TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 11 octobre 2012

Le chanteur Frank Alamo est mort 


Ségolène Royal: "François et moi avons été un couple mythique"

Dans "Le Rose et le gris", Michèle Cotta dresse un premier portrait du président au pouvoir, en plongeant la plume de la curiosité dans l'encre des confidences. Dont celles de Ségolène Royal. Hollande-Royal: lui et elle, lui par elle...

EXTRAITS DU LIVRE "LE ROSE ET LE GRIS", de Michèle Cotta

Deux ambitions parallèles

"Ce n'est pas moi, dit-elle, qui lui ai barré la route en 2007. S'il s'était présenté, je l'aurais trouvé légitime, puisqu'il était le premier secrétaire du PS, et je me serais retirée. Non, le grand empêcheur a été en réalité Lionel Jospin, même si personne, à l'époque, ne l'a vu venir. Il avait passé le flambeau à François en 2002 sans se préoccuper de ce que deviendrait la gauche. En 2006, il veut revenir, il arrive à La Rochelle, il fait une déclaration dans ce sens et il est furieux parce que François ne me dégomme pas sur-le-champ!"
Elle décrit néanmoins François Hollande, sur le moment, plus sensible qu'il ne l'a montré aux chances de retour de Lionel Jospin, et même prêt à faire un "ticket" avec lui s'il était élu en 2007: l'Elysée à l'un, Matignon à l'autre. "J'ai dit à François Hollande, dans notre maison de Mougins, devant notre fils Thomas, je m'en souviens très bien, que Lionel Jospin n'aurait aucune chance, qu'il n'était pas un rassembleur et qu'il perdrait en 2007 comme il avait perdu en 2002. Qu'avait-il fait, entre 2002 et 2006, qui ait pu démontrer le contraire?"

Vous avez dit "normal" ?

C'est un de ses proches qui l'a souligné: lorsqu'il a usé de ce mot [NDLR: normal], "Hollande voulait évoquer à 70% Sarkozy, à 30% Strauss-Kahn". Et à 10% Ségolène Royal? "Je ne me fais pas d'illusion, confie celle-ci, des semaines après l'élection: lorsque Hollande a dit qu'il voulait être un candidat normal, il me visait aussi. Sarko et moi étions dans son collimateur, nous étions tous les deux des candidats anormaux."

La législative fatale...

"François, continue Ségolène, n'a rien fait. Il a envoyé Stéphane Le Foll à la manoeuvre pour que Falorni abandonne le combat. Le Foll n'a rien fait non plus. Puis il a demandé à Lionel Jospin de régler le problème. Il n'a rien tenté, au contraire: beaucoup de ses partisans ont fait ouvertement campagne pour Falorni. Pourquoi François n'est-il pas lui-même intervenu directement? Il ne m'a même pas dit qu'il était dans une situation inextricable. Il ne m'a même pas dit qu'il ne pouvait pas m'imposer à La Rochelle, que je devais reprendre ma circonscription pendant qu'il en était encore temps. J'aurais dû me méfier: Bruno Le Roux m'avait proposé de me présenter à Dakar, dans le contingent des parlementaires élus par les Français de l'étranger. J'ai dit non, évidemment !" [...] "Si François n'est pas intervenu, c'est peut-être que le réseau Falorni était déjà à l'oeuvre auprès de lui." A quel "réseau" Ségolène Royal fait-elle allusion, qui, proche du président de la République, serait favorable au dissident socialiste rochelais? Elle formule cette supposition comme en passant, mais il n'est pas difficile de deviner de qui elle parle - de celle dont, paraît-il, elle se garde de jamais prononcer le nom : Valérie Trierweiler.

La rivale

"Après le tweet, raconte-t-elle aujourd'hui, François m'a téléphoné de sa voiture: "Je l'apprends comme toi par la presse", m'a-t-il dit, éberlué. Il n'arrivait pas à y croire." [...] "Je pense, oui, commentera durement en privé Ségolène Royal, qu'elle a le complexe de Rebecca (1) : elle veut faire oublier que François et moi avons été un couple, et même un couple mythique; il lui sera impossible de m'effacer, moi et mes enfants."
(1) Rebecca, dans le roman du même nom de l'auteur populaire Daphné du Maurier, est la deuxième femme d'un lord anglai ; elle ne supporte pas les traces envahissantes que la première épouse a laissées dans la demeure de son ex-mari.

Y'A DE QUOI SE MARRER

Que s'est il passé mardi soir au dîner des Pigeons? Un coup de force du Medef

Bercy a très mal pris l'injonction patronale lui demandant de retirer le texte sur l'alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail. Pour les participants à la réunion de mardi soir, Laurence Parisot, la présidente du Medef, a voulu récupérer le mouvement des Pigeons et servir ainsi les intérêts de l'organisation patronale. La CGPME, qui représente les PME, a dénoncé violemment auprès de ses membres cette ligne jusqu'au-boutiste.

« Etat d'urgence entrepreneurial ». Le communiqué coup de poing publié tard dans la soirée de mardi par les organisations patronales, comme le Medef, Croissance Plus, et l'AFEP, les représentants du numérique comme France Digitale ou la Fédération Syntec (ingénierie, éditeurs de logiciels, SSII...), des fonds d'investissement (l'AFIC) et le porte-parole des Pigeons, Jean-David Chamboredon, a mis le feu au ministère de l'Economie et des Finances. Selon nos informations, l'appel au retrait du texte sur l'alignement de la taxation du capital sur le travail a braqué Bercy, permettant aux tenants de la ligne fiscale la plus dure de reprendre la main et de revenir sur les concessions déjà faites sur le texte.
Si au lendemain de ce coup de force, les signataires du texte affichaient une belle unanimité, la rencontre de la veille au soir avait en réalité été plutôt houleuse. Parmi la trentaine de participants, certains ont eu le sentiment d'être pris en otage par un Medef  pressé de récupérer un mouvement qui donnait une image positive des entreprises dans l'opinion. Seul à se démarquer officiellement du communiqué patronal pour dire ce que beaucoup pensent tout bas, la CGPME (qui représente les PME). Non seulement, son président, Jean-François Roubaud, s'est déclaré favorable aux propositions d'aménagement du texte obtenues dans la journée, mais il a aussi violemment condamné la position radicale adoptée par les autres associations.
La CGPME s'emporte contre les organisations patronales
Dans un texte obtenu par la Tribune et envoyé aux membres de la CGPME, Jean-François Roubaud écrit :« En clair, le gouvernement, au vu des documents dont nous disposons, s'est engagé à revenir sur les dispositions concernant la taxation des plus values de cession que nous avons combattues avec vigueur ». Et de s'emporter : « le communiqué « Etat d'Urgence Entrepreneurial » risque de ruiner nos efforts en braquant les parlementaires et en faisant échouer les amendements pourtant salutaires pour les entreprises et leurs dirigeants ».
Laurence Parisot débarque
Au départ, rien ne préjugeait d'une issue si brutale à cette  réunion, même si plusieurs convives redoutaient un traquenard. Invités à l'initiative de Marie Ekland (France Digitale) et de Croissance Plus  pour déterminer comment « agir de concert » ou « coordonner les messages et la communication » face au texte gouvernemental, certains participants ont été très étonnés de voir débarquer Laurence Parisot en personne. Un premier tour de table a eu lieu, chacun exprimant ses positions. Ainsi, les propositions d'aménagement faites par Bercy dans la journée aux uns et aux autres n'ont d'ailleurs pas été discutées. En revanche, très vite, une ligne de fracture est apparue entre les tenants de la poursuite des négociations avec les services de Jérome Cahuzac et la demande pure et simple du retrait du texte. Partisane d'une attitude virile vis-à-vis de Bercy, Laurence Parisot a lancé qu'il fallait avoir « une ligne maximaliste ! », selon des propos rapportés.
Selon un convive, le Medef "demande la convergence de lutte"
Présent au dîner, un témoin décode : « le Medef est venu demander aux Pigeons la convergence de lutte ». De fait, certains représentants du numérique ont fait valoir la spécificité des entrepreneurs, et de leurs bailleurs de fonds, dont la réussite est fondée sur la prise de risque. En réponse, les organisations patronales ont expliqué qu'il ne fallait surtout pas diviser les entrepreneurs. Qu'il n'y avait pas que les entreprises de croissance (les start-ups), mais aussi les industriels. Autrement dit, pour le Medef ou pour l'AFEP, un actionnaire de Total ou de L'Oréal vaut autant qu'un business angel.
Soucieux de ne pas donner l'impression d'avoir été instrumentalisé, Jean-David Chamboredon justifie son ralliement : « J'étais sceptique en me rendant à ce dîner, ne connaissant pas trop les problématiques des grosses boîtes. J'ai réalisé qu'elles subissaient à long terme le même préjudice que nous. Cela ennuie par exemple l'AFEP (Association française des entreprises privées, ndlr) qu'à terme les actionnaires des entreprises puissent tous devenir des non résidents ».
Exercice d'équilibriste
Dubitatif sur la ligne jusqu'au-boutiste dure, le Syntec numérique, une division de la fédération Syntec, a attendu mercredi pour rejoindre le mouvement. Se prévalant d'une attitude modérée, son président Guy Mamou-Mani justifie les raisons qui ont poussé le syndicat à soutenir le patronat : « La réunion que nous avions eue dans l'après-midi à Bercy s'était très bien passée. Mais j'ai réalisé que malgré la bonne volonté du cabinet, la situation était inextricable et que l'on ne pourrait jamais clarifier les définitions d'investisseur et de créateur. Que ce serait une usine à gaz ! ». Le Syntec Numérique ne souhaite pour autant pas rompre avec les services du ministère. Trois autres fédérations professionnelles, l'Afdel (éditeur de logiciels), le Comité Richelieu (Association des PME innovantes) et le SNJV (Syndicat des jeux vidéos) tentent aussi cet exercice d'équilibriste, qui consiste à rester solidaire des signataires tout en poursuivant les négociations avec le ministère de l'Economie et des Finances. A une différence près, elles n'ont pour le moment pas encore signé le texte de mardi soir.

Enquêtes

Enquêtes
 
Le réseau des jeunes djihadistes Français que l'on avait cru, avec un soulagement un peu prématuré, avoir percé, nous vaut donc une nouvelle frayeur rétrospective. Ils étaient dangereux. La découverte d'engins explosifs dans un box en fait des individus « extrêmement dangereux », promis à l'exceptionnelle prolongation de leurs gardes à vue. Pour éviter d'exagérer la menace, comme on a déjà vu le procédé utilisé il n'y a pas si longtemps, ni pour la minimiser, la prudence impose d'attendre la fin des enquêtes pour prendre l'exacte mesure de cette menace.
Ces terroristes prêts à perpétrer d'autres actes criminels après celui de Sarcelles, ne sont pas les premiers formés à l'école de l'islamo-banditisme. La dérive est surveillée depuis une vingtaine d'années. L'inquiétude nouvelle vient de la rapidité de la conversion de ces jeunes à un islamisme radical que la majorité des musulmans réprouve. Chacun a bien entendu sa propre histoire, mais leurs frustrations et leurs quêtes d'identité se rejoignent dans un dévoiement islamiste nourri d'un antisémitisme qui irrigue bien au-delà de ces groupuscules.
L'autre enquête, que vient de publier l'Insee sur les descendants d'immigrés en France, semble à première vue contredire une vision trop pessimiste de ces fameux quartiers qui ne seraient que viviers à islamo-terroristes. Ces enfants d'immigrés se sentent, à 90 %, Français et leur parcours témoigne que l'ascenseur social n'est pas si en panne qu'on le dit. Ils se sentent pourtant trop souvent discriminés du fait de leur origine et couleur de peau.
Une minorité se sent donc rejetée et cherche à compenser son décrochage dans un repli religieux radical. Mais la majorité, désireuse de s'intégrer, ne cède pas au découragement et redouble d'efforts. La société aurait intérêt à regarder aussi de ce côté-là, celui de la réussite. Mieux vaut l'encourager que de croire qu'il suffira de la nécessaire machine policière, pour assécher la menace djihadiste. Des gardes à vue pour certains, mais un autre regard pour les autres. Et que certains politiciens pyromanes cessent leurs amalgames.

Jeunes ramiers, vieilles branches

Jeunes ramiers, vieilles branches 


À l’exemple si efficace des pigeons numériques roucoulant des tombereaux de critiques sur le projet de loi de finance du gouvernement, accusé de spolier les plus-values et de décourager l’esprit d’entreprise, les retraités sauront-ils faire entendre leur voix ?
Force est de reconnaître que les malheureux ne disposent pas des mêmes armes. Et l’on ne parle pas ici de compétences numériques, le troisième âge étant devenu redoutable en la matière grâce à l’amour de leurs petits-enfants. Les pigeons se présentent comme l’avenir de la France qui travaille ; celle qui crée de la richesse sans laquelle rien n’est possible. Les vieilles branches, nous tous un jour ou l’autre, ont tout autant de prétentions à incarner le futur de notre pays. Elles ne créent pas de richesse, se contentant de consommer une part de celle qui est produite par les actifs.
Tout le monde n’a pas vocation à être patron de start-up ou investisseur en capital risque. Mais chacun, puissant ou modeste, vieillira, statistiquement mieux et plus longtemps que ses parents, c’est une des rares certitudes que nous avons.
Autrement dit, la part de la richesse du pays affectée à la dernière séquence de nos vies ne peut mécaniquement que croître, même si les tranches individuelles du gâteau s’amincissent.
En un demi-siècle, la prise en charge du troisième âge s’est améliorée en France. Mais les chiffres moyens masquent de profondes inégalités, tant devant l’espérance de vie que devant la perspective des revenus. Le gouvernement de François Fillon voulait créer un nouveau pilier d’assurance pour la dépendance qui aurait inévitablement accru les charges sur les actifs. Cette question reste pendante alors que les pensionnés et futurs retraités sont en droit de s’interroger sur la contribution qui leur sera imposée à l’effort de « redressement » dicté au pays. Gazouiller ou roucouler sur le net ne les tirera pas d’affaire.

Fenêtre

Fenêtre 


Vous connaissez des mouvements qui oseraient aujourd’hui baptiser leur programme « Joie et espoir » ? L’Eglise catholique l’a fait avec Vatican II, qui débutait ses travaux il y a cinquante ans. Nous étions dans les années 60, années de croissance et d’optimisme, le pape invitait ses ouailles à « ouvrir la fenêtre »… C’est peu dire que le pessimisme de notre époque a fait se refermer bien des fenêtres catholiques, mais aussi juives, musulmanes, bouddhistes ou hindouistes. Aujourd’hui, le temps n’est plus à l’œcuménisme mais à la revendication identitaire, qui conduit les croyants plus souvent à la guerre qu’au dialogue. Reste que les hommes n’ont pas toujours eu besoin de croire en un dieu pour s’entretuer. Et que Vatican I, à peine cent ans plus tôt, décrétait l’infaillibilité du pape. Comme quoi tout le monde peut se tromper, puis reconnaître son erreur – petite fenêtre d’espoir pour tous.

Nicolas Sarkozy pense à la présidentielle... en ne se rasant pas

Pour Hervé Gattegno, ceux qui à l'UMP parient sur une reconversion de l'ancien président prennent leurs désirs pour des réalités.
Nicolas Sarkozy prononce tout à l'heure à New York sa première conférence en tant qu'ancien président - il est l'invité d'une grande banque brésilienne. Est-ce le début de sa reconversion ? Vous n'y croyez pas du tout. Votre parti pris : Nicolas Sarkozy pense à la présidentielle... en ne se rasant pas ! Que voulez-vous dire ?
Souvenez-vous : "J'y pense, pas seulement en me rasant." C'était sa phrase-choc de 2003 qui installait la certitude de sa candidature pour 2007 - quatre ans à l'avance ! Son nouveau look est censé convaincre que cette obsession l'a quitté. C'est l'inverse. Cette barbe est un masque. Un look de traversée du désert, mais plutôt dans le style excursion dans le Sahara pour vacancier aisé. Ses proches répandent l'idée qu'il veut tourner la page, réussir dans d'autres domaines... Mais pourquoi donc un conférencier international passerait-il son temps à inviter des députés et à parler de l'avenir de l'UMP ? Je vous laisse deviner...
Mais Roselyne Bachelot dit exactement l'inverse dans Le Nouvel Obs : que la barbe de trois jours de Nicolas Sarkozy montre qu'il est passé à autre chose ? Elle se trompe ?
Elle prend ses désirs pour des réalités. Elle dit ce que pensent tous les partisans de François Fillon - elle en est. Autre fillonniste distingué, Laurent Wauquiez a accusé hier les jeunes sarkozystes du courant La droite forte de "captation d'héritage". S'il y a héritage, c'est qu'il y a un mort - donc que Nicolas Sarkozy n'est plus de ce monde... politique. C'est ce dont François Fillon rêve. Mais lui aussi a été reçu par l'ancien président, qui l'a menacé de l'attaquer publiquement s'il prenait trop ses distances. C'est évidemment une façon de ficeler Fillon pour la suite - c'est donc qu'il y aura une suite.
Revenons à ses activités de conférencier. Vous ne croyez pas qu'il puisse en faire un métier ? D'autres anciens chefs d'État le font - et on dit que c'est très bien payé...
Nicolas Sarkozy doit en avoir sincèrement envie : pour gagner de l'argent, oui, et pour remplir le vide. Mais malgré ses cours d'anglais intensifs, il n'a pas le niveau pour faire mieux que lire un texte (pas trop long) écrit d'avance. Au fait, il faudra vérifier s'il monte à la tribune avec sa barbe ou s'il s'est rasé - c'est peut-être lui qui va raser son auditoire... Car la réalité, c'est que Sarkozy a été réactif et intuitif pendant la crise, mais qu'il n'est pas un expert de l'économie. D'ailleurs, il ne devait pas savoir que la banque qui l'a invité est très implantée aux îles Caïman et aux Bermudes - des paradis fiscaux... Une erreur de débutant.
Donc, vous en êtes sûr, il prépare son retour en politique : objectif 2017 ?
Évidemment - et tout ce qu'il fera d'ici là doit être dès maintenant observé à travers le prisme de cette ambition. Nicolas Sarkozy le montre à tous ses visiteurs : il exulte de la dégringolade rapide de François Hollande ; et c'est peu dire que la médiocrité du duel Copé-Fillon ne lui déplaît pas. Le seul hic, c'est qu'il n'avait pas prévu que ça irait aussi vite. Il va falloir qu'il résiste pendant des mois à l'envie irrépressible de remettre le pied dans la porte. Beaucoup de ses proches pensent qu'il a perdu la dernière élection parce qu'il est parti trop tard. Il voudra faire attention, pour la prochaine, à ne pas partir trop tôt.

Londres, une grande ville française

Lundi, lors du congrès du parti conservateur à Birmingham, le maire de Londres Boris Johnson a fustigé le "tyran" François Hollande et invité les Français talentueux à rejoindre Londres.
Grâce aux mesures fiscales du nouveau gouvernement, plusieurs pays semblent s’arracher les Français. Nous avons évoqué l’appel ouvert de Monsieur Cameron, celui du gouverneur du Mississipi, nous suivons régulièrement les péripéties de nos compatriotes en Belgique (qui a décidé de modifier les règles de naturalisation afin de permettre à toute personne de la communauté européenne qui le souhaite d’accéder à la nationalité belge dans la mesure où elle peut contribuer au rayonnement de la Belgique). Vous trouverez sur MVMA TV des illustrations ou des reportages sur ce phénomène.
Il semble que la Grande Bretagne soit la Grande Gagnante pour l’instant. Outre que Londres soit désormais la sixième ville française avec environ 400 000 habitants, voici que son Maire, Boris Johnson appuie sur l’accélérateur. « Jamais depuis 1789 il n’y a eu une telle tyrannie ou terreur en France », a-t-il lancé lors du congrès du parti conservateur à Birmingham. « Allons, enfants de la patrie ! » Provocateur, il a repris, dans la langue de Molière, les premiers mots de l’hymne national français en guise d’invitation. « Je suis prêt à accueillir tous les Français talentueux à Londres », a-t-il affirmé.
Nous apprenions samedi dernier que Christian Clavier s’installait à Londres, bien sûr, « pas du tout pour des raison fiscales ».
Nous apprenons aujourd’hui que Nicolas Chanut, un des fondateurs d’Exane, s’installe à Londres, bien sûr, « pas du tout pour des raison fiscales ».
Mais, comme notre ministre du Budget Jérôme Cahuzac l’a déclaré, tout cela « n’est pas significatif ». Il faut dire que comptablement, nos expatriés sont largement compensés par l’immigration…. enfin, du moins numériquement….
En attendant la Restauration, apprenons tous cet hymne qui sera bientôt celui des entrepreneurs français :

God save our gracious Queen,
Long live our noble Queen,

God save the Queen !

Croix gammées à Athènes : l'Allemagne sous le choc

L'accueil réservé à la chancelière mardi à Athènes pour sa visite officielle a choqué les Allemands. Ils jugent les slogans hostiles «ingrats», alors que l'Allemagne reste le premier créancier de la Grèce.


L'Allemagne est sous le choc après l'accueil réservé à sa chancelière par la rue grecque. Les images des manifestations d'opposants à la venue d'Angela Merkel, mardi en Grèce, avec force symboles nazis et slogans de rejet, s'étalaient dans presque tous les journaux mercredi. Soutenue par les sociaux-démocrates, la coalition de centre droit de la chancelière a cloué au pilori le patron de Die Linke, le parti de la gauche radicale, qui a cautionné les dérapages en défilant à Athènes.
«L'Allemagne n'a pas mérité ça: des protestations nauséabondes contre Merkel à Athènes! Et nous payons encore plus», s'exclamait en une le quotidien populaire Bild, qui qualifie la visite d'«erreur politique», «en dépit des bonnes intentions» qui ont présidé à son organisation. «On ne peut pas être plus ingrat. Ça suffit», écrit le journal, qui avait suggéré aux Grecs de vendre leurs îles ou encore l'acropole pour rembourser leurs dettes en 2010.
La visite de la chancelière, à l'invitation de son homologue grec, Antonis Samaras, avait pour but d'apaiser les tensions entre Berlin et Athènes. Merkel est venue à Athènes marquer son empathie et offrir ses encouragements. Un petit geste symbolique marque pourtant l'étendue de l'incompréhension entre les deux capitales en dépit d'une certaine complicité affichée par les deux dirigeants.

Polémique sur la veste verte de la chancelière

Les commentateurs ont souligné que Merkel portait un blazer vert, couleur de l'espoir, pour marquer son soutien aux Grecs… Un faux pas, en réalité, puisqu'elle avait arboré la même veste lors de la cuisante défaite (4-2) infligée par la Mannschaft à l'équipe grecque, cet été, pendant l'Euro 2012.
«Ce n'est pas le IVe Reich!» écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui rappelle que jamais la chancelière n'avait été ainsi reçue, avec à la fois les honneurs militaires et les croix gammées des manifestants. «On peut ouvertement se demander si les témoignages de sympathie à mots couverts de la chancelière ont atteint les oreilles des manifestants», écrit le journal, pour lequel seul «un petit cadeau» chiffrable en milliards d'euros aurait pu changer quelque chose.
La visite mouvementée a aussi provoqué des remous politiques à Berlin. Soutenue par le parti d'opposition SPD, la coalition de Merkel a tancé le patron du parti de la gauche radicale, Die Linke, Bernd Riexinger, qui a défilé aux côtés des manifestants à Athènes. «Il est désolant et sans précédent» que le chef d'un parti siégeant au Bundestag «utilise les protestation antiallemandes d'Athènes pour faire de la politique contre les intérêts de son propre pays», s'est insurgé Gerda Hasselfeldt, présidente du groupe CSU au Bundestag. La solidarité allemande envers la Grèce est conditionnée aux efforts d'Athènes pour accomplir le programme de réformes de la troïka (UE, BCE, FMI). «Riexinger foule cette solidarité aux pied», juge Hasselfeldt.

Hollande réinvente le lycée Papillon…

Hollande réinvente le lycée Papillon…



Retour à la semaine de quatre jours et demi en primaire dès la rentrée prochaine, moins de redoublements, devoirs faits à l’école plutôt qu’à la maison… : François Hollande a présenté mardi les grands axes de sa politique d’éducation, qui fera l’objet d’un énième projet de loi. Nous ressortant les vieilles lunes des « pédagogues » de la rue de Grenelle, c’est ce qu’il ose appeler : « refonder l’école ». Il réinvente en somme le lycée Papillon de la fameuse chanson de Georgius : « Le sujet est neuf, / Bravo vous aurez neuf. » On pourrait en rire si le sujet n’était pas aussi grave…
« J’ai pris un engagement devant les Français et rien ne m’en détournera : c’est la priorité éducative », a-t-il dit à l’occasion de la remise officielle à la Sorbonne du rapport issu de la concertation pour la refondation de l’école, dont il a fait siennes plusieurs préconisations. Enchaînant les platitudes et les répétitions, avec des postures de Charlemagne et des airs de conviction nous rappelant plutôt Sarkozy et Louis de Funès à la fois, il nous a donc rejoué à son tour la tragi-comédie de la régénération du Mammouth scolaire !
Il a ainsi réaffirmé la priorité donnée au primaire. La scolarisation des enfants de moins de trois ans, qui a chuté sous la droite, doit être « relancée dans les zones en difficulté », afin de lutter contre l’échec scolaire des familles les plus défavorisées. A propos des rythmes scolaires, déplorant des journées actuellement surchargées pour les élèves, Hollande s’est dit « favorable » au retour à la semaine de 4 jours et demi à l’école primaire dès la rentrée 2013 : « La réforme des rythmes scolaires n’est pas la clef de tout, mais c’est le levier de la réussite. » Au sujet des redoublements, le président a estimé qu’ils n’étaient « pas toujours utiles » et que leur nombre « devra être réduit ». Quant à la notation, elle « doit indiquer un niveau plutôt que sanctionner ». Il a également défendu le projet d’enseigner la morale laïque afin d’être « intransigeant sur nos valeurs ». Je passe sur « le décrochage scolaire », « la formation des maîtres », un « référent » par ci, un « référent » par là. Etc.
A dire vrai, commente Jacques Camus (La République du Centre), « on bachote beaucoup sur les mêmes problèmes depuis des années : rythmes scolaires, notation, orientation, redoublement etc… » Les rapports eux aussi « pas toujours utiles » pullulent en la matière. Une fois de plus, l’Education nationale s’apprête à faire réforme dans le vide et le bluff : « C’est le cas à chaque changement de “régime”, ou presque. Et comme l’instauration du quinquennat a accéléré le rythme de la vie électorale, les nouveaux maîtres de la Nation commencent à défaire l’ouvrage de leurs prédécesseurs quand il n’est pas même achevé… Ainsi les livres qui permettent d’enseigner les “nouveaux” programmes risquent-ils d’être désuets avant même d’être imprimés ! », résume bien Philippe Le Claire dans L’Union-l’Ardennais.
« Mais est-ce bien au Président de se faire ministre, plaidant pour la fin des redoublements et des devoirs à la maison, déplorant les journées trop chargées des élèves ? » interroge Yvan Drapeau de La Charente libre. Ce n’est en réalité ni au Président ni au ministre, ni compétents ni désintéressés en la matière, comme en témoignent l’histoire et la malédiction de ce Mammouth soviétoïde, chaque ministre de la « Déséducation nationale » étant condamné depuis des lustres, comme Sisyphe, à porter vainement au sommet de son mandat le pesant boulet d’une réforme fantoche. Faute du « régime » précisément, du Président et du ministre qui essaieraient simplement le principe de subsidiarité, c’est-à-dire qui feraient confiance et donneraient sa chance à la véritable liberté d’enseignement.
Conclusion ? L’élève Hollande ressemble à l’élève Cancrelas de la chanson : « Et puis comm’plus tard j’veux dev’nir ministre [et même Présiden !] / Moins je s’rai calé, plus j’aurai d’ valeur, /Je vous dis : bravo ! /Mais je vous donn’ zéro. »

EXCLUSIF. La redevance audiovisuelle étendue aux résidences secondaires

Un amendement à la loi de finances présenté mercredi devrait créer une demi-part de redevance supplémentaire sur les résidences secondaires.
Le groupe socialiste à l'Assemblée va présenter mercredi après-midi en commission des Finances un amendement à la loi de finances visant à créer une demi-part de redevance supplémentaire sur les résidences secondaires, pour soutenir France Télévisions et lui redonner un peu d'air, au moment où ses comptes virent au rouge.
Certaines estimations - assez optimistes - fixent la recette de cette extension à 150 millions d'euros. Cette manne est la bienvenue pour Rémy Pflimlin, le P-DG de France Télévisions, qui devrait ainsi éviter, grâce à ce surcroît d'argent public, d'être en déficit en 2013. "Bien évidemment, France Télévisions devra également faire des efforts", souligne-t-on dans les rangs de la majorité. En contrepartie, le gouvernement renonce à l'augmentation générale de deux euros supplémentaires de la redevance, laquelle, au lieu d'atteindre 129 euros en 2013, sera de 127 euros (soit une augmentation uniquement conforme au cours de l'inflation).

Deux amendements en débat chez les socialistes


Le débat sur le financement de l'audiovisuel public faisait rage depuis septembre. Dans ce contexte tendu, Patrick Bloche, le président de la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale, avait annoncé qu'il pourrait prendre une initiative en vue d'élargir l'assiette de la redevance audiovisuelle (rebaptisée CAP, Contribution pour l'audiovisuel public, depuis 2009). "Je suis favorable à l'augmentation du volume de cette ressource", avait-il indiqué dans son discours de clôture des assises de l'audiovisuel organisées par la Scam*.
La majorité socialiste était partagée sur ce point. Certains au sein du groupe socialiste à l'Assemblée étaient partisans de ne faire aucun geste supplémentaire pour aider France Télévisions à boucler ses fins de mois. Patrick Bloche, par ailleurs administrateur du groupe audiovisuel, a proposé, dès la semaine dernière, deux amendements au choix, l'un portant sur l'extension aux résidences secondaires, l'autre sur une nouvelle hausse de deux euros supplémentaires du montant de la CAP. Fromage ou dessert, mais pas les deux.
C'est la première option qui a eu les faveurs du vote, mercredi matin, au sein du groupe socialiste et qui sera examinée en commission des Finances. "Au nom de la justice sociale", les propriétaires d'une résidence secondaire paieront, en 2013, la moitié d'une redevance audiovisuelle en plus de celle qu'ils paient sur leur résidence principale.

Échapper à la déflation

L'occident n'a plus le monopole de la croissance molle. la dynamique de rattrapage qui fondait le miracle des émergents s'essouffle.
La crise reste devant nous dans le monde comme en Europe. Le ralentissement général de la croissance souligne que la déflation contenue depuis 2008 demeure à l'oeuvre. Elle bloquera l'activité et l'emploi tant que le désendettement ne sera pas réalisé, ce qui demandera au moins une décennie. Endiguées dans un premier temps par le plan de relance conduit par le G20 à l'échelle de la planète, les forces dépressives refont surface avec l'épuisement de la politique conjoncturelle, ligotée par le surendettement des États, qui atteint 105 % du PIB des pays développés. La croissance et le commerce international ne progresseront que de 2,5 % en 2012 et de 3 % en 2013, au sein d'un capitalisme universel qui exclut tout découplage. Aux États-Unis, la reprise plafonne à 2 % et se trouve sous la menace des 1 200 milliards de dollars de coupes budgétaires prévues pour 2013 à défaut d'accord sur la réduction des déficits publics. Le Japon vacille sous le poids d'une dette publique de 230 % du PIB, qui peut exploser avec le déclin de son modèle industriel et énergétique, l'apparition du premier déficit commercial depuis 1981, la baisse inéluctable de l'épargne nationale qui porte 94 % de la dette, sous la pression du vieillissement. L'Europe est le maillon le plus faible, qui cumule retour à la récession (- 0,5 % en 2012) et chômage de masse, crise des risques souverains et effondrement du crédit bancaire, risque systémique d'éclatement de la zone euro, enfin. Mais l'Occident n'a plus le monopole de la croissance molle. À l'exception de l'Afrique, la dynamique du rattrapage qui fondait le miracle des émergents s'essouffle avec les difficultés du monde développé et la montée des déséquilibres internes. Le rythme de progression annuelle de l'activité est ainsi revenu de 10,5 à 7,5 % en Chine, de 8,5 à 5 % en Inde, de 5 à 2 % au Brésil.
La mondialisation entre dans une phase critique où les risques sont multipliés par la fragmentation de la puissance et l'absence de leadership. Dans les pays développés, l'enfermement dans la croissance molle et le chômage structurel font le jeu des populismes. Dans le monde émergent, la sortie du cycle de haute croissance alimente les révoltes sociales et favorise les surenchères nationalistes, à l'image de la crise qui oppose la Chine et le Japon à propos des îles Senkaku. Sur le plan géopolitique, le programme nucléaire militaire iranien crée une menace latente de choc pétrolier, tandis que les conflits pour l'accès aux matières premières stratégiques et à l'eau se multiplient. Toutes ces évolutions confortent la remontée du protectionnisme, qui touche désormais 3 % des échanges, la dislocation et la renationalisation des systèmes financiers, la tentation de recourir aux dévaluations compétitives. Soit autant de périls mortels pour la mondialisation. Le risque de guerre commerciale et monétaire est à son plus haut. Et ce d'autant plus que la coopération qui a prévalu après la faillite de Lehman Brothers s'est délitée. Le G20 se dégrade en rituels vides de décisions et affiche son impuissance à réguler la finance. Toutes les négociations qui se sont nouées depuis 2000 ont débouché sur des échecs : cycle de Doha au sein de l'OMC ; conférence de Copenhague sur l'environnement, dont le seul résultat est le démantèlement du protocole de Kyoto ; désarmement au sein de l'Onu. A cela une raison majeure : dans un monde où le capitalisme est universel, mais où les valeurs et les institutions demeurent antagonistes, les facteurs de puissance se disséminent entre des acteurs plus variés et nombreux, mais la réassurance par une puissance globale défendant ses intérêts tout en prenant en charge la stabilité du système mondial a disparu.
L'innovation, les réformes et la coopération sont les clés d'une sortie de crise pacifique. Des progrès sont intervenus dans la conversion des modèles nationaux et la réduction des déséquilibres planétaires. Les plus spectaculaires se situent aux États-Unis, qui ont rétabli la rentabilité des entreprises, réinventé leur modèle énergétique grâce aux gaz de schiste et aux modes renouvelables, recapitalisé et restructuré les banques, purgé la bulle immobilière et désendetté les ménages, dont le patrimoine a recommencé à croître en 2012. En Europe, la révolution de la BCE, les avancées de l'union budgétaire et bancaire, la libération de pouvoir d'achat au nord, l'ajustement et les réformes au sud - à la tragique exception de la France - jettent les premiers jalons d'une sortie de crise. Dans les pays émergents, la montée des nouvelles classes moyennes, qui rassembleront 2,5 milliards d'hommes en 2025, se poursuit et les changements s'affirment : priorité à la consommation, lutte contre les inégalités et instauration d'une protection sociale en Chine ; libéralisation et ouverture aux investissements étrangers en Inde ; plan de modernisation des infrastructures associant les financements privés au Brésil. Trois enseignements se dégagent. Les gains de productivité du travail et du capital, favorisés par la mobilisation de l'épargne au service de l'investissement et de l'innovation, sont les leviers de la croissance et, donc, l'antidote au surendettement. La capacité des États et des continents à se réformer conditionne la sortie de crise et décidera de la future hiérarchie des puissances. L'issue pacifique à la déflation par la dette de la fin des années 2000 dépend de la mise en échec durable du protectionnisme et de la guerre des monnaies par la coopération entre États et continents.

PRESSTALIS CES ENCULÉS