TOUT EST DIT

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vendredi 25 juin 2010

Vers des adresses Internet en .xxx

L'industrie pornographique devrait bientôt disposer d'adresses Internet spécifiques terminées en .xxx. L'Icann, l'organisme qui gère les noms de domaine sur Internet, a donné, vendredi 25 juin, le feu vert de principe pour cette extension. "Le nom de domaine n'a pas été encore approuvé, mais cela avance selon une procédure accélérée", a précisé à l'Agence France-Presse Martijn Pakker, porte-parole de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), lors d'une réunion à Bruxelles.

L'extension .xxx est réclamée depuis l'an 2000 par la société ICM Registry, mais l'Icann s'y est opposée par trois fois. En 2005, ICM avait même obtenu l'agrément, avant qu'il ne soit invalidé, après de nombreuses critiques émises par des groupes conservateurs et religieux aux Etats-Unis. En 2007, un collège de juges américain a toutefois poussé l'organe de régulation de l'Internet à rouvrir le dossier. C'est la première fois que l'Icann revient sur l'une de ses décisions.

Outre les considérations sociales et politiques, l'arrivée d'une extension en .xxx est aussi un enjeu économique. Avec 370 millions de sites pornographiques qui existent déjà sur Internet, l'extension liée aux contenus pornographiques peut potentiellement concurrencer le .com. L'Internet Pornography Statistics estime par ailleurs que plus de 3 000 dollars (2 440 euros) sont dépensés chaque seconde sur ces sites, et le mot "sexe" sous ses différentes traductions représente 25 % des requêtes soumises aux moteurs de recherche.

PLUS DE 100 000 PRÉ-RÉSERVATIONS

Pour Stuart Lawley, fondateur d'ICM, 500 000 sites sont potentiellement intéressés par une telle extension et plus de 100 000 ont déjà effectué une pré-réservation. L'entrepreneur s'attend à des recettes de 30 millions de dollars (24,4 millions d'euros) par an, en exploitant le .xxx. M. Lawley pense enfin que cette nouvelle extension permettra de mieux surveiller les sites pour adultes. Certains sceptiques soutiennent toutefois que les sites pornographiques devraient majoritairement rester sur des adresses Internet en .com, mieux référencées.

La demande de création de cette extension doit à présent être examinée par le Governmental Advisory Committee (GAC), comité consultatif international, au sein de l'Icann.

Manif : un coup pour rien !



Jouanno sur les Bleus: "La France a été la risée...DU MONDE ENTIER

FERRY ET JULLIARD


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Ferme sur les retraites, plus dur sur les niches fiscales

CONFÉRENCE DE PRESSE

François Fillon a précisé lors d'une conférence de presse la réponse du gouvernement à la mobilisation sur les retraites et durcit le programme de réduction des déficits.

François Fillon reprend la main. Après une semaine marquée par les polémiques, le chef du gouvernement a voulu faire un point d'étape sur la réforme des retraites et la politique de réduction des déficits. Il a estimé vendredi qu'"aucune mobilisation ne réglera le problème démographique" au coeur du dossier des retraites, au lendemain de la journée de grèves et de manifestations. "Le gouvernement comprend les inquiétudes, il écoute l'avis des Français (...) il écoute l'avis des Français qui ont manifesté, il écoute l'avis des Français qui n'ont pas manifesté", a-t-il déclaré. Mais "je veux dire solennellement qu'aucune mobilisation ne réglera le problème démographique que pose la question des retraites", a-t-il ajouté. "Quelles que soient les oppositions, quelle que soit leur force, nous avons le devoir d'assurer le financement des retraites des Français", a-t-il poursuivi. "Les décisions que nous avons à prendre pour sauvegarder les régimes de retraite sont des décisions lourdes".
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Rappelant les précédentes réformes des retraites de 1993 et de 2003, François Fillon a souligné qu'elles avaient "été contestées en leur temps" mais qu'elles "sont admises maintenant par tout le monde, y compris par ceux qui les ont combattues souvent avec le plus de force". "Chacun reconnaît que ces réformes, même si elles ont été difficiles, même si elles ont été contestées, étaient nécessaires et elles doivent aujourd'hui être complétées", a-t-il poursuivi. Le Premier ministre a affirmé qu'"aucun Français ayant commencé à travailler avant 18 ans ne sera obligé de partir à la retraite après 60 ans".

En ce qui concerne la réduction des déficits, l'effort de réduction des niches fiscales, qui porte sur cinq milliards d'euros pour la période 2011-2013, pourra être porté à 8,5 milliards d'euros si la conjoncture l'impose, a déclaré vendredi François Fillon. Le Premier ministre a précisé que des "efforts supplémentaires" seraient décidés par le gouvernement si la croissance est en deçà de ses prévisions. Le gouvernement table sur 1,4% de croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2010 et 2,5% en 2011. "Il est trop tôt pour envisager de modifier la prévision" pour 2011, a dit François Fillon, soulignant toutefois qu'"un rebond" suivait souvent une sortie de crise.

Une statue de Staline déboulonnée dans la ville natale du dictateur

Une grande statue de bronze représentant Joseph Staline dans sa ville natale de Gori, en Géorgie, a été déboulonnée secrètement dans la nuit, a indiqué vendredi 25 juin le gouvernement, alors que l'ancien dictateur soviétique demeure très populaire dans cet Etat du Caucase.

La statue, qui mesurait six mètres de haut et se trouvait sur la place centrale de Gori depuis le début des années 1950, avait déjà été au centre de controverses ces dernières années, le gouvernement du président géorgien pro-occidental Mikheïl Saakachvili ayant plusieurs fois suggéré qu'il entendait la supprimer.
Beaucoup d'habitants de Gori défendent passionnément la mémoire de Staline et se sont déclarés totalement opposés à ce que le momument soit retiré.

PETIT PÈRE DES PEUPLES ET GRAND BOUCHER

La facture sociale

Le match qui a débuté hier est décisif. De son résultat dépend l'issue de la prochaine présidentielle. Si les négociations sur la réforme des retraites, pour l'heure inexistantes, ne sont pas à la hauteur de leurs attentes, les salariés feront payer l'addition à Nicolas Sarkozy. Il sait que les choses sérieuses ont commencé quand le gouvernement a dévoilé sa réforme. Il sait aussi que la mobilisation d'hier lui signifie sans ambiguïté que la bataille sera rude. Il n'ignore pas non plus que les affaires qui concernent plusieurs membres du gouvernement parasitent l'avancement du dossier et accroissent le sentiment d'injustice de cette mesure d'allongement de l'âge de la retraite.

L'unité syndicale presque refaite et le nombre de manifestants dans la rue attestent que la fermeté des déclarations et les sondages censés préparer l'opinion n'ont eu que des effets limités. Si Nicolas Sarkozy était aussi serein qu'il l'affecte, il n'aurait pas profité de l'été pour faire avancer la réforme marqueur du quinquennat. Son expérience lui a déjà permis de mesurer que, majorité institutionnelle ou pas, les mesures gouvernementales sur les retraites ont toujours une forte influence sur les comportements des électeurs. Or le premier corps électoral ce sont les salariés.

Éric Woerth a beau mettre l'accent sur les privilèges des fonctionnaires, multiplier les arrogances sur « le peuple hostile au changement et recroquevillé sur ses acquits », il a de plus en plus de mal à occulter que la facture sera sociale et qu'il va falloir tailler dans les budgets publics. Et le plan de rigueur ne sera pas loin derrière pour donner des gages aux agences de notation.

Or s'il y a des problèmes de retraites et de diminution des cotisations c'est parce qu'il y a des problèmes d'emplois. Il faut donc arrêter de jouer avec les dispositifs et se décider à financer le retour à l'équilibre par l'impôt sur tous les revenus et pas seulement sur le salariat. Mais pour le chef de l'État cette affaire sera bouclée dès le Conseil des ministres du 13 juillet, quel que soit le ministre du Travail en place. Tout au plus est-il disposé à quelques ajustements déjà prévus. À moins que la mobilisation et la perspective d'un vote rejet?

DANIEL RUIZ

Vieux

Jeannie Longo l'a fait exprès. Tandis que les rues s'emplissaient de manifestants contre la réforme des retraites, la cycliste a décroché à 51 ans un nouveau titre de championne de France. Après ça, comment voulez-vous vous battre pour la retraite à 60 ans ? Comment justifier qu'on puisse arrêter plus tôt de travailler, quand Mick Jagger (67 ans) est toujours sexe et rock'n'roll, quand Claude Chabrol (80 ans) tourne encore, et quand Michel Rocard (79 ans) continue de jouer les perturbateurs, lançant aux socialistes qu'ils se trompent de combat avec leurs 60 ans… Evidemment, une cohorte de vieux actifs ne vaut pas démonstration. Et les opposants expliqueront qu'il y a bien des manières d'avoir 60 ans, selon le métier qu'on a fait. Mais qu'on le déplore ou non, que cela soit juste ou pas, il pèse lourd dans nos têtes le syndrome Jeannie Longo, ou syndrome Damart : Vieux, moi ? Jamais !


Avis de pénibilité sur la France

Combien étaient-ils exactement à manifester, ce jeudi, à travers les villes ensoleillées d'une France qui, pour apparaître démographiquement résignée, n'en est pas moins socialement très inquiète ? On pourrait tenter de répondre par des chiffres, mais on connaît trop la risible incertitude alimentée par les divergences comptables des organisateurs et de la police. Optons plutôt pour ce qu'on pourrait appeler une évaluation psychologique. Et là, il existe une expression qui convient mieux que tout : y'avait du monde. La formule dit bien ce qu'elle veut dire. C'est celle qu'on utilise pour mesurer tout à la fois la densité d'une foule d'anonymes et le succès d'un rassemblement de famille. La famille ? Elle était, d'une certaine manière, au centre des préoccupations. Car si une majorité de citoyens reconnaît à demi-mot la nécessité de travailler plus longtemps, un tel fatalisme n'édulcore en rien le grand désarroi transgénérationnel qui s'y greffe. Dans quel état physique parviendrons-nous à l'âge de cesser notre activité ? Comment nos enfants assumeront-ils leur rôle de sacrifiés dans un système qui a trop longtemps fait semblant de les choyer ? Voilà bien quelques-unes des questions propagées par des défilés beaucoup plus massifs que ceux du 27 mai. Mais il y avait sans doute plus grave encore. L'expression d'une immense crainte collective de l'injustice et du cynisme. Au moment où les cortèges grouillaient sous des bannières dénonçant le "métro-boulot-caveau" redouté, le président de la République recevait, toutes affaires cessantes, un footballeur au cœur du scandale que l'on sait. Le gouvernement ne peut se satisfaire d'avoir mené de façon assez habile la réforme jusque-là. S'il reste inerte face à la démonstration de force d'hier, ce qui planera sur un pays en proie aux soupçons exacerbés de favoritisme, ce sera quelque chose comme un sentiment de vaste pénibilité générale.


D. Pobel

Le commentaire politique de Christophe Barbier du 25 juin


ECHANGISME – Les Français révèlent leurs fantasmes

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Tour de chauffe


C'est plus « pour quoi faire ? » que « combien ? », et moins une question de nombre que de sens. En mobilisant près de deux millions de personnes, les syndicats ont réussi leur pari mais ils n'ont pas, pour le moment, les moyens de faire sauter la banque comme ils l'avaient fait en décembre 1995. La démonstration de force d'hier après-midi reste une victoire sans lendemain parce qu'elle n'a aucune chance, cette fois, d'atteindre son objectif : le retrait de la réforme des retraites. Sur cette séquence-là, le gouvernement a un coup d'avance. Il avait prévu l'affluence dans la rue qu'Éric Woerth, fair play, s'est payé le luxe de qualifier de « plutôt importante ». Une formule en guise de bande annonce. Car aujourd'hui le Premier ministre François Fillon va ramasser la mise, prendre de la hauteur et annoncer que oui, il va prendre en compte les inquiétudes des Français et peut-être lâcher un peu de lest... tout en gardant le cap. En minant le moral du pays, les tribulations de l'équipe de France ne lui facilitent pas la tâche mais il garde la main. Il a le temps. Le vrai rendez-vous, ce n'était pas ce 24 juin mais le 7 septembre quand le texte arrivera devant l'Assemblée nationale. Le gouvernement pourra alors utiliser les fenêtres de tir que lui offrira la discussion des amendements pour faire des concessions sur les carrières commencées avant 18 ans - jusqu'à maintenir la possibilité de partir à 60 ans dans ces cas particuliers - ou avancer sur la question de la pénibilité, volontairement laissée en friche jusque-là. Avec une bonne maîtrise du calendrier, la stratégie gouvernementale est habile et sans doute efficace, mais elle a les limites de l'inconnu. Si les sondages ont montré que les Français sont beaucoup moins hostiles qu'on ne le croyait au report de l'âge légal de la retraite à 62 ans, ils restent vent debout contre le recul de 65 à 67 ans du seuil pour bénéficier d'une retraite pleine, sans décote. Une disposition qui pénalise un électorat décisif en 2012 : les femmes... A ce handicap s'ajoute la dimension psychologique, insaisissable, résistante à la pédagogie de la démographie. Les Français ne sont toujours pas convaincus que la réforme qu'on leur propose est juste ! Quant au nouveau positionnement, moins dogmatique, adopté par Martine Aubry hier soir au 20h00, il rend aussi moins facile la ringardisation de l'opposition. Décidément brouillé par les non-dits, ce grand débat de la société française est désormais parasité par les polémiques sur les avantages indus des élites politiques, soupçonnées de demander des efforts qu'elles ne s'imposent pas à elles-mêmes. De la capacité du gouvernement et du chef de l'État à dépasser ce scepticisme dépend le succès ou l'échec de la réforme la plus importante du quinquennat.

Olivier Picard

Un message pour le Président


Si le courage réformateur se mesure à l'ampleur des oppositions qu'il suscite, Nicolas Sarkozy a sans doute décroché, hier, un vrai certificat de bravoure. Malgré un vent estival démobilisateur, sa réforme des retraites a fini par provoquer un vrai raz de marée de mécontents, issu de trois sources convergentes.

- L'inquiétude sourde qui mine encore une bonne partie de l'opinion, avec le spectre de l'austérité qui fait le tour de l'Europe et se rapproche de la France de jour en jour.

- L'unité syndicale qui fonctionne efficacement autour de l'axe CGT-CFDT, en ramenant progressivement les brebis égarées dans le giron unitaire : CFTC, FO, CGC.

- Le rôle particulier et moteur de la CFDT, qui veut solder ses avatars de 2003 ¯ son soutien coûteux à la réforme Fillon ¯ et son image de syndicat réformiste trop accommodant.

L'adversité n'est pas foncièrement pour déplaire à Nicolas Sarkozy qui aime bien, on le sait, adopter la posture de Bonaparte franchissant le pont d'Arcole. Sous la mitraille. Elle lui permet de ressouder son camp en temps opportun ¯ à l'amorce d'une bataille électorale décisive ¯ et autour d'un projet politique lourd et emblématique. Avec une réforme des retraites menée contre vents et marées contestataires, il pourrait tenir un brevet majeur de volontarisme avéré, et un étendard de campagne déterminant sur le terrain de la réforme qui a été son atout gagnant en 2007.

On n'en est pas là. Car l'ampleur de la démonstration syndicale et sa diversité ¯ privé-public, jeunes-vieux, hommes-femmes, actifs-chômeurs ¯ vont sans doute contraindre le Président à sortir du bois, du silence, du statu quo. Il serait pour le moins paradoxal et singulièrement critiquable qu'il donne l'impression de plus s'intéresser au mauvais feuilleton de l'équipe de France de football qu'au sort promis à des millions de retraités.

Il ne pourra plus très longtemps s'abriter derrière un ministre du Travail critiqué. Il lui appartient de porter enfin en première ligne une réforme absolument nécessaire, mais qui peine à convaincre quand on la passe au scanner de l'équité. Nicolas Sarkozy a laissé entrouvertes deux ou trois portes de sortie : la pénibilité, l'âge de la retraite à taux plein, les carrières longues. Il en aura bien besoin pour tenter d'apaiser la grogne syndicale, à défaut d'obtenir leur aval. Impensable depuis les pépins de la CFDT, en 2003.

Et encore sera-t-il loin d'être au bout de ses peines. Dans sa sagesse un peu rugueuse, la Cour des Comptes vient de lui rappeler une vérité élémentaire. À savoir que la réforme envisagée ne répond pas à l'exigence d'un rétablissement financier rapide. Pis, Didier Migaud, le socialiste qui dirige désormais l'institution, estime que le chantier des retraites n'est qu'un morceau dans le puzzle des déficits publics à combler d'urgence. Bref, qu'il est temps, à défaut de pouvoir compter sur une croissance vigoureuse, de prendre des mesures radicales, donc impopulaires : augmenter les impôts, geler la paie des fonctionnaires, restreindre le remboursement des médicaments... Faute de quoi les emprunts étatiques pour régler la dette, et une partie des dépenses courantes deviendront insoutenables. Nicolas Sarkozy a du mouron à se faire. Face à des obstacles grandissants, il n'a plus de vraie marge de manoeuvre.

La presse française salue le succès des manifestations

La presse française salue vendredi le "succès" de la mobilisation contre la réforme des retraites du gouvernement, de nombreux éditorialistes critiquant sévèrement la "diversion" tentée par Nicolas Sarkozy en recevant à l'Elysée le footballeur Thierry Henry.

"Nicolas Sarkozy a choisi ses grévistes. Pendant que défilaient ceux qui avaient cessé le travail pour dénoncer le projet de réforme des retraites, le chef de lEtat a jugé opportun de bousculer son agenda pour recevoir le plus capé des grévistes du ballon rond, Thierry Henry", écrit Paul Quinio dans Libération.

Sur la même tonalité, Gilbert Paris du journal communiste L'Humanité estime que "le président de la République s'est consacré hier à une opération de diversion pour occulter les deux millions de manifestants derrière les états d'âme de Thierry Henry".

Nombreux sont les éditorialistes qui, comme Jean Levallois de La presse de la Manche, considèrent que "la mobilisation contre la réforme des retraites a été particulièrement forte".

Ainsi Dominique Garraud de La Charente Libre affirme: "les syndicats avaient promis de mobiliser bien davantage que le 27 mai dernier. Leur pari est largement gagné". Il dénonce également le "cynisme sans bornes" des autorités "à l'image de la réception du multimillionnaire Thierry Henry à l'Élysée".

Pour Hervé Favre de la Voix du Nord, "le troisième tour social aura cependant lieu en septembre lorsque le texte viendra devant l'Assemblée".

Yann Marec du Midi Libre considère également que cette manifestation nationale "fut un succès".

Plus sceptique, Olivier Picard des Dernières Nouvelles d'Alsace juge que "les syndicats ont réussi leur pari mais ils nont pas, pour le moment, les moyens de faire sauter la banque comme ils lavaient fait en décembre 1995".

Patrick Fluckiger de L'Alsace résume: "les deux camps s'accordent à dire que les défilés ont été deux fois plus fournis que voici un mois. C'est là l'important".

Philippe Waucampt, du Républicain Lorrain, ironise: "pas plus tard qu'hier, (...) entre un et deux millions de personnes défilaient dans les rues sur le thème futile des retraites".

"Il est sûrement entré dans les manifestations d'hier une part d'irritation et de mécontentement dépassant le strict cadre de la réforme des retraites", avertit Jacques Camus dans La République du Centre.

Si Sarkozy "reste inerte face à la démonstration de force d'hier, ce qui planera sur un pays en proie aux soupçons exacerbés de favoritisme, ce sera quelque chose comme un sentiment de vaste pénibilité générale", met aussi en garde Didier Pobel du Dauphiné Libéré.

"Si le courage réformateur se mesure à l'ampleur des oppositions qu'il suscite, Nicolas Sarkozy a sans doute décroché, hier, un vrai certificat de bravoure", raille Paul Burel dans Ouest-France.

"Jeannie Longo l'a fait exprès. Tandis que les rues s'emplissaient de manifestants contre la réforme des retraites, la cycliste a décroché à 51 ans un nouveau titre de championne de France. Après ça, comment voulez-vous vous battre pour la retraite à 60 ans?", se moque Francis Brochet du Progrès de Lyon.

Dans la Nouvelle République, Denis Daumin annonce amusé: "fini l'Eldorado des seniors, la Californie des baby boomers plaqués or, le farniente et la deuxième vie après les années de labeur et d'effort".

LE GRAND BÊTISIER DU JOURNALISME, RIEN DE CONSTRUCTIF DANS CES ARTICULETS D'UNE PRESSE DE PLUS EN PLUS INSIPIDE.

État des forces

Il fallait, pour les syndicats, réussir la mobilisation du 24 juin. Le précédent rendez-vous, en mai dernier, était apparu modeste, eu égard à la position offensive des organisations de salariés sur la réforme des retraites. Le nombre de manifestants, jeudi, les a rassurés. Malgré un front désuni, FO faisant toujours opposition à part, l’objectif quantitatif semble atteint, nonobstant les classiques variations statistiques entre organisateurs et police. D’autant que, cette fois, les fonctionnaires se sont sentis concernés : à propos des retraites, mais aussi parce que leurs syndicats rencontrent aujourd’hui le secrétaire d’État à la fonction publique pour des négociations salariales, avec, comme point d’inquiétude, le gel des salaires, tel qu’adopté déjà dans plusieurs pays européens.

Faut-il voir dans cette importante mobilisation les signes avant- coureurs d’une rentrée chaude, au moment de la discussion parlementaire ? Un coup de semonce afin d’obtenir quelques inflexions du projet ? Est-ce un baroud d’honneur, avant le no man’s land de l’été, pour rappeler que, malgré la résignation apparente des Français (telle qu’elle transparaît dans quelques sondages), la copie ne passe pas. Non pas qu’il y ait des doutes sur la nécessité de réformer le système, mais des interrogations sur l’équité des solutions envisagées.

Les salves d’« affaires », de plus ou moins lourdes conséquences, ayant émaillé l’actualité ces derniers jours ne vont pas apaiser le sentiment, toujours vivace dans l’opinion publique, que, dès lors qu’il s’agit de se serrer la ceinture, certains sont « plus égaux » que d’autres.

Que le président de la République, en cette journée de manifestations, ait trouvé le temps de rencontrer un footballeur professionnel pour parler des résultats désastreux de la Coupe du monde en aura agacé plus d’un. Est-on vraiment sûr, à ce niveau de l’État, qu’il faille ainsi, illico presto, dégager un créneau dans un agenda… de plus que ministre ? N’y a-t-il pas d’autres urgences, d’autres priorités ? François Fillon, aujourd’hui, prend la parole. Il aura à cœur de répondre à l’attente exprimée par les manifestants ; et fort à faire pour les convaincre de la juste répartition des efforts.

Dominique Quinio

"Mozzarellas bleues" : rappel de produits en France

Les mozzarelles fabriquées par la société allemande Milchwerk Jäger, et qui peuvent virer au bleu après leur contamination par une bactérie, font l'objet à partir du jeudi 24 juin d'un rappel "à titre de prévention" par une société de distribution de Metz, dans l'est de la France. "Suite à une alerte sanitaire européenne et à la demande des autorités sanitaires françaises, les produits élaborés par la société Milchwerk Jäger GmbH", et commercialisés sous les marques Monteverdi, Del Carlo, Prix Gagnant et Dia, "font l'objet d'un retrait de la consommation et d'un rappel", a indiqué la société dans un communiqué.
Les mozzarelles contaminées peuvent devenir bleues quand on ouvre leur sachet, en raison de la présence de la bactérie Pseudomonas fluorescens, qui peut être dangereuse pour les personnes âgées ou dans le cas d'un système immunitaire affaibli.

"Des consommateurs italiens se sont plaints auprès des autorités sanitaires italiennes après avoir découvert une couleur bleue anormale sur de la mozzarelle qu'ils avaient achetée, et des analyses sur d'autres produits ont révélé la présence de la bactérie Pseudomonas", a ajouté la société.

"Aucune plainte n'a été signalée en France", mais "le rappel des produits est mis en application à titre de prévention", précise-t-elle. Au total, plus d'une tonne de "mozzarelles bleues" en provenance d'Allemagne, où elles sont fabriquées, ont été saisies en Italie ces deux dernières semaines.

Dmitri Medvedev et Barack Obama célèbrent leur entente à Washington

es présidents Barack Obama et Dmitri Medvedev ont affiché, jeudi 24 juin, leur entente à Washington, à l'occasion de la septième rencontre des deux chef d'Etat depuis leur entrée en fonction. Entre conférence de presse commune, plaisanteries, déjeuner de hamburgers, "sommet d'affaires" à la chambre de commerce américaine et annonces commerciales, cette visite du président russe a consacré un resserrement des relations commerciales entre Etats-Unis et Russie.
Accueillant son "ami" à la Maison Blanche, Barack Obama a salué le président russe comme un partenaire "solide" et "fiable". Lors d'une conférence de presse, l'hôte de la Maison Blanche a énuméré les succès des deux pays en politique étrangère ces derniers mois, des votes sur l'Iran et la Corée du Nord à l'ONU à la conclusion d'un nouveau traité Start de désarmement nucléaire.

M. Obama a également annoncé qu'il allait accélérer les discussions sur une adhésion de Moscou à l'Organisation mondiale du commerce, et remercié Dmitri Medvedev d'avoir résolu un conflit commercial entre les deux pays sur les exportations de volailles américaines. Le président américain a par ailleurs saisi cette occasion pour annoncer qu'une société d'Etat russe avait conclu un accord d'achat de 50 avions Boeing, pour un total de 4 milliards de dollars, synonyme selon lui de 44 000 nouveaux emplois américains.

"JETER LES TÉLÉPHONES ROUGES"

Les deux dirigeants ont également évoqué les investissements dans les secteurs de l'innovation, au moment où Dmitri Medvedev appelle les capitaux étrangers à s'intéresser à son pays. Fait inhabituel pour une visite officielle, Dmitri Medvedev avait commencé son séjour américain par la Californie, dans la région de la Silicon Valley. Le dirigeant russe ambitionne de développer dans son pays un centre similaire de développement des hautes technologies. Il s'était rendu, mercredi 23 juin, au siège de Twitter, le populaire réseau social de micro-blogs, et y a ouvert un compte au nom du Kremlin. "J'en ai un aussi, et nous pourrions peut-être enfin jeter ces téléphones rouges qui sont là depuis si longtemps", a plaisanté Barack Obama lors de la conférence de presse de jeudi.

Cette visite forte en symboles sur l'entente entre les deux anciens ennemis de la guerre froide avait débuté par une rencontre de plus d'une heure et demie entre les dirigeants à la Maison Blanche, en présence de hauts responsables de la diplomatie, mais aussi de l'économie et du commerce des deux pays. Malgré l'accent mis jeudi sur les aspects positifs de la relation Moscou-Washington, Barack Obama a reconnu que "les deux pays continuent à ne pas être d'accord sur certains sujets, comme la Géorgie, et nous avons parlé franchement de ces différends".

C'est en particulier après l'invasion par la Russie d'une partie de ce pays à l'été 2008 que les relations entre Washington et Moscou s'étaient détériorées. Après son arrivée au pouvoir début 2009, le président américain avait insisté sur la nécessité de "repartir de zéro" avec les Russes. Dmitri Medvedev et Barack Obama vont se retrouver en fin de semaine au Canada pour les sommets du G8 et du G20.