2) Gaëtan de Capèle, Le Figaro, 14 avril 2010.

Un ex-Monty Python débourse 3800 euros pour faire Oslo-Bruxelles en taxi

Bloqué à Oslo par le nuage de cendres volcaniques qui cloue au sol la quasi-totalité des avions en Europe du nord, l'ex-Monty Python John Cleese s'est payé une course en taxi... jusqu'à Bruxelles, rapporte la télévision norvégienne TV2 vendredi.

«Nous avons essayé toutes les alternatives, mais il n'y avait plus de place à bord des bateaux et de trains. C'est à ce moment là que mon extraordinaire assistant a jugé que le plus simple serait encore de prendre un taxi", raconte par téléphone la légende de l'humour britannique au média norvégien.

La facture? Plus de 30.000 couronnes (3.800 euros) pour 1.500 kilomètres, selon John Cleese, qui se trouvait dans la capitale norvégienne pour participer à un talk-show.

«Ca va être intéressant. Je ne suis pas pressé»

Parti peu après 08H00 vendredi matin, l'humoriste était accompagné de trois chauffeurs qui se relaieront au volant de cette course inhabituelle.

"Ca va être intéressant. Je ne suis pas pressé", dit le comédien britannique, qui espère rallier Londres d'ici 14H00 GMT samedi, en passant par l'Eurostar à Bruxelles.

"Je penserai à cette blague que vous connaissez sans doute: Comment fait-on rire Dieu? Parlez-lui de vos projets", plaisante John Cleese.

Alors que bus et trains ont rapidement fait le plein après l'annulation de la plupart des vols en Europe du Nord, de nombreux voyageurs bloqués en Scandinavie se tournent vers les taxis, même pour des grandes distances, comme un Oslo-Paris commandé par un client dans la capitale norvégienne.

La principale compagnie de taxis à Stockholm fixe à 7.260 couronnes suédoises (environ 750 euros) le prix d'un trajet vers Oslo et à 9.000 couronnes (950 euros) une course pour Copenhague.

Amandine : 250 CV et enfin du travail !

En novembre 2009, Amandine nous confiait son désarroi. Titulaire d’un master professionnel, elle ne trouvait pas de travail. Sa persévérance a payé : elle a enfin un employeur.

« Juste pour vous dire que tout se passe vraiment bien. Je suis très bien intégrée à Atlantic Ovo, une entreprise morbihanaise d’une trentaine de salariés spécialisée dans les produits laitiers et avicoles, à Kernascléden. J’occupe un poste d’assistant production qualité. Le travail est très intéressant et j’espère passer les mois à venir aussi bien que ma première semaine. Je pense que je vais m’épanouir professionnellement dans ce poste. » Ce message optimiste nous a été adressé par Amandine Foulard.

Souvenez-vous ! Début décembre 2009, nous publiions dans ce même espace le témoignage d’Amandine. Il disait entre autres : « Malgré un master 2 sur le goût et l’innovation dans l’agro-industrie, je suis à la recherche d’un emploi depuis 11 mois. J’ai envoyé 140 candidatures. J’ai reçu à peu près 90 % de réponses car j’assure des suivis et je relance les entreprises….»

Publié dans OUEST FRANCE, j'avais, à l'époque été ému par son cas, cela faisait beaucoup de CV pour rien, mais, après constat je me pense: la France du travail étant si frileuse, si CONservatrice de ses immobilismes, qu'à 250 CV le prix à payer pour un job aujourd'hui est d'un commun !