mercredi 17 juillet 2013
François Hollande résigné à une probable reconduction de Merkel
M. Hollande en chute libre. Entretien avec Yvan Blot
«Lui» : le magazine mythique des années 1970 va être relancé
«Lui», magazine masculin emblématique des insouciantes «seventies», va reparaître en septembre, relancé par l'homme d'affaires Yves le Fur, avec à sa tête l'écrivain Frédéric Beigbeder et Yseult Williams. Célèbre pour ses couvertures de stars dénudés, «Lui», lancé en 1963 par Daniel Filipacchi, a connu son apogée au début des années 1980 avant d'entamer un long déclin jusqu'à son arrêt en 1994.
Suivra une éphémère relance sous forme d'un magazine pornographique qui fit long feu. Yves le Fur, éditeur et directeur de la publication, a racheté le titre à ses anciens propriétaires il y a six mois. Il a souligné qu'à moins de 10 semaines du lancement, les annonceurs étaient enthousiastes et les carnets de commandes remplis. «Le premier numéro sera tiré à 350 000 à exemplaires et l'objectif de vente à terme se situe entre 150 000 et 200 000 exemplaires.»
«Ressusciter un titre mythique, en évitant de devenir de gros beaufs»
Le nouveau «Lui», qui conservera le logo original, sera en kiosques le 5 septembre au prix de 2,90 euros, fort de 200 pages et soucieux de garder «un ton léger, insouciant et impertinent, celui du magazine d'avant le choc pétrolier et avec un esprit français», résume Frédéric Beigbeder. «Avec ses grandes interviews et ses grandes signatures, Lui constituait pour les homme un alibi pour acheter des photos de femme dénudées. Aujourd'hui, le nu est normal, il est partout, on part de la même idée, mais à nous de le glamouriser et de mettre en valeur LA femme», explique le directeur de la rédaction. Il ne s'agira pas à proprement parler de photo de nues, mais d'aborder la mode légère et les dessous, ajoute-t-il.
Frédéric Beigbeder réfute l'appellation de magazine de charme. «Comme dans Lui première époque, on aura de grandes signatures d'écrivains, de journalistes et de photographes», assure-t-il. «Il s'agit bien de ressusciter un titre mythique, en évitant de devenir de gros beaufs», explique-t-il affirmant sa volonté d'en faire un magazine haut de gamme, esthétique et intellectuel.
Brigitte Bardot, Sylvia Kristel, Catherine Deneuve...
Qui seront les nouvelles Brigitte Bardot, Sylvia Kristel, Catherine Deneuve, Marlène Jobert, Ursula Andress, Nastassja Kinski ou Isabelle Huppert qui ont, parmi des centaines d'autres, posées pour «Lui» ? «Difficile à dire, pourquoi pas aussi des personnalités politiques ?» s'interroge malicieusement Frédéric Beigbeder. Il n'a pas caché la difficulté qu'il y aura à convaincre aujourd'hui des stars de premier plan à poser peu vêtue pour «Lui».
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Nick Hayek, patron de Swatch : "la bureaucratie suisse est réduite au strict minimum"
Nick Hayek : D’abord, 5 à 10% par an pour une industrie, c’est déjà formidable : je suis sûr que les industriels français seraient ravis de réaliser une pareille croissance ! Il ne faut pas oublier que nous produisons 15 millions de composants hyperprécis par jour et qu’augmenter les capacités tous les ans au rythme des dernières années est pratiquement impossible.
Capital : A quoi est due cette pause ?
Nick Hayek : La conjoncture en Europe n’est pas flamboyante. Et la croissance du marché chinois a été un peu affectée, surtout dans le très haut de gamme, pour différentes raisons, dont la diminution du fameux «gift giving» pour faciliter les relations d’affaires. Swatch Group, avec ses vingt marques, est présent sur tous les segments, à commencer par Swatch et jusqu’à Breguet, et, depuis peu, Harry Winston. C’est un grand avantage par rapport à des groupes concurrents comme Richemont et LVMH qui, eux, sont plutôt concentrés sur l’horlogerie haut de gamme et de luxe.
Capital : La marge opérationnelle de Swatch Group a dépassé 25% en 2012. Pourrez-vous améliorer ce record ?
Nick Hayek : Pour nous, la rentabilité n’est pas un but en soi, mais le résultat de notre stratégie, qui vise le long terme. Elle consiste avant tout à faire progresser la part de marché de nos marques en réinvestissant les profits dans les usines, le marketing, la distribution, sans oublier nos collaborateurs. Vous ne nous verrez pas freiner l’embauche ou investir moins dans nos marques simplement pour augmenter la profitabilité et faire plaisir à la Bourse.
Capital : Swatch Group est présent sur tous les segments de l’horlogerie. En quoi est-ce un avantage ?
Nick Hayek : Certains groupes se focalisent sur le luxe, car les marges y sont plus élevées. Mais si vous vivez dans une logique industrielle, il est impossible de négliger l’entrée et le milieu de gamme. Grâce aux volumes écoulés, ce sont ces segments qui vous procurent votre force de frappe en matière de procédés industriels et de R & D. Moins prestigieuses que Breguet, Blancpain ou Omega, nos marques Longines, Tissot et surtout Swatch irriguent ainsi la forte innovation du groupe. Et Longines a généré, à elle seule, plus de bénéfices en 2012 que toute la partie horlogerie et joaillerie du groupe LVMH ! J’ajoute qu’être mondialisé, présent sur tous les segments et intégré verticalement permet de lisser les cycles conjoncturels plus facilement. D’ailleurs, dans l’automobile, Volkswagen a un peu suivi la stratégie de Swatch Group.
Capital : Vous n’avez jamais eu la tentation de délocaliser ?
Nick Hayek : La culture industrielle de Swatch Group ne nous a jamais permis de flirter avec cette idée, même si les salaires sont élevés en Suisse. Cela déconnecterait la R & D de l’industrialisation et nous priverait donc des interactions qui entraînent les révolutions de nos méthodes de production et de nos produits, extrêmement innovateurs dans tous les segments. Ce sont ces révolutions qui nous ont permis de maintenir à 50 francs suisses le prix de la Swatch Original depuis 1983. A l’autre bout de l’échelle, Breguet, une de nos marques de prestige, bénéficie aussi des avancées que nous réalisons sur notre système de production de pièces et de mouvements, même si beaucoup d’éléments sont fabriqués à la main par de vrais artistes. Enfin, le «Swiss Made» n’est pas pour nous un vain mot. Nous avons plus de 150 usines en Suisse, qui fabriquent pratiquement tout pour nos marques, de la pile jusqu’aux aiguilles. Et d’ailleurs pas seulement pour nous ! Pour ce qui est des mouvements, nous sommes forcés de les livrer à quasiment tous nos concurrents.
Capital : Votre volonté de ne produire qu’en Suisse contribue-t-elle à la motivation de vos salariés ?
Nick Hayek : Oui, d’autant que nous créons beaucoup d’emplois : 1 500 en 2012, dont 900 en Suisse. Une bonne partie de ces embauches en Suisse est le résultat de notre politique d’apprentissage très active. Chez nous, démarrer comme apprenti peut vous mener jusqu’à la direction générale ! La compétence n’est pas mesurée par un diplôme de la Harvard Business School ou de l’Insead. Lors de la crise de 2008-2009, nous avons aussi annoncé que Swatch Group ne se séparerait d’aucun de ses collaborateurs dans le monde. Tant pis si le bénéfice baisse ! Cela a certainement entraîné une loyauté et une fierté de travailler chez nous.
Capital : Existe-t-il une version suisse de la culture d’entreprise ?
Nick Hayek : Chez Swatch Group et dans beaucoup d’autres compagnies souvent familiales, l’identification avec l’entreprise efface au maximum les hiérarchies. Il n’y a pas en Suisse cette séparation entre les riches qui se sentent comme une élite et les autres. Après la sortie du bureau ou de l’usine, on se croise en ville, on se retrouve dans les mêmes bistrots, on est dans les mêmes embouteillages. Nous formons ainsi ensemble une société ancrée dans le Swiss Made, et c’est une de nos forces.
Nick Hayek : D’abord, la bureaucratie est réduite au minimum et la plupart des décisions sont prises à l’échelle de la commune ou du canton. Vive la décentralisation ! L’implantation des industries en est facilitée. Ensuite, les Suisses n’aiment pas les projets grandioses et coûteux. Nos entrepreneurs démarrent petitement et innovent en bricolant, sans trop faire de dettes. : Les syndicats, dans votre industrie, sont quand même puissants…
Nick Hayek : Oui, mais ils sont très pragmatiques et collaborent avec les dirigeants d’entreprise : ce sont souvent des alliés. Côté impôts, leur niveau est difficile à comparer à celui d’autres pays, compte tenu des subventions, mais on les règle de façon très simple et rapide. Mentionnons aussi le système très efficace des apprentis. Enfin, les Suisses surveillent leurs politiciens. Notre philosophie : ne pas leur donner plus d’argent qu’ils ne peuvent en contrôler. Ainsi, ce sont les citoyens qui décident avec leur approche plutôt modeste, en votant pour ou contre beaucoup de projets. Et ce sont aussi eux qui décident qu’un Falcon d’occasion suffira pour transporter nos ministres !
Nick Hayek : Au lieu de se focaliser sur la Suisse des banques, certains pays feraient mieux de s’inspirer de notre esprit industriel démocratique.
Une communication gouvernementale bien huilée
"Payer un impôt, c'est un acte de solidarité, c'est un acte patriotique"
Que s'est-il passé le 14 juillet ?
Les hommes n'étant pas dotés des mêmes capacités, s'ils sont libres, ils ne seront pas égaux, et s'ils sont égaux, c'est qu'ils ne sont pas libres. (Alexandre Soljenitsyne)
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