TOUT EST DIT

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mercredi 2 février 2011

En Egypte, l’après Moubarak commence

Au Caire ce matin, la question n’est plus de savoir si le régime Moubarak va tomber sous les coups de boutoir du peuple égyptien mais quand et comment. La suite de l’histoire et la fin du Raïs seront dictées par l’armée égyptienne, désormais du côté de la foule comme à Tunis et aussi avalisées par Washington. Il ne s’agit plus de reproduire les erreurs de l’époque Bush : des bombes pour les dictatures ennemies (Irak), des salamalecs pour les dictateurs amis. Mais l’Occident a beau se défendre de toute ingérence dans ce jeu de dominos aux allures de chute du mur pour les vieux totalitarismes du monde arabe, les enjeux et les risques de la révolte égyptienne sont autrement plus stratégiques que ceux de la révolution du jasmin. Les lapsus de diplomates et de médias qualifiant le mouvement de « contagion», comme si la démocratie était une maladie honteuse que l’on attrape en manifestant, en disent long. L’inquiétude du lendemain de révolution incertain souffle en Occident en même temps que ce vent de liberté sur le monde arabe. Dans ce pays clé aux portes du Proche-Orient où le parti islamiste des Frères musulmans n’est pas le moins armé pour’après-Moubarak, l’alliance nouée hier au Caire entre l’armée laïque et l’aspiration démocratique du peuple est porteuse d’espoir. A défaut de certitudes. Par définition, l’issue d’une révolution reste du domaine de l’imprévisible.

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