Pas touche aux 35 heures ! Non, ça n'est pas une banderole cégétiste qui le proclame, mais bel et bien un cortège de DRH interrogés par nos soins. Ni réforme ni contre-réforme, rien, si ce n'est un peu de stabilité dans des lois sociales - et fiscales -dont les couches se superposent dangereusement au gré des alternances politiques ou des jaillissements conceptuels de telle ou telle vedette politique en devenir. Depuis 2003, date de sa création, le dispositif a été amendé à cinq reprises par le législateur. Qui dit mieux ? Et au profit de qui ? Car le plus intéressant dans la résurgence de ce débat, c'est que, pour une fois, les entreprises n'ont rien demandé. Non pas qu'après l'avoir combattue à son origine, nos dirigeants se sont soudain convertis à la philosophie des 35 heures. Bien des années après, bon nombre d'entre eux affrontent encore les conséquences d'un texte tombé du ciel, porteur de désorganisation et auquel ils n'étaient pas préparés. Mais, vaille que vaille, ils ont su s'adapter, trouvant dans la modération salariale, l'allégement des charges sociales et l'annualisation du temps de travail des compensations au texte qualifié en son temps de « scélérat » par ses contempteurs. Vouloir à tout prix donner le coup de grâce à un dispositif qui n'est déjà plus que l'ombre de lui-même, c'est, dans le contexte actuel, prendre un risque considérable pour un bénéfice très hypothétique. Au sortir d'une crise économique éprouvante et d'une réforme des retraites harassante, les partenaires sociaux n'ont à l'évidence plus l'énergie d'endosser la disparition pure et simple d'un tel symbole, dont l'empreinte, qu'on s'en réjouisse ou non, marque bien des accords péniblement négociés et signés dans les entreprises. Et, dans l'état actuel des carnets de commandes, rien ne prouve qu'une fois le bouchon des 35 heures résorbé, l'activité s'en trouverait dopée. Alors, ne rien faire ? Dans l'état actuel de la compétitivité française comme de nos finances publiques, ce serait une faute. Il faudra bien, un jour, se pencher sur l'efficacité des quelque 22 milliards d'euros d'allégements de charges sociales consentis aux entreprises ou sur le manque à gagner pour l'Etat de la défiscalisation des heures supplémentaires. Mais il faudra prendre son temps et surtout le faire en bonne intelligence avec les acteurs du terrain.
mardi 1 février 2011
Le piège des 35 heures
Pas touche aux 35 heures ! Non, ça n'est pas une banderole cégétiste qui le proclame, mais bel et bien un cortège de DRH interrogés par nos soins. Ni réforme ni contre-réforme, rien, si ce n'est un peu de stabilité dans des lois sociales - et fiscales -dont les couches se superposent dangereusement au gré des alternances politiques ou des jaillissements conceptuels de telle ou telle vedette politique en devenir. Depuis 2003, date de sa création, le dispositif a été amendé à cinq reprises par le législateur. Qui dit mieux ? Et au profit de qui ? Car le plus intéressant dans la résurgence de ce débat, c'est que, pour une fois, les entreprises n'ont rien demandé. Non pas qu'après l'avoir combattue à son origine, nos dirigeants se sont soudain convertis à la philosophie des 35 heures. Bien des années après, bon nombre d'entre eux affrontent encore les conséquences d'un texte tombé du ciel, porteur de désorganisation et auquel ils n'étaient pas préparés. Mais, vaille que vaille, ils ont su s'adapter, trouvant dans la modération salariale, l'allégement des charges sociales et l'annualisation du temps de travail des compensations au texte qualifié en son temps de « scélérat » par ses contempteurs. Vouloir à tout prix donner le coup de grâce à un dispositif qui n'est déjà plus que l'ombre de lui-même, c'est, dans le contexte actuel, prendre un risque considérable pour un bénéfice très hypothétique. Au sortir d'une crise économique éprouvante et d'une réforme des retraites harassante, les partenaires sociaux n'ont à l'évidence plus l'énergie d'endosser la disparition pure et simple d'un tel symbole, dont l'empreinte, qu'on s'en réjouisse ou non, marque bien des accords péniblement négociés et signés dans les entreprises. Et, dans l'état actuel des carnets de commandes, rien ne prouve qu'une fois le bouchon des 35 heures résorbé, l'activité s'en trouverait dopée. Alors, ne rien faire ? Dans l'état actuel de la compétitivité française comme de nos finances publiques, ce serait une faute. Il faudra bien, un jour, se pencher sur l'efficacité des quelque 22 milliards d'euros d'allégements de charges sociales consentis aux entreprises ou sur le manque à gagner pour l'Etat de la défiscalisation des heures supplémentaires. Mais il faudra prendre son temps et surtout le faire en bonne intelligence avec les acteurs du terrain.
Pas touche aux 35 heures ! Non, ça n'est pas une banderole cégétiste qui le proclame, mais bel et bien un cortège de DRH interrogés par nos soins. Ni réforme ni contre-réforme, rien, si ce n'est un peu de stabilité dans des lois sociales - et fiscales -dont les couches se superposent dangereusement au gré des alternances politiques ou des jaillissements conceptuels de telle ou telle vedette politique en devenir. Depuis 2003, date de sa création, le dispositif a été amendé à cinq reprises par le législateur. Qui dit mieux ? Et au profit de qui ? Car le plus intéressant dans la résurgence de ce débat, c'est que, pour une fois, les entreprises n'ont rien demandé. Non pas qu'après l'avoir combattue à son origine, nos dirigeants se sont soudain convertis à la philosophie des 35 heures. Bien des années après, bon nombre d'entre eux affrontent encore les conséquences d'un texte tombé du ciel, porteur de désorganisation et auquel ils n'étaient pas préparés. Mais, vaille que vaille, ils ont su s'adapter, trouvant dans la modération salariale, l'allégement des charges sociales et l'annualisation du temps de travail des compensations au texte qualifié en son temps de « scélérat » par ses contempteurs. Vouloir à tout prix donner le coup de grâce à un dispositif qui n'est déjà plus que l'ombre de lui-même, c'est, dans le contexte actuel, prendre un risque considérable pour un bénéfice très hypothétique. Au sortir d'une crise économique éprouvante et d'une réforme des retraites harassante, les partenaires sociaux n'ont à l'évidence plus l'énergie d'endosser la disparition pure et simple d'un tel symbole, dont l'empreinte, qu'on s'en réjouisse ou non, marque bien des accords péniblement négociés et signés dans les entreprises. Et, dans l'état actuel des carnets de commandes, rien ne prouve qu'une fois le bouchon des 35 heures résorbé, l'activité s'en trouverait dopée. Alors, ne rien faire ? Dans l'état actuel de la compétitivité française comme de nos finances publiques, ce serait une faute. Il faudra bien, un jour, se pencher sur l'efficacité des quelque 22 milliards d'euros d'allégements de charges sociales consentis aux entreprises ou sur le manque à gagner pour l'Etat de la défiscalisation des heures supplémentaires. Mais il faudra prendre son temps et surtout le faire en bonne intelligence avec les acteurs du terrain.
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