TOUT EST DIT

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samedi 28 avril 2012

Sarkozy est-il Ben Ali, Pétain ou Kadhafi ?


Ce n'est plus une campagne électorale mais un lynchage en règle du chef de l'État. 


Depuis des années, le pays vivait dans l'arbitraire et sous une féroce dictature. La presse était bâillonnée, les libertés bafouées. À l'heure du laitier, dans les petits matins blafards propices aux mauvais coups, vous risquiez de voir débarquer des séides à la mine patibulaire prompts à vous expédier sans explication dans des geôles humides, où vous attendaient humiliations et tortures. Sous la botte d'un parti unique prédateur, les citoyens tremblaient nuit et jour.
Vous imaginez que cette description s'applique à la Tunisie de Ben Ali, l'Égypte de Moubarak, la Libye de Kadhafi, voire la Syrie d'Assad ? Erreur. Il s'agit en fait de la France, si l'on en croit notre excellent confrère Erik Izraelewicz, directeur du prestigieux quotidien Le Monde, qui n'hésite pas à écrire cette phrase historique : "À l'instar des peuples du monde arabe, les Français entendent congédier leur chef de l'État en termes polis mais fermes." En l'exilant comme Ben Ali ? En l'embastillant, comme Moubarak ? En le tuant comme Kadhafi ? Le confrère ne précise pas.

La valse des anciens courtisans

Cet étrange dérapage étonne d'autant plus qu'il émane d'un journaliste sérieux, pondéré, respecté, du moins jusqu'à présent. L'affaire ne serait qu'anecdotique si elle était isolée. Mais elle est emblématique de l'incroyable et irrationnel climat de haine qui entoure Nicolas Sarkozy. Le journal L'Humanité le compare à Pétain. Ni plus ni moins. L'hebdomadaire Marianne titre - photo peu avantageuse à l'appui - "La honte de la Ve République". Le chef de l'État est accablé de tous les griefs, souvent contradictoires, rendu responsable de tous les maux. On ne lui reconnait aucun mérite, il ne bénéficie ni de la présomption d'innocence, ni du mode de traitement honnête et équilibré que l'on est en droit d'attendre lors d'une campagne électorale. Vae Victis (malheur aux vaincus) : les chacals croient sentir la bonne odeur de la défaite. Leur témérité croît en fonction des sondages défavorables au président de la République.
Est-on bien certain qu'il n'ait pas incendié le Reichstag ? Participé aux expéditions de la bande à Bonnot ou de Pierrot le fou ? Les courtisans d'hier qui s'avançaient le dos courbé et la flatterie à la bouche découvrent brusquement les turpitudes de celui dont ils partageaient la table. Ils deviennent subitement courageux. Illustration de la vieille maxime : "D'abord je lèche, ensuite je lâche, ensuite je lynche." Triste spectacle indigne d'une éternelle et pitoyable comédie humaine.

Comment la gauche a mené l'Education nationale à la dérive

Il y a longtemps que la gauche tient l’éducation nationale, avec plus ou moins l’accord du reste de l’arc politique, pour sa chose.
Plusieurs raisons à cela. D’abord l’héritage des Lumières. Faire progresser la société en diffusant les Lumières dans le peuple : quoi de plus conforme aux idéaux de la gauche ?
Ensuite l’histoire, ou du moins la lecture qu’en a imposée l’idéologie socialiste : l’école, grand œuvre de Jules Ferry et des grands républicains de la génération de 1880 – ce qui occulte le fait que la Révolution avait désorganisé l’éducation populaire, que la loi Guizot (1833) avait déjà conduit à une scolarisation d’au moins 80 % des enfants, que Jules Ferry et les siens ne remettaient nullement en cause le monopole de la bourgeoisie dans l’enseignement secondaire et supérieur. La démocratisation de ce dernier doit en revanche beaucoup, c’est une justice à lui rendre, à un homme politique socialiste injustement décrié, Guy Mollet. Elle devait se réaliser en grand dans les années soixante.
Troisième connivence : la couleur politique de la majorité des membres de l’institution, non seulement les enseignants, en majorité orientés à gauche (dans une proportion d’environ 2/3) et surtout l’appareil de la rue de Grenelle, de l’inspection générale aux grands syndicats dont le poids s’exerce lourdement sur les politiques menées par ce ministère, que le gouvernement soit de droite ou de gauche.
Ces accointances historiques entre la gauche et la grande tache éducative ne devraient cependant pas occulter ce fait massif : si l’opinion ressent, à juste titre, une dégradation de la machine éducative française, que le classement Pisa de l’OCDE met en valeur[1], et qui se traduisent par un retour de l’illettrisme à un niveau qui n’est pas si éloigné de ce qu’il était sous la Monarchie de Juillet, c’est principalement à la gauche qu’on le doit.
On retrouve, en ce domaine comme en d’autres, le traditionnel primat de l’idéologie sur les faits qui caractérise les politiques de la gauche, pas seulement marxiste.
Dans le légitime et massif mouvement de démocratisation de l’enseignement lancé après la guerre, deux virus, d’abord anodins mais qui devaient se révéler avec le temps profondément destructeurs, se sont infiltrés, jusqu’à en annihiler une partie des effets.
Le premier est celui du faux égalitarisme.
Le plan Langevin Wallon élaboré en 1947 par des universitaires membres du parti communiste fixait l’objectif d’une filière unique (ou tronc commun) pour tous les élèves de l’enseignement primaire et du premier cycle du secondaire. On peut dire que ce plan est depuis 60 ans la charte de l’éducation nationale.
Au départ, le tronc commun avait pour but de donner les mêmes chances aux enfants des différentes classes sociales et à cet égard, il était justifié. Jusqu’en 1965, le secondaire comprenait en effet trois filières : les uns restaient à l’école élémentaire jusqu’au certificat d’études, les autres allaient au collège d’enseignement général, puis à l’École supérieure, les autres au lycée. Les options étaient analogues dans l’enseignement privé. Une seule filière désormais : l’école élémentaire (11e-7e), puis le collège (6e-3e), puis le lycée (2e-Terminale). La démocratisation devant être aussi une promotion. L’âge limite de la scolarité obligatoire fut porté dès 1959 de 14 à 16 ans (en attendant 18 ou 20).
Le système dériva dès lors qu’on considéra qu’il fallait mettre dans les mêmes classes, non seulement les élèves de différentes origines sociales mais encore de différents niveaux, vocations ou goûts. C’est ce qu’accomplit la réforme Haby (1975), du nom du ministre de l’éducation nationale de Giscard.
À tout le moins restait-il des différences de rythme : les moins à l’aise pouvaient redoubler. La réforme Jospin de 1989 interdit pratiquement cette possibilité. Il fut acquis que tout le monde devait avancer sur le même chemin et du même pas, qu’il ait assimilé ou non ce qu’on lui avait enseigné.
 De même, les diplômes techniques furent-ils peu à peu alignés sur le modèle du baccalauréat : tout dernièrement le bac technique en quatre ans a été, dans un but d’uniformité, ramené à trois.
La situation du lycée professionnel, déjà malade, s’est aggravée avec la suppression des écoles normales d’apprentissage (en 1991) et des classes technologiques des collèges : au lieu d’anciens ouvriers face à des élèves se sachant destinés à l’être, on voit désormais des professeurs à bac + 7 face à des paumés : confrontée à une telle situation, une enseignante s’est récemment suicidée par le feu à Béziers.
Mettre dans le même moule et faire avancer au même rythme des élèves de niveaux et aptitudes très différents multiplie les effets pervers : ceux qui ne suivent pas n’ont aucun moyen de se raccrocher (malgré le développement récent de devoirs assistés, publics ou privés) ; les moins doués vivent l’école comme une source d’humiliation permanente, voire comme un bagne. Ils prennent l’habitude au fil des ans d’écouter sans comprendre, ce qui n’est pas la meilleure manière de former des citoyens.
L’autre virus est ce qu’on appela la "rénovation pédagogique". Les pédagogues de métier considérèrent que la pédagogie, tenue depuis la plus haute antiquité pour un art qui s’apprenait sur le tas, et relevait d’abord du talent ou du charisme de l’enseignant, et surtout de la maîtrise de son domaine, était en réalité une science. Comme l’évolution des sciences dures entraînait un progrès technique se traduisant par des produits nouveaux et de meilleurs rendements, les sciences humaines devaient, elles aussi, selon cette conception, générer des progrès techniques en matière de pédagogie. C’est de cet état d’esprit que procédèrent la substitution, au cours des années soixante, de la méthode globale d’apprentissage de la lecture à la méthode analytique. Dans la même ligne, les "pédagogistes" promurent les méthodes dites actives selon lesquelles l’enfant devait, non pas être instruit mais découvrir par lui-même ce qu’on voulait qu’il apprenne. Pour un des papes de cette doctrine, Philippe Meirieu, l’enfant et non plus le professeur, devait être "au centre de l’enseignement". Ces idées ont inspiré la loi d’orientation du 10 juillet 1989, dite loi Jospin jamais sérieusement remise en cause depuis.
Elle est toujours la charte de l’enseignement primaire et secondaire. Elle comporte d’autres dispositions perverses, telle la création des IUFM. Officiellement, il s’agit de former les nouveaux enseignants aux méthodes pédagogiques, ce qui se traduisit la plupart du temps  par deux ans d’idéologie abrutissante. En fait, il s’agissait aussi d’assurer la perpétuation d’un vivier d’hommes et de femmes propres à entrer au parti socialiste. Promus pompeusement professeur des écoles, les instituteurs, qui avaient conservé un vrai prestige dans la population, furent noyés dans la grisaille enseignante.
Ces mesures n’ont pas porté remède mais aggravé la montée de l’illettrisme.
En 1997, Lionel Jospin choisit Claude Allègre, son ancien directeur de cabinet, comme ministre de l’éducation nationale. Allègre se tailla un beau succès dans l’électorat de droite en dénonçant le "mammouth" (l’administration de l’Éducation nationale) et en prenant à partie le corps enseignant. Mais cette démagogie de droite cachait mal la poursuite des orientations habituelles de la gauche en matière d’éducation. C’est à Philippe Meirieu que le ministre confia en 1998 la rédaction de la Charte de l’école du XXIe Siècle. Claude Allègre s’est fait également remarquer par la critique bruyante des grandes écoles, fleuron de l’excellence française.
Revenue au pouvoir, la droite n’a guère remis en cause ces orientations. Depuis vingt ans toute une école de pensée, critique des méthodes imposées par le ministère, comprenant Alain Finkielkraut, Élisabeth Altschull, Jean-Paul Brighelli, Marc Le Bris, Rachel Boutonnet, Liliane Lurçat, Laurent Lafforgue, médaille Fields 2002, Frank Debié, Marie-Christine Bellosta, Natacha Polony, Françoise Guichard etc., produit à l’appui de ses thèses de multiples livres[2], articles, blogs contrastant avec la stérilité intellectuelle de l’école officielle, sans parvenir à être vraiment écoutée.
Les orientations fondamentales ne sont pas remises en cause. Proposant un nouveau train de réformes, Jacques Attali, resté homme de gauche même s’il travaillait pour Nicolas Sarkozy, n’a rien trouvé de mieux pour combattre l’illettrisme qu’une nouvelle modernisation des méthodes pédagogiques.
La philosophie de Bourdieu a, elle aussi, joué un rôle clef : pour ce dernier, l’enseignement classique était discriminant et inégalitaire car, se fondant sur les valeurs bourgeoises, il favorisait les enfants de familles bourgeoises maîtrisant mieux la langue et les"codes culturels" de la société. À supposer que cette théorie soit fondée[3], la dernière des conséquences à en tirer était celle qui le fut : le relâchement général des exigences liées à la langue et à ces codes ; le résultat en fut que ceux qui ne trouvaient pas cet enseignement dans leur famille, ne le trouvèrent plus non plus à l’école comme c’était le cas au bon vieux temps de l’école républicaine. Il n’est pas exagéré de dire que Bourdieu, sociologue de gauche et même d’extrême gauche, a été un des fossoyeurs de l’école républicaine.
Nous n’aborderons pas la question des universités car la gauche ne s’y est signalée par aucune réforme d’envergure. En renforçant dès 1981, le rôle des maîtres de conférences au détriment des professeurs agrégés, au motif de lutter contre le mandarinat, elle affaiblit cependant l’institution. Mais, depuis lors, l’emprise qu’elle exerce sur les 80  universités (où elle dispose d’environ 75 présidences) ne la pousse guère à remettre cause le statu quo. La Conférence permanente des présidents d’université a tendu, au fil des ans, à se substituer au ministre comme organisme régulateur de la politique universitaire : on devine où vont ses préférences. Si Claude Allègre avait quelques bonnes idées en matière de recherche, on ne voit pas qu’il les ait traduites dans les faits.
Quoi qu’il en soit, l’école de Jules Ferry est morte et c’est la gauche « qui l’a tuer » !

[1] Source : MEN-DEPP, OCDE
[2] Parmi ces ouvrages, on citera notamment : Marc Le Bris, Et vos enfants ne sauront pas lire ni compter, Stock ; Rachel Boutonnet, Journal d’une institutrice clandestine, Ramsay ; Elisabeth Altschull, L’école des egos, contre les gourous du pédagogiquement correct, Albin Michel ; Liliane Lurçat, La destruction de l’enseignement élémentaire et ses penseurs et La débâche de l’école (avec Laurent Lafforgue), François-Xavier de Guibert ; Jean-Paul Brighelli, A bonne école, Gallimard ; Natacha Polony, Nos enfants gâchés : petit traité sur la fracture générationnelle française, Jean-Claude Lattès
[3] On ne voit pas pourquoi elle le serait en mathématiques et en physique qui constituent aujourd’hui la base de l‘enseignement.



UN TAS DE FUMIER PLUTÔT QUE LUI !!!!

Quand les socialistes comparent Sarkozy à Anders Breivik

Où s’arrêtera l’anti-Sarkozysme, sport officiel du parti socialiste et des médias depuis cinq ans ? Un élu socialiste de Strasbourg a comparé sur Twitter les militants de droite qui comptaient se rendre mardi au meeting géant de Nicolas Sarkozy au psychopathe norvégien Anders Brievik.

"Combien de Anders Breivik dans les voitures, les bus, les cars, les trains qui arrivent aux meeting de Sarkozy ? : Paul Meyer, élu socialiste de Strasbourg."
Une blague de très mauvais goût aux relents de dérapage, qui illustre le niveau de haine savamment entretenu par le parti socialiste et la gauche contre le président de la République, qui a été l’objet d’attaques ad hominem comme personne auparavant.
Un atni-sarkozysme érigé en principal argument de campagne par François Hollande avec la complicité du système médiatique, qui s’est mué au cours de cette campagne en supplétif du parti socialiste pour déquiller Nicolas Sarkozy.
On imagine assez bien quels auraient été les réactions outrées des salles de rédaction et des grandes âmes du PS si un élu UMP avait tenu des propos similaires sur François Hollande et ses militants.

Les centristes avec Sarko, Royal agresse Bayrou

Ce matin, Le Monde publiait une tribune signée par 26 élus centristes pour afficher et expliquer leur soutien sans faille à la candidature de Nicolas Sarkozy. Parallèlement, la socialiste Ségolène Royal crachait son venin sur François Bayrou.

Nicolas Sarkozy a reçu le soutien de 26 élus centristes dont François Sauvadet, Maurice Leroy, Jean-Marie Bockel, Yves Jégo, André Santini, ou François Zocchetto. Leur tribune intitulée « La place du Centre est aux côtés de Nicolas Sarkozy », dresse un portrait peu reluisant du candidat socialiste François Hollande.
« Avec ses emplois jeunes et ses créations de postes de fonctionnaires, c’est un triste décalque de celui qu’avaient défendu Ségolène Royal hier et Lionel Jospin avant-hier », écrivent ainsi les centristes, avant de se lancer dans une longue tirade :
« A la stricte obsession de l’égalitarisme, nous préférons l’équité, la solidarité et la justice. A la démesure budgétaire et fiscale, à ce clientélisme irresponsable mené par François Hollande en direction de l’éducation nationale, nous répondons par la nécessité d’un effort juste et partagé pour retrouver notre souveraineté face aux marchés. A la tentation du repli sur soi et aux vieilles lunes de la démondialisation, nous opposons une conviction profonde, selon laquelle rien ne peut plus aujourd’hui dissocier la grandeur de notre pays de son destin européen. »
Il faut croire que la madone de Poitou-Charentes n’a pas aimé ce ralliement pourtant logique et dans la tradition du centre. Ce matin, sur France 2 , Ségolène Royal a violemment attaqué François Bayrou. Visiblement elle rejette la faute de sa défaite de 2007 sur le candidat Modem et lui en veut profondément de ne pas s’être rallié à elle lors de l’entre deux tours.
Voilà les propos plains d’aigreur et de mépris du Parti socialiste envers les centristes qui refusent de se soumettre à leur tout puissance :
« J’espère que cette fois-ci François Bayrou aura le courage d’être cohérent avec lui-même. Je l’espère, je le souhaite. Je pense qu’il ne fera rien comme d’habitude, mais c’est pour ça que je m’adresse à ses électeurs. [...] Aujourd’hui, il a raté son pari, il est très faible. »
Ça a le mérite d’être clair.
Les socialistes s’inquiéteraient-ils de voir le centre se tourner vers son allié naturel ?

Sarkozy lâché par les siens… 


La campagne « à droite toute » de Nicolas Sarkozy lui coûte-t-elle des intentions de vote ? C’est ce que voudraient  faire croire de nombreux médias, à commencer par L’Express qui dénonce son « effet contre-productif dans les sondages » et Le Point qui accuse carrément le président-candidat d’avoir choisi « la politique de la terre brûlée ». Et les sondages suivent les sondages, donnant – avec leur coutumière « précision » – Nicolas Sarkozy battu de 8, 9 ou 10 points, Hollande vainqueur avec 54, 54,5 ou 55 % des voix.
Hollande est décidément le candidat des médias.
Les mêmes médias ne posent pas une fois la question de savoir si la droitisation du discours de Nicolas Sarkozy, plutôt que le rejet, ne rencontre pas plutôt l’incrédulité des électeurs – car il est facile de le confronter à son bilan.
Reste que le choix de Nicolas Sarkozy, qu’il soit sincère ou non, et pour hésitant qu’il soit – après avoir prôné la « préférence nationale » mercredi, il l’a partiellement démentie jeudi soir sur « des Paroles et des actes – légitime et, malgré lui, renforce les thèmes de campagne imposés par Marine Le Pen. Sécurité, immigration, identité, souveraineté nationale ne seraient-elles plus des « obsessions extrémistes » ?
Eh bien, si, à l’aune de bon nombre de ténors de l’UMP affolés de voir leur candidat leur échapper, au moins en paroles. Jean-Pierre Raffarin annonce de manière sibylline « le temps de l’analyse » pour l’après-6 mai, l’ancien ministre de la culture Renaud Donnedieu de Vabres estime plus carrément que la stratégie « vers le Front national » choisie par Sarkozy, « suicidaire », va mener « à l’échec », Devedjian assure que ce n’est pas le moment d’exprimer ses « états d’âme », ce qui signifie qu’il en a.
Et ce ne sont que des exemples.
L’affolement est à la fois dicté par la peur de la défaite et par la persistance de l’idéologie qui empêche les adversaires de la gauche d’unir leurs forces. La droite parlementaire reste tétanisée à l’idée de reprendre ne serait-ce qu’une idée au FN. Ce qui a permis à Marine Le Pen de s’amuser de la proposition reprise par Sarkozy d’instaurer une présomption d’innocence en faveur des forces de l’ordre alors que Claude Guéant l’avait formellement rejetée en janvier parce que, selon lui, « on ne peut pas donner aux policiers un permis de tuer ».
Et cette paralysie consentie se manifeste dans les stratégies annoncées dans le cas de triangulaires aux législatives : François Fillon, au nom de « l’incompatibilité de valeurs » entre le FN et l’UMP, assurait jeudi qu’il ne peut y avoir « le moindre accord entre le FN et la droite ». A « Des paroles et des actes », Sarkozy l’a également exclu : « Si la situation se présentait, à ce moment-là nous verrions la qualité du candidat socialiste, au cas par cas, et nous déciderions à ce moment-là l’abstention ou le vote blanc, mais c’est un piège et je n’ai pas l’intention d’y tomber. » Ni alliance, ni accord…
Qu’on le veuille ou non, cette situation crée un nouveau piège pour la droite nationale et les électeurs soucieux de défendre les points non négociables, où Sarkozy représente un « moindre pire » que François Hollande qui cherchera rapidement à légaliser l’euthanasie et le mariage homosexuel, à rendre l’accès à la contraception gratuit et anonyme pour les mineures, et qui veut étendre et rembourser à 100 % l’avortement.
L’échec de Sarkozy sera instrumentalisé – la classe politique et les médias s’y emploient déjà – pour rejeter tout ce qui dans ses paroles vise à séduire la droite de conviction.
L’équipe de campagne de Sarkozy vient de prendre la peine – cela mérite d’être souligné – de répondre aux questions du groupe « Catholiques en campagne » qui ont interrogé tous les candidats sur les « points non négociables », l’identité, l’immigration, la laïcité. Le candidat Sarkozy y renouvelle ses appels du pied, son opposition à l’euthanasie, le rôle des parents dans l’éducation et leur droit de choisir l’école, va jusqu’à dire qu’il faut prévenir l’avortement « par un accompagnement des femmes enceintes afin que celles qui souhaitent mener leur grossesse à terme puissent le faire, même lorsqu’elles sont dans des situations familiales, économiques ou sociales difficiles ».
Il ne s’agit pas d’être dupes d’un discours électoral, mais de constater vers quelle direction il se tourne, alors que les promesses de François Hollande, volontaristes, vont dans la direction opposée. Il s’agit peut-être aussi de saisir la balle au bond, et de se réjouir de ce que des préoccupations données pour ringardes et dépassées aient acquis un véritable poids électoral.