TOUT EST DIT

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vendredi 3 septembre 2010

Michel Sardou

Voilà près de quatre décennies que sa « Maladie d'amour » a fait ses ravages dans le public français, mais, à soixante-trois ans, l'artiste aux 120 millions de disques vendus chante toujours le beau sexe, auquel son nouvel album, « Etre une femme », est tout entier consacré. Celui qui dénonçait dans « Les Ricains » le manque de gratitude de ses compatriotes pour leurs libérateurs et regrettait « le temps des colonies » a longtemps donné de l'urticaire aux intellectuels de gauche. Cela n'a pas nui à son succès chez les adeptes des « Bals populaires », et avoir entonné son « Ne m'appelez plus jamais "France" » devant les métallos des chantiers de Saint-Nazaire en délire reste un de ses grands souvenirs. Un clin d'oeil de l'histoire pour cet arrière-petit-fils d'un charpentier de marine toulonnais, qui, en se muant en décorateur de théâtre, donna naissance à une dynastie d'artistes. Si le chanteur a délaissé les textes polémiques, cela ne l'a pas empêché de critiquer les expulsions de Roms, lui dont les parents, les comédiens Fernand et Jackie Sardou, se marièrent aux Saintes-Maries-de-la-Mer. L'interprète de « J'habite en France » est, il est vrai, à sa façon un nomade, puisqu'il a déménagé une trentaine de fois avant de se fixer en Haute-Savoie. Non sans conserver une habitude rapportée de ses années à Miami et fort incongrue dans le show-biz : dîner chaque soir à 18 h 30.

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