En déplacement dans le Cher, le président de la République a fait la pédagogie de la réforme des retraites et, surtout, de celle des collectivités territoriales. Au nom du «bon sens» : «L'argent, il ne se fabrique pas».
C'est désormais une habitude, presque un passage obligé, tant Nicolas Sarkozy s'applique, à l'approche de la présidentielle de 2012, à célébrer son « courage » politique. A chacun de ses déplacements sur le terrain ces dernières semaines, le chef de l'Etat loue la réforme des retraites. En visite dans le Cher, mardi 1er février, il n'a pas manqué d'en faire la pédagogie devant des salariés d'une entreprise de céramique, expliquant que c'était son « devoir » et prévenant que personne ne reviendrait dessus. Mais, cette fois, il a surtout fait le service après-vente de la réforme des collectivités territoriales et de la suppression de la taxe professionnelle, dont les conséquences continuent d'inquiéter les élus. « C'est une rationalisation considérable. Sur les principes, personne ne peut contester la pertinence de cette direction », a-t-il lancé à la tribune de l'Association des maires du Cher, réunie à Saint-Amand-Montrond, au sud de Bourges.
« L'immobilisme, c'est la mort »
Non content de promettre une
« année utile », le chef de l'Etat veut s'assurer que les Français n'oublient pas les réformes déjà votées.
« Mon devoir, c'est aussi de venir et de rendre compte. Nos choix sont cohérents », a-t-il affirmé. Qu'importe que
la réforme des retraites ne règle pas, à terme, toute la question de leur financement. Qu'importe, aussi, que
la réforme des collectivités territoriales soit loin, au final, des ambitions initialement affichées.
« Est-ce que l'on pouvait continuer ? (...)
Nous n'avons pas le choix. L'immobilisme, c'est la mort », a-t-il insisté, prévenant qu'
« on ne peut pas revenir » sur
le gel des dotations aux collectivités locales sur trois ans.
« Je l'assume. Cela s'appelle le sérieux », a tranché Nicolas Sarkozy, qui a longuement justifié les efforts réclamés aux Français.
« Plus de dépense ou moins de déficit, il faut choisir. J'ai choisi. L'argent, il ne se fabrique pas. Je n'accepterai pas l'idée qu'un jour la France fasse la manche [...]. Croyez-vous qu'un seul Français souhaite qu'il arrive à la France ce qu'il est arrivé à la Grèce, à l'Irlande ou au Portugal ? », a-t-il prévenu, jouant la dramatisation. Et d'insister :
« Nous avons pris l'engagement de rétablir les finances de la France. Nous le tiendrons. » Multiplier les déplacements en province
Même s'il se refuse à parler de la présidentielle, Nicolas Sarkozy laboure le terrain. Les sondages lui prédisent une lourde défaite au second tour du scrutin, mais lui veut croire en ses chances. Persuadé que les Français préféreront reconduire un président responsable et « pragmatique », au travail jusqu'à « la dernière minute » pour protéger la France et son modèle social, plutôt que se tourner vers un PS « divisé et sans projet » - comme il le répète à ses interlocuteurs. « Les Français nous seront reconnaissants [de notre travail] », a-t-il glissé mardi. Ses responsabilités, il compte donc les assumer jusqu'au bout, quitte à reporter à début 2012 sa déclaration de candidature. D'ici là, il poursuivra cette précampagne qui ne dit pas son nom. Et se démultipliera en province. Dès jeudi, il sera à Orléans, pour parler prévention de la délinquance.
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